Agenda - Salle Pauline

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Agenda - Salle Pauline
2 ARTS
LA PRESSE MONTRÉAL SAMEDI 10 JANVIER 2015
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ARTS
PANORAMA
Agenda
Satire, dérision,
confusion
NATHALIE
PETROWSKI
CHRONIQUE
PHOTO CAROLINE LABERGE, FOURNIE PAR L’ESPACE GO
Théâtre
UNE VIE POUR DEUX
Avec cette pièce très émouvante d’Évelyne de la Chenelière,
créée en 2012 à l’Espace Go, Alice Ronfard met en scène un
pan de la vie de ses parents : la romancière Marie Cardinal et
l’homme de théâtre Jean-Pierre Ronfard. Violette Chauveau
a remporté le Prix d’interprétation féminine de l’Association
québécoise des critiques de théâtre pour son rôle.
– Luc Boulanger
À la salle Pauline-Julien du cégep Gérald-Godin, dans le
secteur Sainte-Geneviève, le 13 janvier, au Théâtre de la
Ville de Longueuil les 16 et 17 janvier, puis dans une dizaine
de salles de l’île de Montréal en février.
J
e su is con f use. H ier, j ’éta is C ha rlie.
Aujourd’hui, je ne sais plus très bien qui je
suis. Comprenez-moi bien : je suis toujours
solidaire de l’esprit de Charlie Hebdo, toujours
révoltée par l’horreur qui a frappé la rédaction
du magazine et décimé ses meilleurs dessinateurs de même qu’une poignée de leurs alliés.
Je crois toujours qu’il faut se battre pour la
liberté d’expression et pour le droit de rire et de
tourner en dérision les symboles, politiques ou
religieux. Je crois plus que jamais aux vertus de
la satire, de la caricature et de la critique sociale,
mais je me demande si je serai toujours capable
de les reconnaître et d’en saisir le sens exact
À partir de maintenant, nous
sommes condamnés à la liberté
de toutes les expressions, de
toutes les dérisions, qu’elles soient
de bonne ou de mauvaise foi.
PHOTO FOURNIE PAR LE THÉÂTRE L’ILLUSION
Théâtre jeunesse
ONDIN
La jolie fable d’Ondin, l’enfant-pêcheur qui se transforme
en enfant-poisson, créée au printemps 2012, sera reprise
au théâtre Outremont cette semaine avant d’entamer une
tournée montréalaise. La pièce musicale, destinée aux enfants
de 3 à 6 ans, a été écrite et mise en scène par Sabrina Baran,
du Théâtre L’Illusion. La pièce sera présentée à New York et à
Chicago en mai.
– Jean Siag
Au Théâtre Outremont les 18 et 19 janvier
Musique
AUGUSTIN DUMAY
JOUE BARTÓK
Trois belles soirées de musique se préparent alors que le
violoniste français de réputation internationale Augustin
Dumay est de retour à Montréal. Dans sa valise : le Concerto
pour violon no 2 de Bartók, qu’il jouera sous la direction de
Kent Nagano. Le programme est complété par le Concerto
pour orchestre, du même compositeur, ainsi que par des
œuvres de Bernstein et de Barber.
– Caroline Rodgers
À la Maison symphonique les 13, 14 et 15 janvier, 20 h.
Concerts précédés d’une causerie à 19 h.
avec toutes les nuances et les circonvolutions
que cela suppose.
Pourquoi toutes ces questions ? D’abord
à cause de Soumission, le nouveau M ichel
Houellbecq dont la sortie funeste en France mercredi, le même jour que l’attentat contre Charlie
Hebdo, a ravivé la polémique au sujet de son
islamophobie.
Campé en 2022 dans une France gouvernée
par des islamistes, le roman a réussi l’exploit
de confondre tout le monde. Les commentateurs
qui se sont prononcés jusqu’à maintenant ne
s’entendent pas sur les intentions de l’auteur
qui, de toute évidence, prend plaisir à alimenter
la confusion. La question demeure entière : ce
roman est-il une satire à la Charlie Hebdo, ce qui
le rendrait légitime, ou est-ce une œuvre qui
fait l’apologie de l’islamophobie, ce qui, par les
temps qui courent, est plus que problématique.
Personne n’a réussi à éclairer ma lanterne.
Or, Houellebecq n’est désormais plus le seul
ouvrier dans l’usine des contradictions. Ils sont
de plus en plus nombreux à verser comme lui
dans la satire, la caricature, l’ambiguïté et la
provocation.
C’est le cas de l’humoriste Dieudonné qui en
a rajouté une couche au lendemain de l’attentat.
Sur son site Quenel+, il a repris un des fameux
titres de Charlie Hebdo : « Le Coran, c’est de la
merde, ça n’arrête pas les balles. »
Sauf que sous la plume acide de Dieudonné,
le titre est devenu : « Charlie Hedbo, c’est de la
merde, ça n’arrête pas les balles. » Humour noir ?
Ironie cruelle ? Attaque vicieuse ? Discours haineux ? Encore une fois, la confusion règne. Et
que dire du rappeur français Médine dont je
n’avais jamais entendu parler jusqu’à ce que la
militante féministe Caroline Fourest présente
dans son blogue son dernier clip, Don’t Laïk, en
le qualifiant d’ultra-réac et d’intégriste.
J’ai aussitôt cliqué sur le clip en question et
entendu Médine entonner d’un air menaçant
« On ira tous au paradis, tous au paradis on ira »
dans un tourbillon de barbus, de femmes voilées, de djellabas et d’incantations troublantes.
Difficile de ne pas voir dans ce clip rageur une
déclaration de guerre à la laïcité à la française.
Pourtant, sur YouTube, Médine se défend en
qualifiant son entreprise de satire et de caricature, affirmant : « Ma provocation n’a d’utilité
que pour identifier les phénomènes pervers et
fondamentalistes afin de s’en prémunir. »
En d’autres mots, ce clip prône exactement
le contraire de ce qu’il annonce ! Vraiment ? Si
Médine ne me l’avait pas dit, je ne l’aurais pas
compris.
Je suis Charlie, mais je suis aussi de plus en
plus confuse.
J’ai le sentiment que cette tragédie qui a semé
la violence et la mort tout en faisant naître un
grand élan de solidarité nous a peut-être aussi
entraîné dans une logique infernale. Car, à partir de maintenant, on ne pourra pas accepter une
forme d’humour pour mieux rejeter l’autre.
À pa r ti r de ma i ntena nt , nous som mes
condamnés à la liberté de toutes les expressions,
de toutes les dérisions, qu’elles soient de bonne
ou de mauvaise foi.
Je suis Charlie. Nous sommes tous Charlie et
nous ne sommes pas sortis du bois.
ON EN A BEAUCOUP PARLÉ
De ce 7 janvier 2015 qui, pour la France, est une sorte de 11-Septembre pour la violence du choc, la force du
symbole, l’effondrement d’une certaine idée de la liberté et parce qu’il y avait dans ce geste meurtrier quelque
chose de fondamentalement INCONCEVABLE.
ON N’EN PARLE PAS ASSEZ
De cette pub méprisante des Normes canadiennes de la publicité. On y voit un peintre dans son atelier peindre un tableau monochrome blanc. Lorsque le tableau se retrouve en galerie à un prix de plus de 1 million, le
NCP fait son procès à travers ce message : « La création est subjective, la vérité ne l’est pas. En publicité, la
vérité compte. » Non seulement cette dernière phrase est-elle totalement fausse, mais une fois de plus la pub
dénigre l’art. Pourquoi s’en prendre aux artistes et les accuser de fraude ? De nos jours, ce ne sont pourtant
pas les vrais fraudeurs qui manquent !
MAROC
DES CITÉS IMPÉRIALES
AU SUD MAROCAIN
ciné-conférence de Mario Introia
LONGUEUIL
Théâtre de la Ville
10 et 11 janvier
LAVAL
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514 521.1002
1 800 558.1002
Salle André-Mathieu
13 au 19 janvier
Théâtre Marcellin-Champagnat
21 et 22 janvier
MONTRÉAL
Salle Pierre-Mercure
27 janvier au 1er février
Présenté par
Également disponible à Ahuntsic, L’Assomption,
Pierrefonds, St-Hyacinthe, La Prairie,
LaSalle et Montréal-Nord.