Qui / AFRO entre les différents pays équipe de soutien / AFRIQUE
Transcription
Qui / AFRO entre les différents pays équipe de soutien / AFRIQUE
RAPORT DE LA 3ème REUNION DES MINISTRES DE LA SANTE DES PETITS ETATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT DE LA REGION AFRIQUE DE L’OMS I. Moroni (Comores), du 9 au 11 mars 2011 INTRODUCTION Du 09 au 11 mars 2011 a eu lieu à Moroni (Comores), la troisième réunion des Ministres de la Santé des Petits États Insulaires en Développement (PEID) de la Région africaine de l’OMS. L’objectif principal de la réunion était d’évaluer l’état d´avancement de la mise en œuvre de la Déclaration de Cap Vert (2009) et de Seychelles (2006).et d’explorer de nouveaux domaines d’intérêt commun.et de coopération. La réunion a vu la participation du Ministre de la santé des Comores ainsi que des Représentants des Ministres da la santé de trois autres pays, le Cap Vert, l’Ile Maurice et les Seychelles, accompagnés d’experts nationaux. La délégation de Sao Tome et Principe n’a pas pu se rendre en Union des Comores. Le Secrétariat de l’OMS AFRO était conduit par son Directeur Régional, le Dr Luis Gomes Sambo et comprenait les Représentants de l’OMS dans les 5 pays, les experts du Bureau régional, le staff du Bureau OMS en Union des Comores et enfin un expert du Bureau régional pour les Amériques (PAHO). L’agenda des travaux ainsi que la liste des participants sont en annexe. Prenant le premier la parole au cours de la cérémonie d’ouverture, le Maire de la ville de Moroni a souhaité la bienvenue aux participants et a évoqué le bon niveau de partenariat existant entre le Système des Nations Unies y compris l’OMS et la ville de Moroni. Ensuite, le Dr Sambo a remercié le Gouvernement de l’Union des Comores pour l’excellente organisation de la réunion et pour l’importance accordée par les autorités à cet événement inauguré par son Excellence Mr Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, Président de la République, démontrant l’engagement de l’Union des Comores en faveur d’une action concertée des PEID pour faire face aux défis en matière de santé. Se référant à la Déclaration des Seychelles et du Cap Vert, il a souligné l’esprit de solidarité affiché et la volonté manifestée par les pays de s’accorder sur les voies et moyens permettant de progresser ensemble, vers un développement harmonieux et durable au bénéfice de leurs populations. Dr Sambo a ensuite continué en faisant un bilan des 5 années depuis le premier engagement formulé dans la Déclaration des Seychelles. Il a rappelé qu’en 2008, les Etats ont souscrit à la Déclaration de Ouagadougou sur le renforcement de leur système de santé pour revitaliser les soins de santé primaires, parafé la Déclaration d’Alger sur le développement de la Recherche en Santé pour combler le déficit de connaissances, de même que la Déclaration de Libreville sur l’alliance stratégique entre les secteurs de l’Environnement et celui de la Santé. Il est aussi apparu dans son discours, qu’en 2009 à Praia (Cap Vert), la prévention des maladies transmissibles et non transmissibles, la Préparation et la Réponse à apporter aux situations d’Urgences et Catastrophes, le renforcement des Systèmes de Santé visant la revitalisation des soins de santé primaires ont été discutés et des engagements pris par les Etats de s’approprier ce réseau, de désigner des points focaux, de procéder à des échanges, en disséminant les bonnes pratiques en accélérant les efforts vers l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) pour lesquels les indicateurs sanitaires actuels des 5 pays connaissent une amélioration variable d’un Etat à un autre. Enfin, il a invite le groupe des pied a s’investir plus en profondeur sur de nouvelles thématiques à savoir : la problématique des ressources humaines, la question des changements climatiques et leur impact en santé, ainsi que la question des technologies de la communication et de l’information au service des systèmes de santé. Même si ces sujets sont largement partagés par les autorités des 5 pays, la volonté et les mécanismes de partage des réflexions et expériences probantes ne suivent pas toujours. Ainsi, il a réaffirmé la disponibilité de l’Organisation Mondiale de la Santé à accompagner ce groupe de pays dans leur volonté et surtout dans leur action en étant convaincu que ce réseau est d’abord et avant tout celui des pays et de ce fait ceux-ci devront sérieusement se soucier de rendre plus opérationnel le mécanisme actuel de fonctionnement et de collaboration. Dans son allocution, son Excellence le Président de la République de l’Union des Comores a présenté sa gratitude aux autres Etats pour avoir choisi l’Union des Comores pour abriter cette réunion ministérielle. Il a surtout insisté sur les défis communs des PEID appelant au renforcement du Système de santé en particulier dans sa composante ressources humaines pour améliorer la performance et la qualité des soins. Il a enfin lancé un appel à l’Organisation Mondiale de la Santé pour aider les pays du groupe des PEID à mettre en place des stratégies spécifiques de plaidoyer et de mobilisation des fonds. II. SESSION « MISE EN ŒUVRE DES DECLARATIONS ANTERIEURES » Cette session a été co-présidée par le Ministre de la santé de l’Union des Comores et la Représentante du Ministre de la santé des Seychelles. Le niveau de mise en œuvre des Déclarations de Seychelles et de Cap Vert a été apprécié à la suite des présentations techniques faites par le Conseiller « Analyse et Appui aux Pays » au Bureau régional de l’OMS, ainsi que par les experts des pays présents. Il est apparu des progrès significatifs dans les pays mais de façon isolée. L’attitude de démarche en réseau et de coopération ne semble pas avoir fonctionné (voir en annexe le rapport détaillé sur la mise en œuvre des déclarations). Il est aussi apparu des discussions la nécessité de bénéficier de la synergie de l’action groupée et coordonnée qu’apporterait ce réseau, notamment autour des points suivants : Activer le fonctionnement du réseau, notamment en désignant au plus vite les points focaux dans les pays ou cela n’a pas encore été fait; Mettre en place un mécanisme d’harmonisation des politiques pharmaceutiques nationales afin d’éviter les duplications d’effort d’enregistrement de médicaments; Coordonner les efforts dans la lutte contre la consommation de tabac, de drogue et d’alcool en particulier chez les jeunes ; Mettre en place un système de surveillance partagé afin de protéger les 5 pays d’une explosion épidémique du VIH-SIDA dans les PEID étant donné le faible taux de prévalence actuelle dans ces pays ; Collaborer et partager l’expertise en vue d’assurer et de pérenniser l’élimination du paludisme et l’amélioration des indicateurs de néonatologie. 2 Intensifier les échanges et la consolidation de ce réseau en s’inspirant de la dynamique de l’expérience de Maurice, Seychelles et Comores dans le cadre de la Conférence de l’Océan Indien (OCI). III. NOUVEAUX THEMES DE COLLABORATION Les travaux de l’après midi ont été présidés par le Représentant du Ministre de la santé de Maurice. Un ajustement du programme de travail a été opéré par l’inclusion d’une présentation sur l’expérience du réseau des Petits Etats insulaires en Développement dans la région Amérique. 3.1 Réseau d’observatoires nationaux de la santé comme instruments de renforcement du système de santé dans les PEID. La présentation a fait ressortir que l’observatoire africain de la santé est planifié pour être la principale porte d’accès à des données fiables, complètes et à jour qui devrait être rapidement accessible en cas de nécessité. Il fournira des informations sur les facteurs de risque, les taux de couverture des principales interventions de santé, les priorités sanitaires sur le plan international, ainsi que dans la région africaine faisant de cet observatoire la source d’information de référence dans la région africaine. Les défis majeurs de cet observatoire sont de réduire le déficit dans le domaine des connaissances pour renforcer le système national d’information sanitaire dans la région africaine en fournissant un accès facile à des données de grande qualité basées sur l’évidence. Cet observatoire comprendra les éléments suivants : - Le Blog du Directeur régional - Des données/statistiques de haute qualité; - Un rapport analytique détaillé du profil régional et des pays. - Des publications thématiques de qualité; - Un réseau dynamique et vibrant ainsi que les pratiques communautaires - 46 observatoires nationaux de la santé. L’Organisation Mondiale de la Santé pour l’Afrique se propose d’assurer un appui technique aux pays de la région pour construire leurs observatoires nationaux. Recommandations : Développer le profil analytique de chaque pays; Construire le site web du Réseau des PEID Développer un Observatoire commun aux pays membres des réseaux des PEID Identifier un groupe de partenaires pour la réalisation de cet Observatoire; 3.2 Problématiques des ressources humaines en santé dans les PEID Dans l’ensemble, ce groupe de pays dispose de meilleurs indicateurs en matière de Ressources Humaines pour la santé que la plupart des pays de la Région africaine. En 2006, seule l’Union des Comores faisait partie des pays connaissant une pénurie grave de ressources humaines, selon le rapport de l’OMS sur la Santé dans le Monde. Il semble que la situation ait pu évoluer depuis. Toutefois, les PEID présentent des situations contrastées au regard de leur densité en personnel qualifié (nombre de médecins, d’infirmiers et de sages femmes pour 1000 habitants) variant de 9 pour les Comores a 94 pour les Seychelles. Cette situation pourrait expliquer à elle seule les variations des indicateurs de santé d’un pays à un autre. Mais, des questions demeurent quant au développement constant des ressources humaines pour le groupe des pays considéré. Il s’agit entre autre : des capacités de planification, de gestion et d’organisation ; 3 de la formation, aussi bien initiale mais plus particulièrement des spécialistes dans le domaine médical et paramédical, de la gestion et de la santé publique. Cette situation se reflète aussi au niveau de l’absence de mécanismes de régulation et d’accréditation; des stratégies d’attraction et de rétention des professionnels de santé sur leur lieu de travail; . Recommandations faites aux pays du groupe des PEID de: renforcer les capacités des pays, et plus particulièrement dans les domaines de la planification et de la gestion ; renforcer les capacités de formation en appuyant les établissements de formation existants; mettre en place des mécanismes de régulation et d’harmonisation entre le secteur public et prive ainsi que des mécanismes d’accréditation ; bâtir des alliances stratégiques (réseaux et partenariats) au sein du groupe des PEID en s’appuyant sur la coopération régionale et internationale ; intégrer la composante ressources humaines dans le système d’information sanitaire de façon à aider les politiques et décideurs à orienter et a évaluer leur stratégie; augmenter le budget de l’Etat alloué a la santé. s’inspirer des données de l’OMS sur le Code international pour le recrutement des professionnels de santé et les stratégies de motivation et de rétention des travailleurs de santé pour bâtir des stratégies nationales pertinentes. 3.3 Santé, environnement et changements climatiques Dans sa présentation, l’expert de l’OMS a souligné la vulnérabilité particulière du groupe des PEID du fait des défis importants de gestion de l’environnement et des graves conséquences sur la santé publique. Plus que dans les autres pays, la problématique de la gestion des déchets, de l’assainissement, de la disponibilité de l’eau potable, du risque de maladies vectorielles (paludisme, chikungunya, dengue, etc.) est encore plus complexe et difficile a gérer dans le groupe des PIED du fait de la rareté des ressources humaines et des infrastructures inadéquates. Ces facteurs de risque environnementaux pour la santé sont susceptibles d’être exacerbés par le changement climatique. Dans ces conditions, le processus de collaboration entre les ministères de la santé et de l’environnement doit être accéléré dans les PEID, conformément à la Déclaration de Libreville qui a mis en place une Alliance stratégique entre les secteurs de la Santé et de l’Environnement. Il est urgent de mettre en place les groupes nationaux d’experts pour entreprendre dans les meilleurs délais, et suivant l’engagement de Luanda (2010), l’exercice d’analyse de la situation et d’estimation des besoins pour la mise en œuvre de la Déclaration de Libreville. Cet exercice est une étape majeure et indispensable dans l’évaluation de la vulnérabilité des PEID au changement climatique ainsi que dans la formulation des plans nationaux d’adaptation. Le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique propose un Programme panafricain d’adaptation de la santé publique au changement climatique pour fournir une réponse scientifique, factuelle et coordonnée aux besoins des pays africains dans ce domaine. Ce programme a pour objectif de soutenir les engagements et les priorités des gouvernements d’offrir également une plateforme commune pour permettre des comparaisons et l’évaluation des progrès réalisés dans le renforcement de la résilience des pays. Recommandations : Les Ministres de la Santé des PEID doivent prendre l’initiative et exhorter leurs collègues de l’environnement a entreprendre le plus rapidement possible et ce, avant la fin 2012, l’analyse de la situation et l’estimation des besoins pour la mise en œuvre de la Déclaration de Libreville (SANA), comme suite à l’engagement de Luanda ; 4 Les Ministres de la Santé des PEID doivent saisir l’opportunité qu’offre le Cadre de Cancun sur l’adaptation au changement climatique, pour élaborer leurs plans nationaux d’adaptation, sur la base du Programme panafricain d’adaptation de la santé publique au changement climatique. 3.4 Partage de l’expérience des PEID dans la Région Amérique (PAHO) L’expert de l’OMS de la Région OMS des Amériques a fait sa présentation en insistant sur la similitude des problèmes et défis qui existent entre les 10 Petits Etats insulaires des Caraïbes et les PEID de la région africaine avec cependant des avancées différentes en ce qui concerne les résultats en rapport avec la mise en œuvre des déclarations et programmes de travail. Ces expériences mériteraient d’être partagées pour le bénéfice des deux groupes d’états insulaires. Les désastres naturels les plus importants se manifestent sous forme d’ouragans, d’éruptions volcaniques, de tremblements de terre, de glissements de terrain et d’inondations. Parmi les résultats, il est apparu un gain important en termes de réduction de la mortalité infantile et maternelle et une espérance de vie à la naissance de 75 ans. Ces progrès sont en partie liés au système de santé qui applique la gratuité des soins. Il s’opère dans ces pays, une transition démographique et épidémiologique qui s’oriente vers une prédominance des maladies non transmissibles devenues les principales causes de morbidité et de mortalité. On note aussi un accroissement des infections à VIH chez les adolescents et les femmes. Les expériences bénéfiques en matière de gestion des capacités ont été relevées, notamment le partage des ressources humaines entre les différents PEID, ainsi qu’une excellente coordination entre les institutions étatiques. Ces expériences mériteraient d’être considérées par le groupe africain des PEID dans le cadre de leur réseau de coopération. Les discussions ont fait ressortir la nécessité d’établir une communication et une collaboration étroites entre les deux Régions de l’OMS (AFRO et PAHO) pour accompagner le développement des PEID car faisant face aux mêmes défis. Les principaux défis sont : la faible capacité d’exécution des interventions planifiées ; les compétences limitées et les changements fréquents de responsables au niveau institutionnel. du fait de l’insularité ; la nécessité d’accroître la couverture sanitaire et de mettre en place un système durable de financement de la santé ; Le faible leadership des comptes nationaux de la santé et la faible performance des fonctions essentielles de santé ; L’insuffisance et l’inadéquation des ressources humaines en santé, la faible régulation des politiques de rétention du personnel en santé et le coût élevé des formations ; La nécessité d’améliorer les programmes de préparation aux urgences et catastrophes ; La nécessité de renforcer le partenariat et de nouer d’autres alliances. Recommandations: Créer un groupe de travail entre l’Organisation panaméricaine de la santé des Amériques (PAHO) et le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique (AFRO) afin de développer un plan d’action de collaboration entre les PEID des deux régions 5 Echanger différents outils sur les fonctions essentielles de santé publique tels que les Soins de Santé Primaires rénovés, les ressources humaines en santé, le système d’information sanitaire. Promouvoir les technologies de communication telles que l’échange de plateformes de site web, les réunions virtuelles, l’apprentissage électronique distance, les campus virtuels de santé publique et les observatoires. Développer un plan de coopération Sud–Sud dans des domaines spécifiques à déterminer. IV. ETABLISSEMENT ET FONCTIONNEMENT DU RESEAU DES PEID Lors de leurs entretiens, les Ministres, Représentants et Experts des pays ont manifesté leur volonté d’échanger et de collaborer dans les nombreux domaines déjà identifies comme étant d’intérêt communs et juges prioritaires. Ils ont pris l’engagement de développer des réseaux de collaboration et de coordination, et de mettre en place des dispositifs visant un fonctionnement régulier et effectif Recommandations : Mettre en place un réseau de coordination des États membres du groupe des PEID ; Désignation par les Ministres de la Santé des points focaux nationaux ; Créer un Secrétariat permanent ; S’accorder sur un cycle régulier de réunions semestrielles des points focaux et des experts dans les pays ; Impliquer dans le réseau des autres secteurs du développement, notamment les Ministères de l’Environnement, de l’Agriculture, de l’Education qui désigneraient aussi leurs points focaux nationaux ; Développer la Coopération avec les organisations internationales et autres réseaux similaires tels que la Commission de l’Océan Indien (COI), l’OMS (AFRO, PAHO) ; Promouvoir le plaidoyer par l’OMS de la mobilisation de ressources pour la mise en place du Fonds africain des urgences et catastrophes 3.5 Cérémonie de clôture La cérémonie de clôture a été présidée par le Ministre de la Santé des Comores en présence du Directeur Régional de l’OMS. Un communiqué final (voir en annexe) a été lu par l’Expert de l’Ile Maurice au nom des autres experts et délégations participant à la réunion. Le communiqué reprend les points marquants le la 3eme réunion des PEID. Il réitère la volonté des pays de se doter d’une plateforme commune de travail et de mécanismes de concertation leur permettant d’avantage de synergie dans l’action. Ce communiqué propose un éventail très précis de recommandations aux Ministres de la Santé des PEID qu’ils se proposent de mettre en œuvre d’ici leur prochaine réunion dans deux ans. 6