dp comme/roulettes

Transcription

dp comme/roulettes
comme sur
des roulettes
« Lorsque l’on nous a proposé l’idée originale
de Comme sur des roulettes, nous avons
d’abord eu quelques réticences : le handicap
est un sujet délicat à traiter et notre
connaissance des handicapés se bornait aux
a priori que l’on pouvait en avoir. Tiraillés entre
les susceptibilités en jeu, et la liberté de ton
que nous voulions pouvoir garder, nous avions
peur de tomber dans l’ornière du cliché, de
l’image facile, et de l’apitoiement de bon ton.
Nous avons donc commencé notre
documentation en nous intégrant dans la
communauté « handi » par un vaste réseau de
correspondants : Handis, travailleurs sociaux,
Cotorep, ANPE spécialisée, parents d’handis,
enfants d’handis...
À notre grande surprise, beaucoup de points de
vue et de témoignages allaient à l’encontre de
ce que l’on croyait savoir sur la question,
notamment en matière d’intégration sociale,
de sexualité, de vie familiale, etc.
Nous avons choisi de nous attacher aux
personnes qui, bien que grandement invalides,
« vivent avec » et veulent se battre pour avoir
leur part du monde.
Ce désir d’évolution vers l’autonomie, cet esprit
d’adulte conscient de ses capacités, prisonnier
d’un corps fragile, mais aussi prisonnier du
regard des autres, nous a rappelé ce que nous
avions pu ressentir lors de notre adolescence.
C’est ainsi que le passage à l’age adulte est
devenu le thème qui sous-tend notre histoire.
« Comme sur des roulettes » veut traiter ces
thèmes, tout en restant une comédie. Seul
l’humour nous semblait adéquat pour trouver
un juste équilibre entre la force des situations
vécues, et l’optimisme que nous avons
rencontré chez nos correspondants. L’humour
nous permet aussi de laisser supposer la fêlure
de chacun de nos protagonistes sans pour
autant avoir à poser dessus un doigt insistant.
Enfin, la comédie était pour nous une marque
de respect et d’intégration envers une
communauté trop souvent mise à l’écart dans
la représentation artistique. Les valides ont
d’ailleurs été souvent plus gênés par l’idée et le
traitement du scénario, par peur de vexer ou
par réflexe politiquement correct, que les
personnes handicapées avec lesquelles nous
sommes en contact. »
« Afin de ne pas être redondant,
je ne peux que reprendre à mon
compte les propos des
scénaristes, en y ajoutant la
concrétisation de l'envie que
nous avions Frédéric Diefenthal
et moi de travailler ensemble,
ainsi que le plaisir de retrouver
Olivier Brocheriou, déjà
comédien dans plusieurs de
mes films. Tourner avec Bruno
de Stabenrath et les figurants
"réellement handicapés" fut
précieux et édifiant: chaque petit
problème pratique posé par
leur présence (portes trop
étroites pour livrer le passage
à un fauteuil roulant, rampe
d'accès à créer pour "effacer"
les trois marches à monter pour
entrer sur le décor, etc...) nous
ramenait sans cesse au film et
les commentaires qu'ils en
faisaient à la comédie. Merci à
eux. »
Gilles Fareau & Vincent David
scénaristes
Jean-Paul Lilienfeld
Réalisateur
comme sur des roulettes
Réalisation : Jean-Paul Lilienfeld
scénario de Vincent David et Gilles Fareau
d’après une idée originale de Raphaël Lecoq
musique : « Fanfare Rage Dedans »
produit par Bénédicte Lesage et Pierre Bertrand Jaume
une production :Expand Drama/TV3/ICC/SAGA FILM/ RTBF avec la participation de France 3
directeur de l’Unité Fiction : Patrick Péchoux
conseillère de programme : Johanne Rigoulot
Tournage de janvier à février 2005 en Belgique
90 minutes -Inédit
l’histoire
liste artistique
Fréderic Diefenthal
Olivier Brocheriou
Beatriz Segura
Tania Garbarski
Bruno de Stabenrath
Patrick Ridremont
Ricard Sales
Cloé Xhauflaire
Grégory Duret
Eric Godon
Christophe Morisset
Paula Defresne
(Max)
(Toine)
(Lucia)
(Lise)
(Edouardo)
(Jean-Paul)
(Marius)
(la juge Carlier)
(Francis)
(Minou)
(Fred)
(Ingrid)
Quand on est un garçon surdiplômé, au chômage, que sa
maison risque d’être saisie, on est prêt à prendre n’importe
quel travail. Ou presque…
A l’instigation de Toine, son cousin, Max accepte un poste
d’ingénieur chez « Techniworld »,, n’employant que des
handicapés. Max est donc contraint de se faire passer
pour un invalide et bien sûr, cela ne se passe pas « comme
sur des roulettes ».
Succès professionnels, rencontre amoureuse, tout semble
soudain lui sourire, s’il ne planait pas sur Max la menace
d’être découvert…
comme
Frédéric Diefenthal
Propulsé au rang des têtes d’affiche grâce
à la saga Taxi (Gérard Pirès), Frédéric
Diefenthal a le vent en poupe. Il enchaîne
les rôles au cinéma (Avant qu’il ne soit trop
tard de Laurent Dussaux, L’incruste de
Corentin Julius et Alexandre Castagnetti,
Les Ames Fortes de Raoul Ruiz, Belphegor
de Jean-Paul Salomé…) et à la télévision
(notamment pour France 2 les séries Clara
Sheller et David Nolande actuellement en
tournage). On le retrouvera prochainement
au théâtre.
Qu’est ce qui vous a séduit dans le scénario ?
Le handicap est un sujet qui fait peur, auquel
beaucoup de gens sont inconsciemment
hermétiques. Le scénario m’a séduit par son
approche de ce thème compliqué qui évite
l’écueil de la compassion. Cette histoire arrive
à combiner une certaine audace tout en
restant une comédie juste et humaine. Je
connaissais le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld
avec lequel j’avais plusieurs projets en cours.
J’apprécie l’homme et son travail et lorsqu’il
m’a contacté pour me proposer le rôle de
Max, j’ai tout de suite été emballé. J’étais
heureux de partager l’aventure avec Olivier
Brocheriou. Nous nous connaissions depuis
les cours de théâtre mais c’est la première
fois que nous jouions ensemble.
Qu’est qui fait de Max un personnage si
attachant ?
J’étais amusé et touché par ce faux escroc.
Dans sa supercherie, il a tellement mauvaise
conscience qu’il en devient sympathique. Mais
les autres personnages m’ont tout autant
séduit. Quand je lis un scénario, je ne suis
pas concentré que sur mes scènes mais sur
l’histoire, sur ce que se racontent tous les
personnages. Je trouvais l’ensemble très
juste. Dans la vie, on peut tout à fait être
confronté à des situations absurdes,
rocambolesques, ce qui est le cas pour Max.
A filmer, ces moments peuvent être délicats
car il faut rester crédible et éviter la caricature.
Max est un homme sincère qui mène malgré
lui une double vie ce qui insinue une certaine
ambiguïté. Il est sans cesse en porte-à-faux et
pense à son « autre ». C’est ce qui le rend
attachant.
La dichotomie valides / non valides vous
faisait-elle peur ?
J’aborde les gens, les choses, les rôles le
plus sincèrement possible. Il m’arrive souvent
de côtoyer des personnes handicapées,
notamment par le biais de l’association
Médias Handicaps, fondée par un type
formidable, Sébastien Proyart, un homme de
défis et de convictions. Je suis convaincu
qu’on ne doit pas changer d’attitude face à
une personne non valide.
Sur le tournage, je savais que j’allais travailler
avec des personnes pour lesquelles le
handicap n’est pas une interprétation et le
fauteuil, pas un élément de décor. Je me suis
donc efforcé de rester le plus spontané
possible. A travers le métier d’acteur - même
s’il faut rester humble, on n’est pas médecin
du monde ! -, on découvre parfois des réalités
qui sont difficilement appréhendables si on
e sur des ro
ne les vit pas, comme dans le cas d’une
maladie ou d’un accident de la route. La vie
en fauteuil coûte très chère (l’équipement de
la maison, l’emploi d’assistants de vie…) et
bien souvent les accidentés ont de grosses
difficultés à toucher des fonds de l’assurance.
C’est un combat qui peut durer des années.
Tant qu’on n’est pas en situation, il est difficile
de se rendre compte, difficile de comprendre
à quel point on n’a pas le droit de se garer
sur une place réservée aux handicapés, un
passage piétons ou de salir les trottoirs,
difficile de saisir tous ces aspects de la vie
quotidienne auxquels les valides ne pensent
pas. La force de Comme sur des roulettes
est de faire passer ce sentiment tout en évitant
de tomber dans le mélo. C’est d’ailleurs ce
regard singulier qu’ont apprécié certaines
des personnes handicapées qui jouaient dans
le film. Sur le plateau, elles me disaient : «
D’habitude quand un film parle de nous, c’est
pour pleurer !».
Comment vous êtes vous préparé pour le
tournage ?
Je ne me suis surtout pas préparé puisque
j’interprète un valide qui se fait passer pour
un non valide. Je devais donc montrer ma
maladresse à manier le fauteuil. Comme
l’histoire s’étale sur plusieurs mois, je devais
par la suite montrer mes progrès. Cela s’est
fait sur place en évoluant le plus naturellement
possible avec certains de mes collègues non
valides. Je ne quittais donc presque jamais
mon fauteuil, mon regard se plaçant à la même
hauteur que le leur.
Y a-t-il un messagedans le film ?
Comme sur des roulettes a surtout un angle
peu habituel, décalé. Ce n’est pas un film sur
les handicapés mais sur quelqu’un qui se fait
passer pour ce qu’il n’est pas. Il met en
exergue et avec humour les préjugés que l’on
peut avoir face à des choses gênantes. Par
pudeur, on ne regarde pas les gens qui sont
différents ou on les regarde mal. C’est donc
nous, finalement, qui marquons cette
ulettes
différence. La force du film réside dans cette
fine alchimie. Comme disait Pierre
Desproges : « On peut rire de tout mais pas
avec n’importe qui ». C’est aussi aux
téléspectateurs d’interpréter le film pour qu’il
fasse sens en eux.
Vous incarnez souvent des héros
sympathiques mais un peu « loosers », une
sorte de Pierre Richard des années 2000.
Comment expliquez- vous ce choix ?
Je suis un grand fan de Pierre Richard mais
je ne pense pas avoir son talent. Il est le clown
blanc, l’Auguste que l’on a tous en mémoire,
un regard rempli d’humanité, une maladresse
romantique et surtout pas un looser. Max est
justement un héros à la maladresse
romantique. C’est vrai que j’apprécie
particulièrement les personnages décalés,
dépassés par les évènements, non linéaires,
autant dans le drame que dans la comédie
d’ailleurs. J’aime pouvoir rendre crédibles
des situations sur le fil, parfois surréalistes,
absurdes, celles dont on a tendance à dire
qu’elles n’arrivent qu’aux autres.
relations presse
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interview : Sylvie Tournier
édité par la direction de la communication décembre2005
directrice de la communication : Eve Demumieux
réalisation : France 3 - studio PAO
responsable : Nathalie Grammat
infographiste : Catherine Pruvost
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de près on se comprend mieux

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