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FICHE N° 565
L’ANXIETE AU FEMININ OU AU MASCULIN
Des études récentes ont démontré que l’humeur anxieuse serait plus féminine et le caractère
hyperthymique (humeurs) plus masculin. Les critères retenus pour définir le tempérament anxieux
sont les suivants : tension et difficulté de se détendre, soucis constants et crainte excessive de
l’avenir, rumination par rapport au passé, préoccupation exagérée pour tout ce qui concerne les
performances et les compétences, fréquentes plaintes somatiques, sensibilité aux événements
pénibles et aux situations d’examen.
Angoisse ou anxiété sont plus ou moins synonymes en matière de gestes. L’anxiété est un sentiment
basique qui débute dans la vie intra utérine du fœtus. Déjà, il suce son pouce pour se rassurer. Or,
l’action de sucer est un puissant anxiolytique, ce qui explique le succès des cigarettes, des bonbons et
autres sucettes jusqu’à l’âge adulte et par delà.
Tous les enfants sucent leurs doigts, soit pour s'endormir, soit comme moyen
de défense naturel contre le stress qu'il leur arrive de subir dans le milieu
familial. Ce réflexe anxiolytique se perpétuera bien plus tard dans la
substitution que représente l'acte du fumeur ou par une série d'attitudes
pseudo-machinales entre la bouche et les doigts, attitudes auxquelles nul ne
prête attention. Encore moins une signification ! Sucer ou mordiller ses doigts,
arracher les peaux des ongles ou se les ronger ne sont pas des gestes
innocents, pas plus que n'importe quelle autre attitude corporelle. Comme je
l’ai évoqué, le réflexe de succion des doigts débute dans la vie intra-utérine et
se poursuit jusqu’à la mort. L'enfant qui suce son pouce grandira et
continuera à taquiner ses dents du bout de ce même pouce nostalgique.
La jeune femme qui mordille souvent son majeur gauche ne se souvient plus de la petite fille un peu
ronde qui suçait ce même doigt jusqu'à le rendre exsangue. Elle avait déjà un problème d’image ou
d’estime de soi, sans aucun doute. L'auriculaire droit que votre voisin de table mordille quand le
doute encourage ses incertitudes chroniques est le même doigt dont il se délectait déjà comme d'une
friandise lorsqu'il était enfant. En bref, le fait de sucer un doigt en réaction à une évocation anxiogène
indique clairement un accès d'angoisse.
Toutes les actions de mordiller, de sucer, de se gratter sont révélatrices
d’une anxiété. Qu’il mordille son stylo ou les branches de ses lunettes en
permanence, qu’il se mordille l'intérieur des joues. Votre présence le met
mal à l’aise ou l’inquiète plus qu’il n’oserait vous l’avouer. Il est
manifestement angoissé. Si elle se met à mordiller son crayon ou son
stylo, vous pourrez vous dire que les tétines ne sont pas mortes quand
l’angoisse montre le bout de son nez. Et n’oubliez pas qu’une secrétaire
sereine est un mauvais élément. L’anxiété de vous plaire est son moteur et
la garantie d’un travail bien fait. Achetez- lui un pot de crayons en bois à
mordiller pour la fête des secrétaires. Elle sera ravie.
Si votre interlocuteur mordille l'un de ses index au coin des ongles, cette localisation de la morsure
indique que la situation lui échappe. Et quand votre secrétaire se mordille l'ongle ou la pulpe de
l’annulaire gauche ou droit ? Vous vous en doutiez, ce grand classique de la gestuelle trahit un
sentiment d’anxiété chronique.
Les simples faits de s’accrocher ou de s’appuyer sur un support sont des attitudes réactionnelles
destinées à combattre un sentiment d’anxiété. On s’accroche pour ne pas perdre symboliquement
l’équilibre et on s’appuie contre un mur pour retrouver un équilibre chahuté.
Votre interlocuteur se gratte souvent l'entre fesses. La répétition de cette
séquence est un signal anxiogène par excellence. Bien entendu, ce
comportement peu ragoûtant pourrait tout aussi bien provenir d'un prurit
accidentel.
Un dernier pour la route ! Les ados ou les adultes qui se grattent régulièrement les testicules sont
victimes d’une anxiété chronique et massive. Preuve que l’anxiété peut aussi avoir des effets majeurs
sur ces messieurs.
Pour les psychanalystes, la peur de la castration est à l’origine de l’angoisse
existentielle de l’homme et de son agressivité. L’anxiété féminine étant, elle, à
rattacher au sentiment de perte (cycle menstruel et maternité) et à la peur de
l’abandon. D’où chez la femme, des phases dépressives et le besoin d’être
rassurée. Deux « pôles émotionnels » qui les marqueront à vie. Dès l’âge de trois
ans, au moment de la prise de conscience de l’identité sexuée, les différences
s’accusent. Les garçons deviennent plus coléreux et extériorisent leur violence
dans le choix de leurs jeux, tandis que les filles intériorisent leurs affects. A la
puberté, sous l’effet des bouleversements hormonaux (mue chez les garçons,
apparition des règles chez les filles), puis à l’adolescence, période cruciale pour
l’affirmation de sa sexualité, le caractère anxieux des filles se renforce, et les
garçons font tout pour prouver « qu’ils en ont » et qu’ils « assurent » ! D’où un
investissement des humeurs en lieu et place des angoisses.