Yann Fastier - les éditions du Poisson Soluble
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Yann Fastier - les éditions du Poisson Soluble
Illustration extraite de On-dit est de ces illustrateurs non identifiables tant il s’applique à explorer de nouvelles techniques à chaque projet pour mieux servir son propos. À l’instar de ceux de Thierry Dedieu ou Nicolas Thers, on ne reconnaît pas les albums de Yann Fastier aussi instantanément que ceux de Claude Ponti, Anthony Browne ou Claude Boujon. Dans la lignée de Maurice Sendak, premier explorateur des univers transgressifs et cauchemardesques de l’imaginaire enfantin, d’Harlin Quist et François Ruy-Vidal qui revendiquèrent une littérature sans tabou, Yann Fastier n’hésite pas, non seulement à aborder des thématiques pour le moins délicates, mais aussi et surtout à les traiter de façon frontale, non conventionnelle, sans moraliser un seul instant mais au contraire interrogeant chacun, obligeant le lecteur à prendre partie. Si certains de ces albums peuvent sembler subversifs, ce n’est jamais tant à l’égard des enfants auxquels il se refuse seulement à mentir en ne les maintenant pas dans une vision acidulée du monde, qu’à l’adresse des adultes qu’il se plaît à déstabiliser, à interpeler dans leur fonction de médiateur et de détenteur d’une autorité. Yann Fastier est un auteurillustrateur majeur. Il faut absolument se plonger dans son œuvre pour en saisir pleinement l’importance. Peu de points communs, apparemment, entre le graphisme épuré des papiers découpés de Corrida, les savants jeux de gris et d’ocre aux lavis de On-dit et les aquarelles luxuriantes d’ Andromède et Jérémie pourtant, à la lecture, un certain ton trahit leur parenté. 1 Illustration extraite de Le père Noël dans tous ses états J’avoue tout « Parfois, je me dis que ma vie aurait été complètement différente si j’avais appris à dessiner. » Edward Gorey J’ai honte. Après plus de dix ans et une trentaine d’albums, c’est plus que n’en peut supporter ma conscience. Je dois la soulager et cette tribune m’est enfin l’occasion de le faire. J’avoue tout. J’ai triché. Je ne suis pas un vrai dessinateur. Non, je ne tiens pas de carnet, je ne fais jamais de croquis, je ne sais même pas ce que sont roughs et storyboards et les recherches en amont m’assomment ! Non, je ne fais pas mes gammes, mes devoirs sont en plan et je n’ai pas d’hygiène. Je ne dessine que pour publier. À peine si je consens parfois à tracer un vague chemin de fer sur une feuille de brouillon, pauvre guide-âne à partir duquel je m’embarque aussitôt sans biscuits, au fil d’une improvisation coupable. Rien d’autre... Je suis aride et sans générosité. Au Paradis de l’édition collector, il n’y aura pas pour moi de making of, pas le moindre petit bonus ! Je n’ai rien à montrer, rien. Tout petit déjà, je ne gardais pas les brouillons de mes rédac’ et, plus tard, mes lettres d’amour avaient des airs de premier jet. Encore aujourd’hui, ce que je rate, je le jette et je recommence. Je n’ai rien. Pas même de style et, si j’en avais un, gageons qu’il ne serait pas inimitable. J’ai même parfois décalqué des photos... Oui, depuis plus de dix ans que je traîne le beau nom d’illustrateur dans la boue de l’imposture, je l’avoue enfin : je suis un dilettante. Oh ! Je pourrais me trouver des excuses ! La vie, bien sûr, le temps qui passe, mon travail à la bibliothèque... Ce serait trop facile. La vérité, c’est que j’ai cru pouvoir m’en tirer à bon compte. Ébloui par les promesses fallacieuses de la théorie, séduit par les mirages de la rhétorique, j’ai cru pouvoir dissocier la question de l’album de celle du dessin, que j’ai voulu secondaire et même contingente. J’ai voulu me persuader qu’il n’était pas nécessaire de 2 “savoir dessiner” pour faire un album. Que la qualité des images importait peu, au fond... Qu’il suffisait de savoir les manier, de savoir en user au minimum pour, tout simplement, raconter une histoire. Avec outrecuidance, j’ai argué que l’illustrateur n’était pas là pour peindre des tableaux mais pour construire un livre – une machine à lire – et donner au lecteur l’envie de tourner la page. J’ai soutenu que l’image n’était pas une fin en soi, qu’elle n’avait de sens que prise dans une suite, inscrite dans un mouvement. Que ce qui comptait, ce n’était donc pas tant les images mais ce qui se passait entre elles, et qu’à ce titre, l’art de l’album n’était pas un art du dessin mais bien plutôt un art de l’entre-deux, voire de la fuite en avant... J’étais sûr de moi, péremptoire. Combien me suis-je donné de semblables prétextes à mon impéritie ! Je biaisais. Conscient de ce que ma posture avait d’artificiel, je me voulais d’abord une sorte de metteur en scène, de “metteur en images”, plutôt qu’un véritable dessinateur. C’était rusé, car j’évacuais ainsi la question du style. Peu m’importait de posséder ma propre écriture, que l’on me reconnaisse à mon trait ne m’intéressait pas, prétendais-je, puisque le dessin n’était pour moi qu’au service d’un projet, à chaque fois unique, à chaque fois particulier. Il me paraissait évident qu’il s’y adapte, à la façon dont un metteur en scène ne choisit pas les mêmes acteurs ou les mêmes décors pour monter une tragédie ou une comédie. Toujours fuyant, je changeais donc de technique et de style en fonction de l’histoire, en fonction de l’objet que j’avais à produire. Il n’était pas question de talent ni de virtuosité : le dessin n’avait pour avantage que de permettre de réaliser ses propres images à son idée et à peu de frais. Si même j’avais pu “récupérer” mes images ou les faire produire par d’autres, je l’aurais fait sans remords et sans arrière-pensée. Intoxiqué par mes propres fumées, il ne me parais- sait pas moins légitime de dessiner d’après photo que de dessiner “de chic”, quand le projet s’y prêtait. Libre à l’illustrateur de faire feu de tout bois, sans se cacher. Ça n’avait pas d’importance et seul le résultat comptait... On le voit, prêt à tout pour cacher mon indigence, j’avais adopté les apprêts du sophiste et les tournures du charlatan. Mais aujourd’hui, je suis démasqué. Le chaland n’est plus si naïf et le badaud veut du neuf. Du crobard 100% bio, de la petite cuisine, de l’intime, de l’inédit ! Il n’est pas dupe, il veut voir ce qui se passe derrière, vérifier qu’il en a bien pour son argent. Il en veut plus, et moi, je n’ai rien à lui fournir. Rien qu’une conception surannée de l’album comme affranchi de la question du dessin, comme une forme originale et spécifique où tout, y compris le style, serait au service de l’histoire et non d’un 3 patronyme sur la couverture. Mais j’ai eu tort, aujourd’hui je le sens, je le sais. Car maintenant que les cieux se déchirent et que plus rien n’est caché... Maintenant que sont récompensés les justes et punis les méchants... Maintenant qu’enfin tout se monnaye et fait ventre... Moi, face à ces montagnes d’esquisses, face à ce professionnalisme, ce perfectionnisme et cette rigueur dans l’approche, face à cette profondeur consignée à longueur de carnet, toute cette sensibilité à fleur de blog, moi, avec mes quarante petites pages et rien d’autre, je me fais l’effet d’une pomme en plastique tombée par erreur dans un jardin secret. Par erreur ou par calcul ? Qu’importe : c’est la fin, mon imposture est dévoilée. Condamné pour toujours à rougir au bas des cimaises de la postérité, je ne serai jamais un Artiste. Yann Fastier Extrait de la revue Hors Cadre[s] n° 5, octobre 2009 B i b l i o g r a p h i e à L ’ a t e l i e r d u p o i s s o n s o l u b l e Dans le jardin de sa grand-mère, à la végétation luxuriante, Juliette rencontre Andromède (vêtu d’un chapeau bizarre et d’une veste à gros pois violets) et Jérémie (qui a trois yeux). Texte : Fabienne Séguy Illustration : Yann Fastier 2011 – Format 19 x 28 cm 36 pages – 15 d ISBN : 978-2-35871-015-2 Chez les autres éditeurs • Gamelle, Paquet, 1999. • Bob le déboussolé, texte de Sophie Mandon, Le Rouergue, 1999. Toujours aussi imprévisibles, Fabienne Séguy et Yann Fastier nous racontent là une histoire tendre (une fois n’est pas coutume !) sur les jeux de l’enfance et les amis imaginaires. Les dialogues sont croustillants et l’aquarelle offre des illustrations chatoyantes et lumineuses. Un album joyeux qui explore l’onirisme enfantin sous un angle inattendu. Texte : Fabienne Séguy Illustration : Yann Fastier 2002 – Format 12 x 17 cm 52 pages – 10 d ISBN : 978-2-913741-11-9 • Du rififi chez les doudous, texte de Fabienne Séguy, Le Rouergue, 2001. Louis, juge • La chose du pot de confiture, flip book, Flblb, 2001. Bertrand, jardinier • Bla bla bla, texte de Fabienne Séguy, Mijade, 2001. • Du gouda et des hommes, Flblb, 2002. • L’album à la gomme, texte de Fabienne Séguy, Le Rouergue, 2002. Yvon, capitaine au long cours 4 Gisèle, dompteuse B i b l i o g r a p h i e à L ’ a t e l i e r d u p o i s s o n s o l u b l e NEANDERT T DES POUSSIÈ Texte : Yann Fastier Illustration : Morvandiau 2011 – Format 11 x 22 cm 120 pages – 14 d ISBN : 978-2-35871-018-3 Ah, Neandertal ! Ses animaux de mauvaise volonté, son vin de palme et sa chasse à la sagaie ! L’homme avait toute l’évolution devant lui, c’était le bon vieux temps... Pour notre plus grand plaisir, l’inépuisable Yann Fastier nous entraîne dans une Préhistoire revisitée avec vingt courtes chroniques bourrées de problèmes existentiels et de joyeux anachronismes. Les illustrations, drôles et inattendues, sont signées Morvandiau, auteur émérite de BD alternative et nominé dans la sélection officielle du Festival International de Bande Dessinée 2011 d’Angoulême. À dévorer tout cru ! Texte : Fabienne Séguy Illustration : Yann Fastier 2006 – Format 24 x 21 cm 36 pages – 13,50 d ISBN : 978-2-913741-53-9 Bibliographie autres éditeurs “J’étais partie pour explorer le fond de mon lit... mais je crois que je me suis perdue.” Une petite fille (que l’on ne verra jamais) part en exploration sous sa couette au-dessus de laquelle va défiler une ribambelle de personnages (qu’elle ne verra jamais), tous plus inattendus les uns que les autres. Nouvel opus du duo vedette de notre catalogue. Sorte de En attendant Godot pour enfants. • Gradé dans la marine anglaise, Flblb, 2002. • Et ça t’amuse ! , Treize Étrange , 2003 • C’est quand que les poules auront des dents ?, texte de Fabienne Séguy, Rue du monde, 2004. • Alex et Zoé, texte de Fabienne Séguy, Le Rouergue, 2004. • La chose du pot de cornichons, flip book, Flblb, 2005. • La batavia du maréchal, FLBLB, 2006 • La chose du pot de mayonnaise, flip book, Flblb, 2010 • Combat de coqs, Flblb, 2010 5 B i b l i o g r a p h i e à L ’ a t e l i e r d u p o i s s o n s o l u b l e Et si, pour une fois, on vous racontait la véritable histoire du Père Noël, sans tambour ni trompette.. Texte : Valérie Dayre Illustration : Yann Fastier 2009 – Format 19 x 27 cm 40 pages – 15 d ISBN : 978-2-913741-95-9 ANFANS Ouvrage sélectionné au CJ book de Corée du sud Il m’arrive de ne pas savoir, lorsque je commence une histoire, à quel public elle sera destinée. Le travail est le même. Bien sûr, dans les livres pour enfants, il n’y a pas de jeu sur le second degré et la référence, mais c’est quand même le même registre, des petites histoires rigolotes. J’aimerais les rendre plus fortes émotionnellement, mais en évitant toujours le formatage de ce qu’on appelle la “littérature jeunesse”, et qui tient du commerce et de l’éducation. Ainsi je ne pense jamais au préalable à un thème, je ne me dis pas par exemple que je vais faire un bouquin sur le racisme, j’essaie juste de me démarquer de ce qu’on trouve habituellement : j’aimerais ainsi raconter l’histoire d’une petite fille perdue sous sa couette, et qui n’en sort pas. Et j’ai souvent préféré m’intéresser aux objets plutôt qu’aux sempiternels lapins. Quoiqu’on puisse encore faire du neuf : pourquoi pas parler d’un lapin, mais alors un lapin carnivore. Ce père Noël dans tous ses états est un vrai père Noël, un de ceux qui existent, un de ceux que vous allez croiser dans les gares ou les centres commerciaux. Les auteurs tracent son portrait en teintes hivernales - vert sapin, rouge de l’habit de notre père Noël, jaune du feu de cheminée ou des bougies et blanc de la neige - : graphisme superbe pour ce livre impressionniste, qui prend à contrepied LE grand débat enfantin sur l’existence du père Noël. C’est aux éditions L’atelier du poisson soluble, qui fêtent ainsi en beauté leur 20ème anniversaire. Emmanuel Davidenkoff France info, “Les enfants des livres”- 8 novembre 2009 Texte & illustration : Yann Fastier 2002 – Format 13 x 13 cm 30 pages – 6,50 d ISBN : 978-2-913741-13-3 Yann Fastier Le Matricule des Anges n°40, sept/oct 2002 Propos recueillis par Gilles Magniont. 6 Mais que va donc pouvoir faire Dédé avec tous les jouets qu’on lui a offerts ? Heureusement, Dédé est bricoleur... B i b l i o g r a p h i e Texte & illustration : Yann Fastier 2006 - Format 20 x 29 cm 28 pages – 20 d ISBN : 978-2-913741-40-9 Albums De toute façon, cela revient toujours à raconter une histoire, même si celle-ci reste contenue sur une seule page. Le “degré” de narration au-dessus, alors, sur lequel j’aimerais maintenant travailler, c’est l’album : non plus un recueil de dessins autonomes mais une suite qui fasse récit. En même temps, il faudrait trouver le point d’équilibre où chaque dessin raconte en lui-même une histoire et conserve son autonomie, sans que le rythme narratif soit rompu. Est-ce qu’on peut faire un gag à chaque page ?... On peut s’interroger sur les différentes manières de raconter une histoire en images, et ne pas réserver ces questions aux livres pour enfants. Pourquoi ne pas développer les albums pour adultes ? Dans l’édition, il n’y a pas de place actuellement pour ce genre d’objet. Yann Fastier à L ’ a t e l i e r d u p o i s s o n s o l u b l e Pour réussir une belle corrida il faut une arène, un public, un matador et ses assistants, et… un taureau. Parfois l’arène n’est pas une arène... Mais une cour d’école. Et les protagonistes... L’atelier du poisson soluble ajoute à son catalogue un nouvel de Yann Fastier, un album e métaphore sans éq uivoque de la différ de la violence qu’el ence et le suscite. L’histoire est tristement ordin aire: elle met en scène une personne pas tout à fait comme les autre s qui dans une arène, tel se retrouve un taureau. Autour de lui, il y a la meute, la meute qui l’excite, et bien sûr, le chef de la meute , celui qui achève et procède à la mise à mort... Cet album «coup de gueule» de Yann Fastier dérange et donne à réfléchir. L’illustration, austère et dépouillée, l’util isation de papier déchiré pu is collé, le texte bref aux tou rnures simples, concises, aux paroles hachées et expressives – “le sang ne tarde “tout finit par la mi pas à couler”, se à mort” – serven tà la violence de cette fable cruelle. Un alb merveille la tension et um minimaliste, ry et percutant. thmé Pascale Orlandi Librairie l’Atelier, Pa ris XXème Revue Page des lib raires, mai 2006 Jeannine, une petite bobine de fil, voudrait devenir bobine de film. Elle aimerait devenir actrice au cinéma. Évidemment, elle va se faire embobiner par un affreux Jojo. Texte : Fabienne Séguy Illustration : Yann Fastier 2000 – Format 16,5 x 16,5 cm 36 pages – 12 d ISBN : 978-2-913741-04-1 Le Matricule des Anges n°40, sept/oct 2002 Propos recueillis par Gilles Magniont. 7 B i b l i o g r a p h i e à L ’ a t e l i e r d u p o i s s o n s o l u b l e “Les dents de lait ont deux ennemis mortels : la petite souris (bien sûr) et le nœud papillon (mais personne ne sait pourquoi).” Vous allez enfin vraiment tout savoir sur les dents de lait. Absurde Mes dessins légendés sont à l’opposé du dessin de presse, dans la mesure où il ne faut pas qu’ils soient datés, liés à une actualité et à des clés externes (si ce n’est, bien sûr, que tout humour est redevable de l’esprit d’une époque, et qu’il est en cela susceptible de vieillir rapidement). Je dirais que cela se situe dans une tradition anglo-saxonne, celle du nonsense, avec une influence évidente de Glenn Baxter. Le dessin ne doit pas être drôle en lui-même, et la légende qui l’accompagne non plus. Les deux, en fait, sont indissociables : c’est de la collusion entre deux univers et des références a priori incompatibles que peut naître le comique. Il faut qu’il y ait une sorte de contradiction entre le texte et l’image : que ça ne soit pas possible. J’aime bien alors qu’il y ait quelque chose d’inexplicable, c’est-àdire que je puisse expliquer certains éléments mais que m’échappe le ressort final, que soit ouverte une perspective que je ne maîtrise pas. Comme une incertitude totale, une béance où les choses ne sont plus à leur place. C’est assez mystérieux, il y a des gens qui sont complètement réfractaires à cette perspective et qui ne riront donc pas, qui n’aimeront pas. Texte & illustration : Yann Fastier 1999 – Format 20,5 x 20,5 cm 36 pages – 13,50 d ISBN : 978-2-9504568-9-2 les dents de lait ez voulu savoir sur av us de vo e qu ce ut pas venu à l’esprit Ici, nous avons to ce qui ne vous est or ut m to s r, de de un an m m m de co sans oser le ut ce que le to t, lai de le s nt ab de rit s vé de e demander à propos aman) ignore, en définitive. Bref, un s machine à re ctè ra ca n tels (papa et m (e s fo in es sur les enquête, avec des otchées, tromboné écrire) agrafées, sc s de lait nt ; et ces petites de pages du rapport uée, en iq pl m co vie est bien pour lesquelles la ! saviez définitive… Si vous ristiane Bert, Chronique par Ch 99 Griffon mai/juin 19 Une enqu ête de Yan n Fastier Comme e n té que nous a moigne le petit ca ta v luble cultiv ons reçu récemmen logue reçu avec l’o uvrage t, L’atelier e un certa du rature enfa in ntine. Le ra mode d’expressio poisson son dans la déroge pa pport secre litt s gnifique, e à leur ligne éditoria t sur les dents de la éit ne n forme d le : une p ré e pas les pe tits élastiq dossier ‘auquel ne m sentation maues qui m qui regrou aintiennen anquent même p t la couve ment sur e toutes les inform ce ati rt phismes, à sujet mystérieux. ons disponibles ac ure) Une fois p tuellela fois dép assé le ca la découv ouillés et pd ert tr Manon (3 e des textes : à qui ès élaborés, une que es graans) et Th stion surg p e u t b ie n s’ éo it taires à l’h umour déra (6 ans) s’étant révé adresser cet ouvrag à lé e? confié ce li ngeant, pa s complète rfo vre à Anaïs m (13 ans). L is cruel, de l’auteur, ent réfracaissons lu “Derrière i la parole nous avons ce drôle d . e livre se des dents de lait. Le cache « le s illustrati mystère » très expre ons, ss d l’absurde, ives. Une histoire é bien que dépouillé e la vie ducative, es, sont mais qui n qu e nous lais On « sou ri(s se jamais i frôle souvent indifféren dents. Ce ) » beaucoup de ts. l’a tte déjà leurs œuvre est plutôt venture de ces peti destinée à tes dents défi n ceux qui qui ne ma nquent pa itives. Avis donc ont a s u d’humour. risquent d x ’ê Les très je 11/13 ans unes lecte Anaïs , 13 tre déçus.” urs ans (Brun oy 91) L’informa tion denta n°41, 28 ire novembre 2001 Yann Fastier Le Matricule des Anges n°40, sept/oct 2002 Propos recueillis par Gilles Magniont. 8 B i b l i o g r a p h i e à L ’ a t e l i e r d u p o i s s o n s o l u b l e Texte & illustration : Yann Fastier 2000 – Format 17,5 x 17,5 cm 36 pages – 12 d ISBN : 978-2-913741-02-7 Fais pas ci ! Fais pas ça ! Et toutes les petites phrases qui rendent les enfants sages comme des images… Drôle. Dérangeant, peut-être. Cruel, même. Cela nous rappellera à tous quelque chose. Ouvrage sélectionné par le ministère de l’Éducation nationale. Nouveaux programmes Littérature au cycle III. Savoir-vivre, c’est savoir Académisme J’ai suivi des études d’arts déco, je ne suis pas un très bon dessinateur. J’ai fait de la peinture non figurative, et quelque chose en reste : le désir de dépouiller le dessin au maximum. J’essaie de préserver juste les traits essentiels, ceux qui font la lisibilité. Retrancher un peu plus, et ce serait incompréhensible. Moins il y a de traits, plus l’image est présente : comme pour le texte, j’obéis à un souci de concision et d’efficacité. Du coup, j’évite l’ennui, j’essaie de me surprendre, comme s’il s’agissait de retrouver, dans une sorte d’intuition ou d’improvisation, la spontanéité des croquis qu’on fait en téléphonant... En même temps, si je savais dessiner de manière plus froide, plus académique, plus maîtrisée, le nonsense apparaîtrait peut-être avec davantage de force. Car les légendes elles-mêmes sont codifiées, se référant à une banalité quotidienne ou à des genres balisés (romans d’espionnage, d’aventure, etc.) Un bout de narration ou une réplique, comme un extrait ou une amorce de roman. aimer ée, feuille de papier déchir nos Sur la page blanche, une e, muette et triste sous lisé sty e fill ite pet une ue ivoq scr con s’in lée qui col et menaces découpée et s les invectives, remarques sou ts, ée len fig vio ît ts, ara yan app e bru , Ell yeux. déferlent ge sur la feuille. Les mots vent à chaque page en rou ler. s par trop vrais pour ne pas nou es ?” à “Tienst’as vu dans quel état tu is ma on “N De s. nou ton père” ou “C’est Au plus intime de “Ah ! T’es bien comme par t san du pas en ” ent tem toi correc le litanie des injonctions fille...”, c’est à une véritab ma pas s . T’e vre le! -vi sib oir pos Sav pas re nous convie dans son liv ns quotidien que Yann Fastier pays que nous connaisso n d’u le par nce, il nous sors ole par s nte gea ffli Anti-manuel de bientraita d’a eurons : celui où bien, puisque nous y dem parfois, toujours blessantes, méprisantes s, che bou tent de nos n enfant. Ces d’u s nt aux oreille x être trop chargées affectiveme banalité – “Ce que tu peu ûsentences d’une cruelle piq des a fer te !” ; “On empotée ma pauvre fille tueme tu r, jou n “U ; ..” res...” ; “Tu me fatigues. sà yée plo ns un jour em ras...” – tous nous les avo s. l’encontre de nos enfant De simples mots, juste des mots... mais qui parfois marquent au fer leur mémoire et leur confiance. Par son effet de répétition et plus encore de sommation, la lecture en est éprouvante, le malaise toujours perçu et la gêne bien nette. On en rit... jaune. Et l’on ne manque de s’identifier à la petite fille muette qui est ainsi “traitée” de tous les noms, tout autant qu’à la mère qui prononce ces mots et qui nous ressemble bien un peu malgrétout. Yann Fastier, en trente-six pages, dit la vie d’un enfant, soumis aux effractions quotidiennes du réel et aux bien mauvais mots de ses parents. Si ce numéro de Spirale traite de l’amour, peut-être faudrait-il alors rappeler que savoir aimer, c’est d’abord considérer l’autre comme un sujet, et le tout-petit comme une vraie petite personne, à qui l’on doit le respect, des égards et de la considération. Cela n’est pas encore acquis aujourd’hui. Ni ici ni ailleurs, plus loin de nous. Jean-Paul Sartre écrivait que “l’enfant pose les bonnes questions” ; saurons -nous lui accorder le droit aux bonnes réponses ? Elles s’appellent ainsi civilité et politesse, qui riment avec attention et écoute. Vous en attendiez d’autres, peut-êtr e? Ne faites pas trop compliqué, toujours. Pour regarder vos enfants avec amour, considérez-les, grandissez-les aussi haut qu’ils le méritent... et tournez sept fois votre langue dans votre bouche avant de laisser crapauds et couleuvres jaillir de vos propos. Parlez à vos enfants la langue polie et repolie de l’amour. Avec égard et respect. Toujours et en toutes choses. Ils le méritent et plus encore. Offrez à vos enfants, à chaque jour, leur dose de belles paroles et de beaux mots. Ils ne manqueront de les faire fructifier. Patrick Ben Soussan Revue Spirale n°28, 2003 Yann Fastier Le Matricule des Anges n°40, sept/oct 2002 Propos recueillis par Gilles Magniont. 9 B i b l i o g r a p h i e à L ’ a t e l i e r d u p o i s s o n s o l u b l e Texte : Fabienne Séguy Illustration : Yann Fastier 2005 – Format 15 x 22 cm 46 pages – 13 d ISBN : 978-2-913741-28-7 Tandis que tombe la neige, la rumeur court sur la ville. ivers étransubtilité un un i va venir. ec av e ac pl ut, qu i met en Un album qu rumeur, de l’effroi qui pe marquées, des ès la tr de es i br lu ge, ce e?– , aux om lle enneigée pour mieux voir la menac nte Dans une vi te – at e ux tt ye ce térêt grands enfants aux ul centre d’in fini. Atmosphère se ur po r oi av s vraiment dé pour ne semblent danger jamai veille l’emploi du lavis les un d’ te iè qu er e in m qu à t is ui nd ad ta que tr n-vu, oppressante non-dit et no la ville, fenêtres, au nt ie rt pa tout ce qui ap finissent la structure de e netteté, une duun i dé ainte, éléments qu pont, sont dessinés avec onde de la cr bum , m er li ce ca à re oi al cr murs, es t de ce t, qui permet Visuellemen reté même, s. M le Maudit. ou de -v ez ou nd ka re af angoisse au digne de K l’ et , si us ré ent stowski est parfaitem Gérard Biale 5 0 er/février 20 Griffon janvi Texte : Fabienne Séguy Illustration : Yann Fastier 2004 – Format 14 x 14 cm 36 pages – 8,50 d ISBN : 978-2-913741-20-1 Après Platon, Fabienne Séguy et Yann Fastier apportent leur contribution au débat sur le Beau et le Bon. En plus ils nous livrent leurs réflexions sur la notion, plus rarement abordée, du Bonnet. Enfin un livre de philo pour les tout-petits. 10 B i b l i o g r a p h i e à L ’ a t e l i e r d u p o i s s o n s o l u b l e Enfin ! Yann Fastier fait des livres pour les enfants, mour grinrtonnés, l’hu n Fastier ca ts ti pe 3 rie de avec trois albums tout carton. – de Yan Dans cette sé té aux petits dans le tement adap aron détestab çant – parfai t poisson fanf etit ange. Et dans ti pe un : re e dans P est à l’œuv gamin tornad valisent d’ap Aquarium, un sont deux requins qui ri us pl us beau, Trop beau, ce luches pour être beau, pl chères dans re en nf ur S fa parats et t, s requins. plus beau de les mots... Comme on di beau que le et rs eu , les coul ne tue pas ! les afféteries e le ridicule qu t ût 2009 en m se heureu Croq’livre, ao Ces deux courtes fables, qui oscillent entre humour et grincement de dents, dénoncent l’excès de vanité. Chronique Livres au trésor, juin 2010 Trop beau & Aquarium Texte & illustration : Yann Fastier Tout carton 2009 – Format 17 x 17 cm 16 pages – 10 d ISBN : 978-2-913741-82-9 Un aquarium comme une cour de récréation où s’expriment sans retenue la cruauté et la vanité. Texte & illustration : Yann Fastier Tout carton 2009 – Format 17 x 17 cm 16 pages – 10 d ISBN : 978-2-913741-83-6 De la vanité poussée jusqu’au ridicule. Un imagier décalé pour raconter une histoire de grosses bêtises Texte & illustration : Yann Fastier Tout carton 2009 Format 17 x 17 cm 16 pages – 10 d ISBN : 978-2-913741-84-3 11 B i b l i o g r a p h i e à L ’ a t e l i e r d u p o i s s o n Romance d’une bougie : ainsi fond, fond, fond. Scénario & illustration : Yann Fastier Long travelling en jaune et gris pour dire le temps qui passe. Album sans paroles. 2004 – Format 16,5 x 16,5 cm 60 pages – 12,50 d ISBN : 978-2-913741-18-8 Livre épuisé du t centré sur la question un album exclusivemen rs, renouvellement des est er sti Fa nn Ya de f Pff s jou cycle des saisons et de rd vitemps : vieillissement, orphe qui éclaire d’abo om op thr an ie ug bo e un e ns un ntr da e mo Il isé s... rem ion générat s’éteint, est le d’amoureux, s’use, coule ir vo tre en r sse lai goureusement un coup ur n d’un orage po sio cca l’o r sa à tire tie rs sor alo res ut placard puis de vie et pe ugie arrive elle en fin bo urs La ule . co e ille atr fam qu nu en , ve ge ple de , la suite d’ima ité cac effi e la nd de gra e nt un me du vieillisse révérence. Avec fait prendre conscience us t no en ) ne cem jau pla s, dé gri , son nc es...), de (noir, bla niques (apparition de rid à un zoom), du temps ico s de co s de r pa ie ug tés bo e (mouvements apparan rs par un travail de cadrag angements météorologiques observés à trave ch le s ub ple do e sim atr les r qu pa les sse qui pa e mais sur s pages passe une anné ge une fenêtre. En quelque èveté d’un instant qui se trouve exprimée. Pa e la bri ire le ciel, page 40 un pages suivantes, c’est page 39 un éclair déch ée, ge Pa um all nt. est ura e co ièr de lum ure la up 38, ire : co plan. La page 41 est no rs pas lampe est vue en gros la lumière n’est toujou : ire no est ge pa le ub do e 45. À ell ge uv pa no ie e ug un bo 42 et 43 t enfin la aces étincelles allumen rt et fug po de , sup 44 du s ge Pa rce . lie sou ab res rét stier utilise les Fa nn Ya d qui glü r Ho teu a lec nn du la manière d’A ider le temps pages pour faire coïnc s de re. te liv sui le la ns er da uli pe rtic velop en pa ps de la fiction qui se dé tourne les pages et le tem n Sophie Van Extrait de Lire l’album, 12 der Linde s o l u b l e