prgramme ORPHEUSv3 corr MMad _1

Transcription

prgramme ORPHEUSv3 corr MMad _1
Orpheus Britannicus
16 février 2014
Eglise SaintSaint-Pierre à Wimille
Coeli et Terra,
chœur de chambre
N. Bonnardel, N. Capron , J. de Massy, L.
L. de Souza,
Souza, A. Gervois,
C. Regent, C. Remy, A. Rousseau, A. Tabary,
sopranos
A-M. Bastien, F. Bozec, A.
A. Corteel,
Corteel, SS-A. Leterrier, MM-M. Vaillant,
Vaillant,
mezzos, altos
J. Fontaine, F. Grenier, B. Legrand, L. Moreau de Saint Martin, B. Richardot,
ténors
M. Bourbon, JJ-M. Grosheitsch, J. Hulot, F. Recher,
J-J. Steux, A. Suveg
barytons,
arytons, basses
Direction :
Juliette de Massy
Massy,
assy
Maurice Bourbon
François Grenier
Orpheus Britannicus
Purcell a sans doute été l’un des compositeurs les plus influents pour Britten. Nombre d’oeuvres de ce
dernier s’inspirent en effet de la musique du compositeur baroque.
Il est très intéressant de rapprocher les musiques pour en entendre les influences ou les ruptures qui, à travers
les siècles, se rejoignent, se confondent parfois ou s’enrichissent les unes les autres...
Nous proposons ainsi un voyage musical et temporel au pays de Shakespeare. Outre des œuvres de Purcell et
Britten, nous mettons en perspective différents compositeurs ayant marqué l'histoire de la musique vocale
anglaise.
Britten est l'enfant d'une grande tradition de polyphonie vocale à la Renaissance dont nous donnerons à
entendre plusieurs exemples magnifiques : notamment « Weep o mine eyes » de John Bennet publié en 1599
dans Madrigalis to Foure Voyces, « Come away, sweet love » de Thomas Greaves publié en 1604 dans un livre
de madrigaux intitulés Songes of sundrie kinds et «The silver swan » d’Orlando Gibbons publié en 1612 dans le
First Set of Madrigals and Motets of 5 parts.
Vous pourrez ainsi apprécier comment Britten, dans ses Five flower songs (1950) et Walton avec sa Litany,
intègrent tous deux cette tradition madrigaliste et la mise en musique de la poésie pastorale anglaise, en
créant pourtant des pièces très personnelles, d'une créativité et d'une singularité exemplaires.
Avec le grand anthem (motet) de Purcell : Blow up the trumpet in Sion (1678), c’est l’héritage de la grande
polyphonie sacrée que nous évoquerons ; celle qui ouvrit la voie à des pièces vocales emblématiques de la
musique pour choeur au XXème siècle telles l’Hymn to St Cecilia.
Les interprètes
La Chapelle des Flandres
Créée à Roubaix en 1999 sous la direction artistique de Maurice Bourbon pour promouvoir l’art du
chant polyphonique à haut niveau, La Chapelle des Flandres accueille Métamorphoses la même
année.
L’association gère également l’activité de Coeli et Terra et de Biscantor !.
Depuis 2011, Maurice Bourbon partage la direction artistique avec François Grenier, chef de choeur et
continuiste.
Coeli et Terra
Choeur de chambre mixte de 20 à 40 chanteurs, fondé en 1987 pour promouvoir les polyphonies
franco-flamandes, Coeli et Terra aborde peu à peu tous les répertoires, du XVème au XXIème siècles.
Il s’est également fait une spécialité des expérimentations spatiales et sonores, et travaille depuis peu
en deux formations (Roubaix et Lille). Coeli et Terra a enregistré 8 CD.
Passionnée et curieuse de différents répertoires allant du baroque au contemporain, Juliette de Massy
se produit tant en récital qu'à l’opéra ou qu'en concert. Outre son activité de chanteuse, Juliette
travaille en tant que chef de chœur et préparatrice vocale dans le cadre de la Chapelle des Flandres et
d’Atelier Vocal en Cévennes dont elle est directrice artistique. www.juliettedemassy.com
Maurice Bourbon,
Bourbon
Chef de chœur, chanteur et compositeur, il fonde Métamorphoses en 1983, Coeli et Terra en 1987,
Biscantor ! en 2005. Il est également éditeur de musique (L’Homme armé éditions, www.hommearme-editions.fr)
Né en 1981, François Grenier est un jeune chef de choeur particulièrement actif dans la métropole
lilloise. Il co-dirige la Chapelle des Flandres depuis 2011.
2
Programme
March flowers *
n°3-- Benjamin Britten (1913Five flower songs, op.47, n°3
(1913-1976)
The evening primrose *
Five flower songs, op.47, n°4n°4- Benjamin Britten
Britten (1913(1913-1976)
Sweet nymphe come to thy lover – Duo : Noémie Capron et Juliette de Massy
Thomas Morley (c.1557(c.1557-1602)
Weep, o mine eyes *
John Bennett (≈1575
( 15751575-1614)
Come away, Sweet Love *
Thomas Greaves (dates inconnues)
The silver swan *
Orlando Gibbons
Gibbons (1583(1583-1625)
O hope thou soother sweet of human woes - Duo : Noémie Capron et Juliette de Massy
Samuel Webbe (1740(1740-1816)
The splendour falls on castle walls *
Frederick Delius (1862(1862-1934)
1934
My love dwelt in a Northern land, op.18 n°3 *
Edward Elgar (1857(1857-1934)
1934
O Lord God of my salvation **
Motet à 8 voix composé par John Blow (1648 ou 49 -1708)
My God, my God, look upon me. **
Motet pour 4 voix mixtes composé par John Blow
Blow up the trumpet *
Z 10 - Henry Purcell (~1659
( 1659 -1695)
A Litany *
William
William Walton (1902 – 1983)
HYMN TO St CECILIA ***
op.27 pour choeur mixte a cappella, quatre solistes, soprano, alto, tenor et basse
Direction :
* Juliette de Massy ** Maurice Bourbon *** François Grenier
3
March flowers - Five flower songs, op.47, n°3n°3- Benjamin Britten (1913(1913-1976)
Toujours pour les noces d’argent de Dorothy et Leonard Elmhirst, cette fois sur un poème de
George Crabbe. On peut supposer qu’il s’agit d’un clin d’œil à ses amis botanistes.
Les fleurs du marécage
Here the strong mallow strikes her slimy root,
Here the dull night-shade hangs her deadly fruit ;
Ici la forte mauve plonge ses racines visqueuses,
Ici l'ombre morne du crépuscule accroche ses fruits
mortels ;
Sur des montagnes de poussière la jusquiame s'est
décolorée en vert,
Et l'on peut voir la fleur crayonnée à l'odeur mièvre;
Ici, sur sa tige sèche, en raide floraison,
Grandit la lavande salée qui manque de parfum.
Contre le mur, pousse la brûlante ortie,
Avec ses fruits globuleux et ses féroces piqûres
empoisonnées ;
Dans chaque fente, la fougère pousse avec délice,
Avec ses feuilles brillantes couvrant sa fleur de couleur :
Les quelques fleurs ternes qui se répandent dans ce lieu
Participent à la nature même de leur lit marécageux.
Celles-ci, avec nos algues, allant et venant,
Forment la flore contractée de notre ville.
On hills of dust the henbane's faded green,
And pencill'd flower of sickly scent is seen ;
Here on its wiry stem, in rigid bloom,
Grows the salt lavender that lacks perfume.
At the wall's base the fiery nettle springs,
With fruit globose and fierce with poison'd stings;
In every chink delights the fern to grow,
With glossy leaf and tawny bloom below:
The few dull flowers that o'er the place are spread
Partake the nature of their fenny bed.
These, with our sea-weeds, rolling up and down
Form the contracted Flora of our town.
The evening primrose - Five flower songs, op.47, n°4
n°4-- Benjamin Britten (1913(1913-1976)
Composée en 1950 sur un poème de John Clare (1793-1864), The evening primrose ("La
primevère vespérale") est dédiée à Dorothy et Léonard Helmhirst pour leurs noces d’argent.
When once the sun sinks in the west,
And dew-drops pearl the evening's breast;
Almost as pale as moonbeams are,
Or its companionable star,
The evening primrose opes anew
Its delicate blossoms to the dew
And hermit-like, shunning the light,
Wastes its fair bloom upon the night;
Who, blindfold to its fond caresses,
Knows not the beauty he possesses.
Thus it blooms on while night is by
When day looks out with open eye,
'Bashed at the gaze it cannot shun,
It faints and withers and is gone.
Quand le soleil se couche à l’Occident,
Et que perle la rosée sur les coteaux assombris
Presque aussi pâle que les rayons de lune,
Ou sa compagne l’étoile,
La primevère vespérale ouvre à nouveau
Sa délicate corolle à la rosée.
Et telle l’ermite, fuyant la lumière,
Gaspille sa belle fleur durant la nuit ;
Qui, insensible à ses douces caresses,
Ignore la beauté qui est sienne.
Ainsi donc fleurit-elle dans la nuit
Et quand le jour ouvre l’œil et la regarde,
Eblouie par son éclat qu’elle ne peut éviter
Elle s’évanouit, flétrit et meurt.
Weep, o mine eyes – John Bennett (≈1575
( 15751575-1614)
Extrait de Madrigalis to Foure Voyces (1599)
Morceau qui rend un hommage à son contemporain John Dowland. Bennet y reprend en effet
une partie de la plus célèbre pièce de Dowland, Flow my tears, également connue en tant que
pavane sous le titre Lachrymae Antiquae.
Weep, o mine eyes and cease not,
Alas, these your spring tides me thinks increase not.
Pleurez, ô mes yeux, et ne vous arrêtez pas,
Hélas, il me semble que vos grandes marées
n'augmentent pas.
Oh quand commencerez-vous à enfler si haut
Que je pourrai me noyer en vous?
O when begin you to swell so high
That I may drown me in you?
Come away, Sweet Love – Thomas Greaves (dates inconnues)
ll publie à Londres en 1604 Songes of sundrie kinds : recueil de 4 madrigaux dont celui-ci.
Come away, sweet love, and play thee,
Viens- t’en doux amour et amuse toi ;
4
Lest grief and care betray thee,
Fa la la.
De peur que le chagrin et le souci ne te trahissent,
Leave off this sad lamenting
And take thy heart's contenting.
The nymphs to sport invite thee,
And running in and out delights thee.
Laisse de côté cette triste plainte
Et accepte le bonheur de ton cœur.
Les nymphes t’invitent aux divertissements,
Réjouis-toi de courir ici et là.
The silver swan – Orlando Gibbons (1583(1583-1625)
Chanson publiée dans le Gibbons's First Set of Madrigals and Motets of 5 parts (1612).
Le poème est probablement de Gibbons lui-même.
The silver swan, who, living, had no Note,
When death approached, unlocked her silent throat.
Leaning her breast upon the reedy shore,
Le cygne argenté qui, vivant ne chantait pas,
Ouvrit sa gorge silencieuse quand la mort approcha
Appuyant sa poitrine contre le rivage couvert de
roseaux,
Il chanta ainsi son premier et dernier chant puis s’arrêta
à jamais :
« Adieu toutes joies ! O mort, viens me fermer les yeux.
Plus d’oies que de cygnes vivent de nos jours,
Plus d’imbéciles que de sages ».
Thus sang her first and last, and sang no more:
"Farewell, all joys! O death, come close mine eyes!
« More geese than swans now live,
more fools than wise ».
The splendour falls on castle walls - Frederick Delius (1862(1862-1934)
1934
(1923, premiered in 1924)
Poème d’Alfred Tennyson (1809-1892) écrit en 1848-49 après que le poète ait visité l’Irlande.
Seules les deux premières strophes ont été mises en musique par Delius.
The splendour falls on castle walls
And snowy summits old in story:
The long light shakes across the lakes,
And the wild cataract leaps in glory:
Blow, bugle, blow, set the wild echoes flying,
Blow, bugle; answer, echoes, dying, dying, dying.
La splendeur s’abat sur la muraille du château
Et les antiques sommets enneigés :
La grande lumière traverse les lacs en tremblant,
Et la cascade sauvage bondit glorieusement :
Sonne, clairon, sonne, répand les sauvages échos
Sonne, clairon ; répondez, échos, en mourant, mourant,
mourant.
Oyez, écoutez comme ils sont ténus et clairs,
Et plus ténus, plus clairs encore à mesure qu’ils
s’éloignent !
Oh doux et lointains, de rochers en falaise
Les cors du pays des elfes résonnent faiblement !
Sonne, laisse nous entendre la réponse des pourpres
vallons :
Sonne, clairon ; répondez, échos, en mourant, mourant,
mourant.
O hark, O hear how thin and clear,
And thinner, clearer, farther going!
O sweet and far from cliff and scar
The horns of Elfland faintly blowing!
Blow, let us hear the purple glens replying:
Blow, bugle; answer, echoes, dying, dying, dying.
(O love, they die in yon rich sky,
They faint on hill or field or river:
Our echoes roll from soul to soul
And grow for ever and for ever.
Blow, bugle, blow, set the wild echoes flying,
And answer, echoes, dying, dying, dying.)
(O amour, ils meurent dans le ciel éclatant là-bas,
Ils s’éteignent sur la colline ou la prairie ou la rivière ;
Nos échos roulent d’âme en âme
Et grandissent pour toujours et à jamais.
Sonne, clairon, sonne, répand les sauvages échos
Et répondez, échos, en mourant, mourant, mourant.)
My love dwelt in a Northern land, op.18 n°3 – Edward Elgar (1857(1857-1934)
1934
Dédié à Rev. J. Hampton (1890)
Poème d’Andrew Lang (1844-1912)
Seules les deux premières strophes ont été mises en musique par Delius.
My love dwelt in a Northern land
Mon amour habitait dans un pays nordique
5
A tower dim in a forest green
Was his, and far away the sand,
And gray wash of the waves was seen,
The woven forest boughs between.
Une petite tour dans la verte forêt
Etait la sienne et au loin le sable,
Et les gris embruns étaient visibles,
Entre les deux, les branches tissées de la forêt.
And through the northern summer night
The sunset slowly died away,
And herds of strange deer, silver white,
Came gleaming through the forest gray,
And fled like ghosts before the day.
Et à travers la nuit d’été nordique
Le coucher du soleil lentement s’éteignait,
Et des troupeaux de cerfs étranges, blancs argentés,
Venaient briller dans la forêt grise,
Et fuyaient comme des fantômes avant le jour.
And oft, that month, we watch'd the moon
Wax great and white o'er wood and lawn,
And wane, with waning of the June,
Till, like a brand for battle drawn,
She fell, and flamed in a wild dawn.
Et souvent, ce mois-là, nous regardions la lune
Croître, belle et blanche sur les arbres et la pelouse
Et décroître, avec le déclin du mois de juin,
Jusqu’à ce, telle un glaive brandi pour la bataille
Elle tombe et s’empourpre dans l’aurore sauvage.
I know not if the forest green
Still girdles round that castle gray,
I know not if, the boughs between,
The white deer vanish ere the day.
The grass above my love is green,
My heart is colder than the clay.
Je ne sais pas si le vert de la forêt,
Entoure toujours le gris du château,
Je ne sais pas si, entre les rameaux,
Le cerf blanc disparaît toujours avant le jour,
L’herbe sur mon amour est verte,
Mon cœur est plus froid que la glaise.
O Lord God of my salvation
Motet à 8 voix composé par John Blow (1648 ou 49 -1708) sur les versets 1, 2 et 8 du psaume 88
O Lord God of my salvation
I have cried day and night before thee
O Seigneur, Dieu de mon salut,
J'ai crié (et gémi) jour et nuit devant Toi.
O let my prayer enter into thy presence
Incline thine ear unto my calling,
For my soul is full of trouble
And my life draweth nigh unto hell
O, laisse ma prière monter jusqu'à Toi,
Prête l'oreille à mon appel,
Car mon âme est rassasiée de maux
Et ma vie est au bord de l'enfer
I am so fast in prison
That I cannot get forth.
Je suis si fermement emprisonné
Que je ne puis sortir.
My God, my God, look upon me.
Motet pour 4 voix mixtes composé par John Blow sur les 3 premiers versets du psaume 22.
My God, my God, look upon me ;
Why hast thou forsaken me ?
And art so far from my health
And from the words of my complaint ?
O God, my God, I cry unto thee in the daytime
And thou hearest not
Mon Dieu, mon Dieu, baisse les yeux vers moi;
Pourquoi m’as-tu abandonné ?
Et (pourquoi) es-tu si indifférent
A mon salut et à mes plaintes ?
O Dieu, mon Dieu, je crie vers toi tout le jour
Et tu n’entends pas
And in the night season also, I take no rest.
And thou continuest holy
O thou worship of Israel
O God, my God…
Et la nuit je ne prends aucun repos
Et tu demeures éternellement Saint
O toi, louange d’Israël.
Blow up the trumpet - Z 10 - Henry Purcell (~1659
( 1659 -1695)
Composé avant 1679, le texte de ce motet (anthem) à huit voix est issu de l' Ancien Testament,
« Livre de Joël », chapitre 2, versets 15-17.
Blow up the trumpet in Sion;
Sanctify a fast, call a solemn assembly,
Gather the people and sanctify the congregation.
Sonnez de la trompette à Sion ;
Publiez un jeûne, convoquez une assemblée solennelle,
Assemblez le peuple et convoquez la communauté.
6
Assemble the elders, gather the children
And those that suck the breasts.
Let the bridegroom go forth of his chamber,
And the bride out of her closet.
Let the priests, the ministers of the Lord,
Weep between the porch and the altar,
And let them say: spare thy people, O Lord.
And give not thine heritage to reproach,
That the heathen should rule over them.
Spare thy people, O Lord.
Wherefore should they say among the people :
Where is their God?
Rassemblez les vieillards, réunissez les enfants
Et ceux qu’on allaite au sein.
Que le jeune époux quitte sa chambre
Et l’épouse son alcôve.
Que les prêtres, ministres du Seigneur,
Pleurent entre le portique et l’autel,
Et qu’ils disent : épargne ton peuple, Seigneur.
Et ne livre pas ton héritage à l’opprobre
Sinon les païens règneront sur lui .
Epargne ton peuple, Seigneur.
Pourquoi dirait-on parmi les peuples :
Où est leur Dieu ?
A Litany –William Walton (1902 – 1983)
1983)
Drop, drop, slow tears,
And bathe those beauteous feet,
Which brought from Heav’n
The news and Prince of Peace.
Cease not, wet tears,
His mercies to entreat;
To cry for vengeance:
Sin doth never cease.
In your deep floods
Drown all my faults and fears;
Nor let His eye see
Sin, but through my tears.
Coulez, coulez, lentes larmes,
Et baignez ces pieds magnifiques,
Qui ont rapporté du Paradis
Des nouvelles et le Prince de la Paix.
Ne cessez pas, pleurs humides,
D'implorer sa pitié,
De demander vengeance
Le péché ne s'arrête jamais.
Dans vos flots profonds
Noyez toutes mes fautes et mes craintes
Et ne Lui laissez voir le péché,
Qu'à travers mes pleurs.
HYMN TO St CECILIA
op.27 pour choeur mixte a cappella, quatre solistes, soprano, alto, tenor et basse
Cet hymne à cinq voix a cappella est une merveille de sobriété et d'élégance. Composé sur un
poème de Auden en l'honneur de la Patronne des Musiciens, l'oeuvre fait alterner des séquences
variées, de la prière gracieuse au mouvement perpétuel tantôt lugubre ou malicieux. En dépit de
ses petites dimensions, l’Hymn to St Cecilia est l'une des plus éclatantes réussites de son auteur
dans le domaine du choeur a cappella.
I.
In a garden shady this holy lady
With rev'rent cadence and subtle psalm,
Like a black swan as death came on
Pour'd forth her song in perfect calm :
And by ocean’s margin this innocent virgin
Constructed an organ to enlarge her prayer,
And notes tremendous from her great engine
Thunder'd out on the Roman air.
Blonde Aphrodite rose up excited,
Mov'd to delight by the melody,
White as an orchid she rode quite naked
In an oyster shell on top of the sea ;
At sounds so entrancing the angels dancing
Came out of their trance into time again,
And around the wicked in Hell’s abysses.
The huge flame flicker'd and eased their pain.
I.
Dans un jardin ombragé cette sainte femme
En cadence respectueuse et psaume subtil,
Tel un cygne noir à l'approche de la mort
Laissait jaillir son chant avec un calme olympien :
Au bord de l'océan cette vierge innocente
Construisit un orgue pour amplifier sa prière,
Et des notes incroyables tirées de sa grande machine
Éclatèrent avec fracas dans l'air romain.
La blonde Vénus se dressa affolée,
Ravie et charmée par cette mélodie,
Blanche comme une orchidée elle se tenait toute nue
Dans une coquille d'huître au sommet des flots ;
À ces sons enchanteurs, les anges qui dansaient
Sortirent de leur transe et replongèrent dans la réalité,
Et, tout autour des méchants tombés dans les abîmes
de l'Enfer,
La haute flamme vacilla, soulageant leur douleur.
Blessed Cecilia, appear in visions
To all musicians, appear and inspire :
Translated Daughter, come down and startle
Composing mortals with immortal fire.
II.
I cannot grow ; I have no shadow
Sainte Cécile, apparais en vision
À tous les musiciens, apparais-leur et inspire-les
Fille translatée, descends éblouir
Les compositeurs mortels de ton feu immortel.
II.
Je ne puis grandir ; Je n'ai pas d'ombre
7
To run away from, I only play.
I cannot err ; There is no creature
Whom I belong to, Whom I could wrong.
I am defeat, When it knows it
Can now do nothing by suffering.
All you liv'd through, dancing because you
No longer need it for any deed.
I shall never be diff'rent. Love me.
À fuir, Je ne fais que jouer.
Je ne puis errer ; Il n'y a personne
À qui j'appartienne, Que je risque de blesser.
Je suis l'échec, Lorsqu'il comprend qu'il
Ne peut plus rien accomplir par la souffrance.
Tout ce que tu as vécu, danse parce que
Tu n'en as plus besoin pour quoi que ce soit.
Je ne serai jamais autre. Aime-moi.
Blessed Cecilia, appear in visions
To all musicians, appear and inspire :
Translated Daughter, come down and startle
Composing mortals with immortal fire.
III.
O ear whose creatures cannot wish to fall,
O calm of spaces unafraid of weight,
Where Sorrow is herself, forgetting all
The gauchness of her adolescent state,
Where Hope within the altogether strange
From ev'ry outworn image is released,
And Dread born whole and normal like a beast
Into a world of truths that never change :
Restore our fallen day ;
O re-arrange.
O dear white children casual as birds,
Sainte Cécile, apparais en vision
À tous les musiciens, apparais-leur et inspire-les:
Fille translatée, descends éblouir
Les compositeurs mortels de ton feu immortel.
III.
Ô oreille dont les créatures ne peuvent souhaiter fauter,
Ô calme de ces espaces qui ne craignent pas la pesanteur,
Où la Tristesse est elle-même, oublieuse de toute
Sa gaucherie d'adolescente,
Où l'Espoir, confiné à cette étrangeté,
Émane de toutes les images épuisées,
Et où la Crainte naît, entière et intacte comme un animal
[Et vient] à un monde de vérités immuables :
Rachète notre époque dépravée ;
Compose un nouvel arrangement.
Ô chers enfants tous blancs, simples comme
des oiseaux,
Qui jouez parmi les langages en ruines,
Si menus face à ces grands mots trompeurs,
Si gais face aux profonds silences
Des horreurs que vous avez commises ;
Oh courbe la nuque,
Enfant impétueux au cerveau remarquable,
Pleure, ô enfant, pleure, lave de tes pleurs cette tache,
Innocence perdue qui souhaita la mort de ton amant,
Pleure les vies que tes désirs jamais ne menèrent.
Playing among the ruined languages,
So small beside their large confusing words,
So gay against the greater silences
Of dreadful things you did:
O hang the head,
Impetuous child with the tremendous brain,
O weep, child, weep, O weep away the stain,
Lost innocence who wish'd your lover dead,
Weep for the lives your wishes never led.
About the fortress of their inner foe.
O wear your tribulation like a rose.
Ô cri, produit par l'archet du péché
Conduit sur notre violon frissonnant.
Pleure, ô enfant, pleure, lave de tes pleurs cette tache.
Ô loi des battements de cœurs,[qui va] contre l'immobile
Et long hiver de notre volonté consciente.
Pour que ce qui fut ne puisse jamais se reproduire.
Ô flûte frémissante du souffle et de l'action de grâces
Des convalescents aux rives de la mort.
Ô bénis la liberté que jamais tu ne choisis.
Ô trompettes que des enfants sans surveillance
font retentir
Tout autour des remparts de leur ennemi intérieur.
Oh arbore ton errance comme [si c'était] une rose.
Blessed Cecilia, appear in visions
To all musicians, appear and inspire :
Translated Daughter, come down and startle
Composing mortals with immortal fire.
Sainte Cécile, apparais en vision
À tous les musiciens, apparais-leur et inspire-les;
Fille translatée, descends éblouir
Les compositeurs mortels de ton feu immortel.
O cry created as the bow of sin
Is drawn across our trembling violin.
O weep, child, weep, O weep away the stain.
O law drumm'd out by hearts against the still
Long winter of our intellectual will.
That what has been may never be again.
O flute that throbs with the thanksgiving breath
Of convalescents on the shores of death.
O bless the freedom that you never chose.
O trumpets that unguarded children blow
Contacts
ontacts artistes
La Chapelle des Flandres
www.lachapelledesflandres.fr
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