Orazio PUGLISI http://www.oraziopuglisi.com Professeur Fédération

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Orazio PUGLISI http://www.oraziopuglisi.com Professeur Fédération
Orazio PUGLISI
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Professeur Fédération Française des Echecs
Erreurs classiques et capacités nécessaires aux Echecs !
Erreurs sur le plan technique et comportemental !
- Manque d'analyse.
C'est le plus dur, jouer aux échecs c'est analyser (voir avant), à ce niveau l'erreur est soit
- pas d'analyse du tout
- analyse trop superficielle
- on s'arrête toujours trop tôt (il faut toujours plus de profondeur dans l'analyse)
- L'analyse (calcul +estimation finale).
C’est le calcul d'une séquence de coups (Blanc noir, blanc noir etc...) et l'estimation (les blancs sont mieux,
le noirs sont mieux, position égale) de la position à la fin de cette séquence ! L'analyse est souvent négligée
surtout quand il faut envisager le coup de l'adversaire (souvent même pas envisagé). On oublie trop souvent
aussi d'être rigoureux quant à l'estimation finale ! Résumons, l'analyse c'est envisager (calculer) le chemin
que l'on va emprunter si on joue ce premier coup (engrenage) qui va entrainer la réponse adverse qui va
entrainer ma réponse etc...., et surtout estimer la position finale !
"Si la position finale me plait j'y vais sinon je n'y vais pas !" (Donc voir avant !)
L'analyse (avec donc l'estimation finale) c'est très compliqué pour tout le monde, mais on n'a pas le choix
sinon "on joue au petit bonheur la chance".
- Jouer sans idée (plan, intention, projet).
La base de la stratégie est de choisir un secteur de l'échiquier (centre, aile roi, aile dame) à la limite au
hasard, (c'est mieux que rien) et on envahit ce secteur (pas compliqué) ! Le plus difficile après est de ne pas
oublier le secteur choisi, et de rester cohérent avec ce choix.
- Patience.
Dans certaines situations on est pressé de jouer un coup (que l'on croit gagnant !), et on zappe complètement
le coup joué par l'adversaire !
- Identifier la menace.
Voilà une capacité à développer, elle est indispensable afin de ménager notre émotion, en général le joueur
débutant grossit la menace où voit des menaces là où il n'y en a pas, et n'est donc pas dans l'urgence et la
pertinence de la position ! Et oui les échecs c'est le lieu même de l'altérité !
- Capacité à prendre une décision.
La base de la décision c'est le choix du plan (lié à l'ouverture dès le premier coup cf/ "Les idées cachées dans
les ouvertures" de Reuben Fine, par exemple). Dons connaître ces idées (sinon au moins choisir un secteur de
l'échiquier, aile roi, aile dame, centre).
Autre cas, quand la position est morte ou fortement dégradée ne pas hésiter à jouer son "va tout", ne plus se
défendre et tenter sa chance à fond (contre attaque) avec s'il le faut investir encore du matériel (souvent on
reste sans rien faire recroquevillé !)
- Manque de lecture.
Je joue toujours en second (et non pas dans un état sec... bon bref) car je dois lire le coup joué par l'adversaire
et cela à chaque coup joué, le problème vient souvent de l'absence de lecture (et oui cela arrive !) ou le plus
souvent de la lecture trop superficielle ! Il faut absolument acquérir cette discipline, "ne pas jouer tant que
l'intention de l'adversaire n'est pas lue, identifiée). Cette lecture doit se faire aussi sur l'idée générale (plan de
l'adversaire) cela est plus facile quand on connait les ouvertures et leur "philosophie".
- Ne pas faire confiance à l'adversaire.
Quand l'adversaire sacrifie un pion ou une pièce ; qui vous dit que le sacrifice est correct ! Donc vous vous
devez de vérifier si ce sacrifice est correct et parfois (voire souvent) ce sacrifice est faux, donc vous n'avez
plus qu'à encaisser ce cadeau !
- Trop se lever durant la partie.
Il faut se détendre lors d'une partie, donc se lever parfois durant la partie, il faut trouver le bon rythme, trop se
lever nous fait sortir de la position (sur l'échiquier), ne pas se lever ou pas assez c'est prendre le risque d'avoir
une vision sclérosée de la position !
Au passage variez les points de vue, ne serait-ce que se redresser (et le point de vue change tout de suite).
Lorsque l'on se lève pourquoi ne pas en profiter pour passer derrière son adversaire et voir la position de son
côté !
- Ne pas jouer sous le coup de l'émotion.
Comme le titre l'indique, ne jamais jouer sous le coup de l'émotion qu'elle soit négative (agression) ou
positive (je suis dans une bonne position). Avoir la présence d'esprit de se lever et de se calmer !
- Si vous touchez une pièce et que vous êtes pris d'hésitation.
Ne vous croyez pas obligé de la jouer, reposez la, calmez vous et choisissez la bonne case pour cette pièce
touchée !
- Méfiez vous de la séduction.
Elle est souvent forte aux échecs, toutefois par expérience le plus souvent (9fois sur 10) cela ne fonctionne
pas ! On a beau le savoir méfiez vous toujours de la séduction !
- Ne pas être au point sur ses ouvertures ! (C'est grave)
C'est la première des erreurs, il faut absolument être au point sur son répertoire (choix de ses ouvertures et
défenses, avec les blancs je joue e4 par exemple, avec les noirs je joue c5 (sicilienne) contre e4 etc...). Si l'on
joue sans avoir un répertoire donc sur l'intelligence pure, cela coûte en temps et en énergie il faut tout
calculer à chaque coup, sans compter les pièges théoriques dans lesquels ont peut tomber ! A cela il faut
rajouter le manque de stabilité émotionnelle quant on joue non préparé (le fait d'être préparé et d'avoir le
sentiment d'être prêt donne de l'assurance) et donc au coup par coup !
- Contrôle de case.
Compter le nombre de contrôles d'une case, souvent pas fait ou mal fait, avec un grand classique confusion
entre les vrais contrôles et les pseudos contrôles (pièces supprimables, ou clouées). Un autre point sur ce
thème qui relève du pseudo contrôle une pièce contrôle une case mais une fois que cette pièce joue sur cette
case contrôlée elle ne la contrôle plus donc il ne fallait pas la compter dans le nombre de contrôle !
- Vérifiez votre séquence de coups à chaque fois qu'un de ses coups est joué sur
l'échiquier.
Lorsque vous analysez une séquence et que vous commencez à la jouer (après l'avoir vérifiée) vous devez
recalculer cette séquence à chaque fois qu'un coup est joué sur l’échiquier ! Ne vous sentez pas obligé de
débiter la séquence sans vérifier, il y a parfois une différence entre ce qui est vu mentalement et vu
concrètement sur l'échiquier !
- Attention aux traces mnésiques.
Soyez attentifs aux mélanges de variantes parfois il se produit une superposition de coups ou de positions qui
peut produire des aberrations !
- Avoir trop de connaissances peut nuire.
Vous pouvez occulter un coup, une séquence de coups, ou ne pas être dans la pertinence d'une position, car
cette dernière vous fais penser à un motif connu (surtout s'il est séduisant)! Il faut constamment être dans la
positon du jour, "coller à la position". Au passage si vous identifiez un motif connu, classique on peut être
séduit par le motif (fier de l'avoir reconnu), vérifiez que rien ne gêne, un détail nuisible peut vous échapper !
- La séduction de l'échec. "Mazette voit échec mazette donne échec"
On a tendance à prêter des vertus injustifiées au fait de donner échec ! Les coups doivent toujours avoir une
justification. C'est dans les finales que ce principe doit absolument être respecté, car si l'échec (surtout dans
les finales donc) n'est pas justifié il sera utile à l'adversaire (il profitera de l'échec pour faire progresser son
roi !).
- Voir le positif et le négatif.
Prenez l'habitude de voir les aspects positifs et négatifs de chaque coup ! Le joueur débutant a tendance à ne
voir qu'un des deux aspects. La sagesse aux échecs c'est faire la balance entre les aspects positifs et négatifs
de chaque coup!
- La Théorie des coups candidats.
On a tendance à jouer le premier coup qui nous passe par la tête, ce qui n'est pas bon ! C'est l'occasion de
rappeler la théorie des coups candidats. Quand vous avez le trait vous devez identifier les coups jouables
(coups candidats) ! Par exemple si vous estimez qu'il y a 3 coups jouables, vous devez analyser (et donc
estimer à la fin de l'analyse), les 3 coups candidats et faire un choix après ! On est loin de "je vois un coup je
le joue".
- La planification à court terme.
Au delà du plan de base, qui se caractérise par une "récitation des premiers coups», et par une direction (aile
dame, aile roi, centre) jouer aux échecs c'est maîtriser la planification à court terme. Au delà des premiers
coups récités, il faudra "jouer". Ne jouez pas au coup par coup, vous devez 'même si cela est difficile (mais
tout est difficile aux échecs) planifier à court terme, c'est à dire prévoir une séquence de quelques coups (le
plus souvent 4 ou 5 maxi) qui constitue votre idéal à atteindre, si vous atteignez votre idéal vous devrez
planifier à nouveau. Dans les livres cette idée est symbolisée par un triangle blanc ou noir selon le trait.
Liste des capacités pour jouer aux
Echecs !
(Non exhaustive)
Capacité à analyser.
Capacité à identifier la menace.
Capacité à prendre une décision.
Capacité à voir les lignes qui s’ouvrent.
Capacité à compter les contrôles de case.
Capacité à repérer des types de position ou des motifs connus.
Capacité à l’altérité
(Considérer les intentions de l’autre avant les siennes et cela pour chaque coup).
Patience et timing, attaquer au bon moment.
Maitriser son émotion.
Capacité à tirer profit de ses défaites et de ses erreurs.
Capacité à organiser son travail.
Créativité, capacité à trouver des idées.
Capacité à ne pas oublier
(Son intention première, ou des observations importantes durant une partie)
Capacité à identifier les faiblesses structurelles (organisation des pions) de
l’adversaire pions faibles, cases fortes et faibles !