JAL 44-00:Gabari Annonces seine
Transcription
JAL 44-00:Gabari Annonces seine
LES ANNONCES DE LA SEINE Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35 Lundi 30 juin 2008 - Numéro 44 - 1,15 Euro - 89e année Comptes de campagne et financement politique 10ème rapport François Logerot SOCIÉTÉ Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.................................................2 VIE DU DROIT Rapport sur la répartition des contentieux Remise du rapport Guinchard - 30 juin 2008 ............................8 Le droit de l’immigration en Europe et ses perspectives méditerranéennes Assemblée générale décentralisée de la Conférence des Bâtonniers - Marseille - 26 juin 2008 par Pascal Eydoux ............................................................................ 19 AU JOURNAL OFFICIEL Loi n° 2008-596 du 25 juin 2008 portant modernisation du marché du travail JORF n° 0148 du 26 juin 2008 page 10224 - texte n° 2 ......21 ANNONCES LEGALES ...................................................23 CULTURE Le vélocipède Objet de modernité (1860-1870)..............................................32 C réée par la loi n°90-55 du 15 janvier 1990 relative à la limitation des dépenses électorales et à la clarification du financement des activités politiques, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a présenté à la presse le 24 juin dernier son rapport d’activité 2007. Officiellement autorité administrative indépendante depuis 2003, cette commission présidée par François Logerot, a deux missions principales : d’une part, contrôler les comptes de campagne des candidats aux élections au suffrage universel direct dans les circonscriptions d’au moins 9000 habitants, et fixer le montant du remboursement forfaitaire dû par l’État, d’autre part, vérifier que les partis politiques respectent la réglementation applicable à leur financement et à leurs obligations de publicité comptable. L’année 2007 ayant été marquée par des évènements politiques majeurs, cette dixième édition est consacrée à l’élection présidentielle pour laquelle la commission a pour la première fois exercé sa nouvelle mission de contrôle des comptes de campagne des candidats, puis aux élections législatives. La seconde partie de ce rapport présente les conclusions de l’examen des comptes des partis politiques L’obligation de déposer des comptes de campagne, l’instauration d’un plafonnement des dépenses électorales, la désignation d’un mandataire financier, l’interdiction des dons de personnes morales à l’exception des partis politiques, et le plafonnement des dons de personnes physiques (4 600 € par an et par personne), comme pour les partis politiques (7 500 € par an et par personne), un financement public des campagnes électorales, un financement public direct des partis politiques et indirect par le bénéfice d’avantages fiscaux sont autant de principes généraux dont le respect assuré par la Commission est essentiel pour rendre plus transparent le mode de financement de la vie politique. Jean-René Tancrède J OURNAL O FFICIEL D ’A NNONCES L ÉGALES - I NFORMATIONS G ÉNÉRALES , J UDICIAIRES ET T ECHNIQUES bi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01.42.60.36.35 - Télécopie : 01.47.03.92.15 Internet : www.annonces-de-la-seine.com - E-mail : [email protected] - [email protected] FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE LES ANNONCES DE LA SEINE Siège social : 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS R.C.S. PARIS B 572 142 677 - (1957 B 14267) Téléphone : 01.42.60.36.35. - Télécopie : 01.47.03.92.15. Internet : www.annonces-de-la-seine.com e-mail : [email protected] / [email protected] Etablissements secondaires : 4, rue de la Masse, 78910 BEHOUST Téléphone : 01.34.87.33.15. 1, place Paul-Verlaine, 92100 BOULOGNE Téléphone : 01.42.60.84.40. 7, place du 11 Novembre 1918, 93000 BOBIGNY Téléphone : 01.42.60.84.41. 1, place Charlemagne, 94290 VILLENEUVE-LE-ROI Téléphone : 01.45.97.42.05. Une année riche d’événements politiques L’élection présidentielle Directeur de la publication et de la rédaction : Jean-René Tancrède Comité de rédaction : Jacques Barthélémy, Avocat à la Cour Thierry Bernard, Avocat à la Cour, Cabinet Bernards François-Henri Briard, Avocat au Conseil d’Etat Antoine Bullier, Professeur à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne Marie-Jeanne Campana, Professeur agrégé des Universités de droit André Damien, Membre de l’Institut Philippe Delebecque, Professeur de droit à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne Dominique de La Garanderie, Avocat à la Cour, ancien Bâtonnier de Paris Brigitte Gizardin, Substitut général à la Cour d’appel Serge Guinchard, Professeur de Droit à l’Université Paris II Panthéon-Assas Françoise Kamara, Conseiller à la première chambre de la Cour de cassation Maurice-Antoine Lafortune, Avocat général honoraire à la Cour de cassation Bernard Lagarde, Avocat à la Cour, Maître de conférence à H.E.C. - Entrepreneurs Jean Lamarque, Professeur de droit à l’Université Paris II Panthéon-Assas Noëlle Lenoir, Avocate à la Cour, ancienne Ministre Philippe Malaurie, Professeur émérite à l’Université Paris II Panthéon-Assas Pierre Masquart, Avocat à la Cour Jean-François Pestureau, Expert-Comptable, Commissaire aux comptes Gérard Pluyette, Conseiller doyen à la première chambre civile de la Cour de cassation Jacqueline Socquet-Clerc Lafont, Avocate à la Cour, Présidente d’honneur de l’UNAPL Yves Repiquet, Avocat à la Cour, ancien Bâtonnier de Paris René Ricol, Ancien Président de l’IFAC Francis Teitgen, Avocat à la Cour, ancien Bâtonnier de Paris Carol Xueref, Directeur des affaires juridiques, Groupe Essilor International Publicité : Judiciaire : Martine Chartier - Charité Légale : Didier Chotard Commerciale : Frédéric Bonaventura Commission paritaire : n° 0708 I 83461 I.S.S.N. : 0994-3587 Tirage : 13 836 exemplaires Périodicité : bi-hebdomadaire Impression : Imprimerie de l’Avesnois 8, rue François Villon - 75015 PARIS Copyright 2008 Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Sauf dans les cas où elle est autorisée expressément par la loi et les conventions internationales, toute reproduction, totale ou partielle du présent numéro est interdite et constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. Le journal “Les Annonces de la Seine” a été désigné comme publicateur officiel pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2008, par arrêtés de Messieurs les Préfets : de Paris, du 17 décembre 2007 ; des Yvelines, du 21 décembre 2007 ; des Hauts-de-Seine, des 17 décembre 2007 ; de la Seine-Saint-Denis, du 28 décembre 2007 ; du Val-de-Marne, du 17 décembre 2007 ; de toutes annonces judiciaires et légales prescrites par le Code Civil, les Codes de Procédure Civile et de Procédure Pénale et de Commerce et les Lois spéciales pour la publicité et la validité des actes de procédure ou des contrats et des décisions de justice pour les départements de Paris, des Yvelines, de la Seine-Saint-Denis, du Val-deMarne ; et des Hauts-de-Seine. N.B. : L’administration décline toute responsabilité quant à la teneur des annonces légales. - Tarifs hors taxes des publicités à la ligne A) Légales : Paris : 4,98 € Seine-Saint-Denis : 4,98 € Yvelines : 4,83 € Hauts-de-Seine : 4,98 € Val-de-Marne : 4,92 € B) Avis divers : 9,00 € C) Avis financiers : 9,88 € D) Avis relatifs aux personnes : Paris : 3,58 € Hauts-de-Seine : 3,59 € Seine-Saint Denis : 3,53 € Yvelines : 4,83 € Val-de-Marne : 3,63 € - Vente au numéro : 1,15 € - Abonnement annuel :15 € simple 35 € avec suppléments culturels 95 € avec suppléments judiciaires et culturels COMPOSITION DES ANNONCES LÉGALES NORMES TYPOGRAPHIQUES Surfaces consacrées aux titres, sous-titres, filets, paragraphes, alinéas Titres : chacune des lignes constituant le titre principal de l’annonce sera composée en capitales (ou majuscules grasses) ; elle sera l’équivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi à 4,5 mm. Les blancs d’interlignes séparant les lignes de titres n’excéderont pas l’équivalent d’une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de l’annonce sera composée en bas-de-casse (minuscules grasses) ; elle sera l’équivalent d’une ligne de corps 9 points Didot soit arrondi à 3,40 mm. Les blancs d’interlignes séparant les différentes lignes du sous-titre seront équivalents à 4 points soit 1,50 mm. Filets : chaque annonce est séparée de la précédente et de la suivante par un filet 1/4 gras. L’espace blanc compris entre le filet et le début de l’annonce sera l’équivalent d’une ligne de corps 6 points Didot soit 2,256 mm. Le même principe régira le blanc situé entre la dernière ligne de l’annonce et le filet séparatif. L’ensemble du sous-titre est séparé du titre et du corps de l’annonce par des filets maigres centrés. Le blanc placé avant et après le filet sera égal à une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Paragraphes et Alinéas : le blanc séparatif nécessaire afin de marquer le début d’un paragraphe où d’un alinéa sera l’équivalent d’une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces définitions typographiques ont été calculées pour une composition effectuée en corps 6 points Didot. Dans l’éventualité où l’éditeur retiendrait un corps supérieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi. 2 SOCIÉTÉ L e Conseil constitutionnel, dans ses rapports de 2002 et 2005 avait préconisé le transfert à la commission de l’examen des comptes de campagne des candidats. La loi organique du 5 avril 2006 l’a institutionnalisé. Pour l’essentiel, l’étendue du contrôle exercé par la commission est identique à celui qu’elle exerce sur les autres élections ; les opérations électorales sont régies par les mêmes dispositions du Code électoral, complétées, pour l’élection présidentielle, par la loi du 6 novembre 1962 modifiée par la loi organique précitée. Procédure Les douze candidats au 1er tour de l’élection présidentielle ont déposé leur compte de campagne et leurs annexes à la commission entre le 29 juin et le 6 juillet 2007. Les principaux éléments des comptes ont été publiés par les soins de la commission au Journal officiel le 27 juillet 2007. L’examen des comptes a donné lieu à l’envoi de deux courriers successifs à chaque candidat. Aucune des douze décisions notifiées par la CNCCFP le 30 novembre 2007 n’ayant fait l’objet d’un recours, elles sont devenues définitives et ont été publiées au Journal officiel le 10 janvier 2008. Chiffres significatifs Les montants totaux des recettes et des dépenses déclarées par les douze candidats s’élevaient respectivement à 76,84 millions d’euros et 76,34 millions d’euros ; les quatre candidats ayant obtenu plus de 5% des suffrages au premier tour présentaient à eux seuls 80% de ces montants. Les réformations opérées par la commission ont abouti à fixer les recettes totales à 76, 16 millions d’euros et les dépenses totales à 75, 66 millions d’euros, et le remboursement forfaitaire de l’Etat s’est élevé à 44 millions d’euros. Si l’origine des ressources est assez diversifiée, l’apport personnel du candidat à son compte de campagne en constitue toujours l’élément principal. Il représente en moyenne 67% des recettes, les dons recueillis auprès de personnes physiques correspondant à 12% des recettes, et les contributions financières des partis politiques à 16%. Les autres formes de ressources (concours en nature, ventes de produits dérivés divers) sont négligeables, ne constituant respectivement que 4% et 1% du total des recettes. Les réformations en dépenses et en recettes Un seul compte a été approuvé tel qu’il était présenté ; les onze autres ont donné lieu à des réformations qui ont porté sur : des requalifications d’imputation comptable de recettes ou de dépenses ; des dépenses dont le caractère électoral n’était pas démontré ou insuffisamment justifié ; des dépenses post-scrutin ; des réductions à la valeur d’usage d’un bien alors que le prix d’acquisition total était comptabilisé. Au total la commission a diminué de 820 126 euros le montant global des dépenses admises au remboursement. Problèmes rencontrés Le rapport expose en détail trois questions : le régime des dépenses de propagande et de déplacement à l’étranger et les conditions de leur intégration dans les comptes de campagne ; la prise en compte des ouvrages dans les dépenses électorales ; le problème de la chronologie des dépenses de campagne eu égard notamment aux modalités de désignation ou d’investiture des candidats. Les élections législatives L’ordonnance n°2003-1165 du 8 décembre 2003 a apporté des simplifications administratives en matière électorale et a contribué à préciser les démarches à accomplir par les candidats ; ainsi, la désignation d’un mandataire financier est devenue obligatoire. Procédure Selon les dispositions de l’article L. 52-15 du Code électoral, la commission approuve et, après procédure contradictoire, rejette ou réforme le compte de campagne. A compter de la date de dépôt du compte, elle dispose de six mois pour se prononcer, sauf en cas de contentieux initial sur l’élection où elle s’oblige à rendre ses décisions dans les deux mois après l’expiration du délai légal de dépôt, comme elle y est astreinte pour les autres élections ; les recours transmis par le Conseil constitutionnel ont concerné 42 scrutins et 579 candidats. Environ cent cinquante rapporteurs ont assuré l’instruction des 7 395 comptes déposés à la commission, 239 candidats n’ayant pas respecté cette obligation. Chiffres significatifs Au total, 7 634 candidats se sont présentés dans les 577 circonscriptions, soit une moyenne de treize candidats par circonscription ; 2 274 candidats ont présenté à la commission des comptes de campagne ne présentant ni dépense, ni recette. Pour les 5 121 autres comptes déposés, Les Annonces de la Seine - lundi 30 juin 2008 - numéro 44 SOCIÉTÉ le montant total des dépenses déclarées s’élevait à 78,79 millions d’euros et le montant total des recettes déclarées à 81,66 millions d’euros ; pour les 2 157 candidats ayant obtenu plus de 5% des suffrages exprimés, ces montants étaient respectivement de 66,60 et 68,74 millions d’euros. Les remboursements décidés par la commission ont atteint 43,14 millions d’euros. Par ailleurs, à l’égard des 380 candidats dont le compte présentait un solde positif (éventuellement après réformation) ne provenant pas de l’apport personnel, la commission a prescrit la dévolution de ce solde à une association de financement d’un parti ou à un établissement reconnu d’utilité publique ; le montant de ces dévolutions s’élève à 770 223 euros. Parmi les sources de financement utilisées, l’apport personnel du candidat demeure la recette principale du compte de campagne (69,3%) largement devant les dons des personnes physiques (14,9 %) et l’apport des partis politiques (8,4%). Les décisions de la commission La commission a approuvé 5 618 comptes, dont 2 181 ne présentant ni dépense ni recette, en a réformé 1 510 et en a rejeté 191. Les principaux motifs de réformation ont été les suivants : dépenses n’ayant pas de caractère électoral ; prise en compte de la valeur totale d’un matériel et non de sa valeur d’utilisation ; intérêts d’emprunt non payés à la date de dépôt du compte ; dépenses de campagne officielle intégrées à tort dans le compte ; dépenses concernant la campagne présidentielle, apports personnels du candidat considérés à tort comme des dons. Sur les 191 rejets prononcés par la commission, trois motivations représentent 79% des décisions : l’absence de visa d'un expert-comptable ; l'absence de désignation d'un mandataire financier ; les paiements directs sans intervention du mandataire financier. Conformément à la loi, la commission a saisi le juge de l’élection, seul compétent pour prononcer l’inégibilité du candidat, des décisions de rejet, ainsi que des cas des candidats n’ayant pas déposé leur compte (239) ou l’ayant déposé hors délai (76). Le remboursement forfaitaire de l'Etat Le remboursement des dépenses électorales retracées au compte de campagne est réservé aux candidats ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés et dont le compte de campagne a été approuvé par la commission (le cas échéant après réformation). Il a bénéficié au total à 1 997 candidats, soit 27% de ceux qui avaient déposé leur compte (21 601 euros en moyenne). Problèmes rencontrés Les paiements directs, les relations avec les établissements bancaires et la concomitance des campagnes électorales présidentielle et législatives sont les principaux sujets détaillés dans le rapport. Le contrôle du financement des partis politiques En 2006, la commission avait suggéré des améliorations qui visaient à ajuster le dispositif légal d’un point de vue technique. Ces propositions suggéraient notamment : un alignement du régime juridique du mandataire financier sur celui de l’association de financement en prévoyant dans les deux cas un agrément par la CNCCFP, la certification par un seul commissaire aux comptes au lieu de deux pour les petites formations politiques, l’identification obligatoire dans les comptes des partis politiques des structures locales habilitées à financer une campagne électorale, un plafond unique de déduction fiscale quelle que soit la nature du versement, une clarification du régime juridique des cotisations d’élus. Aucune suite, ni législative, ni réglementaire, n’a été donnée à ces propositions, ce qui laisse perdurer les difficultés que la commission avait signalées. Procédure Jusqu’en 2006, la commission considérait que la publication des comptes au Journal officiel constituait une mesure de publicité suffisante, elle ne notifiait pas aux partis politiques les décisions relatives au dépôt des comptes et les conséquences du non respect des obligations comptables. Or, la publication officielle peut intervenir tardivement et n’apparaît pas comme un mode de publicité adapté aux décisions individuelles faisant grief. Aussi, la commission a-t-elle décidé de notifier dorénavant à chaque parti politique la décision prise à son égard. La loi n°2003-327 du 11 avril 2003 a limité le bénéfice de l’obtention de l’aide publique pour la première fraction ; ces dispositions nouvelles sont entrées en vigueur en 2008, suite au renouvellement de l’Assemblée nationale en juin 2007. La seconde fraction est attribuée comme auparavant. Le contrôle des comptes des partis politiques en tant que tels est de la compétence des commissaires aux comptes, seuls destinataires de l’intégralité des documents et justificatifs comptables ; pour sa part, la CNCCFP ne prend connaissance que des justificatifs de recettes des mandataires et n’a donc qu’une vision partielle des fonds perçus. La commission joue également un rôle lors de la réception des comptes en vérifiant d’abord le dépôt dans le délai légal et la certification par deux commissaires aux comptes, ensuite la cohérence générale des REPERES Membres de la CNCCFP es neuf membres de la Commission sont nommés pour cinq ans (renouvelables) par décret du Premier ministre, sur propositions du viceprésident du Conseil d'Etat, du Premier président de la Cour de cassation et du Premier Président de la Cour des comptes. Par décret du 19 avril 2005, sont nommés membres de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques : L Membres du Conseil d'Etat François Bernard Conseiller d'Etat honoraire Jacques Négrier Conseiller d'Etat honoraire Jacques Bonnot Conseiller d'Etat honoraire Membres de la Cour de cassation Bernard Chemin Conseiller doyen honoraire à la Cour de cassation Roger Gaunet Avocat général honoraire à la Cour de cassation Claudette Nicoletis* Conseiller référendaire à la Cour de cassation Membres de la Cour des comptes François Logerot Premier président honoraire de la Cour des comptes Roland Morin Président de chambre honoraire à la Cour des comptes Jean-Pierre Guillard Conseiller-maître honoraire à la Cour des comptes (*) Nommée par décret en date du 12 juin 2008, sur proposition du Premier président de la Cour de cassation. Elle remplace Michel Raynaud, avocat général honoraire à la Cour de cassation, décédé le 30 avril 2008. Les membres de la Commission ont élu leur Président : François Logerot. En application du décret du 18 mars 1997, celui-ci a nommé Roland Morin vice-président. Le fonctionnement de la commission est assuré par un secrétariat général, composé d'environ 30 fonctionnaires et agents contractuels. Les fonctionnaires issus des ministères de la Justice, des Finances et de l'Intérieur sont détachés par contrat auprès de la commission. Elle peut en outre recruter des agents vacataires pour les besoins de son fonctionnement. Les Annonces de la Seine - lundi 30 juin 2008 - numéro 44 3 SOCIÉTÉ informations déclarées par le parti politique. Elle communique au Gouvernement la liste des partis ayant satisfait à leurs obligations légales, condition d’admission à l’aide publique l’année suivante, pour ceux qui y sont éligibles. La commission a réduit les délais d’examen des comptes et à atteint son objectif de les publier au Journal officiel dans la même année que celle de leur dépôt (le 27 décembre 2007 pour les comptes 2006). Chiffres Pour l’exercice 2006, 276 formations étaient juridiquement tenues de déposer des comptes certifiés par deux commissaires aux comptes au plus tard le 30 juin 2007, parmi lesquelles 52 avaient bénéficié de l’aide budgétaire publique en 2006, 18 qui ne l’avaient pas perçue au titre de cette année mais étaient susceptibles d’en bénéficier si elles disposaient l'année suivante des comptes conformes, et 206 formations nonéligibles à l'aide budgétaire publique directe mais ayant disposé pour l’année 2006 d’au moins un mandataire chargé de recueillir les fonds. Les partis n’ayant pas déposé leurs comptes sont au nombre de 56. Sur 218 comptes effectivement déposés, 209 ont fait l’objet d’un dépôt conforme, dont 201 comptes certifiés sans réserve, et 8 comptes certifiés avec réserves des commissaires aux comptes, 9 ont fait l’objet d’un dépôt nonconforme. S’agissant de l’attribution de l’aide publique, on constate la baisse du nombre total de partis politiques éligibles à l’issue des élections législatives de 2007 (54 contre 70), en raison de l’application du seuil de 1% des voix pour la prise en compte des candidats (5 595 contre 7 709) ; le montant effectif de l’aide publique attribuée au titre de la première fraction augmente sensiblement du fait du meilleur respect de la parité : 34,68 millions d’euros en 2008 contre 33,08 millions en 2007, chaque suffrage retenu apportant 1, 67 euro. En 2007, 7 partis politiques bénéficiaires chacun de plus d’un million d’euros concentraient la plus grande partie de l’aide publique. En 2008, ils sont au nombre de 8 à dépasser ce seuil symbolique. pouvoirs respectifs du juge de l’élection et de la CNCCFP ne différaient pas selon les types d’élections. Le juge de l’élection, obligatoirement saisi par la commission lorsque celle-ci rejette un compte, peut seul décider de l’inéligibilité du candidat concerné. Mais, alors que pour les élections cantonales ou municipales, le juge peut, tout en admettant le bien-fondé du rejet, et donc du non remboursement des dépenses exposées, apprécier la bonne foi du candidat et ne pas prononcer son inéligibilité et, le cas échéant, l’invalidation de l’élu, cette faculté lui est refusée pour les élections législatives. Le Conseil constitutionnel ne peut donc, lorsqu’il reconnaît le bien-fondé du rejet du compte par la commission, que prononcer l’inéligibilité et l’invalidation du candidat, sanctions qui peuvent éventuellement paraître disproportionnées par rapport à l’infraction commise. La commission, à laquelle la loi donne le pouvoir, dans le cas de l’élection présidentielle, de substituer au rejet une sanction financière lorsque l’infraction commise ne mérite pas une sanction aussi radicale que le rejet du compte, n’a pas ce pouvoir lorsqu’il s’agit des élections législatives, municipales ou cantonales. Elle est donc parfois conduite à décider un rejet alors qu’une sanction financière partielle, sous la forme d’une minoration du remboursement, aurait pu paraître mieux adaptée. Le problème délicat des paiements directs effectués par le candidat pourrait notamment être mieux résolu si ces deux suggestions étaient retenues. Certaines difficultés sont à l’origine de nombreuses décisions de rejet des comptes de campagne, ou de réformations pas toujours bien comprises : au premier rang figurent les relations avec les banques, qui dans d’assez nombreux cas refusent l’ouverture du compte, pourtant imposé au mandataire par la loi. L’intégration des dépenses dites de la campagne officielle (article R. 39), actuellement prise en charge directement par l’Etat, dans les comptes de campagne, l’obligation pour les candidats de publier à compte d’auteur les ouvrages présentant leurs programmes, la révision de la rédaction des dispositions législatives concernant la propagande électorale à l’étranger, telles sont les principales autres propositions de la commission. Certaines modifications du Code électoral, d’ordre plus technique, pourraient améliorer les conditions dans lesquelles la commission exerce son contrôle des comptes de campagne. Sur le financement des partis politiques Les suggestions déjà présentées en 2006 sur cinq points principaux ont été rappelés plus haut. La commission estime en outre que la loi devrait expressément énumérer les sanctions auxquelles s’expose une formation politique n’ayant pas rempli ses obligations comptables. A cet égard, il serait logique et conforme à l’esprit de la loi que la sanction prévue ne soit pas limitée à la perte de l’aide publique directe et soit étendue à l’aide indirecte dont bénéficie le parti du fait de l'avantage fiscal accordé aux donateurs. REPERES Résumé des comptes de campagne Les réformations opérées par la commission ont abouti à fixer les recettes totales à 76 161 227 euros (-0,88 %) et les dépenses totales à 75 655 510 euros (-0,89 %), et le remboursement forfaitaire de l’Etat s’est élevé à 44 014 596 euros. Conclusion La commission souhaite présenter des propositions de modifications des dispositions législatives en vigueur, dans les domaines qui relèvent de sa compétence. Sur les comptes de campagne et leur contrôle La souplesse et l’efficacité du contrôle des comptes de campagne seraient améliorées si les 4 Les Annonces de la Seine - lundi 30 juin 2008 - numéro 44 SOCIÉTÉ Les règles de financement des partis politiques et des campagnes électorales en France A la suite d'un certain nombre d'affaires de financement occulte de la vie politique, touchant la plupart des partis, le législateur français a entrepris – il y a une vingtaine d'années seulement – de rendre plus transparents, plus démocratiques et mieux contrôlés les mécanismes assurant aux formations politiques et aux candidats aux élections les ressources nécessaires à leur action. Antérieurement, tout en reconnaissant la liberté de création et de fonctionnement des partis garantie par la Constitution de 1958 -, l'Etat n'intervenait pas dans leur financement ; quant aux campagnes électorales, seul était remboursé aux candidats le coût des affiches (en nombre limité), d'une déclaration adressée à tous les électeurs et des bulletins de vote. Les réformes de 1988 et 1990 ont créé un organisme chargé spécialement du contrôle des nouvelles dispositions : la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Les principes du financement de la vie politique et de son contrôle Les idées générales inspirant le législateur La limitation de la prépondérance de l'argent La disposition de ressources financières abondantes ne doit pas être de nature à favoriser à l’excès certaines formations politiques aux dépens des autres, ni avantager certains candidats aux élections dans des conditions créant une inégalité inadmissible entre eux. Les recettes dont disposent les partis et les candidats feront donc l’objet d’un encadrement et de certaines limitations : - une séparation stricte est imposée entre la vie économique et la vie politique : d’abord plafonnées et rendues publique, les contributions des entreprises, et plus généralement de toutes les personnes morales comme les associations (et bien sûr les collectivités publiques, en dehors du système de financement officiel), sont totalement interdites à partir de 1995 ; - la participation des citoyens à l’animation de la vie politique est encouragée par une incitation fiscale (déduction des 2/3 du montant des dons et cotisations de 1’impôt sur le revenu), mais cette participation est plafonnée (4 600 € pour une campagne électorale ; 7 500 € pour un parti politique et par an) de façon à limiter la dépendance à l’égard de donateurs très fortunés ; - si le financement global d’un parti n’est pas limité, en revanche les dépenses électorales sont plafonnées selon un barème tenant compte de la nature de l’élection (nationale, régionale ou locale) et de la population de la circonscription concernée. En contrepartie des restrictions imposées, l'Etat apporte une aide financière directe à la vie politique, s'ajoutant à l'aide indirecte constituée par l'avantage fiscal : - d’une part, l’Etat verse chaque année une subvention aux partis politiques justifiant d’une représentativité suffisante, en fonction de leurs résultats électoraux, et conditionnée par la transparence financière de leurs comptes ; - d’autre part, les candidats aux élections politiques sont remboursés d’une part de leurs dépenses de campagne électorales, sous la condition d’avoir obtenu au moins 5% des suffrages exprimés (dans le cas général). Missions La CNCCFP assure la surveillance des finances des partis politiques, dont les comptes lui sont adressés annuelIement, en portant une attention particulière à leurs ressources (absence de financement prohibé, régularité des dons de personnes physiques). La CNCCFP contrôle les comptes de campagne des candidats aux élections politiques ; elle arrête le montant des dépenses et des recettes, et celui du remboursement dû par l’Etat. La CNCCFP publie chaque année les comptes des partis politiques, ainsi que sous une forme simplifiée ceux des candidats aux élections après chaque consultation. Elle rend publics les résultats de ses contrôles, assortis de ses observations ou propositions d’amélioration des règles applicables, dans des rapports d’activité périodiques. L’institution d'un organe de contrôle spécialisé : la CNCCFP Créée par la loi du 15 janvier 1990, et mise en place effectivement en 1992, la CNCCFP est une “autorité administrative indépendante” autonome vis-à-vis du pouvoir exécutif comme du pouvoir législatif ; elle rend des décisions administratives sous le contrôle du juge administratif ou constitutionnel. Composition et moyens d'action La CNCCFP se compose de 9 membres, nommés pour cinq ans (renouvelables) par les chefs des trois plus hautes juridictions françaises, à raison de 3 membres en activité ou honoraires de chacune des institutions : le Conseil d’Etat, la Cour de cassation et la Cour des comptes. Le président, élu par ses pairs, désigne un viceprésident. Un haut fonctionnaire, choisi par le président, exerce les fonctions de secrétaire général et dirige les services : administration générale, service juridique, informatique. Le budget (4,5 millions d’euros en 2008) permet de rémunérer une trentaine d’agents permanents librement recrutés par la commission, et en période d’élections générales, un nombre beaucoup plus élevé de vacataires chargés des tâches de rapporteurs (jusqu’à 200 personnes en 2008) et nommés parmi des magistrats, fonctionnaires ou cadres du secteur privé, le plus souvent retraités. La CNCCFP et les partis politiques Les ressources des partis politiques Il n’existe pas de plafond global limitant les recettes - et donc les dépenses - des partis politiques, en raison du principe général de liberté de création et de fonctionnement garanti par la Constitution. Le financement privé est constitué de plusieurs éléments : - les cotisations des membres, librement fixées par les règles internes du parti ; - les dons des personnes physiques, limités à Les Annonces de la Seine - lundi 30 juin 2008 - numéro 44 5 SOCIÉTÉ 7 500 € par donateur et par an ; ces dons doivent obligatoirement être versés à un mandataire (association de financement ou personne physique) qui délivre un reçu-don édité par la CNCCFP ; les dons doivent être versés par chèque, virement ou carte bancaire au-dessus de 150 € ; jusqu’à 3 000 € l’administration fiscale n’a pas connaissance de l’identité du parti bénéficiaire ; - les legs et donations peuvent être recueillis par les partis (alors que les associations ordinaires ne peuvent en recevoir que si elles sont reconnues d’utilité publique) ; - les contributions d’autres partis politiques sont également autorisées à l’exclusion de toutes les autres personnes morales. Le financement public provient d'une dotation budgétaire annuelle (actuellement de 80 millions d'euros) inscrite au budget du ministère de l'Intérieur et répartie entre les formations politiques selon les modalités suivantes : - la première moitié est partagée, de façon proportionnelle, entre les formations dont les candidats ont obtenu chacun au moins 1% des suffrages exprimés dans 50 circonscriptions, lors des plus récentes élections pour la désignation des députés à l’Assemblée nationale (dans les collectivités d’outre-mer, il suffit de 1% des votes pour la totalité des circonscriptions) ; le résultat obtenu est éventuellement diminué à l’égard des partis ne respectant pas la parité hommes-femmes pour l’ensemble des candidatures ; - la seconde moitié est partagée entre les formations, bénéficiaires du premier versement, proportionnellement au nombre de députés et de sénateurs déclarant chaque année se rattacher à l’une d’elles. En 2006, 52 partis soit moins de 20% du nombre des formations politiques déclarées comme telles, ont perçu l’aide publique ; le montant versé - qui varie de quelques centaines d’euros à 32 millions d’euros - a représenté 36% du total du budget des partis (203 millions d’euros), et jusqu’à 60% pour le parti disposant du plus grand nombre de parlementaires. Les comptes des partis et le rôle de la CNCCFP Si l’utilisation des ressources des partis n’est soumise à aucune restriction autre que celles qui découlent de la loi pénale (répression de la corruption, du trafic d’influence, de l’abus de biens sociaux), en revanche, la comptabilité des partis est soumise à des règles particulières dont le respect est surveillé par la CNCCFP. Les obligations d'ordre comptable Elles s’imposent à toutes les personnes morales 6 se donnant pour but l’activité politique, désireuses de bénéficier de l’aide publique et/ou des dons de personnes physiques et de pouvoir participer au financement des campagnes électorales : - le parti doit tenir une comptabilité exhaustive de ses opérations, selon un référentiel comptable particulier (avis du Conseil national de la comptabilité, norme de certification et circulaire annuelle de la CNCCFP) et déposer ses comptes munis de la certification de deux commissaires aux comptes, au plus tard le 30 juin de l’année suivante, auprès de la CNCCFP ; ces comptes intègrent ceux des structures locales du parti ainsi que ceux des satellites (exemple : sociétés d’édition) dont le parti à le contrôle ; - le parti doit désigner un mandataire, dès lors qu’il entend faire appel à des dons de personnes physiques et/ou faire bénéficier leurs membres cotisants de la déduction fiscale ; ce mandataire peut être une association de financement soumise à l’agrément de la CNCCFP, ou une personne physique faisant l’objet d’une simple déclaration. Le mandataire doit ouvrir un compte bancaire unique destiné exclusivement à recevoir tous les dons et cotisations, reversés ensuite au parti. Les sanctions, suite à la surveillance exercée par la CNCCFP La commission examine les comptes et les certifications produites, en particulier les réserves émises par les commissaires aux comptes. Si elle constate des manquements substantiels (dépôt tardif ou non dépôt, perception de contributions interdites, violation des règles relatives aux dons...), elle déclare que le parti n’a pas satisfait à ses obligations comptables, avec pour lui deux conséquences : - il perd le bénéfice de l’aide publique pour l’année suivante, s’il la recevait précédemment ; - il perd la capacité de financer les campagnes électorales. En revanche, en l’état actuel de la loi, le Conseil d’Etat a estimé que le parti peut continuer à recevoir des dons. En outre, la commission exerce une surveillance particulière sur le mandataire ; le manquement à ses obligations propres peut conduire la commission à retirer l’agrément de l’association de financement, ce qui prive le parti de la faculté de recevoir des dons jusqu’à désignation d’un nouveau mandataire. La même possibilité de sanction n’existe pas à l’égard du mandataire personne physique, par suite d’une lacune de la loi. Lors de l’examen des comptes 2006, sur 274 partis tenus de déposer leurs comptes, 209 ont rendu des comptes conformes, 9 des comptes non-conformes (dont 1 bénéficiaire de l’aide publique) et 56 n’ont pas déposé de comptes. La CNCCFP et les comptes de campagne La législation sur les comptes de campagne s’applique à tous les types d’élections (à l’exception des élections au Sénat par un collège électoral restreint) : présidentielle, législatives, européennes, régionales, départementales, municipales. Toutefois, pour les élections locales, le champ d’application est restreint aux circonscriptions (cantons et communes) comportant au moins 9 000 habitants, soit environ 2 500 au total. Les obligations du candidat Désignation d'un mandataire financier Toutes les opérations financières de la campagne doivent être effectuées par un mandataire, désigné au plus tard à la date de la déclaration officielle de candidature. Le candidat (ou la tête de liste s’il s’agit d’un scrutin plurinominal) et les militants qui le soutiennent ne peuvent ni régler eux-mêmes les dépenses (une tolérance existe pour les “menues dépenses” d’un montant total très faible), ni encaisser des recettes de la campagne : elles doivent passer obligatoirement par le compte bancaire unique ouvert spécialement par le mandataire et à son nom. Tenue et dépôt du compte de campagne Le candidat doit établir et déposer dans les deux mois suivant l’élection, à la CNCCFP, le compte visé par un expert-comptable comprenant : - l’intégralité des recettes : apport personnel direct ou par emprunt, dons des personnes physiques donnant lieu à délivrance de reçus-dons, versements des partis politiques, concours en nature ; - l'intégralité des dépenses : location de locaux, dépenses de personnel, frais de déplacement, frais d’impression autres que la “propagande officielle” directement prise en charge par l’Etat, frais de réunions publiques, dépenses de communication y compris les sites internet, etc. Ces dépenses doivent avoir été engagées en vue de l’élection et dans le but de recueillir les suffrages, ce qui exclut les dépenses personnelles, les dépenses postérieures au scrutin, les dépenses internes à l’équipe de campagne, ainsi que les dépenses interdites par la loi (cadeaux ou dons d’argent aux électeurs par exemple). Le total des dépenses doit rester inférieur au plafond fixé selon les modalités fixées par la loi en fonction du nombre d’habitants de la circonscription : quelques milliers d’euros pour un scrutin local ; 50 000 à 75 000 euros pour l’élection des députés; jusqu’à 21 millions d’euros pour l’élection du Président de la République... Les Annonces de la Seine - lundi 30 juin 2008 - numéro 44 SOCIÉTÉ Déclaration du patrimoine des élus Les parlementaires, les présidents des exécutifs régionaux et locaux, les maires des communes de plus de 30 000 habitants doivent déposer, en début et en fin de mandat, une déclaration exposant l’état de leur patrimoine. Une “commission de la transparence financière de la vie politique”, distincte de la CNCCFP, est chargée de vérifier ces déclarations pour s’assurer qu’il n’y a pas eu d’enrichissement anormal en cours de mandat ; dans le cas contraire, elle peut saisir le parquet judiciaire. Le défaut de déclaration entraîne la suppression du remboursement des dépenses électorales et l’inéligibilité pendant un an de l’élu, et donc son invalidation. qu’aux candidats ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés (sauf pour l’élection présidentielle). Le remboursement est limité au moins élevé des trois montants suivants : la moitié du plafond des dépenses autorisé, limite absolue ; le montant des dépenses électorales remboursables ; le montant de l’apport personnel du candidat après rectification éventuelle. Au cas où subsiste un solde positif du compte ne provenant pas de l’apport personnel, et afin d’éviter un enrichissement injustifié du candidat, le versement de l’excédent à une association de financement d’un parti ou à un établissement d’utilité publique, appelé “dévolution”, est ordonné par la commission. Rôle de la commission Sanctions et recours En plus de l’absence de remboursement des dépenses, le rejet du compte, son dépôt tardif ou son non-dépôt conduisent la commission à saisir le juge de l’élection (tribunal administratif, Conseil d’Etat ou Conseil constitutionnel, selon le cas) qui est en mesure de prononcer une sanction complémentaire en déclarant le candidat inéligible pour un an. S’il s’agit de l’élu, cette Les vérifications opérées Les comptes sont répartis entre les rapporteurs, encadrés par les chargés de mission permanents responsables de grands secteurs géographiques et travaillant en liaison étroite avec les membres de la commission. Le contrôle porte sur la totalité des opérations (et non des sondages) et donne lieu à une procédure contradictoire écrite avec le candidat préalablement à l’établissement du rapport. Sont particulièrement vérifiés : le respect du plafond; l’accomplissement par le mandataire de sa - mission ; la régularité des recettes (non dépassement de la limite des dons fixée à 4 600 €; absence de financement interdit par une personne morale autre qu’un parti) ; le caractère électoral de la dépense ; la production des pièces justificatives et des relevés bancaires ; l’absence de doubles paiements, etc. décision entraîne son invalidation et donc la perte de son mandat. Toutefois, le juge de l’élection n’est pas lié par la décision de la commission et peut estimer que la commission a eu tort de rejeter le compte ; il peut aussi reconnaître la bonne foi du candidat et ne pas le déclarer inéligible (cette faculté n’est toutefois pas reconnue au Conseil constitutionnel s’agissant des députés). Enfin, les décisions de la CNCCFP peuvent faire l’objet, de la part du candidat, d’un recours de plein contentieux devant le Conseil d’Etat (pour l’élection présidentielle, devant le Conseil constitutionnel) ; la décision juridictionnelle se substitue alors à celle de la commission. A la suite des élections de 2007, la CNCCFP a : - contrôlé les comptes des 12 candidats à l’élection présidentielle (1 approbation simple, 11 approbations avec réformation, 44 millions d’euros de remboursement au total) ; - contrôlé les comptes de 7 634 candidats aux 577 sièges de députés ; 5 618 comptes ont été approuvés, 1 510 ont été réformés, 506 ont donné lieu à saisine du juge de l’élection. Le montant global des remboursements est de 43 millions d’euros. 2008-442 REPERES Structure des recettes des partis politiques Les décisions de la commission La commission statue par une décision particulière sur la situation de chaque candidat : - soit elle approuve le compte, sans lui apporter de modification ; - soit elle l’approuve après réformation, le plus souvent en excluant des dépenses non-électorales ou mal justifiées, parfois en rectifiant le montant ou en ajoutant une dépense omise ; l’équilibre comptable est rétabli en apportant la même rectification aux recettes (dans la limite de l’apport personnel du candidat) ; - soit elle rejette le compte, s’il est insincère (omission significative de recettes ou de dépenses), s’il est en déficit, si le plafond est dépassé, si une irrégularité est d’une importance telle que le compte est vicié (aide d’une entreprise, dépassement des limites des dons, dépenses directes excessives...). La décision arrête également le montant du remboursement dû par l’Etat, qui n’est pas versé en cas de rejet du compte et qui ne peut bénéficier Les Annonces de la Seine - lundi 30 juin 2008 - numéro 44 7