La Croix - Ligne à Grande Vitesse Lyon-Turin
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La Croix - Ligne à Grande Vitesse Lyon-Turin
4 De vous à nous Laquestion dujour @ ARNAUD AYMÉ Directeur associé du cabinet Sia Partners spécialiste de l’économie des transports Pourquoi la ligne Lyon-Turin a-t-elle pris tant de retard ? ddÀ l’issue d’un sommet franco-italien, François Hollande a annoncé mardi le lancement des travaux de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin à partir de 2016. ddLe chantier comporte le percement d’un tunnel transalpin de 57 km dont le coût de construction s’élève à 8,5 milliards d’euros. Les points de blocage restent nombreux. « Ce projet remonte bien à plus loin que l’accord, en 2001, entre les gouvernements français et italiens. Dès 1991, Bruxelles voulait construire un “réseau transeuropéen de transport” ferroviaire à grande vitesse. La ligne entre Lyon et Turin était considérée comme un objectif prioritaire car le trajet de 7 heures entre Paris et Milan se réduirait à 4 heures. Il a fallu une dizaine d’années d’instruction avant que les États français et italiens se mettent d’accord sur le financement de la construction d’un tunnel de 57 km de long sur la partie transfrontalière. Son coût estimé est de 8,5 milliards d’euros dont Bruxelles pourrait payer jusqu’à 40 %, la France et l’Italie se partageant « C’est le reste. Dans les années 1990, la ligne à surtout grande vitesse (LGV) Lyon-Turin était l’aspect envisagée surtout pour les voyageurs. économique C’est ensuite qu’on a évoqué une “autoroute ferroviaire”, mixant voyageurs qui a freiné et transport de marchandises avec l’es- l’ardeur des poir qu’entre 700 000 et un million de opérateurs tonnes de fret quitteraient la route sur cet axe. Les précurseurs de la ligne ta- ferroviaires. blaient sur un début d’exploitation au C’est un début des années 2010. On a vu à quel projet très point le projet a pris du retard. Il y a eu des études, des percements onéreux de galeries pour des explorations tech- puisqu’il niques… Ces travaux ont été cependant est estimé à très ralentis par l’activisme des opposants écologistes, en particulier du côté italien. 26 milliards Mais c’est surtout l’aspect écono- d’euros. » mique qui a freiné l’ardeur des opérateurs ferroviaires. C’est un projet très onéreux puisqu’il est estimé (tunnel compris) à 26 milliards d’euros, soit 100 millions d’euros au kilomètre contre une vingtaine de millions d’euros pour une LGV classique. Ce qui nécessite déjà des montages financiers complexes pour une ligne domestique devient encore plus délicat lorsque deux pays sont concernés. Il y a aussi des doutes sur le modèle économique de cette ligne. Ses précurseurs prévoient une marge bénéficiaire de 5 % pour l’infrastructure mais on peut penser qu’ils sont bien optimismes. Cela a souvent été le cas lors d’une construction de LGV. Qui supportera par ailleurs le coût de l’investissement ? Le contribuable comme pour les routes ou exclusivement les voyageurs et chargeurs via des péages ? Le choix est délicat car les finances publiques sont sous contrainte. Le succès de la ligne dépend du prix demandé à ceux qui l’emprunteront. Si les péages sont trop importants, les risques de sous-fréquentation sont grands. » RECUEILLI PAR MICHEL WAINTROP cOURRIER jeudi 26 février 2015 Vos réactions par courrier (18, rue Barbès, 92128 Montrouge Cedex), par courriel ([email protected]) ou sur le site www.la-croix.com Niger Merci d’avoir publié l’interview de Mgr Michel Cartatéguy, archevêque émérite de Niamey (La Croix du 23 janvier). Avec discernement, retenue, respect et une grande dignité (« Je voudrais qu’on nous laisse enterrer nos morts »), il exprime bien le besoin de prendre du recul avant de poser quelques appréciations sur la situation du Niger, ne cachant pas cependant son lien direct avec la publication de Charlie Hebdo. Et pourtant il y a eu des morts, des églises incendiées, la peur, la terreur et l’incompréhension entre les communautés… Cette dignité doit nous interpeller tous, nous, les Occidentaux et le monde qui s’est déplacé à Paris à la suite des événements du début du mois, qui ont fait au total vingt morts. Nos réactions furent passionnelles, émotionnelles, et le temps de la réflexion arrive tardivement mais elle arrive et votre journal s’en fait heureusement l’écho. Je rappelle qu’au moment où avaient lieu les assassinats à Paris, au Nigeria des massacres se perpétraient sans que le monde réagisse, sans que la France exprime son soutien et sa solidarité… Peut-on dire qu’on ne savait pas ? Non ! Je souhaite que La Croix, journal auquel nous sommes abonnés depuis plus de vingt ans, se mobilise pour ces pays et spécialement pour les communautés chrétiennes du Niger qui ont tout perdu, qui risquent leur existence même. Comment ne pas les oublier et rester en contact en diffusant les informations sur les situations humaines, religieuses et politiques ; comment les aider financièrement, comment nous aider à changer notre regard sur l’Afrique en apprenant à considérer chaque Africain comme aussi important qu’un Occidental. Ne laissons pas s’étendre la barbarie en Afrique sans broncher et en continuant à propager des caricatures que le monde musulman ne peut supporter (et cela nous le savions). Africains, Asiatiques, Occidentaux, Moyen-Orientaux, nous sommes tous des humains en quête de paix et de fraternité, que cette quête ne se limite pas à nos petites frontières. Isabelle Maumy (Haute-Garonne) L’entretien du 23 janvier avec Mgr Cartatéguy est empreint de lucidité et d’un calme porteur d’espoir. Je ne peux qu’exprimer mon admiration et mon accord en particulier avec l’avant-dernière phrase (« Il me semble qu’on est en train de défendre mordicus la dictature d’une culture occidentale, comme si elle était une pensée unique et universelle ») qui tranche avec la retenue de l’ensemble. Elle aurait dû mieux être mise en exergue. Est-ce que nous, Européens, Français, sommes prêts à admettre que, s’il se peut qu’il y ait des idées et des principes universels, ils se disent avec des mots différents, s’expriment par d’autres rites, d’autres symboles selon nos différentes cultures ? Le droit à la libre expression, Oui, le libre choix des moyens d’expression, Oui. Le droit de choquer, de provoquer des gens d’autres cultures que la mienne, NON. Didier Cauchois (Paris) Inégalités économiques Économie collaborative Enfin un lecteur pour parler « d’économie égoïste » à propos de « l’économie collaborative » ! Voilà des années que, tous médias confondus, on nous vante les mérites de cette économie d’échanges qui aboutit par ici à réaliser totalement le second œuvre des maisons (voire plus) et permet à tout un chacun d’échanger le fruit de son travail contre celui d’un autre. On nous explique à chaque fois que « tout le monde y gagne ». Sauf que… tout ceci se réalise hors charges sociales et taxes de toutes natures. Et en concurrence totale avec tous ceux qui paient leur écot à la collectivité : charges sociales et TVA, bien sûr, mais pas seulement. Car notre système fiscal tout entier est basé sur un prélèvement au profit de la collectivité dans tous les échanges (travail, biens, services). Une partie de l’économie du pays devrait donc payer tandis que l’autre en serait dispensée ? Des gens vivent dans ce système et contribuent moins voire pas du tout aux charges de la collectivité. Bien plus, ne disposant officiellement d’aucun revenu, ils peuvent profiter des aides payées par ceux qui déclarent tout ! Alors, j’aimerais bien que vos rédacteurs enquêtent sur le sujet. (…) La crise économique ne seraitelle pas la conséquence de quelques dérèglements ? Les détenteurs des richesses et des pouvoirs captent à leur profit une trop grande part des fruits de l’activité économique. Ce faisant, ils accroissent encore leurs pouvoirs et leurs possessions, notamment par leurs actions de lobbying auprès des responsables politiques. Ils échappent en grande partie à l’impôt, avec la complicité des politiques, par exemple le Luxembourg (la Commission européenne a hérité de son ancien premier ministre…). La délocalisation des productions dans les pays à salaires les plus bas est un facteur d’enrichissement pour quelques-uns et d’appauvrissement pour un grand nombre. La part de la richesse revenant à l’ensemble de la population est, en conséquence, trop faible pour la consommation et l’investissement, entraînant une réduction de l’activité économique et le chômage d’une partie des actifs. Le chômage permet d’ailleurs à certains responsables du capital de mieux exercer leur pouvoir sur les salariés, lesquels ont surtout peur de perdre leur emploi. La richesse n’est pas condamnable et les riches ont leur place dans la société à condition qu’ils respectent les droits et les besoins des populations, origine de leurs richesses. Qui pourra agir efficacement pour sortir de ce cercle vicieux ? Cela est possible avec beaucoup de courage politique et un soutien des populations. Dans le courrier du 30 janvier, un lecteur trouvait injuste que BlaBlaCar, Airbnb et les SEL ne paient pas la TVA. Les Systèmes d’échanges locaux ne peuvent pas être mis sur le même plan que BlaBlaCar et Airbnb : les SEL sont des associations 1901 qui ne font aucun bénéfice, ils ne peuvent donc pas être assujettis à la TVA ; on adhère pour une somme modique, on liste ses compétences et ses besoins. Pour une heure de temps passée à aider, on reçoit 60 grains de sel virtuels que l’on peut ensuite utiliser pour obtenir de l’aide ; il ne s’agit pas de remplacer les artisans, les travaux que l’on propose ou que l’on demande sont des coups de main auxquels on participe ; par exemple je vous aide à tailler votre figuier, j’obtiens 60 grains de sel et je vais pouvoir les donner ensuite à la personne d’origine grecque qui va m’apprendre les rudiments de la langue ou bien à la personne qui sait bien cuisiner et va m’apprendre à faire des plats arméniens. C’est un moyen très sympathique d’être utile et de rencontrer des gens. P. B. (Bouches-du-Rhône) Élisabeth Roux (Bouches-du-Rhône) Henry Descleves (Finistère) Édité par BAYARD PRESSE S.A., société anonyme à directoire et conseil de surveillance. 18, rue Barbès, 92128 Montrouge Cedex. Téléphone : 01.74.31.60.60. Fax : 01.74.31.60.01. Directoire : Georges Sanerot, président du directoire et directeur de la publication ; André Antoni, Alain Augé, directeurs généraux. Président du Conseil de surveillance : Hubert Chicou. Principaux associés : Augustins de l’Assomption, S.A. Saint-Loup, Association Notre-Dame-de-Salut. Directeur, directeur de la rédaction : Guillaume Goubert. Directeur délégué, administrateur général : Arnaud Broustet. Directrice adjointe de la rédaction : Florence Couret. Rédacteurs en chef : François Ernenwein, Dominique Greiner, Jean-Christophe Ploquin. Rédactrice en chef adjointe : Isabelle de Gaulmyn. Rédacteur en chef technique : Pierre Allais. Secrétaire général de la rédaction : Pierre-Yves Le Priol. Correspondant permanent à Rome : Sébastien Maillard. Bayard Publicité-La Croix : Directrice : Sibylle Le Maire, 18, rue Barbès, 92128 Montrouge Cedex. Fabrication : Bayard Presse, 18, rue Barbès, 92128 Montrouge Cedex. Impression : Paris Offset Print, 30, rue Raspail, 93120 La Courneuve ; Midi Print, ZA du pôle actif, 30660 Gallargues-le-Montueux. Bayard Presse Benelux : Éditeur responsable : Laurence Festraets, rue de la Fusée 50, bte 10, 1130 Bruxelles. Téléphone : (0800) 90.028. Site : www.bayardchretien.be. N° de compte : 732 0043201-87. États-Unis : La Croix (USPS n° 020305) is published daily in Paris by Bayard Presse at a yearly subscription rate of 714$US. Periodicals postage paid at Champlain NY and additional mailing offices. Address changes should be sent to : IMS of NY, box 1518, Champlain NY 12919-1518. Printed in France. Loi Informatique et libertés : Vos coordonnées personnelles (nom, prénom, adresse) sont destinées au groupe Bayard, qui publie La Croix. 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