Yann Fastier - les éditions du Poisson Soluble

Transcription

Yann Fastier - les éditions du Poisson Soluble
Illustration extraite
de On-dit
est de ces illustrateurs non identifiables tant il s’applique à explorer de nouvelles techniques à
chaque projet pour mieux servir
son propos.
À l’instar de ceux de Thierry
Dedieu ou Nicolas Thers, on
ne reconnaît pas les albums de
Yann Fastier aussi instantanément que ceux de Claude Ponti,
Anthony Browne ou Claude
Boujon.
Dans la
lignée de
Maurice Sendak,
premier explorateur
des univers transgressifs et cauchemardesques de l’imaginaire
enfantin, d’Harlin Quist et
François Ruy-Vidal qui revendiquèrent une littérature sans
tabou, Yann Fastier n’hésite
pas, non seulement à aborder
des thématiques pour le moins
délicates, mais aussi et surtout à
les traiter de façon frontale, non
conventionnelle, sans moraliser
un seul instant mais au contraire
interrogeant chacun, obligeant
le lecteur à prendre partie.
Si certains de ces albums peuvent sembler subversifs, ce n’est
jamais tant à l’égard des enfants
auxquels il se refuse seulement
à mentir en ne les maintenant
pas dans une vision acidulée du
monde, qu’à l’adresse des adultes qu’il se plaît à déstabiliser, à
interpeler dans leur fonction de
médiateur et de détenteur d’une
autorité.
Yann Fastier est un auteurillustrateur majeur. Il faut absolument se plonger dans son
œuvre pour en saisir pleinement
l’importance.
Peu de points communs, apparemment, entre le graphisme
épuré des papiers découpés de
Corrida, les savants jeux de gris
et d’ocre aux lavis de On-dit
et les aquarelles luxuriantes
d’ Andromède et Jérémie pourtant, à la lecture, un certain ton
trahit leur parenté.
1
Illustration extraite de
Le père Noël dans tous ses états
J’avoue
tout
« Parfois, je me dis que ma vie aurait
été complètement différente si j’avais
appris à dessiner. »
Edward Gorey
J’ai honte.
Après plus de dix ans et une
trentaine d’albums, c’est plus
que n’en peut supporter ma
conscience. Je dois la soulager
et cette tribune m’est enfin l’occasion de le faire.
J’avoue tout. J’ai triché. Je ne
suis pas un vrai dessinateur.
Non, je ne tiens pas de carnet,
je ne fais jamais de croquis, je
ne sais même pas ce que sont
roughs et storyboards et les recherches en amont m’assomment ! Non, je ne fais pas mes
gammes, mes devoirs sont en
plan et je n’ai pas d’hygiène. Je
ne dessine que pour publier. À
peine si je consens parfois à tracer un vague chemin de fer sur
une feuille de brouillon, pauvre guide-âne à partir duquel
je m’embarque aussitôt sans
biscuits, au fil d’une improvisation coupable. Rien
d’autre... Je suis aride et sans
générosité.
Au Paradis de l’édition
collector, il n’y aura pas
pour moi de making of,
pas le moindre petit bonus !
Je n’ai rien à montrer, rien. Tout
petit déjà, je ne gardais pas les
brouillons de mes rédac’ et, plus
tard, mes lettres d’amour avaient
des airs de premier jet. Encore
aujourd’hui, ce que je rate, je le
jette et je recommence. Je n’ai
rien. Pas même de style et, si
j’en avais un, gageons qu’il ne
serait pas inimitable. J’ai même
parfois décalqué des photos...
Oui, depuis plus de dix ans
que je traîne le beau nom d’illustrateur dans la boue de l’imposture, je l’avoue enfin : je suis
un dilettante.
Oh ! Je pourrais me trouver
des excuses ! La vie, bien sûr, le
temps qui passe, mon travail à
la bibliothèque... Ce serait trop
facile.
La vérité, c’est que j’ai cru
pouvoir m’en tirer à bon compte. Ébloui par les promesses
fallacieuses de la théorie,
séduit par les mirages
de la rhétorique, j’ai
cru pouvoir dissocier la
question de l’album de
celle du dessin, que
j’ai voulu secondaire et même
contingente.
J’ai voulu me persuader qu’il n’était
pas nécessaire de
2
“savoir dessiner”
pour faire un album. Que la qualité des images
importait peu, au fond... Qu’il
suffisait de savoir les manier,
de savoir en user au minimum
pour, tout simplement, raconter
une histoire. Avec outrecuidance, j’ai argué que l’illustrateur
n’était pas là pour peindre des
tableaux mais pour construire
un livre – une machine à lire –
et donner au lecteur l’envie de
tourner la page.
J’ai soutenu que l’image n’était
pas une fin en soi, qu’elle n’avait
de sens que prise dans une suite, inscrite dans un mouvement.
Que ce qui comptait, ce n’était
donc pas tant les images mais ce
qui se passait entre elles, et qu’à
ce titre, l’art de l’album n’était
pas un art du dessin mais bien
plutôt un art de l’entre-deux,
voire de la fuite en avant...
J’étais sûr de moi, péremptoire.
Combien me suis-je donné de
semblables prétextes à mon impéritie !
Je biaisais. Conscient de ce que
ma posture avait d’artificiel, je
me voulais d’abord une sorte de
metteur en scène, de “metteur
en images”, plutôt qu’un véritable dessinateur. C’était rusé, car
j’évacuais ainsi la
question du style.
Peu m’importait
de posséder ma
propre
écriture,
que l’on me reconnaisse à mon trait
ne m’intéressait pas,
prétendais-je, puisque le dessin n’était pour moi qu’au
service d’un projet, à chaque
fois unique, à chaque fois
particulier.
Il me paraissait évident qu’il
s’y adapte, à la façon dont un
metteur en scène ne choisit pas
les mêmes acteurs ou les mêmes décors pour monter une
tragédie ou une comédie. Toujours fuyant, je changeais donc
de technique et de style en fonction de l’histoire, en fonction de
l’objet que j’avais à produire. Il
n’était pas question de talent ni
de virtuosité : le dessin n’avait
pour avantage que de permettre
de réaliser ses propres images à
son idée et à peu de frais.
Si même j’avais pu “récupérer”
mes images ou les faire produire par d’autres, je l’aurais
fait sans remords et sans arrière-pensée. Intoxiqué par mes
propres fumées, il ne me parais-
sait pas moins légitime de dessiner d’après photo
que de dessiner
“de chic”, quand
le projet s’y prêtait.
Libre à l’illustrateur de
faire feu de tout bois,
sans se cacher. Ça
n’avait pas d’importance et seul le résultat comptait...
On le voit, prêt à tout
pour cacher mon indigence, j’avais adopté
les apprêts du sophiste
et les tournures du charlatan. Mais aujourd’hui, je suis
démasqué. Le chaland n’est
plus si naïf et le badaud veut
du neuf. Du crobard 100% bio,
de la petite cuisine, de l’intime,
de l’inédit ! Il n’est pas dupe, il
veut voir ce qui se passe derrière,
vérifier qu’il en a bien pour son
argent. Il en veut plus, et moi,
je n’ai rien à lui fournir. Rien
qu’une conception surannée de
l’album comme affranchi de la
question du dessin, comme une
forme originale et spécifique où
tout, y compris le style, serait au
service de l’histoire et non d’un
3
patronyme sur la couverture.
Mais j’ai eu tort, aujourd’hui je
le sens, je le sais.
Car maintenant que les cieux se
déchirent et que plus rien n’est
caché... Maintenant que sont récompensés les justes et punis les
méchants... Maintenant qu’enfin
tout se monnaye et fait ventre...
Moi, face à ces montagnes d’esquisses, face à ce professionnalisme, ce perfectionnisme et
cette rigueur dans l’approche,
face à cette profondeur consignée à longueur de carnet, toute
cette sensibilité à fleur de blog,
moi, avec mes quarante petites
pages et rien d’autre, je me fais
l’effet d’une pomme en plastique tombée par erreur dans un
jardin secret.
Par erreur ou par calcul ?
Qu’importe : c’est la fin, mon
imposture est dévoilée. Condamné pour toujours à rougir au
bas des cimaises de la postérité,
je ne serai jamais un Artiste.
Yann Fastier
Extrait de la revue Hors Cadre[s]
n° 5, octobre 2009
B i b l i o g r a p h i e
à
L ’ a t e l i e r
d u
p o i s s o n
s o l u b l e
Dans le jardin de sa grand-mère, à la végétation luxuriante,
Juliette rencontre Andromède (vêtu d’un chapeau bizarre
et d’une veste à gros pois violets) et Jérémie (qui a trois yeux).
Texte : Fabienne Séguy
Illustration : Yann Fastier
2011 – Format 19 x 28 cm
36 pages – 15 d
ISBN : 978-2-35871-015-2
Chez les autres
éditeurs
• Gamelle,
Paquet, 1999.
• Bob le déboussolé,
texte de Sophie Mandon,
Le Rouergue, 1999.
Toujours aussi imprévisibles, Fabienne Séguy et Yann Fastier
nous racontent là une histoire tendre (une fois n’est pas coutume !)
sur les jeux de l’enfance et les amis imaginaires. Les dialogues
sont croustillants et l’aquarelle offre des illustrations chatoyantes
et lumineuses. Un album joyeux qui explore l’onirisme enfantin
sous un angle inattendu.
Texte : Fabienne Séguy
Illustration : Yann Fastier
2002 – Format 12 x 17 cm
52 pages – 10 d
ISBN : 978-2-913741-11-9
• Du rififi chez les doudous,
texte de Fabienne Séguy,
Le Rouergue, 2001.
Louis,
juge
• La chose du pot
de confiture, flip book,
Flblb, 2001.
Bertrand,
jardinier
• Bla bla bla,
texte de Fabienne Séguy,
Mijade, 2001.
• Du gouda et des hommes,
Flblb, 2002.
• L’album à la gomme,
texte de Fabienne Séguy,
Le Rouergue, 2002.
Yvon,
capitaine au long cours
4
Gisèle,
dompteuse
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NEANDERT
T DES POUSSIÈ
Texte : Yann Fastier
Illustration : Morvandiau
2011 – Format 11 x 22 cm
120 pages – 14 d
ISBN : 978-2-35871-018-3
Ah, Neandertal ! Ses animaux de mauvaise volonté, son vin de palme
et sa chasse à la sagaie ! L’homme avait toute l’évolution devant lui,
c’était le bon vieux temps...
Pour notre plus grand plaisir, l’inépuisable Yann Fastier nous entraîne
dans une Préhistoire revisitée avec vingt courtes chroniques bourrées
de problèmes existentiels et de joyeux anachronismes.
Les illustrations, drôles et inattendues, sont signées Morvandiau, auteur
émérite de BD alternative et nominé dans la sélection officielle du Festival
International de Bande Dessinée 2011 d’Angoulême.
À dévorer tout cru !
Texte :
Fabienne Séguy
Illustration :
Yann Fastier
2006 – Format 24 x 21 cm
36 pages – 13,50 d
ISBN : 978-2-913741-53-9
Bibliographie
autres éditeurs
“J’étais partie pour explorer le fond de mon lit... mais je crois que je me suis perdue.”
Une petite fille (que l’on ne verra jamais) part en exploration sous sa couette
au-dessus de laquelle va défiler une ribambelle de personnages (qu’elle ne verra
jamais), tous plus inattendus les uns que les autres. Nouvel opus du duo vedette de
notre catalogue. Sorte de En attendant Godot pour enfants.
• Gradé dans la marine
anglaise, Flblb, 2002.
• Et ça t’amuse ! ,
Treize Étrange , 2003
• C’est quand que les poules
auront des dents ?, texte
de Fabienne Séguy,
Rue du monde, 2004.
• Alex et Zoé,
texte de Fabienne Séguy,
Le Rouergue, 2004.
• La chose du pot de cornichons, flip book,
Flblb, 2005.
• La batavia du maréchal,
FLBLB, 2006
• La chose du pot de
mayonnaise, flip book,
Flblb, 2010
• Combat de coqs,
Flblb, 2010
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Et si, pour une fois, on vous racontait
la véritable histoire du Père Noël,
sans tambour
ni trompette..
Texte : Valérie Dayre
Illustration : Yann Fastier
2009 – Format 19 x 27 cm
40 pages – 15 d
ISBN : 978-2-913741-95-9
ANFANS
Ouvrage sélectionné
au CJ book de Corée du sud
Il m’arrive de ne pas savoir,
lorsque je commence une
histoire, à quel public elle
sera destinée. Le travail est
le même. Bien sûr, dans
les livres pour enfants, il
n’y a pas de jeu sur le second degré et la référence,
mais c’est quand même le
même registre, des petites
histoires rigolotes.
J’aimerais les rendre plus
fortes émotionnellement,
mais en évitant toujours le
formatage de ce qu’on appelle la “littérature jeunesse”, et qui tient du commerce et de l’éducation.
Ainsi je ne pense jamais au
préalable à un thème, je ne
me dis pas par exemple que
je vais faire un bouquin sur
le racisme, j’essaie juste de
me démarquer de ce qu’on
trouve habituellement :
j’aimerais ainsi raconter
l’histoire d’une petite fille
perdue sous sa couette,
et qui n’en sort pas. Et
j’ai souvent préféré m’intéresser aux objets plutôt
qu’aux sempiternels lapins.
Quoiqu’on puisse encore
faire du neuf : pourquoi
pas parler d’un lapin, mais
alors un lapin carnivore.
Ce père Noël dans tous ses états est un vrai père Noël, un de ceux qui
existent, un de ceux que vous allez croiser dans les gares ou les centres
commerciaux.
Les auteurs tracent son portrait en teintes hivernales - vert sapin, rouge
de
l’habit de notre père Noël, jaune du feu de cheminée ou des bougies et blanc
de la neige - : graphisme superbe pour ce livre impressionniste, qui prend
à
contrepied LE grand débat enfantin sur l’existence du père Noël. C’est aux
éditions L’atelier du poisson soluble, qui fêtent ainsi en beauté leur 20ème
anniversaire.
Emmanuel Davidenkoff
France info, “Les enfants des livres”- 8 novembre 2009
Texte & illustration :
Yann Fastier
2002 – Format 13 x 13 cm
30 pages – 6,50 d
ISBN : 978-2-913741-13-3
Yann Fastier
Le Matricule des Anges n°40,
sept/oct 2002
Propos recueillis par Gilles Magniont.
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Mais que va donc pouvoir
faire Dédé avec tous les jouets
qu’on lui a offerts ?
Heureusement, Dédé est
bricoleur...
B i b l i o g r a p h i e
Texte & illustration :
Yann Fastier
2006 - Format 20 x 29 cm
28 pages – 20 d
ISBN : 978-2-913741-40-9
Albums
De toute façon, cela revient
toujours à raconter une
histoire, même si celle-ci
reste contenue sur une
seule page. Le “degré” de
narration au-dessus, alors,
sur lequel j’aimerais maintenant travailler, c’est l’album : non plus un recueil
de dessins autonomes mais
une suite qui fasse récit.
En même temps, il faudrait
trouver le point d’équilibre
où chaque dessin raconte
en lui-même une histoire et
conserve son autonomie,
sans que le rythme narratif
soit rompu. Est-ce qu’on
peut faire un gag à chaque
page ?...
On peut s’interroger sur
les différentes manières de
raconter une histoire en
images, et ne pas réserver
ces questions aux livres
pour enfants. Pourquoi ne
pas développer les albums
pour adultes ? Dans l’édition, il n’y a pas de place
actuellement pour ce genre
d’objet.
Yann Fastier
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Pour réussir une belle corrida il faut une arène, un public,
un matador et ses assistants, et… un taureau.
Parfois l’arène n’est pas une arène... Mais une cour d’école.
Et les protagonistes...
L’atelier du poisson
soluble ajoute à son
catalogue un nouvel
de Yann Fastier, un
album
e métaphore sans éq
uivoque de la différ
de la violence qu’el
ence et
le suscite. L’histoire
est tristement ordin
aire:
elle met en scène
une personne pas
tout à
fait comme les autre
s qui
dans une arène, tel se retrouve
un taureau.
Autour de lui, il y a
la meute, la
meute qui l’excite,
et bien sûr,
le chef de la meute
, celui qui
achève et procède
à la mise
à mort... Cet album
«coup
de gueule» de Yann
Fastier
dérange et donne
à réfléchir. L’illustration,
austère
et dépouillée, l’util
isation
de papier déchiré pu
is collé,
le texte bref aux tou
rnures
simples, concises,
aux paroles hachées et
expressives
– “le sang ne tarde
“tout finit par la mi
pas à couler”,
se à mort” – serven
tà
la violence de cette
fable cruelle. Un alb merveille la tension et
um minimaliste, ry
et percutant.
thmé
Pascale Orlandi
Librairie l’Atelier, Pa
ris XXème
Revue Page des lib
raires, mai 2006
Jeannine, une petite bobine de fil,
voudrait devenir bobine de film.
Elle aimerait devenir actrice au cinéma.
Évidemment, elle va se faire embobiner
par un affreux Jojo.
Texte : Fabienne Séguy
Illustration : Yann Fastier
2000 – Format 16,5 x 16,5 cm
36 pages – 12 d
ISBN : 978-2-913741-04-1
Le Matricule des Anges n°40,
sept/oct 2002
Propos recueillis par Gilles Magniont.
7
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“Les dents de lait ont deux ennemis mortels :
la petite souris (bien sûr) et le nœud papillon
(mais personne ne sait pourquoi).”
Vous allez enfin vraiment
tout savoir sur les
dents de lait.
Absurde
Mes dessins légendés sont
à l’opposé du dessin de
presse, dans la mesure où
il ne faut pas qu’ils soient
datés, liés à une actualité
et à des clés externes (si ce
n’est, bien sûr, que tout humour est redevable de l’esprit d’une époque, et qu’il
est en cela susceptible de
vieillir rapidement). Je dirais
que cela se situe dans une
tradition anglo-saxonne,
celle du nonsense, avec
une influence évidente de
Glenn Baxter.
Le dessin ne doit pas être
drôle en lui-même, et la
légende qui l’accompagne
non plus. Les deux, en fait,
sont indissociables : c’est
de la collusion entre deux
univers et des références
a priori incompatibles que
peut naître le comique. Il
faut qu’il y ait une sorte de
contradiction entre le texte
et l’image : que ça ne soit
pas possible. J’aime bien
alors qu’il y ait quelque chose d’inexplicable, c’est-àdire que je puisse expliquer
certains éléments mais que
m’échappe le ressort final,
que soit ouverte une perspective que je ne maîtrise
pas. Comme une incertitude totale, une béance où
les choses ne sont plus à
leur place. C’est assez mystérieux, il y a des gens qui
sont complètement réfractaires à cette perspective et
qui ne riront donc pas, qui
n’aimeront pas.
Texte & illustration :
Yann Fastier
1999 – Format 20,5 x 20,5 cm
36 pages – 13,50 d
ISBN : 978-2-9504568-9-2
les dents de lait
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Le Matricule des Anges n°40,
sept/oct 2002
Propos recueillis par Gilles Magniont.
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p o i s s o n
s o l u b l e
Texte & illustration :
Yann Fastier
2000 – Format 17,5 x 17,5 cm
36 pages – 12 d
ISBN : 978-2-913741-02-7
Fais pas ci ! Fais pas ça !
Et toutes les petites phrases
qui rendent les enfants sages comme des images…
Drôle. Dérangeant, peut-être. Cruel, même.
Cela nous rappellera à tous quelque chose.
Ouvrage sélectionné par le ministère de l’Éducation nationale.
Nouveaux programmes Littérature au cycle III.
Savoir-vivre, c’est savoir
Académisme
J’ai suivi des études d’arts
déco, je ne suis pas un très
bon dessinateur. J’ai fait de
la peinture non figurative,
et quelque chose en reste :
le désir de dépouiller le
dessin au maximum. J’essaie de préserver juste les
traits essentiels, ceux qui
font la lisibilité. Retrancher
un peu plus, et ce serait incompréhensible. Moins il y
a de traits, plus l’image est
présente : comme pour le
texte, j’obéis à un souci de
concision et d’efficacité.
Du coup, j’évite l’ennui,
j’essaie de me surprendre,
comme s’il s’agissait de
retrouver, dans une sorte
d’intuition ou d’improvisation, la spontanéité des
croquis qu’on fait en téléphonant...
En même temps, si je savais
dessiner de manière plus
froide, plus académique,
plus maîtrisée, le nonsense
apparaîtrait peut-être avec
davantage de force. Car les
légendes elles-mêmes sont
codifiées, se référant à une
banalité quotidienne ou à
des genres balisés (romans
d’espionnage, d’aventure,
etc.) Un bout de narration
ou une réplique, comme
un extrait ou une amorce
de roman.
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feuille de papier déchir
nos
Sur la page blanche, une
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lisé
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déferlent
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vent à chaque page en rou
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ma
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bien, puisque nous y dem
parfois, toujours
blessantes, méprisantes
s,
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n enfant. Ces
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s
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trop chargées affectiveme
banalité – “Ce que tu peu ûsentences d’une cruelle
piq
des
a
fer
te
!” ; “On
empotée ma pauvre fille
tueme
tu
r,
jou
n
“U
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l’encontre de nos enfant
De simples mots, juste des mots... mais qui parfois
marquent au fer leur mémoire et leur confiance.
Par son effet de répétition et plus encore de sommation, la lecture en est éprouvante, le malaise toujours perçu et la gêne bien nette. On en rit... jaune.
Et l’on ne manque de s’identifier à la petite fille muette
qui est ainsi “traitée” de tous les noms, tout autant qu’à la
mère qui prononce ces mots et qui nous ressemble bien un
peu malgrétout.
Yann Fastier, en trente-six pages, dit la vie d’un enfant, soumis aux effractions quotidiennes du réel et aux bien mauvais mots de ses parents. Si ce
numéro
de Spirale traite de l’amour, peut-être faudrait-il alors rappeler que savoir
aimer,
c’est d’abord considérer l’autre comme un sujet, et le tout-petit comme une
vraie
petite personne, à qui l’on doit le respect, des égards et de la considération.
Cela
n’est pas encore acquis aujourd’hui. Ni ici ni ailleurs, plus loin de nous.
Jean-Paul Sartre écrivait que “l’enfant pose les bonnes questions” ; saurons
-nous
lui accorder le droit aux bonnes réponses ? Elles s’appellent ainsi civilité
et politesse, qui riment avec attention et écoute. Vous en attendiez d’autres, peut-êtr
e?
Ne faites pas trop compliqué, toujours. Pour regarder vos enfants avec amour, considérez-les,
grandissez-les aussi haut qu’ils le méritent... et
tournez sept fois votre langue dans votre bouche
avant de laisser crapauds et couleuvres jaillir de
vos propos.
Parlez à vos enfants la langue polie et repolie
de l’amour. Avec égard et respect. Toujours et
en toutes choses. Ils le méritent et plus encore.
Offrez à vos enfants, à chaque jour, leur dose de
belles paroles et de beaux mots. Ils ne manqueront de les faire fructifier.
Patrick Ben Soussan
Revue Spirale n°28, 2003
Yann Fastier
Le Matricule des Anges n°40,
sept/oct 2002
Propos recueillis par Gilles Magniont.
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Texte : Fabienne Séguy
Illustration : Yann Fastier
2005 – Format 15 x 22 cm
46 pages – 13 d
ISBN : 978-2-913741-28-7
Tandis que tombe la neige,
la rumeur court sur la ville.
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Griffon janvi
Texte : Fabienne Séguy
Illustration : Yann Fastier
2004 – Format 14 x 14 cm
36 pages – 8,50 d
ISBN : 978-2-913741-20-1
Après Platon, Fabienne Séguy et Yann Fastier apportent
leur contribution au débat sur le Beau et le Bon.
En plus ils nous livrent leurs réflexions sur la notion,
plus rarement abordée, du Bonnet.
Enfin un livre de philo pour les tout-petits.
10
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Enfin ! Yann Fastier fait des livres pour les enfants,
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Ces deux courtes fables, qui oscillent entre humour et grincement de dents, dénoncent l’excès
de vanité.
Chronique Livres au trésor, juin 2010
Trop beau & Aquarium
Texte & illustration :
Yann Fastier
Tout carton
2009 – Format 17 x 17 cm
16 pages – 10 d
ISBN : 978-2-913741-82-9
Un aquarium comme
une cour de récréation
où s’expriment sans retenue
la cruauté et la vanité.
Texte & illustration : Yann Fastier
Tout carton
2009 – Format 17 x 17 cm
16 pages – 10 d
ISBN : 978-2-913741-83-6
De la vanité
poussée jusqu’au ridicule.
Un imagier décalé
pour raconter une histoire
de grosses bêtises
Texte & illustration :
Yann Fastier
Tout carton
2009
Format 17 x 17 cm
16 pages – 10 d
ISBN : 978-2-913741-84-3
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Romance d’une bougie :
ainsi fond, fond, fond.
Scénario & illustration :
Yann Fastier
Long travelling en jaune et gris
pour dire le temps qui passe.
Album sans paroles.
2004 – Format 16,5 x 16,5 cm
60 pages – 12,50 d
ISBN : 978-2-913741-18-8
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Extrait de Lire l’album,
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