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FORÊT TROPICALE – BOIS TROPICAUX UNE RICHESSE POUR DEMAIN FORÊT TROPICALE Une richesse pour demain Les forêts tropicales abritent une extraordinaire diversité de plantes et d’animaux, mais elles sont aussi une source d’approvisionnement de bois et de multiples autres matières premières précieuses pour l’homme. L’exploitation durable de la forêt concilie ces deux fonctions de la forêt. Du tropique du Cancer au nord au tropique du Capricorne au sud, les forêts tropicales entourent la planète à la manière d’une ceinture verte. A proximité de l’Equateur s‘étendent les forêts pluviales. C’est ici que de superbes orchidées embaument l’air de leurs parfums, que des lianes s‘élancent vers la lumière, là que paresseux, orang-outans et tarsidés s’ébattent dans la canopée, que toucans, perroquets, colibris, paradisiers et papillons volent de branche en branche, tous parés de robes multicolores. Il n‘existe nulle part ailleurs dans le monde une aussi grande diversité d’espèces végétales et animales. Nulle part ailleurs non plus, le laboratoire de la nature n‘a créé autant d’êtres étranges. Au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’Equateur vers le nord ou vers le sud apparaissent des zones où alternent saisons humides et saisons sèches. C’est dans ces régions que se situent les forêts tropicales humides et les forêts tropicales sèches. Certes, leur flore et leur faune sont moins spectaculaires, mais non moins irremplaçables. A titre d’exemple, l’habitat où vit le votsotsa (Hypogeomys antimena) – une espèce endémique de Madagascar – a tout au plus 40 km2 de surface. Quant aux côtes et aux rives des grands fleuves, elles sont peuplées de forêts de mangroves. Relativement pauvres en espèces, ces milieux constituent toutefois – à la manière des récifs coralliens – d’importants lieux de ponte et de croissance pour les poissons, les crevettes, les crabes et autres animaux marins. Pendant leur développement, ils trouvent ici un bon refuge dans l’entrelacs des racines de palétuviers, ainsi que la nourriture nécessaire dans les nutriments que la forêt livre au flux montant. PRISMA/Images Monika Dossenbach, WWF-Canon/André Bärtschi, WWF-Canon/Anthony B. Rath, WWF-Canon/Edward Parker Les forêts tropicales hier et aujourd’hui tropique du Cancer tropique du Capricorne extension primitive (env. 7000 ans avant JC) extension actuelle 2 ©UNEP/WCMC 3 Hans D. Dossenbach 4 WWF-Canon/Luc Deslarzes WWF-Canon/Roger Leguen La mangrove Elle se rencontre en Afrique, en Amérique latine, dans les zones insulaires de l’Inde occidentale, en Asie du Sud-Est et en Australie. La plus grande étendue encore intacte se trouve dans le bassin de l’Amazone. Dans les forêts pluviales, les écarts de température entre le jour et la nuit, de même que pendant l’année, sont minimes (quelques degrés). La température moyenne annuelle y est de 25° C environ (en plaine). Dans cet écosystème, les phases de la vie végétale (floraison, fructification, chute des feuilles) sont tellement variables, d'une espèce à l'autre, que la forêt nous apparaît toujours verte. L’atmosphère chaude et humide, l’absence de vent, favorisent le développement luxuriant de la végétation. Les arbres atteignent des dimensions énormes (20 à 60 m de hauteur). Les couronnes qui se touchent forment une voûte feuillue continue, sous laquelle règne une atmosphère de clairobscur. Les plantes avides de lumière doivent donc avoir une croissance rapide et monter vers la lumière, ce qui explique pourquoi les lianes et les épiphytes sont si fréquents dans ce milieu. Seules des plantes qui affectionnent l‘ombre (mousses, fougères ou champignons) arrivent à se développer au sol. Aucun écosystème de la planète n’est peuplé d‘autant d’espèces que la forêt tropicale pluviale. Bien que ce type de forêt ne couvre que 6% des terres émergées du globe, on estime qu‘il abrite 50 à 80% des espèces du monde vivant. Dans les régions tropicales plus sèches, on rencontre de la forêt sèche – verte pendant la saison des pluies. Ce type de boisement se rencontre surtout dans le sud et l‘est de Afrique, et sur l’île de Madagascar. Il est constitué de buissons et d’arbres, ces derniers pouvant atteindre 8 à 20 mètres de hauteur. Il s’agit souvent d'acacias ou d'arbres à feuilles coriaces. A Madagascar, ce sont des forêts typiques d’épineux. Pendant la saison sèche, qui dure 5 à 8 mois, la plupart des arbres de ces forêts perdent leurs feuilles. Les forêts tropicales sèches sont aussi des habitats uniques pour des espèces animales et végétales endémiques – c’est-àdire qui vivent exclusivement dans une région précise du monde. C’est le cas de toute une famille de plantes qui n'existe qu‘au sud de Madagascar. Les mangroves poussent dans les zones littorales et fluviales soumisent aux marées. Leur extension peut être énorme. Les mangroves les plus luxuriantes couvrent les anses peu profondes de Sumatra et de Bornéo. Ces forêts varient en fonction de la profondeur. Plus on se rapproche de la terre ferme, plus les arbres sont massifs, mesurant jusqu’à 30 mètres de hauteur. Les arbres des mangroves sont des champions de la survie: ils appartiennent aux rares végétaux capables de s‘adapter aux variations extrêmes de la teneur en sel de Savane arborée ou forêt de mousson vers une augmentation de la période sèche La forêt tropicale humide La forêt humide se situe au nord et au sud de la forêt pluviale. Ce type de forêt – verte pendant la saison des pluies – se rencontre encore sur de grandes étendues en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. Il se caractérise par sa saison sèche (2 à 5 mois par an) pendant laquelle les arbres, du moins une partie d’entre eux, perdent leurs feuilles. Les forêts humides présentent une structure moins étagée que les forêts pluviales mais possèdent un sous-bois plus ou moins dense pouvant atteindre une hauteur de 4 mètres. Sous le nom de forêts-galeries, elles bordent aussi les cours d’eau et les lacs. WWF/Martin Gerber La forêt tropicale sèche WWF-Canon/Edward Parker La forêt pluviale La forêt tropicale de montagne Entre 800 à 1500 mètres d’altitude existent des forêts de montagne tropicales et subtropicales, notamment dans les Andes, sur les hauts plateaux de l’Est africain et sur les contreforts avancés du sud de l’Himalaya. Ces forêts jouent le rôle de châteaux d’eau pour les vallées sous-jacentes (souvent très peuplées) et protègent efficacement les sols de l’érosion. leur milieu. Comme le sol où ils poussent est souvent instable, ils développent des racines échasses arquées, qui leur permettent de se fixer. Ils compensent l’absence d’oxygène du substrat par des racines à pneumatophores, qui émergent de la vase. Les forêts de mangroves sont relativement pauvres en espèces. Elles forment par contre un système aux fonctions très variées: beaucoup d’animaux aquatiques trouvent refuge dans l’enchevêtrement des racines; les mangroves protègent les côtes de l’érosion, des inondations, des tempêtes et des marées. Limite supérieure des arbres vers 3000 – 3500 m La forêt pluviale de montagne Forêt tropicale de montagne dès 800 – 1500 m Forêt tropicale de plaine jusqu’à 800 m La forêt tropicale sèche La forêt tropicale humide La forêt pluviale La mangrove vers une diminution des précipitations 5 PRISMA/Minden WWF-Canon/Nigel Dickinson Diminution de la surface de la forêt sous les tropiques La pression de l’exploitation Les forêts tropicales furent de tous temps exploitées par l’homme, surtout sous la forme du nomadisme traditionnelle des cultures itinérantes: la communauté humaine qui vivait au coeur de la forêt défrichait une certaine étendue, la cultivait pendant quelques années, puis se déplaçait ailleurs et recommençait. Cette intervention humaine restait pour la forêt un épisode dont elle se remettait rapidement, sans séquelles durables. Aujourd’hui, la pauvreté, l’absence de propriétés à acquérir, les injustices sociales et économiques amènent un nombre croissant de personnes à installer des cultures permanentes dans les forêts tropicales pour assurer leur subsistance. Résultat: la multiplication des déboisements, l‘érosion des maigres sols tropicaux et encore plus de misère. Cette forme d’exploitation agricole inadaptée est – parmi bien d’autres – un des facteurs qui menace la forêt tropicale. Les autres causes de sa destruction sont: • Une sylviculture non durable: Selon les estimations de la Banque mondiale, un cinquième de la disparition de la forêt tropicale lui est imputable. Mais l’économie du bois joue un rôle encore plus important dans cette disparition: l’aménage- ment de routes à travers la forêt vierge prépare le terrain au défrichage par le feu, pratiqué par des agriculteurs privés de terre. Plus de 70% des étendues de forêt tropicale défrichées par le feu avaient été préalablement dotées d’un réseau de routes par l’industrie du bois. • La conversion à d’autres productions: A court terme, d'autres activités que l'exploitation écologique de la forêt tropicale peuvent rapporter beaucoup plus. C’est ainsi qu‘en Indonésie, on a remplacé la forêt tropicale par d’immenses plantations d’huile de palme – des monocultures qui portent atteinte à l’équilibre écologique des régions touchées et qui ne peuvent en aucun cas prétendre remplir les fonctions d’une forêt naturelle, avec toute sa diversité. En Inde, les fragiles mangroves sont rasées et remplacées par d‘immenses élevages de crevettes. Les spécialistes estiment que 40% de la destruction de la forêt tropicale est due à ces conversions. • Les incendies de forêt: Il est fréquent que des investisseurs peu scrupuleux, pressés d'utiliser des surfaces boisées pour des activités plus immédiatement lucratives, mettent sans hésiter le feu à la forêt. Ces incendies volontaires et illé- gaux échappent souvent au contrôle des incendiaires et conduisent à l‘anéantissement de gigantesques étendues de forêt. • Les besoins en énergie: Les forêts tropicales fournissent du bois de feu et du charbon de bois pour les besoins locaux et ceux des villes. • Les grands projets industriels: Ce sont les constructions de barrages hydroélectriques ou l’exploitation minière (charbon, or, minerais divers) qui conduisent à des destructions massives dans la forêt tropicale. Les produits de la forêt tropicale Outre le bois, les forêts produisent une vaste palette de produits importants pour les populations locales et les échanges commerciaux: latex, camphre, résines, tanins, huiles essentielles, colorants, fibres végétales, fruits, épices, plantes médicinales, miel, gibier et poissons. Tous ces produits, sans exception, sont renouvelables. Les hommes s‘approvisionnent dans la forêt depuis la préhistoire. Si l'exploitation ne dépasse pas la production, ces ressources pourront encore servir à de nombreuses générations. Les conséquences effrayantes du pillage 3000Mio. mio.ha ha 3000 La destruction des forêts tropicales a de graves conséquences écologiques et économiques. Le déboisement est responsable d’un tiers des émissions de CO2 anthropogènes et nuit ainsi considérablement au climat. De plus, la disparition des forêts peut avoir des effets climatiques locaux: modification de la formation des nuages, des précipitations, du cycle régional de l’eau et des températures au sol. A grande échelle, les conséquences sont: l’érosion, l’envasement des cours d‘eau, les inondations et la sécheresse. Dans la plupart des zones de forêt tropicale défrichées pour l’exploitation agricole, les sols perdent leur fertilité en quelques années et la mince pellicule d’humus ne tarde pas à être balayée par le vent ou lessivée par les pluies. Un cercle vicieux s’installe: on déboise toujours plus vite et toujours de nouvelles surfaces de forêt – avec toutes les conséquences écologiques imprévisibles qui suivent. Beaucoup d’espèces de plantes et d’animaux ne peuvent vivre que dans des forêts tropicales de type très précis. La destruction de leur habitat entraîne leur disparition totale – et définitive – de notre planète. 2500Mio. mio.ha ha 2500 2000Mio. mio.ha ha 2000 1500 1500Mio. mio.ha ha Asie/Océanie Amérique Afrique 1000Mio. mio.ha ha 1000 500Mio. mio.ha ha 500 0 6 7000 Chr. JC 7000 ansv.avant 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 7 Bois tropicaux les plus utilisés en Suisse Emplois Meubles Bois tropicaux** Sapelli Acajou véritable Teck et espèces parentes LE BOIS TROPICAL DE LA COUPE À BLANC À L’EXPLOITATION DURABLE Acajou, iroko, bankirai, ébène, teck … – autant de noms évoquant des pays lointains et fleurant la noblesse et l’exotisme. La diversité des bois tropicaux n’a pas grand-chose à envier à la richesse spécifique des forêts tropicales. Le bois est aussi la matière première la plus connue des forêts tropicales. Le bois d’œuvre, de grande valeur, croît surtout dans les forêts pluviales et humides. Il s’agit de bois qui n’est pas utilisé comme bois de feu mais employé pour la construction: aménagements intérieurs, meubles et nombreux autres produits. Dans les forêts sèches, par contre, on exploite presque uniquement le bois destiné à produire de l‘énergie. La part de bois d‘œuvre représente en moyenne 18% de celle du bois abattu pour produire de l’énergie. Exportation de bois tropical WWF-Canon/Juan Pratiginestos L’exportation des bois tropicaux 25 000 Mio. $ 25000 mio. US $ US Asie/Océanie Amérique 20 000 Mio. $ 20000 mio. US $ US Afrique 15 000 Mio. $ 15000 mio. US $ US 10 000 Mio. $ 10000 mio. US $ US 55000 000 Mio. $ mio. US $ US 0 1980 8 1990 1996 Les trois quarts des bois d’oeuvre sont utilisés sur place dans les pays tropicaux producteurs. Il existe toutefois des dissemblances importantes d‘un continent à l‘autre. C’est ainsi que les pays asiatiques exportent 40% du bois d’oeuvre, l’Afrique 18%, l’Amérique centrale et du Sud 9%. Si les forêts tropicales représentent plus de la moitié de la surperficie mondiale de forêt, moins d’un cinquième de la totalité du bois d’oeuvre utilisé dans le monde provient des forêts tropicales. Jusque dans les années soixante, on exportait essentiellement les troncs (les grumes). Depuis lors, l’exportation concerne aussi les planches, le contreplaqué, le bois de plaquage ou les meubles, de plus en plus produits dans les pays tropicaux. C’est une évolution positive qui crée des emplois et attire les investissements dans les pays producteurs du Sud. Les principaux consommateurs de bois tropicaux sont le Japon et d'autres pays asiatiques qui ne possèdent pas euxmêmes de forêts tropicales, ou qui ne veulent plus piller ce qu’il leur en reste. Environ 7% des exportations vont vers les Etats-Unis et le Canada et près de 11% vers l’Union Européenne. En Suisse, les bois tropicaux importés et transformés chez nous représentent moins de 1% de l'ensemble du bois importé par la Confédération. Les chiffres sont pourtant au rouge: les produits finis (en bois tropical) importés par la Suisse ne sont pas pris en compte dans les statistiques d'importation du bois, mais figurent seulement dans celles des articles importés des pays producteurs de ces articles. Une table de jardin en teck javanais apparaît ainsi comme produit italien et les contreplaqués de bois africains comme produits fabriqués en France. Le bois tropical à la mode? Quantitativement, le bois tropical joue aujourd’hui un rôle plutôt modeste en Suisse. Les importations ont fortement baissé depuis les années 70. Cela s’explique, d’une part, par la disparition des meubles lourds en bois foncé, d’autre part par le travail intensif d’information des organisations écologiques, qui ont formé l’esprit critique des consommateurs vis-àvis des bois tropicaux. Malgré cela, on continue à trouver en Suisse une multitude de produits en bois tropicaux – souvent même dans des domaines surprenants. Considérés comme particulièrement nobles, l’acajou, le teck, l’ébène et d‘autres essences servent à la confection de mobiliers ou d’aménagements intérieurs de luxe. Les bois tropicaux durs, qui résistent aux intempéries, servent à la fabrication de meubles de jardin ou à d‘autres usages de plein air. En outre, du bois tropical entre dans la composition de bois de bas de gamme (comme les contreplaqués) et constitue les parties internes invisibles de nombreuses portes. Actuellement, dans le domaine de l’habitation, la tendance est plutôt à l’abandon du design à base d'acier chromé et de bois clair. On tend maintenant vers des bois plus foncés, plus chauds pour les parquets, les escaliers et les cuisines … et donc vers une reprise croissante de l’utilisation de bois tropicaux. Wengé Rotang Bambous Dos de meubles fonds de tiroirs Bois de plaquage pour portes, meubles, etc. Contreplaqué Bois de menuiserie Parquets Cadres de fenêtres portes de maisons Meubles de jardins Bancs publics Manches de couverts Boîtes à cigares Jouets Bricolage, maquettes Aménagements intérieurs de bateaux Instruments de musique Okoumé, limba Okoumé Ramin Meranti Wengé Okoumé Ayous Okoumé Ayous Iroko Limba Bambous Divers Sipo d’acajou Teck Iroko Bois de rose Okoumé Okoumé, abachi, limba Hévéa Balsa Teck Iroko (tambours) Sapelli (guitares) Okumé (Gitarren) *La provenance de plantations n’est pas une garantie d’exploitation respectueuse de l’environnement! ** Les bois tropicaux sont difficiles à identifier pour des non initiés. Voilà trois indices pour vous aider: 1. Cernes annuels peu visibles 2. Absence de noeuds 3. Couleur foncée (valable pour une partie seulement des bois tropicaux!) Principales provenances Afrique de l’ouest et centrale Jadis: Amérique du Sud. Aujourd’hui: n’est plus livrable parce que très menacé et protégé Surtout de plantations* dans différentes régions Afrique de l‘Ouest Sauvage ou de plantations* dans différentes régions Sauvage ou de plantations* en Chine Gabon, sud du Cameroun, Congo (okoumé), Afrique de l‘Ouest (limba) Gabon, sud du Cameroun, Congo Asie du sud-est, surtout Malaisie Philippines, Indonésie (meranti rouge) Cambodge, Laos, Vietnam, Thaïlande (meranti blanc) Afrique de l‘ouest Gabon, sud du Cameroun, Congo Afrique de l‘ouest Gabon, sud du Cameroun Afrique de l’Ouest Afrique de l‘Ouest Afrique de l‘Ouest Sauvage ou de plantations* en Chine Toutes régions tropicales Côte d’Ivoire, Gahna Choix de bois non tropicaux Chêne, hêtre, etc. Chêne, hêtre, etc. Surtout de plantations* dans différentes régions Afrique de l‘ouest Sud-est du Brésil, très menacé Gabon, sud du Cameroun, Congo Afrique Robinier, châtaignier, frêne, chêne, pin sylvestre, mélèze Chêne, robinier Chêne, charme, érable Hêtre, peuplier, bouleau Hêtre, érable, frêne, tilleul, épicéa, sapin blanc, etc. Idem Aucun Chêne, érable, merisier Toutes régions tropicales Surtout de plantations* à Costa Rica Surtout de plantations* dans différentes régions Afrique de l‘Ouest Afrique de l’Ouest et centrale Gabon, sud du Cameroun, Congo Orme, pommier, autres fruitiers, etc. Aucun Saule Chêne (meubles) hêtre, chêne, érable, frêne (parquets) Hêtre, bouleau, peuplier Hêtre Bouleau, peuplier Hêtre, merisier, marronier, chêne, tilleul, aulne Aucun Hêtre Bouleau, peuplier Hêtre, épicea, sapin blanc Bouleau, peuplier Hêtre, chêne, érable, frêne Hêtre, chêne, érable, frêne Hêtre, chêne, érable, frêne Hêtre, chêne, érable, frêne Chêne, hêtre, etc. Aucun Aucun Aucun WWF: à propos de 3 affirmations relatives au bois tropical «Le bois tropical provenant de plantations est tout à fait acceptable!» Non! Déclarer qu’un bois provient d’une plantation n’est pas une garantie pour une exploitation respectueuse de l’environnement. Il est fréquent que des surfaces de forêt vierge soient rasées pour y installer des plantations. Le mot plantation ne donne aucune indication, par exemple, sur l’emploi éventuel de produits chimiques par l’industrie du bois et sur la prise en compte des droits des populations locales concernées. «Les pays du Sud dépendent des recettes de l’exportation de leur bois tropical» C’est vrai. Mais il est essentiel que les populations locales soient les premières à profiter du commerce du bois. Il est fréquent que les grandes multinationales exploitent le bois dans les pays tropicaux en amenant avec elles leur personnel et leurs machines. Ils ne créent pas d’emplois durables pour la population indigène et l’Etat profite seulement à court terme de ses taxes. Ce type d’exploitation grignotte la substance même d’un pays. «Le fabricant de meubles garantit que le bois employé provient d’une forêt bien gérée et contrôlée par l’Etat» «Contrôlé par l’Etat» ne signifie absolument pas qu’il s’agit d’une exploitation durable. La barre des critères est généralement placée très bas et les contrôles insuffisants. Il est même souvent possible d’acheter sans problème des certificats officiels des Etats exportateurs. Le label FSC garantit que le bois acheté provient d’une exploitation forestière respectueuse des impératifs sociaux et écologiques. 9 Le papier FSC de bois tropicaux ou le papier recyclé? WWF/Sabine Vielmo Bois tropicaux: une identification pas toujours facile On reconnaît les bois tropicaux à l’absence de noeuds et à l’absence de cernes annuels. De plus, la couleur de beaucoup de bois tropicaux est plus foncée que celle des essences des zones tempérées. Mais il existe aussi des bois tropicaux que seuls les spécialistes parviennent à distinguer de nos bois indigènes: ainsi le limba, très répandu, ressemble souvent à s’y méprendre au bouleau ou au peuplier. Par ailleurs, le bois tropical n'est souvent pas visible. De nombreux contreplaqués comportent des strates internes collées faites de bois tropicaux. Les bois tropicaux se rencontrent aussi dans les planches utilisés en ébénisterie: celles-ci sont souvent formées d’une partie interne massive en liteaux de bois collés recouverte sur les deux faces de bois de placage, renforcé avec de l’okoumé. Les dos, les étagères, les fonds de tiroirs des meubles en bois massifs peuvent être en bois tropicaux, de même que les cadres de portes ou la bordure des portes coupe-feu. 10 Les plantations – une solution? Les plantations ne ressemblent en rien aux forêts primaires: ce sont des monocultures. Certes, elles produisent rapidement de la matière première qui se renouvelle, mais elles ne peuvent en aucune manière servir d’habitat pour des espèces animales et végétales rares. Les plantations constituent une alternative utile lorsque leur gestion est liée à des directives strictes et à un contrôle régulier (par une institution indépendante) que ces directives sont respectées, et qu’elles contribuent à la diminution du pillage des forêts primaires. La culture du bois de balsa au Costa Rica en est un bon exemple. A côté des balsas poussent des cocotiers, des cacaotiers et quelques géants de la forêt vierge. Ici, les sols épuisés par la culture du cacao sont maintenant revalorisés. La solution du boycottage? L‘anéantissement des forêts tropicales se poursuivant, beaucoup de gens ne tarderont pas à renoncer au bois tropical. Les appels au boycott des années 80 n’ont toutefois pas réussi à stopper le pillage des forêts: l’homme continue à raser sans scrupule les forêts tropicales. Une grande partie de ce déboisement a lieu dans l’illégalité. Une exploitation contrôlée et écologique des forêts tropicales serait non seulement possible, mais créerait des emplois et des revenus bienvenus dans beaucoup de régions du Sud. Ce serait aussi une incitation pour les pays producteurs à se convertir à une économie forestière durable et respectueuse de la forêt. La solution d’avenir ne peut se fonder sur le boycott, mais sur une exploitation garantissant le respect des impératifs sociaux et écologiques. Alors, un beau meuble, un parquet haut de gamme ou un plateau de bar de maison pourront être fabriqués en bois tropicaux. Toutes les utilisations fonctionnelles et intelligentes, mettant en oeuvre leurs avantages techniques et esthétiques, pourront ainsi contribuer à préserver les forêts. FSC – l’alternative! FSC-SECR-0022 FSC Trademark © 1996 Forest Stewardship Council A.C. Ce signe distingue le bois provenant de forêts gérées selon des critères écologiques et sociaux très précis. FSC est l'abréviation de «Forest Stewardship Council», ou Conseil de gestion des forêts. L’objectif du FSC est d’assurer la percée sur le marché d‘un mode d‘exploitation durable de la forêt. Le FSC définit ainsi des règles applicables sur l’ensemble du globe pour l’exploitation douce des forêts en vue de préserver leurs ressources. Ce conseil international est constitué d’organisations de protection de l’environnement, de représentants des populations indigènes vivant dans des forêts primaires, d’entreprises forestières et de l’industrie du bois. Le WWF a beaucoup contribué à la naissance du conseil. Le label FSC est applicable à toutes les forêts du globe – aussi aux forêts non tropicales – par ex. aux forêts de Suisse. Il s'applique à une exploitation forestière proche de la nature et soumise à un contrôle permanent – à une politique forestière qui sera, à la longue, profitable aux populations indigènes, aux producteurs, aux consommateurs et à la nature. WWF Wood Group: Des entreprises s’engagent en faveur du FSC WWF WOOD GROUP PROMOTING FSC Le WWF Wood Group (Suisse) est un groupement d’entreprises innovatrices, responsables, qui prennent l’engagement de déclarer l‘espèce et l‘origine des bois et des produits en bois – de reconnaître le label FSC et de commercialiser le bois et les produits en bois qui le portent. Les entreprises du WWF Wood Group s’efforcent d’accroître l’offre de produits FSC sur le marché. Vous pouvez trouver une liste des membres du WWF Wood Group et un aperçu des produits en bois certifiés FSC sur internet: www.wwfwoodgroup.ch Le papier utilisé en Suisse ne contient pratiquement pas de bois tropicaux, mais surtout des bois de Scandinavie et d’Amérique du Nord. L’industrie se tourne toutefois de plus en plus vers les bois tropicaux pour couvrir les besoins gargantuesque actuels, notamment en faisant pousser des arbres à croissance rapide dans des plantations. Dans ce cas, au lieu du boycott, le WWF recommande ici aussi le label FSC valable dans le monde entier – en complément de mesures politiques et de protection de la nature. A l’avenir, nos besoins en papier devraient être principalement couverts par du bois FSC européen. Le FSC ne rend pas le papier recyclé inutile, bien au contraire. Pour couvrir durablement les besoins, il faudra encore davantage de papier recyclé. En plus, l’extraction des fibres du vieux papier pèse nettement moins sur l’environnement que celle des fibres du bois. Comme les fibres de papier deviennent inutilisables après quatre à six recyclages, il faut toujours rajouter des fibres fraîches. A l’avenir, on aura donc: autant de recyclages que possible et un complément de fibres fraîches de bois FSC. Le papier de ce journal est un bon exemple: 75% de fibres recyclées et 25% de fibres de bois certifié FSC. Certificat SGS-CoC-0474 11 WWF/Sabine Vielmo, Couverture: PRISMA/Minden Réalisé avec l’appui de: Peut-on faire une exception et utiliser du bois tropical? Cinq conseils: Le WWF a pour objectif de stopper la dégradation de l'environnement et de construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature: • en protégeant la biodiversité du globe • en promouvant une utilisation durable des ressources naturelles renouvelables • en réduisant la pollution et en encourageant la consommation durable Membre actif du réseau mondial du WWF, le WWF Suisse s'investit pour un développement durable et encourage les êtres humains à s'y associer. www.miosphere.ch Precious Woods (Switzerland) Ltd Autres informations: www.fsc-deutschland.de www.fsc-holz.ch www.fsc-produkte.ch www.wwfwoodgroup.ch 25% minimum Certified by SGS SGS-CoC-0474 FSC Trademark © 1996 Forest Stewardship Council A.C. 25% des fibres de ce papier Context certifié FSC proviennent de forêts gérées dans le respects de la nature et de critères sociaux stricts, et soumises à un contrôle indépendant. Les 75% restants proviennent de fibres recyclées. WWF Schweiz Hohlstrasse 110, C.p. 8010 Zürich Tél. +41 1 297 21 21 Fax +41 1 297 21 00 E-mail: [email protected] www.wwf.ch © 1986, WWF – World Wide Fund for Nature ® WWF Registered Trademark owner • © WWF Suisse octobre 2002 • D+R 531/02 • Réclamez du bois FSC dans les magasins de meubles et d’objets en bois. Les produits en bois durable certifiés FSC peuvent être recommandés pour des emplois qui répondent pratiquement à tous les avantages esthétiques et techniques des bois tropicaux. • Choisissez des produits en bois dont l’origine et l’essence sont clairement déclarées. Attention: les pays de fabrication et les pays d’origine des bois ne sont souvent pas les mêmes. Préférez les produits fabriqués dans le pays d’origine du bois. • Demandez aussi de quels bois sont faits: les dos de meubles, les tiroirs, les étagères (surface et intérieur des planches!) • Veillez à ce que les transports aient été courts et la fabrication écophile. • Les certificats délivrés par les Etats ou les firmes ne sont dignes de confiance qu’accompagnés du label FSC.