la taille des arbres
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la taille des arbres
VÉGÉTAL avec Christophe Herbelin Établissement de la ville de Paris, sous contrat avec le ministère de l’Agriculture ARBRES : CHOISIR UNE TAILLE ET S’Y TENIR Pour des raisons pratiques ou esthétiques, rares sont les arbres en milieu urbain qui échapperont à une taille au cours de leur longue vie. La taille d’un arbre peut répondre à des objectifs très différents, qu’ils soient d’ordre esthétiques ou simplement utilitaires. Christophe Herbelin, responsable pédagogique « taille et soins aux arbres » à l’École du Breuil pour les formations continues et en apprentissage, présente les principales tailles possibles. histoire d’un arbre commence d’abord en pépinières. Il y grandit, est éduqué même ! « Au sein d’une même espèce, il est utile de bien choisir son sujet en pépinières pour sélectionner celui qui sera le plus compatible avec l’environnement pour lequel il est destiné », commence l’enseignant. « Une fois planté, on évite autant que possible d’effectuer la moindre taille dans les trois premières années, limitant les interventions aux branches cassées ou vraiment mal orientées », conseille Christophe Herbelin, en charge du certificat de spécialisation taille et soins aux arbres. Plusieurs raisons imposent de recourir à une taille. L’enseignant conseille toujours à ses étudiants de bien observer l’arbre en L’ amont pour prendre le temps de visualiser la bonne intervention à effectuer. tie gênante de l’arbre en laissant un relai potentiel, via une branche charpentière. La taille de formation : il s’agit de sélectionner les futures branches maîtresses de l’arbre et d’éviter tout défaut mécanique au cours de la croissance, comme une inclusion d’écorce qui pourrait fragiliser l’arbre 10 ou 20 ans plus tard. « Dans tous les cas, la taille ne doit pas excéder un tiers du volume total de l’arbre ». La taille architecturée : c’est une tradition tout à fait française. Le but est de donner volontairement une forme à l’arbre. Ce peut être une taille en plateaux-rideaux, en marquises simple ou double, en tête de chat… Contrairement aux idées reçues, un arbre taillé en tête de chat n’est pas fragilisé pour autant. Si l’opération est régulière, l’arbre va s’adapter et accumuler ses réserves au niveau des têtes de chat et vivre plusieurs dizaines d’années. La taille d’adaptation : elle s’impose parfois en fonction de nouvelles contraintes, comme la construction d’un immeuble, le respect du gabarit routier, le dégagement d’un candélabre ou de fils électriques. Il convient dans ce cas de supprimer la par- La taille de cohabitation : en fonction de l’exposition, un arbre peut prendre l’ascendant. L’objectif de cette taille sera d’avantager l’arbre dominé. La taille d’entretien : en milieu rural ou au sein de parcs urbains et de jardins privés, elle se limitera à éliminer des branches mortes ou cassées. Plus généralement il y a certaines règles à respecter pour bien tailler une branche. « Si on opte pour tel ou tel type de tailles, il faut s’y tenir. L’arbre devra toujours être taillé selon la même technique. C’est un véritable engagement financier au final », prévient l’enseignant. « Il faut en effet éviter l’effet yoyo par exemple après avoir étêté un arbre, et ne pas laisser repousser des rejets qui pourraient devenir dangereux dans le temps. Autre point d’attention : respecter la ride de la branche au tronc. Si la taille est trop proche du tronc, on peut l’endommager et en cas inverse, on laissera apparaître un bois mort ». Deux périodes sont idéales pour effectuer une taille : juste après le débourrement au printemps, c’est la taille en vert. Elle permet à l’arbre de former ses cicatrices dès la première année et il y a peu de réaction immédiate ( formation de rejets). La deuxième période favorable arrive lorsque l’arbre est effeuillé ; c’est la taille hivernale. Côté matériel, la tronçonneuse est à privilégier pour les gros diamètres. Mieux vaut utiliser une scie arboricole à la denture fine pour améliorer la qualité de coupe et favoriser la cicatrisation. Dans tous les cas, il faut veiller à la désinfection de l’outil d’un arbre à l’autre, pour ne pas propager certains parasites. ■ 6 PROFESSION PAYSAGISTE #62 AVRIL 2015 PROFESSION PAYSAGISTE #62 AVRIL 2015 7 De strictes mesures de sécurité doivent être respectées pour tout travail d’élagage.