La médiumnité de Thérèse d`Avila

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La médiumnité de Thérèse d`Avila
La médiumnité de Thérèse d’Avila
Thérèse d’Avila est née en Espagne, à Avila le 28 mars 1515. Elle se fait appeler Thérèse de
Jésus en hommage au Christ à qui elle voue un immense amour. En France plusieurs centres
spirites empruntent le nom de celle qui illumina le ciel d’Avila. Dans le livre Thérèse d’Avila,
vie écrite par elle-même elle relate ses expériences médiumniques qui sont en concordance
totale avec la doctrine spirite. Cet ouvrage a été rédigé en 1562 à la demande de son
confesseur, le père Garcia de Toledo, dominicain qui lui demande non seulement d’écrire sa
vie, mais aussi de préciser sa manière de faire oraison. L’inquisition espagnole a fait saisir ce
livre pendant douze ans, de 1575 à 1587. Elle a été l’une des rares femmes à écrire à cette
époque troublée de l’histoire.
Thérèse a fait montre très tôt de son désir de se rapprocher de Dieu. Dès l’âge de sept ans,
elle se distingue en entraînant son frère cadet. Rodrigue, vers le pays des Maures parce qu’elle
croyait que combattre les Maures lui ouvrirait le paradis et que de cette façon, elle pourrait voir
Dieu. Elle jouait avec ses camarades à imiter les religieuses et à construire des ermitages. Elle
avait déjà en elle la connaissance intuitive de sa mission terrestre. Thérèse était une très belle
jeune fille appartenant à une noble famille espagnole. Elle aimait les mondanités et était très
courtisée. Pour la protéger, En 1531, alors qu’elle a tout juste seize ans, son père la fait entrer
comme pensionnaire chez les Augustines du monastère de la ville. A l’âge de vingt et un ans,
elle entre au monastère de l’Incarnation des Carmélites d’Avila. Elle prend l’habit religieux.
C’est seulement à l’âge de quarante ans qu’elle s’engage avec fermeté dans la recherche de la
perfection et c’est à ce moment-là que sa médiumnité se révèle. Elle ne sait pas la nommer et la
reçoit avec crainte car les phénomènes médiumniques sont à cette époque attribués au
prétendu diable. Elle ne sera pas comprise de tous et doutera dans un premier temps de sa
médiumnité. Thérèse va exposer dans ce livre sa méthode d’oraison par laquelle elle développe
de manière extraordinaire une exceptionnelle médiumnité liée à son niveau d’évolution moral
supérieur. Notre grande sœur utilise des métaphores simples pour nous faire comprendre les
quatre degrés d’oraison qu’elle a expérimentés et vécus intensément. Ces images expliquent de
manière très simple la progression et les écueils de la médiumnité. C’est un trésor que nous
offre Thérèse d’Avila pour nous aider à progresser dans l’amour de Dieu, car tel est le but. Il
ne s’agit pas d’obtenir des phénomènes, mais de vivre dans son âme l’amour de Dieu qui
grandit à chaque étape franchie avec simplicité et humilité.
Je vais d’abord citer des extraits du livre dans lesquels Thérèse d’Avila donne des conseils tirés
de son expérience. Ensuite je ferai des parallèles avec l’enseignement spirite de la médiumnité
pour montrer que Thérèse d’Avila a réellement été un médium exceptionnel.
Premier extrait
« Celui qui débute considérera attentivement qu’il va préparer dans un terrain rempli de très
mauvaises herbes un jardin où le seigneur puisse prendre ses délices. Sa majesté arrache les
mauvaises herbes et doit planter les bonnes, or sachons que le travail est déjà fait quand l’âme
se détermine à pratiquer l’oraison et est entrée dans cette voie. »
Lorsque le médium arrive dans un centre spirite, il y est toujours amené par son guide spirituel
car le terrain doit être préparé. Ce médium a fait peu ou prou d’efforts.
Deuxième extrait
« Néanmoins nous devons, en bons jardiniers, veiller avec l’aide de Dieu à faire croître ces
plantes et prendre soin de les arroser. Au lieu de se dessécher, elles donneront au contraire des
fleurs aux parfums les plus suaves, ainsi le Seigneur viendra souvent prendre ses délices dans ce
jardin et se réjouira au milieu de nos vertus ».
Dès le moment où le médium prend conscience du caractère sacrée de la médiumnité, il doit
commencer à réformer son caractère en travaillant sur ses défauts tels que la vanité, l’orgueil,
l’envie, la jalousie afin de s’améliorer de jour en jour pour acquérir les qualités morales qui vont
permettre aux Bons Esprits de venir l’assister dans le travail médiumnique au sein du groupe
spirite. Nous savons que nos guides spirituels et que les Esprits instructeurs se réjouissent de
nos efforts car ils peuvent s’approcher un peu plus de nous pour nous donner les
encouragements nécessaires en fonction de nos besoins et du travail à accomplir.
Puis Thérèse nous explique les quatre manières d’arroser ce jardin dont la terre est prête à
recevoir la semence spirituelle. Ces quatre manières d’arroser sont en relation directe avec le
degré d’avancement de la médiumnité.
Première manière : « On tire l’eau du puits à force de bras, ce qui exige beaucoup d’efforts et
entraîne une grande fatigue. » C’est le début du travail médiumnique où tout est à faire. L’effort
de concentration est important, le travail de développement de la volonté est difficile et le
médium débutant est encore attaché aux tentations matérielles. Les tentations sont nombreuses
et c’est une épreuve difficile, car la conscience du caractère sacré de la médiumnité se fait aigu.
On ne peut servir Dieu et Mammon. De plus la compassion et la charité envers le prochain
sont indispensables à développer. Pour que la médiumnité continue à se développer l’humilité
et la patience sont les bâtons de pèlerin sur lesquels il faut s’appuyer pour progresser sans se
décourager.
La seconde manière consiste à « tourner à l’aide d’une manivelle une noria garnie de godets;
avec moins d’efforts, on puise plus d’eau. » A ce stade, le médium doit apprendre à se recueillir
et à prier avec ferveur et simplicité. Il ressent les fluides spirituels bienfaisants. Sa confiance en
Dieu s’affermit, il développe sa volonté, il se sent plus fort moralement et plus serein. Il
commence à développer les qualités morales nécessaires, l’amour du prochain, la charité,
l’humilité. Il commence à se détacher des choses matérielles de façon équilibrée. Cependant, il
reste très imparfait, ne pouvant atteindre la perfection sur la planète Terre. Lors des réunions
médiumniques, il peut ressentir les fluides régénérateurs et subtils des Esprits instructeurs et il
prend véritablement conscience de l’amour divin. La présence de son guide spirituel se fait
ressentir de plus en plus et son examen de conscience devient quotidien et plus objectif. Il doit
continuer à s’instruire de façon assidue et sérieuse en se disant qu’il a tout à apprendre, et
quand bien même il aurait beaucoup étudié, il a encore et encore beaucoup de leçons à
recevoir pour approfondir sa connaissance du monde spirituel par l’étude sérieuse des ouvrages
de la codification spirite. Thérèse insiste sur la nécessité d’une lecture spirituelle, véritable
nourriture pour l’âme. La médiumnité se développe, se fait plus fiable bien que le médium ne
soit jamais à l’abri de l’influence des Esprits obsesseurs. Les efforts sont moins difficiles à faire
qu’au début. La vigilance et la poursuite des efforts doivent être permanents pour que le jardin
puisse produire de beaux fruits.
« Les arbres commencent à bourgeonner pour fleurir et ensuite donner leurs fruits; les fleurs se
disposent à répandre leur parfum. »
Les Esprits instructeurs représentent la médiumnité sous la forme d’une fleur. C’est une fleur
très fragile qui peut se flétrir car le jardin peut devenir aride si les efforts du médium se
relâchent’ pensant qu’il a atteint l’objectif. La persévérance, la vigilance, le contrôle de la
médiumnité doivent être permanents. Il faut savoir débusquer l’orgueil qui est le plus grand
ennemi du médium car il prend des formes multiples et subtiles jusqu’à ressembler à l’humilité.
La médiumnité est une faculté qui peut être retirée par Dieu si elle n’est pas bien employée.
Thérèse met en évidence la fragilité de la médiumnité et l’influence pernicieuse des Esprits
inférieurs.
La troisième manière d’arroser le jardin est celle qui permet d’amener directement l’eau d’un
ruisseau ou d’une rivière. A ce moment, le médium a une perception plus étendue du travail à
réaliser. Il est arrivé un stade où l’amour divin dilate et gonfle son cœur d’une certitude. L’âme
grandit un peu plus et s’engage de toutes ses forces dans le travail spirituel, sans tiédeur sans
rien demander pour elle, tendue vers le but à accomplir. Elle cherche à servir Dieu du mieux
qu’elle peut. Le médium doit continuer la réforme de son caractère. Il consacre une très grande
partie de son temps à son travail spirituel sans négliger ses responsabilités familiales,
professionnelles et sociales. Cependant, il aspire à servir Dieu de toute son âme et n’a plus
aucune attirance pour les affaires matérielles. Il ressent une très grande joie dans la participation
à l’accomplissement de la volonté de Dieu et prend la place assignée pour le servir le plus
humblement possible. Il doit rester très vigilant pour continuer à développer et débusquer
l’orgueil qui se cache car il sera toujours son ennemi.
Thérèse a traversé l’Espagne malgré tous les obstacles rencontrés afin d’ouvrir des couvents et
réformer le Carmel. Elle a parcouru environ cinq mille kilomètres à pied, en sandales, par tous
les temps malgré une santé très fragile. Soutenue par la force spirituelle du Christ qu’elle
voyait7et avec lequel elle conversait lors de ses extases, Thérèse ne se laissait jamais abattre
malgré toutes les souffrances. Le médium est protégé par son guide spirituel et les Equipes
spirituelles qui œuvrent pour Dieu dans un centre spirite et il sent la force spirituelle qui lui est
donnée en fonction de ses efforts. Sa médiumnité continuera à se développer s’il persiste dans
la voie indiquée par Thérèse d’Avila et à ce stade la nostalgie de la vraie patrie spirituelle
éprouvée par notre grande sœur dès l’âge de sept ans se fait ressentir. Les épreuves de la vie
terrestre sont moins accablantes pour le médium. L’amour divin lui donne la force spirituelle
qui peut permettre de surmonter les épreuves qui ne manquent pas de se présenter sur le
chemin. Thérèse nous exhorte à continuer de marcher sans nous arrêter.
La quatrième manière de puiser l’eau, c’est la pluie abondante que Dieu fait tomber. A ce
stade, qui est celui de la perfection, que seules des âmes élevées comme celle de Thérèse
d’Avila peuvent atteindre. C’est le stade de l’union avec Dieu, par l’émancipation de l’âme.
Thérèse nous explique les sensations qu’elle a éprouvées dans cet état: « Dieu élève l’âme vers
le ciel, l’emporte comme à sa suite et commence à lui faire découvrir les splendeurs du
royaume qui lui est préparé. Dans cet état, il semble que l’âme n’anime plus le corps, on
perçoit de manière sensible que la chaleur naturelle du corps diminue et que le corps se
refroidit peu à peu; on éprouve une suavité et une joie extrême. »
Thérèse se désincarne le 4 octobre 1582 à l’âge de soixante-sept ans, après avoir vécu l’extase,
la rencontre avec le Christ et la vision du royaume de Dieu. Des prodiges se produisent autour
de sa chambre mortuaire. Les phénomènes se multiplient près de ses reliques et autour de sa
tombe. Son corps garde fraîcheur et souplesse et une odeur de parfum s’exhale de son corps.
Elle est béatifiée en 1614 et proclamée Docteur de l’Eglise par l’Eglise catholique.
Aujourd’hui, du monde spirituel, elle fait partie des équipes spirituelles très proches du Christ
qui œuvrent pour la régénération de la planète Terre. Elle sert ainsi la cause divine en inspirant
toutes les œuvres caritatives de la Terre. Elle nous encourage à hisser le drapeau de la
Connaissance Divine et de la charité toujours plus haut avec volonté, courage et fermeté, dans
un monde où la souffrance et l’indifférence retardent l’évolution de l’humanité.
Lelia Rihadi
Bibliographie:
Thérèse d’Avila, Vie écrite par elle-même. Traduit de l’espagnol par le
Père Grégoire de saint Joseph, Editions du Seuil, 19952.
o Pour le lecteur intéressé par les livres de Thérèsede D’Avila, chez le même
éditeur:
Oeuvres complètes, 1949.
Le Chemin de la perfection. Collection livre de vie, 1961.
Pour aller plus loin:
Œuvre médiumnique d’Amalia Domingo Soler : Te perdono . L’Esprit de
Thérèse d’Avila raconte plusieurs de ses incarnations en tant que femme,
dont celle où elle a été Marie-Madeleine.
La traduction a été réalisée par notre frère Roger Perez qui a fait don de ses droits
d’auteurs au Conseil Spirite international. Le livre en français a pour titre :
Je te pardonne, mémoires d’un Esprit.
Editions du Conseil Spirite
international, mars 2009.
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