tropenwald_F_ROP

Transcription

tropenwald_F_ROP
FORÊT TROPICALE –
BOIS TROPICAUX
UNE RICHESSE POUR DEMAIN
FORÊT TROPICALE
Une richesse pour demain
Les forêts tropicales abritent une extraordinaire diversité de plantes et d’animaux, mais elles sont aussi une source
d’approvisionnement de bois et de multiples autres matières premières précieuses pour l’homme. L’exploitation
durable de la forêt concilie ces deux
fonctions de la forêt.
Du tropique du Cancer au nord au tropique du Capricorne au sud, les forêts tropicales entourent la planète à la manière
d’une ceinture verte. A proximité de
l’Equateur s‘étendent les forêts pluviales.
C’est ici que de superbes orchidées
embaument l’air de leurs parfums, que
des lianes s‘élancent vers la lumière, là
que paresseux, orang-outans et tarsidés
s’ébattent dans la canopée, que toucans,
perroquets, colibris, paradisiers et papillons volent de branche en branche, tous
parés de robes multicolores. Il n‘existe
nulle part ailleurs dans le monde une aussi grande diversité d’espèces végétales et
animales. Nulle part ailleurs non plus, le
laboratoire de la nature n‘a créé autant
d’êtres étranges.
Au fur et à mesure que l’on s’éloigne de
l’Equateur vers le nord ou vers le sud
apparaissent des zones où alternent saisons humides et saisons sèches. C’est
dans ces régions que se situent les forêts
tropicales humides et les forêts tropicales
sèches. Certes, leur flore et leur faune sont
moins spectaculaires, mais non moins
irremplaçables. A titre d’exemple, l’habitat où vit le votsotsa (Hypogeomys antimena) – une espèce endémique de Madagascar – a tout au plus 40 km2 de surface.
Quant aux côtes et aux rives des grands
fleuves, elles sont peuplées de forêts de
mangroves. Relativement pauvres en
espèces, ces milieux constituent toutefois
– à la manière des récifs coralliens – d’importants lieux de ponte et de croissance
pour les poissons, les crevettes, les crabes et autres animaux marins. Pendant
leur développement, ils trouvent ici un bon
refuge dans l’entrelacs des racines de
palétuviers, ainsi que la nourriture nécessaire dans les nutriments que la forêt
livre au flux montant.
PRISMA/Images
Monika Dossenbach, WWF-Canon/André Bärtschi, WWF-Canon/Anthony B. Rath, WWF-Canon/Edward Parker
Les forêts tropicales hier et aujourd’hui
tropique du Cancer
tropique du Capricorne
extension primitive (env. 7000 ans avant JC)
extension actuelle
2
©UNEP/WCMC
3
Hans D. Dossenbach
4
WWF-Canon/Luc Deslarzes
WWF-Canon/Roger Leguen
La mangrove
Elle se rencontre en Afrique, en Amérique
latine, dans les zones insulaires de l’Inde
occidentale, en Asie du Sud-Est et en Australie. La plus grande étendue encore intacte se trouve dans le bassin de l’Amazone.
Dans les forêts pluviales, les écarts de
température entre le jour et la nuit, de même
que pendant l’année, sont minimes (quelques degrés).
La température moyenne annuelle y est de
25° C environ (en plaine). Dans cet écosystème, les phases de la vie végétale (floraison, fructification, chute des feuilles) sont
tellement variables, d'une espèce à l'autre,
que la forêt nous apparaît toujours verte.
L’atmosphère chaude et humide, l’absence de vent, favorisent le développement
luxuriant de la végétation. Les arbres atteignent des dimensions énormes (20 à 60 m
de hauteur). Les couronnes qui se touchent
forment une voûte feuillue continue, sous
laquelle règne une atmosphère de clairobscur. Les plantes avides de lumière doivent donc avoir une croissance rapide et
monter vers la lumière, ce qui explique
pourquoi les lianes et les épiphytes sont si
fréquents dans ce milieu. Seules des plantes qui affectionnent l‘ombre (mousses,
fougères ou champignons) arrivent à se
développer au sol.
Aucun écosystème de la planète n’est peuplé d‘autant d’espèces que la forêt tropicale pluviale. Bien que ce type de forêt ne
couvre que 6% des terres émergées du
globe, on estime qu‘il abrite 50 à 80% des
espèces du monde vivant.
Dans les régions tropicales plus sèches,
on rencontre de la forêt sèche – verte pendant la saison des pluies. Ce type de boisement se rencontre surtout dans le sud
et l‘est de Afrique, et sur l’île de Madagascar. Il est constitué de buissons et
d’arbres, ces derniers pouvant atteindre
8 à 20 mètres de hauteur. Il s’agit souvent
d'acacias ou d'arbres à feuilles coriaces.
A Madagascar, ce sont des forêts typiques d’épineux. Pendant la saison sèche,
qui dure 5 à 8 mois, la plupart des arbres
de ces forêts perdent leurs feuilles. Les
forêts tropicales sèches sont aussi des
habitats uniques pour des espèces animales et végétales endémiques – c’est-àdire qui vivent exclusivement dans une
région précise du monde. C’est le cas de
toute une famille de plantes qui n'existe
qu‘au sud de Madagascar.
Les mangroves poussent dans les zones
littorales et fluviales soumisent aux
marées. Leur extension peut être énorme.
Les mangroves les plus luxuriantes couvrent les anses peu profondes de Sumatra et de Bornéo.
Ces forêts varient en fonction de la profondeur. Plus on se rapproche de la terre
ferme, plus les arbres sont massifs, mesurant jusqu’à 30 mètres de hauteur. Les
arbres des mangroves sont des champions de la survie: ils appartiennent aux
rares végétaux capables de s‘adapter aux
variations extrêmes de la teneur en sel de
Savane arborée ou forêt de mousson
vers une augmentation de la période sèche
La forêt tropicale humide
La forêt humide se situe au nord et au sud
de la forêt pluviale. Ce type de forêt – verte pendant la saison des pluies – se rencontre encore sur de grandes étendues
en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie
du Sud-Est. Il se caractérise par sa saison sèche (2 à 5 mois par an) pendant
laquelle les arbres, du moins une partie
d’entre eux, perdent leurs feuilles. Les
forêts humides présentent une structure
moins étagée que les forêts pluviales mais
possèdent un sous-bois plus ou moins
dense pouvant atteindre une hauteur de
4 mètres. Sous le nom de forêts-galeries,
elles bordent aussi les cours d’eau et les
lacs.
WWF/Martin Gerber
La forêt tropicale sèche
WWF-Canon/Edward Parker
La forêt pluviale
La forêt tropicale de
montagne
Entre 800 à 1500 mètres d’altitude existent
des forêts de montagne tropicales et subtropicales, notamment dans les Andes, sur
les hauts plateaux de l’Est africain et sur
les contreforts avancés du sud de l’Himalaya. Ces forêts jouent le rôle de châteaux
d’eau pour les vallées sous-jacentes (souvent très peuplées) et protègent efficacement les sols de l’érosion.
leur milieu. Comme le sol où ils poussent
est souvent instable, ils développent des
racines échasses arquées, qui leur permettent de se fixer. Ils compensent l’absence d’oxygène du substrat par des racines à pneumatophores, qui émergent de
la vase. Les forêts de mangroves sont
relativement pauvres en espèces. Elles
forment par contre un système aux fonctions très variées: beaucoup d’animaux
aquatiques trouvent refuge dans l’enchevêtrement des racines; les mangroves
protègent les côtes de l’érosion, des inondations, des tempêtes et des marées.
Limite supérieure des arbres vers 3000 – 3500 m
La forêt pluviale de montagne
Forêt tropicale de montagne dès 800 – 1500 m
Forêt tropicale de plaine jusqu’à 800 m
La forêt tropicale sèche
La forêt tropicale humide
La forêt pluviale
La mangrove
vers une diminution des précipitations
5
PRISMA/Minden
WWF-Canon/Nigel Dickinson
Diminution de la surface de la forêt sous les tropiques
La pression de l’exploitation
Les forêts tropicales furent de tous temps
exploitées par l’homme, surtout sous la
forme du nomadisme traditionnelle des
cultures itinérantes: la communauté
humaine qui vivait au coeur de la forêt défrichait une certaine étendue, la cultivait
pendant quelques années, puis se
déplaçait ailleurs et recommençait. Cette
intervention humaine restait pour la forêt
un épisode dont elle se remettait rapidement, sans séquelles durables. Aujourd’hui, la pauvreté, l’absence de propriétés
à acquérir, les injustices sociales et économiques amènent un nombre croissant
de personnes à installer des cultures permanentes dans les forêts tropicales pour
assurer leur subsistance. Résultat: la multiplication des déboisements, l‘érosion des
maigres sols tropicaux et encore plus de
misère. Cette forme d’exploitation agricole inadaptée est – parmi bien d’autres – un
des facteurs qui menace la forêt tropicale.
Les autres causes de sa destruction sont:
• Une sylviculture non durable: Selon les
estimations de la Banque mondiale, un
cinquième de la disparition de la forêt tropicale lui est imputable. Mais l’économie
du bois joue un rôle encore plus important dans cette disparition: l’aménage-
ment de routes à travers la forêt vierge
prépare le terrain au défrichage par le
feu, pratiqué par des agriculteurs privés
de terre. Plus de 70% des étendues de
forêt tropicale défrichées par le feu avaient été préalablement dotées d’un
réseau de routes par l’industrie du bois.
• La conversion à d’autres productions:
A court terme, d'autres activités que l'exploitation écologique de la forêt tropicale peuvent rapporter beaucoup plus.
C’est ainsi qu‘en Indonésie, on a remplacé la forêt tropicale par d’immenses
plantations d’huile de palme – des monocultures qui portent atteinte à l’équilibre
écologique des régions touchées et qui
ne peuvent en aucun cas prétendre remplir les fonctions d’une forêt naturelle,
avec toute sa diversité. En Inde, les fragiles mangroves sont rasées et remplacées par d‘immenses élevages de
crevettes. Les spécialistes estiment que
40% de la destruction de la forêt tropicale est due à ces conversions.
• Les incendies de forêt: Il est fréquent
que des investisseurs peu scrupuleux,
pressés d'utiliser des surfaces boisées
pour des activités plus immédiatement
lucratives, mettent sans hésiter le feu à
la forêt. Ces incendies volontaires et illé-
gaux échappent souvent au contrôle des
incendiaires et conduisent à l‘anéantissement de gigantesques étendues de
forêt.
• Les besoins en énergie: Les forêts tropicales fournissent du bois de feu et du
charbon de bois pour les besoins locaux
et ceux des villes.
• Les grands projets industriels: Ce sont
les constructions de barrages hydroélectriques ou l’exploitation minière
(charbon, or, minerais divers) qui conduisent à des destructions massives
dans la forêt tropicale.
Les produits de la forêt
tropicale
Outre le bois, les forêts produisent une
vaste palette de produits importants pour
les populations locales et les échanges
commerciaux: latex, camphre, résines,
tanins, huiles essentielles, colorants, fibres végétales, fruits, épices, plantes médicinales, miel, gibier et poissons. Tous ces
produits, sans exception, sont renouvelables. Les hommes s‘approvisionnent
dans la forêt depuis la préhistoire. Si l'exploitation ne dépasse pas la production,
ces ressources pourront encore servir à
de nombreuses générations.
Les conséquences
effrayantes du pillage
3000Mio.
mio.ha
ha
3000
La destruction des forêts tropicales a de
graves conséquences écologiques et
économiques. Le déboisement est responsable d’un tiers des émissions de CO2
anthropogènes et nuit ainsi considérablement au climat. De plus, la disparition des
forêts peut avoir des effets climatiques
locaux: modification de la formation des
nuages, des précipitations, du cycle
régional de l’eau et des températures au
sol. A grande échelle, les conséquences
sont: l’érosion, l’envasement des cours
d‘eau, les inondations et la sécheresse.
Dans la plupart des zones de forêt tropicale défrichées pour l’exploitation agricole, les sols perdent leur fertilité en quelques années et la mince pellicule d’humus
ne tarde pas à être balayée par le vent ou
lessivée par les pluies. Un cercle vicieux
s’installe: on déboise toujours plus vite et
toujours de nouvelles surfaces de forêt –
avec toutes les conséquences écologiques imprévisibles qui suivent. Beaucoup
d’espèces de plantes et d’animaux ne
peuvent vivre que dans des forêts tropicales de type très précis. La destruction
de leur habitat entraîne leur disparition
totale – et définitive – de notre planète.
2500Mio.
mio.ha
ha
2500
2000Mio.
mio.ha
ha
2000
1500
1500Mio.
mio.ha
ha
Asie/Océanie
Amérique
Afrique
1000Mio.
mio.ha
ha
1000
500Mio.
mio.ha
ha
500
0
6
7000
Chr. JC
7000
ansv.avant
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
7
Bois tropicaux les plus utilisés en Suisse
Emplois
Meubles
Bois tropicaux**
Sapelli
Acajou véritable
Teck et espèces parentes
LE BOIS TROPICAL
DE LA COUPE À BLANC À L’EXPLOITATION DURABLE
Acajou, iroko, bankirai, ébène, teck …
– autant de noms évoquant des pays
lointains et fleurant la noblesse et l’exotisme. La diversité des bois tropicaux
n’a pas grand-chose à envier à la richesse spécifique des forêts tropicales.
Le bois est aussi la matière première la
plus connue des forêts tropicales. Le bois
d’œuvre, de grande valeur, croît surtout
dans les forêts pluviales et humides. Il s’agit de bois qui n’est pas utilisé comme bois
de feu mais employé pour la construction:
aménagements intérieurs, meubles et
nombreux autres produits. Dans les forêts
sèches, par contre, on exploite presque
uniquement le bois destiné à produire de
l‘énergie. La part de bois d‘œuvre représente en moyenne 18% de celle du bois
abattu pour produire de l’énergie.
Exportation de bois tropical
WWF-Canon/Juan Pratiginestos
L’exportation des bois tropicaux
25
000 Mio.
$
25000
mio. US
$ US
Asie/Océanie
Amérique
20
000 Mio.
$
20000
mio. US
$ US
Afrique
15
000 Mio.
$
15000
mio. US
$ US
10
000 Mio.
$
10000
mio. US
$ US
55000
000 Mio.
$
mio. US
$ US
0
1980
8
1990
1996
Les trois quarts des bois d’oeuvre sont
utilisés sur place dans les pays tropicaux
producteurs. Il existe toutefois des dissemblances importantes d‘un continent à
l‘autre. C’est ainsi que les pays asiatiques
exportent 40% du bois d’oeuvre, l’Afrique
18%, l’Amérique centrale et du Sud 9%.
Si les forêts tropicales représentent plus
de la moitié de la surperficie mondiale de
forêt, moins d’un cinquième de la totalité
du bois d’oeuvre utilisé dans le monde
provient des forêts tropicales. Jusque
dans les années soixante, on exportait
essentiellement les troncs (les grumes).
Depuis lors, l’exportation concerne aussi
les planches, le contreplaqué, le bois de
plaquage ou les meubles, de plus en plus
produits dans les pays tropicaux. C’est
une évolution positive qui crée des
emplois et attire les investissements dans
les pays producteurs du Sud.
Les principaux consommateurs de bois
tropicaux sont le Japon et d'autres pays
asiatiques qui ne possèdent pas euxmêmes de forêts tropicales, ou qui ne veulent plus piller ce qu’il leur en reste.
Environ 7% des exportations vont vers les
Etats-Unis et le Canada et près de 11%
vers l’Union Européenne. En Suisse, les
bois tropicaux importés et transformés
chez nous représentent moins de 1% de
l'ensemble du bois importé par la Confédération. Les chiffres sont pourtant au
rouge: les produits finis (en bois tropical)
importés par la Suisse ne sont pas pris en
compte dans les statistiques d'importation du bois, mais figurent seulement dans
celles des articles importés des pays producteurs de ces articles. Une table de jardin en teck javanais apparaît ainsi comme produit italien et les contreplaqués de
bois africains comme produits fabriqués
en France.
Le bois tropical à la mode?
Quantitativement, le bois tropical joue
aujourd’hui un rôle plutôt modeste en
Suisse. Les importations ont fortement
baissé depuis les années 70. Cela s’explique, d’une part, par la disparition des
meubles lourds en bois foncé, d’autre part
par le travail intensif d’information des
organisations écologiques, qui ont formé
l’esprit critique des consommateurs vis-àvis des bois tropicaux. Malgré cela, on
continue à trouver en Suisse une multitude de produits en bois tropicaux – souvent
même dans des domaines surprenants.
Considérés comme particulièrement
nobles, l’acajou, le teck, l’ébène et d‘autres essences servent à la confection de
mobiliers ou d’aménagements intérieurs
de luxe. Les bois tropicaux durs, qui résistent aux intempéries, servent à la fabrication de meubles de jardin ou à d‘autres
usages de plein air. En outre, du bois tropical entre dans la composition de bois de
bas de gamme (comme les contreplaqués)
et constitue les parties internes invisibles
de nombreuses portes.
Actuellement, dans le domaine de l’habitation, la tendance est plutôt à l’abandon
du design à base d'acier chromé et de bois
clair. On tend maintenant vers des bois
plus foncés, plus chauds pour les parquets, les escaliers et les cuisines … et
donc vers une reprise croissante de l’utilisation de bois tropicaux.
Wengé
Rotang
Bambous
Dos de meubles
fonds de tiroirs
Bois de plaquage pour portes,
meubles, etc.
Contreplaqué
Bois de menuiserie
Parquets
Cadres de fenêtres
portes de maisons
Meubles de jardins
Bancs publics
Manches de couverts
Boîtes à cigares
Jouets
Bricolage, maquettes
Aménagements intérieurs
de bateaux
Instruments de musique
Okoumé, limba
Okoumé
Ramin
Meranti
Wengé
Okoumé
Ayous
Okoumé
Ayous
Iroko
Limba
Bambous
Divers
Sipo d’acajou
Teck
Iroko
Bois de rose
Okoumé
Okoumé, abachi, limba
Hévéa
Balsa
Teck
Iroko (tambours)
Sapelli (guitares)
Okumé (Gitarren)
*La provenance de plantations n’est pas une garantie
d’exploitation respectueuse de l’environnement!
** Les bois tropicaux sont difficiles à identifier pour des
non initiés. Voilà trois indices pour vous aider:
1. Cernes annuels peu visibles 2. Absence de noeuds
3. Couleur foncée (valable pour une partie seulement
des bois tropicaux!)
Principales provenances
Afrique de l’ouest et centrale
Jadis: Amérique du Sud. Aujourd’hui:
n’est plus livrable parce que très
menacé et protégé
Surtout de plantations* dans
différentes régions
Afrique de l‘Ouest
Sauvage ou de plantations* dans
différentes régions
Sauvage ou de plantations*
en Chine
Gabon, sud du Cameroun,
Congo (okoumé), Afrique de l‘Ouest (limba)
Gabon, sud du Cameroun, Congo
Asie du sud-est, surtout Malaisie
Philippines, Indonésie (meranti rouge)
Cambodge, Laos, Vietnam,
Thaïlande (meranti blanc)
Afrique de l‘ouest
Gabon, sud du Cameroun, Congo
Afrique de l‘ouest
Gabon, sud du Cameroun
Afrique de l’Ouest
Afrique de l‘Ouest
Afrique de l‘Ouest
Sauvage ou de plantations* en Chine
Toutes régions tropicales
Côte d’Ivoire, Gahna
Choix de bois non tropicaux
Chêne, hêtre, etc.
Chêne, hêtre, etc.
Surtout de plantations*
dans différentes régions
Afrique de l‘ouest
Sud-est du Brésil, très menacé
Gabon, sud du Cameroun, Congo
Afrique
Robinier, châtaignier, frêne, chêne,
pin sylvestre, mélèze
Chêne, robinier
Chêne, charme, érable
Hêtre, peuplier, bouleau
Hêtre, érable, frêne, tilleul, épicéa, sapin
blanc, etc.
Idem
Aucun
Chêne, érable, merisier
Toutes régions tropicales
Surtout de plantations* à Costa Rica
Surtout de plantations*
dans différentes régions
Afrique de l‘Ouest
Afrique de l’Ouest et centrale
Gabon, sud du Cameroun, Congo
Orme, pommier, autres fruitiers, etc.
Aucun
Saule
Chêne (meubles) hêtre, chêne,
érable, frêne (parquets)
Hêtre, bouleau, peuplier
Hêtre
Bouleau, peuplier
Hêtre, merisier, marronier, chêne,
tilleul, aulne
Aucun
Hêtre
Bouleau, peuplier
Hêtre, épicea, sapin blanc
Bouleau, peuplier
Hêtre, chêne, érable, frêne
Hêtre, chêne, érable, frêne
Hêtre, chêne, érable, frêne
Hêtre, chêne, érable, frêne
Chêne, hêtre, etc.
Aucun
Aucun
Aucun
WWF: à propos de 3 affirmations relatives au bois tropical
«Le bois tropical provenant
de plantations est tout à fait
acceptable!»
Non! Déclarer qu’un bois provient d’une
plantation n’est pas une garantie pour une
exploitation respectueuse de l’environnement. Il est fréquent que des surfaces de
forêt vierge soient rasées pour y installer
des plantations. Le mot plantation ne donne aucune indication, par exemple, sur
l’emploi éventuel de produits chimiques
par l’industrie du bois et sur la prise en
compte des droits des populations locales
concernées.
«Les pays du Sud dépendent
des recettes de l’exportation
de leur bois tropical»
C’est vrai. Mais il est essentiel que les
populations locales soient les premières à
profiter du commerce du bois. Il est fréquent que les grandes multinationales
exploitent le bois dans les pays tropicaux
en amenant avec elles leur personnel et
leurs machines. Ils ne créent pas d’emplois
durables pour la population indigène et l’Etat profite seulement à court terme de ses
taxes. Ce type d’exploitation grignotte la
substance même d’un pays.
«Le fabricant de meubles
garantit que le bois employé
provient d’une forêt bien gérée
et contrôlée par l’Etat»
«Contrôlé par l’Etat» ne signifie absolument pas qu’il s’agit d’une exploitation
durable. La barre des critères est généralement placée très bas et les contrôles insuffisants. Il est même souvent possible d’acheter sans problème des certificats
officiels des Etats exportateurs.
Le label FSC garantit que le
bois acheté provient d’une
exploitation forestière respectueuse des impératifs
sociaux et écologiques.
9
Le papier FSC de bois tropicaux
ou le papier recyclé?
WWF/Sabine Vielmo
Bois tropicaux: une identification pas toujours facile
On reconnaît les bois tropicaux à l’absence de noeuds et à l’absence de cernes annuels. De plus, la couleur de beaucoup de bois tropicaux est plus foncée
que celle des essences des zones
tempérées. Mais il existe aussi des bois
tropicaux que seuls les spécialistes parviennent à distinguer de nos bois indigènes: ainsi le limba, très répandu, ressemble souvent à s’y méprendre au bouleau
ou au peuplier. Par ailleurs, le bois tropical n'est souvent pas visible. De nombreux contreplaqués comportent des
strates internes collées faites de bois tropicaux. Les bois tropicaux se rencontrent
aussi dans les planches utilisés en ébénisterie: celles-ci sont souvent formées d’une partie interne massive en liteaux de
bois collés recouverte sur les deux faces
de bois de placage, renforcé avec de l’okoumé. Les dos, les étagères, les fonds
de tiroirs des meubles en bois massifs
peuvent être en bois tropicaux, de même
que les cadres de portes ou la bordure
des portes coupe-feu.
10
Les plantations – une solution?
Les plantations ne ressemblent en rien
aux forêts primaires: ce sont des monocultures. Certes, elles produisent rapidement de la matière première qui se renouvelle, mais elles ne peuvent en aucune
manière servir d’habitat pour des espèces
animales et végétales rares. Les plantations constituent une alternative utile lorsque leur gestion est liée à des directives
strictes et à un contrôle régulier (par une
institution indépendante) que ces directives sont respectées, et qu’elles contribuent à la diminution du pillage des forêts
primaires. La culture du bois de balsa au
Costa Rica en est un bon exemple. A côté
des balsas poussent des cocotiers, des
cacaotiers et quelques géants de la forêt
vierge. Ici, les sols épuisés par la culture
du cacao sont maintenant revalorisés.
La solution du boycottage?
L‘anéantissement des forêts tropicales se
poursuivant, beaucoup de gens ne tarderont pas à renoncer au bois tropical. Les
appels au boycott des années 80 n’ont
toutefois pas réussi à stopper le pillage
des forêts: l’homme continue à raser sans
scrupule les forêts tropicales. Une grande partie de ce déboisement a lieu dans
l’illégalité. Une exploitation contrôlée et
écologique des forêts tropicales serait
non seulement possible, mais créerait des
emplois et des revenus bienvenus dans
beaucoup de régions du Sud. Ce serait
aussi une incitation pour les pays producteurs à se convertir à une économie
forestière durable et respectueuse de la
forêt. La solution d’avenir ne peut se fonder sur le boycott, mais sur une exploitation garantissant le respect des impératifs sociaux et écologiques. Alors, un beau
meuble, un parquet haut de gamme ou un
plateau de bar de maison pourront être
fabriqués en bois tropicaux. Toutes les
utilisations fonctionnelles et intelligentes,
mettant en oeuvre leurs avantages techniques et esthétiques, pourront ainsi contribuer à préserver les forêts.
FSC – l’alternative!
FSC-SECR-0022
FSC Trademark © 1996
Forest Stewardship
Council A.C.
Ce signe distingue le bois provenant de
forêts gérées selon des critères écologiques et sociaux très précis.
FSC est l'abréviation de «Forest Stewardship Council», ou Conseil de gestion des
forêts. L’objectif du FSC est d’assurer la
percée sur le marché d‘un mode d‘exploitation durable de la forêt. Le FSC définit
ainsi des règles applicables sur l’ensemble du globe pour l’exploitation douce des
forêts en vue de préserver leurs ressources. Ce conseil international est constitué
d’organisations de protection de l’environnement, de représentants des populations indigènes vivant dans des forêts
primaires, d’entreprises forestières et de
l’industrie du bois. Le WWF a beaucoup
contribué à la naissance du conseil. Le
label FSC est applicable à toutes les forêts
du globe – aussi aux forêts non tropicales – par ex. aux forêts de Suisse. Il s'applique à une exploitation forestière proche
de la nature et soumise à un contrôle permanent – à une politique forestière qui
sera, à la longue, profitable aux populations indigènes, aux producteurs, aux consommateurs et à la nature.
WWF Wood Group:
Des entreprises s’engagent en
faveur du FSC
WWF
WOOD GROUP
PROMOTING FSC
Le WWF Wood Group (Suisse) est un
groupement d’entreprises innovatrices,
responsables, qui prennent l’engagement
de déclarer l‘espèce et l‘origine des bois
et des produits en bois – de reconnaître
le label FSC et de commercialiser le bois
et les produits en bois qui le portent.
Les entreprises du WWF Wood Group
s’efforcent d’accroître l’offre de produits
FSC sur le marché. Vous pouvez trouver
une liste des membres du WWF Wood
Group et un aperçu des produits en bois
certifiés FSC sur internet:
www.wwfwoodgroup.ch
Le papier utilisé en Suisse ne contient
pratiquement pas de bois tropicaux,
mais surtout des bois de Scandinavie et
d’Amérique du Nord. L’industrie se tourne toutefois de plus en plus vers les bois
tropicaux pour couvrir les besoins gargantuesque actuels, notamment en faisant pousser des arbres à croissance
rapide dans des plantations. Dans ce
cas, au lieu du boycott, le WWF recommande ici aussi le label FSC valable dans
le monde entier – en
complément de mesures politiques et de protection de la nature. A
l’avenir, nos besoins en
papier devraient être
principalement couverts
par du bois FSC européen. Le FSC ne rend
pas le papier recyclé
inutile, bien au contraire. Pour couvrir durablement les
besoins, il faudra encore davantage de
papier recyclé. En plus, l’extraction des
fibres du vieux papier pèse nettement
moins sur l’environnement que celle des
fibres du bois. Comme les fibres de
papier deviennent inutilisables après
quatre à six recyclages, il faut toujours
rajouter des fibres fraîches. A l’avenir, on
aura donc: autant de recyclages que
possible et un complément de fibres
fraîches de bois FSC. Le papier de ce
journal est un bon exemple: 75% de fibres recyclées et 25% de fibres de bois
certifié FSC.
Certificat SGS-CoC-0474
11
WWF/Sabine Vielmo, Couverture: PRISMA/Minden
Réalisé avec l’appui de:
Peut-on faire une exception
et utiliser du bois tropical?
Cinq conseils:
Le WWF a pour objectif de stopper la dégradation de l'environnement et de
construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la
nature:
• en protégeant la biodiversité du globe
• en promouvant une utilisation durable des ressources naturelles
renouvelables
• en réduisant la pollution et en encourageant la consommation durable
Membre actif du réseau mondial du WWF, le WWF Suisse s'investit pour un
développement durable et encourage les êtres humains à s'y associer.
www.miosphere.ch
Precious Woods (Switzerland) Ltd
Autres informations:
www.fsc-deutschland.de
www.fsc-holz.ch
www.fsc-produkte.ch
www.wwfwoodgroup.ch
25%
minimum
Certified by SGS
SGS-CoC-0474
FSC Trademark © 1996
Forest Stewardship Council A.C.
25% des fibres de ce papier Context
certifié FSC proviennent de forêts gérées
dans le respects de la nature et de
critères sociaux stricts, et soumises à
un contrôle indépendant. Les 75% restants proviennent de fibres recyclées.
WWF Schweiz
Hohlstrasse 110, C.p.
8010 Zürich
Tél. +41 1 297 21 21
Fax +41 1 297 21 00
E-mail: [email protected]
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• Réclamez du bois FSC dans les
magasins de meubles et d’objets
en bois. Les produits en bois
durable certifiés FSC peuvent
être recommandés pour des
emplois qui répondent pratiquement à tous les avantages
esthétiques et techniques des
bois tropicaux.
• Choisissez des produits en bois
dont l’origine et l’essence sont
clairement déclarées. Attention:
les pays de fabrication et les
pays d’origine des bois ne sont
souvent pas les mêmes.
Préférez les produits fabriqués
dans le pays d’origine du bois.
• Demandez aussi de quels bois
sont faits: les dos de meubles,
les tiroirs, les étagères (surface
et intérieur des planches!)
• Veillez à ce que les transports
aient été courts et la fabrication
écophile.
• Les certificats délivrés par les
Etats ou les firmes ne sont dignes de confiance qu’accompagnés du label FSC.