Sophie de Montpellier, modiste et incendiaire :

Transcription

Sophie de Montpellier, modiste et incendiaire :
Séminaire animé par Lise Maurer
Plusieurs écrits, destinés au directeur de la Maison centrale de Montpellier,
évoquent la vie en prison, le rôle des religieuses, les délations, mais aussi
une léproserie de l’île Bourbon, un atelier de soierie dans la Drôme, ou une
pièce de théâtre.
Savine Faupin
Conservatrice en chef au LaM présente :
Sophie de Montpellier,
modiste et incendiaire :
écrire et créer en prison dans les années 1860-1870.
« C’est dans ma ferme volonté que je trouve le génie de faire quelque chose
avec rien. »
L’enquête rebondit aux Archives de l’Hérault, où nous apprenons que
Sophie était modiste de profession, qu’elle a été condamnée en mai 1869, à
l’âge de 41 ans, à sept ans de réclusion pour avoir provoqué un incendie à
Marseille ; graciée à mi peine, elle est libérée le 30 novembre 1872 pour
raisons de santé.
Avec Sophie et son portfolio, c’est un aperçu sur la condition des femmes
au XIXe siècle qui s’ouvre à nous. Sur la pointe des pieds, nous allons entrer
dans la vie remise en scène de Sophie qui s’est donnée, en prison, la liberté
de créer. »
13 septembre 1872
« C’est ce qui me fait hair le jour de mon départ. Sur le seuil de la porte
mon bonheur disparais. Je laisse là mon cœur à la pierre angulaire. Je
serais dans le monde comme dans un déser. »
6 novembre 1872
« Un portfolio composé de manuscrits et de surprenantes planches de
collages vient d’entrer dans la collection du LaM. Réalisés à l’aide de papier
de soie, les collages mettent en scène des personnages vêtus de costumes
caractéristiques du milieu du XIXe siècle ; ils surprennent par leur finesse de
réalisation. En parcourant les manuscrits, nous trouvons une signature avec
un prénom, Sophie, un nom de famille difficilement lisible et une date :
1872.
Un lent travail de transcription commence ainsi qu’une longue enquête, loin
d’être terminée. Les noms, les faits qui peuvent s’ancrer dans une réalité sont
notés pour essayer de reconstruire l’histoire de cette inconnue, pour tenter
de comprendre comment et pourquoi elle a réalisé ce portfolio.
Troisième acte, papiers découpés, et collés sur papier, 52 x 16,7 cm
Coll. LaM, Villeneuve d’Ascq, photo : N. Dewitte
Orientations bibliographiques :
ARTIÈRES, Philippe et LAÉ, Jean-François, Lettres perdues. Écritures et
enfermement (XIXe-XXe siècles), Paris, Hachette-Littérature, 2003.
G.R.E.C
Groupe de Recherche et d’Etudes Cliniques
Secrétariat, tel : 01.46.27.85.68 à Asnières
ARTIÈRES, Philippe, Rêves d’histoire. Pour une histoire de l’ordinaire,
Paris, Les Prairies ordinaires, 2006.
ARTIERES, Philippe et LAÉ, Jean-François, Archives personnelles.
Histoire, anthropologie et sociologie, Paris, Armand C,ollin, 2011.
BLONDE, Didier, Leïlah Mahi 1932, Paris, Gallimard, 2015.
FARGE, Arlette, La déchirure. Souffrance et déliaison sociale au XVIIIe
siècle, Paris, Bayard, 2013.
FOUCAULT, Michel, Surveiller et punir, Paris, Gallimard, 1975.
PERROT, Michelle, Les femmes ou les silences de l’histoire, Paris,
Flammarion, coll. « Champs », 2001.
YVERT, Fabienne, L’endiguement des renseignements, Paris, Attila, 2012.
***
Séminaire De la trinité en déroute au sinthome
*** Cahier manuscrit (pages 4 et 5), 13 septembre 1872
Encre et collage sur papier, 24 x 16 cm (chaque page)
Coll. LaM, Villeneuve d’Ascq, photo : N. Dewitte
Samedi 9 avril 2016
De 14 heures à 16 heures 30
Institut Protestant de Théologie
83 Boulevard Arago – 75014 PARIS
Participation aux frais sur place 9 euros

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