Michel Mercier : «un véritable RER doit relier Lyon à Saint
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Michel Mercier : «un véritable RER doit relier Lyon à Saint
Michel Mercier : «un véritable RER doit relier Lyon à Saint-Etienne» Le président du Conseil général du Rhône juge préférable une amélioration de l'A 47 à la réalisation de l'A 45 pour mieux relier rapidement les deux villes par autoroute. Il rappelle, par ailleurs, que le dialogue sur le Contournement Ouest de Lyon doit «être repris à la base». Les projets d' infrastructures routières concernant le département semblent avancer. La Déclaration d'utilité publique de l'A 89 (Lyon-Balbigny) vient notamment d'être délivrée. Vous aviez proposé une alternative à ce dossier. Cette décision vous satisfait-elle néanmoins ? Même si peu de gens font Genève/Bordeaux en voiture, il n'en reste pas moins que l'A89 est la dernière portion d'une liaison structurante importante. Il eut certainement mieux valu que l'A 89 se connecte plus au nord de Lyon. C'est la région caladoise qui devrait être confortée et non pas cantonnée à un axe Nord Sud. Reste à régler le problème du financement En appliquant la vieille règle de l'adossement au motif qu'il s'agit de la continuation d'un chantier déjà entrepris, nous serons plus près du but. La vraie décision est donc pour plus tard. Pascal Clément, le président du Conseil général de Loire, comme de nombreux autres élus de ce département, milite avec ardeur pour la nouvelle autoroute Lyon/Saint-Etienne (A 45). Pour quelles raisons êtesvous plus réservé sur ce projet ? Le projet d'une nouvelle autoroute est pour les Stéphanois le signe symbolique et réel qu'ils ne sont pas tenus à l'écart. Mais en regardant de près l'aboutissement de l'A 45 sur l'ouest lyonnais, on peut se poser des questions sur son intérêt. Faut-il favoriser l'arrivée d'un flot de voitures sur cette partie de l'agglomération qui n'a pas les infrastructures pour les recevoir ? Il faut aussi admettre « qu'on ne fait pas Lyon-Saint-Etienne » en 30 minutes, et qu'il faut trois quarts d'heure depuis les 7 chemins pour aller à St-Etienne. Avant de partir sur de nouveaux projets, regardons ce qui existe : l'autoroute A47 et le carrefour de Givors. L'élargissement sur toute sa longueur de l'actuelle autoroute Lyon/SaintEtienne (A 47) est-il, à vos yeux, une solution possible et, dans ce cas, préférable ? Je pense qu'effectivement il serait plus efficace de résoudre la congestion de l'A 47 qui, elle, débouche directement sur un axe routier organisé pour offrir aux automobilistes un redéploiement dans toutes les directions. Bien sûr les travaux à faire sont importants mais les ingénieurs de l'Équipement qui ont été capables de faire des prouesses à Nantua, avec l'autoroute des Titans, ne devraient pas être à court d'imagination pour la vallée du Gier ! Quoi qu'il en soit, les choses pourraient aller plus vite qu'avec l'A 45. La réalisation de travaux sur l'A 47 pourrait permettre rapidement une nette amélioration. Et puis, on ne peut pas s'enfermer dans une solution routière unique. Il me semble important de reparler de liaison TER Lyon/St Etienne. La vraie réponse ferroviaire est indispensable : transport mieux cadencé et plus confortable à l'usage. Un véritable RER devrait relier les deux métropoles. Voilà ce qui permettrait d' ancrer réellement Saint-Etienne dans la zone de développement du Grand Lyon et de la région. Après avoir soutenu le COL (Contournement Ouest de Lyon), vous avez déclaré, il y a quelques mois, qu'il convenait de réétudier ce dossier. Les auteurs du récent audit sur les grandes infrastructures, demandé par le ministre de l'Équipement, estiment qu'il constitue une priorité. Qu'attendezvous aujourd'hui de l'Etat ? Le projet de contournement de l'Ouest Lyonnais est bloqué, faute d'avoir fait l'objet d'une véritable concertation. C'est la raison pour laquelle, il me semble qu'une remise à plat du dossier s'impose aujourd'hui avec la participation de l'Etat. La problématique est complexe, après des décennies ces infrastructures sont toujours en projet et ne peuvent pas être réalisées. En attendant les choses ont changé de fond en comble. La population de l'ouest a augmenté très fortement. On ne peut plus raisonner de la même façon avec le développement de l'urbanisme dans l'ouest. Les problèmes de circulation ne font que s'accroître, transit bien sûr mais surtout circulation locale. Il faut donc reprendre le dialogue à la base, ne pas opposer de vieilles visions des choses, il faut tenir compte de la réalité du terrain, répondre aux questions qui se posent pour essayer de bâtir ensemble les infrastructures nécessaires. C'est cela la remise à flot du dossier. Il faut en outre que le débat soit mené dans un esprit de confiance de telle façon qu'il soit perçu par tous comme étant acceptable dans ses conclusions. Le projet de contournement ferroviaire fret de Lyon va donner lieu samedi prochain à une grande manifestation d'opposants. Estimez-vous ce projet pertinent ? C'est une nécessité pour favoriser le développement des TER et pour la ligne LyonTurin. Si on veut réaliser cette infrastructure, il faut, comme pour toutes les autres, restaurer un dialogue vrai et loyal entre les élus et les populations, sur le terrain, ne pas fermer les gares desservant les communes du secteur concerné. Il faut aussi répondre à toutes les questions dont une s'impose d'elle même : s'il doit y avoir nouvelle construction de voie pourquo i ne pas utiliser la trouée du TGV au lieu d'en faire une nouvelle ? Répondre clairement à cette question et surtout répondre affirmativement serait un grand pas en avant. PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOIS SAMARD </SPAN