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DOSSIER PEDAGOGIQUE « Que le rêve soit… » Imaginaire et Evangile La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques C.S. Lewis et J.R.R. Tolkien, pour ne citer que ces deux auteurs de Fantasy, étaient l’un et l’autre profondément imprégnés de théologie chrétienne et ils ont conçu leurs récits de Narnia et du Seigneur des Anneaux comme « des histoires éclairées par l’Évangile». Ni l’un ni l’autre ne prétendaient faire œuvre d’évangélisation mais ils étaient convaincus, au moins Lewis, que « l’imagination merveilleuse est un bon chemin pour rencontrer un jour le Christ ». C’est cette fibre imaginaire que nous vous invitons à utiliser auprès des enfants qui vous sont confiés dans les cours d’enseignements religieux. A. Le concours « Paroles magiques » « On ne se rend pas compte de ce que les enfants sont capables d’imaginer. Nous, adultes, sommes bien trop souvent avec le temps, "formatés". Les choses sont comme elles sont et nous ne cherchons pas à voir plus loin… » « Paroles magiques », le concours d’écriture qui vous est proposé, espère vous être utile pour aider les enfants à exprimer leurs idées, leurs visions du monde, leurs espérances. Vous pourrez ainsi aborder les thèmes de l’évangile en partant du vécu et des situations concrètes des enfants. > A qui s’adresse le jeu ? Tout enfant participant à l’enseignement religieux (écoles du dimanche ou cours de religion). > Quoi faire ? Une courte histoire (comme un conte), écrite individuellement ou collectivement, devra nous être renvoyée le 19 novembre au plus tard à l’adresse ci‐dessous : médiathèque protestante 1bis quai St‐Thomas BP 80022 67081 STRASBOURG Cedex > Que doit contenir l’histoire ? Nous vous proposons les éléments suivants, à vous de remplir les blancs ! - 1 à sept personnages - 4 pages maximum - les éléments essentiels de la Fantasy : magie, ambivalence entre le Bien et le Mal, la quête du héros (une mission bien précise à accomplir) - rappels de notions théologiques et religieuses comme aider son prochain ; en général les contes ont toujours une morale claire - mondes imaginaires possibles (forêts magiques, lieux secrets…) - combattre un problème par des moyens extraordinaires La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 1
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sentiments et émotions décrites du héros, de l'héroïne valeurs de courage, d'amitié... l’histoire peut ne pas avoir de fin Pour la réalisation de l’histoire en groupe, ceux et celles qui n'ont pas la plume facile peuvent illustrer l’histoire ; mais les dessins ne seront pas pris en compte. > Par quoi commencer ? « Dans un lointain… » à vous d’imaginer la suite > Qui peut vous aider ? Tout le monde ! Ceux qui sont intéressés par le sujet, ceux qui aiment écrire. Mais attention, les gagnants resteront les enfants… > Les gagnants ? ‐ Conte individuel : classes de CP, CE, CM et écoles du dimanche ‐ Conte collectif : classes de CP, CE, CM et écoles du dimanche > Les récompenses ? Une journée spéciale est organisée pour tous les participants : le 22 décembre 2007 15h accueil des enfants à la médiathèque, visite (les accompagnateurs sont libres d’aller au marché de Noël pendant ce temps) 17h remise des prix à St‐Pierre‐Le‐Vieux avec la présence des accompagnateurs 17h30 spectacle du Tohu‐Bohu à St‐Pierre le Vieux Et bien sûr des lots individuels pour les gagnants (à lire et à regarder…) B. L’exposition et les animations a) L’exposition : 5 décembre 2007 au 15 février 2008 « Que le rêve soit… Imaginaire et Évangile » présentera en une vingtaine de panneaux le monde de la Fantasy que les plus jeunes et les moins jeunes d’entre nous connaissent aujourd’hui. Narnia, Eragon, Le Seigneur des Anneaux, la saga Harry Potter et d’autres encore comme le voyage du Pèlerin remettent au goût du jour le merveilleux, la magie et le mythe. Ces récits supplantent de loin les contes de Grimm ou de Perrault qui ont pu bercer l’enfance de certains. Comment expliquer un tel succès ? Existe t‐il une formule magique pour capter l’attention des enfants ? Quelles sont les composantes de ces histoires ? b) Les animations autour de l’exposition ¾ Découverte des livres de la médiathèque : une courte histoire fera découvrir les différents trésors de la médiathèque à travers les yeux d’un petit animal. ¾ Bac à sable : pour construire des récits imaginés à partir d’un outil pédagogique ¾ Des extraits des histoires présentées à l’exposition seront lus à haute voix La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 2
¾ Réalisation de signets pour les livres ¾ Atelier écritures ¾ Atelier dessin ¾ Enigme autour de l’exposition basée sur les symboles de l’aléthiomètre (voir ci‐dessous) Symboles de l’aléthiomètre L’aléthiomètre est un objet créé par l’auteur de A la croisée des mondes. Artefact utilisé par la jeune héroïne Lyra, il apporte une réponse ‐vraie‐ à une question à peine formulée à l’esprit en tournoyant ses aiguilles sur les différents symboles. 36 symboles permettent de mettre en parole la réponse attendue : chaque symbole a une multitude de signification ( le soleil : le jour, mais aussi la royauté…). De nombreux symboles se réfèrent à la religion : la pomme, le serpent ou le pain qui signifie d’ailleurs le Christ. voir sur http://www.cittagazze.com/univers/alethiometre.php C. La Fantasy, phénomène de société ? a) Qu’est‐ce que la Fantasy ? La Fantasy est un genre littéraire qui a pris ce nom au courant du XXème siècle. Puisant au cœur des contes, des récits mythologiques, et du folklore légendaire, la Fantasy donne un sens merveilleux aux histoires. On pourrait définir par « imagination » le terme Fantasy. Selon André‐François Ruaud, libraire et spécialiste depuis quelques années déjà du sujet, il décrit la Fantasy comme « un terme déroutant, car les territoires de la Fantasy sont aussi vastes et changeants que le royaume de Féerie des anciens contes.La Fantasy couvre un large champs de la littérature classique et contemporaine, celle qui contient des éléments magiques, fabuleux ou surréalistes, depuis les romans situés dans des mondes imaginaires, avec des racines dans les contes populaires et la mythologie, jusqu'aux histoires contemporaines de réalisme magique où les éléments de Fantasy sont utilisés comme des mécanismes métaphoriques pour illuminer le monde que nous connaissons. » Cependant, on classe la Fantasy en une dizaine de sous‐genres : Light Fantasy, High Fantasy, Héroïc Fantasy, Fantasy Mythique, Low Fantasy, Dark Fantasy, Urban Fantasy, Science Fantasy… b) Œuvres majeures Les légendes telles celles du roi Arthur ou les contes de fées sont les premiers du genre, mais c’est avec un livre un peu différend et bien plus tard que commence l’épopée de la Fantasy. La fille du roi des Elfes La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 3
(en anglais The King of Elfland’s Daughter) sort tout droit de l’imaginaire de Lord Dunsany en 1924 : pays et univers imaginaires, mondes secondaires. D. Résonances théologiques dans la Fantasy A venir… a) Le bestiaire de la Fantasy Nous vous proposons de vous documenter sur les animaux présents dans les livres, sujets de notre exposition « Que le rêve soit… Imaginaire et évangile » (voir la bibliographie plus bas). Que ce soit le lion ou le dragon, ils sont tous d’origine religieuse : le dragon est, par exemple, cité dans la Bible et a le plus inspiré l’iconographie moyenâgeuse. Narnia : le lion Le lion est, sans conteste, le roi des animaux, dont la figure allégorique est la plus fréquemment représentée. Son aspect quasi‐divin se retrouve dans les croyances populaires : il prête sa tête aux dieux égyptiens quand, dans la Bible, il se couche auprès du prophète Ezéchiel « Quant à toi, entonne une complainte sur les princes d’Israël. Tu diras : ta mère, qui était‐elle ? Une lionne. Elle était couchée parmi les lions ; c’est au milieu des jeunes lions qu’elle a élevé ses petits »(Ez 19,1‐2). Symbole de puissance, de pouvoir, de force et de souveraineté, le lion est aussi la justice ; dans les Proverbes, les lions du trône de Salomon « l’irritation du roi est comme le grondement d’un jeune lion » (Pr 9,12). Dans l’iconographie, il porte un livre ou un rouleau : le Christ‐juge. Il dispose même d’une double nature, sa tête correspondant à la nature divine du Christ et sa partie postérieure qui contraste par sa faiblesse correspondant à celle de l’être humain. A la croisée des mondes : l’ours L’ours fut longtemps le roi des animaux en Europe, admiré, vénéré, pensé comme un parent ou un ancêtre de l’homme. Les cultes dont il a fait l’objet plusieurs dizaines de millénaires avant notre ère ont laissé des traces dans l’imaginaire et les mythologies (voir Apocalypse 13,2) jusqu’au cœur du Moyen‐Âge chrétien. L’Eglise chercha à éradiquer cet animal, dont la force brutale et la fascination exercée sur le peuple l’effrayaient. Harry Potter : l’araignée L’araignée est elle aussi présente dans l’histoire chrétienne. Dans les sources orales apocryphes, elle tisse sa toile à l’entrée de la grotte où s’était réfugié le peuple d’Israël après la fuite d’Egypte afin de les protéger de la vue de leurs poursuivants. Selon un autre récit du Moyen‐Âge, une araignée tissa sa toile sur les plaies de Jésus pour empêcher les mouches d’approcher : depuis, elle porte une croix blanche sur le dos, c’est l’araignée « portecroix » (Aranea diadema). Le serpent : Possédant à la fois des attributs de douceur (souplesse de son corps) et de ruse (s’adapte à son entourage), le serpent reste dans le cadre du christianisme, le symbole du mal, du tentateur ; le récit de la Genèse en étant l’élément fondateur (Genèse 3). Représenté dans l’art occidental aux pieds de la vierge Marie, le serpent n’a d’autre symbole que celui du diable, être mystérieux. La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 4
Eragon : le dragon Le dragon est un animal fabuleux dont le rôle est capital dans la mythologie et le folklore de nombreux peuples. Sa forme, empruntée tantôt à la famille des serpents, des lézards ou des crocodiles varie selon les lieux et les époques. D’après les Pères de l’Eglise,il s’agirait d’une espèce de serpent de grande taille, vivant dans l’eau, pestilentiel et horrible ; volant, plongeant dans la mer et vomissant des flammes. L’un des lieux majeurs des origines du dragon est le récit babylonien du combat entre le Créateur, Mardouk et le grand monstre marin Tiamat (Enuma Elish). La tradition hébraïque en a repris et modifié les données : le monstre est décrit soit comme le dragon, soit comme le Léviathan, Rahab ou encore le serpent (Job 7,12 / Psaumes 74 / Isaïe51,9 / Ezéchiel 29,3 et 32,2). D’après les Pères de l’Eglise, il symbolise le chaos représenté comme un monstre à plusieurs têtes (souvent sept), figuration qui s’inspire de l’iconographie mésopotamienne antique. On attribue à une quantité de saints des combats contre les dragons. Gravure représentant le dragon à sept têtes, Bible allemande de 1483 Le griffon Créature fantastique présente dans plusieurs cultures anciennes, il est imaginé et représenté avec une forme tenant de l’aigle à l’avant et du lion à l’arrière. Tout au long de son histoire, l’aspect physique du griffon ne cesse d’être nuancé par les apports de l’iconographie mésopotamiennes puis grecques et enfin romaines. La symbolique chrétienne, quant à elle, reprendra la figure du griffon sur certains monuments religieux et funéraires. La licorne Animal mythique à l’apparence d’un cheval blanc avec une corne spiralée sur le front et dont la durée de vie peut aller jusqu’à un millier d’années, la blancheur de la licorne évoque la pureté quand son côté passif, neutre et fragile lui donnent l’innocence originelle. Indomptable et sauvage en occident, la licorne apporte la bonne fortune dans les contrées de l’orient. E. Pourquoi l’imaginaire ? La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 5
Nous sommes ainsi faits – et c’est Dieu qui nous a faits ainsi : nous sommes des êtres humains ! Et les êtres humains comprennent le monde avec leur raison, avec leurs perceptions (les cinq sens)… et avec leur imaginaire. Réhabiliter l’imaginaire Or, cet imaginaire est pour nous, Occidentaux épris de rationalisme et de positivisme scientifiques, tout juste bon pour le rêve et le conte. Mais prétendre que l’imaginaire nous permettrait de comprendre vraiment le monde et Dieu… c’est au‐delà de notre audace ! L’imagination reste la « folle du logis » (et la folle de la théologie), « maîtresse d’erreurs et de faussetés » bien indigne de saisir la réalité et la foi. Il nous faut pour cela des concepts, des notions, des idées… bref la raison ! Il faut remonter bien loin dans notre histoire pour comprendre ce musellement de l’imaginaire, ce refoulement de notre capacité à penser le monde par notre imagination. Aristote, Descartes, Thomas d’Aquin, Auguste Comte… philosophes, savants et théologiens nous ont fait oublier que la tradition biblique juive comme la pensée théologique des Pères de l’Eglise étaient pétries d’images, de métaphores, de rêves, de poésie, de récits. Pourtant, et nous ne l’avouons pas facilement ! nos manières de dire la foi sont constituées d’images. Notre foi est… imaginaire ! « Royaume de Dieu », « arbre de Jessé », « vallée de l’ombre de la mort », « vie éternelle », « naître de nouveau »… ce sont des bouquets d’images qui jaillissent de l’imaginaire biblique et épousent notre propre imaginaire. Et l’imaginaire nous permet de communiquer entre nous car les images mentales qui sont en nous rejoignent, en un commun héritage millénaire, l’univers mental de nos contemporains. Il nous faut, en tant que théologiens chrétiens, retrouver notre dignité et nos droits à penser le monde et penser notre foi par notre imaginaire ! Et en tant que catéchètes, nous pouvons aussi nous en réclamer sans honte ! Non pour évincer la raison mais pour remettre les choses à leur juste place. Mais il faut faire un pas de plus. Un voyage, des signes, du sens Et ce pas, c’est celui de l’inattendu. Il a pour nom… « sérendipité ». Ce mot vient d’un conte persan que lisait, en 1740, un anglais nommé Walpole. C’est l’histoire du vieux roi de Sérendip qui veut confier son royaume à l’un de ses trois fils. Mais les trois fils refusent. Leur père les envoie parcourir le vaste monde sans but précis sinon celui de sortir du cocon familial. Et chemin faisant, les trois fils relèvent des indices sur leur chemin. Un exemple : « Un jour, alors qu’ils marchaient sur les traces d’un chameau, l’aîné observa que l’herbe sur le bord gauche de la piste était rongée alors que celle du bord droit, qui semblait succulente, avait été épargnée. Il en conclut que le chameau ne voyait que de l’œil gauche. Le deuxième frère observa (…) de nombreuses touffes d’herbes mâchées : il pensait qu’il manquait une dent au chameau… ». Notre anglais Walpole invente le mot de « sérendipité » pour désigner un événement inopiné, heureux ou malheureux, qui, joint à la sagacité d’un chercheur en quête d’autre chose, oriente celui‐ci vers d’autres horizons qui changent sa vie. La « sérendipité » consiste donc à trouver… ce qu’on n’a pas cherché ! « Trouver ce qu’on n’a pas cherché » : n’est‐ce pas le propre de la recherche scientifique La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 6
(Flemming découvrant par hasard la pénicilline), de la découverte de nouveaux mondes (Christophe Colomb découvrant l’Amérique)… ? Mais il faut, pour cela, trois conditions : sortir de son chez soi (voyager même si ce n’est que dans sa tête), être attentif à des indices donnés par le hasard (être curieux), et enfin donner un sens à ce qu’on trouve (même si c’est au prix d’une hypothèse fausse). Ne retrouve‐t‐on pas là des échos bibliques ? Abraham « partit sans savoir où il allait », Jacob court de pierre en pierre sa vie durant, Saül rassemble ses ânesses et se voit attribuer une couronne royale, les disciples de Jésus ne comprennent qu’à la lumière de Pâques leur cheminement… Et notre foi, notre foi quotidienne, n’est‐elle pas faite de… « sérendipité » ? N’est‐elle pas voyage intérieur, recherche de sens au travers des signes que Dieu laisse sur son passage ? N’est‐elle pas… nouvelle naissance ? Une catéchèse de troisième type Et puisque nous sommes dans le registre des mots pas très usités, notons que nous ne pratiquons ni une catéchèse déductive (qui « descend » du message évangélique vers l’enfant) ni une catéchèse inductive (qui « monte » du vécu de l’enfant pour rejoindre le message évangélique) mais une catéchèse abductive, celle qui joint, dans une même expérience, le vécu présent et l’Evangile. Reprenons ces deux termes sous forme de tableau. La catéchèse est affaire de communication mettant en relation un catéchète, des catéchumènes et un « message ». Comment « jouent » ces trois éléments dans la communication, selon chacun des trois types pédagogiques, déductif, inductif et abductif ? Catéchèse Catéchèse Catéchèse abductive déductive inductive Le catéchète C’est lui qui Le catéchète est Le catéchète ne part ni du vécu détient le attentif au vécu du catéchumène ni du message. « message ». Sa concret du Le catéchète et le catéchumène mission est de le catéchumène, sont placés tous deux dans une transmettre au donc à sa situation même situation qui est celle de la catéchumène par personnelle, à ses démarche catéchétique, avec ses des moyens capacités rencontres, son programme… pédagogiques intellectuelles… Tous deux vont vivre une même appropriés. C’est de ce vécu‐là expérience. qu’il part pour Ce qui distingue le catéchète : mettre en évidence ‐ ce n’est pas sa foi (le le bien fondé du catéchumène quel que soit son âge a aussi une expérience de foi) « message ». ‐ mais son expérience plus Le Il est le récepteur Son vécu est pris La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 7
catéchumène de ce « message » ; sa tâche est de le comprendre et de l’appliquer dans son vécu. Le « message » Il est situé en amont de la catéchèse : c’est de lui qu’on part. Il est déterminé souvent par l’Eglise et mis en forme dans le manuel catéchétique. en compte. Il va découvrir et comprendre, à partir de sa situation concrète, la pertinence du « message ». Il est situé en aval de la catéchèse : c’est à lui qu’on arrive. Il est déterminé souvent par l’Eglise et mis en forme dans le manuel catéchétique. ancienne, sa responsabilité pédagogique et les connaissances qu’il apporte lorsque c’est utile à la démarche. ‐ il n’est déterminé ni en amont ni en aval ‐ mais il reste à découvrir ensemble par le catéchète et par le catéchumène dans la démarche catéchétique. Cheminer ensemble, adultes et enfants « Caminante, no hay camino « Voyageur, il n’y a pas de chemin Se hace camino al andar » Le chemin se fait en marchant » Antonio Machado Voici pourquoi une démarche catéchétique abductive propose d’expérimenter à la fois nos capacités imaginatives et celles des enfants mais aussi de nous laisser surprendre par un cheminement où le hasard (mais est‐ce vraiment du hasard ou bien un « signe » que l’évangile de Jean appelle « miracle » ?) suscite notre curiosité, et par le sens que nous donnons à nos découvertes, un sens que nous essayons de formuler, enfants et adultes. Il n’y a plus d’un côté des catéchètes qui mettent en œuvre un programme et des enfants qui l’appliquent. Il y a une route que l’on trace ensemble. Le rôle du catéchète est tout de même spécifique : il apporte son compagnonnage pédagogique et, lorsqu’il le faut, son savoir. Sa pédagogie se veut, pour cela, rigoureuse et bien pensée. Mais il est aussi concerné par l’imprévu, le voyage, les indices et le sens. F. Didactique, quelques suggestions concrètes ‐ Les ressources documentaires de la médiathèque Articles dans les revues Un monde de différences : histoires de la création, de la terre et des hommes Martin Palmer, Esther Bisset, Georg Editeur, World Wildlife Fund 1990 La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 8
La Création Notre histoire 237‐238 Les dieux des Vikings, Régis Boyer, Notre histoire 232 Teufel, Geister und Dämonen Aufbrüche 2/2005 Livres à utiliser Sur la Fantasy Panorama illustré de la Fantasy et du merveilleux. André‐François Ruaud les moutons éditeurs électriques 2004 (Cote KAN 3000) La Fantasy, Que sais‐je ? éd. Presses Universitaires de France 2005 (KAN 3001) Le Seigneur des Anneaux : mission, pouvoir, sagesse, courage… Qu’en dit la Bible ? Etudes bibliques connect éd. LLB 2003 (Cote KAN 3004) Harry Potter et la Coupe de Feu : magie, adolescence, ambition, le bien et le mal… Qu’en dit la Bible ? Etudes bibliques connect éd. LLB 2003 (Cote KAN 3003) Dictionnaires Dictionnaires des mythologies et des religions des sociétés traditionnelles et du monde antique. Flammarion 1999 (Cote DIC 210/1‐2) Mythologies du monde. Michael Mc Kenzie, Richard Prime, Lisa George, Ray Dunning, Gründ 2001 (Cote KHR2085) Sur la Bible Le retable d’Issenheim Dolorès Capon, Service de catéchèse 2007 (Cote KCA 1958) Le bestiaire de la Bible. Jean‐Pierre Durand, Jean‐François Froger, Désiris 1994 (Cote KBI 169) Contes et légendes de la Bible : du jardin d'Eden à la Terre promise. Michèle Kahn, Pocket jeunesse 1994 (Cote KRB 1005) Contes et légendes de la Bible : Juges, rois et prophètes. Michèle Kahn, Pocket jeunesse 1995 (Cote KRB 1006) Les contes du 7ème jour. Jean‐Olivier Heron, Actes Sud 2000 (Cote KRB 1010) Hommage à Wilhelm Vischer. Causse Graille Castelnau 1960 (Cote V 1313) Apocryphes chrétiens (Cote BI 170 et BI 184/1‐2) La dame de sel : lectures plurielles des textes bibliques. Véronique Isenmann, Novalis 2006 (BI 707) Sur le récit, le conte… la parabole La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 9
Change ton regard, dossier enfant et catéchète, des Paraboles de l’Ancien et du Nouveau Testament. Collectif, SED 1995 ( Cote KCA 940/1‐2) Pour conter la Bible. Collectif, Empreinte temps présent 2006 (Cote KPE 37) L'art de conter la Bible. Richard Gossin, Edisud 2002 (Cote KPE 35) Conter la Bible. Collectif, éd. de l'Atelier 2000 (KPE039) Quand la Bible se raconte. Daniel Marguerat, Cerf 2003 (BI 147) ‐ Les ressources du Service de la Catéchèse de l’Union des Epal A venir… ‐ Les expériences de la Croisée des Chemins A venir… ‐ Les sites internet L’œuvre de Tolkien http://www.tolkiendil.fr/doku.php?id=essais:influences:galgals#iv_la_bible_lazare_et_les_beatitud
es http://www.tolkiendil.fr/doku.php?id=essais:divers:fait_religieux : articles sur Tolkien et son influence religieuse La croisée des mondes http://neonavis.com/neonavis/index.html : un aléthiomètre interactif ! ‐ Des jeux et animations Le bac à sable : Pour construire des récits imaginés Faire confiance à l’imagination et à la créativité des enfants… et des animateurs ! ‐ assumer de partir sans narration terminée pour construire une histoire ensemble. ‐ Apporter des indices pour susciter l’imagination et la créativité et non les étouffer ! ‐ Verbaliser et reformuler les éléments inventés par les enfants. ‐ Accepter de raconter une histoire qui prend ses aises par rapport au cadre strictement biblique ou de «meubler» les silences du texte ! Objectif : Stimuler l’imagination ! Nous percevons notre monde et nous vivons notre foi pas seulement avec des notions, des concepts, des idées mais aussi avec notre imagination et notre perception. L’école du dimanche n’est pas obligatoirement une autoroute toute tracée, avec un programme joué d’avance. Il est possible de la vivre La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 10
avec ses surprises, ses inattendus, en prenant au sérieux nos capacités imaginatives et celles des enfants. Le bac à sable permet la création : ‐ d’un espace « scène de vie », ‐ d’un espace‐temps « récit de voyage » ‐ d’un temps de « mise en quête » Une technique : utiliser un bac à sable, de l’eau et des objets divers (éléments naturels, animaux, personnages, cuillères, petites pelles…) pour stimuler l’imagination des enfants, canaliser leur expression et préparer un récit avec un groupe. Matériel : Un bac à sable, qui peut être un coffre en bois chemisé d’une feuille plastique, ou un contenant plastique rectangulaire, du genre bassine, maxi caisse de chat, mini piscine de jardin, baignoire de bébé…rempli de sable. Attention : suivant la taille du bac, il est lourd et donc difficile à déplacer lorsqu’il est rempli ! Utilisez du sable propre ! (Il existe même du sable non allergisant !) Un chemin : le message se construira ensemble, au fil du chemin, avec le catéchète comme accompagnateur, pédagogue ! « Caminante, no hay camino Se hace camino al andar » Antonio Machado (« Voyageur, il n’y a pas de chemin. Le chemin se fait en marchant ») Animation : ‐ Les animateurs choisissent un récit à imaginer, de préférence un voyage, avec des textes bibliques indiquant la situation initiale (avant le départ) et la situation finale (arrivée). Ils s’approprient les différents éléments (historiques, géographiques, événementiels, contexte…) pour pouvoir les injecter comme indices ou amorces dans les séances avec les enfants. ‐ Ils se mettent aussi d’accord sur la forme de la restitution finale (à quel public ? sous quelle forme ? où et quand ? quel matériel est disponible ? qui fait quoi ?…) ‐ Ils choisissent et découpent le voyage à imaginer en plusieurs étapes, en fonction des indices disponibles, de la durée du voyage dans la Bible, des villes ou pays traversés par le(s) personnage(s) , aussi selon le temps disponible avec les enfants. Déroulement : Pour chaque étape il convient de prévoir 2 séances avec les enfants, ou 2 temps : ‐ une séance temps 1 : sur le registre de l’imagination . Elle se déroule autour du bac, pour créer le « récit d’étape » qui sera figuré matériellement dans le bac à sable. C’est la tâche des enfants, accompagnés par les adultes. L’accompagnement consiste à introduire l’étape par une narration, ou une chanson, ou une explication ou une question, ou une image ou un objet dans le bac, (ex : un puits, un âne, un troupeau, un arbre desséché, une gourde…) puis d’aider discrètement les enfants à cheminer, à représenter leur scénario dans le sable, à relever ou développer certaines idées, à trouver des objets pour le décor. Il s’agit aussi d’observer, d’écouter et éventuellement de noter au fur et à mesure des éléments pour pouvoir reformuler par la suite… Note : nous avons remarqué que pour les personnages, des objets trop typés comme certains playmobil bloquaient plutôt l’imagination. Fabriquer des bonshommes plus symboliques, avec des cure pipes par exemple. ‐ une séance temps 2 : sur le registre de la réflexion. Elle permet de reprendre ce qui a été vécu autour du bac, de reprendre l’histoire imaginée pour lui La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 11
donner la forme finale et utile pour la restitution ! Prendre du temps pour parler, échanger, débattre sous forme ludique de questions de fond et de choix surgis au cours de la séance précédente, pouvoir dire ses impressions et ressentis. Puis réfléchir avec eux ou leur proposer plus directement une forme de représentation de leur scène : une narration, mais cela peut aussi être un psaume, ou une prière, ou un mime, ou une danse de louange, ou un dessin, en fonction du type de célébration ou restitution choisie. Vérifier si cela correspond bien à ce que les enfants ont voulu dire et représenter. L’écrire pour garder une trace. Note : Penser à garder la scène du bac à sable intacte jusqu’à ce que l’histoire soit bien reformulée. Faire des photos avant d’effacer la scène (il faut bien faire de la place pour l’étape suivante !) ou alors prévoir un bac par étape si vous voulez garder visuellement toutes les étapes. Par exemple pour le récit du voyage de Marie enceinte et Joseph, de Nazareth à Bethléem, en s’appuyant sur les textes des Evangiles de l’enfance de Luc et Matthieu : Matthieu 1/18‐25 et Luc 2/1‐21 + l’annonciation à Marie : Luc 1/26‐38 et la visite de Marie à Elisabeth : Luc 1/ 39‐56, il faudrait 5 étapes (précédées bien sûr d’une invitation au thème et d’une invitation au voyage !): 1. l’annonciation et le départ ; 2. la fête au bord du Jourdain ; 3. sur la route de Jéricho ; 4. visite à Jérusalem ; 5. la naissance à Bethléem ! S’ouvrir à d’autres horizons Le but du jeu est de retrouver la bonne réponse en la traduisant à l’aide d’un alphabet. Quelques exemples de questions vous sont proposées, à vous d’en rajouter. La réponse est écrite dans le langage elfique créé par J. R. R. Tolkien, déchiffrez‐la en vous aidant de l’alphabet ci‐dessous : a = a ; b = b ; c = c ; d = d ; e = e ; f = f ; g = g ; h = h ; i = i; ; j = j ; k = k ; l = l ; m = m ; n = n ; o = o ; p = ep ; q = q ;r = r ; s = s ; t = t ; u = u ; v = v ;w = w ; x = x ;y = y ; z = z Dans la Bible, que représente la montagne ? le lieu de rencontre avec dieu
(le lieu de rencontre avec Dieu ; Jérusalem, le Mont Sinaï…) Quel est le roi qui voulait tuer l’enfant Jésus ? herode (Hérode, voir dans le livre de Matthieu chapitre 2, verset 13) Jésus dit : « Je suis le chemin, la vérité, la vie » (la vie, voir dans le livre de Jean chapitre 14, verset 6) La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 12
Réalisez vous‐même votre aléthiomètre Comme Lyra, la jeune fille de la trilogie La croisée des mondes, vous pouvez créer, à partir de récits bibliques, votre propre aléthiomètre. Prenez par exemple, les récits de la naissance de Jésus avec pour symboles : étoile = guide, ange = messager, mage = pouvoir ; roi Hérode = royauté ; bébé = jésus ; étable = protection ; encens = … La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 13
Coloriage de dessins des œuvres citées La littérature de la Fantasy et ses prolongements pédagogiques Dossier pédagogique proposé par la médiathèque protestante et Richard Gossin 14
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