Agritourisme : la chambre d`agriculture accompagne
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Agritourisme : la chambre d`agriculture accompagne
« Agritourisme : la chambre d’agriculture accompagne les porteurs de projets » Auteur : Avenir Agricole de l’Ardèche - Chambre d’Agriculture de l’Ardèche Date de parution : 31 juillet 2008 Ce document est la propriété exclusive de la Chambres d'Agriculture de l’Ardèche. Reproduction interdite sans accord préalable. zoomprojet re ltu cu ri ag d’ e br am ch la : e sm ri u to ri g A ts je ro p e d rs u e rt o p s le e n g a p m acco ■ Chambre d’hôtes à la ferme témoignage « Nous sommes agriculteurs avant tout » Eleveurs caprins sur la commune de Saint-Barthélémy-le-Meil depuis plus de vingt-cinq ans, Geneviève Chasson et son époux Alain ont développé une activité d’accueil à la ferme et exploitent aujourd’hui quatre chambres d’hôtes. n 1982, Geneviève Chasson rejoint son mari sur l’exploitation familiale de ses beaux parents. Le jeune couple s’installe alors en élevage caprin, avec un objectif de 95 chèvres et 70 000 litres de lait, et une activité complémentaire de petits fruits. Un objectif jamais atteint, comme l’explique Geneviève Chasson : « Notre structure est difficile : nous sommes en zone de pente avec un système de pâturage et un climat pas toujours favorable. Les prés ne sont pas tous mécanisables et nous devons acheter beaucoup de foin. Nous n’avons jamais réussi à produire 70 000 litres de lait. ». Progressivement, l’activité petits fruits est aussi abandonnée, faute de rentabilité. « Nous nous sommes tout doucement aperçu que l’exploitation ne suffisait plus pour vivre et qu’il fallait un deuxième salaire. J’ai donc commencé à travailler à l’extérieur ». La jeune femme réalise alors un stage mis en place par la chambre d’agriculture, sur la valorisation du E Geneviève Chasson et son mari Alain sont producteurs de lait en AOC picodon avec un troupeau de 80 chèvres. travail de la femme à la ferme, avec la visite notamment de gîtes et de chambres d’hôtes. L’idée d’une activité d’accueil à la ferme fait son chemin. « Nous avons commencé par des goûters à la ferme, il y a une quinzaine d’années. Cela m’a permis de rester sur l’exploitation. Puis en 1999, nous avons ouvert deux chambres d’hôtes, à l’étage, dans notre maison ». Adhérents au réseau Bienvenue à la Ferme Ils ont développé une activité de chambres d’hôtes à la ferme depuis 1999. Depuis l’année passée, le couple d’agriculteurs exploite quatre chambres d’hôtes, dont une familiale, pouvant accueillir cinq personnes. Une prestation de table d’hôte est aussi proposée le soir. Les structures d’hébergement sont labellisées Gîtes de France depuis le départ et Bienvenue à la Ferme depuis quelques années. Pour Geneviève Chasson, il est important de différencier les chambres d’hôtes tenues par des agriculteurs des autres structures touristiques : « Il ne faut pas perdre de vue que les chambres d’hôtes sont au départ un complément pour les exploitants. Nous sommes agriculteurs avant tout et nous revendiquons ce titre. Les clients doivent comprendre qu’ils sont sur une exploitation en activité ». En adhérant au réseau Bienvenue à la ferme, le couple espère ainsi mieux cibler la clientèle. Une clientèle qui pour l’instant vient plutôt des Gîtes de France. Le couple d’exploitants travaille aussi en relais avec l’office de tourisme du Cheylard et avec l’agence de voyage Safran, à Mirabelet-Blacons. « L’agence, qui organise des « séjours en liberté », a monté un circuit sur les anciennes voies de chemin de fer en Ardèche. Intéressée par une étape à la ferme, elle nous a contacté », explique Geneviève Chasson. Pour cet été, ce partenariat va ainsi assurer plus de la moitié du taux d’occupation des chambres. Aujourd’hui, si l’activité de chambres d’hôtes fonctionne bien et constitue un bon complément de revenus, elle demande aussi beaucoup de travail en plus de celui de la ferme. Mais pour Geneviève Chasson, cette diversification permet surtout « de vivre sur l’exploitation et de montrer son métier aux citadins ». Muriel Chave ■ point de vue Chris Claus, membre associé à la chambre d’agriculture de l’Ardèche, chargée de la filière agritouristique ■ Quel appui la chambr e d’agriculture de l’Ardèche apportet-elle aux por teurs de pr ojet agritouristique ? « Le soutien qu’apporte la chambre d’agriculture aux porteurs de projet agritouristique commence dès la phase d’installation. En effet, d’abord accueillis au point accueil installation, ils sont ensuite dirigés vers un collaborateur de la chambre d’agriculture qui s’occupe de cette filière. Il faut savoir que très peu de jeunes installés se dirigent directement vers la diversification touristique, cela vient généralement après. Tous les agriculteurs désirant développer une activité accueil à la ferme sont accompagnés dans leur démarche. La chambre d’agriculture travaille aussi à la mise en place de formations spécifiques à l’activité agritouristique comme par exemple l’accueil téléphonique. Ces formations devraient prochainement voir le jour et intéresser de nombreuses personnes. » ■ Quelles sont les activités d’accueil à la ferme présentes sur le territoire ? « Les activités d’accueil à la ferme sont nombreuses sur le territoire. On peut citer les hébergements (chambres d’hôte, gîtes de France, camping…), mais aussi les fermes équestres, la restauration, les visites, les points de vente collectifs, les produits fermiers… De plus en plus de touristes sont attirés par les activités d’accueil à la ferme. Ils recherchent une certaine qualité que leur offre des labels comme Bienvenue à la ferme, Gîtes de France, Clévacances… Les « packages » journée ou séjour à la ferme, comprenant à la fois de l’hébergement, de la restauration, des visites…, seront certainement amenés à se développer dans les années à venir. Pour cela, un partenariat avec les offices de tourisme et le comité départemental du tourisme (CDT) est indispensable, notamment pour assurer le jeu de la promotion. D’autres activités devraient également se développer comme celles adaptées aux jeunes retraités. En effet, en agritourisme, il est important de savoir s’adapter à la demande des différentes clientèles. Celles des jeunes retraités est un créneau à prendre. » ■ Quel rôle jouent les associations de professionnels (Bienvenue à la ferme, fermes auberges, fermes équestres, campings…) dans le paysage agritouristique départemental ? « Toutes ces associations jouent à la fois un rôle de promotion auprès du grand public mais aussi de soutien aux adhérents. La fédération départementale du tourisme rural (FDTR), qui regroupe l’ensemble de ces associations, a pour objectif de promouvoir le réseau accueil à la ferme. En communiquant et valorisant les spécificités du tourisme rural, la FDTR contribue au développement des activités agritouristiques sur le département. Le nouveau guide « accueil à la campagne » a été très bien accueilli par les différents offices de tourisme. Prochainement, un site Internet, véritable portail de l’accueil à la ferme en milieu rural, devrait voir le jour. Outre la communication, ces associations jouent aussi un rôle important auprès de leurs adhérents, notamment en ce qui concerne l’accompagnement de leur projet d’un point de vue juridique ou administratif. Elles sont aussi des intermédiaires incontournables entre le réseau national et les adhérents départementaux. » Propos recueillis par C. Penet ■ En savoir + : contact chambre d’agriculture : 04 75 20 28 00 en pratique L’accueil à la ferme en Ardèche en quelques chiffres Près de 500 agriculteurs ardéchois développent sur leur exploitation au moins une activité liée au tourisme. Ce chiffre fait de l’Ardèche le troisième département français de l’agritourisme derrière la Dordogne et les Pyrénées Atlantiques. Plus de 7 % des exploitations ardéchoises développent ainsi une activité d’hébergement (gîte rural, gîte d’étape, chambre d’hôte, camping à la ferme…) et/ou de restauration (ferme auberge, goûter à la ferme, table d’hôte…), contre 2 % au niveau national. Par ailleurs, 27 % des exploitations agritouristiques de Rhône-Alpes sont situées en Ardèche. L’agritourisme ardéchois, associé aux hébergements en milieu rural (gîtes, chambres d’hôte et campings), essentiellement a généré plus de 2 millions de nuitées touristiques en 2007. Le paysage associatif est très dense. Les professionnels de chaque activité sont souvent structurés en associations (fermes auberges, campings, fermes équestres, réseau Paysage de fermes pédagogiques, Boutiques Paysannes, accueil d’enfants…). La marque Bienvenue à la Ferme assure la promotion de plus de quatre-vingt exploitations ardéchoises proposant restauration, hébergement, loisir ou vente de produits fermiers. Les marques nationales sont également très présentes au niveau des hébergements : c’est le cas de Gîtes de France (175 agriculteurs environ), Accueil paysan (24 adhérents), mais aussi Rando Accueil, Clévacances… La fédération départementale du tourisme rural, créée en 1988, rassemble onze de ces structures dans un guide unique « Accueil à la ferme, Accueil à la campagne ». Eventail de l’offre proposée par les agriculteurs - L’offre hébergement est prépondérante : 80 % des exploitations agritouristiques proposent cette prestation (en large majorité à travers la location de gîtes). - 13,5 % des exploitations dévelop- pent une activité de camping à la ferme (structures souvent de taille modeste, dont la capacité est en moyenne inférieure à 25 emplacements). - Puis viennent les activités de loisirs et découverte (10 %) : fermes équestres, visites de fermes (activités pédagogiques et de découverte, pêche, accueil festif, manifestations culturelles, expositions…). - La restauration sous toutes ses formes concerne environ 6 % des exploitations agritouristiques ardéchoises. La répartition géographique est hétérogène et concentrée sur le Sud - 43 % des exploitations sont situées en Ardèche méridionale et en Cévennes. - 20 % environ sur le secteur d’Aubenas, le Sud de la vallée du Rhône et les hautes Cévennes. - La montagne ardéchoise (5,6 %) et le Nord Ardèche (4 % de l’offre), territoires sur lesquels l’agritourisme est moins présent, disposent d’un potentiel de développement sur certaines activités : accueil à la journée et restauration notamment. L’offre agritouristique ardéchoise est caractérisée par l’émergence d’une offre originale en devenir (éco-gîtes, accueil de camping-caristes, goûters et cassecroûtes à la ferme, visites de ferme, oenotourisme…), et par l’association étroite entre les activités d’accueil et la vente de produits fermiers et de produits locaux. Nicolas Sabot, chambre d’agriculture de l’Ardèche ■ Un coup d’œil sur la saison 2008… Il est encore tôt pour dresser le bilan de la saison d’accueil 2008, mais déjà certaines tendances peuvent être mises en avant : - Le début de saison est plutôt décevant dans l’ensemble, avec, à l’exception de l’Ardèche du Sud, une tendance au ralentissement de la fréquentation touristique. - La météo défavorable de ce printemps, mais aussi la conjoncture économique nationale et la hausse du prix du carburant expliquent probablement la baisse de fréquentation des clientèles fran- çaises et étrangères sur le département. Les activités de loisirs (fermes équestres) et de plein air (campings) ont été les plus touchées en début de saison. - Au niveau des hébergements et de la restauration, la fréquentation a été bonne, avec des disparités entre les formules d’accueil (début de saison timoré chez les propriétaires de chambre d’hôtes). Les taux d’occupation des hébergements sont stables par rapport à 2007. La fréquentation sur juillet-août s’annonce plutôt favorable. ■