Compte rendu croisière Brest -Iles Scilly
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Compte rendu croisière Brest -Iles Scilly
Groupe de Croisière Au Large - Club Parisien de Croisière à la Voile - voile-gcal.com - Naviguez à la voile au GCAL ! Compte rendu croisière Brest -Iles Scilly-Brest, du 20 07 07 au 3 08 07 Catégorie : Récits de croisières Publié par David le 20-08-2007 Petit résumé de la croisière d'été à destination de l'Irlande. La météo ne nous a pas permis de nous y rendre, mais l'étape aux Scilly valait le détour... ... plus dans l'article ... L?équipage du « So Love » s?est retrouvé à Brest, le 20 juillet 2007 vers 14h30; il est composé de François F: notre chef de bord, de David, François L, de Jean-Louis, notre meilleur cuisinier, et de votre dévouée, Laure. Les présentations furent très amicales, le bateau rapidement pris en main, et je senti tout de suite une ambiance chaleureuse m?envahir, moi qui faisais mes premiers pas dans l?association. Quelques temps plus tard, une grosse contrariété s?abattit sur nous : les cartes concernant l?Irlande( notre destination initiale), les Scilly et le sud de l?Angleterre, manquaient à bord; je vis alors le bleu Céruléen du regard du Capitaine se voiler d?un gris Serin. Une interrogation planait dans le carré, la confiance donnée se para d?un recul. Nous finîmes heureusement, après de longues recherches, par remettre la main sur l?ensemble des cartes. Le baromètre remonta aussitôt au beau fixe. Nous pûmes alors faire le plein de victuailles; et bientôt, un fumet d?oignons au riz et jambon envahit notre bord, sous la conduite hardie de J.Louis, qui supervisait de gestes précis l?espace cuisine, au contentement de tous. Ce repas pris à bord, anticipa une première bonne nuit, vouée au doux balancements de « So Love », à l?aube de notre première étape qui démarra au prés, par mer belle, vers 10h30, le lendemain, sous vent d?Ouest. Moi qui reprenait la barre après dix ans d?absence de vie en mer, je fus assez surprise par une sensation d?imprécision de cette barre; il me fallu un vent un peu plus fort et de travers, pour déceler les capacités de la barre franche. Après avoir passé la pointe des Espagnols dont J.Louis nous conta l?histoire et celle de St Mathieu , nous arrivâmes au port de Camaret, que nous étions plusieurs à découvrir : charme authentique de gros chalutiers échoués, sous le regard d?une église majestueuse la surplombant , et protégés par une antique jetée de belles pierres de tailles qu?habite le phare d?entrée du port. L?escale fût brève mais de charme. Nous repartîmes le lendemain, par mer calme, en direction de l?Aber Wrach?, en empruntant le passage du four. L?arrivée au port nous fit passer le Libenter, et réviser notre code des balises, nombreuses et fort utiles à cet endroit. Une fois à terre, nous allâmes consulter les sites de méteo détaillées, qui annonçaient de fortes dépressions autour de l?Irlande en direction de la Norvège. Notre chef de bord avisé, laissa entrevoir une fenêtre pour le lendemain avec un départ possible vers la fin de l?après midi. Le gris laiteux du ciel et la bruine Bretonne, nous fît goûter aux charmes du pays; http://www.voile-gcal.com/xoops 15/02/2017 03:28:02 / Page 1 Une accalmie entre deux dépressions de fronts froids, nous permit partir de l?Aber Wrach? le 23 juillet, à 15h45, par force 4, sous foc 1. Nous arrêtâmes le moteur au passage du Libenter, naviguant par vent de travers, sous une pluie fine et drue, prêts à affronter notre première traversée en direction l?Irlande. Nous avons eu le grand plaisir d?être accompagnés quelques instants, par des petits dauphins, mais aprés cinq heures de navigation, ayant changé le foc contre l?inter et prit deux ris, force fut de constater que le bateau n?avançait plus; L?équipage était assez nauséeux, la houle assez forte, et seuls François et François étaient mieux disposés. Aussi très sage fût la décision du chef de bord, de rebrousser chemin. Nous abordâmes donc le ponton d?accueil de l?Aber Wrach? à 2h30 du matin, par vent de force 7. Pour remonter le moral de nos troupes, vers 12h30, David expert en matière d?hydratation des corps, avec tout le sérieux qui sied à un scientifique, dans la précision des dosages et la fréquence des prises, nous proposa à chacun un petit dés de rhum, ce qui favorisa vite une gaîté générale, accompagnée de quelques fou rires insolites de la seule dame du bord. Ayant une fois encore consulté la météo - dont François F est un spécialiste - notre départ fut fixé après une journée d?attente au port. Nous en profitâmes pour faire une jolie balade, en direction du bras de mer, le c?ur léger et le pas alerte. C?est là que François L rencontra au détour d?une jetée, le rêve de sa vie : une embarcation de fortune, tristement couchée sur le flan, tendait les bras à un homme qui se voyait déjà sauver ce destrier, tout de bois constitué. Une séance de photos sous tous les angles suivie, avec une manne frénétique, sous l??il sceptique du reste de la troupe, patiemment attentifs à la vocation soudaine de leur meilleur camarade. Puis, guidés par le pas vif et l??il alerte de David, la marche repris son cours, nous faisant profiter de vues superbes sur le bras d?eau douce et plus loin vers le large, sur les pointes rocheuses que l?océan découvraient. Cette reprise de contact avec la terre ferme nous donna du baume au c?ur, sachant qu?il fallait attendre encore une météo propice, avant de reprendre la mer. Nous pûmes assister à une belle fin de journée, depuis un promontoire avec sémaphore, surplombant au sud, le port. Une riche omelette au lard et champignons puis quelques parties de Tarot finirent d?achever cette journée du 25 juillet. Le temps ensoleillée du lendemain, nous permit de nous baigner et d?affiner nos stratégies au billard, alors que notre expert en météo suivait attentivement les cartes de vents et des vagues, et leurs évolutions jusqu?à 72 heures. Le café du port fut élu domicile de secours, avec un accueil et un environnement de Jazz à notre goût. Enfin, au sixième jours de notre croisière, le 27 juillet à 13h15 nous larguâmes les amarres, en direction des îles Scilly ou l?Ouest de l?Angleterre ( à définir en route), sous vent de sud Ouest, et vent de force 4. Nous passâmes le petit pot de beurre et le passage de Libenter, puis à 19h30, François le chef de bord, avec son aisance et son sourire habituel, qui faisaient autorité à tout moment, ajusta le cap sur Helford?s River ou Falmouth, plus à l?Est. A quelques temps de là nous croisâmes un poisson d?un bon mètre, qui arborait un aileron, à la dérive. Ce que nous priment pour un requin blessé, n?est autre qu?un poisson-lune, qui aime à faire la planche ( indication de Frederic, à Brest). Nous abordâmes le port de Falmouth, le 28 07 à 12h30, après une traversée d?un seul bord, sans difficultés particulières; les équipes de quart ayant « bien fonctionnées ». http://www.voile-gcal.com/xoops 15/02/2017 03:28:02 / Page 2 C?est en approchant la terre anglaise, que notre émérite chercheur ( skipper à bord), nous expliqua de façon détaillée, l?objet de ses recherches professionnelles, mais moi , assise en face , le vent s?engouffrant dans mes oreilles, je ne sus jamais si ces recherches portaient sur la viscosité de l?air ou sur celle de l?eau, le fond de chaque vague de houle emmenant avec elle, la fin de chaque phrase, je dus me contenter du bord glissant du cockpit, ou j?étais assise à la contre gîte. J?osais penser que quelques cours particuliers de rattrapage, ne seraient pas inutiles?. Arrivés à Falmouth, en longeant le port militaire ou de grands navires semblaient en chantiers, nous sautâmes à terre, humer l?air de cette petite ville côtière où une atmosphère animée mais détendue nous attendait, au gré de petites rues aux devantures variées, pourvues en bouquinistes et pubs variés. Quelques cartes postales allaient attester de notre embardée Anglaise, si chèrement attendue. Après quelques siestes et collations de récupération (nous avons eu le privilège de déguster à plusieurs reprises, de délicieux maquereaux et bars péchés en mer, par François, à l?aide d?une ligne de traîne, et savamment cuisinés par Jean-Louis)., nous allâmes par petits groupes apprécier les aspects insolites des populations autochtones, aux parures parfois surprenantes (coiffures, tatouages en tous genres, tenues s?apparentant à des déguisements), redécouvrant les joutes musicales locales, et le fameux cake au safran agrémenté de quelques marmelades à la mandarine sur tasse de thé, à 16 heures sonnantes. L?atmosphère à bord fut toujours harmonieuse, détendue et courtoise, l?un se faisant apprécier par la vivacité de son esprit et ses traits d?humour fréquents, l?autre attirant l?attention par sa volonté de comprendre de façon plus cérébrale les finesses de la navigation, le troisième par son aisance à traiter maint sujet varié, agrémentés de traits d?humour, et enfin notre skipper se faisant comprendre le sourire au lèvres, sans jamais imposer sa façon de voir, bien que, son autorité s?imposant par sa compétence, nous nous y rallions trés naturellement. Tant que nous n?avions pas abordé le continent Anglais, je m?étais mise en retrait des questions de navigations pures, constatant que les membres de l?équipage avait forces compétences et précisions à apporter, et je ne voulais pas m?appesantir ou ralentir le rythme de la pensée. Il va sans dire que le niveau général était bon, et que je souhaitais secrètement rattraper mes lacunes, mais sans vouloir peser sur les autres; Aussi, attrapais-je au vol, la gentillesses de notre ami François L, pour une leçon particulière sur le calcul des marées et quelques points de repères qui furent patiemment abordés. L?équipage une fois requinqué, nous partîmes de Falmouth, le 29 07 , remonter une partie de la rivière de Helford, où des paysages bucoliques ponctués de maisons de villégiature, cossues, avec bordures de bancs de forêts qui laissaient entrevoir la quiétude des lieux, offrant au regard d?autres bras de rivière, où nous finîmes par prendre un coffre. http://www.voile-gcal.com/xoops 15/02/2017 03:28:02 / Page 3 De là nous apercevions ici, un petit escalier fait de planches s?enhardir vers un massif forestier, là une sorte de cabane de Robinson laissant chacun rêveur? Les uns s?armèrent de leur appareil photographiques, les autres de leurs crayon et carnets de croquis? les subtils changements de lumière avec saute d?humeur des nuages dans un ciel cependant radieux, nous fit apprécier ce coin de paradis, surprenant par sa tranquillité. Il fallu quitter le lendemain ces lieux, à regret, mais ce qui nous attendait à dix heures de routes de là, aux Iles Scilly, nous ravit tout autant. Nous reprîmes un coffre entre l?île de Tresco et celle de Bryher, où un fort courant à marée montante, nous retient de gonfler l?annexe. Mais de notre position de modeste mirador, nous scrutions les côtes de ces île enchanteresses : Tresco arborant un air d?exotisme avec son jardin botanique dont nous apercevions des palmiers. Nous hélâmes un passeur à barque à moteur qui promit de venir nous chercher le lendemain matin. Ainsi , nous accostâmes le 29 juillet sur l?île de Tresco, à marée montante, le temps de nous émerveiller des espèces rares du jardin botanique, et de longer la côte Est : eau vert- turquoise du lagon et ocre jaune des bancs de sables, où des rochers plus sombres se découvraient à marrée basse . Nous fîmes enfin le plein de chocolat, de pâtisseries locales, de pistaches et, accessoirement de fuel: nous étions prêt à retraverser la manche, le soir même, en contournant l?archipel afin de bien nous persuader que nous y reviendrions. Nous rejoignirent le chenal principal entre Ste Agnès et st Mary?s . Quelques bouées inexistantes sur la carte mais déjà ajoutée par notre ami skipper, lors d?une précédente visite, furent dépassées, l?une à tribord, l?autre à bâbord, ce fût notre sortie des Scilly?s et de là nous fîmes cap sur Port Camaret. Une lune pleine se reflétant devant nous dans un ciel partiellement étoilé augura d?une bonne traversée, les lumières surréelles du coucher de soleil cramoisi emportèrent les fragments de notre nostalgie de départ. La traversée en 27 heures se passa effectivement bien, nous avions aperçu quelques phoques dans les eaux des Scilly; une harmonie générale à laquelle tous les éléments concouraient. Au petit jour le vent faibli à 2 noeuds, après quelques heures au moteur nous hissâmes à nouveau le génois pour économiser le fuel en vue de notre arrivée prochaine à Camaret . Nous nous amarrâmes au ponton à 23h30 . Après une bonne nuit, et café pris à terre, nous reprîmes la mer pour une dernière navigation vers Brest, en longeant agréablement les côtes et caps variés de l?anse de Brest, appréciable par leurs aspects variés aux côtes souvent assez sauvages. Au port , nous fumes invités à un apéritif et spécialités Bretonnes, par l?association (?) Red, rencontrée à Falmouth ; et qui propose des échanges de voiliers entre continents, avec navigations en tandem! Des chants marins Irlandais et Français clôturèrent la soirée. Un soleil radieux nous accueilli le lendemain matin, et nous priment un excellent petit déjeuner entre la plage et le port, histoire de goûter une dernière fois tout le plaisir que nous avions chacun à sa façon, à naviguer ensemble et à appréhender l?imprévu d?instants savoureux. Dans le train vers Paris, le 3 août 2007 Laure PS: les dessins sont signés Laure Heymann http://www.voile-gcal.com/xoops 15/02/2017 03:28:02 / Page 4