Le Drian au premier Forum sur la paix en Afrique

mercredi 26 novembre 2014 LE FIGARO
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RALPH WENIG/BUREAU233/TF1
Nikos Aliagas,
derrière les paillettes
SUCCÈS L’animateur vedette vient de signer
un ouvrage érudit, préfacé par l’académicien
Jean-Christophe Rufin, dans lequel il fait l’éloge de la sagesse.
Blaise de Chabalier
[email protected]
Q
Nikos Aliagas possède une personnalité complexe. Bien sûr, il y a celui qui aime les paillettes et fait
se pâmer les midinettes en présentant le télécrochet
« The Voice » (depuis 2012) après avoir déjà affolé
l’Audimat avec la « Star Academy » (de 2001 à
2009). Bourreau de travail, cet assoiffé de reconnaissance présente aussi, toujours sur TF1, « C’est
Canteloup » tout en acceptant avec bienveillance de
se faire caricaturer par l’imitateur, et « 50 minutes
inside ». Mais ce fils d’un tailleur et d’une infirmière
rappelle qu’il a toujours été passionné par les livres
et qu’il est journaliste avant d’être animateur. « J’ai
commencé à travailler à 18 ans, je coupais les dépêches à RFI la nuit pour payer mes études de lettres à la
Sorbonne », confie celui qui commença sa carrière à
la télévision sur la chaîne Euronews. « Quand j’ai eu
ma carte de presse, à 21 ans, mon père m’a demandé
si j’allais être un simple vendeur de journaux ! »
Pas faciles, les relations entre le fils et son père,
Andreas. « Il y avait une opposition entre nous, mais
ça restait dans des limites raisonnables », glisse
© Elodie Grégoire
ui se cache derrière l’animateur
à succès à l’image un peu superficielle ? Qui est vraiment Nikos
Aliagas, le présentateur vedette
de « The Voice » sur TF1 ? C’est
peu dire qu’en publiant Ce que
j’aimerais te dire *, ce fils d’immigrés grecs, né en 1969 à Paris
de parents venant tout juste
d’arriver en France, brouille les pistes. Son ouvrage, dans lequel il s’adresse à sa fille de 2 ans, Agathe, est l’occasion pour l’homme de télévision
d’exprimer en moins de deux cents pages, denses,
érudites et vivantes, sa philosophie de la vie. Au fil
de la plume, il convie les mythes grecs qu’il connaît
en profondeur, les explique simplement et les met
en perspective pour bien montrer qu’ils peuvent
aujourd’hui aider chacun à vivre mieux.
« C’est quelqu’un qui possède une culture solide.
C’est vraiment un intellectuel mais ce n’est pas un esprit spéculatif. Il cherche avant tout, en s’appuyant
sur sa culture et sur son expérience de la vie, à donner
des conseils concrets. C’est un moraliste plus qu’un
théoricien », confie Jean-Christophe Rufin. L’académicien signe la préface du livre de celui qu’il a
rencontré pour la première fois en 2004, lors d’une
émission sur LCI dans laquelle le présentateur recevait des artistes et des écrivains, un exercice qu’il
poursuit aujourd’hui sur Europe 1, tous les samedis
matin, dans « Sortez du cadre ». Jean-Christophe
Rufin, qui ne regardait alors pas la « Star Academy », ne connaissait pas la vedette pourtant déjà en
pleine gloire : « Je me souviens avoir été frappé par
sa timidité, à tel point que j’ai pensé qu’il passait à la
télévision pour la première fois ! »
#RTLbouge
Bio
EXPRESS
1969
Naissance à Paris.
1993-1999
Journaliste à Euronews.
2001-2008
Présente « Star
Academy » sur TF1.
2011
Anime « Après le 20h,
c’est Canteloup »
sur TF1.
2012
Présente « The Voice »
sur TF1.
2014
Anime « Sortez
du cadre » sur Europe 1
et publie Ce que
j’aimerais te dire (Nil).
Nikos. Le jeune homme s’affirme rapidement :
« J’ai su tout de suite que je ne voulais pas accepter
la fatalité sociale, identitaire. Je n’étais pas non plus
attiré par une vie toute tracée. Mon père rêvait que je
devienne professeur de français en Grèce. Moi, ça ne
me parlait pas. Et il ne voulait pas que je travaille de
mes mains. » Sur ce dernier point, le futur roi des
plateaux a suivi la volonté paternelle. Mais question ambition, c’est sa mère, Harula, qui l’encouragea : « Elle me disait : “Vis tes rêves, mais réaliseles honnêtement.” » Une fois la célébrité atteinte, il
sut garder les pieds sur terre grâce à ses parents et
à ce précepte de son père : « Laisse la lumière en
dehors de la maison. »
« Je suis psychopompe ! »
Plein de contradictions, Nikos est à la fois celui qui
pose pour la couverture de Paris Match avec une joie
évidente, aux côtés de sa femme Tina, et celui qui
exprime dans son livre son goût pour une vie équilibrée, ancrée dans les valeurs de la famille, le respect
des anciens et l’humilité. « Ce que j’ai appris de ma
famille, oralement, je l’ai retrouvé ensuite au fil de mes
lectures », dit celui dont l’ouvrage est émaillé de
mille et une citations, notamment de Jacqueline de
Romilly. Son ancrage solide a permis à Nikos de rester lui-même. Oui, l’animateur aime son métier, le
vertige des directs, la célébrité – « La télévision est
une industrie comme une autre », glisse-t-il – mais il
sait aussi, grâce en particulier à ses proches, prendre du recul. « Le danger qui vous guette quand vous
êtes sous les feux de la rampe, c’est de devenir votre
propre reflet… » Clairement, Nikos ne se résume pas
à son image télévisuelle. « Je suis psychopompe !
Comme l’archange saint Michel ! », lâche-t-il ainsi
au détour d’une phrase… « Je tiens cela de mon
grand-père », dit celui qui, loin des caméras, accompagne les âmes vers l’au-delà, et aussi les corps
des défunts en faisant leur toilette mortuaire. « J’ai
par exemple été prévenu de la mort d’un prêtre qui
avait été mon père spirituel quand j’étais élève à l’école orthodoxe de Châtenay-Malabry, c’était pendant
un direct, en 2005, et j’ai aussitôt après pris l’avion
pour Salonique afin d’être auprès de lui. » Baptisé, il
glisse que si Dieu existe « Il est amour ». Une chose
est sûre, il croit à l’invisible. Il est comme ça, Nikos,
là où on ne l’attend pas. ■
* NiL Éditions, 184 p., 17,50 €.
UN DERNIER MOT
[email protected]
Par Étienne de Montety
Reporter [re-por-té] v. tr.
Opération qui ne rapportera rien à la France.
L
a France a décidé de reporter la livraison des Mistral à la Russie.
Le mot est dérivé de porter : apporter, transporter, reporter.
Quel est le substantif qui se rapporte au verbe reporter ? Un reportage ?
Une reportation ? Un report. C’est, dans l’affaire qui nous occupe, une décision
qui fait de François Hollande un grand reporteur.
Dans le monde militaire, il y a vingt ans, on était coutumier du report. Ainsi, celui
de l’incorporation des appelés. Le report de livraison est un phénomène plus récent.
C’est un geste imprudent. Dans Le Cid, on lit : « Va jusqu’en leur pays leur reporter
la guerre. » Ce report-là, on s’en passera.
Le monde change. Hier, les constructions navales travaillaient au port. Maintenant,
elles travaillent au report. Ce n’est pas exactement un report de plaisance.
Du moins pour la Russie qui, le moment venu, ne manquera pas de songer elle aussi
à un report. Par exemple celui de son affection, qu’elle offrira à d’autres pays lors
de futures négociations commerciales. ■
FIGARO-CI ... FIGARO-LÀ
Qui veut « tuer » les commissaires de police ?
À LA BONNE HEURE 11H-12H30
A
DECOIFFANT
RTL.fr
Le Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), dirigé par
Olivier Boisteaux, s’alarme de la publication d’un rapport des Inspections
générales de l’administration et de la police nationale (IGA-IGPN) consacré
à la création d’une « Académie de police » à Lyon ou Cannes-Écluse (Seineet-Marne). Selon ce syndicat, derrière ce projet, c’est la disparition du corps
séculaire des commissaires qui est envisagée, par une fusion avec celui
des anciens inspecteurs de police, devenus officiers de police sous Pasqua
et Guéant. « C’est Maigret qu’on assassine ! », avait déjà déclaré l’un de leurs
grands anciens quand les promoteurs d’une précédente réforme voulaient
parvenir au même résultat sous Sarkozy.
Le Drian au premier Forum sur la paix en Afrique
Jean-Yves Le Drian participera, du 14 au 16 décembre, à Dakar, au premier
Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique. L’idée de cet
événement inédit a été lancée au sommet de l’Élysée sur l’Afrique,
en décembre 2013. Quelque 300 personnalités - chefs d’État, ministres,
militaires, chefs d’entreprise et experts - sont attendues. Organisé en liaison
avec l’Union africaine, ce Forum aura pour principale cheville ouvrière
un think-tank français, la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).