Oradour - Articles DNA - Les malgré-nous
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par AFP et DNA, publiée le 08/01/2014 à 19:03 | Vu 3552 fois JUSTICE Allemagne : un octogénaire inculpé pour participation au massacre d’Oradour-sur-Glane Les présidents français et allemand mercredi dans les ruines d’Oradour en septembre 2013. Photo DNA – Franck Buchy Un homme de 88 ans a été inculpé pour meurtre et complicité de meurtre lors du massacre d’Oradour-surGlane, le pire commis en France par l’armée nazie durant la Seconde Guerre mondiale, a annoncé mercredi la justice allemande. L’organisation d’un procès reste toutefois suspendue à la décision du tribunal de Cologne (ouest), qui a laissé jusqu’à fin mars à l’accusé pour s’y opposer. Cette procédure va prendre «plusieurs semaines», a expliqué à l’AFP Andreas Brendel, procureur général de l’Office centrale chargé d’enquêter sur les crimes nazis, qui dépend du parquet de Dortmund (ouest) où la décision d’inculpation a été prise. Le retraité, âgé de 19 ans au moment des faits, est accusé du «meurtre collectif de 25 personnes» et de «complicité dans le meurtre de plusieurs centaines d’autres», a annoncé le tribunal de Cologne dans un communiqué. Face aux enquêteurs, l’homme a reconnu avoir été membre du régiment Der Führer de la division blindée SS Das Reich qui a exécuté méthodiquement 642 civils à Oradour-sur-Glane, un village du centre de la France, le 10 juin 1944. «Il a également reconnu s’être trouvé sur les lieux au moment des faits, mais il a nié avoir participé au massacre», a précisé M. Brendel. D’après l’acte d’accusation, résumé dans le communiqué du tribunal de Cologne, «tous les habitants du village avaient été rassemblés sur la place du marché et les hommes avaient été séparés des femmes et des enfants». «Les hommes avaient ensuite été divisés en quatre groupes (...) et emmenés par des pelotons d’exécution dans quatre granges pour y être tués», poursuit le communiqué. L’octogénaire est plus précisément accusé d’avoir abattu à la mitrailleuse, avec un autre membre du régiment, 25 hommes dans une des granges. Des survivants avaient été achevés au pistolet ou tués dans l’incendie de la grange, allumé par les soldats allemands. «L’accusé se serait ensuite rendu à l’église» d’Oradour-sur-Glane où «254 femmes et 207 enfants» ont été massacrés «à l’aide d’explosifs, d’armes automatiques et de grenades», avant que l’édifice ne soit brûlé, provoquant la mort des derniers survivants, a rappelé le tribunal. L’accusé aurait «assuré une garde à proximité de l’église» et il y aurait peut-être même transporté du combustible, estime le tribunal pour soutenir l’accusation de complicité de meurtre. Cinq autres personnes soupçonnées d’avoir pris part au massacre d’Oradour sont dans le viseur de l’Office central d’enquête sur les crimes nazis, 70 ans après les faits. Mais aucune autre inculpation n’est pour le moment prévue, a assuré à l’AFP M. Brendel. «Cela pourrait encore prendre quelques mois», a-t-il ajouté. La nouvelle de l’inculpation d’un suspect a «surpris» Robert Hébras, 88 ans, un des derniers survivants du massacre. «Est-ce qu’il y aura un procès ensuite ? C’est la question que je me pose», a-t-il ajouté avec prudence. Egalement joint par l’AFP, le président de l’Association nationale des familles des martyrs d’Oradour, Claude Milord, a favorablement accueilli cette inculpation. «Ca ne ramènera pas ceux qui sont partis, mais (...) que la justice passe», à quelques mois du 70e anniversaire du massacre, «c’est bien pour honorer les victimes», a-t-il considéré. Plusieurs enquêtes réalisées en Allemagne de l’Ouest sur le massacre avaient été classées faute de preuves, dans le passé. Mais la découverte par un historien d’un document de la Stasi (les services secrets de l’ex-RDA) sur ces faits avait convaincu M. Brendel d’entamer de nouvelles investigations en 2010. Le 4 septembre, pour la première fois, un dirigeant allemand s'était rendu à Oradour-surGlane, pour y honorer la mémoire des 642 habitants, dont 205 enfants, victimes du massacre considéré comme la pire atrocité nazie dans la France occupée. Dans la division Das Reich auteur de ce crime de guerre se trouvaient 14 incorporés de force alsaciens. Lors de cette visite, François Hollande qui accompagnait Joachim Gauck, le président allemand, avait évoqué le drame des incorporés de force. "Il a fallu des années pour connaître la vérité et les coupables. (...) Il a fallu des dizaines d'années pour que soit reconnu aussi le drame des incorporés de force", avait insisté le chef de l'Etat. Joachim Gauck avait évoqué la nécessité que la justice poursuive son travail pour traduire devant les tribunaux les responsables des crimes nazis à Oradour et ailleurs. Ce cas de justice tardive illustre la difficulté qu’a eue l’Allemagne, pendant les décennies d’après-guerre, à se confronter aux crimes du nazisme. Plusieurs procédures judiciaires ont été ouvertes ces derniers mois en Allemagne pour tenter de juger les derniers criminels nazis présumés encore vivants. Signe de la difficulté de cette tâche, si longtemps après les faits, le tribunal de Hagen, non loin de Cologne, a prononcé mercredi un non-lieu faute de preuves, dans le procès d’un ancien SS de 92 ans, Siert Bruins, accusé de l’assassinat d’un résistant néerlandais aux Pays-Bas en septembre 1944 publiée le 09/01/2014 à 05:00 | Vu 21 fois Allemagne De nouvelles investigations avaient été lancées en 2010 par un procureur de Cologne Oradour-sur-Glane : inculpé 70 ans après L’église d’Oradour-sur-Glane, où avaient été enfermés les femmes et les enfants. Le lieu où ils avaient été exterminés… Photo AFP Le retraité de 88 ans est accusé d’avoir abattu à la mitrailleuse, en 1944, 25 hommes dans une des granges du village martyr de la barbarie nazie. Lui nie avoir participé au massacre des 642 civils… Face aux enquêteurs, l’homme de 88 ans a reconnu certaines accusations. Oui, il a été membre du régiment Der Führer de la division blindée SS Das Reich qui a exécuté méthodiquement 642 civils à Oradour-sur-Glane, un village de Haute-Vienne, le 10 juin 1944. Oui, il s’est trouvé sur les lieux au moment des faits. Il avait 19 ans. Oui, il a vu comment tous les habitants du village avaient été rassemblés sur la place du marché : les hommes avaient été séparés des femmes et des enfants. Ils avaient ensuite été divisés en quatre groupes et emmenés par des pelotons d’exécution dans quatre granges, Ils n’en sont jamais ressortis. Mais non, il n’a pas participé au massacre, affirme-t-il. Cinq autres suspects Près de 70 ans après les faits, cet Allemand vient d’être inculpé par la justice de son pays pour son implication présumée dans cette tuerie, la pire commise en France par l’armée nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Le retraité est plus précisément accusé d’avoir abattu à la mitrailleuse, avec un autre membre du régiment, 25 hommes dans une des granges. Des survivants avaient été achevés au pistolet ou tués dans l’incendie de la grange, allumé par les soldats allemands. Il se serait ensuite rendu à l’église d’Oradour-sur-Glane, où avaient été enfermés les femmes et les enfants. Il aurait monté la garde devant l’édifice pendant que les malheureux étaient exterminés à l’aide d’explosifs, d’armes automatiques et de grenades. Il aurait même transporté le combustible qui avait permis de mettre le feu au sanctuaire, emportant les dernières vies susceptibles d’avoir réchappé de cette horreur dans les flammes. L’octogénaire n’est pas le seul à se trouver dans le viseur de l’Office central d’enquête sur les crimes nazis qui travaille sur ce dossier. Cinq autres personnes sont soupçonnées d’avoir pris part aux faits, mais aucune autre inculpation n’est prévue pour le moment, selon le procureur général, Andreas Brendel. Plusieurs enquêtes réalisées en Allemagne de l’Ouest sur le massacre avaient été classées faute de preuves, dans le passé. Mais la découverte par un historien d’un document de la Stasi – les redoutables services secrets de l’ex-RDA – sur ces faits avait convaincu le magistrat d’entamer de nouvelles investigations en 2010. Il y avait déjà eu le procès en France, en 1953, de 21 soldats pour leur participation présumée, dont 13 Français d’Alsace enrôlés de force dans l’armée allemande et un volontaire. Le tribunal militaire de Bordeaux avait condamné à mort un Allemand et le volontaire alsacien. Les Malgré-nous avaient écopé de peines de travaux forcés ou de prison, avant d’être amnistiés huit jours plus tard au nom de la réconciliation nationale. Les peines des autres avaient été commuées, par la suite, malgré l’indignation des familles de victimes. publiée le 12/01/2014 à 05:00 | Vu 7 fois Wintzenheim Conférence de la société d’histoire - Wintzenheim Une histoire mouvementée et parfois méconnue Un public nombreux pour la conférence de Claude Muller PHOTO DNA Un public nombreux a assisté à la conférence de Claude Muller jeudi 9 janvier dans l’auditorium d’Arthuss. Initiée par la société d’histoire locale, elle avait pour thème l’histoire des Alsaciens de 1870 à 1945. 324C9FF4-F32B- 4H5bGakeXufljy6 Durant cette période , tour à tour française, allemande et de nouveau française avant d’être entraînée dans la tourmente nazie, l’Alsace a subi les errements de l’histoire. En cause pour le conférencier sa situation centrale aux confins des influences de la France et de l’Allemagne. La guerre de 1870 a pour conséquence l’annexion de la région qui devient Reichsland dépendant de Berlin suite au traité de Francfort le 10 mai 1871. Près de 100 000 personnes sur un million optent, selon Claude Muller, pour la France et quittent l’Alsace allemande. La germanisation mise en place ne pose pas trop de problèmes à la population pour la vie courante car la plupart des gens parlent l’alsacien. L’intégration dans la première économie d’Europe est une réalité à la fin du 19e siècle. En 1911, l’empereur Guillaume octroie même une constitution à l’Alsace Deux conflits tragiques pour l’Alsace La première guerre mondiale fut terrible pour l’Alsace, d’une part par le nombre d’habitants incorporés dans l’armée allemande, alors que d’autres Alsaciens sont volontaires dans l’armée française, et d’autre part par la proximité du front avec des batailles meurtrières au Linge et au Hartmannswillerkopf. Claude Muller insiste sur le fait qu’en 1914 les offensives françaises permettent d’occuper la plupart des vallées côté alsacien. Au terme du conflit, l’Alsace redevient française, mais après l’euphorie, la désillusion est au rendez-vous. Le retour est gâché par l’intolérance de l’administration qui s’évertue à franciser la population germanophone. Le résultat est la montée en puissance du régionalisme et même de l’autonomisme, du coup on se rappelle l’existence de la constitution de 1911. Une nouvelle tragédie débute en 1940 avec l’occupation des nazis. Sous la conduite du Gauleiter Wagner un système totalitaire est installé, les récalcitrants sont envoyés en camp de concentration, notamment à Schirmeck ou même au Struthof. En 1942 le drame s’accentue avec l’incorporation de force des Alsaciens dans la Wehrmacht et leur engagement massif sur le front de l’Est. Face à cette situation, les états d’âme des gens sont multiples, la plupart des habitants faisaient le dos rond et subissaient, d’autres adhéraient au pouvoir en place, d’autres encore entraient en rébellion avec souvent des suites fatales. Le conférencier concluait son propos en évoquant la tragique affaire d’Oradour sur Glane et la présence d’Alsaciens dans la division allemande SS. Un des nombreux sujets d’incompréhension au niveau national, liée à la méconnaissance d’une histoire mouvementée. par AFP, publiée le 15/01/2014 à 19:53 | Vu 546 fois Seconde guerre mondiale La justice italienne ouvre une enquête sur le massacre d’Oradour-sur-Glane Le village martyr d\'Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne. Photo DNA – Cédric Joubert La justice italienne a ouvert une enquête sur le massacre d’Oradour-sur-Glane (France), dans lequel 642 personnes ont été tuées pendant la deuxième guerre mondiale, dont une Italienne et ses sept enfants, ont annoncé les médias italiens. «L’enquête est à son début, elle ne sera pas facile, mais nous ferons tout notre possible», a déclaré à l’agence de presse Ansa le procureur Marco de Paolis, un magistrat romain connu pour avoir fait condamner des dizaines de criminels de guerre allemands. La semaine dernière, un Allemand de 88 ans avait été inculpé par le parquet de Dortmund (Allemagne) pour sa participation présumée au massacre d’Oradour-sur-Glane (France), la pire exaction commise en France par l’armée de l’Allemagne nazie. Parmi les victimes de ce massacre, figuraient Lucia Zoccarato et ses sept enfants (450 femmes et enfants ont au total été méthodiquement tuées dans ce village) : Bruno, Antonio, Armando, Luigi, Anna Teresa, Marcello et Giovanni. Originaires de San Giorgio delle Pertiche, dans la région de Padoue (nord), Lucia et son mari, Giuseppe Antonio Miozzo, avaient émigré en France en 1927, avec leurs trois premiers enfants. En 1940, Giuseppe Antonio Miozzo avait été rappelé en Italie pour combattre en tant que soldat, avant d’être déporté en 1943 en Allemagne pour avoir refusé d’adhérer à l’Etat fasciste. Ce n’est qu’en 1948, de retour de camp, qu’il apprit le massacre de sa famille, dont les seuls survivants furent ses filles Ofelia et Angelina. Leurs descendants vivent toujours en France. Plusieurs enquêtes réalisées en Allemagne de l’Ouest sur le massacre avaient été classées faute de preuves, dans le passé. Mais la découverte par un historien d’un document de la Stasi (les services secrets de l’ex-RDA) sur ces faits avait convaincu un procureur allemand d’entamer de nouvelles investigations en 2010. Il y avait déjà eu le procès en France, en 1953, pour leur participation présumée au massacre, de 21 soldats, dont une majorité de Français d’Alsace enrôlés de force dans l’armée allemande. Le tribunal militaire de Bordeaux avait prononcé des condamnations à mort et des peines de travaux forcés. Mais les Français furent amnistiés au nom de la réconciliation nationale et les autres bénéficièrent d’aménagements de leur peine, malgré l’indignation des familles de victimes. publiée le 16/01/2014 à 05:00 | Vu 16 fois Justice Au total, 642 personnes avaient été tuées lors du pire massacre nazi en France Oradour : enquête en Italie Une femme italienne et ses sept enfants faisaient partie des victimes du massacre d’Oradour-sur-Glane en 1944. Rome a ouvert une enquête menée par un procureur réputé pour ses condamnations de criminels de guerre allemands. La justice italienne a ouvert une enquête sur le massacre d’Oradour-sur-Glane, dans lequel 642 personnes ont été tuées pendant la Deuxième Guerre mondiale, dont une Italienne et ses sept enfants. « L’enquête est à son début, elle ne sera pas facile, mais nous ferons tout notre possible », a déclaré le procureur Marco de Paolis, un magistrat romain connu pour avoir fait condamner des dizaines de criminels de guerre allemands. La semaine dernière, un Allemand de 88 ans avait été inculpé à Dortmund pour sa participation présumée au massacre d’Oradour-sur-Glane (France), la pire exaction commise en France par l’armée de l’Allemagne nazie. Leurs descendants en France Parmi les victimes de ce massacre figuraient Lucia Zoccarato et ses sept enfants (450 femmes et enfants ont au total été méthodiquement tuées dans ce village) : Bruno, Antonio, Armando, Luigi, Anna Teresa, Marcello et Giovanni. Originaires du nord de l’Italie, Lucia et son mari Giuseppe Antonio Miozzo avaient émigré en France en 1927 avec leurs trois premiers enfants. En 1940, Giuseppe Antonio Miozzo avait été rappelé en Italie pour combattre en tant que soldat avant d’être déporté en 1943 en Allemagne. Ce n’est qu’en 1948, de retour de camp, qu’il apprit le massacre de sa famille dont les seuls survivants furent ses filles Ofelia et Angelina. Leurs descendants vivent toujours en France. Plusieurs enquêtes sur le massacre, en RFA, avaient été classées, faute de preuves. Mais la découverte par un historien d’un document de la Stasi sur ces faits avait convaincu un procureur allemand d’entamer de nouvelles investigations en 2010. Il y avait déjà eu le procès en France, en 1953, de 21 soldats dont une majorité de Français d’Alsace enrôlés de force dans l’armée allemande. Le tribunal militaire de Bordeaux avait prononcé des condamnations à mort et des peines de travaux forcés. Mais les Français furent amnistiés au nom de la réconciliation nationale, et les autres bénéficièrent d’aménagements de leur peine malgré l’indignation des familles de victimes !