BLUE RUIN - Les Cinémas du Grütli

Transcription

BLUE RUIN - Les Cinémas du Grütli
BLUE RUIN
de Jeremy Saulnier
Première
dès le 9 juillet
2014 - n°62
Réalisation Scénario
Image
Musique
Avec
Jeremy Saulnier
Jeremy Saulnier
Jeremy Saulnier
Brooke Blair
Will Blair
Macon Blair
Devin Ratray
Amy Hargreaves
Kevin Kolack
Sur les plages américaines des côtes Est
et Ouest, il est fréquent de croiser des
clochards d’un genre particulier. Ce sont
des hommes, souvent jeunes, blancs et
hirsutes, emmitouflés, été comme hiver,
dans des anoraks en lambeaux. Ils restent
prostrés des heures à parler tout seuls et
ils ont, dans le regard, un flou poignant
qui garantit qu’ils ne reviendront jamais
du cauchemar psychotique où ils ont
échoué.
Dwight, le personnage de Blue Ruin,
est un de ces beach bums. Il se nourrit
dans les poubelles, s’introduit dans des
maisons inoccupées pour se laver et dort
dans une voiture rongée par la rouille
et étrangement criblée de balles. On ne
sait pas encore pourquoi, mais ça ne va
pas tarder. Comme les autres pauvres
types dans sa situation, il attend que la
mort vienne le chercher, à moins qu’un
miracle ne se produise. Et, justement, ce
sont les deux occurrences qui lui tombent
© 2014 Les Cinémas du Grütli
Rue du Général Dufour 16 | 1204 Genève
tél. +41 22 320 78 78 | www.cinemas-du-grutli.ch
blue ruin
USA, France - 2013 - couleur - vost - 90’
Un vagabond solitaire voit sa vie bouleversée lorsqu’il retourne à sa maison d’enfance
pour accomplir une vieille vengeance. Se faisant assassin amateur, il est entraîné dans
un conflit brutal pour protéger sa famille qui lui est étrangère...
dessus en même temps. Le meurtrier
de ses parents va être libéré de prison,
fournissant soudain un but à sa nonexistence. C’est donc le signal du départ
pour Dwight qui quitte ses frusques de
clodo pour assouvir sa vengeance et
mettre un terme à cet exil mental qu’il
pensait définitif. De toute façon, il n’a rien
à perdre, il est intérieurement déjà mort.
Le scénario écrit par Jeremy Saulnier,
chef opérateur de talent (Putty Hill
de Matthew Porterfield) qui réalise ici
son second long métrage, n’a l’air de
rien, rebondissant sur la rengaine de la
vengeance, vieille comme un vigilante
avec Charles Bronson. Sauf que le justicier
du film est le type le plus inoffensif que l’on
puisse imaginer. Chétif au regard tendre,
comme s’il était toujours au bord des
larmes, le formidable Macon Blair incarne
cet antihéros absolu avec des faux airs
d’un Zach Galifianakis, le tragique en plus.
Salle
associée de la
Salle associée de la
Rarement,
la
conjugaison
entre
vulnérabilité et violence aveugle a
été aussi intelligemment construite,
produisant autant d’intensité dans la
drôlerie, presque dans le burlesque, que
dans un registre de pur thriller. (...) Cette
variation sur un thème mille fois exploré
est une petite merveille, précisément
à l’opposé d’une blue ruin, qui, selon le
cinéaste, signifie «débâcle». Mais on avait
déjà compris que ce qui excite Saulnier,
c’est de jouer avec les contraires.
Bruno Icher, Libération
Prix FIPRESCI au festival de Cannes 2013
et sélection dans certains des festivals
les plus prestigieux : Sundance, Toronto,
Rotterdam, Locarno et le Fantastic Fest,
entre autres...