La veille de mars 2013, publiée en avril 2013
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La veille de mars 2013, publiée en avril 2013
Mars 2013 Le bulletin de veille sur les aides d’État à l’usage des pôles de compétitivité Le bureau de la coordination des politiques européennes de la DGCIS établit chaque mois une veille des principales aides d’État, au sein de l’Union européenne. Cette veille permet d’effectuer une comparaison des mesures mises en place par les États membres ; elle permet également d’appréhender les activités subventionnées des entreprises implantées en Europe. Ce document n’a pas de valeur juridique. Sa publication ne saurait se substituer à la lecture des documents officiellement diffusés par la Commission européenne. L’actualité de ce bulletin vise les décisions prises par la Commission au cours du mois de mars 2013. Décisions de la Commission européenne Décision constatant l’absence d’aide d’Etat Secteur naval Autorisation d’un financement en faveur du chantier naval Nauta (Pologne – SA 33113) Au terme d’une enquête approfondie ouverte de sa propre initiative, la Commission européenne est parvenue à la conclusion que l'acquisition d'obligations émises par le chantier naval Nauta par l'Agence publique polonaise de développement industriel, pour un montant de 120 millions PLN (environ 40 millions d'euros), était conforme aux règles de l'UE en matière d'aides d'État. Elle a constaté que ces obligations avaient été acquises aux conditions du marché et que l'opération n'avait donc conféré aucun avantage économique indu au bénéficiaire. En conséquence, ce financement ne constitue pas une aide d'État au sens des règles de l'UE. L'enquête de la Commission a permis de conclure qu'avant de réaliser son investissement, l'Agence de développement industriel avait analysé la situation financière de Nauta sur la base d'hypothèses saines et que cette appréciation justifiait la décision d'acquérir les obligations. La Commission a aussi constaté que les obligations avaient été acquises aux conditions du marché, compte tenu de la situation financière de Nauta et de la qualité des garanties fournies. La Commission est donc parvenue à la conclusion que l'acquisition des obligations n'avait conféré aucun avantage économique indu à Nauta. Décisions autorisant des aides compatibles Aide à la restructuration Autorisation des modifications apportées au plan de restructuration du chantier naval de Brodotrogir (Croatie – SA 36142) La Commission européenne a autorisé une modification du plan de restructuration de Brodotrogir, l’un des chantiers navals croates en difficulté. En effet, la distorsion de concurrence que pourrait entraîner la légère augmentation du montant total de l’aide à la restructuration est contrebalancée par les mesures compensatoires supplémentaires proposées par la Croatie, conformément aux lignes directrices de l’UE concernant les aides d’État à la restructuration d’entreprises en difficulté. En outre, la Croatie s’est engagée à signer le contrat de privatisation du chantier dans les deux semaines suivant la réception de la décision de la Commission, ce qui permettra d’achever le er processus de privatisation d’ici au 1 l’Union européenne. juillet 2013, date à laquelle le pays deviendra membre de En 2011, la Commission et l’autorité croate de la concurrence ont approuvé un plan de restructuration de Brodotrogir, comprenant une aide à la restructuration de 2,8 milliards de HRK (environ 370 millions d'euros). En février 2013, la Croatie a notifié une légère augmentation des coûts de restructuration et un accroissement proportionnel du montant de l’aide à la restructuration. En contrepartie, le chantier naval de Brodotrogir perd la possibilité d’échanger des quotas de production avec d’autres chantiers et doit réduire ses capacités. Aide sous forme d’assurance-crédit à l’exportation à court terme Autorisation d’un régime finlandais d'assurance-crédit à l'exportation à court terme (Finlande – SA 35701) La Commission européenne a estimé qu’un régime d'assurance-crédit à l'exportation à court terme élaboré par la Finlande était conforme aux règles de l'UE en matière d’aides d’État. Ce régime se limite à une couverture de risques qui n’est actuellement pas disponible sur le marché privé et garantit l’application de tarifs adaptés. La Commission a autorisé la mesure jusqu'au 31 décembre 2015. Dans le cadre du régime notifié, l'agence publique finlandaise Finnvera plc fournirait une couverture d'assurance-crédit à l'exportation à court terme aux entreprises établies en Finlande. Seules des opérations financièrement saines pourraient bénéficier de cette couverture. Deux catégories de couverture sont concernées: - la couverture des risques encourus par les PME ; et - la couverture ponctuelle, d’une durée comprise entre 181 jours minimum et deux ans maximum, lorsque le risque est associé à une opération d'exportation unique qui n’est pas couverte par une assurance de portefeuille d’assureurs privés. Ce garde-fou garantit que l'État n'assurera que des opérations pour lesquelles il n'existe pas de couverture privée sur le marché et évite que les assureurs privés ne se trouvent évincés du marché si jamais ils voulaient proposer une couverture pour ces risques. Dans ce contexte, les primes demandées pour la couverture sont adaptées et conformes à la communication de 2012 sur l'assurance-crédit à l'exportation puisque la prime minimale exigée par Finnvera remplit les conditions énoncées dans la communication. La Finlande va également publier des informations sur l’utilisation du régime en cause. Aide à l’environnement Autorisation d’un régime d’aide britannique en faveur de premiers travaux d’étude concernant des projets de démonstration de captage et de stockage du carbone (RoyaumeUni – SA 35050) La Commission européenne a jugé conforme aux règles de l’UE en matière d’aides d’État le régime britannique de financement d’études initiales de conception technique (études FEED) concernant des projets de démonstration de captage et de stockage du carbone (CSC). Cette mesure s'inscrit dans le cadre du programme britannique de commercialisation des techniques de CSC, qui vise à appuyer les expériences pratiques menées dans les domaines de la conception, de la construction et de l’exploitation de technologies de CSC mises au point dans une optique commerciale. Dans ce contexte, les études FEED doivent réduire les risques techniques, environnementaux et financiers que pose la construction d'installations de CSC à vocation commerciale avant l'adoption d'une décision d'investissement définitive. L’UE a reconnu la mise au point de technologies de CSC comme un outil précieux de lutte contre le changement climatique. La Commission a procédé à l'analyse de cette mesure au regard de l'article 107, paragraphe 3, point c), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui autorise les aides d’État destinées à faciliter le développement de certaines activités économiques, quand elles n’altèrent pas les conditions des échanges dans une mesure contraire à l’intérêt commun. Décisions d’ouverture de procédure formelle d’examen Secteur de l’électricité Ouverture d’une enquête approfondie sur une aide potentielle en faveur des grands consommateurs d'électricité exonérés des droits de réseau en Allemagne (SA 34045) La Commission européenne a ouvert une enquête approfondie pour déterminer si l’exonération des droits de réseau accordée aux grands consommateurs d’électricité en Allemagne depuis l’année 2011 constitue une aide d’État. Depuis l’année 2011, la législation allemande dispense les grands consommateurs d’électricité de payer des droits de réseau. Cette exonération, estimée à environ 300 millions d'euros pour l’année 2012, est financée par les consommateurs d'électricité finaux, qui doivent, depuis 2012, payer une taxe spéciale. Depuis le mois de décembre 2011, la Commission a reçu plusieurs plaintes émanant d'associations de consommateurs, d'entreprises du secteur de l’énergie et de citoyens, qui affirment que cette exonération constitue une aide d’État illégale et incompatible avec le marché intérieur. À première vue, la Commission estime que la taxe est susceptible de constituer une ressource d’État et que les bénéficiaires de l’exonération semblent disposer, du fait de celle-ci, d’un avantage sélectif par rapport à leurs concurrents se trouvant dans d’autres États membres. Parallèlement, la Commission entend examiner si l’exonération peut être justifiée par la poursuite d’un objectif d’intérêt commun et, dans l’affirmative, si cet aspect est susceptible de prévaloir contre l'impact négatif sur la concurrence. Secteur aérien Ouverture d’une enquête approfondie concernant une augmentation de capital et un train de mesures de sauvetage en faveur de Cyprus Airways (Chypre – SA 35888) La Commission européenne a ouvert une enquête approfondie sur plusieurs aides publiques en faveur de Cyprus Airways. Elle doute à ce stade que ces mesures soient conformes aux règles de l’UE en matière d’aides d’État. L’ouverture d’une enquête approfondie permet aux tiers intéressés de présenter leurs observations sur les mesures soumises à examen. La Commission souligne qu’aucune autre mesure ne pourra être mise en œuvre en faveur de Cyprus Airways sans son autorisation préalable. La Commission a entamé un examen préliminaire en février 2012 après avoir appris par la presse qu’une augmentation de capital était envisagée en faveur de Cyprus Airways. Cette augmentation de capital a été réalisée au début de l’année 2013. Il semble que l’État chypriote y ait participé à hauteur de 31,3 millions d'euros, alors que la participation du secteur privé a été négligeable. À ce stade, la Commission doute que l’augmentation de capital ait été effectuée aux conditions du marché. En effet, eu égard aux difficultés financières et aux perspectives de viabilité de la compagnie aérienne, la plupart des actionnaires privés ont décidé de ne pas prendre part à l'opération. Par ailleurs, les autorités chypriotes ont notifié à la Commission, en décembre 2012, une aide au sauvetage en faveur de Cyprus Airways, consentie sous la forme d'un prêt de 73 millions d'euros. Il semble que des versements aient déjà été effectués en 2013, et ce en violation de l’obligation de suspension prévue par les règles de l'UE en matière d'aides d'État, en vertu de laquelle une aide d’État ne peut être consentie avant d'avoir été approuvée par la Commission. En outre, Cyprus Airways avait déjà bénéficié d’une aide au sauvetage et à la restructuration en 2007. Conformément aux règles de l’UE en matière d’aides d’État, les entreprises en difficulté ne peuvent bénéficier d’une aide au sauvetage ou à la restructuration qu’une seule fois en dix ans. La Commission s’interroge quant à l’existence d'un plan de restructuration crédible concernant Cyprus Airways. Enfin, l’État chypriote envisage d’accorder à titre gracieux des indemnités au personnel de Cyprus Airways qui sera licencié, en sus des indemnités auxquelles il peut prétendre en vertu du droit chypriote. La Commission note que le versement de ces indemnités pourrait conférer un avantage à la compagnie aérienne. Décisions déclarant une aide incompatible et ordonnant sa récupération Aide sous forme d’assurance-crédit à l’exportation à court terme Récupération partielle des aides d’État accordées à deux compagnies d'assurance-crédit à l'exportation à court terme, Ducroire (Belgique – SA 23420) et SACE BT (Italie – SA 23425) La Commission européenne a clôturé deux enquêtes approfondies distinctes qu’elle a menées au sujet de mesures d’aide octroyées à Ducroire, en Belgique, et à SACE BT, en Italie, par leurs entités mères publiques respectives, à savoir l’Office National du Ducroire (ONDD) et SACE. Dans le cas de SACE BT, la Commission a estimé qu’une partie de l’aide était conforme aux règles de l’Union en matière d’aides d’État dès lors qu'elle avait été octroyée aux conditions du marché. Dans le cas de Ducroire, la Commission a considéré qu’une partie de la mesure avait bénéficié à des activités qui n’étaient pas ouvertes à la concurrence et, partant, ne constituait pas une aide d’État. En revanche, dans un cas comme dans l’autre, une partie de l’intervention publique a été octroyée en violation des règles de l’Union en matière d’aides d’État, car elle a servi à subventionner des produits d'assurance qui pouvaient être aisément trouvés auprès d’opérateurs privés sur le marché. Les bénéficiaires en ont tiré un avantage économique indu, qu’elles doivent désormais rembourser aux gouvernements belge et italien. Ducroire et SACE BT fournissent des polices d'assurance-crédit à l'exportation à court terme qui couvrent les risques auxquels sont exposées des entreprises en Belgique et en Italie. Saisie d’une plainte d’un concurrent, la Commission a ouvert des enquêtes approfondies en février 2011. Le secteur de l'assurance-crédit à l'exportation à court terme est devenu un marché concurrentiel à partir de la fin des années 1990, après l'adoption par la Commission d'une communication visant à remédier aux distorsions de concurrence induites par les aides d'État accordées dans le secteur. Celle-ci n'empêche pas les États membres d'octroyer des aides, revêtant par exemple la forme de garanties, lorsque les assurances couvrant les risques associés au crédit à l'exportation ne sont temporairement plus disponibles sur le marché, comme cela a été le cas lors de la crise financière ou dans des situations impliquant des acheteurs établis dans des pays non membres de l’OCDE.