Livret pédagogique - La mémoire historique du temps récent
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Livret pédagogique - La mémoire historique du temps récent
1 www.cissong.org www.tatamemoire.org CISS est une organisation de coopération et de solidarité internationale italienne, fondée en 1985, qui gère une centaine de projets dans 25 pays du monde dont : Algérie, Brésil, Egypte, El Salvador, Guatemala, Italie, Liban, Macédoine, Maroc depuis 2004, Palestine et République Démocratique du Congo. Notre but est de défendre et de promouvoir les droits de l’homme, comme les droits des enfants, favoriser les relations et les échanges entre les groupes et les organisations du Sud et du Nord du monde, pour construire une société plus juste en promouvant la paix. Nos interventions se font toujours au profit des populations les plus défavorisées et cela aussi bien dans le sud de l’Italie que dans le sud du monde. 3 SOMMAIRE INTRODUCTION .........................................................................................................................................................5 QUE CONTIENT LE KIT? ....................................................................................................................5 COMMENT UTILISER LE KIT? ....................................................................................................6 1. ÉLÉMENTS ESSENTIELS POUR MENER DES ACTIVITÉS DE PRESERVATION DE LA MEMOIRE AVEC LES ENFANTS ET LES JEUNES DANS LE CADRE DU PROJET TATA-MEMOIRE ..............................................................................................................................................7 1.1 Quelques conseils pour les enseignants et animateurs .........................7 1.2 Quelques définitions........................................................................................................................8 Fiche d’activité - Identité, Mémoire et Patrimoine? .........................11 2. QUELQUES PISTES DU PATRIMOINE DE LA PROVINCE DE TATA ET DE PRESERVATION DE LA MEMOIRE ...............................................12 Thème 1 - Mon école, son histoire .....................................................................................12 Fiche d’activité - « Raconte-moi ton école » .......................................14 Thème 2 - Ahwache à travers les époques .........................................................15 Fiche d’activité « A nous d’inventer » ............................................................17 Thème 3 - Les anciens nous racontent notre ville.............................................18 Fiche d’activité – « la Mémoire » ......................................................................20 Thème 4 – La palmeraie d’Akka .........................................................................................21 Fiche d’activité 1 – «A la découverte de notre patrimoine - le Ksar d’Agadir Ouzrou»..............................................23 Fiche d’activité 2 – «Préservons» ..........................................................................24 Thème 5 - Pour continuer le travail de mémoire................................................25 Fiche d’activité – «Le temps qui passe...» .................................................26 ANNEXE - FICHE D’ACTIVITÉ – VIDÉO PARTICIPATIVE.............................................28 LISTE DES PERSONNES RESSOURCES..........................................................................................30 Ressources utiles ....................................................................................................................................................31 5 INTRODUCTION Il semble important à l’heure d’un monde globalisé que la mémoire locale soit mise en avant. Les jeunes doivent comprendre leur histoire, leur environnement et le patrimoine qu’il contient, connaitre l’histoire de leurs parents, de leur famille, de leur quartier, de leur ville. Apprendre à regarder son environnement pour mieux comprendre son histoire, c’est l’objectif assigné à ce kit pédagogique à destination des enseignants et animateurs de la province de Tata. Le kit pédagogique sur la mémoire récente et le patrimoine à Tata, est une action pilote qui vise dans un premier temps à offrir aux enseignants et aux animateurs de Tata du matériel pédagogique pour mener des actions avec les enfants et les jeunes afin qu’ils s’approprient leur environnement proche. Dans ce sens, des thèmes qui pourront être abordés ont été sélectionnés et détaillés dans le livret. De plus sont aussi proposés des activités plus générales permettant de travailler avec les enfants et les jeunes sur leur histoire, sur leur environnement proche, sur ce qui peut faire patrimoine selon la définition de l’UNESCO: «On entend par patrimoine culturel immatériel les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés – que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel.» Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, UNESCO, 2003 QUE CONTIENT LE KIT? • 1 ouvrage «TATA – AKKA, Frontières de la mémoire, mémoire d’une frontière, Projet de promotion de la mémoire historique du temps récent dans la Province de Tata» • 1 livret pédagogique «Préservons la mémoire de Tata» • 1 CD vidéo réalisé par des jeunes de Tata dans le cadre d’un «laboratoire de vidéo participative». Ils sont partis à la rencontre d’habitants de Tata pour collecter l’histoire récente autour de thème comme le pouvoir local à Tata; la création de la première école à Tata et l’éducation; enfin l’histoire du commerce. • 8 planches regroupant des informations et des plans de la Citadelle d’Agadir Ouzrou dans la palmeraie d’Akka afin de préparer la visite du site. 6 COMMENT UTILISER LE KIT? Certains thèmes de découverte du patrimoine et de travail sur la mémoire sont proposés dans ce kit. Ils ont été identifiées par l’ONG CISS - Cooperazione Internazionale Sud Sud- dans le cadre d’un projet plus vaste intitulé «Tata – Mémoire», en partenariat avec l’Association Nationale des Partisans d’Italie, qui vise à améliorer la compréhension des événements passés dans la province de Tata (région de Guelmim-Es Semara) et de ce qu’ils ont effectivement signifié pour la population locale. Un travail de recherche a été élaboré et s’est concrétisé par la réalisation d’un ouvrage «TATA – AKKA, Frontières de la mémoire, mémoire d’une frontière» destiné au grand public. Dans ce dernier, les enseignants pourront retrouver la description de faits, de lieux, et d’histoires de vies de personnage de la Province, si le travail n’est pas exhaustif, il offre la possibilité aux enseignants et aux animateurs qui mettront en place les activités du kit de poursuivre le travail de recherche, le travail de mémoire avec les enfants et les jeunes. En effet, le préalable à la transmission de la mémoire et du patrimoine est celui de l’identification de ce qui doit être préservé et de ce qui doit être partagé aux générations présentes et futures. Le livret comporte 2 parties : • Une première partie qui offre des définitions sur l’identité, la mémoire et le patrimoine, une fiche d’activité est proposée afin de pouvoir aborder ces notions avec les enfants et les jeunes de manière ludique et participative. • La seconde partie où sont proposées des thèmes - Mon école, son histoire; Ahwach à travers les époques; Les anciens nous racontent notre ville; La Palmeraie d’Akka; enfin une proposition pour continuer le travail de mémoire – avec pour chacune une introduction reprenant des informations collectées et une ou des fiches d’activités en lien avec le thème. Une liste de personnes ressources de la région pour vous aider dans vos activités et enfin des liens vers des ressources utiles. Espérons que ceci soit le début d’un long processus de découverte et de recherche sur ce qui fait l’identité de la province de Tata. Maintenant à vous de jouer... Les fiches d’activités proposent un même format ou nous retrouvons le sujet abordé, la méthode pédagogique proposée, le public ciblé (l’enseignant ou l’animateur pourra s’il adapte l’activité la proposer à d’autres tranches d’âge), les partenaires éventuels à contacter (une liste de nom de personnes identifiées est disponible à la fin du guide) ou à rechercher le cas échéant. Les objectifs de l’activité et la durée (elle est estimative, l’enseignant ou l’animateur pourra la prolonger si il le souhaite, par contre il parait difficile de réduire la durée). Enfin, le déroulement de l’activité, avec parfois des variantes proposées. 7 7 1. ÉLÉMENTS ESSENTIELS POUR MENER DES ACTIVITÉS DE PRESERVATION DE LA MEMOIRE AVEC LES ENFANTS ET LES JEUNES DANS LE CADRE DU PROJET TATA-MEMOIRE 1.1 Quelques conseils pour les enseignants et animateurs On l’aura compris ce kit vise à encourager les jeunes et moins jeunes à découvrir autrement leur environnement, à s’interroger sur les espaces qui les entourent, ainsi qu’à découvrir, comprendre et questionner leurs ainés leur village, sur leur ville. C’est un travail de mémoire et surtout de valorisation de la mémoire qui est demandée là. Ainsi, l’enseignant peut s’appuyer sur les fiches d’activités où sont déclinées, le sujet, la méthode, le ou les objectifs, le public destinataire, la durée et le matériel nécessaire, enfin, une rubrique concerne les partenaires, celle-ci est essentielle à la mise en œuvre des activités proposées dans ce présent Kit. En effet, c’est l’extérieur qui est valorisé là et les personnes extérieurs expertes ou non qui pourront être partenaires à part entière du projet. Quelques que soient les méthodes utilisées – discussion, recherche, séances visuelles ou excursions sur les sites – l’enseignant ou l’animateur est là pour accompagner les élèves dans la découverte des lieux et des espaces et des personnes qui forment leur environnement. Dans ce sens il devra veiller à: • susciter la curiosité • respecter les opinions de chacun et veiller à les faire respecter entres eux • accompagner l’élève dans sa recherche créative 8 8 1.2 Quelques définitions1 Patrimoine Bien commun d’une collectivité, d’un groupe humain, de l’humanité, considéré comme un héritage transmis par les ancêtres. Patrimoine physique Patrimoine immatériel • Le bâti: ensembles architecturaux, monuments... • Les signes et symboles propres à une communauté, • Les collections d’objets, les œuvres d’arts, les archives... • Le patrimoine naturel (géologique, faune et flore, paysages...) • Le patrimoine cultivé. • L’expression artistique et littéraire transmise de la tradition orale (récits, chants...), • Les modes de vies, les systèmes de valeurs, • Les mythes, les croyances, les rites. Traditions orales, arts du spectacle, rituels. Identité individuelle - identité collective Caractère permanent et fondamental de quelqu’un, d’un groupe, qui fait son individualité, sa singularité. Chaque être humain, dès sa naissance, se distingue des autres par son profil personnel, autrement dit, par les caractéristiques génétiques et physiques qu’il a héritées de ses parents et de ses ancêtres. Nos empreintes digitales, par exemple, représentent la marque indélébile de notre identité personnelle. Le nom de famille dont nous héritons et le prénom qui nous est donné peuvent changer au cours de notre existence, mais ils font aussi intégralement partie de notre identité personnelle. Toutefois, l’identité n’est pas seulement individuelle. La question «Qui suis-je?» est 1. Les définitions ont été tirées d’un dictionnaire, le Larousse, qui présente l’avantage de proposer des définitions simples et concises, toutefois, sur les définitions nous vous invitons à consulter le site de l’UNESCO ainsi que pour la notion de patrimoine le site du Minsitère de la culture au Maroc. 9 9 intimement liée à la question «Qui sommes nous?» - «nous» étant, par exemple, la communauté linguistique, la nation ou la foi à laquelle nous adhérons. En tant que membres d’un groupe, nous sommes liés aux autres membres, en premier lieu par la langue, les croyances, les rites, le code moral, les coutumes, la nourriture, le vestimentaire et autres. L’identité nationale trouve en général son expression au travers des symboles que sont la/les langue(s), le costume national, le drapeau, le blason ou l’hymne national. Mémoire • Ensemble des faits passés qui reste dans le souvenir des hommes, d’un groupe. • Souvenir qu’on a d’une personne disparue, d’un événement passé ; ce qui, de cette personne, de cet événement restera dans l’esprit des hommes. Le patrimoine permet d’exprimer concrètement la permanence et l’authenticité. Il matérialise la mémoire et la rend accessible à la vue, au toucher, à l’ouïe et, parfois même, à l’odorat et au goût. Le patrimoine inscrit le passé dans le présent et lui redonne vie. 10 10 L’ARBRE QUI CACHE LA FORÊT2 1 2. L’arbre qui cache la forêt est tiré du livret « Passeurs de Patrimoine » réalisé par la Fondation Roi Baudouin, adapté par nos soins pour le présent livret. 11 11 Sujet Déroulement Patrimoine, mémoire, identité 1. A partir de « l’arbre qui cache la forêt », les élèves sont invités à redessiner leur arbre. Le professeur ou l’animateur veillera à dessiner un arbre selon le modèle, il dessinera le tronc et les branches. Les élèves avec l’accompagnement du professeur ou de l’animateur compléteront les textes qui vont avec. Méthode Dessiner un arbre pour mieux appréhender les définitions Public ciblé Tous publics, l’enseignant veillera à adapter le support final Partenaires Enseignants et animateurs Objectifs Comprendre la signification des mots mémoire, patrimoine matériel, patrimoine immatériel et identité et les inscrire dans son environnement propre Matériel Grandes feuilles et feutres Durée 2 heures 2. Une fois l’arbre compléter, il pourra être affiché dans la classe et pourra servir lors des ateliers qui seront mis en oeuvre par la suite. Conseils: l’enjeu est que les élèves comprennent la signification de ces termes, prendre le temps d’expliquer et de proposer des exemples et enfin de discuter est essentiel pour cette activité. FICHE D’ACTIVITÉ Identité, Mémoire et Patrimoine? 12 12 2.QUELQUES PISTES DU PATRIMOINE DE LAPROVINCE DE TATA ET DE PRESERVATION DE LA MEMOIRE Les thèmes proposés ont été sélectionnés à partir de l’ouvrage « TATA – AKKA Frontières de la mémoire, mémoire d’une frontière » que nous vous invitons à lire comme préalable à la mise en place de vos activités. L’ouvrage propose d’ailleurs une quantité d’informations qui pourront vous ouvrir d’autres pistes de travail à explorer avec votre public. Thème 1 - Mon école, son histoire Avant 1948, des écoles coraniques msids et Zaouia étaient présentes à Tata et dans sa région mais l’école d’enseignement de type moderne a vue le jour qu’à partir de cette année et se poursuivra par la suite, grâce à la population et à son initiateur Casanova. C’est le cas de l’école Nakhil et du collège Mokhtar Soussi qui ont été créés par les élèves et les habitants de Tata et Albert Casanova à l’initiative du projet. En effet, en 1948 Albert Casanova en accord avec les autorités locales (Caïd marocain et Officiers français) demande que des magasins jusqu’alors destinés au stockage de denrées alimentaires soient mis à sa disposition et puissent accueillir des élèves. L’un de ces magasins, situé à côté de l’actuelle résidence du Gouverneur, lui est cédé à cet effet. Il en fut de même d’autres espaces similaires. L’école se forma ainsi au départ «de salles parsemées à travers la ville». Entre 1952-1956 s’est mis en place une véritable structure scolaire avec la construction et le regroupement de quatre salles d’études, en face de l’actuel «hôtel Renaissance». Pour réaliser la construction de bâtiments scolaires, Albert Casanova insère dans l’emploi du temps des heures de sport (7h-8h ou 17h-18h pour éviter la chaleur). Pendant ces heures les élèves étaient envoyés ramasser des cailloux pour la construction. En matière de véhicules, à Tata il n’y avait que le camion du Caid et la 2CV de Casanova. Le collège Mokhtar Soussi, à partir de 1956, après la construction de l’école primaire, il apparait important de pouvoir offrir aux élèves qui souhaitent continuer leurs études un collège (le collège le plus près se situant à Taroudant). Ainsi, les parents avec l’appui de Casanova font une demande auprès du minsitère de l’éducation nationale qui est accepté. La construction, là encore, se fera par les élèves et les habitants, un témoin de l’époque raconte que «faute de camion pour le transport de matériaux, Casanova fait récupérer les pots de lait vides pour les remplir de sable de l’Oued. Il fait aligner les élèves sur une distance de 7-800 m pour le transporter jusqu’au chantier». A coté du collège fut construit un internat 13 13 (édifié lui aussi par les élèves et la population), il accueillera les élèves de Tissint à Tamanrat. L’internat, était géré par l’épouse de Casanova avec d’autres femmes qui s’occupaient de la cuisine et qui préparaient un couscous à base d’orge, viande, et légumes cultivées dans le potager de Casanova. Mais qui est Albert Casanova? Pilote né en Corse, Albert Casanova est contraint de renoncer à voler en raison d’un accident dont il a été victime en 1934 lors d’une manifestation aérienne à Casablanca, il a interrompu sa carrière et accepté un poste d’enseignant à Tata où il a créé une première école foraine dans les années 1948. Les élèves y allaient le matin et sortaient l’après-midi dans les champs s’initier à l’agriculture. Casanova quitta Tata en septembre 1967, il rentre en Corse ou il devient maire de sa ville. Il y décède en 2002. 14 14 «Raconte-moi ton école» Sujet Déroulement Sources orales, site patrimonial en l’occurrence l’école 1. Les élèves sont invités à partir à la découverte de leur école, de ce que fut cet endroit dans un passé proche. Méthode Appel aux témoignages, reportage audio, expression orale, expression visuelle FICHE D’ACTIVITÉ Public ciblé Tous publics, l’enseignant veillera à adapter le support final Partenaires Historien, journaliste, enseignants et habitants toutes personnes susceptibles de raconter l’histoire de l’école Objectifs • Exprimer à travers un langage contemporain l’histoire de son école • Tisser des liens intergénérationnels. Matériel Enregistreur, caméra, cahier de note Pour l’exposition : fil, cadre, papier couleur, grande feuille Durée Variable mais prévoir au minimum six séances de 2 heures 2. Si dans un premier temps les recherches passent par les canaux habituels (photos anciennes, articles de presse, journal de l’école….) un accent particulier sera donné à l’appel aux témoignages, pour ce faire les élèves rédigeront un communiqué qu’ils afficheront ou diffuseront et cherchent les contacts nécessaires. 3. Une fois certains témoins connus, reportage audio chez eux et demande de rendez vous à l’école pour avoir un contact direct avec le sujet de l’étude. A travers les témoignages l’histoire de l’école se bâtit petit à petit. 4. Traitement des informations récoltées à travers les témoignages et les autres supports. Essai de compréhension globale de l’évolution du site 5. Les résultats de l’enquête pourront faire l’objet d’une exposition ou tous les supports pourront être exposés, vidéo, enregistrement sonores, photos et dessins. 6. Présentation publique Variante: notamment pour les moins de 10 ans, la réalisation d’un petit livre sur leur école, à partir des photos, de dessins et des informations collectées. 15 15 Thème 2 - Ahwache à travers les époques L’ahwache est à la fois le nom générique donné à la musique de village et le nom d’une danse typique du pays chleuh (HautAtlas, Anti-Atlas et Souss). Se pratiquant à l’occasion de toutes les célébrations collectives (bien qu’aujourd’hui il existe des groupes d’ahwache professionnels), ce sont des villageois volontaires qui en assurent l’exécution. C’est une danse mixte précédée d’un chant dialogué, une sorte de joute appelé aussi l’msaq Quelques caractéristiques de l’ahwache Les participants Dans les cérémonies d’ahwache il y a plusieurs acteurs. Chacun d’entre eux a sa fonction définie dans l’expression artistique: • Les ineqqaren sont les musiciens, lesquels dictent le rythme des danses et des chants avec leurs instruments; • Les imessoussen sont les danseurs et les danseuses. Ils représentent l’unité du groupe à travers la fusion rythmique; • Le moqaddem, nommé aussi ‘le maestro’, a la fonction de régler la cérémonie, d’organiser les groupes de danseurs et les duels poétiques; • Les spectateurs constituent l’essence de la dimension sociale de l’ahwache, celle-ci ne se limite pas aux youyous des femmes: (les spectateurs) interviennent en effet dans l’ahwache sous forme de choeurs responsoriaux avec des tizrarrin en faisant une entreprise acoustique qui joue sur un espace immense. Les Instruments Le tallount (tambourin); le ganga (tambour); le tagmoumt (une flûte de métal ou de bois); l’annaqouss (cadre métallique circulaire en bronze qui vient à être tapé avec deux bâtonnets métalliques); le taquerquaouiyyine (instrument formé par une paire de plaques métalliques composées pour chacune de deux moitiés de sphères superposées); le guedra (mortier). La position Tous les participants à une nuit d’ahwache trouvent leur place dans l’asayss du douar : • Les femmes et les jeunes filles se positionnent des deux côtés de l’espace (leur coprésence dans le même côté est interdite. • Les hommes qui ne se dédient pas aux instruments musicaux se joignent en majeure partie à la danse. Les vêtements Chaque danse nécessite un costume spécifique. A l’occasion du derst ou de l’agouaal, les hommes mettent une djellaba blanche, une rezza jaune ou orange et des babouches (jaunes ou blanches). La veste féminine est la même dans les différents types d’ahwache, avec une variation seulement dans les couleurs. 16 16 Les bijoux Les bijoux sont un élément de parure très présent dans la tradition locale, avec de légères différences sur l’ensemble du territoire. Les éléments décoratifs sont appliqués sur la tête, les oreilles, le cou, la poitrine, les mains et les pieds. Les danses Les ahwaches les plus répandus sur le territoire de la province de Tata sont le derst, l’ahwache n’ti’ayalline, l’harma, le gnaoua, l’ahwache Issemkane et le guedra. Des paroles de Mohamed Mhamdi, anddam d’ahwache, on peut comprendre le ritualisme et la signification sociale des danses : « Dans l’ahwache il y a des danses pour les hommes et d’autres pour les femmes. Les hommes sont les premiers à danser, après c’est le moment des femmes, en particulier des filles célibataires ou des femmes divorcées. Pour elles c’est une occasion pour se montrer en public. Enfin il y a le skar, une danse masculine et féminine. Dans cette occasion les filles testent l’intelligence des hommes et vice-versa à travers un échange oral. Le skar a lieu plusieurs fois pendant l’été. A travers la danse, les jeunes peuvent se connaître et de cette manière choisir la future mariée. » La vie et le chant de Mbarek Oumsâaoud, alias Ben Zida Mbarek Oumsâaoud est né vers 1925 au douar Agoujgal dans la région d’Afra , a été un poète connu dans tout le sud du Maroc. Son père, originaire du Soudan, était « un esclave de la famille Naitlhanafi d’Agadir Lena ». Il a commencé à chanter encore adolescent, avec ses copains du douar, mais son parcours poétique, et sa proverbiale veine polémique, seront marqués par son expérience de vie. A l’âge de 14 ans il a été obligé de partir avec sa mère (Zida) dans le Souss, dans la région d’Igherm, à cause de la sécheresse qui frappait la zone de Tata. Cet événement a donné lieu à plusieurs lectures, dans l’imaginaire local. Oumsaâd, est retourné à Tata dix ans plus tard sous le nom de Ben Zida, le fils de Zida. Dans ces chants on retrouve son engagement social: «Les Blancs d’afra sont tous aux abois Ils voudraient nos frères affamés et mal vêtus Ils ont passé Afra. Il ne nous reste plus qu’amsmerdane Ils haïssent voir Tissoukiïnes traire leurs vaches Allons à Amsmerdane qu’ils n’ont jamais irrigué de leurs eaux Là nous ferons paître nos vaches ainsi que leurs progénitures.» Ainsi il a laissé des traces dans les mémoires des habitants de Tata comme nous le montre ce témoignage: «...S’il y a quelqu’un de libre c’est Ben Zida, c’est quelqu’un qui n’a pas du tout envie de tendre la main et de demander la charité. Par contre, on lui fait des offrandes pour acheter son silence par exemple, pour éviter sa langue par ce qu’il à une langue vraiment vénéneuse, les gens en ont peur. Ils s’achètent silence. D’ailleurs s’il voit quelque chose qu’il doit la dénoncer, en public il n’a peur de personne. Il n’a peur de rien». (Elhanafi Naitlalaj) 17 17 Sujet Déroulement La musique, la prose, la sonorité des mots, leur pouvoir suggestif Activités avant l’écoute: 1. Sensibilisation, remue-méninges, mise en route qui permet de déclencher une discussion et engage les élèves à exprimer leur opinion, leurs sentiments et leur expérience. Qu’est ce que l’ahwache, ces caractéristiques? Quand il a lieu? Les thèmes abordés le plus souvent lors des chants? Méthode Analyse de la phrase musicale et littéraire, recherche de textes. Public ciblé Dès 14 ans Partenaires Compositeur, chanteur, écrivain, poète Objectifs • Connaitre ses traditions et mieux les partager • Sauvegarder le patrimoine musical de la région • Quels thèmes, quels textes à travers les époques et son utilité Matériel Recueil des chants et des textes éventuels Durée 3 séances de 1h30 Activités pendant l’écoute 2. Première écoute : les premières impressions, mots-clés, sentiments, associations, les thèmes; relever les mots entendus, identifier les instruments. 3. Deuxième écoute : relever des mots ayant trait à un sentiment : joie, tristesse, révolte… ; repérer les sujets abordés ; le professeur distribue des feuilles où les élèves pourront noter des mots ou idées sur ce qui est abordé. Activités après l’écoute 4. Lecture du texte à haute voix. 5. Donner un titre au chant (généralement les chants d’ahwache n’ont pas de titre ce qui n’est pas le cas des chants plus modernes, il est donc amusant de pouvoir réfléchir à un titre). 6. Étude du contenu et de la forme. 7. Créativité : Vous avez assisté au chant. Rédigez une lettre pour dire ce qui vous a plu ou déplu. Inventez un autre couplet. 8. Partager le avec la classe Autres pistes: pour travailler sur les évolutions de l’ahwache, vous pourrez leur faire écouter un chant plus ancien et un plus récent. Vous pourrez aussi aborder la professionnalisation de groupe d’ahwache. FICHE D’ACTIVITÉ «A nous d’inventer» 18 18 Thème 3 - Les anciens nous racontent notre ville La transmission de la mémoire des anciens est primordiale en effet les jeunes héritent de l’histoire de leurs aînés et peuvent mieux se construire en tant qu’individus. En faisant le lien entre la mémoire et l’histoire et en témoignant de la longueur de la vie, les plus âgés leur donnent la dimension du passé en même temps que celle de l’avenir. Les deux encadrés suivants mettent en avant des événements qui ont marqué les mémoires de certains habitants de Tata mais qui ont aussi façonné la ville et la province de Tata jusqu’à nos jours. Là encore d’autres événements ou lieux peuvent être identifiés et faire l’objet de la mise en œuvre d’activités avec les jeunes et les enfants. La sécheresse et l’émigration des années 1960 En 1959, une sécheresse a secoué la région. Les aléas climatiques ont causé en effet l’abandon de l’agriculture, et poussé les jeunes et les adultes à émigrer, en laissant les femmes dans les douars. Les premiers mouvements migratoires avaient eu lieu déjà pendant les années 1950, vers les pays européens. Le 1 juin 1963 fut signée une convention de main-d’œuvre entre la France et le Maroc c’est ainsi qu’entre 1964 et 1974 presque 70.000 hommes du Sud-est du Maroc et du Souss partirent vers les mines du Nord Pas-de-Calais et de la Lorraine. Dans tout le sud, et aussi à Tata, est connue la figure de Félix Mora, dit « Mougha », personnage chargé de la sélection des candidats au travail dans les mines, sur la base des qualités physiques. Les modalités d’examen des candidats au travail en France sont restées dans les mémoires, à cause des procédés du dit « Mougha », lequel se livrait à des auscultations minutieuses et tatillonnes sur les personnes qui se présentaient devant lui. L’exode de ces travailleurs a été décrit dans des poèmes amazighs, les «timnadîn», exprimant espoirs et déceptions: «La France est de la magie Celui qui arrive appelle les autres» ou: «Ceux de l’étranger que Dieu redouble vos peines Celui qui est en France est mort Il part et abandonne ses enfants». 19 19 La Marche Verte, un moment décisif pour le pays et pour Tata La Marche Verte est un événement essentiel de l’histoire de Tata. Selon Mohamed Mhamdi elle «a été un ciment social car des personnes de toutes les couches sociales y ont participé. A travers la Marche se sont consolidés les liens entre les gens (blancs, noirs, cherfa, marabout, etc.), car ils partageaient tout ». Dans le discours du 5 novembre 1975, le Roi Hassan II s’adressait à son « cher peuple », pris dans sa globalité. Son discours à la radio fut suivi dans tout le Maroc, y compris à Tata. El Hossein Aznokd, un poète d’ahwache d’Addis, ayant participé comme volontaire à la Marche raconte que: « La nouvelle a été diffusée à la radio et moi j’ai candidaté spontanément. Les gens qui avaient les moyens de transport les ont mis à disposition. C’est le Caïdat qui les a gérés (il avait invité les propriétaires à le faire). Le voyage vers Laayoune a duré 30 jours. Le Makhzen donnait nourriture, cigarette, etc. Les personnes âgées n’étaient pas envoyées, mais dans le douar deux femmes divorcées sont parties ». De retour de la Marche, témoigne encore Aznokd, «les volontaires ont été accueillis avec une fête. Au niveau de la province a été créé un Bureau de la Marche Verte, composé par 13 membres, qui recevait, chaque novembre, 4.000 dirhams». Le Bureau de Tata s’occupait de la préservation de la mémoire de la Marche, ses activités culminaient chaque 2 Novembre. Il y avait «un défilé sur Avenue Mohammed V, auquel participaient les élèves des écoles. A cette occasion il y avait aussi des Ahwaches, mais folkloriques. A la mort du Roi Hassan II, la fête commémorant la Marche Verte a été supprimée». 20 20 «La Mémoire» Sujet Déroulement Place, monument, statue, édifice, sources orales 1. Chaque élève constitue une liste de lieux, de faits, de personnes dont il voudrait garder le souvenir dans son environnement proche. L’enseignant pourra proposer de partir d’événements tels la sécheresse des années 1960 ou la Marche verte par exemple. Méthode Recherche et exploitation des informations, questionnement, appel aux témoignages Public ciblé FICHE D’ACTIVITÉ Tous les âges Partenaires Les habitants, une liste des personnes est disponible en fin du livret Objectifs S’efforcer de faire comprendre le souvenir comme: • un lien avec ses racines, • un acte collectif. Faire ressentir la nécessité du devoir de mémoire pour un respect intelligent et sans cesse renouvelé du passé Se forger une opinion. Tisser des liens intergénérationnels. Durée 4 séances de 1h 30 2. Chaque élève propose sa liste à la classe. 3. Une fois les propositions mises en commun, il est nécessaire d’arriver à un consensus sur les faits, les lieux et les personnes qui seront commémorés au sein de la classe (il est possible d’établir des groupes de 6 élèves environ qui travailleront ensemble). 4. Réalisation matérielle des éléments qui constitueront cet acte de mémoire en deux temps: préparation concernant le contenu et préparation concernant la forme. Contenu: Recherche rigoureuse sur la vie des personnages, interview des personnages, il faudra au préalable préparer les questions qui seront abordés avec eux. Recherche de documents visuels, d’archives, etc. Forme: une exposition dans l’enceinte de l’école mais aussi à l’extérieur pourra se faire. Laisser libre cours à l’imagination des jeunes et des enfants pour préparer cette commémoration. Création d’une exposition photo, vidéo, conception de statue, de plaque, etc... 21 21 Thème 4 – La palmeraie d’Akka La région d’Akka est riche peintures rupestres, ksars, centre névralgique du commerce caravanier du sud du Maroc, présence d’une communauté juive jusqu’en 1963. Voici des sites, des lieux, des architectures, une histoire à diffuser, partager et préserver. La région d’Akka a été, depuis l’antiquité, un centre névralgique du commerce caravanier du sud du Maroc. Sa palmeraie était en fait, jusqu’à la seconde moitié du XIXème siècle, un passage obligé dans la route du commerce à longue distance. L’explorateur français Charles De Foucauld l’a décrite en ces termes en 1884: «Akka se trouve, pour le commerce, dans les mêmes conditions de Tata. Naguère lieu d’arrivée des caravanes du sud, elle voyait affluer sur ses marchés l’or, les esclaves, les cuirs, les tissus du Soudan. A côté d’un trafic considérable, l’industrie locale s’est développée: Akka était célèbre pour ses bijoux d’or. Toutes ces sources de fortune sont taries; plus de commerce, plus d’industrie, plus de relations lointaines. Il reste une oasis comme Tata, comme Tisint, vivant du produit de ses dattiers1». L’itinéraire des caravanes s’est infléchi au profit de l’axe passant par Tindouf. Akka gardait cependant la richesse que représentaient les ressources fournies par l’oued Drâa. C’est encore De Foucauld qui nous en donne un aperçu: «Akka est un groupe de palmeraies, 70.000 palmiers au total, dont 20.000 à Taourirt et 10.000 à Agadir-Ouzrou. Un groupe de 9 villages (qsor) dont les plus anciens sont: Leqsebt, Irrehalen, Taourirt et Tagadirt. Ce dernier village, autrefois le premier en importance, se trouve au milieu de la palmeraie, alors que les autres villages sont à la lisière de l’oasis pour la plupart. Jadis lieu d’arrivée des caravanes du Sud, Akka était célèbre pour ses bijoux d’or. Dans cette belle oasis, point de fruits qu’on n’y trouve: à côté des dattes «bousekri», de grosseur moyenne et sucrées, elle produit en abondance figues, raisins, grenades, abricots, pêches, noisettes, pommes et coings. D’innombrables canaux arrosent ces beaux vergers. L’eau coule en toute saison et dans l’oued Akka et dans l’oued Kebbaba». 1. Charles de Foucauld - «Reconnaissance au Maroc, 1883-1884», Challamel et C. éditeurs, Paris, 1888. p.150. 22 22 La communauté juive d’Akka La présence juive au Maroc date de plus de deux mille années. Elle remonte, selon les historiens, au siège de Jérusalem par Nabuchodonosor et à la déportation des Juifs à Babylone, entre 587 et 580 avant J.C. A la suite de ces événements, des groupes de Juifs auraient commencé une longue migration, jusqu’à leur arrivée à l’extrémité occidentale de l’Afrique du Nord, c’est-dire le Maroc actuel. En 1883, à Akka il y avait 12 foyers juifs, la première installation a été à Agadir Ouzrou, où il y avait un mellah qui s’est effondré 1873 à cause d’inondations. Il a été déplacé à Tagadirte. Entre 1950 et 1961 dans ce dernier mellah vivaient 34 familles, pendant qu’à Agadir Ouzrou il n’en restait qu’une seule. La communauté juive d’Akka a joué un rôle déterminant sur le plan commercial. Elle détenait quasiment le monopole des activités liées à ce secteur et a contribué ce faisant à la prospérité de la région. Les Juifs ont pu, jusqu’à l’arrivée des Français en 1933, contrôler le commerce dans le souk central d’Akka. Dans cette ville, il est encore possible de trouver des places qui portent les noms des souks dont ils étaient les principaux commerçants, comme le «Souk du Mardi» où les juifs vendaient différents articles d’alimentation (tels que le sucre, le thé et l’huile) et autres (comme le savon, la cire, les tissus, le tabac et les bijoux). La vallée de l’oued Drâa, dans laquelle se trouvait le mellah de Tagadirt, offrait des avantages agricoles considérables. Les familles juives y possédaient des terres et encore maintenant il est possible de trouver quelque champ portant le nom de l’ancien propriétaire ou son appartenance ethnoreligieuse. C’est le cas, par exemple, de «Jnane Lihoudi» (verger ou jardin du Juif). Il semblerait qu’en 1963, les juifs d’Akka ont migré en masse vers Israël. 23 23 1 – «A la découverte de notre patrimoine - le Ksar d’Agadir Ouzrou» Patrimoine, Archéologie du bâti Méthode Enquête sur le terrain, questionnement, observation, comparaison, interprétation, recherche Public ciblé Tous publics Partenaires Un archéologue, un guide Les associations d’Akka (cf liste de personnes ressources) Objectifs • Responsabiliser les enfants à la conservation du patrimoine • Développer une éducation pour le patrimoine • Compréhension des contraintes pour le bien de la collectivité Materiel L’enseignant pourra s’aider des cartes jointes pour travailler au préalable sur le site et préparer le circuit découverte avec les élèves Durée 3 séances minimum comprenant la visite sur le site Déroulement La démarche consiste à découvrir, au départ de l’état de conservation actuel d’un monument, l’histoire de l’édifice et son évolution dans le temps. Un travail d’enquête va devoir être réalisé. Enquête sur le terrain, liste des questions incontournables pour une observation fine: Comment est implanté la citadelle? Quelles sont les relations qu’elle entretient avec son environnement immédiat ou plus lointain? Quelle est la fonction actuelle des différents bâtiments la composant? Quelle est la fonction des différents endroits? Comment circule-t-on dans ce lieu? Pourquoi? Quels sont les matériaux utilisés? Le sont-ils encore? Existe-t-il pour un même matériau, des différences de couleurs, de textures, d’états de conservation? Comment les matériaux sont-ils mis en oeuvre? Construit-on encore comme cela aujourd’hui? Quel est l’état général de conservation? Y’a til des fissures, des traces de bâtiments disparus, des endroits retouchés ou transformés? Le relevé des indices se fait par le croquis, le dessin la photographie. 1. Recours aux sources d’informations : archives, photos et autres sources disponibles 2. Mise en relation de différentes informations collectées et interprétation des résultats sous forme de plans légendés. Autres pistes: pour les plus grands à partir de 12 ans, après ce premier travail ils pourront réaliser une maquette en terre ou en carton de la citadelle. FICHE D’ACTIVITÉ Sujet 24 24 2 – «Préservons» Sujet Déroulement Patrimoine, conservation 1. A partir du village d’Agadir Ouzrou qui a déjà fait l’objet d’une visite et d’une étude détaillée. Proposer maintenant aux élèves d’expliquer les causes de la dégradation du site. Méthode Observation, réflexion, compréhension Public ciblé Tous publics FICHE D’ACTIVITÉ Partenaires Un archéologue, des élus Objectifs • Responsabiliser les enfants à la conservation du patrimoine • Développer une éducation pour le patrimoine •Compréhension des contraintes pour le bien de la collectivité Materiel Notes et photos prises los de la visite, feuilles grands formats Durée 2 séances d’environ 2 heures 2. Proposer aux élèves de donner des solutions qui favoriseraient la préservation du site et d’expliquer pourquoi. 3. Les solutions proposées pourront être consignés sous forme de fiches ou de panneaux qui pourront être exposés dans l’école. 25 25 Thème 5 - Pour continuer le travail de mémoire Pour continuer à permettre aux jeunes et moins jeunes de se réapproprier et d’avoir un nouveau regard sur leur lieu de vie, d’en comprendre l’histoire et les transformations actuelles. Voici une autre activité toujours centrée autour de la rencontre et de l’échange entre tous les habitants concernés. 26 26 «Le temps qui passe...» Sujet Archives, photographies Méthode Recherche, analyse, interprétation, prise de notes, expression orale, mise en image Public ciblé FICHE D’ACTIVITÉ Tous publics Partenaires Photographe pour les aspects techniques Objectifs • Redécouvrir ses racines. • Se projeter dans le futur au départ d’une perception actuelle de la société. • Prendre du recul par rapport à ce que l’on vit actuellement. • Eduquer à l’image Materiel Photographies anciennes Feuilles de papier, Coins à photos Appareil photo Durée Six temps différents étalés sur deux mois Déroulement 1. Chaque élève ou adhérent(e) d’une association apporte en classe trois photographies anciennes venant de l’album de famille. Si possible, ces images mettront en scène des membres ou amis de générations différentes: enfant, oncle, grands parents, parents… 2. Analyse des images par chaque élève selon deux axes : le contenu et la qualité technique de l’image. Contenu: description de l’action, disposition des personnes les unes par rapport aux autres (avant et arrière-plan, flou, net, position des mains, des corps, direction des regards, ..), description des individus (habillement, expression, maintien, aspect physique...), description du décor de la photo (paysage, mobilier, objets, fond artificiel...), identification des personnes, contexte de la prise de vue (lieu, occasion, date...). Qualité technique: cadrage, finesse du grain, exposition, support, couleur ou noir et blanc, prise de vue en studio ou en décor naturel. 3. Réalisation du «Mur des célébrités» (affichage des photos) et échanges entres les élèves concernant le contenu. 4. Identification des éléments qui donnent l’air du temps (accessoire, vêtement, décor...) en dresser une liste commune. 5. Interprétation des images: au départ du «Mur 27 27 6. Création d’une mythologie personnelle à travers la conception d’une photo pour la postérité. Chaque élève imagine la mise en scène d’une photo où il se mettra en situation. Le cliché sera pensé en fonction de l’image que l’élève veut projeter de lui. Une attention particulière sera apporter au cadrage, à l’habillement, aux accessoires et au lieu de la prise de vue. 7. Prise de vue des différents protagonistes et réalisation du « Mur des stars de demain » (affichage en classe des résultats). FICHE D’ACTIVITÉ des célébrités», lister de manière collective les messages qu’envoient les photos: projection du statut social, évocation d’un moment de connivence, reflet d’une époque, d’un lieu, d’une activité professionnelle, de loisirs, image d’une société. 28 ANNEXE - FICHE D’ACTIVITÉ – VIDÉO PARTICIPATIVE La vidéo participative est une forme de recherche en action participative qui implique un groupe ou une communauté dans la création de son propre film éducatif, comme une forme «d’éducation par les pairs» dans le but de favoriser les échanges, à la fois entre les personnes et avec d’autres communautés. D’après Lunch «l’idée étant que réaliser une vidéo est facile d’accès et que c’est une formidable manière d’amener des personnes à explorer des enjeux, des problématiques, à faire entendre leurs voix, ou simplement à être créatifs et à raconter leur histoire. C’est un processus qui peut être très constructif, qui peut initier un processus d’analyse et de changement, qui peut permettre à un groupe ou à une communauté d’agir pour résoudre leurs problèmes, de prendre le contrôle de leur destinée, et de communiquer leurs besoins et leurs idées aux décideurs et/ ou à d’autres groupes et communautés.» La vidéo participative poursuit deux objectifs: • Mettre en place un exercice collectif permettant de stimuler les interactions entre des groupes d’individus différents : la vidéo est un prétexte autour duquel on cherche à susciter le dialogue et fédérer les énergies et les réflexions des uns et des autres. L’accent est mis sur le processus d’élaboration de la vidéo, qui prévaut sur le produit vidéo qui en ressortira. De la même façon le message du film, le fond, est privilégié par rapport à la forme, à l’esthétique. • Produire et diffuser un message en provenance directe du terrain : un diagnostic réalisé et mis en forme par les populations locales elles-mêmes ; une tribune d’expression offerte à tous et notamment aux groupes marginalisés ; une initiative pertinente à partager documentée par ses acteurs les plus directs… La communication portée par le film réalisé se veut ainsi localement maitrisée. Dans les deux cas, le travail se déroule de manière «itérative»: au fur et à mesure que le film est tourné et monté, il est régulièrement confronté aux regards des réalisateurs, des acteurs mais aussi des spectateurs, et modifié de façon à en améliorer son contenu, son intelligibilité et son impact. Les générations successives du film intègrent parfois progres- sivement des extraits des réactions lors des projections, ou bien sont agrémentées de nouvelles interviews ou de nouvelles séquences répondant au besoin de précisions ou d‘éclaircissements mis à jour par les participants. Quelques applications possibles sur le terrain 29 => Faire faire par les acteurs locaux un diagnostic de projet => Faire évaluer certaines activités ou filières par les personnes directement concernées (évaluation et suivi collectifs de projets) => Faire émerger depuis la base des propositions d’alternatives viables et adaptées au contexte et aux enjeux locaux => Appuyer des processus de concertation, de négociation; aider à la résolution de conflits => Animer et structurer des processus de réflexion collective (voyages d’étude ou séminaires) => Construire des outils pédagogiques ou de vulgarisation en association avec des représentants du public visé => Construire des supports de documentation scientifique pour capitaliser et valoriser une série de projets, une recherche, une histoire de développement => Faciliter la diffusion des innovations et le partage d’expériences par une démarche de type «paysan à paysan» virtuelle, par là même plus facile à mettre en place sur des échelles d’intervention importantes => Participer à des activités de sensibilisation, de recherche de fonds, de plaidoyer, etc... Le laboratoire de Tata Objectif: Susciter une analyse collective de la mémoire historique du temps récent dans la Province de Tata. Thèmes développés dans la vidéo: • le pouvoir local (0-10min) • la création de l’école dite moderne à Tata (10 :15 – 17 :40 min) • l’histoire de l’activité économique à Tata (17 : 43 – 23 :30 min) 30 LISTE DES PERSONNES RESSOURCES Aitbaha, Brahim - ex président commune Addis Ait Elghachi, Jamâa - Directeur du nouveau lycée de Tata Asmhri ,El Mahfoud - chercheur IRCAM Aznokd, El Hossein - poète ahwache (rais dans l’ahwache) Basgane, Said - instituteur de langue arabe du «collège Akka», Akka (mémoire sur les juifs d’Akka) Belougar, Lâarbi - poète (douar elksabi-Addis) El bounouhi, Aiada - fille de Aicha Messaoud, présidente association Aicha Messaoud El Mahdi Lahbibi, Moulay - Président de la commune urbaine de Tata El Mouloudi, Mohammed - ex directeur de l’école Nakhil Jâafari, Mohamed - association Targant pour le développement et la coopération (Agadir Ouzrou) Kamdaz, Aziza - économe de l’internat du nouveau lycée de Tata (immigrée à Tata en 1980) Mbarka Zanga - personne interviewée sur l’accès des femmes à l’éducation dans les années 60 (Akka Iznkad) Mhamdi, Lahcen - administrateur de la délégation de l’éducation nationale Mhamdi, Mohammed - ex délégué de la culture de la province de Tata. Naitlalaj, Elhanafi - délégué du Ministère de l’éducation nationale Nouhi, Brahim - ex résistant, créateur musée Akka Oubella, Brahim - Enseignant chercheur de la faculté Ibn Zohr (département d’études amazighes) Oubella, Hacham - Ex administrateur de la délégation de l’éducation nationale Oulaich, Abdelkader - chercheur et instituteur de l’histoire/géo du lycée El Manssour Addahbi Oumlouki, Brahim - esponsable diffusion radio/télé de la SNRT Oumsâaoud , Ali - fils de Mbarek Oumsâaoud Tadoummant, Boujmâa - ex maire d’Akka, chef de la division de l’économie et de la coordination de la Province de Tata, vice-président du Conseil Régional de Guelmin - Es-Smara Les associations: • Association de vocation Pour l’éducation Sociale (AVES) Hamid El Mouaddine - Président • Association IGRAN pour le développement agricole service sociale et la recherche scientifique (douar Elksabi, commune d’Adiss) Mohamed Elkaber Ben Baha - Président 31 • Forum des jeunes pour le Développement Adbessamad Watil - Chargé de relations publiques et communication • Abdelkader Oulaich - chercheur et instituteur du lycée El Manssour Addahbid’Akka, qui nous a donné les informations sur les attaques du Front Polisario. • Said Basgane - instituteur de langue arabe du «collège Akka» de Akka qui nous a donné les informations sur la communauté juive d’Akka • Jamâa Ait Elghachi - directeur du ‘nouveau lycée’ de Tata, traducteur des chants traditionnels d’ahwache de Mbarek Oumsâaoud • Brahim Oubella - enseignant chercheur de l’université d’Agadir qui nous a donné les informations sur le derst de Tata • Rachid Elbelghiti - Journaliste, Rédacteur web et animateur de la revue HESPRESS.COM Zayna Berrdouz (President Association Tiznkad pour le développement et la coopération) Akka Iznkad RESSOURCES UTILES • Monographie sur la Province de Tata: http://www.portailsudmaroc.com/articlesmenu/230610-160111-694-3-tata-14-1-x152.pdf • Le patrimoine mondial aux mains des jeunes: kit éducatif à l’usage des enseignants, UNESCO, 1994. Ce kit propose des activités pour les élèves, des fiches d’activités éducatives concernant le patrimoine mondial. http://whc.unesco.org/uploads/activities/documents/activity-54-11.pdf • Rapport Définition du patrimoine culturel, octobre 2010, Ministre de la Culture, http:// www.minculture.gov.ma/fr/images/stories/pdf/D_patrimoine_%20culturel.pdf Réalisé par Layla Aroua, Consultante CISS Graphisme: Linda Ferrero Impression: Etspc Ce livret a été réalisé avec l’aide financière de l’Union Européenne dans le cadre du programme d’accompagnement aux recommandations de l’IER en matière d’archives, d’histoire et de mémoire (IER2) du Conseil National des Droits de l’Homme. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.