Voir le compte rendu de la visite - AMOPA 44

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AMOPA 44
Compte-rendu de sor e
15 octobre 2016
Sortie d'automne en Sud-Vendée
Le temps de la Loire-Atlan que était maussade en ce!e ma née d'un samedi d'octobre, alors que vingt-huit Amopaliens se regroupaient pour un départ vers le Sud. Mais c'est un temps franchement beau qui les a accueillis dans
le sud de la Vendée, but de leur journée.
La Vendée n'a pris ce nom que lors de la créa on des départements, en 1790. C'était auparavant le Bas-Poitou, pare ouest du Comté de Poi ers, dont le chef-lieu local était Fontenay-le-Comte.
LE CHÂTEAU de TERRE-NEUVE
C'est un château de la Renaissance témoin du rayonnement économique et intellectuel du Bas-Poitou. Il a été bâ en 1580 sur les plans
de l’architecte Jean Morisson pour Nicolas Rapin, compagnon
d’armes d’Henri IV et écrivain. Il fut par la suite racheté par les missionnaires lazaristes, puis au XIXème siècle, par le comte de Vassé.
En 1850 le pe t-fils de ce dernier, Octave de Rochebrune (1824-1900)
en héritera et sera à l’origine de la transforma on du logis. Aquaforste(1) de talent, il va orner Terre-Neuve de nombreuses pièces architecturales remarquables.
Il achètera des éléments d’époque Renaissance du château de Coulonges-sur-l'Au se et en recevra d'autres du château de Chambord,
notamment la porte du cabinet de travail de François Ier et des boiseries ornées du « soleil rayonnant », emblème de Louis XIV. La présence de ce décor
intérieur provenant
de Chambord est
surprenant : il résulte du don que le
Comte de Chambord fit au XIXème
siècle à Octave de
Rochebrune en remerciement
des
(1)
eaux-fortes
que
l'ar ste lui avait
offertes. Ce don
Le groupe AMOPA
sauva ces éléments
au château de Terre-Neuve
de la destruc on
qui survint à Chambord lors de la transforma on du château royal en
hôpital militaire lors de la guerre de 1870. Les descendants de l’aquafor ste habitent toujours le château.
La demeure accueillit au fil des années de nombreux érudits. Ainsi,
Nicolas Rapin y invita le Duc de Sully, Agrippa d’Aubigné, François
Viète, Jacques du Fouilloux, André Tiraqueau à de nombreuses reprises. De 1940 à 1943 le célèbre écrivain Georges Simenon loua et
(1) L’aquafor ste est l'ar ste graveur sur plaque de cuivre u lisant l'eau-forte, procédé de gravure de taille indirecte sur une plaque métallique à l’aide d’un acide. Ce e
méthode s'oppose aux autres procédés de taille-douce (ou gravure en creux), exécutés aux ou ls (burin, pointe sèche...). On appelle aussi eaux-fortes les gravures
obtenues par ce procédé.
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habita le château où il commença sa première œuvre autobiographique (Pedigree) ; son ami peintre Maurice de
Vlaminck lui rendit plusieurs fois visite.
L’édifice est cons tué de deux corps de bâ ments en équerre, chaque extrémité de l’équerre étant flanquée
d’échaugue!es. Le bâ ment s’ouvre sur une terrasse terminée d’un escalier menant au parc du château. Le porche
précédant l’entrée principale a été classé monument historique en 1978 ainsi que le grand salon et ses boiseries
provenant du château de Chambord, le pe t salon, le hall et l’ancien atelier de Rochebrune.
Différents décors sont remarquables : un fronton u lisé comme décor lors la première du Bourgeois gen lhomme à
Chambord en présence du roi, la porte du cabinet de travail de François Ier, les plafonds à caissons et une cheminée
ornée de symboles alchimiques qui résument les grandes phases présidant à la réalisa on de la pierre philosophale.
FONTENAY-LE-COMTE
Après un déjeuner réparateur, c'est à une
promenade diges ve dans les rues de la
vieille ville de Fontenay-le-Comte que le
groupe fut invité.
La rivière Vendée est un affluent de la Sèvre
niortaise. Dès l'époque gallo-romaine: un gué sur ce!e rivière au pied
d'un éperon rocheux et une source sur laquelle sera édifiée une fontaine, perme!ront de réunir les éléments fondamentaux à l'implantaon d'une aggloméra on ; la fontaine donnera son nom à la ville et
reste même de nos jours, son emblème.
La Vendée à Fontenay-le-Comte
Au XVIème siècle, Fontenay est une ville ouverte à l’humanisme où vit
une société d’intellectuels : écrivains, poètes, hommes de loi, magistrats dont certains sont proches de la cour royale. François Rabelais,
Pierre Amy, Nicolas Rapin, André Tiraqueau, Pierre Brissot, François
Viète… forment ce!e élite intellectuelle.
La présence de ces humanistes ouverts aux nouveautés ar s ques, la
proximité du siège épiscopal de l’abbaye de Maillezais, dont le grand
mécène Geoffroy d’Es ssac est évêque, expliquent sans doute l’épanouissement architectural durant la Renaissance de celle qui devient
alors la capitale du Bas Poitou.
Ce!e ascension ne semble pas interrompue par les troubles des
Guerres de Religion. La présence protestante est alors importante à
Fontenay et dans le Bas Poitou. Le conflit religieux a des incidences
Le clocher de l'église Notre-Dame (XVème siècle)
considérables dans ce!e ville au cours de la seconde moi é du XVIème
siècle, puisque sept sièges opposent les protestants et les catholiques dans les différents quar ers.
À la suite de ce!e période trouble, la contre-réforme catholique
implante de nombreux couvents. Après la Révoca on de l’Edit
de Nantes (1685), la confisca on par le roi Louis XIV des biens
appartenant aux protestants et l’exil de la plupart des Réformés
ont une incidence néfaste pour l’économie et la démographie
de Fontenay.
Lors de notre promenade nous avons pu admirer quelques éléments marquants de la ville : le pont des sardines sur la Vendée, les vieilles maisons (comme la maison Chevrolleau) bordant la rivière, la fontaine des Quatre Tias (des Quatre Tuyaux)
(1542), emblème de la ville, l'hôtel Gobin (XVème siècle), la place
Belliard et ses arcades, l'église Notre-Dame (XVème siècle) et son
clocher culminant à 82 mètres…
La fontaine des Quatre Tias (1542)
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L'ABBAYE ROYALE DE NIEUL-SUR-L'AUTISE
L'abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur-l'Au se a
été fondée en 1068 par Ayraud Gadessenier,
seigneur de Vouvant. Elle accueillit ini alement
une communauté de chanoines réguliers de
saint Augus n appartenant à la congréga on des
génovéfains. Ils étaient chargés d'assainir le marais poitevin.
Aliénor d'Aquitaine serait née à Nieul-surl'Au se vers 1122. Déclarée abbaye royale en
1141 par Louis VII, roi de France et époux
d'Aliénor depuis 1137, l'ensemble fut largement
ruiné par les guerres de religion. On doit en par e sa sauvegarde et sa
restaura on à Prosper Mérimée impressionné par ce qui restait de
l'ensemble «roman poitevin».
L'abbaye vue du cloître
L'église comporte deux clochers, l'un au-dessus du transept et l'autre
au-dessus du portail, et la nef majestueuse est voûtée d'un berceau
renforcé de puissants doubleaux sur colonnes géminées mais, avec le
temps, elles montrent un faible affaissement.
Le cloître roman est resté pra quement intact. Le portail roman est
surplombé d'un clocher du XIXème siècle qui modifie fortement la silhoue!e ini ale de la façade.
La mère d'Aliénor d'Aquitaine, Aénor de Châtellerault, décédée au
château de Talmont, y est inhumée.
Le groupe a pu visiter ce monument magnifiquement conservé. La fin
de la visite a été consacrée à la "maison d'Aliénor", lieu interac f très
novateur où les ressources des technologies les plus modernes contribuent à la découverte de ce riche passé.
Le cloître du XIIème siècle
Pascal Monsellier
Pendant l'exposé de la guide
dans l'église St Vincent
Le groupe AMOPA devant l'église St Vincent
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