Le noyau dur du Standard descend sur Sprimont pour casser du

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Le noyau dur du Standard descend sur Sprimont pour casser du
LUNDI 4 NOVEMBRE 2013
SUDPRESSE
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UN PHÉNOMÈNE COMPLÈTEMENT « HAS BEEN »
« Il reste 250 à 300 hooligans en Belgique »
Les incidents constatés dans
nos stades ne relèvent (quasi)
plus du hooliganisme. «Il s’agit
d’une autre dynamique, plus centrée sur la contestation des décisions prises par les dirigeants de
clubs», explique le directeur de
la cellule football du ministère
de l’Intérieur.
Jo Vanhecke se réjouit de la
quasi disparition des faits imputables aux hooligans chez
nous: «Un fait majeur l’an dernier,
aucun l’année précédente : il y a
cinq ans à peine, on n’osait rêver à
pareil bilan!»
L’expert estime pourtant à
250 ou 300 le nombre de hooligans qui fréquentent les
milieux du foot, soit deux à
trois fois moins qu’au cours
des années les plus noires.
Ils se seraient donc subitement assagis?
«Le travail des spotters, qui se
sont intégrés aux noyaux des supporters les plus durs, ainsi que la
multiplication des caméras a eu un
effet sensible sur l’évolution de la
situation, tout comme l’accompagnement des supporters visiteurs»,
explique Jo Vanhecke. «Et puis,
la plupart de ces hooligans ont
vieilli et ont aujourd’hui beaucoup
à perdre: un travail, une maison,
une famille…»
LE DÉPLOIEMENT
POLICIER
PAR CLUB
FC BRUGES
PAS FORT SURVEILLÉS
Pourtant, les interdits
de stade ne sont pas
étroitement surveillés.
Aussi étonnant que cela
puisse paraître, il ne
leur est même pas
demandé, la plupart du temps,
d’aller pointer
au commissariat à l’heure
du match.
«C’es t comme
pour quelqu’un
qui n’a plus
son permis»,
reprend Jo
141
policiers en moyenne
à chaque match
STANDARD
ANDERLECHT
CHARLEROI
120,3
113,1
90,1
Vanhecke. «On ne lui met pas un
policier en permanence aux basques
pour voir s’il conduit quand même.
Au moment d’un match, le samedi
soir ou le dimanche, pas mal de commissariats sont fermés. Pourtant,
les interdictions sont respectées: ils
ont trop peur d’être reconnus par
un spotter ou d’être filmés par une
caméra. Si c’est le cas, c’est d’office
un an d’interdiction en plus, 1.000
euros d’amende et là, l’obligation
de pointer au commissariat. Je le
répète, la majorité de ces hooligans
ont aujourd’hui réellement quelque
chose à perdre. Alors, ils préfèrent
se trouver un café près du stade qui
retransmet le match… et qu’ils ne
quitteront d’ailleurs pas forcément
une fois leur interdiction de stade
purgée.»
Le hooliganisle séduit
peu les jeunes.
FAMILLES AU STADE: +25%
Comment se fait-il que ces
groupes ne recrutent pas parmi
les plus jeunes? «Ceux-ci préfèrent
rejoindre les groupes ultras qui se
manifestent surtout par des tifos colorés et mettent de l’ambiance dans
le stade», explique-t-il encore
Bref, personne ne regrettera
la disparition progressive du
phénomène. Conséquence
heureuse, depuis quelques
années, on assiste au retour
des familles et des enfants au
stade: +25% selon les statisD.SW.
tiques. l
(en D.2, l’année précédente)
LOKEREN
GAND
BEVEREN
87,4
85,5
69,6
MALINES
LIERSE
GENK
GBA (Beerschot)
MONS
Z.-WAREGEM
OH LOUVAIN
CERCLE BRUGES
COURTRAI
59,1
59
53,5
47,9
43,2
41,1
30,7
33,8
12,6
(*) La HAUSSE ou la BAISSE
concerne le déploiement
policier la saison précédente
l PHOTONEWS, BELGA, CLAES, D.R.
(en D.2, l’année précédente)
l Side» s’en sont
Une septantaine de membres du «Hel t le début du
avan
peu
di,
same
re,
Cent
du
kop
pris au
s à l’hôpital.
match. Deux policiers ont été transporté
INCROYABLE !
Le noyau dur du Standard descend
sur Sprimont pour casser du louviérois
Un nouvel épisode des «battles»
entre clubs de supporters s’est
déroulé samedi soir, peu avant
la rencontre de Division 3B qui
opposait Sprimont-Comblain
à l’UR La Louvière Centre, au
Tultay.
Il était 19h55 lorsqu’une septantaine de membres du noyau
dur des clubs de supporters du
Standard ont fait brusquement
irruption devant le stade sprimontois où plusieurs dizaine
de sympathisants louviérois,
membres du kop, tout juste
descendus de leur car, étaient
occupés à acheter leur ticket au
guichet d’entrée.
Un événement pas du tout anodin dans la mesure où il avait
été prémédité. En effet, suite un
précédent affrontement entre
les deux blocs (NDLR : c’est
volontairement que nous utilisons un vocabulaire de guerre
pour illustrer la violence de ce
genre de face-à-face) qui s’était
produit le 5 octobre dernier sur
un parking de la E42 entre Namur et Liège, les Standardmen,
dont un important contingent
issu du «Hell Side», avaient promis de se venger à l’occasion
d’un nouveau déplacement
des «Loups» en terre liégeoise,
Sprimont en l’occurrence. Renseignements pris auprès de certains supporters du Centre, ils
s’attendaient à cette expédition
punitive, mais probablement
pas au déchaînement de violence qui l’a caractérisée ni à sa
soudaineté. Parce que, dans le
jargon, ça a castagné sec.
JETS DE BOÎTES AUX LETTRES
Pas moins de sept représentants
de la zone de police de Sprimont étaient de faction devant
le stade, ce qui entre parenthèses ajoutait à l’insolite par
rapport au côté bucolique des
lieux. Il faut savoir en effet que
compte tenu de la réputation
sulfureuse de ses supporters,
tous les matches de l’Union
Royale La Louvière Centre sont
catalogués «à risque», avec le
déploiement de forces de l’ordre
que cette situation implique.
Ce sont ces policiers qui, en
tentant de s’interposer face à la
charge liégeoise, ont tout pris.
Le combat, s’il n’a duré que cinq
minutes, a été d’une rare intensité. De l’intérieur du stade
où nous étions installés, nous
avons assisté à une bataille
rangée avec des jets de cônes
en plastique ramassés à proximité, de boîtes aux lettres (!!) et
de piquets de clôture. Impressionnant.
POLICIERS TABASSÉS
Puis, aussi vite qu’ils étaient venus, les hooligans liégeois sont
repartis, laissant l’entrée du
stade et les parkings adjacents
dans un triste état. Mais ce n’est
rien à côté du bilan humain.
Alerté par la radio et venu daredare sur place, le bourgmestre
Claude Ancion fait les comptes.
«Deux de mes policiers ont été blessés et évacués à l’hôpital. Le premier,
qui a plusieurs dents cassées, souffre
de coups dans les côtes et sa collègue
de coups aux genoux. De son côté,
le chef de zone a reçu des coups au
visage.»
Certains supporters et des
stewards louviérois ont subi
aussi des dommages physiques
et matériels aussi. Certains
stewards envisagent d’ailleurs
de porter plainte suite à un bris
de lunettes.
Enfin, plusieurs véhicules stationnés à proximité ont subi
des dommages.
«Nous avions déjà connu des
matches à risques à l’intérieur du
stade, contre Malines et le FC Liège»,
précise encore Claude Ancion,
«mais jamais sous forme de bagarres à l’extérieur. C’est triste…» l
Agression à coups de cônes,
piquets et boîtes aux lettres.
EMMANUEL DEMOLDER
)G
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