Sommaire - Centre Hélios
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Sommaire - Centre Hélios
Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 1 - 2 avril 2002 Sommaire > Restructuration et énergies vertes > Ordonnance historique de la FERC en faveur des énergies éolienne et solaire 1 > L’Europe bat encore des records en production d’énergie éolienne 1 > Un vote au Sénat américain pour 10% d'énergie verte 2 > Une année sans précédent pour l’énergie éolienne aux É-U 3 > BP atteint son objectif de réduction de gaz à effet de serre, huit ans à l'avance 3 > La FERC veut promouvoir la gestion de la demande en temps réel 3 > Des transports adaptés aux réalités environnementales 4 > Des produits verts à la Ontario Power Generation 5 > Les Pays-Bas cherchent à développer l’énergie verte 5 > Énergie éolienne > Le coût de Kyoto ne serait pas si élevé pour le Canada 5 L'Europe bat encore des records en production d'énergie éolienne > La Californie adopte une réglementation stricte sur les appareils électroménagers 5 Ordonnance historique de la FERC en faveur des énergies éolienne et solaire La Federal Energy Regulatory Commission (FERC) a approuvé la semaine dernière des mesures proposées par la California Independent System Operator (Cal-ISO, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité) qui réduiront les difficultés que créent les règles des nouveaux marchés concurrentiels d'électricité pour les producteurs d'énergie intermittente (éolienne, solaire, etc.). Ces mesures, qui tiennent compte du fait que ces producteurs ne peuvent contrôler directement leur production en temps réel, leur permettent de vendre leur électricité sur la base des prévisions faites une heure à l'avance. Avec l'utilisation d'une si courte période prévisionnelle, ces producteurs pourront concurrencer de façon plus égale avec d'autres producteurs. Selon la FERC, cette ordonnance est bénéfique pour les producteurs puisqu'elle s'at- taque à un obstacle majeur au développement de nouveaux projets d'énergie éolienne et autres énergies intermittentes. L'encouragement de ce type de production augmentera la diversité des sources énergétiques et donc la fiabilité du système d'approvisionnement dans son ensemble. De son côté, Cal-ISO a décrit les mesures comme un « compromis entre les principes généraux de la tarification du transport basée sur les coûts directs et l'intérêt du public pour une diversification de l'approvisionnement qui inclut des sources d'énergie verte ». L’American Wind Energy Association (AWEA) a applaudi l'ordonnance et l'a qualifié d'historique. Elle souligne de plus que toutes les régions devront éventuellement agir pour tenir compte de l'intermittence dans ces filières. > Pour en savoir plus http://cips.ferc.gov/Q/CIPS/WP/ELECTRIC/ER/ER02-922.00A.WPD http://www.caiso.com/docs/09003a6080/15/48/09003a60801548e3.pdf http://www.awea.org/news/news020328ferc.html De nouvelles données provenant de l'Association européenne pour l 'énergie éolienne démontrent que l'Europe est toujours en tête lorsqu'il s'agit de développer le secteur éolien. En 2001, 4 500 MW ont été ajoutés aux réseaux d'électricité européens, une augmentation de 35% par rapport à l'année 2000. L'Europe compte maintenant environ 17 000 MW de puissance éolienne, produisant quelque 40 TWh d'électricité annuellement, l'équivalent de la consommation d'électricité de 10 millions de foyers européens. Produire une telle puissance par l'énergie éolienne, plutôt que par des centrales au charbon, engendre une réduction de 24 millions de tonnes d'émissions de CO2 par année. Encore une fois, c'est l'Allemagne qui a ajouté le plus à sa puissance éolienne, avec 2 650 MW, pour un total de 8 750 MW dans ce pays. De plus, les autorités allemandes ont récemment annoncé un plan ambitieux qui augmentera à 25% d'ici 2025 la proportion que prendra l'énergie éolienne dans la consommation totale d'électricité. Au niveau mondial, plus de 6 000 MW de puissance éolienne ont été ajoutés pendant l'année 2001, incluant une augmentation record de 1 700 MW aux États-Unis. En guise de comparaison, 1 748 MW d'énergie nucléaire ont été raccordés aux réseaux d'approvisionnement du monde entier dans cette même année. Le Canada a quant à lui augmenté sa puissance éolienne de 68 MW en 2001, selon l'Association canadienne énergie éolienne. La puissance mondiale d'énergie éolienne est maintenant estimée à plus de 24 000 MW. > Pour en savoir plus http://www.ewea.org/src/press.htm http://www.centrehelios.org > 15% des besoins en énergie de la planète contenus dans les vagues 6 > Stuart Energy et Ford développeront des systèmes d’énergie à l’hydrogène 6 L’énergie en chiffres Puissance mondiale d'énergie éolienne ajoutée en 2001 : > 6 000 MW Puissance mondiale d'énergie nucléaire ajoutée en 2001 : < 1 750 MW 1 2 avril 2002 - vol. 1 - n° 1 En primeur Bienvenue au premier numéro du bulletin Enjeux-ÉNERGIE ! « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org Le Centre Hélios a le plaisir de vous offrir ce premier numéro du bulletin EnjeuxÉNERGIE, une publication qui, nous l'espérons, alimentera vos réflexions sur les choix stratégiques à faire dans le domaine de l'énergie. Au cours des mois et années à venir, nous comptons vous offrir une source d'information fiable, de portée internationale, pertinente pour les choix stratégiques que le Canada et le Québec auront à faire, et axée résolument sur les solutions aux défis environnementaux du secteur. De plus, faisant partie du mandat éducationnel du Centre Hélios, la version électronique de EnjeuxÉNERGIE vous est offerte sans frais. Comme vous le verrez dans ce premier numéro, la couverture du bulletin se veut large, englobant l'actualité la plus importante au sujet de l'efficacité énergétique, des énergies vertes et d'autres moyens de concilier les impératifs économiques et environnementaux dans ce secteur névralgique. De plus, les nouvelles toucheront délibérément les diverses dimensions des choix énergétiques, allant de la réglementation gouvernementale aux développements technologiques, en passant par les choix et investissements du secteur privé, les décisions de régulateurs économiques et environnementaux et l'évolution des marchés, parmi d’autres. C'est monsieur Patrick Henn qui assurera la coordination du bulletin et qui aura le plaisir et le défi de vous offrir, toutes les deux semaines, l'information dont vous aurez besoin. Je profite de cette occasion pour mentionner que nous sommes, au Centre Hélios, dans une phase stimulante d'expansion. Ainsi, M. Henn, économiste environnemental, apporte au Centre son expertise en évaluation économique des coûts et bénéfices environnementaux ainsi que dans l'utilisation d'instruments économiques pour la gestion des émissions atmosphériques. De plus, Nicolas Tremblay, qui s'est joint au Centre à l'automne, fournit une expertise axée sur la gestion des ressources hydriques par bassin versant ainsi que sur l’évaluation d'impact environnemental. Sophie Geffroy, Adjointe administrative aux multiples talents, s'occupe notamment du site web, du graphisme, de la diffusion du bulletin et des affaires administratives. Ces trois membres de l'équipe Hélios s'ajoutent à Philip Raphals, Directeur adjoint ainsi qu'à moi-même. Pour ceux qui ne connaissaient pas déjà le Centre, et pour ceux qui voudraient en apprendre plus, je vous invite à consulter notre site web à www.centrehelios.org. Ce site est rempli non seulement d'information à notre égard, mais aussi de publications que vous pourrez télécharger gratuitement. Au nom de toute l'équipe du Centre, je vous souhaite une bonne lecture ! Philippe Dunsky Directeur général > Énergies vertes Un vote au Sénat américain pour 10% d'énergie verte Dans le contexte d'un projet de loi mis de l'avant par les Démocrates comme alternative au Plan de l'administration Bush, le Sénat a approuvé un amendement qui augmentera graduellement le pourcentage d'électricité provenant d'énergies vertes (nonhydrauliques) jusqu'à 10% d'ici 2020. Cet amendement fait partie d'un projet de loi qui, une fois approuvé par le Sénat, devra faire l'objet de discussions avec la Chambre des représentants avant d'être soumis au Président pour ratification. Certains avaient espéré une résolution de 20% et non de 10% ; par contre, si le Président américain signait ce projet de loi, les énergies renouvelables pourraient prendre beaucoup d'expansion dans les prochaines années. Une augmentation à 10% (environ 540 TWh), alors que les énergies vertes comptent pour environ 2% à l'heure actuelle, représentera des occasions d'affaires importantes dans ce pays qui est, sans contredit, le plus grand consommateur d'énergie au monde. > Pour en savoir plus http://www.nandotimes.com/healthscience/story/316845p-2708551c.html 2 2 avril 2002 - vol. 1 - n° 1 > Énergie éolienne Une année sans précédent pour l'énergie éolienne aux É-U L'American Wind Energy Association a annoncé que des projets d'énergie éolienne totalisant 1 700 MW ont été mis en opération l'an derni aux États-Unis, à un coût approximatif de 1,7 MM$US. Plus de 900 MW ont été branchés dans l'État du Texas seulement. L'Association a affirmé que l'appui fédéral et des États a largement contribué au record de 2001. En effet, le Congrès a récemment prolongé son programme offrant un crédit d'impôt de 1,5 cents US/kWh à la production d'énergie éolienne, qui s’ajoute aux obliga- tions d’énergie verte (Renewable Portfolio Standards) mis en place dans plusieurs États, dont le Texas. Le secteur éolien trouvera également un allié chez Shell International Renewables, une division du groupe Royal Dutch/Shell, qui a récemment annoncé son intention d'investir jusqu'à 1 milliard $US dans de nouveaux projets d'énergie verte, principalement sous la forme d'acquisitions de projets en énergie éolienne. Pays Puissance ajoutée (MW) Allemagne 2 650 Etats-Unis 1 700 Espagne 1 000 Italie 270 Grèce 83 Royaume-Uni 68 Canada 68 Suède 59 Puissance ajoutée d'énergie éolienne dans certains pays, 2001. > Pour en savoir plus http://www.awea.org/news/news020115sum.html > Changement climatique BP atteint son objectif ambitieux de réduction de gaz à effet de serre, huit ans à l'avance La British Petroleum (BP) vient d'annoncer qu'elle a atteint son objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de neuf millions de tonnes, et ce en devançant de huit ans son échéancier. BP a aussi déclaré qu'elle stabilisera ses émissions futures à ce nouveau niveau, malgré ses plans de développer sa production pétrolière et gazière à un taux de 5,5% par année. Le Directeur exécutif Lord Browne a dit que son engagement, annoncé il y a quatre ans, de réduire les GES dans ses opérations à 10% sous les niveaux de 1990 s'est fait non seulement huit ans plus tôt que prévu, mais aussi sans coût net pour l'entreprise. L'objectif actuel pour la BP est de maintenir cette quantité d'émissions, ce qu'elle compte faire par l'entremise d'actions internes, telle que l'efficacité énergétique. D'ailleurs, Lord Browne croit de plus que la moitié des réductions nécessaires pour maintenir son engagement pourront se faire par des gains en efficacité seulement. À cet égard la BP compte investir dans différents projets telle que la cogénération, qui augmenteront de 10% à 12% l'efficacité des opérations. Pour la deuxième moitié des réductions, l'entreprise entend utiliser ses crédits de carbone générés par la conversion accélérée à la production de gaz naturel et d'autres produits à faible teneur en carbone. BP continuera également de développer sa division de l'énergie solaire, qui doit croître de 40% cette année et qui détient déjà 17% du marché mondial. > Pour en savoir plus http://www.bp.com/centres/press/stanford/index.asp > Gestion de la demande La FERC veut promouvoir la gestion de la demande en temps réel La Federal Energy Regulatory Commission (FERC) veut promouvoir des mécanismes qui permettent aux gestionnaires de la demande de répondre aux prix réels de l’électricité, en diminuant leur consommation lorsque les prix montent. Rappelons que les prix sur les bourses d'électricité sont ajustés à des intervalles http://www.centrehelios.org d'aussi peu que cinq minutes, en fonction de l'offre et de la demande. Toutefois, alors que les producteurs peuvent faire des soumissions en fonction des prix prévus, les consommateurs, eux, se voient souvent refuser la même possibilité, comme l'indiquait le Centre Hélios dans un article sur la crise californienne paru en 2001. Par ailleurs, la plupart des consommateurs ne voient même « En leurs mots Les économies associées à l’amélioration de l’efficacité énergétique ont dépassé tous les coûts encourus. C’est là un point particulièrement notable, une surprise positive - parce-qu’il commence à répondre aux craintes de ceux qui croyaient que les coûts des efforts de précaution seraient dérisoires et insoutenables. » Lord John Browne, PDG de la British Petroleum (BP) L’énergie en chiffres Coût aux consommateurs d'une réglementation stricte sur l'efficacité des climatiseurs et lessiveuses en Californie : 44 M$ Économies pour les consommateurs grâce à la réduction des factures d'électricité : 3 400 M$ (voir notre article en page 5) 3 2 avril 2002 - vol. 1 - n° 1 En leurs mots pas les prix en temps réel. Par conséquent, ils ne peuvent ajuster leur consommation en fonction de ces prix. Le projet Biobus est une occasion concrète de dire aux gens qu'on peut, non pas avec des sommes astronomiques, mais avec des investissements intelligents, travailler à réduire les niveaux d'émissions de gaz à effet de serre. Tous ceux qui nous disent que l'atteinte des objectifs du protocole peut quasiment nous amener au chaos économique ou du moins au ralentissement économique oublient de dire que derrière chaque nouvelle initiative visant à réduire les émissions se trouvent autant d'occasions économiques. La FERC reconnaît désormais ce déséquilibre, et compte promouvoir des solutions dans le contexte de la mise en place prochaine des organismes régionaux de transport (ORTs). Dans un document de consultation au sujet des règles devant régir ces organismes, la Commission mentionne que la sensibilité de la demande aux signaux de prix est un élément essentiel pour protéger les consommateurs contre des hausses fulgurantes des prix de gros, comme ceux que la Californie a connu dernièrement. Selon la FERC, rendre la demande plus dynamique face aux signaux « André Boisclair, Ministre de l'environnement du Québec » L’énergie en chiffres Production minimale d'énergie verte aux É-U en 2020 (plan adopté par le Sénat) : 534 TWh/an Valeur approximative de cette énergie (prix actuels) : ~35 000 000 000 $/an Coût d'essence d'un aller-retour Montréal-Québec avec le nouveau Explorer de Ford : ~35$ Coût d'essence d'un aller-retour Montréal-Québec avec la nouvelle Civic Hybrid de Honda : ~14$ http://www.centrehelios.org de prix pourrait générer des économies de l'ordre de 60 MM$US sur 20 ans. Par ailleurs, une autre étude a démontré que les consommateurs pourraient économiser sur leur facture d'électricité en acceptant de partager avec les distributeurs d'énergie les risques que ces derniers encourent en offrant une tarification fixe. Elle cite l'exemple d'un service public américain qui offre aux consommateurs une option tarifaire qui varie de jour en jour, leur permettant d'économiser en moyenne jusqu'à 10% des coûts en énergie, par rapport aux consommateurs bénéficiant de tarifs fixés annuellement. > Pour en savoir plus http://www.ferc.gov/Electric/RTO/mrkt-strct-comments/discussion_paper.htm http://www.ehirst.com/PDF/PRDInsurance.pdf http://www.centrehelios.org/downloads/secure/articles/2001_FR_CHOC_California.pdf > Tr a n s p o r ts Des transports adaptés aux réalités environnementales De nouveaux développements dans le monde du transport écologique seront bientôt à notre portée, si l'on se base sur les dernières avancées technologiques de Honda, Ford et… Maple Leaf. hydrogène de type Ballard Mark 900, ce qui permettra à cette voiture d'atteindre les 128 km/h et d'offrir une autonomie de 160 km. Au Québec, la Société de transport de Montréal (STM) a lancé le projet Biobus, qui fera l'essai cette année du L’American Honda biodiesel dans 155 de ses Motor Company véhicules. Le biodiesel, vient d'annoncer la formulé par une filiale de mise en marché de Maple Leaf, est un carbusa nouvelle Civic rant obtenu par réaction Hybrid qui devrait chimique d’un alcool avec être disponible dès Source : www.stcum.qc.ca/sommaire.htm des matières grasses cette semaine chez ses concessionnaires américains. Cette ver- végétales ou animales, qui peut se mélanger sion cinq vitesses de la berline combine un à du diesel pur, pour produire un carburant moteur à essence avec un système de piles plus écologique, notamment par sa capacité et ne consomme que 4,7 l/100km sur la notable d'émettre moins de gaz à effet de route et 5,1 l/100 km en ville. Le prix au serre. détail suggéré est de 19 Ottawa et Québec ont 550 $US. dû injecter respectivement 515 000 $ et De son côté, La Ford 375 000 $ dans ce proMotor Company prévoit jet, qui vise principaleque la Focus FCV, aliment à promouvoir le mentée par piles à transport durable par la hydrogène, sera transition vers des disponible pour les sources d’énergie proflottes de véhicules compres. merciales d'ici 2004. Elle combinera une réserve La Ford Focus FCV d'hydrogène à haute source: www.thinkmobility.com pression avec une pile à > Pour en savoir plus http://www.hondacars.com/news/press.html?y=2002&r=802 http://www.thinkmobility.com/tech_gallery.asp?PRODCODE=FOCUSFCV&TID=467083 http://www.stcum.qc.ca/info/comm-02/co020325.htm 4 2 avril 2002 - vol. 1 - n° 1 > Restructuration et énergies vertes Des produits verts à la Ontario Power Generation Le premier mai 2002, l'Ontario ouvrira son marché de l'électricité à la concurrence au détail, ce qui laissera place à de nouveaux fournisseurs et de nouveaux produits énergétiques. Devant cette nouvelle structure et anticipant une forte demande de la part des consommateurs, la Ontario Power Generation (OPG) a développé EvergreenTM, une nouvelle ligne de produits énergétiques verts. Ainsi, les consommateurs pourront choisir d'acheter de l'énergie provenant d'une source écologique, ou verte. Puisqu'il ne sera pas possible de distinguer les sources d'énergies lorsqu'elles entreront dans le réseau de distribution, les consommateurs d'énergies vertes achèteront une part de l'électricité totale produite, et seront assurés que cette part provient d'une source verte. L'énergie verte réfère à de l'énergie produite sans impact notable sur l'environnement, et inclut l'énergie éolienne, l'é-nergie solaire, la biomasse et certains projets hydroélectriques. Tous les produits EvergreenTM sont certifiés par Eco-logo, un programme de certification sous l'égide d'Environnement Canada. La division de la OPG responsable de EvergreenTM, OPG Evergreen Energy, a été établie en 2001 et compte augmenter de quatre fois la quantité d'énergie verte produite par cette compagnie pour totaliser 500 MW, ce qui représenterait 2% de la puissance totale projetée pour 2005. L’énergie en chiffres Part de l'énergie qui proviendra de sources d'énergie verte en Europe d'ici 2010 : 22,0% Part qui proviendrait de l'éolien au Québec, d’après une proposition récente d'Hydro-Québec : ~0,5% > Pour en savoir plus http://www.opgdirect.com/content/secure/serving_needs/greenpower/index.htm > Efficacité énergétique > Énergies vertes Les Pays-Bas cherchent à développer l'énergie verte Le gouvernement néerlandais a annoncé récemment sa volonté d'accélérer le développement d'énergies vertes au pays. Un rapport de la Ministre de l'Économie, Anne-Marie Jorritsma, propose une augmentation de la puissance éolienne dans le pays, soit de 1 500 MW sur terre d'ici 2010 et de 6 000 MW en mer d'ici 2020. Le rapport s'attarde également sur l'augmentation de l'utilisation de la biomasse comme carburant dans les centrales au charbon. Au total, le gouvernement a engagé 35 millions d'Euros (49M$) pour appuyer des investissements du secteur privé associés à quatre projets présentement en développement. La Ministre a aussi réitéré son intérêt pour la libéralisation complète des marchés de l'électricité et du gaz, qui a commencé en 1999 et qui se finaliserait au début de 2003 avec l'inclusion des petites entreprises et du secteur résidentiel. Le choix de fournisseurs est présentement offert aux grands et moyens consommateurs d'énergie. Cependant, les foyers qui veulent s'alimenter par une source d'énergie verte ont la possibilité de choisir leur fournisseur depuis juillet 2001. > Pour en savoir plus http://www.solaraccess.com/news/story.jsp?storyid=1591 > Changement climatique Le coût de Kyoto ne serait pas si élevé pour le Canada Au début de l'année une série de rapports provenant de l'Alberta et de différentes associations ont proclamé que le coût associé aux engagements de Kyoto serait très élevé pour le Canada. En février par exemple, l'Association canadienne des manufacturiers et exportateurs (ACME) avançait que le coût de Kyoto pour l'économie canadienne serait de 40 MM$ et causerait la perte de 450 000 emplois. La Chambre de commerce, quant à elle, a estimé le coût d'adopter Kyoto à 30 MM$ d'ici 2010. Suite à ces affirmations, le gouvernement http://www.centrehelios.org fédéral a préparé un rapport qui sera rendu public prochainement, donnant une toute autre perspective sur la question. Selon ce rapport préliminaire intitulé The Cost of Kyoto - What We Know, dont plusieurs éléments se sont retrouvés dans le journal Globe and Mail en mars, les estimations présentées par l'ACME par exemple, sont irréalistes. En effet, les estimations reposent sur des hypothèses invraisemblables, comme par exemple que le Canada serait le seul pays à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Ce scénario n'est pas plausi- La Californie adopte une réglementation stricte sur les appareils électroménagers En vue de prévenir de futures crises énergétiques semblables à celle de l'an passé, la Californie imposera des standards d'efficacité énergétique sur les climatiseurs, les lessiveuses commerciales et plusieurs autres appareils électroménagers. D'ici un an, la nouvelle réglementation, la plus stricte de son genre au pays, diminuera la demande en énergie de 134 MW pendant les périodes de chaleur intense caractérisées par une forte hausse de la demande en énergie. Pour répondre aux nouvelles exigences, les climatiseurs devront augmenter leur efficacité de 30% au-dessus des standards californiens actuels ; les lessiveuses commerciales consommeront moins d'électricité, en plus d'économiser plus de 30 millions de litres d'eau par année. Cette nouvelle réglementation, qui entrera en vigueur en mars 2003, se traduira par une légère augmentation des prix pour les nouveaux appareils, mais la California Energy Commission estime que les économies d'énergie compenseront largement cette hausse. En effet, les coûts des climatiseurs et des lessiveuses augmenteront de 44M$US dans la première année, mais, selon la Commission, les usagers économiseront environ 3,4 MM$US sur leurs factures d'électricité dans les dix prochaines années. > Pour en savoir plus: http://www.reuters.com/news_article.jhtml?type=search&StoryID=670178 5 2 avril 2002 - vol. 1 - n° 1 En leurs mots ble puisque l'accord de Kyoto ne peut être mis en force que si un minimum de 55 pays ratifient le protocole. Le changement climatique est un enjeu qui soulève des questions fondamentales sur la relation entre les entreprises privées et la société dans son ensemble ; et entre une génération et la suivante. C’est un enjeu qui concerne le leadership autant que la science. De plus, plusieurs études ont estimé que le coût de respecter Kyoto pour le Canada, dans un contexte où il existerait un marché « (...) Nous avons accepté que les risques étaient sérieux et que des mesures de précaution étaient justifiées. (...) Cela a brisé le consensus historique [de l’industrie] - mais c’était nécessaire, car des entreprises composées de personnes hautement compétentes et qualifiées ne peuvent continuer de nier les preuves amassées par des centaines de scientifiques des plus réputés au monde. » Lord John Browne, PDG de la British Petroleum (BP) > Pour en savoir plus http://www.climateark.org/articles/reader.asp?linkid=8917 > Énergie des vagues 15% des besoins en énergie de la planète contenus dans les vagues L'électricité générée par le mouvement des vagues pourrait combler 15% des besoins en énergie au monde, selon le Conseil mondial de l'énergie. Norsk Hydro Technology Ventures, une division de Norsk Hydro, et deux autres entreprises, investiront 8,5 M$US dans une technologie appelée Pelamis, qui est présentement en développement chez une firme écossaise, la Ocean Power Delivery (OPD). Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution lundi, 15 avril 2002 http://www.centrehelios.org océanique jusqu'à un branchement en terre ferme au réseau local. OPD construit présentement en Écosse un serpent Pelamis de 150 mètres de long et d'une puissance de 750 KW, et considère se lancer dans la conception d'une centrale de 2 MW pour Vancouver, approvisionnée par plusieurs serpents Pelamis. Également à Vancouver, BC Hydro a signé un projet d'entente avec Pelamis est un sysEnergetech Australia tème qui ressemble Pty Ltd., pour contrià un gigantesque buer au développeserpent des mers ment d'un projet de semi-submergé, démonstration en composé de secproduction d'énergie tions cylindriques par les vagues de 3reliées par des 4 MW. Ce projet fait charnières. partie du Vancouver Chaque joint de Island Green Energy charnière comSource : www.oceanpd.com Demonstration, une prend des pistons qui poussent de l'huile à travers une généra- initiative visant la production de 20 MW d'étrice hydraulique lorsque le serpent bouge nergie verte qui a été annoncée par la BC avec les vagues. L'électricité produite est Hydro en juin 2001. alimentée par câble à la “tête" du serpent puis acheminée le long du plancher > Pour en savoir plus http://www.oceanpd.com http://www.solaraccess.com/news/story.jsp?storyid=1691 Commentaires Comment avez-vous trouvé ce premier numéro? international de permis d'émissions échangeables, serait bien en deçà de 1% du PIB. > Hydrogène Stuart Energy et Ford Power Products développeront des systèmes d'énergie à l'hydrogène Stuart Energy Systems Corporation a signé un accord avec la Ford Power Products, une filiate de Ford Motor Company, pour développer des systèmes d'énergie secondaire à l'hydrogène. Ces systèmes seront destinés au marché de l'énergie secondaire et pour d'autres marchés de l'énergie. Stuart vise à intégrer sa technologie de production d'hydrogène au moteur à combustion interne d'hydrogène de Ford. Stuart compte installer le premier système d'énergie secondaire à son siège social à Mississauga, Ontario, en automne 2002. Les premiers systèmes devraient arriver sur le marché d'ici la fin de 2003. > Pour en savoir plus http://www.stuartenergy.com/NEWS/HTML_Press_Releases/SESandFord.asp 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 2 Une puissance éolienne mondiale de 74 000 MW d'ici 2006 L'éolien connaît un essor important dans le monde. Sa croissance annuelle a été de 30% lors des cinq dernières années, culminant en une puissance actuelle de 24 000 MW, dont 17 000 MW en Europe. De plus, les estimations indiquent que cette puissance devrait plus que doubler d'ici cinq ans. Par ailleurs, la BTM, une firme de consultants de renommée mondiale dans le domaine éolien, croit plutôt que le monde ajoutera 50 000 MW d'ici 2006, ce qui équivaudrait à une puissance totale de 74 000 MW. Une telle capacité représenterait une 16 avril 2002 Sommaire > Énergie éolienne Le marché de l'énergie éolienne est censé doubler ou tripler d'ici cinq ans, selon les prévisions mises de l'avant par l'industrie lors du premier colloque international de ce domaine, Global Windpower, qui se tenait la semaine dernière. - augmentation spectaculaire de 1 100% en seulement dix ans. D'autres estimations encore plus optimistes avancent que l'éolien pourrait fournir 10% de toute la demande mondiale en électricité d'ici 2010, représentant des investissements de 78MM$US dans cette même année. Parmi les participants se trouvait le ministre indien délégué à l'énergie non-conventionnel qui a annoncé que son pays visait une augmentation de 6 000 MW d'ici 2012, ce qui alimenterait quelque 76 millions de foyers n'ayant toujours pas d'approvisionnement en électricité. > Pour en savoir plus http://www.awea.org/news/news020402gwc.html > Une puissance éolienne mondiale de 74 000 MW d'ici 2006 1 > Le Canada aura des normes d'émissions plus strictes sur les véhicules routiers 1 > EN PRIMEUR La France veut 10 000 MW d'éolien 2 >Le programme américain d'étanchéisation de maisons verse 75M$US 2 > L'Orégon attire une nouvelle usine de fabrication d'éoliennes et crée 1000 emplois 3 > L'Irlande méritera sa couleur nationale… 3 > Les Américains peuvent acheter le « vert » sans acheter l’énergie 3 > La Coalition E-mission 55 Canada : le camp du « oui » au Protocole de Kyoto 4 >Une première éolienne dans un centre-ville canadien 4 > Tr a n s p o r ts > Investissement dans la recherche sur le bioéthanol au Canada Le Canada aura des normes d'émissions plus strictes sur les véhicules routiers > Porcheries : nouvelle source d’électricité au Wisconsin 5 Le ministre de l'Environnement, David Anderson, a annoncé la semaine dernière des propositions de mesures visant à réduire les polluants atmosphériques causant la formation du smog et émis par les nouveaux véhicules routiers. Publié le 30 mars dans la Gazette du Canada (partie 1), le Règlement sur les émissions des véhicules routiers et de leurs moteurs proposé exige que des véhicules moins polluants soient offerts au Canada dès le 1er septembre 2003. Ces mesures aboutiraient à des réductions annuelles toujours plus importantes d'émissions de polluants entrant dans la composition du smog. Selon les estimations effectuées, le règlement entraînera d'ici 2020 des réductions de 74% d'oxydes d'azote, 64% de particules, de 23% de monoxyde de carbone et de 14% de composés organiques volatils. L'accent de cette mesure est donc mis sur la réduction de polluants et ne vise pas spécifiquement la réduction de gaz à effet de serre (GES). Le Règlement sur les émissions des véhicules routiers et de leurs moteurs complètera plusieurs mesures sur les carburants moins polluants annoncées précédemment, notamment le projet de règlement sur la faible teneur en souffre du carburant diesel, le règlement actuel sur la faible teneur en soufre de l'essence, ainsi que le règlement sur le benzène dans l'essence, qui font également partie du programme gouvernemental relatif à l'air pur. > Pour en savoir plus http://www.ec.gc.ca/Press/2002/020404_n_f.htm http://www.centrehelios.org > Les Chinois rouleront en voitures électriques 5 5 > Un immense toit solaire de 2,3 MW au pays de la pluie 6 >Une génératrice éolienne nouveau genre en Espagne 6 L’énergie en chiffres Puissance mondiale d’énergie éolienne en 1996 : 6 200 MW en 2001 : 24 000 MW en 2006 : 74 000 MW* (*projection de BTM Consult) 1 16 avril 2002 - vol. 1 - n° 2 En primeur « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org La France veut 10 000 MW d'éolien Le ministre français délégué à l'Industrie, Christian Pierret, a dévoilé un plan ambitieux de croissance des énergies renouvelables d'ici 2010, lors de l'ouverture du Colloque Global Windpower qui s'est tenu la semaine dernière. Alors que la part actuelle des énergies renouvelables dans l'électricité est de l'ordre de 15% en France, le ministre s'est engagé à augmenter cette proportion à 21% d'ici 2010. La plus grande contribution à cette augmentation proviendrait de l'énergie éolienne puisqu'elle représente un potentiel très important dans ce pays. En effet, la France, qui compte environ 70 MW de puissance éolienne à l'heure actuelle, envisage que celle-ci augmentera à rien de moins que 10 000 MW d'ici 2010, en partie grâce à des investissements projetés de 10 milliards d'euros (14MM$). Pour arriver à cet objectif ambitieux, la France a établi et continuera d'établir une série de mesures incitatives. Premièrement, un tarif fixe de rachat de l'énergie éolienne sur la base du modèle allemand est déjà instauré, avec un prix fixe très attirant et ce, même pour les sites moyennement venteux. Deuxièmement, le ministre annonçait sa décision d'allouer les coûts de renforcement en amont du réseau, générés par les instal- lations éoliennes, à l'ensemble des usagers du réseau. Ceci mettra fin à l'un des obstacles à la production décentralisée. Troisièmement, on annonçait également des règles visant à assouplir et à accélérer les procédures d'approbation, y compris notamment celles reliées aux audiences publiques des projets d'éoliennes. Le ministre entend également utiliser un outil particulièrement français - « la programmation pluriannuelle des investissements » - pour s'assurer de la réalisation de l'objectif de 21% ainsi que des sous-objectifs pour chaque filière, y compris l'éolien. Cet outil se veut complémentaire aux tarifs incitatifs, puisqu'il permet au gouvernement de vérifier le succès des autres mesures incitatives et , en cas de non-atteinte, de lancer lui-même des appels d'offre pour faire émerger de nouveaux projets. D'ailleurs, c'est dans cette optique que le ministre a également annoncé son intention de demander à la Commission de régulation de l'électricité de lancer immédiatement un appel d'offre pour au moins 1 500 MW d'énergie éo-lienne en mer, une filière à peine exploitée en Europe. Pour en savoir plus http://www.finances.gouv.fr/minefi/ministere/index.htm > Efficacité énergétique Le programme américain d'étanchéisation de maisons verse 75M$US Vingt quatre États, le District de Colombia et la Nation du Navajo recevront cette année près de 75M$US pour étanchéiser les maisons des personnes à faible revenu. Ces fonds font partie des 230M$US du Programme de soutien à l'étanchéisation qui seront alloués dans tout le pays. Selon le département de l'Énergie, les fonds de ce programme permettront d'améliorer l'efficacité énergétique d'environ 105 000 foyers à faible revenu cette année. L'étanchéisation peut réduire la facture d'énergie annuelle de 218$US par foyer. Pour chaque dollar investi, le Programme de soutien génère 1,80$ en économie d'énergie. Les fonds engagés pour cette année représentent une augmentation de 50% par rapport à 2001. Le plan énergétique national des États-Unis prévoit que le Programme soit augmenté de 1,4MM$ sur 10 ans. Depuis le début du Programme, plus de cinq millions de foyers ont été étanchéisés au pays. Les États et les monopoles d'électricité versent également des fonds pour améliorer l'éfficacité énergétique par l'étanchéisation. Au Canada, une proposition de programme semblable est présentement à l’étude par le gouvernement fédéral. L’évaluation économique de ce projet, realisée par le Centre Hélios en 2001, est disponible à http://www.centrehelios.org. > Pour en savoir plus http://www.energy.gov/HQPress/releases02/aprpr/pr02057_v.htm 2 16 avril 2002 - vol. 1 - n° 2 L’énergie en chiffres > Énergie éolienne L'Orégon attire une nouvelle usine de fabrication d'éoliennes et crée 1000 emplois La Vestas Wind Systems du Danemark entre dans les négociations finales avec l'État de l'Orégon, en vue de l'établissement par sa filiale américaine d'une usine de fabrication d'éoliennes sur plus de 70 000 m2. L'usine produira 300 turbines par année d'une puissance moyenne de 2 MW chacune. L'usine créera plus de 1000 emplois d'ici 2004. Le programme de crédit de production pour l'énergie éolienne, toujours en place aux États-Unis, a attiré la Vestas qui y voit une opportunité d'affaires importante. De plus, les incitatifs fiscaux offerts par l'État de l'Orégon se chiffrent à plusieurs millions de dollars et incluent des crédits d'impôts, des réductions de coûts de permis et des subventions en formation de la main d'oeuvre. La Vestas a commencé à produire des turbines en 1978 et possède actuellement 24% du marché de l'éolien mondial. Ses ventes ont augmenté de 50% en 2001 et la compagnie envisage un doublement des ventes d'ici 2003. > Pour en savoir plus http://www.vestas.com/nyheder/presse/2002/UK/fond20020403_UK.html > Énergies vertes L'Irlande méritera sa couleur nationale… Dans le cadre de ses obligations en terme de production d'énergie provenant de sources renouvelables, le gouvernement irlandais a approuvé la semaine dernière un budget de 400 millions de livres irlandaises (712M$) pour son programme de promotion d'énergies renouvelables. Les projets découlant de cette initiative permettront de générer assez d'électricité pour alimenter 250 000 foyers. De récentes directives de l'Union Européenne exigent que l'Irlande augmente à 13% la proportion de l'électricité totale produite à partir d'énergies renouvelables, dont l'énergie éolienne, la biomasse et l'hydroélectricité. Cette dernière n’est pas nécessairement une source d'énergie « verte » à proprement parler puisqu'elle peut engendrer des impacts significatifs sur l'environnement. L'énergie produite par les différentes compagnies privées sera vendue au réseau de distribution national qui garantit un prix fixe aux producteurs pour les prochains 15 ans. Ceci a pour effet d'augmenter la confiance des investisseurs des filières renouvelables qui, autrement, seraient pour l'instant moins compétitif que les autres filières énergétiques. Fonds du Programme d'étanchéisation américain cette année : 230M$US Nombre de foyers à faible revenu qui seront étanchéisés cette année aux É-U : 105 000 « En leurs mots La hausse des températures que provoquent les changements cli- matiques favorisera l'aggravation de la pollution atmosphérique et fera augmenter le nombre de jours où la qualité de l'air ne sera pas bonne au Canada. L'industrie et le gouvernement ont beaucoup fait pour réduire les polluants causant le smog et émis par les véhicules. Il est temps maintenant pour l'industrie d'aller un peu plus loin et de réduire les Ces nouveaux projets s'ajoutent à un mégaprojet éolien en mer de la Eirtricity, approuvé en janvier 2002, totalisant 640 millions de livres irlandaises (1,1MM$). Ce projet sera le plus gros parc éolien en mer au monde et générera 520 MW d'électricité, soit 10% de la demande totale en Irlande. > Pour en savoir plus http://www.caddet-re.org/news/display.php?id=2043&PHPSESSID=d7e4948fbf08a229961eb88b12a2b963 » émissions de gaz à effet de serre en améliorant la consommation de carburant de ses véhicules. David Anderson, Ministre de l'Environnement du Canada L’énergie en chiffres > Marché de l'énergie verte Les Américains peuvent acheter le «vert» sans acheter l’énergie Le marché de l'énergie verte pourrait connaître une expansion importante, grâce à la certification d’un nouveau type de produit qui pourra être mis en vente, partout aux États-Unis. Cette nouvelle certification par Green-e, la marque de commerce la plus réputée pour l'énergie verte dans les marchés américains, permettra dorénavant auxproducteurs de vendre les attributs verts, indépendamment de l’électricité produite elle-même. Ainsi, un producteur éolien par exemple, pourrait soit vendre séparément des certificats verts à des consommateurs lointains, et l’électricité http://www.centrehelios.org (devenue équivalente à celle d’un producteur conventionnel) sur le marché de gros. Jusqu'ici, l’énergie certifiée Green-e n'était disponible qu’aux consommateurs vivant dans quelques États ayant ouvert leurs marchés de détail à la concurrence. De plus, alors qu’une bonne partie du potentiel d’énergie verte se situe au centre du pays, les marchés se retrouvent principalement sur les côtes est et ouest. C’est ainsi que le marché d’énergie verte faisait à un important obstacle double. Date d'entrée en vigueur proposée du Règlement sur les émissions des véhicules routiers et de leurs moteurs : 1er septembre 2003 Réductions des polluants de l'air d'ici 2020 grâce au règlement proposé : oxides d'azote : 74% particules : 64% Or, avec les nouveaux certificats verts, le 3 16 avril 2002 - vol. 1 - n° 2 L’énergie en chiffres consommateur écologique peut continuer d’acheter son électricité d’un vendeur conventionnel (ou de son monopole, le cas échéant), et en même temps acheter d’un producteur tiers un certificat qui représente les attributs environnementaux d’une énergie verte. Ces certificats signés Greene, vendus par le producteur ou le détaillant vert, permettent donc aux consommateurs situés n’importe où au pays de faire un choix en faveur de l’environnement, qu’ils aient ou non le choix de leur fournisseur. Réduction de CO2 émis lorsque le bioéthanol est utilisé plutôt que l'essence : 70 pourcent La vente de ces certificats crée cependant des possibilités d’abus telle que la vente d’un nombre de certificats excédant la véritable production d’énergie verte, ou la vente de certificats pour de l’énergie déjà vendue sur le marché vert. La certification Green-e, appuyée par un système rigoureux de vérification, a donc pour but de protéger le marché contre de telles possibilités, au profit de l’environnement et des consommateurs. > Pour en savoir plus http://www.awea.org/greenpower/gp_how2.html http://www.green-e.org/ipp/trc_announcement.html « En leurs mots Au Canada, l'agenda anti-Kyoto est dominé par un petit groupe d'industriels, mais qui fait beaucoup de bruit. Il comprend des entreprises de l'industrie du pétrole et les producteurs d'automobiles qui craignent que leurs revenus ne baissent lorsque les véhicules sports utilitaires, très profitables, seront remplacés par de petites » autos moins rentables [pour l'industrie], qui sont plus économiques [pour les consommateurs]. Robert Schad, PDG de la Husky Injection Molding Systems et membre de E-mission 55 Canada L’énergie en chiffres Puissance éolienne projetée de la France en 2010 : 10 000 MW > Changement climatique La Coalition E-mission 55 Canada : le camp du « oui » au Protocole de Kyoto Alors que l'on attend toujours la décision finale du gouvernement fédéral, E-mission 55 Canada lance ce mois-ci sa campagne visant la ratification du Protocole de Kyoto par le Canada. Le Président, Jean-Paul Sirois, ainsi que Stephen Bronfman de la famille de renom et Robert Schad de la Husky Injection Molding Systems, sont à la tête de cette coalition. Ils se retrouvent face à face avec les lobbys de l'industrie qui poussent pour que le Canada se retire de son engagement de réduire les gaz à effet de serre d'environ 20% sous les niveaux actuels d'ici 2010. La Coalition compte regrouper plus de 200 compagnies dont des banques, des compagnies d'assurances, des producteurs d'automobiles et des pétrolières. E-mission 55 Canada tire son nom de la coalition européenne qui vise la ratification par 55 pays produisant 55% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales, soit le seuil requis pour que le Protocole soit mis en force. > Énergie éolienne Une première éolienne dans un centre-ville canadien D'ici quelques mois, Toronto sera la première ville canadienne à avoir une turbine éolienne dans son centre-ville. La Toronto Hydro Energy Services Inc. et la Toronto Renewable Energy Co-operative (TREC), ont sélectionné la Lagerwey Windturbine International B.V., une compagnie néerlandaise, pour réaliser ce projet de 1,2M$. Cette initiative fait partie de l'engagement de la Toronto Hydro qui vise à développer des sources d'énergies vertes pour les Torontois, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et autres polluants atmosphériques. Ce nouveau projet aidera sûrement Toronto à atteindre son objectif global de réduction de GES de toutes sources dans la ville, qui est de 20% d'ici 2005 (la ville a déjà réduit les émissions de ses installations de 60%). En effet, on estime que la centrale éolienne évitera la production de 1 800 tonnes de CO2, ainsi que de 8 400 kg de SO2 et de 5 600 kg de NOx. La Toronto Hydro achètera l'électricité produite et pourra ainsi vendre de l’énergie verte aux entreprises et aux particuliers. La coopérative TREC, quant à elle, vendra des parts à ceux qui seront intéressés à devenir membres coopérants de la turbine. www.nrel.gov Première tranche d'énergie éolienne en mer en France : 1 500 MW http://www.centrehelios.org Le gouvernement canadien a versé un total de 330 000 $ dans ce projet. Dans le Budget 2001, une somme de 260M$ a été engagée pour appuyer la production d'é- nergie éolienne au Canada. La turbine Lagerwey pourra récolter le vent aux abords de la section du Lac Ontario qui longe le centre-ville au moyen de ses trois 4 16 avril 2002 - vol. 1 - n° 2 hélices de 29 mètres de longeur, qui seront installées sur une tour de 65 mètres de hauteur. Au total, la turbine de 750 kW aura donc près de cent mètres de hauteur et pourra générer 1 800 MWh par année, assez pour approvisionner 250 foyers en électricité. > Pour en savoir plus http://www.trec.on.ca/TREC%20Brings%20You%20WindShare.html « En leurs mots Cet objectif [21% de l’électricité provenant de sources renouvela- bles] est extrêmement ambitieux. Il suppose un effort de maîtrise des consommations sans précédent. Il suppose égale- > B i o c a r b u r a n ts La société Iogen et le gouvernement canadien investissent dans la recherche sur le bioéthanol Ressources naturelles Canada, Agriculture et Agroalimentaire Canada et Environnement Canada ont annoncé qu'ils attribueraient 2,7M$ à la société Iogen d'Ottawa, un chef de file de la création d'enzymes et un innovateur dans le domaine du bioéthanol, afin d'améliorer l'efficacité des enzymes au cours des trois prochaines années. La société investira le même montant, ce qui porte le total des fonds à 5,4M$. En améliorant l'efficacité de la production du bioéthanol, ce carburant serait plus concurrentiel sur le marché. Contrairement à l'éthanol classique, un alcool à teneur élevée en octane obtenu par la fermentation des sucres dérivés de l'amidon de céréales comme le maïs et le blé, le bioéthanol s'obtient par la fermentation des sucres dérivés de la fibre végétale de matières premières renouvelables, telles que les déchets ligneux et agricoles, et ce, grâce aux enzymes. Le bioethanol peut donc s'avérer une alternative intéressante à l'éthanol qui fait objet de débats dans les milieux sociaux, environnementaux et agricoles. ment un développement sur dix ans des sources d’énergies renouvelables du mê- » me ordre de grandeur que le développe- ment de l’hydroélectricité en France... au cours du siècle passé ! Christian Pierret, Ministre français délégué à l’Industrie Comparativement à l'essence, le bioéthanol libère 70% moins de CO2. > Pour en savoir plus http://www.nrcan.gc.ca/css/imb/hqlib/200237f.htm > Tr a n s p o r ts Les Chinois rouleront en voitures électriques > Biogaz Porcheries: nouvelle source d’électricité au Wisconsin La Wisconsin Public Service Corporation vient de signer un contrat qui l'engage à acheter 15 MW d'électricité de la firme Environmental Power Corporation (EPC) sur une période de 15 ans. EPC produira cette électricité dans de multiples installations situées sur des fermes d'élevage, en utilisant les lisiers et fumiers comme matière première. Le procédé de digestion anaérobie utilisé par EPC permet la récupération du biogaz (qui contient plus de 75% de méthane) tout en offrant un traitement qui amoindrit considérablement le potentiel polluant des déchets animaux. La combustion du biogaz purifié permet la production d'électricité à un prix concurrentiel et réduit les émissions de gaz à effet de serre (GES) des installations d'élevage. L'envergure du contrat est sans précédent aux États-Unis, la vaste majorité des unités de production similaires étant conçues pour répondre aux seuls besoins énergétiques du producteur. C'est en Europe, et en particulier au Danemark, que la production de biogaz à partir de déjections animales est la plus développée, un fait en bonne partie attribuable au coût relativement élevé de l'énergie. Au Québec, un prototype commercial de digestion anaérobie à basse température est présentement à l'essai dans une exploitation porcine de 4000 porcs en Estrie. Selon Agriculture et Agroalimentaire Canada, le méthane servira d'abord pour le chauffage car c'est une des grandes dépenses des porcheries. À cause de sa simplicité de fonctionnement, de sa stabilité et de sa facilité d'intégration aux porcheries existantes et nouvelles, le ministère considère que la biotechnologie proposée sera bien reçue par la communauté agricole. Le voisinage immédiat de la communauté agricole appréciera tout particulièrement l'élimination des odeurs de purin. Le Centre Hélios travaille présentement à l’élaboration d’un projet pour vérifier l’intérêt de tels procédés pour le Québec. Pour de amples renseignements, veuillez nous contacter au (514) 849-7900. > Pour en savoir plus http://www.environmentalpower.com/Press%20Releases/press%202002-03-25.htm http://www.centrehelios.org Le gouvernement chinois investira 880 millions de yens (169M$) au cours des années qui suivent pour accélérer le développement de la voiture électrique, un montant qui servira de tremplin pour cette industrie. Cette initiative a pour but de réduire la forte demande en pétrole et de rendre la croissance économique plus durable. La pollution de l'air dans les grandes villes est un sérieux problème en Chine et provient principalement des émissions de voitures. Les voitures électriques dans le présent contexte incluent les voitures de type hybride qui combineront des piles avec des carburants plus propres. Leur commercialisation est prévue d'ici 2005. La Chine aurait déjà fait des avancées technologiques dans le développement de piles haute-performance. En effet, la compagnie Leitian a développé une pile au lithium qui permet une autonomie de 300 km. La Chine aurait bénéficié d'échanges technologiques importants avec les États-Unis, l'Allemagne, le Japon et l'Italie. > Pour en savoir plus http://www1.chinadaily.com.cn/cndy/2002-04-02/63692.html 5 16 avril 2002 - vol. 1 - n° 2 L’énergie en chiffres > Énergie solaire Un immense toit solaire de 2,3 MW au pays de la pluie! Grandeur du plus grand toit solaire au monde : 26 000 m2 ou trois terrains de soccer Varia MERCI! Près de 400 professionnels et intéressés du domaine de l'énergie se sont déjà abonnés à Enjeux-ÉNERGIE La Nuon et la Siemens ont développé et Pays-Bas, et son entrée sur le marché de récemment branché le plus grand toit solaire l'énergie concorde avec Floriade 2002, l'exdu monde à un réseau électrique des Pays- position florale annuelle de ce pays. Le toit Bas. Le système, d'une surface de 26 000 abritera ainsi une exposition de fleurs et de plantes, qui recevront m2, ou environ trois tout de même de la terrains de soccer, lumière directe. En comprend 19 000 effet les panneaux panneaux solaires qui solaires sont partioffrent 2,3 MW de culiers en ce qu'ils puissance et quelque sont translucides, 1,23 GWh d'électricité permettant de tirer du par année. Le projet a soleil à la fois électriccoûté plus de 17 milité, éclairage naturel lions d'euros et chaleur. (23,8M$) en capital et a bénéficié d'une subvention du gouvernement néerlandais de 5,2 millions d'euros (7,3M$). Source : ANP/Nuon Cette immense toiture solaire a été conçue pour répondre à la demande croissante en énergie verte des > Pour en savoir plus http://www.nuon.nl/aboutnuon/frameset.html?nuonnews Erratum Dans le dernier numéro, une erreur s’est produite dans un encadré portant sur la réglementation de l'efficacité des climatiseurs et des lessiveuses en Californie (page 5). On aurait dû lire que les économies se chiffraient à 400M$US, plutôt qu’à 3 400M$US, alors que le coût aux consommateurs était estimé à 44M$US. Commentaires Comment avez-vous trouvé ce numéro? Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution Mardi, 30 avril 2002 http://www.centrehelios.org > Énergie éolienne Une génératrice éolienne nouveau genre en Espagne La Enerlim et la Necesa, deux compagnies basques, ont développé la E-300, une génératrice éolienne qui se diffère largement des turbines à hélices plus courantes. La E-300 fait penser à une immense corde à linge qui utiliserait trois câbles parallèles au lieu d'un seul. Le système consiste en deux colonnes, distancées de 135 mètres, auxquelles sont fixées trois poulies chacune, qui retiennent les câbles. Le mouvement circulaire des câbles est assuré par des palles qui y sont fixées et qui captent le vent. Trois génératrices de 100 KW, reliées aux trois poulies d’une des colonnes, produisent l'électricité. Une vitesse minimale de 4 m/s (14 km/h) est nécessaire pour produire de l'électricité au moyen de la 300. E- La E-300 a l'avantage d'être plus légère que les turbines à hélices, en plus de comporter plusieurs pièces modulaires, ce qui rend le transport et l'installation beaucoup plus faciles. La compagnie Ekoeolika a construit une éolienne E-300 dans la région de Burgos source : www.enerlim.com en Espagne. Avec une vitesse moyenne du vent de 14km/h dans cette région, la génératrice peut produire environ 280 MWh par année, soit l'équivalent des besoins en énergie de 80 foyers locaux. > Pour en savoir plus http://www.enerlim.com/menuing.html 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios - 30 avril 2002 Sommaire > Énergie éolienne Un potentiel éolien de 5 200 MW sur les côtes de Long Island, New-York La Long Island Power Authority (LIPA), l’entreprise d’électricité de cette île, a révélé une étude la semaine dernière qui a évalué le potentiel de l’énergie éolienne en mer pour alimenter Long Island en électricité. Le rapport a démontré que 5 200 MW d’électricité pourrait être produite par un parc éolien qui aurait une superficie de 506 km2 sur la côte, s’étendant sur trois à six miles nautiques. Face à ces données intéressantes, le Président de la LIPA, M. Richard Kessel, a indiqué qu’il tiendra une réunion en juin prochain, regroupant les développeurs de turbines éoliennes et les groupes environnementaux pour lancer un processus d’appel d’offres. Un appel de propositions pourrait ainsi commencer d’ici la fin de l’année. > Kyoto : un bénéfice économique pour le Canada 1 > EN PRIMEUR Le Sénat américain vote le projet de loi 2 L’étude intitulée Long Island Off Shore Wind Energy Development Potential: A Preliminary Assessment, a été co-financée par la LIPA et le New York State Energy Research and Development Authority (NYSERDA). Cette étude fait partie d’une initiative de 170M$US de la LIPA visant la promotion de l’efficacité énergétique et d’énergies alternatives, telles que le solaire, l’éolien, le géothermique et les piles à hydrogène pour répondre aux besoins énergétiques de l’île. > L’europe veut harmoniser les incitatifs aux énergies renouvelables 2 > Le Canada lance un projet pilote de maisons solaires 3 > Nouvelle approche de financement pour l’énergie solaire résidentielle 3 > Pour en savoir plus http://www.lipower.org/newscenter/pr/2002/april22_02.htm > Changement climatique Kyoto : un bénéfice économique pour le Canada Alors que le Canada hésite toujours à ratifier le Protocole de Kyoto, l’Institut Tellus de Boston vient de publier une étude qui indique que rencontrer les objectifs de réduction de gaz à effet de serre (GES) du Protocole serait bénéfique pour le Canada. En effet, l’étude indique que les innovations en efficacité énergétique, les carburants plus écologiques ainsi que d’autres mesures de réduction de GES généreraient des emplois et augmenteraient la croissance économique du pays. Ainsi, contrairement aux prévisions catastrophiques de certains groupes de pression, l’Institut conclut que les bénéfices à > Un potentiel de 5 200 MW sur les côtes de Long Island, New-York 1 miles nautiques pourrait générer 2 250 MW d’électricité. À titre d’exemple, un projet de 100 MW coûterait de 150M$US à 180M$US et les coûts d’interconnexion seraient de l’ordre de 40M$US à 70M$US. Le rapport a de plus estimé qu’un projet plus modeste qui s’étendrait sur 216 km2 et trois s’engager à réduire les GES seraient plus élevés que les coûts. L’étude estime que d’ici 2012, les économies cumulées seraient de l’ordre de 4MM$; de plus, il y aurait un gain net de 52 000 emplois, une augmentation moyenne de 135$ des revenus annuels des foyers canadiens et une augmentation nette du PIB de 2MM$ d’ici 2012. Ces bénéfices proviendraient de la conversion à des immeubles plus efficaces, à un système de transport et des technologies industrielles plus propres, ainsi qu’à l’accéleration de la co-génération d’électricité et de la chauffe. > Pour en savoir plus http://www.davidsuzuki.org/Campaigns_and_Programs/Climate_Change/News_Releases/newsclimatechange04230202.asp www.centrehelios.org Vol. 1, N° 3 > Inauguration du plus gros système d’énergie solaire aux États-Unis 4 > Cherche à échanger : dioxyde de carbone 4 > Même les panneaux de sortie seront efficaces en Australie 5 > Rendre New-York efficace, ou comment éviter une crise énergétique 5 > Des stations urbaines de transport écologique en Californie 5 > Toyota et Honda, chefs de file en voitures hybrides 6 > Nouveau prototype de Volkswagen : une pinte d’essence aux cent kilomètres 6 >Les premières maisons à l’hydrogène font leur apparition aux États-Unis 6 L’énergie en chiffres Impact sur l’emploi d’ici 2012 au Canada par le respect de Kyoto : + 52 000 Impact sur le PIB d’ici 2012 au Canada par le respect de Kyoto : + 2 MM$ 1 30 avril 2002 - vol. 1 - n° 3 En primeur Le Sénat américain vote le projet de loi sur l’énergie « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. www.centrehelios.org Le projet de loi associé au nouveau plan sur l’énergie américain a finalement été adopté jeudi dernier par le Sénat. Le projet comporte d’importantes dispositions qui affecteraient la production et la conservation d’énergie au pays. Le Sénat a notamment adopté un programme de 14MM$US en crédits de taxe pour le secteur énergétique, une somme allouée également entre la production et la conservation d’énergie. Ainsi, les énergies vertes recevront 2,3MM$US en crédits de production, alors que 2,2MM$US seront alloués à l’efficacité énergétique des immeubles et des appareils électroménagers. Des incitatifs fiscaux seront aussi offerts pour la production de carburants alternatifs pour véhicules et pour les centrales au «charbon propre», de 1,8MM$US et 1,9MM$US respectivement. Les voitures hybrides et autres voitures efficaces pro fiteront d’exemptions de taxe. Les entreprises qui investiront dans le pétrole schiste, le gaz naturel et le méthane des couches de charbon pourront bénéficier d’un programme de crédits de 4,4MM$US. Le projet de loi inclut également l’établissement d’un standard sur les carburants qui exige l’utilisation de quelque 9 milliards de litres d’éthanol par an d’ici 2004 et 20 milliards de litres d’ici 2012, des augmentations de 35% et 300% respectivement par rapport à la situation actuelle. Ce standard a été contesté par des sénateurs qui y voient une faveur à l’agribusiness. De plus, l’éthanol, produit à partir de maïs, est un sujet qui ne fait pas l’unanimité dans les milieux environnemental et social. Par ailleurs, le Sénat a adopté un amendement de dernière minute qui risque d’affaiblir le mécanisme d’obligations échangeables d’énergie verte (Renewable Portfolio Standard), qui obligerait les producteurs à produire au moins 10% de leur énergie à partir de sources vertes d’ici 2020. En effet, l’amendement fait en sorte que les dispositions en cas de non-respect de l’obligation de 10% sont plus lascives. [Dans un texte publié en 1999 par l’American Wind Energy Association, le Centre Hélios mettait en garde contre les effets possibles d’une telle disposition. Voir le lien ci-dessous.] D’un autre côté, le Sénat a rejeté deux propositions qui ont fait l’objet de débats importants lors de la dernière année. L’une d’elle aurait ouvert le Arctic National Wildlife Refuge à l’exploitation pétrolière, et l’autre aurait doublé l’efficacité des véhicules sport utilitaires et des voitures. Le Sénat devra maintenant entrer en discussions avec la Chambre des représentants qui a approuvé l’an dernier un projet de loi sur l’énergie qui est significativement différent. En effet, le projet de la Chambre contient plutôt quelque 33MM$US en incitatifs fiscaux, principalement pour les industries pétrolière, gazière, nucléaire et du charbon. Selon l’ACEEE, la version du Sénat économiserait 40 % plus d’énergie au pays que celle de la Chambre, mais les deux remettraient à plus tard les choix difficiles que l’Amérique aura un jour à faire. > Pour en savoir plus http://www.aceee.org/energy/0402senatebill.pdf http://www.centrehelios.org/downloads/secure/articles/1999_EN_WindPower99_RPS_Issues.pdf http://www.senate.gov/ > Énergies renouvelables L’Europe harmonisera les incitatifs aux énergies renouvelables Lors du quatrième sommet inter-parlementaire sur les énergies renouvelables la semaine dernière, plus de 40 parlementaires européens se sont rencontrés pour discuter de la création d’un programme harmonisé et pan-européen de financement. Selon les discussions qui ont entouré cette question, l’harmonisation pourrait se faire selon deux approches possibles : un programme à prix fixe comme celui existant en Allemagne, en Espagne et au Danemark, qui fixe un prix d’achat que les distributeurs sont obligés de payer pour toute production d’énergie verte qui leur est offerte; ou une approche d’obligations minimales d’achat, qui fixe plutôt les quantités minimales d’énergie verte à acquérir, laissant au marché le soin d’en fixer le prix. Cette approche se retrouve au Royaume-Uni, en Belgique, au Danemark et aux É-U. L’approche du prix fixe a connu un grand succès en Europe, grâce notamment à la 2 30 avril 2002 - vol. 1 - n° 3 stabilité et à la prévisibilité offertes aux producteurs d’énergie verte. C’est d’ailleurs par ce moyen que l’Allemagne est devenu le plus important producteur d’énergie éolienne au monde. Quant aux quotas, ils sont généralement moins coûteux pour les distributeurs, mais créent des problèmes de volatilité des prix et de primes de risque. [En 1998, le Centre Hélios, en collaboration avec le spécialiste danois Søren Krohn, a produit deux rapports à ce sujet – voir notre site, section Témoignages.] Selon plusieurs, l’UE, à l’instar de la Belgique, aurait avantage à concevoir plutôt un système hybride. L’harmonisation était un élément clé des débats qui ont entourés la création de la Directive d’énergie renouvelable de l’UE, finalisée l’an dernier. Bien qu’aucune proposition concrète ne figure dans la Directive, l’UE serait intéressée à proposer un mécanisme d’ici 2005. > Pour en savoir plus http://www.eufores.org/summary.htm > Énergie solaire Le Canada lance un projet pilote de maisons solaires Les acheteurs de maisons de la région de Kitchener–Waterloo pourront bientôt produire de l’électricité sur leur toit grâce à une technologie innovatrice utilisant l’énergie solaire photovoltaïque (PV). Environnement Canada a annoncé la semaine dernière que le gouvernement du Canada investissait plus d’un million de dollars dans un projet de conception et de construction d’habitations pourvues de systèmes d’é-nergie solaire dans la région. Ce projet, d’une durée de deux ans et demi, est la première démonstration de l’emploi de systèmes d’énergie solaire à l’échelle communautaire dans un quartier canadien. ARISE Technologies, une entreprise d’ingénierie de l’énergie solaire établie à Kitchener, dirigera l’équipe chargée de concevoir et d’installer les panneaux solaires. Capables de produire 45 kilowatts d’électricité sur huit à dix maisons neuves, les panneaux seront reliés au réseau central d’électricité pour que leur production excédentaire puisse être utilisée. Le projet a pour but d’accélérer l’acceptation des technologies solaires par le marché et d’élaborer un cadre de travail pour étendre le programme à d’autres régions du Canada. Il permettra aussi d’étudier l’incidence des quartiers alimentés à l’énergie solaire, du point de vue des distributeurs d’électricité, des institutions financières et des municipalités. « En leurs mots Un vrai leadership politique s’assure que l’économie soit innovatrice et productive. Nous pouvons faire preuve de ce leadership en investissant dans l’innovation des technologies qui seront bénéfiques pour l’environnement, telles que les voitures plus efficaces et les sources d’énergie renouvelable. Ces investissements ouvriraient la porte à de nouvelles possibilités de croissance économique. Mais ce gouvernement ne prend des mesures que pour accroître notre dépendance envers les carburants fossiles et maintenir les technologies du passé. » Au Japon, plus de 25 000 maisons solaires ont été construites l’an dernier et plus de 100 000 systèmes ont été installés depuis 1994. Selon le Président d’ARISE, Ian MacLellan, ce projet montrera que, même dans le contexte canadien, l’énergie solaire peut apporter une importante contribution à l’environnement, réduire les dépenses des consommateurs et rehausser le confort des foyers. Al Gore, Vice-Président américain de 1993 à 2001, potentiel candiditat présidentiel aux élections de 2004 Les fonds du gouvernement du Canada proviennent du volet Mesures d’action précoce en matière de technologie du Fonds d’action pour le changement climatique et de Ressources naturelles Canada. Tous les fonds consacrés à ce programme par le gouvernement du Canada proviennent de l’engagement de 1,5MM$ pour lutter contre le changement climatique. Incitatifs pour la production et la conservation d’énergie aux É-U... > Pour en savoir plus http://www.nrcan.gc.ca/css/imb/hqlib/200248f.htm L’énergie en chiffres selon le projet loi adopté par le Sénat : 14 MM$US selon le projet de loi adopté par la Chambre : 33 MM$US *** > Énergie solaire Nouvelle approche de financement pour l’énergie solaire résidentielle Le solaire résidentiel a reçu un appui important la semaine dernière lorsqu’un entrepreneur a crée la California Green Light Inc. (CGL) qui permettra l’installation de systèmes d’énergie solaire résidentiels. CGL a mis en place un programme de financement qui rentabilisera l’énergie solaire dès le début de l’installation du système. Ce programme s’ajoute aux subventions de l’État de la Californie qui paie jusqu’à 50% des coûts en capital d’un système solaire résidentiel. De plus, CGL réduit le prix de la www.centrehelios.org technologie en achetant en plus grande quantité. Le programme de financement de la CGL fonctionne en trois étapes. Premièrement, une évaluation du coût des installations solaires est faite en fonction de la situation géographique; ces coûts peuvent varier entre 13 000 et 14 000$US. Deuxièmement, CGL aide le propriétaire à obtenir un prêt à un taux faible. Troisièmement, CGL utilise le crédit pour production d’énergie solaire de Augmentation d’ici 2005 de l’utilisation de l’éthanol aux É-U (selon le projet loi adopté par le Sénat) : 300% Potentiel éolien en mer sur les côtes de Long Island (New-York) : 5 200 MW Demande de pointe de Long Island : < 5 000 MW 3 30 avril 2002 - vol. 1 - n° 3 « En leurs mots En utilisant des énergies de remplacement comme l’énergie solaire, le Canada peut diversifier ses sources d’énergie et réduire les émissions de gaz à effet de serre qui contribuent au changement climatique, pour ainsi améliorer la qualité de vie de tous les Canadiens et Canadiennes. » Karen Redman, Secrétaire parlementaire du ministre canadien de l’Environnement, David Anderson « Dans son ensemble, le projet de loi du Sénat évite les choix difficiles, exposant les ÉtatsUnis à de futures crises énergétiques. Nous sommes convaincus que le Congrès aura à débattre à nouveau sur les enjeux énergétiques avant la fin de la décennie. » Steven Nadel, Directeur général, American Council for an Energy Efficient Economy (ACEEE) 15% pour couvrir les paiements du système pendant les deux ou trois premières années. Un système de 2 kW engendre des économies de 45 à 55$US par mois en frais d’électricité. partie du prêt pour rembourser des dettes de cartes de crédit ou des prêts automobiles puisque CGL offre du financement à faible taux d’intérêt par l’entremise de son partenaire, la Home Loan Group-Solar Loan Program. Les participants peuvent de plus utiliser une > Pour en savoir plus http://www.energyinfosource.com/aoi/news-details.cfm?id=15500&FLink= > Énergie solaire Inauguration du plus gros système d’énergie solaire aux États-Unis datée pour augmenter la puissance du système à 1,18 MW, ce qui le place au premier rang des systèmes d’énergie solaire aux États-Unis. Les panneaux s’étendent maintenant sur plus de 10 000 m2 (un hectare) du toit du pénitencier. De plus, la Powerlight s’est associée à la CMS Viron pour intégrer des mesures d’efficacité énergétique dans le système, maximisant ainsi les économies d’énergie. L’installation génère assez d’électricité pour alimenter plus de 1 000 foyers californiens. source : www.nrel.gov Le toit d’un pénitencier de l’État de Californie est le lieu privilégié d’un projet qui représente maintenant le plus important système d’électricité fonctionnant à l’énergie solaire photovoltaïque (PV) aux États-Unis. Les partenaires du projet, qui comptent les autorités californiennes de l’énergie et la Powerlight Corporation, ont inauguré le toit solaire le 22 avril dernier, Jour de la Terre. La Powerlight, le plus important manufacturier et installateur de systèmes d’énergie solaire de grande puissance, a installé les premiers panneaux à l’été 2001 qui fournissent une puissance de 640 kW. Le système a été si performant que la compagnie a été man- Le plus grand « toit solaire » au monde se trouve au Pays-Bas et génère 2,3 MW d’électricité, utilisant une superficie de 26 000 m2. > Pour en savoir plus http://www.powerlight.com/pr/april-22-2002-santaritajail.html > Changement climatique L’énergie en chiffres Somme des crédits gouvernementaux pour le système de permis échangeables d’émissions de CO2 au Royaume-Uni : 460 M$ Réductions de CO2 prévues par le système de permis échangeables d’ici 2005 : 4 millions de tonnes Cherche à échanger : dioxyde de carbone Le système de permis échangeables d’émissions de gaz à effet de serre (GES), mis en place par le gouvernement britannique, est maintenant actif depuis un mois. Des crédits d’émissions, totalisant 215 millions de livres sterling (486M$), ont été vendues à 34 entreprises nationales par un mécanisme d’enchères, qui se sont engagées à réduire leurs émissions conjointes de 4 millions de tonnes de CO2 pendant les cinq prochaines années. Ainsi, chaque entreprise recevra un crédit de 53 livres sterling (121$) par tonne de CO2 qu’elle s’est engagée à réduire; les entreprises qui ne respecteront pas leur engagement de réduction devront donc acheter des crédits des autres entreprises qui auront dépassé leur engagement. Quatre millions de tonnes représentent plus de 5% des réductions annuelles prévues au RoyaumeUni d’ici 2010. Des programmes pilotes d’échange de CO2 existent dans d’autres pays européens, et l’Union européenne vise à ce qu’un système pour tout l’Europe soit mis en place d’ici 2005. Le Canada explore également le potentiel pour un tel mécanisme au pays. Les permis échangeables d’émissions sont au premier plan des instruments qui pourront efficacement répondre aux objectifs de réduction de GES du Protocole de Kyoto. Le Protocole nécessite la ratification d’au moins 55 pays représentant 55% des émissions pour être mis en force. Le Royaume-Uni et le Canada, parmi d’autres, n’ont toujours pas ratifié le Protocole. > Pour en savoir plus http://www.co2e.com/News/story.asp?StoryID=460 www.centrehelios.org 4 30 avril 2002 - vol. 1 - n° 3 L’énergie en chiffres > Efficacité énergétique Rendre New-York efficace, ou comment éviter une crise énergétique Afin d'éviter qu'une crise énergétique de style californien ne frappe l'État de NewYork, l'agence d'efficacité énergétique (la New York State Energy Research and Development Authority, NYSERDA) dépensera cette année une somme de 150M$US pour financer des programmes d'économie d'énergie. L'objectif est de réduire de 426 MW sur les 7 100 MW d'électricité supplémentaire qui sera demandée d'ici 2005 (équivalant à 6% de la demande supplémentaire). Cet objectif n'est cependant pas aussi ambitieux que celui de la Californie, qui a réduit de près de 7% la demande totale en électricité l'été dernier, par l'entremise d'une série de programmes d'efficacité énergétique d'urgence. Les programmes cibleront le remplacement d'appareils électroménagers énergivores, l'efficacité énergétique des immeubles, la réduction de la consommation aux heures de pointe et la promotion de l'énergie éolienne. NYSERDA a comme objectif de réduire de 200 MW la demande en électricité aux heures de pointe, principalement dans la ville de New-York, ce qui doublerait les réductions atteintes l'année dernière. L'agence offre également des programmes incitatifs comme le programme Keep Cool qui incite les consommateurs à remplacer leurs vieux appareils électroménagers, et notamment les climatiseurs domestiques. Le programme donne 75$ pour chaque climatiseur retourné. En 2001, plus de 40 000 unités ont été retournés, et cette année le programme bénéficiera de 6M$US de plus pour doubler ce nombre. De plus, 30M$US seront consacrés à des prêts et subvention pour accroître l'efficacité des immeubles. Enfin, la NYSERDA versera 10M$US pour financer le développement de projets éoliens qui totaliseront plus de 5 MW de puissance. Ce budget de conservation de la NYSERDA, qui s’ajoute à ceux de la LIPA et d’autres organisations new-yorkaises, est de beaucoup inférieur, sur une base proportionnelle, à ceux qui existent dans de nombreux autres États américains. > Pour en savoir plus http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/15497/newsDate/16-Apr-2002/story.htm http://www.centrehelios.org/downloads/freedocs/Prel_EE.pdf > Tr a n s p o r ts Des stations urbaines de transport écologique en Californie L’organisme CALSTART et ses partenaires ont lancé le 19 avril dernier un système de transport écologique pour la ville de Long Beach en Californie. Ce service consiste en un système de partage de véhicules, appelé City Wheels, composé de stations urbaines où les gens peuvent louer un véhicule écologique – une voiture électrique, un vélo ou un scooter électrique – pour assurer leurs déplacements urbains. ments, City Wheels offre les vélos électriques Giant Lafree et les scooters électriques Sam Ever. Les personnes intéressées au système doivent devenir membre, ce qui permet de faire les réservations nécessaires et facilite la facturation par l’utilisation de cartes d’identité et de cartes de crédit. Le projet vise à encourager ces modes de transport alternatifs qui se veulent complémentaires au système de transport en commun, afin de Le système réduire à la fois met à la dispoles émissions sition des atmosphériques usagers une source : City Wheels polluantes, la petite flotte de la Ford Th!nk, une voiture électrique bi-place congestion et la demande pour le stationayant une autonomie de 64 km et pouvant nement. atteindre une vitesse de 88 km/h, conçue pour la ville. Pour de plus courts déplace- Dépenses minimales en efficacité énergétique (% des revenus de vente d’électricité)... Dans l’État de New-York: 0,72 % Dans l’État du Massachusetts: 3,00 % Au Québec: ~ 0,03 % > Efficacité énergétique Même les panneaux de sortie seront efficaces en Australie Un nouveau programme élargi d’efficacité énergétique est présentement en développement en Australie, qui touchera plusieurs types d’appareils électroménagers et autres. Le programme, qui a été endossé par les ministres de l’énergie fédéral et territoriaux, exigera de nouveaux standards pour les télévisions, les vidéos, les ventilateurs, l’éclairage de rue et même… les panneaux lumineux de sortie. Le programme développera également des standards pour les réfrigérateurs, les chauffe-eaux et les climatiseurs commerciaux en révisant la certification Star, déjà en place dans ce pays. Il est estimé que ces nouvelles mesures engendreront des économies d’énergie de 2,4MM$AUS (2MM$) d’ici 2015. Par ailleurs, l’état de Victoria en Australie a développé un programme de certification de maisons efficaces qui est en vigueur depuis le premier mars 2002. La certification 4 Star est exigée dans cet État pour tout projet de construction de deux résidences ou plus. Cette certification ne s’applique pas aux appareils électriques mais plutôt au design de la maison en tant que tel. Pour être certifiée 4 Star, une maison doit, entre autre, orienter les fenêtres au nord pour capter l’énergie solaire passive, éviter d’installer des fenêtres sur les côtés est et ouest et minimiser les fuites d’air. > Pour en savoir plus http://www.industry.gov.au/media/ http://www.seav.vic.gov.au/building/housing/rd_provisions.html > Pour en savoir plus http://www.calstart.org/calindex3backup.html www.centrehelios.org 5 30 avril 2002 - vol. 1 - n° 3 « En leurs mots > Tr a n s p o r ts Toyota et Honda, chefs de file en voitures hybrides La meilleure partie de ce programme est que le soleil, contrairement à la PG&E [Pacific Gas & Electric Co.] ou toute autre compagnie de production électrique, n’augmentera jamais ses tarifs. Un système de 2 KW engendre des économies de 45 à 55$US par mois en frais d’électricité, puisque le compteur tourne à rebours lorsque le soleil brille. » Keith Ruthledge, Directeur exécutif, Renewable Energy Development Institute La Toyota Motor Corporation a annoncé la semaine dernière qu’elle a vendu plus de 100 000 voitures hybrides dans le monde, représentant 90% du marché de ce type de véhicule qui combine un moteur à essence et un système de piles électriques. La flotte hybride de Toyota comprend notamment la Prius, certifiée ULEV (pour Ultra Low Emission Vehicle) en Californie, la première voiture de son genre à être commercialisée en grande quantité, qui est maintenant vendue dans plus de 20 pays. Une version certifiée SULEV (pour Super Ultra Low Emission Vehicle) est présentement disponible en Californie et en NouvelleAngleterre. De son côté, la Civic Hybrid 2003 de Honda qui est disponible depuis peu aux ÉtatsUnis, entre en compétition avec la Prius par sa grande performance environnementale qui ne compromet pas les avantages pratiques de la Civic conventionnelle. Selon la American Council for an Energy-Efficient Economy, la Civic Hybrid, certifiée ULEV, se classe parmi les cinq autos les plus écologiques sur le marché actuellement. Une version certifiée SULEV sera disponible en Californie d’ici 2003. > Pour en savoir plus http://www.toyota.com/about/news/environment/2002/04/22-1-hybrid.html http://www.greenercars.com/pr8.html > Tr a n s p o r ts Nouveau prototype de Volkswagen : une pinte d’essence aux cent kilomètres L’énergie en chiffres Nombre de « maisons solaires » construites au Japon l’an dernier : 25 000 Nombre de systèmes d’énergie solaire installés au Japon depuis 1994 : 100 000 Les actionnaires de Volkswagen ont pu con- pactes actuellement sur le marché. Son moteur diesel de 0,3 litre ne templer la « voiture la plus comprend qu’un cylindre et a économique au monde » lors été conçu avec plusieurs de leur dernière assemblée pièces en aluminium. La annuelle à Hambourg. Ce voiture, de style « tandem » véhicule, toujours à l’étape (deux passagers l’un derrière expérimentale, consomme l’autre), incorpore plusieurs moins d’un litre d’essence matériaux légers pour lui donpour rouler sur 100 km, ce ner un poids de seulement qui est 5 à 6 fois plus source : www.vwvortex.com 290kg. économique que les com> Pour en savoir plus http://www.vwvortex.com/news/04_02/04_17/index.shtml > Piles à hydrogène Les premières maisons à l’hydrogène font leur apparition aux États-Unis Commentaires Comment avez-vous trouvé ce numéro? Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution mardi, 14 mai 2002 www.centrehelios.org L’État de New-York et ses partenaires privés ont inauguré le 18 avril dernier le premier système de piles à hydrogène qui permet d’alimenter des maisons unifamiliales en électricité. Le projet pilote compte présentement deux maisons dans l’ouest de l’État. Il a été rendu possible grâce à la New York State Energy Research and Development Authority (NYSERDA), la National Fuel Gas Company, la Plug Power, ATSI Engineering Services, Integrated Building And Construction Solutions et le Département d’Énergie des Etats-Unis. Le projet vise à démontrer la viabilité des piles à hydrogène comme source d’énergie verte et efficace pour le secteur résidentiel, ce qui pourrait faire avancer le développe- ment et la mise en marché de cette technologie. Les maisons sont équipées de piles à hydrogène de la Plug Power Inc. d’une puissance de 5 kW. Une pile à hydrogène est un appareil électrochimique qui combine de l’hydrogène et de l’oxygène pour produire de l’électricité sans combustion. L’hydrogène doit être extrait d’un carburant tel que le gaz naturel, le propane, le méthanol, l’essence, ou encore par électrolyse de l’eau. Les avantages de cette technologie sont sa capacité d’émettre très peu de polluants atmosphériques et son efficacité accrue grâce à la production simultanée d’électricité et de chaleur. > Pour en savoir plus http://www.plugpower.com/news/ 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 4 Les gaz à effet de serre de l’Union européenne déjà en-dessous des niveaux de 1990 Le dernier inventaire de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) révèle en effet qu’en 2000, les émissions totales de GES, soit de CO2 et des cinq autres GES visés par le Protocole de Kyoto, atteignaient dans l’UE un niveau inférieur de 3,5% par rapport à leur niveau de 1990, malgré une augmentation de 0,3% entre 1999 et 2000. En vertu du Protocole de Kyoto, l’UE est tenue de réduire ses émissions combinées des six GES à un niveau inférieur de 8% à celui de 1990 avant les années 2008-2012. Ainsi, au terme de la moitié du temps écoulé, l’UE se situe un peu en deçà de la moitié du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif. Concernant spécifiquement le CO2 – le principal GES responsable du changement climatique mondial d’origine anthropique, l’UE s’est conformée à son engagement de longue date visant à stabiliser ses émissions à leur niveau de 1990 avant 2000, malgré une recrudescence des émissions observée au cours > Les gaz à effet de serre de l'UE déjà en-dessous des niveaux de 1990 1 de la dernière année de la période. En 2000, les émissions de CO2 des 15 États membres de l’UE ont atteint un niveau total inférieur de 0,5% à celui atteint 10 ans plus tôt comme le révèle le dernier inventaire de l’AEE. Les émissions de CO2 représentent environ 80% des émissions totales de GES dans l’UE. > Diesel : la réglementation américaine est maintenue 1 > EN PRIMEUR Québec voudrait 1000 MW d'éolien 2 > Important programme américain pour l'énergie verte chez les agriculteurs 3 Les chiffres disponibles pour l’année 2000 révèlent que plus de la moitié des pays de l’UE sont encore en voie de dépasser très largement leur part convenue dans l’objectif des émissions de GES de l’UE. C’est le cas de l’Autriche, de la Belgique, du Danemark, de la Grèce, de l’Irlande, de l’Italie, des Pays-Bas, du Portugal et de l’Espagne. Cependant, à l’autre extrémité de l’échelle, le plus grand responsable des émissions de l’UE, l’Allemagne est parvenue à réduire le plus fortement ses émissions en enregistrant une diminution de 19,1% au cours de la décennie. Ce n’est pas loin de la réduction de 21% par rapport aux niveaux de 1990 que l’Allemagne est tenue de présenter d’ici 2008-2012. >Directive européenne de taxation sur l'énergie 3 > Le plus grand syndicat de l'énergie du Canada appuie le Protocole de Kyoto 4 > Le Sénat californien s'en prend aux véhicules sport utilitaires 4 > Hong Kong s'attaque à la pollution de l'air 5 Une partie de la réduction en Allemagne est attribuable à l’intégration de la partie est du pays après l’effondrement du mur de Berlin, alors que l’autre partie provient d’efforts politiques significatifs dans le secteur de l’énergie. En effet, l’Allemagne est en tête de liste – et de loin – dans la production mondiale d’énergie éolienne. > Pour en savoir plus http://org.eea.eu.int/documents/newsreleases/greenhouse_gas_emission-fr http://reports.eea.eu.int/technical_report_2002_75/en > Tr a n s p o r ts Diesel : la réglementation américaine est maintenue Une cour d’appel fédérale américaine a réitéré l’importance d’adopter des mesures plus strictes sur les émissions de camions lourds et sur la teneur en soufre du carburant diesel, malgré la désapprohttp://www.centrehelios.org 14 mai 2002 Sommaire > Changement climatique L’Union européenne (UE) vient d’annoncer qu’elle a réussi à non seulement stabiliser, mais à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) à des niveaux inférieurs à ceux de 1990… de quoi faire envier et même rougir les pays qui se sont également engagés à respecter le Protocole de Kyoto, sans pour autant enregistrer de baisses de GES. - bation de l’industrie qui s’était opposée à ces mesures dès leur adoption par l’administration Clinton en 2001. La cour a rejeté les arguments des manu- > Le marché des certificats d'énergie verte va bon train 5 > Production d'hydrogène : la recherche fait un grand pas 5 > Deux projets «cools» pour la lutte au changement climatique 6 > Toits solaires : nouveaux développements 6 « En leurs mots Dans la situation actuelle, l'UE se situe un peu en deçà de la moitié du chemin à parcourir pour atteindre l'objectif, alors qu'un peu plus de la moitié du temps s'est déjà écoulé avant 2008, moment où débutera la première période de conformité. » Domingo Jiménez-Beltrán Directeur exécutif de l'Agence européenne pour l'environnement 1 14 mai 2002 - vol. 1 - n° 4 En primeur Québec voudrait 1000 MW d’éolien d’ici 10 ans « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Profitant de l’annonce d’un projet de fait suite à un avis émis en 1998 par la démonstration de trois éoliennes Régie de l’énergie. Dans cet avis, la françaises (de type Jeumont) en climat Régie recommandait une quote-part iniquébécois, la ministre déléguée à l’Éner- tiale de 50 MW/an pouvant rapidement gie, madame Rita Dionne-Marsolais, a s’élever à 100 ou 150 MW annuellement. fait part de sa volonté d’imposer à Hydro- Le Centre Hélios, dans un témoignage conjoint avec l’expert danois Québec une quote-part de 100 MW/an sur dix ans. Il « Je recommanderai au Søren Krohn, avait proposé une quote-part de 150 s’agit de deux fois la quantité Conseil des ministres MW/an. Il faut dire qu’à proposée par Hydro-Québec un engagement plus l’époque, à peine 7 000 MW dans son Plan stratégique audacieux […] d’un avaient été installés à tra2002-06, déposé pour minimum de 100 MW vers le monde alors qu’auapprobation le 1er novembre par an durant 10 ans, jourd’hui, on compte dernier. à des prix quelque 25 000 MW d’énerconcurrentiels. » gie éolienne. Ce chiffre est L’engagement d’achat, que la ministre déléguée compte Rita Dionne-Marsolais censé croître à quelque Ministre déléguée à 75 000 MW d’ici 2006. proposer sous peu au l’Énergie du Québec Conseil des ministres, serait Selon la proposition de la l’aboutissement de plusieurs années d’efforts au Ministère servant ministre déléguée, la responsabilité de notamment à étudier les vents, à vérifier l’achat de cette énergie serait confiée à les capacités de transport d’électricité et HQ-Production (« HQ-P ») et non à HQà choisir le meilleur instrument Distribution (« HQ-D »), l’entité réglemenéconomique ou politique pour favoriser le tée pour laquelle la loi prévoit pourtant la développement du potentiel éolien possibilité d’une telle quote-part. Or, si la québécois. C’est d’ailleurs dans un con- Régie de l’énergie peut veiller au respect texte de crise imminente dans la commu- de l’engagement s’il est confié à HQ-D, nauté de Murdochville que la ministre elle n’a aucun pouvoir sur HQ-P. déléguée a exprimé sa conviction quant aux occasions de développement Au moment de mettre sous presse, il n’ééconomique offertes par cette filière verte tait pas encore clair par quel mécanisme la ministre déléguée entendait s’assurer à la péninsule gaspésienne. du respect à long terme de l’engagement La décision de la ministre déléguée, que que l’entreprise aurait à prendre. le Conseil des ministres devra entériner, Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org > Pour en savoir plus http://www.mrn.gouv.qc.ca/2/26/260/2002/020503.asp http://www.qc.hrdc-drhc.gc.ca/imt/gaspesie/francais/bul_eve/octobre/evenements_f.html http://www.centrehelios.org/downloads/freedocs/1998_Temoignage_Eolien_Quote_part.pdf (Suite de la page 1) facturiers de moteurs qui ont avancé que la technologie n’est toujours pas disponible pour qu’il soit possible de rencontrer les nouvelles normes dans les délais prévus, c’est-à-dire pour 2007. La cour s’est également rangée du côté de l’Environmental Protection Agency américaine (EPA) qui croit qu’une réduction du soufre dans le carburant diesel est nécessaire pour rencontrer les standards d’émissions qui s’appliquent à tous les véhicules routiers. En somme, la réglementation sur les camions lourds exigera une réduction de 90% des émissions polluantes de la moitié de la flotte de camions et des moteurs de remplacement d’ici 2007 qui seront soumis à des examens plus stricts. La totalité des moteurs devront respecter cette norme pour 2010. L’EPA demandera aussi que les raffineries entament un processus de réduction de soufre dans le diesel en 2006, pour passer de 500 ppm à 15 ppm. Le diesel à basse teneur en soufre serait nécessaire pour assurer le bon fonctionnement des systèmes de contrôle de pollution non seulement des camions lourds, mais aussi des voitures et des véhicules sport utilitaires. L’industrie automobile a réitéré l’importance de cette mesure sur le diesel, sans quoi le respect de normes plus strictes sur les émissions ne serait pas possible. En contrepartie, les raffineries sont d’avis qu’une réduction à 15 ppm causerait des pénuries, mais elles auraient accepté de réduire à 50 ppm. La décision à l’unanimité de la cour d’appel permet donc à l’administration Bush 2 14 mai 2002 - vol. 1 - n° 4 L’énergie en chiffres de mettre en oeuvre ces mesures, mais il reste à voir si elle agira rapidement et dans les délais prévus. L’industrie, quant à elle, aurait anticipé ces développements et offre déjà un diesel à « ultra » basse teneur en soufre, soit de 15 à 30 ppm. > Pour en savoir plus http://autonet.ca/AutonetStories/stories.cfm?storyID=5468 Niveau de GES de l'UE en 2000 par rapport au niveau de 1990 : - 3,5 % > Énergies vertes Important programme américain pour l’énergie verte chez les agriculteurs Le Congrès américain a adopté la semaine dernière le projet de loi 2002 sur l’agriculture qui comporte plusieurs dispositions en faveur du développement de l’énergie verte pour le secteur agricole et rural. biodiesel et de l’éthanol déjà en place à la Commodity Credit Corporation. De plus, des amendements au projet de loi, sous la section « Développement rural », rendent éligibles l’énergie éolienne, d’autres sources d’énergie verte et les programmes d’efficacité énergétique à plusieurs millions de dollars américains en subventions supplémentaires. En effet, le projet de loi inclut un montant de 405M$US sur six ans pour financer une variété de programmes. La moitié sera versée par l’enSource : www.nrel.gov tremise d’un programme d’énergie verte incluant, entre autres, l’appui financier direct aux agricul- Selon le Environmental Law and Policy teurs et aux petites entreprises rurales Center (ELPC), cet appui législatif à l’énpour se doter de systèmes de production er-gie verte et à l’efficacité énergétique d’énergie éolienne et d’autres sources profitera autant aux agriculteurs qu’au vertes, ainsi que pour améliorer l’efficacité développement économique rural et à énergétique des installations. L’autre l’environnement. Le Président Bush a promoitié servira à poursuivre le financement mulgué le projet de loi tel que présenté du programme de développement du assurant ainsi qu’il sera mis en vigueur. > Pour en savoir plus http://www.elpc.org/energy/farmbillfinalmay02.php > Fiscalité de l’énergie La directive européenne de taxation sur l’énergie : mesure au potentiel intéressant, ou fromage suisse ? La rencontre des ministres des finances des pays de l’Union européenne (UE), qui s’est tenue la semaine dernière, a relancé l’idée d’un programme de taxation harmonisé pour le secteur de l’énergie. Ce programme découlerait d’une directive adoptée par les dirigeants de l’UE en mars dernier. L’Espagne, qui assure la présidence de l’UE jusqu’en juin prochain, a donc remis l’initiative sur la table en proposant une série de taux de taxes d’accise minimales, applicables à tous les pays membres d’ici 2006. Le programme pourrait être finalisé d’ici la fin de l’année. La taxation dans le domaine de l’énergie peut s’avérer un instrument efficace pour favoriser l’efficacité énergétique et la substitution vers des sources d’énergie verte si elle crée les incitatifs nécessaires pour influencer la demande, par exemple par des taux différentiels qui sont basés sur l’importance des impacts environnementaux de chaque type d’énergie. Cependant, il n’est pas clair que cette nouvelle directive de l’UE aurait un tel impact sur les choix énergétiques. En effet, alors que la directive sous sa forme actuelle exempterait les sources d’énergie renouvelable, elle inclut aussi plusieurs autres « trous fiscaux » prévus pour le charbon, le diesel et le gaz naturel. Il faut dire qu’historiquement c’est l’Espagne qui s’opposait le plus à l’harmonisation de ces taxes d’accise. Les membres de l’UE ne sont d’ailleurs pas convaincus par le programme mis de l’avant par ce pays, qui a été comparé à un fromage suisse… donc plein de trous. > Pour en savoir plus http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/15859/story.htm http://www.environmentdaily.com/articles/index.cfm?action=article&ref=12111 http://www.centrehelios.org Niveau de GES du Canada en 2000 par rapport au niveau de 1990 : + 18,0 % Financement alloué au développement de l’énergie verte en milieu rural aux É-U (sur 6 ans) : 405 M$US « En leurs mots Plus il y a d’exemptions, plus la Directive [sur les taxes sur l’énergie] ressemblera à un fromage Gruyère, avec trop de trous et trop peu de fromage. La Commission européenne voudrait plutôt que cette directive ressemble à un fromage Edam, qui est sans trous. Frits Bolkenstein, Commission des finances de l’Union Européenne » L’énergie en chiffres Puissance éolienne au Québec d'ici dix ans (selon une proposition de la ministre déléguée à l'Énergie) : ~ 1000 MW 3 14 mai 2002 - vol. 1 - n° 4 « En leurs mots L’étude [sur les impacts sur l’emploi de ratifier Kyoto] appuie notre position selon laquelle l’élimination de certains emplois pendant la période de transition sera compensée dans une certaine mesure par la création d’emplois dans les industries des énergies renouvelables qui prennent de l’expansion dans tout le Canada. […] Il n’est pas nécessaire de faire un choix entre les emplois et la protection de l’environnement. Il est clair que nous pouvons faire les deux. » Brian Payne, Président du Syndicat des communications, de l’énergie et du papier > Changement climatique Le plus grand syndicat de l’énergie du Canada appuie le Protocole de Kyoto Le Syndicat des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) s’est joint récemment à la Fondation David Suzuki pour commander une nouvelle étude du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) qui dissipe le mythe selon lequel des dizaines de milliers d’emplois seraient éliminés si le gouvernement fédéral mettait en oeuvre le Protocole de Kyoto. Selon ce rapport intitulé Making Kyoto Work: A Transition Strategy for Canadian Energy Workers, l’augmentation de l’efficacité énergétique et le perfectionnement de technologies nouvelles, dans les domaines des combustibles de remplacement, des véhicules à faible consommation d’énergie et des énergies éolienne, géothermique et marémotrice, présentent d’énormes possibilités économiques. Le rapport d’étude comprend une stratégie qui permet au Canada d’honorer les engagements qu’il a pris à Kyoto et d’assurer une aide à la transition et des emplois aux travailleurs et travailleuses de l’énergie qui pourraient perdre les leurs. L’auteur du rapport, Dale Marshall, prévoit que 12 800 personnes travaillant dans le secteur canadien de l’énergie perdraient leur emploi au cours des 10 prochaines années si le Canada honorait ses engagements pris à Kyoto mais que 16 000 emplois seraient créés dans le secteur de l’énergie verte au cours de la même période. Le SCEP, qui comprend 150 000 membres, a appuyé la ratification du Protocole de Kyoto. Sa politique sur l’énergie comprend une stratégie de transition équitable des emplois, c’est-à-dire des secteurs polluants aux secteurs industriels et à la production respectueux de l’équilibre atmosphérique planétaire. > Pour en savoir plus http://www.cep.ca/press/cepnews_f.cfm?id=125 http://www.policyalternatives.ca/ > Tr a n s p o r ts L’énergie en chiffres Concentration permise de soufre dans le diesel (É-U)… ...actuellement : 500 ppm ...selon la proposition des raffineries : 50 ppm ...selon la nouvelle réglementation adoptée : 15 ppm --Concentration actuelle de soufre dans le diesel comme carburant hors-transport : jusqu’à 5 000 ppm Le Sénat californien s’en prend aux véhicules sport utilitaires Un projet de loi a été adopté par le Sénat californien la semaine dernière visant à réduire les émissions de CO2 des populaires véhicules sport utilitaires (VSU). Par un vote de 22 à 13, le Sénat a adopté le projet de loi, qui avait été préalablement adopté par l’Assemblée en janvier dernier. Le projet de loi devra maintenant retourner à l’Assemblée pour approbation finale. La loi obligerait le California Air Resources Board (CARB) à adopter des règles qui exigeraient que les camions légers (la catégorie des VSU) et les voitures se conforment à la « réduction maximale atteignable » d’émissions de CO2. La réglementation pourrait être finalisée d’ici 2005, ce qui la mettrait en vigueur dès janvier 2006. Cependant, un amendement au projet de loi pourrait donner aux fabricants d’automobiles un délai de trois années supplémentaires pour faire les modifications technologiques nécessaires pour être conformes avec les nouveaux standards. par l’industrie automobile qui croit qu’une réglementation semblable aura un impact majeur sur les ventes de VSUs. Le Gouverneur Gray Davis ne s’est d’ailleurs pas encore positionné sur le projet de loi et voudrait le rendre plus acceptable pour toutes les parties concernées. Environ 47% des véhicules pour passagers vendus en Californie sont des VSU, des fourgonnettes ou des camions légers, une proportion qui a triplé depuis 30 ans. Le cheminement du projet de loi, qui a maintenant passé sans difficulté les deux chambres législatives, en a surpris plusieurs. La Californie – qui à elle seule occupe le 6ème rang des économies mondiales – a souvent crée des précédents, suivis rapidement par les autres régions du continent. Le projet de loi a été vivement contesté > Pour en savoir plus http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/15809/story.htm http://www.centrehelios.org 4 14 mai 2002 - vol. 1 - n° 4 L’énergie en chiffres > Qualité de l’air Hong Kong s’attaque à la pollution de l’air Le gouvernement de Hong Kong et le gouvernement régional de la province de Guangdong ont annoncé récemment qu’ils adopteront des mesures conjointes pour améliorer la qualité de l’air dans cette nouvelle partie de la République chinoise. oxydes nitreux ont augmenté de 26%. Les périodes de mauvaise visibilité auraient triplé depuis 1991. Dans deux villes de la province de Guangdong, les périodes de visibilité réduite par la pollution seraient de 5 à 9 fois plus fréquentes maintenant qu’en 1991. Les deux instances publiques ont décidé de fixer des cibles de réduction de quatre polluants atmosphériques majeurs dans les deux régions d’ici 2010. Ces polluants sont le dioxyde de soufre, les oxydes nitreux, les particules de 10 microns ou moins (PM10), et les composés organiques volatils, qui devront être réduits respectivement de 40%, 20%, 55% et 55%. La stratégie du gouvernement inclut entre autres la création d’un plan de gestion régional de la qualité de l’air. Considérant les projections d’augmentation de la population et de l’activité économique dans ces régions, ces mesures sont plutôt ambitieuses. Par contre, Hong Kong a déjà adopté certaines mesures qui ont eu des impacts importants sur la qualité de l’air, incluant une substitution du diesel par du pétrole liquéfié dans les taxis, l’introduction du diesel à « ultra » basse teneur en soufre et l’installation de systèmes de contrôle d’émissions de particules des moteurs à diesel léger. De plus, ce même gouvernement a introduit en 1999 un programme de 1,4MM$HK (280M$) visant la réduction de 80% des émissions de particules et de 30% des émissions d’oxydes nitreux des véhicules d’ici 2005. Des études révélatrices sur la qualité de l’air dans ces deux régions auraient provoqué le développement de cette entente. En effet, l’ozone troposphérique à Hong Kong a augmenté de 39% depuis 1991, tandis que les concentrations en > Pour en savoir plus http://www.edie.net/gf.cfm?L=left_frame.html&R=http://www.edie.net/news/Archive/5480.cfm Nombre d'emplois perdus dans le secteur de l'énergie au Canada (par la ratification de Kyoto) : 12 800 Nombre d'emplois créés dans le secteur de l'énergie au Canada (par la ratification de Kyoto) : 16 000 > Piles à hydrogène Production d’hydrogène : la recherche fait un grand pas Des chercheurs de l’Université de Warwick (Royaume-Uni) ont mis au point un procédé qui permet de recueillir et de concentrer l’hydrogène contenu dans les liquides à haute teneur en matière organique. La technologie développée pourrait notamment permettre aux usines de traitement des eaux usées d’acquérir une nouvelle fonction, soit celle de produire le carburant nécessaire au fonctionnement des piles à hydrogène. > Marché de l’énergie verte Le marché des certificats d’énergie verte va bon train Le Center for Resource Solutions a annoncé la semaine dernière que six fournisseurs de certificats d’énergie verte ont maintenant obtenu la permission de vendre leurs certificats sous la marque de commerce réputée Green-e. Les certificats d’énergie verte permettent aux producteurs de vendre les « attributs verts », indépendamment de l’électricité produite elle-même. Un producteur éolien par exemple, pourrait soit vendre directement aux marchés d’énergie verte, soit vendre séparément des certificats verts à des consommateurs lointains, et l’électricité (devenue équivalente à celle d’un producteur conventionnel) sur le marché de gros. Ainsi, avec les nouveaux certificats verts, le consommateur écologique peut continuer d’acheter son électricité d’un vendeur conventionnel local (ou de son monopole, le cas échéant), et en même temps acheter d’un producteur tiers, éloigné ou non, un certificat qui représente les attributs environnementaux d’une énergie verte. Pour qu’une source d’électricité soit certifiée Green-e, elle doit provenir entièrement d’installations éoliennes, solaires, géothermiques, hydroélectriques de petite échelle (certifiées « à faible impact » par la Low Impact Hydropower Institution), d’installations au biogaz et aux carburants verts. Les six fournisseurs nouvellement certifiés Green-e, soit la Sun Power Electric, Community Energy, Sterling Planet, Bonneville Environmental Foundation, Aquila et Renewable Choice Energy, pourront donc vendre leurs certificats verts aux consommateurs situés n’importe où au pays, qu’ils aient ou non le choix de leur fournisseur. Ceci est un élément intéressant de ce programme puisque seulement un tiers de la population américaine peut s’alimenter directement de fournisseurs locaux d’électricité verte. Les éléments clés de ce processus novateur sont : premièrement, l’utilisation d’un catalyseur à base de cristal nanoscopique pour accélérer le fractionnement du méthane et de l’eau ; et deuxièmement, l’installation d’une membrane de céramique semi-perméable à la périphérie du réacteur qui filtre l’hydrogène produit et permet une extraction sélective. Le procédé ne consomme aucun combustible fossile, ne génère aucun sous-produit toxique et utilise comme intrant une ressource pratiquement inépuisable : les eaux usées domestiques ou industrielles. La Commission européenne a débloqué un financement de 2,5M£ (5,7M$) pour aider les chercheurs à développer, en coopération avec des entrepri-ses britanniques, allemandes et néerlandaises, un prototype basé sur cette technologie, qui ne fonctionne à l’heure actuelle qu’en laboratoire. > Pour en savoir plus http://www.newsandevents.warwick.ac.uk/index.cfm?page=pressrelease&id=550 > Pour en savoir plus http://www.resource-solutions.org/Green-epage.htm http://www.centrehelios.org 5 14 mai 2002 - vol. 1 - n° 4 « En leurs mots L’atteinte de ces cibles de réduction d’émissions [de polluants atmosphériques] aurait un impact positif sur la santé humaine, la productivité de notre force de travail, l’image de Hong Kong à l’échelle mondiale et le développement durable. » Porte-parole du Gouvernement de Hong Kong L’énergie en chiffres Réduction projetée de polluants des véhicules par le programme de Hong Kong d’ici 2005… Particules : 80 % Oxydes nitreux : 30 % Commentaires Comment avez-vous trouvé ce numéro ? Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution Mardi 28 mai 2002 http://www.centrehelios.org > Énergies vertes Deux projets « cools » pour la lutte au changement climatique Le Vermont a maintenant à sa disposition un nouveau programme pour contribuer à la lutte au changement climatique. Le distributeur d’électricité local, la Green Mountain Power, s’est associé à un organisme sans but lucratif, Clean Air – Cool Planet, pour mettre sur pied CoolHome et CoolBusiness, deux projets qui permettent aux citoyens de contribuer financièrement à la construction de nouvelles installations d’énergie verte. Les fonds récoltés des participants par ces programmes aideront au développement d’une turbine éolienne et d’un système de récupération de méthane pour la production d’électricité. Les contributions à ces projets ont pour but de compenser les émissions de CO2 associées à la consommation d’électricité provenant de sources conventionnelles. Ainsi, pour une contribution d’environ 60$US par an à CoolHome, un citoyen peut compenser six tonnes d’émissions de CO2, l’équivalent de ce qu’un foyer moyen émet en un an. Par l’entremise du projet CoolBusiness, l’entreprise participante apprend combien elle émet de CO2 et choisit de verser une contribution qui compensera en partie ou en totalité ses émissions. Pour la Green Mountain Power, ce programme donne la possibilité aux citoyens et aux entreprises d’améliorer leur «performance énergétique environnementale». Le projet CoolHome sera associé directement à la construction de la turbine éolienne de la Rosebud Sioux Tribe dans le Dakota Sud, la première turbine grande échelle appartenant à un groupe autochtone. Cette installation produira de l’électricité qui remplacera celle produite par des centrales au charbon situées en amont du Vermont. Les contributions versées au programme permettront également la création d’un système de récupération du méthane à Bradford au Vermont, capturant ainsi le gaz pour chauffer des installations agricoles, ce qui réduira les émissions de méthane et éliminera le recours aux carburants fossiles pour ces installations. > Pour en savoir plus http://www.energyinfosource.com/aoi/news-details.cfm?id=15714&FLink > Énergie solaire De nouveaux développements dans les toits solaires La Energy Conversion Devices (ECD) et les superficies importantes offertes par les la United Solar continuent de faire toits dans le monde occidental feront des avancer la science de l’énergie solaire toits solaires intégrés la plus importante photovoltaïque (PV) avec l’installation source d’énergie solaire. récente du plus grand L’Espagne est un système d’énergie ardent promoteur de solaire intégré à un toit l’énergie verte et la métallique. Le système présente comme une consiste en des feuilles solution à ses problèlaminées de cellules mes d’environnement PV de marque UNISOet aux défis associés à LAR qui couvre une son engagement face section principale du au Protocole de Kyoto. toit d’un édifice à Par exemple, le gouBurgos en Espagne et Source : www.nrel.gov vernement verse un qui offre une puissance subside aux sources d’énergie solaire qui de 76 kWc. alimentent le réseau de distribution public, La particularité de ce système est que ses soit de 0,22 euros/kWh (31¢/kWh) pour feuilles sont auto-adhésives et se collent les systèmes à grande puissance et de à la surface métallique du toit, rendant l’in- 0,40 Euros/kWh (57¢/kWh) pour les sysstallation simple et surtout permettant la tèmes de moins de 5 kWc. Le projet de conversion facile d’un toit en métal en un toit solaire de ECD et United Solar est système de production d’énergie. Ces aussi financé partiellement par le bureau feuilles sont spécifiquement conçues pour régional du gouver-nement qui s’occupe être intégrées à des toits. Selon la ECD, de questions énergétiques. > Pour en savoir plus http://www.ovonics.com/news_events/5_2_press_releases/20020430.htm 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 5 Le Brésil proposera 10% d’énergie verte au monde d’ici 2010 Les sources d’énergie verte, dans le contexte de la proposition brésilienne, incluent l’énergie éolienne, solaire, géothermique, hydroélectrique de petite échelle et l’énergie provenant des vagues et d’installations modernes de biomasse. Une installation de biomasse qualifiée de « moderne » produit de l’électricité ou du chauffage seulement à partir des déchets de foresterie et d’industrie, ce qui exclut la production à base de bois de chauffage. La consommation mondiale d’énergie verte se chiffrait à 2,2% en 1998. L’initiative du gouvernement brésilien, développée par le Secrétaire à l’Environnement de Sao Paulo, imposerait la part de 10% à tous les pays, mais permet- 28 mai 2002 Sommaire > Énergie verte Le Sommet mondial sur le développement durable, qui se tiendra du 25 août au 4 septembre prochain, servira entre autres de forum global pour une imposante proposition sur l’énergie verte. En effet, le Brésil voudrait que soit adoptée une entente internationale qui augmenterait à 10% la part de l’énergie verte dans la consommation mondiale d’énergie, et ce d’ici 2010. - trait l’échange de crédits internationaux d’énergie verte, ce qui rendrait la mesure plus flexible et plus acceptable par tous les pays. Ainsi, un pays aurait le choix de soit investir dans l’énergie verte domestique, soit acheter des crédits sur le marché international, notamment de pays qui auraient excédé la part de 10% et qui auraient donc des crédits d’énergie verte excédentaires. Le gouvernement brésilien croit que cette entente internationale, qui s’inspire des mécanismes appliqués dans un grand nombre d’états américains, serait d’autant plus facilitée par le fait que l’Union européenne a adopté un objectif de développement de l’énergie renouvelable de 22% d’ici 2010, dont l’essentiel proviendrait de sources d’énergie «verte» à proprement parler. Le Brésil a mis sur pied avec succès un important programme de production d’éthanol à base de canne à sucre qui sert de substitut partiel à l’essence, améliorant de façon importante la qualité de l’air des grandes villes et réduisant de façon significative les émissions de CO2. Ce pays est également doté d’un important potentiel éolien estimé à 70 000 MW. > Pour en savoir plus http://www.co2e.com/News/story.asp?StoryID=576 > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s > Le Brésil proposera 10% d’énergie verte au monde d’ici 2010 1 > En route pour Kyoto : 55 pays ont déjà ratifié 1 > EN PRIMEUR Le Canada s’offre 4 options pour Kyoto 2 > La Californie renouvelle ses programmes de conservation 3 > Des fournisseurs australiens devront réduire leur ratio GES/client 3 > Shell mise sur le vent et le bioéthanol 4 > Le Royaume-Uni lance son débat sur l’énergie 4 > Un nouveau centre de recherche sur les changements climatiques au Québec 5 > L’Écosse investit dans l’énergie des vagues et l’éolien 5 > Le nombre de systèmes d’énergie solaire a plus que quintuplé au Long Island 5 > La production d’énergie éolienne est rentable pour la Canadian Hydro 6 > Les ruminants qui mangent mieux… font moins de gaz et plus d’argent 6 En route pour Kyoto : 55 pays ont déjà ratifié C’est avec un vote majoritaire au Parlement que le Danemark a ratifié la semaine dernière le Protocole de Kyoto, l’engageant légalement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 21% sous les niveaux de 1990 d’ici 2008-2012. Ce pays, qui devient le 55ème à avoir formellement ratifié le Protocole, prend les devants sur les autres pays de l’Union européenne (UE) qui se sont engagés à le ratifier d’ici la fin du mois de mai. En effet, les représentants de l’Allemagne, l’Irlande, l’Espagne, la Suède et l’UE participeront ce vendredi (31 mai) à une cérémonie de signature de l’accord qui aura lieu http://www.centrehelios.org au siège social des Nations Unies à NewYork. D’autres pays européens pourraient s’ajouter à la liste cette semaine. Par ailleurs, le Japon a enclenché un processus parlementaire qui le fera vraisemblablement ratifier le Protocole de Kyoto au cours du mois de juin, l’engageant légalement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 6% sous les niveaux de 1990, soit le même montant que le Canada. En effet, la Chambre des représentants a approuvé la proposition de ratification du gouvernement mardi dernier. La « Chambre des conseillers » doit maintenant adopter un projet de loi sur les mesures concrètes à L’énergie en chiffres Part de la puissance mondiale souhaitée d'énergie verte en 2010 (selon une proposition du Brésil) : 10 % Potentiel éolien du Brésil : 70 000 MW 1 28 mai 2002 - vol. 1 - n° 5 En primeur Le Canada s’offre quatre options pour Kyoto « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org Le Canada a lancé le 15 mai dernier son processus de consultation en vue de choisir parmi quatre options possibles pour qu’il respecte ses engagements associés au Protocole de Kyoto. d’acheter des crédits internationaux et des réductions domestiques, et donc réduirait les coûts de Kyoto. Ainsi, sur les 240 Mt de GES au total que le Canada devra réduire pour atteindre l’objectif de 6% sous les niveaux de 1990, environ 140 Mt proviendraient de mécanismes « compensatoires », alors que seulement 100 Mt proviendraient de réductions domestiques. Les quatre options, décrites dans le document intitulé Document de discussion sur la contribution du Canada à la lutte contre les changements climatiques, contiennent des agencements différents « Ce document de discussion de mesures variées, dont contient-il une solution sans coût ? la génération de crédits Non, mais s'il y a des coûts, il y a pour réduction à l’éaussi des bénéfices. Il y a des tranger et l’échange de bénéfices économiques dérivés des droits d’émissions inter- meilleurs rendements énergétiques nationaux (par l’entreet des énergies propres. Par mise des mécanismes ailleurs, ne rien faire contre les de Kyoto), les mesures changements climatiques implique ciblées, les puits, les des coûts aussi. Nous ne pouvons actions déjà prévues nous permettre de ne rien faire. sous le Plan d’action Nous ne pouvons nous permettre 2000 et le Budget 2001, d'hypothéquer ainsi la vie des la neutralisation et les générations à venir. » crédits pour exportation de gaz naturel et d’hy- Allocution conjointe du ministre de droélectricité. l'Environnement David Anderson Les deux options semblent occasionner des coûts acceptables pour l’ensemble du pays, mais toujours considérés inacceptables par l’Alberta qui produit la majorité du pétrole canadien et qui émet le tiers des émissions canadiennes de GES. Ainsi l’Alberta présentait, lors de la réunion conjointe des ministres de l’Environnement et de l’Énergie qui se tenait à Charlottetown la semaine dernière, une et du ministre des Ressources proposition pour princiEn réalité, le document naturelles Herb Dhaliwal. palement reporter de dix présente plutôt deux ans l’engagement du options, soit les options 3 et 4 du document qui sont des mélanges Canada. Tous les ministres fédéraux et des options 1 et 2 avec bonifications et provinciaux ont rejeté le plan albertain dans modifications. En effet, l’option 1 a recours son ensemble, mais certaines de ses dispoprincipalement à un système largement sitions seront examinées lors des consultaétendu d’échange de droits d’émissions tions. Ce compromis n’a pas semblé plaire interne (ÉDÉI), qui aurait des répercussions à l’Alberta qui s’est retirée de la coprésirégionales inégales ; alors que l’option 2 dence du comité fédéral-provincial sur les comporte principalement des mesures changements climatiques, en laissant ciblées, soient des règlements, des incitatifs entendre que des poursuites seraient possifiscaux et des approches volontaires, qui ble si le Canada ratifiait le Protocole de selon le document occasionneraient des Kyoto dans sa forme actuelle. coûts trop élevés. Le débat est donc lancé ; les Canadiens Un des points qui risque de revenir souvent sont invités à faire parvenir leurs commenlors des consultations est le fait que les taires sur le document, ainsi que participer deux options les plus réalistes misent prin- aux 14 ateliers de consultation qui auront cipalement sur des mécanismes qui lieu des 7 au 21 juin prochains dans toutes génèrent des réductions à l’étranger par les provinces et territoires. De nouvelles des achats de crédits et qui neutralisent nos consultations seront organisées lorsqu’une émissions de GES, notamment par l’utilisa- option sera retenue. tion de puits de carbone. L’option 4 inclut également des crédits pour exportation de gaz naturel et d’hydroélectricité, une idée proposée par le Canada qui fut pourtant exclue du Protocole. Ce mécanisme générerait des crédits de 70 Mt pour le pays. Le Canada entend continuer de négocier cette disposition puisqu’elle réduirait la nécessité > Pour en savoir plus http://www.ec.gc.ca/Press/2002/020515_s_e.htm http://www.climatechange.gc.ca/french/actions/what_are/canadascontribution/Report051402/frenchbook.pdf 2 28 mai 2002 - vol. 1 - n° 5 L’énergie en chiffres (Suite de la page 1) adopter pour atteindre les objectifs de Kyoto, avant que le Protocole ne soit finalement ratifié. Ainsi, en dépit du refus américain et de l’hésitation du Canada, la ratification du Protocole à l’échelle internationale va bon train. Le nombre de pays à avoir ratifié se chiffrerait donc maintenant à 55 précisément, incluant le Danemark. Au moins 55 pays représentant 55% des émissions de GES de pays industrialisés doivent ratifier le Protocole pour qu’il soit mis en force. L’UE et le Japon voudraient que le Protocole soit mis en force pour le Sommet mondial sur le développement durable qui se tiendra à Johannesbourg du 24 août au 4 septembre prochain. Quantité de GES que le Canada devra réduire d’ici 2010 (par la ratification de Kyoto) : 240 Mt Réductions domestiques projetées de GES : ~ 100 Mt > Pour en savoir plus http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/15994/story.htm http://home.kyodo.co.jp/all/display.jsp?an=20020521109 http://www.co2e.com/News/story.asp?StoryID=585 > Efficacité énergétique La Californie renouvelle ses programmes de conservation La Californie a annoncé la semaine dernière que le programme 20/20 ENERGY sera renouvelé, suite au succès qu’il a eu l’année dernière pour réduire la demande en électricité lors des fortes périodes de demande estivales. 20/20 Energy est un programme incitatif qui consiste à donner un rabais tarifaire de 20% aux utilisateurs des services d’électricité qui réussissent à réduire leur consommation pendant les mois chauds de l’été, soit de juin à septembre, là où la demande est la plus forte en Californie. Le programme a réussi l’an dernier à réduire de 2 600 MW la demande en électricité pendant les mois estivaux. Environ 35% de clients résidentiels et 30% de clients non-résidentiels ont pu recevoir des crédits pour avoir diminué suffisamment leur consommation. Au total, l’effort d’efficacité énergétique a réduit la demande de plus de 5 500 MW. Cette année encore, les clients résidentiels de la Pacific Gas & Electric Co. (PG&E) qui réussiront à réduire leur consommation de 20% ou plus recevront un rabais pouvant aller jusqu’à 20% de leur facture résiduelle d’électricité. Par ailleurs, la Californie a également dévoilé son programme de conservation estivale, incluant un renouvellement de sa campagne publicitaire sur l’efficacité énergétique Flex Your Power et des rabais pour l’achat d’appareils efficaces. L’État a également créé un programme conjoint avec plus de 1 100 détaillants en vue de promouvoir l’achat de systèmes d’éclairage, d’appareils électroménagers et d’autres équipements efficaces. Ces initiatives seront complétées par le Demand Reserve Program qui serait destiné aux secteurs commercial et industriel, ceuxci étant responsables pour 57% de la demande de pointe pendant les mois d’été. Le programme, dont le détail n’est pas encore annoncé, visera à créer une véritable « centrale de négawatts » de pointe par la gestion de la demande chez ces consommateurs. Le programme générera des réductions spontanées de la demande à des moments stratégiques où les besoins devraient autrement être servis par une centrale thermique de pointe. Il s’agit d’une parmi de nombreuses initiatives californiennes pour traiter les solutions du côté de la demande – économies d’énergie, efficacité énergétique, gestion de la demande, effacement des pointes, substitution – sur un pied d’égalité avec la production d’électricité. > Pour en savoir plus http://www.governor.ca.gov/state/govsite/gov_pressroom_main.jsp En leurs mots « Le défi énergétique auquel la Californie fait face n’est pas terminé. […] Le programme 20/20 Energy offre aux consommateurs de la Californie un incitatif financier puissant pour continuer leurs efforts de conservation sans précédent. Gray Davis Gouverneur de la Californie » L’énergie en chiffres Coût additionnel annuel par usager des services électriques de New South Wales (occasionné par un objectif de réduction de GES/client de 5% sous les niveaux de 1990) : ~ 3$ > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Des fournisseurs australiens devront réduire leur ratio GES/client La province du New South Wales a annoncé que les fournisseurs d’électricité devront réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) par client à 5% sous les niveaux de 1990, et ce d’ici 2007. Le programme, qui entrera en vigueur le premier janvier 2003, est relativement ambitieux puisque cette province émet http://www.centrehelios.org présentement 15% de plus de GES qu’en 1990. Cependant, il est estimé que le coût additionnel pour atteindre les réductions nécessaires ne sera que de 3,60$AUS (3,08$) par usager par an. Les fournisseurs qui ne respecteront pas la norme de 5% sous 1990 recevront une amende de 15$AUS (12,84$) par tonne de CO2 excé- Niveau de GES de l’Australie en 2002 par rapport à 1990 : + 17 % Objectif Kyoto de «réduction» de GES pour l’Australie (par rapport à 1990) : +8% 3 28 mai 2002 - vol. 1 - n° 5 En leurs mots « C'est comme l'avant-première d'un film. Bien qu'il y ait des réserves et une bonne quantité d'énergie sur la planète, les choses vont se compliquer dans quelques décennies et puisque les systèmes énergétiques sont très complexes et prennent du temps à changer, nous sommes mieux de commencer maintenant. José Goldemberg Secrétaire à l'environnement de Sao Paulo, Brésil » L’énergie en chiffres Puissance projetée à être implantée par Shell Wind Energy dans le monde : 3 000 MW dentaire. Les mesures disciplinaires resteraient en place jusqu’en 2012 pour s’assurer que les réductions perdureront dans le temps. Le programme se veut flexible en permettant aux fournisseurs de rencontrer l’objectif de 5% selon la manière qui leur sera la plus efficace possible. Ainsi, le fournisseur pourra choisir d’investir dans l’efficacité énergétique, faire de la « neutralisation » en plantant des arbres ou autre moyen de capter du carbone, ou produire de l’électricité au moyen de sources d’énergie alternative. Cette initiative du New South Wales a suscité l’intérêt de certains intervenants dans le domaine de l’énergie, selon l’industrie de la cogénération qui croît qu’un tel objectif devrait être étendu à tout le pays. Selon la Australian Ecogen Association, un tel plan appliqué au niveau national permettrait au pays d’atteindre son engagement en vertu du Protocole de Kyoto. Le pays émet présentement 17% de plus de GES qu’en 1990, alors que son engagement se chiffre à + 8% des niveaux de 1990. > Pour en savoir plus http://www.thecarbontrader.com/ > Énergies vertes Shell mise sur le vent et le bioéthanol La Shell WindEnergy, nouveau joueur du secteur éolien, a annoncé récemment que le Cabazon Pass en Californie sera son prochain site d’acquisition. Elle compte y installer 62 éoliennes de la Vestas d’une capacité totale de 41 MW … en moins de trois mois. Ces turbines s’ajouteront aux 1300 qui ponctuent déjà le paysage de la vallée de San Gorgonio. Shell compte sur le développement d’un marché important pour l’éolien et travaille actuellement à l’implantation de plus de 3 000 MW de nouvelle production éolienne à travers le monde. Par ailleurs, Shell a acquis, au coût de 46M$, une participation de plus de 20% dans la Iogen Corporation. L’entreprise, basée à Ottawa, œuvre depuis plus de 20 ans à la conception d’un procédé commercial de production de bioéthanol et détient un leadership mondial dans le domaine. À la différence de l’éthanol pur (utilisé notamment au Brésil, aux États-Unis et en Suède), le bioéthanol doit absolument être mélangé à un autre carburant (typiquement de l’essence). Toutefois, sa production est plus économique car elle est issue de la dégradation des fibres (contenues dans les résidus de bois ou de foin) plutôt que de celle des glucides (qu’on doit extraire du blé ou du maïs). Un facteur clé de la rentabilité du bioéthanol demeure le régime réglementaire en vigueur. Par exemple, l’obligation de mélanger à l’essence un combustible renouvelable, en vigueur sous certaines conditions aux États-Unis, est selon Iogen une mesure qui devrait être adoptée au Canada pour faciliter la pénétration du marché par les biocarburants. Rappelons que le gouvernement canadien a investit 2,6M$ dans Iogen pour le développement d’enzymes utilisées dans la production de bioéthanol. > Pour en savoir plus http://www2.shell.com/home/Framework http://www.iogen.ca/5000.html > Politique énergétique Le Royaume-Uni lance son débat sur l’énergie Part d’électricité provenant d’énergie renouvelable d’ici 2020 au Royaume-Uni (selon une recommandation d’experts) : 20 % Puissance en cogénération au Royaume-Uni d’ici 2010 (selon une stratégie du gouvernement) : 10 000 MW http://www.centrehelios.org Le gouvernement britannique a lancé le 14 mai dernier une consultation sur l’avenir de la politique énergétique nationale, qui devrait culminer en un rapport officiel d’ici la fin de l’année. Le document de consultation est largement basé sur un rapport d’experts en énergie commandé par le Premier ministre Tony Blair et sorti en février dernier. Le rapport recommande entre autres : une amélioration de 20% de l’efficacité énergétique domestique d’ici 2010 et de 40% d’ici 2020 ; l’utilisation d’instruments économiques qui pourraient prendre la forme de taxes vertes pour internaliser les coûts sociaux et environ- nementaux de la production d’énergie ; et 20% de l’approvisionnement en électricité provenant de sources d’énergie renouvelable. Le rapport inclut également une disposition controversée qui permettrait au gouvernement de remplacer – plutôt que de substituer par des sources alternatives d’énergie - de vieux réacteurs nucléaires par des nouveaux dans les prochains 20 ans. Les Britanniques se lancent donc dans une consultation nationale qui traitera de plusieurs enjeux énergétiques, dont l’efficacité énergétique, la transition vers une économie à « faible teneur en carbone », les politiques reliées au charbon, au pétrole, au 4 28 mai 2002 - vol. 1 - n° 5 L’énergie en chiffres gaz naturel et à l’énergie nucléaire, ainsi que les transports et la réglementation des marchés de l’électricité. Par ailleurs, les autorités britanniques ont également divulgué la semaine dernière une ébauche de stratégie visant un objectif de croissance de la production d’électricité en cogénération « de haute qualité » à 10 000 MW d’ici 2010. > Pour en savoir plus http://www.nds.coi.gov.uk/coi/coipress.nsf/GTI?openview&start=1.1&count=109&expand=1&quarter=2&year=2002 L’Écosse investit dans l’énergie des vagues et l’éolien Le gouvernement écossais a annoncé la sibilité de relier l’électricité produite dans semaine dernière un investissement de cette région à la côte ouest du pays, afin de 2,3M£ (5,1M$) dans le développement de fournir le réseau de distribution principal. génératrices d’électricité par les vagues sur les côtes de l’Archipel ouest. Les systèmes Par ailleurs, l’opposition officielle au seront construits par la Wavegen qui a déjà Parlement écossais, le Scottish National construit une centrale d’énergie par les va- Party, annonçait récemment un plan qui démontre la possibilité gues de 1$M£ (2,2M$) à d’augmenter la part de Islay, qui produit de l’énergie renouvelable à l’électricité depuis l’an 25%, 30% et 50% d’ici 2000. La région des Îles 2010, 2015 et 2020, occidentales représente respectivement. un potentiel important L’Écosse compte préen énergie renouvesentement 12% d’élable, notamment pour nergie renouvelable, la l’é-nergie éolienne et plupart provenant de des vagues. Soulignons Source : Wavegen l’hydroélectricité. Avec par ailleurs qu’après les côtes de l’Irlande, ce serait la péninsule ses projets de déve-loppement de l’éolien gaspésienne qui offrirait le plus grand poten- déjà en cours, le pays pourrait voir une augtiel énergétique en provenance des vagues. mentation à 18% d’é-nergie renouvelable d’ici 2010, et à 28% d’ici 2020. L’opposition En décembre dernier le gouvernement a joué la carte de la création d’emplois lors annonçait les plans de développement du de l’annonce de ce plan de développement, plus grand parc éolien en Europe dans cette indiquant que l’Écosse aurait beaucoup à région, comportant 300 turbines et créant gagner avec l’énergie renouvelable, dont la plus de 900 emplois. De plus, une étude de création de 1000 emplois. faisabilité est en cours pour évaluer la pos> Pour en savoir plus http://pro.energycentral.com/professional/news/power/news_article.cfm?id=2981983 http://www.wavegen.co.uk/DTI%20Press%20Release2.htm > Énergie solaire Le nombre de systèmes d’énergie solaire a plus que quintuplé au Long Island Jusqu’à présent, les rabais offerts par la LIPA totalisent 1,66M$US, une somme considérable qui représente environ 19 000$US par système ou 36 000$US par foyer. Les intéressés ont jusqu’à juillet de cette année pour profiter de cette offre spéciale qui double le rabais. La LIPA espère que cet incitatif fera augmenter encore plus les ventes de systèmes PV avant l’été et avant les fortes demandes en énergie associées à cette saison, notamment par l’utilisation de climatiseurs. > Pour en savoir plus http://www.lipower.org/newscenter/pr/2002/april26_02.html http://www.centrehelios.org …sur les côtes d'Irlande : 535 MWh/mètre …sur les côtes de la Gaspésie : 465 MWh/mètre > Énergie renouvelable La Long Island Power Authority (LIPA) a démontré que des mesures fiscales visant la promotion d’énergies vertes peuvent générer l’effet voulu, si l’on en croit sa récente expérience avec le programme Solar Pioneers. En effet, en doublant les rabais offerts aux acheteurs de systèmes photovoltaïques (PV), soit de 3 à 6$US par watt de puissance, le nombre de systèmes installés est passé de 16 en décembre 2001 à 87 en mars de cette année. Au total, ces systèmes peuvent générer jusqu’à 393 MWh d’électricité, assez pour alimenter environ 46 foyers de l’île. Puissance d'énergie des vagues… … sur la côte est des États-Unis : 340 MWh/mètre > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Un nouveau centre de recherche sur les changements climatiques au Québec Le gouvernement du Québec a annoncé récemment la création de Ouranos, un Consortium en climatologie et en adaptation aux changements climatiques regroupant un ensemble multidisciplinaire de chercheurs. Ouranos a pour mission de développer, de structurer et de faire travailler en synergie un groupe de scientifiques dédié à l’analyse et à la recherche des enjeux et à l’adaptation aux changements climatiques à l’échelle de l’Amérique du Nord. Outre les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) préconisés par le gouvernement du Québec, la création d’Ouranos s’inscrit comme un moyen supplémentaire de lutte contre les changements climatiques et un instrument d’adaptation aux nouvelles situations régionales, attribuables au réchauffement planétaire. Ouranos regroupera plus de 250 personnes en équipes multidisciplinaires de chercheurs universitaires, institutionnels, gouvernementaux, para-gouvernementaux et d’appartenance à des communautés scientifiques variées : sciences du climat, analyse statistique, caractérisation, études d’impact et adaptation. Le projet, d’une valeur de plus de 9M$ par année, compte sur plusieurs partenaires québécois et du reste du Canada et a reçu l’appui de quatre universités : l’Université du Québec à Montréal, l’Université McGill, l’Université Laval et l’Institut national de la recherche scientifique. > Pour en savoir plus http://www.menv.gouv.qc.ca/communiques/2002/c020516a.htm 5 28 mai 2002 - vol. 1 - n° 5 En leurs mots « La question n’est pas de savoir si le Canada devrait ou non agir, mais de déterminer la manière dont il doit agir. […] Le gouvernement du Canada a produit un document de discussion proposant une gamme d’options et d’enjeux […]. La question est : quelle voie allons-nous suivre ? » Allocution conjointe du ministre de l’Environnement David Anderson et du ministre des Ressources naturelles Herb Dhaliwal L’énergie en chiffres > Énergie éolienne La production d’énergie éolienne est rentable pour la Canadian Hydro La Canadian Hydro a enregistré cette année La Canadian Hydro est un producteur d’éun premier trimestre record, produisant un nergie verte qui compte maintenant 13 centotal de 64 GWh comparé à une production trales, dont neuf centrales hydroélectriques de 48 GWh lors du premier quart de 2001. «au fil de l’eau», trois parc d’éoliennes et une centrale thermique Ces meilleurs résultats au gaz naturel, pour seraient attribuables à une puissance totale l’ajout des centrales de 89 MW. Une cenéoliennes de Cowley trale hydroélectrique North (19,5 MW) et de avec une puissance de Sinnott (6,5 MW) à la 15 MW, située à fin de l’année 2001 et Pingston, est présenteà des niveaux d’eau ment en construction. plus élevés en Des projets totalisant Colombie-Britannique 223 MW sont égaleet en Ontario. Les noument prévus ou en velles éoliennes ont pourparlers pour les performé de façon Source : Vision Quest Windelectric prochains cinq ans. exemplaire, ce qui aurait permis une production optimale d’énergie Toutes les installations de cette société sont éolienne à partir de ces deux nouvelles cen- certifiées Éco-logo, le programme de certification environnemental du gouvernement trales. fédéral. > Pour en savoir plus http://www.canhydro.com/Q12002.pdf Part d’énergie renouvelable projetée pour l’Écosse en 2020 : 28 % Part d’énergie renouvelable potentielle pour l’Écosse en 2020 (selon un plan de l’opposition officielle) : 50 % Commentaires Comment avez-vous trouvé ce numéro? Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution Mardi, 11 juin 2002 http://www.centrehelios.org > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Les ruminants qui mangent mieux… font moins de gaz et plus d’argent La production agricole est à la source d’émissions importantes de gaz à effet de serre (GES). Toutefois, à la différence des autres secteurs industriels, ce n’est pas tant l’utilisation de combustibles fossiles qui est en cause que surtout : (1) l’application d’engrais azotés, source oxyde nitreux (N2O), (2) le système digestif des ruminants, source de méthane (CH4), et (3) la décomposition des fumiers et purins, source de N2O, de CH4 et de dioxyde de carbone (CO2). Ce constat, qui n’est pas nouveau, prend toute son importance en Nouvelle Zélande, pays où l’agriculture est responsable de 54% des émissions de GES (contre 10% au Canada). Il n’est donc pas étonnant que le Dr. Keith Joblin, du Grasslands Research Centre du ministère de l’agriculture néozélandais, s’intéresse aux flatulences du bétail dans le cadre d’une stratégie nationale de lutte contre les changements climatiques. Le Dr. Joblin offrait récemment, à l’occasion de la conférence nationale Celebrating Sheep, des arguments qui sauront convain- cre les éleveurs. En effet, une alimentation plus digeste permet non seulement de réduire les émissions de méthane mais aussi d’augmenter la production de viande et de lait. Ainsi, si 50% des éleveurs de moutons néo-zélandais offraient à leur bétail, durant trois mois seulement, une diète de foin de seigle (digestible à 65%), ils pourraient augmenter leurs revenus de 60M$AUS (50M$) tout en réduisant considérablement leurs émissions de GES. Cette réduction pourrait par ailleurs offrir aux éleveurs un revenu supplémentaire dans le cadre d’un système de permis échangeables d’émissions de GES, et stimuler la culture de nouvelles plantes fourragères « encore plus vertes » pour le marché domestique et l’exportation, notamment au Japon. Les chercheurs se penchent par ailleurs sur l’effet d’une alimentation à base de lotus ou de kikuyu, des plantes fourragères ayant le potentiel d’offrir des rendements encore plus supérieurs pour l’environnement et la productivité agricole. > Pour en savoir plus http://www.CO2e.com/News/story.asp?StoryID=581 http://res2.agr.ca/initiatives/manurenet/download/optionsfinal2.pdf 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 6 La BC Hydro veut acheter l’électricité produite par ses clients Le processus permettra de trouver des clients qui seront en mesure de produire leur propre électricité et de fournir des surplus au réseau de distribution principal. Ces clients incluent typiquement les industries qui s’alimentent par un système de co ou de trigénération, ou encore les commerces qui auront installé des panneaux solaires, des microturbines ou des systèmes de piles à hydrogène. Le prix plafond aurait déjà été établi à environ 49$ du MWh, mais ce prix variera selon la situation géographique du fournisseur, selon les émissions de gaz à effet de serre générées par la production et selon qu’il s’agit ou non d’une technologie d’énergie considérée « verte ». Les ententes d’achat d’énergie auront une durée de 10 à 20 ans. Pour la vice-présidente de Power Smart, l’entité responsable de ce programme à la BC Hydro, la production décentralisée est une façon innovatrice d’assurer un approvisionnement en énergie à coût compétitif, notamment par l’utilisation des infrastructures de distribution existantes. L’initiative aurait aussi le potentiel de générer des revenus importants pour les fournisseurs participants, tout en réduisant l’impact environnemental requis pour répondre aux besoins croissants de la province. > Pour en savoir plus http://www.bchydro.com/news/2002/may/may02-31a.html > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Le Japon et l’Union européenne ratifient Kyoto Tel que prévu dans leurs agendas respectifs, le Japon et l’Union européenne (UE) ont ratifié le Protocole de Kyoto le 31 mai dernier aux Nations Unies à New-York, les engageant légalement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2010. Leurs décisions ont été annoncées lors de la rencontre préparatoire du Sommet de la Terre qui s’est tenue à Bali la semaine dernière. Le Japon et les 15 pays membres de l’UE apportent un regain de vie au Protocole qui doit récolter la signature de 55 pays de la planète, incluant assez de pays de l’« Annexe 1 », dits industrialisés, pour totaliser 55% de leurs émissions de GES. Soixante-quatorze pays ont maintenant ratifié l’accord mais la deuxième cible reste toujours incomplète puisque la part des émissions des pays de l’Annexe 1 qui ont déjà ratifié est de l’ordre de 36%. Cette deuxième condition sera d’autant plus dure à respecter puisque les États-Unis, qui comptent 36% des émissions industrielles, se sont retirés du processus. Par contre la Russie, qui compte 17% des GES, s’est engagée à prendre une décision bientôt. Advenant une ratification de ce pays, il restera un petit pourcentage, soit environ 2%, pour que le Protocole soit mis en force. Le Canada, avec 3,3% des émissions de GES de l’Annexe 1, a ce qu’il faut pour remplir le trou. Par ailleurs, la Roumanie et la République Tchèque, représentant chacun 1,2% des émissions industrielles, pourraient ensemble mettre en force le Protocole par leur ratification. Ceci ne devrait pas être un problème pour ces deux pays qui ont déjà excédé leurs objectifs de réduction de GES, ce qui leur permettra de vendre des crédits excédentaires sur le marché international. > Pour en savoir plus http://www.thecarbontrader.com/news127.001.htm http://unfccc.int/resource/kpthermo.html http://www.centrehelios.org 11 juin 2002 Sommaire > Énergies décentralisées La BC Hydro élaborera un programme compétitif visant à susciter la production décentralisée d’électricité chez ses clients, et à en acheter les surplus. Le programme aura comme objectif l’achat de 880 GWh – soit l’équivalent de la consommation moyenne d’environ 75 000 foyers – afin de combler une partie de la croissance de la demande prévue à l’horizon 2005. - > La BC Hydro veut acheter l’électricité produite par ses clients 1 > Le Japon et l’Union européenne ratifient Kyoto 1 > EN PRIMEUR Les producteurs écologiques plus rentables 2 > Un comité de l’Assemblée législative ontarienne veut plus d’énergie verte 2 > 12% de l’énergie au monde sera éolienne d’ici 2020 3 > Énergie verte en vente à New-York et en Caroline 3 > Rapport des États-Unis : l’activité humaine responsable des changements climatiques 4 > Le Royaume-Uni veut une part des investissements mondiaux en énergies vertes 4 > Fini les mesures laxistes pour les motos en Europe 5 > Le Maroc et les États-Unis signent une convention sur les « énergies propres » 5 > Une pub « branchée » sur l’efficacité énergétique arrive 2ème dans un concours 5 > Le plus long « road trip » jamais effectué par une voiture à l’hydrogène 6 > D’importants projets éoliens en branle à la Zilkha 6 L’énergie en chiffres Investissement mondial dans les énergies renouvelables d’ici 2010 : 900 000 000 000$ 1 11 juin 2002 - vol. 1 - n° 6 En primeur Les producteurs « écologiques » d’électricité rapportent plus « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org Le groupe Innovest Strategic Value nouvelles normes, les entreprises avantAdvisors vient de publier un rapport qui gardistes pourront empocher les prix plus indique que les producteurs d’électricité élevés tout en maintenant leurs coûts américains qui ont une meilleure fiche envi- intacts. Dans l’alternative, elles peuvent ronnementale rapportent plus à leurs maintenir leurs prix originaux et ainsi augactionnaires. Le rapport démontre que sur menter leur part du marché. 28 entreprises du secteur de la production électrique, celles qui sont considérées Le rapport indique de plus que de nombreux enjeux environnemencomme chefs de file en envitaux ont le potentiel d’influronnement offrent des rendeUne mauvaise perforencer les rendements à l’inments sur l’investissement supérieurs de 10% par rap- mance environnementale vestissement de ces entreport aux autres entreprises est un signe de mauvaise prises. Innovest croît que gestion de l’entreprise, ce l’initiative Clear Skies de l’addans les derniers trois ans. qui va de pair avec une ministration Bush, les liens rentabilité inférieure entre la mortalité prématurée Ces résultats, semblables à et les émissions de centrales ceux observés dans les études d’Innovest sur plusieurs autres au charbon, les dispositions du Clean Air secteurs économiques, proviennent d’une Act américain qui incluent une réduction de analyse qui examine plus de 60 critères 75% des émissions polluantes d’ici 2010 et associés à l’exposition aux risques de la ainsi les opportunités reliées à la production réglementation environnementale, à la décentralisée et les énergies renouvequalité de la gestion et au potentiel de lables, auront tous des impacts sur la valeur boursière de ces entreprises. développement de l’entreprise. L’exposition aux risques est accentuée par les réglementations plus strictes, la demande pour des produits d’énergie verte, les craintes de la population envers les changements climatiques et autres enjeux environnementaux, et le fait qu’il est maintenant plus facile d’identifier les entreprises qui commettent des infractions environnementales. Dans la mesure où les entreprises « vertes » sont minoritaires dans les marchés de l’énergie, une réglementation plus stricte aura tendance à augmenter les prix du marché. Or, alors que la plupart des entreprises auront à défrayer des coûts supplémentaires pour être conformes aux La FPL Group et Pinnacle West Capital ont reçu les meilleures cotes. La TECO Energy et Allegheny Energy ont reçu les pires scores. Le rapport conclut qu’une mauvaise performance environnementale est un signe de mauvaise gestion globale de l’entreprise, ce qui va de pair avec une rentabilité inférieure. Le rapport n’indique pas toutefois dans quelle mesure les risques environnementaux sont effectivement considérés dans les choix des acteurs, ni dans quelle mesure ces risques de marché reflètent ou non les véritables coûts environnementaux de leurs activités. > Pour en savoir plus http://biz.yahoo.com/prnews/020530/nyth103_2.html > Énergies vertes Un comité de l’Assemblée législative ontarienne veut plus d’énergie verte C’est avec 141 recommandations que le Comité spécial des sources de carburants de remplacement, réunissant des députés de tous les partis, souhaite favoriser le « développement et la mise en œuvre de sources d’énergie viables à long terme et respectueuses de l’environnement pour remplacer les sources actuelles d’hydrocarbures » (sic). Le Comité, créé par l’Assemblée législative de l’Ontario le 28 juin 2001, a publié la semaine dernière son rapport final. Le comité a étudié une grande diversité de carburants et de sources d’énergie de rem- placement qui pourraient être utilisés en Ontario. Le comité a tenté d’établir un cadre global de politiques pour soutenir le développement de carburants et d’énergies de remplacement, et de donner des jalons pour les politiques et les programmes en vue de favoriser certaines sources et technologies précises. Parmi sa vaste gamme de recommandations, le Comité propose à l’Ontario d’adopter des mesures qui inciteront le développement d’énergies vertes. En effet, le rapport recommande l’élaboration d’une stratégie ontarienne pour les combustibles 2 11 juin 2002 - vol. 1 - n° 6 L’énergie en chiffres et énergies de remplacement ; la création d’un institut ontarien de recherche sur l’énergie ; des dispositions précises et complètes en matière de financement et de fiscalité pour appuyer les combustibles et énergies de remplacement ; l’établissement d’un régime d’obligations échangeables d’énergie verte (connu aux États-Unis sous le vocable Renewable Portfolio Standard) ; l’instauration d’une taxe écologique pour financer les programmes d’énergies renouvelables ; et l’adoption de dispositions exigeant le comptage net. De plus, le Comité recommande : l’élimination à long terme de la production conventionnelle d’électricité par des combustibles fossiles d’ici 2015, accompagnée de la recommandation de fermer les centrales au charbon d’Atikokan et de Thunder Bay dans le Nord-Ouest de l’Ontario d’ici 2005 ; l’adoption de nouvelles normes rigoureuses en matière de conservation et d’efficacité énergétiques ainsi que d’incitatifs et d’objectifs dynamiques en matière d’approvisionnement gouvernemental (incluant les municipalités, propriétaires de l’essentiel des réseaux de distribution) pour l’utilisation des combustibles et énergies de remplacement ; et l’élaboration de programmes d’information et de sensibilisation des consommateurs pour promouvoir les combustibles et énergies de remplacement. Enfin, le rapport présente également des recommandations sur des solutions particulières aux fins suivantes : accroître l’énergie hydroélectrique, notamment en désignant la réalisation de la centrale électrique Beck 3 sur la rivière Niagara comme projet prioritaire ; promouvoir l’énergie éolienne et l’énergie solaire comme sources d’énergies renouvelables, notamment au moyen d’un programme de remise pour l’installation de panneaux solaires sur 100 000 habitations en Ontario ; établir des objectifs et des normes dynamiques pour l’utilisation de véhicules à carburants de remplacement, notamment l’engagement par le gouvernement de l’Ontario de convertir intégralement à l’hydrogène avant la fin de 2006 les services d’autobus et de transport par rail de GO Transit ; et utiliser les sources d’énergie de biomasse. > Pour en savoir plus http://www.ontla.on.ca/french/Committees/Alt_Fuels_Report_French.pdf > Énergie éolienne 12% de l’énergie au monde sera éolienne d’ici 2020 L’European Wind Energy Association (EWEA) a dévoilé récemment un plan détaillé qui assurerait que l’énergie éolienne compte pour 12% de toute l’électricité produite au monde d’ici 2020. Le rapport endossé par l’ancien président de Shell et co-directeur actuel du groupe de travail sur l’énergie du G8, M. Mark Moody Stuart, indique que, d’ici 2020, l’énergie éolienne pourrait : produire plus de 3 000 TWh ou 12% de la demande d’électricité mondiale (en supposant un doublement de la demande d’ici 2020) ; créer 1,5 millions d’emplois ; et réduire de façon cumulative 11,7 millions de tonnes de gaz à effet de serre. L’industrie se dit confiante que cet objectif est réalisable puisque les données actuelles démontrent déjà une forte croissance de l’éolien dans le monde. En effet, l’énergie éolienne représente un chiffre d’affaires mondial de 5MM$US et croît à un rythme de 40% par an depuis les cinq dernières années. La puissance éolienne mondiale, qui a augmenté de 6 800 MW en 2001, est présentement estimée à 25 000 MW. > Pour en savoir plus http://www.ewea.org/doc/28-05-02%20-%20Wind%20Force%2012%20-%20The%20Will%20for%20Wind.pdf > Marché de l’énergie verte Énergie verte en vente à New-York et en Caroline À quelques jours d’écart, deux grands distributeurs d’électricité de l’Est des États-Unis ont annoncé d’importants programmes qui faciliteront la commercialisation des énergies vertes. La Niagara Mohawk, la compagnie qui dessert le nord de l’État de New-York, offrira à compter de l’automne prochain une option environnementale à ses 1,3 millions de http://www.centrehelios.org clients. Typiquement, un client résidentiel se verra offrir la possibilité de payer un montant additionnel de 2,50$US par tranche de 100 kWh en échange de la garantie que l’énergie produite est d’origine « verte ». Les sources d’énergie admissibles sont l’éolienne, le solaire, la biomasse, le méthane récupéré des sites d’enfouissement de déchets et les petites centrales hydroélectriques (moins de 7,5 MW). Nombre de pays qui ont ratifié le Protocole de Kyoto (le 4 juin 2002) : 74 Part nécessaire des GES des pays de l’Annexe 1 (pour que le Protocole soit mis en force) : 55 % Part des GES des pays de l’Annexe 1 ayant déjà ratifié : 36 % Part des GES du Canada : 3,3 % « En leurs mots Il n’y a plus de barrières technologiques pour empêcher la planète de bénéficier de cette énergie verte et économique qu’est l’énergie éolienne. La technologie est disponible et la ressource ne s’épuisera jamais. L’industrie de l’éolien est prête [...], nous avons les ressources et les capacités, il ne manque plus que la volonté politique. » Christian Kjaer European Wind Energy Association « Nous devons nous assurer que les institutions financières et les organismes de crédit à l’exportation soient disposées à financer les sources d’énergie verte comme elles l’ont été pour les sources dites conventionnelles… nous devons également voir à l’élimination des subsides qui perturbent le marché. » Mark Moody Stuart, Co-Directeur du groupe de travail sur l’énergie du G8, ex-Président de Shell 3 11 juin 2002 - vol. 1 - n° 6 En leurs mots « C'est bien qu'ils [le gouvernement américain] ont fait un virage de 180 degrés sur la science [des changements climatiques]. Mais nous attendons toujours un plan qui oblige des réductions d'émissions. » Kalee Kreider National Environmental Trust 36 % En leurs mots Le potentiel [d’investissement dans les énergies renouvelables] est énorme. Le défi des changements climatiques est mondial, et le Royaume-Uni a maintenant l’occasion de contribuer à des solutions d’ordre mondial, mais contre plusieurs compétiteurs potentiels. Ceux-ci en profiteront avant nous si nous n’agissons pas maintenant. http://www.centrehelios.org > Pour en savoir plus http://www.progress-energy.com/cfusion/news/search/article.cfm?id=3082 http://www.niagaramohawk.com/nimotod/newsindx/newsrelease/2002_05_23a.html Rapport des États-Unis : l’activité humaine responsable des changements climatiques Part des GES des É.U. (retirés du Protocole) : Brian Wilson Ministre de l’Énergie du Royaume-Uni La mise en place de tels programmes assure aux producteurs d’énergie verte un revenu supplémentaire qui leur permet de rivaliser avec les producteurs d’énergie de sources traditionnelles. Un peu plus du tiers de la population américaine peut maintenant choisir d’acheter de l’énergie verte locale, alors que le reste de la population peut acheter des certificats verts (green tags) provenant de producteurs situés ailleurs au pays. > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s L’énergie en chiffres « Par ailleurs, la Carolina Power and Light (CP&L) a présenté la semaine dernière une proposition visant la mise en place d’un système similaire en Caroline du Nord, pour l’ensemble de ses 1,5 millions de consommateurs. CP&L estime pour sa part que la « surprime verte » sera de l’ordre de 4$US par tranche de 100 kWh. » L’administration Bush, par l’entremise de son département de protection de l’environnement (EPA), a envoyé au début du mois un rapport aux Nations Unies concluant que l’activité humaine est en grande partie responsable des changements climatiques, un constat depuis longtemps accepté par la communauté internationale mais jusqu’à maintenant rejeté par les États-Unis. Le rapport intitulé Climate Action Report 2002 conclut en effet que les changements observés depuis plusieurs décennies sont « probablement et principalement » dus à l’activité humaine, que le réchauffement planétaire est une réalité et qu’il s’est accentué dans les derniers 20 ans. Aux ÉtatsUnis, les impacts projetés des changements climatiques dans les prochaines décennies incluraient une augmentation des épisodes de température extrême, des vagues de chaleur ainsi qu’une diminution des précipitations de neige et des réserves d’eau dans l’ouest du pays. Ce volte-face du gouvernement américain n’a cependant pas duré très longtemps, puisque le Président Bush lui-même a rapidement rejeté le rapport de son agence en soulignant qu’il contenait toujours des incertitudes scientifiques. Avant son envoi aux Nations Unies, le rapport avait été révisé par la Maison blanche et plusieurs agences gouvernementales américaines. Le plan des États-Unis face aux changements climatiques restera donc intact pour le moment ; celui-ci contient principalement des mesures volontaires pour ralentir le taux de croissance des émissions de gaz à effet de serre (GES). Les Etats-Unis, qui se sont retirés des négociations entourant le Protocole de Kyoto, comptent pour 36% des émissions de GES des pays industrialisés. Sur le plan international, 74 pays ont maintenant ratifié le Protocole qui exige une réduction moyenne des GES à 5% sous les niveaux de 1990. > Pour en savoir plus http://www.cnn.com/2002/ALLPOLITICS/06/03/climate.change.ap/ http://www.epa.gov/globalwarming/publications/car/ > Énergies vertes Le Royaume-Uni veut une part importante des investissements mondiaux en énergies vertes Devant le constat que la planète investira près de 400MM£ (900MM$) dans l’énergie renouvelable d’ici 2010, le ministre de l’Énergie britannique a lancé un appel à tout industriel dans son pays pour qu’une part importante de ces investissements soit captée par des projets d’origine britannique. Le ministre, qui a rapporté cette estimation lors de la conférence All Energy Opportunities, en a profité pour annoncer qu’il lançait un appel d’offres de 15M£ (34M$) pour des projets dans le cadre de son programme de recherche et développement (R&D) sur les énergies vertes. Ce financement sera disponible aux groupes qui proposeront des projets de R&D sur les carburants verts, le solaire, l’éolien en mer, l’énergie des vagues, les piles à hydrogène et les énergies décentralisées. Selon le ministre, le développement de ces énergies aura trois impacts positifs importants : la sécurité et la diversité de l’alimentation en énergie, la contribution à la lutte contre les 4 11 juin 2002 - vol. 1 - n° 6 L’énergie en chiffres changements climatiques et autres enjeux environnementaux, et la création d’emplois et d’occasions d’affaires à l’étranger. Par ailleurs, le ministre annonçait lors de cette conférence la signature imminente d’une entente avec la Thaïlande pour promouvoir le développement de l’énergie verte dans ce pays. Le premier projet consistera en une évaluation de la production d’énergie provenant de forêts durables. > Pour en savoir plus http://www.nds.coi.gov.uk/coi/coipress.nsf/gti % des émissions polluantes totales par les motos en Europe : 15 % Nombre de Honda Civic nécessaire pour égaliser la pollution d’une moto Honda : 100 > Tr a n s p o r ts Fini les mesures laxistes pour les motos en Europe Avec un vote majoritaire le 30 mai dernier, le Parlement et le Conseil européens ont adopté une directive qui réduira les émissions de polluants atmosphériques des motocyclettes afin de les rendre aussi « propres » que les voitures, soit en leur appliquant les normes d’émissions en vigueur pour celles-ci depuis l’année 2000. La proposition, qui est sur la table depuis mars dernier, inclut des normes d’émissions obligatoires pour 2006, qui seront précédées par des normes volontaires à partir de 2003. La directive est considérée comme un pas dans la bonne direction pour la qualité de l’air en Europe. En effet, les motocyclettes font partie d’une catégorie de véhicules routiers – les deux et trois roues – qui n’a pas de normes aussi strictes que celles applicables aux voitures. Par contre, même si les motos et les véhicules à trois roues comptent pour seulement 2 à 3% du traffic routier en Europe, ils émettent 15% des émissions polluantes. Ceci rappelle une étude réalisée par Environnement Canada en 1999 qui démontrait que les motos qui roulent au Canada peuvent émettre 100 fois plus d’oxydes d’azote (NOx) que les voitures compactes. En effet, la moto Honda Shadow émettrait 100 fois plus de NOx sur une même distance parcourue sur la grande route que la Civic du même constructeur, et la moto Suzuki Intruder émettrait 117 fois plus de ce polluant que la voiture Esteem, également de Suzuki. > Pour en savoir plus http://www.flora.org/afo/lists/challenge-l/month032001/msg00008.html > Énergies renouvelables Le Maroc et les États-Unis signent une convention sur les « énergies propres » A l’occasion et en marge de la 3e con- « Partenariats énergétiques pour un férence ministérielle USA-Afrique sur l’é- développement durable : sécurité d’approvinergie, le ministre marocain de l’Industrie, sionnement et intégration régionale » a pris du Commerce, de l’Energie et des Mines et fin le 4 juin 2002 à Casablanca au Maroc. Elle a réuni plus le Secrétaire d’État de 40 pays du Département africains. Elle a américain de l’éété sanctionnée nergie ont signé par l’adoption de une Convention la Déclaration de sur le développeCasablanca qui ment des « énerrésume l’ensemgies propres » au ble des engageMaroc. Cette conments et propos vention viserait ministériels énonessentiellement le cés lors de cette développement Source : www.cder.org.ma/ conférence : une d’investissements plus grande prodans les énergies renouvelables, surtout les énergies éolienne motion de l’échange et de la diffusion d’inet solaire ainsi qu’un partenariat plus étroit formations, le développement de technoloentre les centres de recherche en énergie gies énergétiques sûres, abordables et prodes deux pays par le transfert de technolo- pres, l’utilisation de mécanismes de financements novateurs et l’amélioration de l’effigies et les échanges d’expériences. cacité énergétique pour répondre aux Cette conférence sur le thème besoins croissants en énergie et assurer de http://www.centrehelios.org > Efficacité énergétique Une pub « branchée » arrive deuxième dans un concours international Le monde de la publicité télévisée a reçu un véritable « choc » le mois dernier lorsque le groupe environnemental américain Alliance to Save Energy a gagné le prix de la 2e meilleure pub au monde, avec son message publicitaire à petit budget sur l’importance de l’efficacité énergétique à la maison. Le message raconte l’histoire d’une famille qui prend les grands moyens pour répondre au prix élevé de l’électricité en s’installant un système domestique de production par électricité… statique. Malheureusement, le système nouveau genre comporte plusieurs complications, incluant la menace constante de prendre des chocs électriques ici et là dans la maison. La famille découvre alors que des mesures beaucoup moins compliquées, telle que la conversion à des ampoules et à des appareils électroménagers efficaces certifiés ENERGY STAR, permet de réduire la facture d’électricité tout en faisant une action positive pour l’environnement. Source : www.ase.org Il est possible de visionner le message publicitaire télévisé, écouter la capsuleradio et consulter les scripts à http://www.ase.org/shocking/. Félicitations à l’Alliance to Save Energy! >Pour en savoir plus http://www.ase.org/media/newsrel/shock2.htm 5 11 juin 2002 - vol. 1 - n° 6 L’énergie en chiffres meilleures conditions de vie pour les populations, entre autres. Selon un rapport de la EWEA sur l’énergie éolienne en 2020 : Potentiel de puissance éolienne mondiale en proportion de la demande totale en électricité : 12 % ou 1 300 000 MW Les engagements pris par le Maroc lors de cette conférence USA-Afrique veulent faire suite et renforcer les réalisations et la volonté de ce pays en matière de développement durable et de changements climatiques. Le Maroc a signé la Convention Cadre sur les Changements Climatiques du Sommet de Rio en décembre 1995. Selon un inventaire national des sources d’émissions et des Nombre d’emplois créés : 1,8 millions puits de gaz à effet de serre en 1994, les émissions ne dépassent pas 1,8 tonnes de GES par habitant par an. Plusieurs projets de loi sont en cours pour rationaliser la consommation énergétique de certains secteurs industriels et fixer des valeurs limites d’émissions de gaz à effet de serre. Le Maroc possède un parc éolien de 50 MW dans la région de Tétoua et deux autres projets de 140 et 60 MW sont actuellement en cours. > Pour en savoir plus http://www.mem.gov.ma/casaconf/default.asp http://www.cder.org.ma/ > Tr a n s p o r ts Puissance éolienne mondiale en 2001 : 25 000 MW Croissance annuelle de l’éolien depuis cinq ans : 40 % Varia Maintenant plus de 525 abonné(e)s à Enjeux-ÉNERGIE! Commentaires Le plus long « road trip » jamais effectué par une voiture à l’hydrogène Les véhicules à hydrogène ne seront vraisemblablement pas sur le marché avant encore dix ans, pour plusieurs raisons que l’expérience du NECAR-5 permet d’apprécier. Malgré un coût de 1 MM$US, le véhicule de la Daimler-Chrysler est tombé en rade dès le premier jour suite à l’infiltration d’eau dans une composante électrique. L’équipe de soutien, qui suivait le NECAR-5 dans deux véhicules sports utilitaires et La pile produit de l’éune fourgonnette, a lectricité à partir d’hypar ailleurs dû remdrogène, extrait du placer deux courméthanol pour proroies, quatre filtres pulser le prototype. de carburant et le Le méthanol a été liSource : www.daimlerchrysler.com réservoir d’eau de vré à l’avance sur le trajet, pour permettre le ravitaillement tous refroidissement. les 500 km. Le NECAR-5 au mé-thanol ne dégage dans l’atmosphère qu’une fraction des émissions d’un véhicule à essence. NECAR-5 (« New Electric Car, Fifth Generation »), un véhicule alimenté à l’hydrogène produit par la DaimlerChrysler, a franchi mercredi dernier la ligne d’arrivée de son périple à travers les États-Unis. Parti de San Francisco 16 jours plus tôt, le véhicule a roulé sur plus de 5000 km à une vitesse moyenne de 60km/h, pour conclure son voyage à Washington, devant le Capitole. > Pour en savoir plus http://www.enn.com/news/wire-stories/2002/06/06052002/ap_47447.asp http://www.daimlerchrysler.com/index_e.htm Comment avez-vous trouvé ce numéro ? > Énergie éolienne Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution Mardi 25 juin 2002 http://www.centrehelios.org D’importants projets éoliens en branle à la Zilkha La Zilkha Renewable energy a annoncé récemment qu’elle compte construire en 2003 un parc éolien de 250 MW dans l’État de Washington. Le parc de 100 à 150 éoliennes aurait une superficie de quatre hectares. La compagnie a également trois autres projets éoliens en développement aux ÉtatsUnis, soit un projet de 100 MW en Pennsylvanie, un projet de 100 MW dans l’État de New-York et un troisième projet en Oklahoma, d’une puissance inconnue. La compagnie compte également rénover un parc éolien de 40 MW en Californie en remplacant les hélices existantes par de nouvelles hélices plus performantes. La Zilkha compte à son actif la construction en 2001 d’un parc de 80 MW dans l’Iowa. > Pour en savoir plus http://www.zilkha.com/ 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 7 Des hôtels cinq étoiles… en efficacité énergétique Le programme ENERGY STAR certifie les ampoules et appareils électroménagers qui répondent à des normes d’efficacité énergétique. Le programme donne également aux différents établissements la possibilité de connaître leur consommation d’énergie et de se comparer entre eux. Les hôtels qui obtiendront les meilleures scores recevront la certification ENERGY STAR et pourront ainsi montrer à leur clientèle que leurs établissements sont plus efficaces énergétiquement. Si l’industrie améliorait son efficacité énergétique de 30%, un taux que fait miroiter l’EPA, les économies se chiffreraient à près de 1,5MM$US et les émissions de CO2 seraient réduites de six millions de tonnes annuellement. Déjà deux hôtels, le Courtyard Indianapolis Capital et le Sheraton Boston, ont reçu la certification ENERGY STAR pour leur performance énergétique supérieure. 25 juin 2002 Sommaire > Efficacité énergétique L’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA) vient d’élargir son programme de cotation de l’efficacité énergétique, ENERGY STAR, au secteur de l’hôtellerie. Pour la première fois et pour s’ajouter aux autres sections du programme, les hôtels pourront, à l’aide de ce programme, comparer leurs performances énergétiques entre eux sur une échelle nationale. - La Présidente de l’EPA Christine Whitman a également annoncé il y a deux semaines que l’Agence est présentement en train de développer le programme ENERGY STAR pour les usines d’assemblage automobile. Il s’agira de la première initiative du genre dans le secteur industriel. Le programme ENERGY STAR est en vigueur depuis 1992 et plus de 800 écoles et édifices américains ont reçu la certification. Selon l’EPA, les Étatsuniens auraient économisé par l’entremise du programme plus de 5MM$US en coûts d’énergie l’an dernier, tout en réduisant les émissions polluantes équivalentes à 10 000 voitures. Le Canada, par l’entremise de l’Office de l’efficacité énergétique, promouvoit également ce programme ; plusieurs détaillants offrent des appareils électroménagers, des systèmes de chauffage et de climatisation, des appareils électroniques de consommation, de l’équipement de bureau et certains appareils d’éclairage ou de signalisation qui répondent aux normes écoénergétiques d’ENERGY STAR. > Pour en savoir plus http://www.epa.gov/epahome/newsroom.htm http://oee.nrcan.gc.ca/energystar/francais/index.html > Des hôtels cinq étoiles… en efficacité énergétique 1 > Le Lac Ontario, plus grand climatiseur commercial au monde 1 > EN PRIMEUR La CCE veut plus d'énergie renouvelable 2 > Énergie éolienne et efficacité énergétique : Hydro-Québec devra faire plus 3 > La Caroline du nord s'attaque à la pollution des centrales au charbon 3 > L’Ontario inclut de nouvelles mesures sur la qualité de l'air 4 > L'aménagement « intelligent » réduit le recours à l'automobile 4 > Le monde se prépare pour un système économique à l'hydrogène 4 > L'éthanol remplace peu à peu le MTBE en Californie 5 > Kyoto aurait un impact positif sur la compétitivité canadienne 5 > Le Canada mise sur le développement de petites turbines éoliennes 6 > De grandes corporations s'alimentent à l'énergie verte 6 > Climatisation Le Lac Ontario, plus grand climatiseur commercial au monde La Enwave District Energy a annoncé la semaine dernière qu’elle offrira aux édifices du centre-ville de Toronto un système de climatisation qui utilisera les eaux du Lac Ontario comme agent de refroidissement. Enwave compte offrir de la climatistion à ses clients d’ici 2004, et pourrait produire 52 000 tonnes de refroidissement à l’heure (147 MWth), assez pour climatiser une centaine de tours à bureaux ou 20 millions de pieds carrés de surface. Le projet pourra répondre à 40% de la demande en climatisation du centre-ville torontois. Il s’agira du plus grand projet du genre au monde. http://www.centrehelios.org Ce type de système de climatisation, qui soutire de l’eau pour refroidir les bâtiments, se veut une alternative écologique aux systèmes de climatisation conventionnels qui utilisent des quantités importantes d’énergie et de chlorofluorocarbones (CFC). En effet, ce système consommera 75% moins d’énergie, n’utilisera pas de CFC, réduira les émissions de CO2 de 40 000 tonnes par année – l’équivalent de 5 000 voitures, et réduira les émissions de NOx de 70 tonnes par année et de SO2 de 176 tonnes par année. L’énergie en chiffres Coût de la facture d’électricité annuelle des hôtels américains : 5 MM$ Économies d’énergie réalisées aux É.U. via le programme ENERGY STAR en 2001 : 5 MM$ (Suite en page 2) 1 25 juin 2002 - vol. 1 - n° 7 En primeur Le Secrétariat de la CCE veut plus d'énergie renouvelable « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org Le Secrétariat de la Commission de le sol. Aux États-Unis, le secteur de l’électricoopération environnementale (CCE) de cité est à l’origine de 25% des émissions l’ALÉNA vient de publier son rapport sur les atmosphériques de NOx, de 70% des émisrépercussions environnementales du mar- sions de SO2, de 25% des émissions de ché nord-américain de l’électricité et recom- mercure et de 35% des émissions de CO2. mande une série de mesures pour favoriser De plus, on prévoit que, de 2000 à 2009, la le développedemande en éDépenses réelles et prévues ment d’énergies lectricité augen efficacité énergétique 1990-99 (USA) renouvelables mentera de dans les trois 14% au Canapays membres. da, de 66% au Le rapport, intiMexique et de tulé Les possi21% aux Étatsbilités et les Unis. défis environnementaux liés au Devant ce conmarché nordstat, le Conseil américain de consultatif l’électricité en recommande évolution, a été que des incitadirigé par un tifs commerciConseil consulaux et financiers tatif des trois soient offerts er Source : Centre Hélios, repris dans le 1 document pays de pour promouvoir de référence du rapport de la CCE. l’ALÉNA et est la mise en accompagné d’une dizaine de documents valeur et l’utilisation de sources d’énergie de référence. renouvelable. Le rapport mentionne en outre que les programmes d’économie Le rapport indique notamment que la déré- d’énergie et d’efficacité énergétique doivent glementation des marchés de l’électricité s’accompagner de politiques de soutien et aurait causé une réduction des dépenses de mesures incitatives pour faciliter la gesen efficacité énergétique chez les produc- tion de l’offre de manière écologique. De teurs de 42% entre 1995 et 1999, soit de plus, le Conseil recommande la création 2,4MM$US à 1,4MM$US. La déréglemen- d’un fonds nord-américain visant à promoutation augmente les risques et l’incertitude voir l’adoption des technologies de réducassociés aux investissements en efficacité tion de la pollution les plus efficaces et des énergétique, ce qui a pour conséquence pratiques exemplaires dans les domaines évidente la réduction de ces dits investisse- de l’efficacité énergétique et de l’économie ments. Selon Janine Ferretti, directrice d’énergie, et ce, dans les trois pays sigénérale de la CCE, il importe de minimiser gnataires de l’ALÉNA. ces risques et incertitudes de manière à ce que les comportements et choix des entre- Après avoir pris connaissance du rapport, prises soient conséquents avec les objectifs les ministres de l’environnement des trois environnementaux. pays ont convenu de prendre des mesures qui ont principalement pour but de pourDe plus, parmi tous les secteurs industriels suivre les études sur la qualité de l’air, sur confondus, ce sont les centrales électriques les mécanismes de réduction de la polluqui ont affiché les plus importants rejets de tion, y compris les systèmes d’échange de substances toxiques en 1999 en Amérique droits d’émissions, et sur les différents du Nord, soit plus de 450 000 tonnes de aspects des énergies renouvelables. polluants rejetés dans l’air, dans l’eau et sur > Pour en savoir plus http://www.cec.org/news/details/index.cfm?varlan=english&ID=2483 http://www.cec.org/pubs_docs/documents/index.cfm?ID=842 (Suite de la page 1) Le projet a été appuyé par l’Association pulmonaire de l’Ontario et la Fédération canadienne des municipalités qui associent cette initiative à une amélioration de la qualité de l’air et à des bénéfices pour la santé de la population de Toronto, qui souffre chaque été des épisodes de smog créés par les émissions des centrales thermiques requises pour répondre à la demande en climatisation de la ville. > Pour en savoir plus http://www.enwave.com/enwave/news.asp?ReleaseID=17 http://www.enwave.com/enwave/technology.asp 2 25 juin 2002 - vol. 1 - n° 7 L’énergie en chiffres > Énergie éolienne et efficacité énergétique Hydro-Québec devra faire plus Le gouvernement du Québec a adopté la semaine dernière le Plan stratégique 20022006 d’Hydro-Québec, avec toutefois d’importantes modifications qui exigeront notamment que la société d’État achète 100 MW d’énergie éolienne par année sur dix ans et double sa cible d’efficacité énergétique. Comme le rapportait Enjeux-ÉNERGIE le 15 mai dernier (voir vol. 1, no4), la ministre déléguée à l’Énergie, Madame Rita DionneMarsolais, avait fait part de sa volonté d’imposer à Hydro-Québec une quote-part éolienne de 100 MW/an sur dix ans. Il s’agissait de deux fois la quantité proposée par HydroQuébec dans son Plan stratégique 20022006 initial, déposé pour approbation en novembre 2001. L’engagement d’achat de 1000 MW sur les prochains dix ans, maintenant retenu formellement par le gouvernement, est l’aboutissement de plusieurs années d’efforts au Ministère servant notamment à étudier les vents, à vérifier les capacités de transport d’électricité et à choisir le meilleur instrument économique ou politique pour favoriser le développement du potentiel éolien québécois. Selon Madame DionneMarsolais, cette nouvelle quote-part majorée a pour but d’obtenir une masse critique qui devra susciter l’intérêt pour des investissements dans cette filière. La responsabilité de l’achat de cette énergie serait toutefois confiée à HQ-Production (« HQ-P ») et non à HQ-Distribution (« HQD »), l’entité réglementée pour laquelle la loi prévoit pourtant la possibilité d’une telle quote-part. Or, si la Régie de l’énergie peut veiller au respect de l’engagement s’il était confié à HQ-D, elle n’a aucun pouvoir sur HQ-P. Ainsi, à défaut d’un mécanisme supplémentaire, le respect de la quote-part dépendra de la vigilance et de la volonté des pouvoirs politiques au cours des dix prochaines années. Par ailleurs, le Plan stratégique inclut une disposition qui demande à Hydro-Québec de presque doubler sa cible d’efficacité énergétique proposée , soit de 0,4 TWh à 0,7 TWh par année. Cette nouvelle cible, qui représente 0,5% de la demande québécoise en 2001, est tout de même inférieure aux engagements passés de l’entreprise. C’est donc à l’automne qu’Hydro-Québec devra soumettre pour approbation à la Régie de l’Énergie cette nouvelle cible, que la Régie pourra modifier de nouveau. Soulignons que depuis un an, Hydro-Québec a avancé devant la Régie de l’Énergie qu’il serait irréaliste de compter sur plus que 0,4 TWh par année ; elle s’est maintenant révisée en affirmant que 0,7 était aussi possible. > Pour en savoir plus http://www.ledevoir.com/2002/06/21/4090.html > Qualité de l’air La Caroline du nord s'attaque à la pollution des centrales au charbon Le Gouverneur de la Caroline du nord Mike Easley a annoncé la semaine dernière qu’il mettra en vigueur un projet de loi, connu comme le « Clean Smokestacks Bill », qui réduira de façon significative les émissions polluantes des centrales au charbon. Le projet, qui deviendra loi sous peu, inclut un incitatif financier, soit un gel des tarifs offerts aux consommateurs par le producteur d’électricité, en échange de réduction d’émissions de polluants atmosphériques, notamment des oxydes d’azote et du dioxyde de soufre. Puisqu’on prévoyait que les prix de l’électricité allaient baisser prochainement, le gel garanti pour cinq ans permettra aux producteurs de financer la conversion à des équipements anti-pollution. Plus particulièrement, la loi exigerait une réduction de 78% des émissions de NOx d’ici 2009 et de 74% des émission de SO2 d’ici 2013 (par rapport aux niveaux de 1998). Ces polluants sont des précurseurs importants de l’ozone troposphérique, des particules et des pluies acides, qui eux sont directement reliés à la mortalité prématurée chez les humains, l’asthme, la contamination des cours d’eau et des sols et les problèmes de santé chez les animaux. Par ailleurs, on prévoit que la technologie qui devra être utilisée pour atteindre l’objectif de réduction du SO2 aura également comme impact de réduire de moitié les émissions de mercure, un métal lourd qui figure sur les listes de substances toxiques américaine et canadienne. Les deux entreprises touchées par cette mesure sont la Duke Energy et la Progress Energy qui comptent 14 centrales au charbon dans cet état, générant une puissance totale de plus de 12 000 MW. Demande en climatisation du centre-ville torontois visée par le projet Enwave : 40 % ou 100 édifices (éq. 26 000 maisons) Économies d’énergie avec le système Enwave : 75 % Réductions d’émissions potentielles par le projet Enwave : CO2 : 40 000 tonnes/an SO2 : 176 tonnes/an NOx : 70 tonnes/an En leurs mots « Utiliser l’énergie verte pour réduire notre impact sur l’environnement est au premier plan de la vision de Kinko. Acheter de l’énergie verte a un véritable impact dans un domaine qui est important pour nos clients et notre équipe. Gary Kusin, PDG de Kinko » L’énergie en chiffres Réductions obligatoires des émissions des centrales au charbon en Caroline du Nord… SO2: 74 % NOx : 78 % Puissance électrique visée : 12 500 MW > Pour en savoir plus http://www.ncgov.com/xml/GOV_061802.asp http://biz.yahoo.com/rc/020619/utilities_emissions_1.html http://www.centrehelios.org 3 25 juin 2002 - vol. 1 - n° 7 L’énergie en chiffres Selon le nouveau budget ontarien... Montant de l’exemption de la taxe pour le biodiésel : 14,3 cents/litre Investissement dans les transports en commun : 193 M$ « En leurs mots Les opposants du Protocole de Kyoto parlent beaucoup de compétitivité mais ils utilisent cette expression dans son sens étroit. Kyoto est un bonne nouvelle pour l’économie du Canada parce qu’il stimulera l’efficacité, l’innovation et les occasions d’affaires. Marlo Reynolds, Pembina Institute » L’énergie en chiffres Plan stratégique d'Hydro-Québec 2002-2006 : Cible d'efficacité énergétique : 0,7 TWh ou 0,5% de la demande Achats d'énergie éolienne requis: 100 MW/an x 10 ans Puissance mondiale d'énergie éolienne ajoutée en 2001: 6 000 MW Puissance mondiale actuelle d'énergie éolienne : > 24 000 MW http://www.centrehelios.org > Qualité de l’air L’Ontario inclut de nouvelles mesures sur la qualité de l'air Le Ministère des Finances de l’Ontario a annoncé la semaine dernière son nouveau budget qui compte une série de mesures pour protéger la qualité de l’air et de l’eau. s’applique déjà aux véhicules fonctionnant avec carburants de substitution. Il propose aussi d’accorder une exemption de la taxe de 14,3 cents le litre accordée au biodiesel. En ce qui a trait à la qualité de l’air, une partie du plan de la province consiste à réduire le smog et les émissions polluantes sur les routes de l’Ontario. Le programme Air pur Ontario prendra de l’expansion en juillet 2002 et s’étendra à toute la zone de smog du Sud de l’Ontario. De plus, le gouvernement met de l’avant un Plan d’investissement dans les transports en commun de 193M$, qui prévoit l’expansion et l’amélioration du réseau, ainsi que le renouvellement des parcs d’autobus municipaux. Le gouvernement crée aussi des incitatifs pour le recours à des technologies novatrices et à des formes de carburants renouvelables. La province propose que les camionnettes et les utilitaires sport hybrides (essence/électricité) bénéficient également de la remise de la taxe de vente au détail qui La province a également établi de nouvelles limites sur les polluants de l’air et un programme d’échange de droits d’émission pour le secteur de l’électricité, qui réduira les rejets de polluants. En outre, le gouvernement exige que la centrale électrique Lakeview cesse d’utiliser du charbon d’ici le 30 avril 2005. > Pour en savoir plus http://www.ontfinance2.com/bud02e/htm/environment.htm > Développement urbain L'aménagement « intelligent » réduit le recours à l'automobile Des chercheurs du Natural Resources Defense Council (NRDC) ont publié dans la revue britannique « Transportation Planning and Technology » les résultats d’une étude portant sur plus de 3 000 quartiers dans les zones métropolitaines de San Francisco, Los Angeles et Chicago. L’étude démontre, pour la première fois, qu’un meilleur aménagement urbain – tel que mesuré par un indicateur d’efficacité géographique (« location efficiency ») - permet de réduire l’utilisation de l’automobile. L’étude souligne en fait que les villes les plus efficaces ressemblent aux villes de nos grand-parents, conçues avant que l’automobile ne domine le zonage et l’aménagement des systèmes de transport. L’impact réel du mode de développement urbain sur l’utilisation de l’automobile a été longtemps remis en cause par les urbanistes eux-même, faute de preuves. Mais les preuves deviennent de jour en jour plus probantes. Ainsi, dans un lotissement urbain bien conçu - c’est à dire un quartier densé- ment peuplé, accessible au transport en commun et bien aménagé pour les cyclistes et les piétons - on utilise moins sa voiture ou on s’en passe tout simplement. L’air qu’on respire est moins pollué et les espaces verts sont plus nombreux. De plus, dans une ville comme Chicago par exemple, si on économise en frais de transport, les banques nous considèrent sous un jour meilleur. En effet, un programme novateur d’ « hypothèque préférentielle basée sur l’efficacité géographique », le location efficient mortgage, a été mis en place dans cette ville. Les banques qui participent à ce programme intègrent dans le calcul du prêt hypothécaire d’un acheteur les économies en frais de transport estimées par un emplacement géographique efficace. Ainsi, un acheteur potentiel obtiendra un prêt plus élevé ainsi que de meilleures conditions si l’emplacement de sa nouvelle résidence lui permettra de réduire ses déplacements en automobile. > Pour en savoir plus http://www.nrdc.org/media/default.asp#0610smartgrowth http://locationefficiency.com/ > Piles à hydrogène Le monde se prépare pour un système économique à l'hydrogène C’est à Montréal que s’est tenue des 10 au 13 juin derniers la 14e Conférence mondiale de l’hydrogène énergétique, où se sont présentés plus de 1000 acteurs du monde de l’hydrogène. La conférence, organisée par la Canadian Hydrogen Association, la National Hydrogen Association des ÉtatsUnis et la International Association for 4 25 juin 2002 - vol. 1 - n° 7 L’énergie en chiffres Hydrogren Energy, a dévoilé plusieurs nou- iées telles que le gaz naturel, le méthanol ou velles recherches mondiales sur l’hy- par électrolyse de l’eau et éliminer les émisdrogène, qui ont porté autant sur les sions polluantes au niveau de la pile. avancées et les défis technologiques que Cependant, la production d’hydrogène - en sur les enjeux politiques et réglementaires amont de la pile - n’est pas nécessairement associés à la transition de nos sources d’é- un procédé sans pollution puisque cela nergie conventionnelles vers les piles à dépend de la source. Par exemple, extraire hydrogène. Plusieurs applications de la pile l’hydrogène par électrolyse de l’eau à l’aide à hydrogène encore à l’étape expérimentale d’électricité de centrales thermiques générera des émissions ont aussi été de CO2. De même, exposées lors de la conférence, telles extraire l’hydrogène que la BMW à directement de moteur propulsé l’essence libère, par hydrogène lisinon des polluants, quide, la Ford une quantité non Focus FCV et les négligeable de gaz systèmes énergéà effet de serre. tiques stationnaires Selon un récent source : www.bmwworld.com de Stuart Energy. rapport de la Pembina Institute, sur une base de « cycle Par ailleurs un rapport de Piles à com- de vie », les systèmes de piles à hydrogène bustible Canada et de la Pricewaterhou- qui extraient l’hydrogène de l’électrolyse de seCoopers, rendu public quelques jours l’eau à l’aide d’énergie renouvelable démonavant la conférence, indiquait que le Canada trent le meilleur potentiel pour minimiser les devrait se doter d’une stratégie nationale impacts environnementaux et sociaux. pour rester compétitif dans le monde de l’hydrogène. Le rapport avance que ce Les piles à hydrogène pourraient représensecteur technologique pourrait générer une ter une révolution dans le monde de l’écroissance économique de 46MM$ par nergie puisqu’elles offrent un rendement et année d’ici 2011 et créer plus de 140 000 une efficacité largement supérieures aux emplois. moteurs à combustion, ainsi que la promesse d’une décentralisation de la proL’hydrogène peut provenir de sources var- duction d’électricité. > Pour en savoir plus http://www.hydrogen2002.com/indexf.html http://www.fuelcellscanada.ca/french/press3.html http://www.pembina.org/ > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Kyoto aurait un impact positif sur la compétitivité canadienne C’est lors des deux dernières semaines que des consultations du gouvernement fédéral se sont tenues sur les différentes options qui s’offrent au Canada pour ratifier le Protocole de Kyoto. Le Canada, qui maintient toujours son objectif formel de ratifier le Protocole d’ici la fin de l’année, fait face à des enjeux importants lorsque sont considérées des réductions de gaz à effet de serre (GES) telles que celles exigées par le Protocole. Les coûts économiques de ratifier Kyoto, et notamment les impacts sur la compétitivité de nos entreprises, sont au centre des préoccupations. Dans un rapport publié à l’aube des consultations, le Pembina Institute, basé en Alberta, conclut que les préoccupations pour la compétitivité ont été sur-estimées. En effet, le rapport souligne plutôt cinq points principaux qui donnent raison de croire que Kyoto favoriserait la compétitivité des entreprises canadiennes. http://www.centrehelios.org Premièrement, une stratégie de réduction de GES inciterait les entreprises à devenir plus efficaces et donc plus compétitives sur le marché international. Ensuite, en ce qui a trait à l’équité, les gouvernements peuvent développer des politiques flexibles qui éviteraient de favoriser certaines entreprises aux dépens des autres, par exemple par l’utilisation de systèmes de permis échangeables, de quotas d’énergie renouvelable et de normes d’efficacité des carburants. Troisièmement, les entreprises qui augmentent leur efficacité et réduisent leurs émissions de GES deviennent plus compétitives, comme le démontre le cas de la British Petroleum qui a atteint son objectif ambitieux de réduction de GES, et ce 10 ans en avance. Quatrièmement, des occasions d’affaires importantes sont créées par le processus de Kyoto. Les entreprises innovatrices telles que la Vision Quest (éolien), Ballard (piles à Production de l’additif MTBE requise pour l’essence vendue par Shell en Californie… En 2001 : ~ 5 500 000 barils En 2003 : 0 baril > Tr a n s p o r ts L'éthanol remplace peu à peu le MTBE en Californie Dans un effort pour éliminer l’utilisation de l’oxyde de tert-butyle et de méthyle (« MTBE ») dans l’essence, les plus grosses pétrolières qui alimentent la Californie font de plus en plus une transition vers l’éthanol, qui peut servir de substitut au MTBE. C’est la Shell Oil Products qui a annoncé récemment qu’elle ferait une transition complète vers l’éthanol d’ici la fin de l’année. La British Petroleum (BP), le plus important fournisseur d’essence de l’état, a déjà annoncé le mois dernier sa transition vers l’éthanol. La Phillips Petroleum quant à elle mélange déjà plus de 80% de ses essences avec de l’éthanol. Ensemble, Shell, BP et Phillips détiennent 55% du marché de l’essence dans cet état. Le MTBE, une substance cancérigène pour les animaux et une source de pollution des nappes phréatiques, est un additif qui augmente l’oxygénation du mélange et permet une combustion plus propre. L’élimination complète de son utilisation est exigée pour le 31 décembre 2003. La date avait été préalablement fixée pour la fin de 2002, mais a été repoussée d’un an par le Gouverneur qui prévoyait que l’offre pour l’éthanol serait trop basse. Shell est cependant confiant que la suffisance de l’offre sera adéquate et entend respecter son échéancier initial de remplacement du MTBE par l’éthanol, tout comme la BP. Ils devanceront ainsi d’un an la date buttoir officielle d’élimination de l’additif. > Pour en savoir plus http://www.enn.com/news/wire-stories/2002/06/06132002/reu_47538.asp http://www.ethanolrfa.org/pr020612.html 5 25 juin 2002 - vol. 1 - n° 7 « En leurs mots Ces petites turbines répondent aux besoins d’un important créneau du marché au Canada, en offrant une source d’électricité fiable, économique et complémentaire aux coûteuses génératrices diesel dans nos collectivités éloignées. En domestiquant le vent, nous produirons une énergie propre et renouvelable qui peut contribuer à réduire jusqu’à 50% les émissions de gaz à effet de serre associées aux génératrices diesel. » Joe McGuire, Député fédéral de la circonscription d’Egmont (Île-du-Prince-Édouard) L’énergie en chiffres Achat d’énergie éolienne par IBM au Minnesota et au Texas : 5,4 millions de kWh/an Achat supplémentaire d’énergie verte par Kinko : 4,2 millions de kWh/an hydrogène) et Iogen (bioéthanol) sont des chefs de file de l’industrie mais ne réalisent pas leur plein potentiel tant que le Canada hésite à ratifier Kyoto. Enfin, les marchés financiers récompensent les chefs de file de l’environnement, ce qui augmente leur com- pétitivité. Le dernier numéro d’EnjeuxÉNERGIE rapportait en effet que les leaders environnementaux dans le secteur de la production électrique offraient des rendements supérieurs à leurs actionnaires. > Pour en savoir plus http://www.pembina.org/ > Énergie éolienne Le Canada mise sur le développement de petites éoliennes Le Canada a lancé la semaine dernière la phase d’essai et de mise au point de 2 petites turbines éoliennes au terrain d’essais éoliens de l’Atlantique, une installation nationale située à North Cape, à l’extrémité nord de l’Île-du-Prince-Édouard. La société Vergnet Canada, établie en Ontario, procède actuellement à la construction de deux turbines expérimentales canadiennes (10 et 60 kW). Basés sur une technologie de la société française Vergnet S.A., ces modèles seront spécialement adaptés grâce à des composantes canadiennes pour pouvoir résister au rigoureux climat canadien, avec ses forts vents et ses températures allant de -40 à +40°C. Les petites turbines canadiennes seront de 15 à 20% moins dispendieuses que les produits étrangers équivalents et elles pourraient remplir sur le marché mondial un créneau dans le domaine des sources d’énergie pour les endroits isolés ou les milieux agricoles. Ces petites turbines veulent répondre aux besoins d’un important créneau du marché au Canada, en offrant une source d’électricité fiable, économique et complémentaire aux coûteuses génératrices diesel dans nos collectivités éloignées. Ceci pourrait se traduire par une réduction de 50% des émissions de gaz à effet de serre associées aux génératrices diesel. Le gouvernement du Canada contribue pour plus d’un million de dollars à ce projet. On retrouve également à North Cape un parc d’éoliennes commerciales dont le gouvernement aide à en assurer la rentabilité grâce à son engagement d’acheter pour 4,5M$ d’énergie éolienne sur dix ans. De plus, Ressources naturelles Canada a annoncé récemment les détails de l’engagement de 260 millions de dollars du gouvernement, prévu dans le budget de 2001, visant à exploiter l’énergie éolienne pour produire de l’électricité. Le programme Encouragement à la production d’énergie éolienne vise à appuyer la production et le déploiement de l’énergie éolienne au Canada. > Pour en savoir plus http://www.nrcan.gc.ca/css/imb/hqlib/200276f.htm > Énergies vertes De grandes corporations s'alimentent à l'énergie verte Commentaires Comment avez-vous trouvé ce numéro ? Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution Mardi, 9 juillet 2002 http://www.centrehelios.org Quatre grandes entreprises membres du Green Power Market Development Group ont annoncé récemment l’implantation de leurs projets d’énergie verte, dans le cadre de leurs engagements face à ce groupe qui s’est fixé comme objectif de créer des marchés corporatifs pour l’énergie verte. Ainsi depuis janvier 2001, quatre importantes initiatives ont eu lieu. General Motors, qui utilise déjà comme source d’énergie le méthane issu de sites d’enfouissement de déchets, s’est engagé à en acheter suffisamment pour produire 8 millions de kWh supplémentaires dans ses installations du Michigan. IBM a choisi d’acheter annuellement 5,4 millions de kWh d’énergie éolienne au Minnesota et au Texas. Johnson & Johnson a installé des systèmes photovoltaïques sur le toit de trois de ses usines, permettant une production de 350 kW. Enfin, la Kinko s’est engagée à augmenter ses achats d’énergie verte de 4,2 millions kWh par année, provenant de l’énergie éolienne, de sites d’enfouissement, de systèmes géothermiques et de petites centrales hydroélectriques. La compagnie entend également acheter des certificats verts ou «green tags». Les membres du groupe incluent les quatre entreprises mentionnées ci-haut ainsi que Alcoa, Cargill Dow LLC, Delphi, DuPont, Interface, et Pitney Bowes ; ensemble ces compagnies comptent maintenant plus de 50 installations d’énergie verte dans 12 États américains. Le groupe est chapeauté par le World Resources Institute et vise l’achat de 1 000 MW d’énergie verte à prix compétitif pour ses membres d’ici 2010. > Pour en savoir plus http://www.wri.org/wri/press/gp_purchase.html 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 8 - 9 juillet 2002 Sommaire > Qualité de l’air Un comité du Sénat étatsunien adopte un projet de loi sur les centrales électriques C’est par un vote serré de 10 à 9 qu’un comité clé du Sénat des États-Unis a adopté un ambitieux projet de loi, le Clean Power Act, visant des réductions importantes de polluants atmosphériques et de CO2 provenant de centrales électriques, largement alimentées au charbon dans ce pays. droit » d’émettre de 10 à 100 fois plus de NOx et de SO2 que les centrales modernes. Ainsi, selon le projet de loi, toute centrale devra se conformer aux nouvelles normes d’ici la date la plus repoussée entre l’année 2013 et celle de son 40ème anniversaire de mise en service. La mesure, mise de l’avant par le Sénateur indépendant James M. Jeffords, exigerait que les centrales réduisent leurs émissions de SO2 et de NOx de 75%, celles de mercure de 90% et celles de CO2 de 24%. Les centrales électriques sont les plus importants émetteurs de ces gaz au pays et rejettent par année 6 millions de tonnes de NOx, 13 millions de tonnes de SO2, 2 milliards de tonnes de CO2 et 52 tonnes de mercure. Un système interne de permis d’émissions échangeables est inclus dans les outils qui serviront à atteindre les objectifs de réduction au moindre coût. Ainsi les installations incapables de réduire suffisamment leurs émissions pourront acheter des crédits de celles qui auront dépassé leurs objectifs. Ce système s’appliquerait au SO2, aux NOx et au CO2, mais pas au mercure. > Un comité du Sénat étatsunien adopte un projet de loi sur les centrales électriques 1 > Énergies vertes et carburants propres au menu pour le Japon 1 > EN PRIMEUR Une loi sur les GES passe en Califormie 2 > New York veut réduire ses émissions de GES de 10% sous les niveaux de 1990 3 > La Chine lance un système pilote de permis d’émissions échangeables 3 > La Californie veut plus d’énergies décentralisées 4 > Les actionnaires écologiques plus nombreux au sein des grandes entreprises 4 Le projet de loi sera maintenant soumis au vote du Sénat dans son ensemble (100 membres). Rappellons que le Sénateur Jeffords, Républicain durant plus de 20 ans, est devenu Indépendant l’an dernier pour s’opposer à ce qu’il qualifie de prise de contrôle du Parti par des extrémistes. Ce faisant, il a donné le contrôle du Sénat aux Démocrates – soit 50 contre 49, généralement plus favorables aux mesures environnementales. >23 000 compteurs «en temps réel» réduiront la demande de pointe en électricité 5 > Pour en savoir plus http://www.senate.gov/~epw/maj_pr_062702b.htm http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A58538-2002Jun27.html > États-Unis : augmentation de 8% des investissements en efficacité énergétique 6 > L’« île du silicone » veut verdir son parc énergétique 6 Les dispositions de cette mesure diffèrent de celles de l’initiative Clear Skies de l’Administration Bush qui ne propose aucune réduction de CO2 et des réductions plus faibles pour les polluants. De plus, le projet de loi du Sénateur s’appliquerait aux vieilles centrales électriques jusqu’à présent exemptées de toute réglementation ou initiative aux É.-U. Celles-ci ont actuellement « le > Baisse « involontaire » des émissions aux États-Unis 5 > Nouveau programme incitatif d’efficacité énergétique pour les entreprises québécoises 5 > Énergies vertes Énergies vertes et carburants propres au menu pour le Japon Le Japon se prépare à un avenir énergétique nettement différent du passé, misant davantage sur les énergies vertes, l’efficacité énergétique et les biocarburants. Le pays se propose notamment d’accroître la proportion des énergies « nouvelles » de 0,5% à 3,0% d’ici 2010 en adoptant de nouvelles politiques qui incluent des subventions de démarrage et des obligations d’achat pour les services publics d’électricité. Les politiques du pays concernant les énergies nouvelles témoignent de son engagement vigoureux envers le Protocole de Kyoto, qu’il a signé le 31 mai dernier. Ces nouvelles politiques suscitent par ailleurs des demandes d’un plus large éventail d’équipements relatifs à la production de base et à l’exportation de nouveaux combustibles (surtout l’hydrogène), la reformulation/l’électrolyse, l’entreposage et l’avitaillement en carburant, les composantes de piles à combustible et l’appareillage de conversion du diesel au gaz naturel. Les fabricants automobiles du Japon sont considérés comme les moteurs du développement et de la commercialisation de nouvelles technologies énergétiques L’énergie en chiffres Réductions d’émissions de centrales électriques selon le Clean Power Act : SO2 : 75 % NOx : 75 % CO2 : 24 % Mercure : 90 % (Suite en page 2) http://www.centrehelios.org 1 9 juillet 2002 - vol. 1 - n° 8 En primeur « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. Une loi sans précédent sur les GES passe l’Assemblée californienne La Californie est bien reconnue pour ses mesures progressistes en matière de protection de l’environnement, lesquelles ont tendance, vu l’ampleur du marché de l’État de 35 millions, à se répercuter sur le reste du continent nord-américain. Elle s’est encore une fois démarquée de ses compatriotes étatsuniens la semaine dernière lorsque l’Assemblée législative a voté en faveur d’un projet de loi visant explicitement la réduction des gaz à effet de serre (GES) provenant des véhicules routiers. Le projet, rapporté dans Enjeux-ÉNERGIE (vol.1 no4), est maintenant entre les mains du Gouverneur Davis qui s’est dit favorable en principe à ce projet de loi mais qui se donne encore une semaine pour y penser. Le Gouverneur, en pleine campagne électorale, fait face à une opposition farouche de l’industrie automobile. pour faire les changements technologiques et modifications nécessaires pour être conformes à la nouvelle réglementation. Ces « standards d’économie d’essence » pour véhicules auraient vraisemblablement comme conséquence de rendre plus chère la fabrication de certains véhicules comme les VSU qui consomment beaucoup d’essence, au grand désarroi des fabricants qui considèrent la mesure proposée comme une taxe sur les véhicules à plus forte consommation. Les VSU, mini-fourgonnettes et camions légers comptent pour environ 47% des ventes de véhicules pour passagers en Californie, une proportion qui a triplé dans les 30 dernières années. La Californie pourrait donc connaître, avec cette mesure, une transition sans précédent vers des voitures plus économiques et plus écologiques. À l’aube des élections californiennes, cette mesure devient d’ailleurs un des enjeux politiques les plus débattus de l’État, sinon du pays, attirant par ailleurs des appuis inattendus de personnalités telles que John McCain, Sénateur républicain et prétendant à la Présidence. Un telle loi, si elle est adoptée, serait la première de son genre aux États-Unis. Elle consisterait en une réglementation qui exigerait que l’Agence de réglementation de la qualité de l’air (CARB) adopte les règles requises pour atteindre les réductions « maximales atteignables » en émisLe secteur des transsions de GES. Ces ports compte pour près réductions, notamment des deux tiers des éde CO2 et de N2O, s’apmissions de GES totapliqueraient autant aux les de l’État, malgré le automobiles qu’aux caLe RAV4 EV - source : www.toyota.com fait qu’il compte le plus mions légers, la catéimportant parc de voigorie qui inclut les véhicules sport utilitaires (VSU). La régle- tures électriques, hybrides (essence/piles) mentation pourrait être finalisée d’ici la fin et voitures à faibles émissions aux Étatsde 2005, et serait en vigueur dès le premier Unis. La Californie est d’ailleurs le seul État janvier 2006. Cependant, un amendement où les consommateurs ont accès à un VSU au projet de loi allouerait plus de temps aux électrique, le RAV4 EV de Toyota. fabricants de voitures, soit jusqu’en 2009, > Pour en savoir plus http://www.boston.com/dailynews/183/economy/Landmark_emissions_measure_putP.shtml http://www.environmentaldefense.org/pressrelease.cfm?ContentID=2166 (Suite de la page 1) © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source et le site web www.centrehelios.org. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org dans le pays. Ces entreprises font de gros investissements dans des projets de carburant de remplacement, de gaz naturel ou de véhicules hybrides depuis de nombreuses années et, de ce fait, prévoient commercialiser prochainement des voitures à piles à hydrogène. Le gouvernement japonais accélère le passage aux nouvelles technologies énergétiques renouvelables par le financement direct et le soutien d’organisations privées et publiques qui en font la promotion, telles que l’Organization for the Promotion of Low Emission Vehicles, la Japan Electric Vehicle Association et le Fuel Cell Commercialization Committee of Japan. Le Japon a des projets ambitieux de nouvelles installations pour les piles à hydrogène qui pourront générer 2 200 MW d’ici 2010. Il se propose aussi d’avoir 2 9 juillet 2002 - vol. 1 - n° 8 En leurs mots 50 000 voitures à piles à hydrogène et jusqu’à 10 millions de véhicules peu polluants en circulation la même année. De plus, le marché japonais des piles à hydrogène se chiffrerait à des milliards de dollars, l’accent étant mis sur les produits portables pour remplacer des batteries au lithium. La première génération de piles à hydrogène pour les ordinateurs portatifs arrivera sur le marché l’an prochain. > Pour en savoir plus http://198.103.104.42/canadexport/docs/active/view-e.asp?did=2145 > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s New York veut réduire ses émissions de GES de 10% sous les niveaux de 1990 Le Bureau de la planification énergétique de New York a lancé récemment le plan énergétique pour l’État qui vise à guider les décisions gouvernementales et les actions des entreprises en matière d’énergie pour les prochains quatre ans. Le plan recommande entre autre que les gaz à effet de serre (GES) soient réduits de 5% sous les niveaux de 1990 d’ici 2010 et de 10% sous les niveaux de 1990 d’ici 2020. Le plan contient cinq objectifs généraux qui font appel à la fiabilité de l’approvisionnement, à la croissance et la compétitivité des secteurs de la production d’énergie et des transports, à la diversité des sources, à la protection de l’environnement et à l’équité et la protection des consommateurs. En plus de l’objectif de réduction de GES, le plan inclut une série de recommandations et de stratégies à long terme, et notamment : augmenter la capacité d’approvisionnement en gaz naturel ; réduire l’intensité énergétique de l’économie (PJ/PNB) de 25% sous les niveaux de 1990 d’ici 2010 ; et à plus long terme, augmenter l’utilisation des énergies renouvelables de 50% d’ici 2020. L’objectif de réduction de GES de l’État de New York s’apparente à l’objectif de Kyoto qui avait été proposé pour l’ensemble des Etats-Unis, soit de 7% sous les niveaux de 1990. Cet État s’ajoute à la Californie qui se lancera vraisemblablement dans des réductions importantes de GES, notamment par un projet de loi sur les véhicules (voir notre article EN PRIMEUR). Les Etats-Unis se sont retirés du Protocole mais voient ainsi ses deux États les plus puissants emprunter un chemin parallèle à Kyoto. Le plan énergétique de 1998 avait recommandé une série d’initiatives dont le programme Energy $mart, qui a permis dans les trois dernières années la construction de deux turbines éoliennes et a facilité, grâce à un incitatif financier, le remplacement de 20 000 climatiseurs d’air inefficaces. > Pour en savoir plus http://www.nyserda.org/press/2002/june19_02.html ... sur la mesure concernant les GES en Californie : « [Cette] mesure [de réduction de GES des véhicules] aidera à protéger l'environnement de la Ca-lifornie et, en fait, du monde entier. - Herb Wesson, Président de l'Assemblée législative de la Californie « » C'est rien de moins qu'une guerre aux automobilistes. Comment les gens pourront-ils trouver un emploi s'ils n'ont pas de voitures ? » - Tony Strickland, Membre de l'Assemblée législative de Californie « Cette mesure illustre qu'il est possible de s'attaquer aux changements climatiques. C'est le début d'une nouvelle ère de conception de véhicules qui ne détruiront pas la planète. » - David Hawkins, Natural Resources Defence Council > Qualité de l’air La Chine lance un système pilote de permis d’émissions échangeables Le ministère de l’environnement chinois lancera en 2003 un système pilote de permis d’émissions échangeables (PEE) qui visera à réduire les émissions de SO2 des entreprises polluantes de sept régions fortement industrialisées du pays. Le ministère allouera des quotas d’émissions aux entreprises participantes qui devront soit réduire leur émissions pour atteindre la limite fixée, soit acheter des crédits d’autres entreprises pour compenser leur « manque à gagner ». Le système est considéré comme un outil de gestion des émissions intéressant en ce sens qu’il permettra la réduction des émissions sans pour autant nuire à la croissance économique. Si le sys- tème fonctionne avec succès, la Chine lancera un système PEE national ayant comme objectif de réduire les émissions de SO2 de 10% sous les niveaux de 2000. Le SO2 contribue significativement à la création des pluies acides, problème environnemental important en Chine. Ce gaz, émis principalement par les centrales au charbon dans ce pays, cause aussi des dommages aux édifices et contribue à la création de sulphates et de particules néfastes à la santé. Le système pilote a été conçu en partenariat avec le groupe américain Environmental Defence, partenaire également dans le développement du système PEE pour le SO2 aux États-Unis. > Pour en savoir plus http://www.co2e.com/News/story.asp?StoryID=642 http://www.centrehelios.org L’énergie en chiffres Nombre de voitures à piles à hydrogène au Japon en 2010 : 50 000 Selon le plan énergétique de New York… … ajout d'énergie renouvelable d'ici 2020 : + 50 % … réductions de GES (par rapport à 1990) : d'ici 2010: 5 % d'ici 2020 : 10 % 3 9 juillet 2002 - vol. 1 - n° 8 En leurs mots « Ce projet de loi [sur les centrales électriques] lance un message clair à l'administration [américaine] que le Sénat veut s'attaquer à la pollution de l'air et aux changements climatiques. Chaque jour qui passe sans qu'il y ait une telle mesure est un jour où la santé de la population s'aggrave, où les forêts sont endommagées et où la planète entière se réchauffe. - James M. Jeffords, Membre du Sénat étatsunien » L’énergie en chiffres Appui des actionnaires en faveur de résolutions sur les changements climatiques… … … … … en en en en 1999:5,6 % 2000:7,5 % 2001:9,3 % 2002:18,3 % > Énergies décentralisées La Californie veut plus d’énergies décentralisées Après une intense crise énergétique et pour faire suite à l’annulation ou le retardement de la construction d’une vingtaine de centrales électriques, la California Energy Commission (CEC) vient d’approuver un plan stratégique visant à promouvoir le développement des énergies décentralisées dans l’État. en général installés chez ou près des consommateurs eux-mêmes. L’énergie produite peut servir de supplément ou de source principale tout en diminuant les risques de surcharger le réseau, surtout lors des heures de pointe. Ces systèmes, qui font des consommateurs des auto-producteurs et qui introduisent une force concurrentielle sans précédent au marché de l’électricité, évitent aussi le besoin de construire de nouvelles lignes de distribution tout aussi coûteuses que controversées. Le plan détaillé dresse le portrait des enjeux énergétiques importants de la Californie et souligne l’importance de développer des systèmes décentralisés d’énergie pour assurer un Source : www.nrel.com approvisionnement fiable et écologique. Le plan comprend une série d’ob- Les énergies décentralisées incluent des jectifs à court, moyen et long terme qui de- systèmes d’énergie verte (solaire-PV, vront s’accomplir d’ici 2020. À court terme, petites éoliennes, etc.) des systèmes therceux-ci incluent la création d’un groupe de miques avantageux sur le plan environcoordination sur les énergies décentrali- nemental (piles à hydrogène et microtursées, l’élaboration de campagnes d’informa- bines au gaz, en raison des opportunités de tion et le développement d’instruments et in- co- et trigénération efficaces), ainsi que des citatifs économiques pour promouvoir ces technologies traditionnelles très polluantes énergies. Le plan exige aussi que soit établi (génératrices au diesel). Le défi des poliun objectif quant à la part de toute nouvelle tiques en matière d’énergie décentralisée production qui devra revenir aux énergies est donc non seulement de franchir les obstacles de marché à leur commercialisadécentralisées d’ici 2020. tion, mais aussi de cibler les systèmes Les systèmes d’énergie décentralisée pro- offrant des bénéfices tant économiques duisent de l’électricité à petite échelle et sont qu’écologiques. > Pour en savoir plus http://www.energy.ca.gov/reports/2002-06-12_700-02-002.PDF > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Les actionnaires écologiques plus nombreux au sein des grandes entreprises « En leurs mots ExxonMobil pourrait être en danger, et ses actionnaires aussi, si la politique changeait soudainement et exigeait l'augmentation de l'utilisation de sources renouvelables. La compagnie pourrait aussi faire face à des poursuites judiciaires associées aux émissions de GES, similaires aux recours collectifs envers les compagnies de tabac. » - Patrick McGurn, Directeur des services corporatifs à l'Institutional Shareholder Services http://www.centrehelios.org Les actionnaires soucieux des répercussions des changements climatiques sur la valeur boursière de leurs entreprises sont de plus en plus nombreux et ce, au sein de grandes corporations comme la ExxonMobil. En effet, les propositions d’actionnaires visant une intervention sur les changements climatiques ont été appuyées plus fortement cette année lors des assemblées annuelles de cinq grandes corporations. Selon le Interfaith Center on Corporate Responsibility, qui propose la plupart de ces résolutions, le niveau d’appui est passé de 9,3% en 2001 à 18,3% des votes des actionnaires en 2002. Ces niveaux étaient encore plus inférieurs en 1999 et en 2000, soit 5,6% et 7,5% respectivement. La plupart des résolutions portant sur les changements climatiques ont demandé des inventaires publics d’émissions de gaz à effet de serre et des propositions pour réduire ces émissions. Les actionnaires de quatre grandes entreprises étatsuniennes ont voté à 20% et même 30% en faveur de résolutions semblables. Un vote de 20% est normalement considéré comme significatif pour l’entreprise et devrait la pousser à agir, même si ce n’est pas un vote majoritaire. Par exemple, une résolution « changements climatiques » a obtenu près de 30% des voix à l’assemblée d’American Standard, un manufacturier important en climatisation et plomberie, qui a annoncé qu’il rendra public ses émissions de GES dès l’an prochain. Par ailleurs, à la dernière assemblée de ExxonMobil, une résolution demandant à la corporation d’évaluer le potentiel d’investissement en énergies renouvelables a obtenu plus de 20% des voix, le double de l’année précédente. Ce 20% représente environ 55MM$US en actions à la bourse. De plus, le Institutional Shareholder Services (ISS), un groupe qui représente 950 investisseurs institutionnels, a proposé des recommandations en faveur de la résolution présentée à la ExxonMobil, un des 4 9 juillet 2002 - vol. 1 - n° 8 L’énergie en chiffres plus grands producteurs de pétrole aux États-Unis. L’entreprise s’oppose au Protocole de Kyoto et a refusé d’investir dans les énergies renouvelables. Selon ISS, ces positions rendent l’entreprise et ses actionnaires vulnérables face aux changements d’un système économique qui s’oriente tranquillement mais sûrement vers les énergies renouvelables et autres mesures visant la protection de l’environnement. > Pour en savoir plus http://www1.caller.com/ccct/national_world_news/article/ > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Baisse « involontaire » des émissions aux États-Unis Les États-Unis en ont certainement surpris plus d’un lorsqu’ils ont récemment annoncé que le pays a connu une baisse de 1,1% des émissions de CO2 en 2001. Cette baisse d’émissions est la première depuis 1991 ; les émissions ont augmenté en moyenne de 1,2% chaque année entre 1992 et 2000. Cependant, cette baisse n’a pas été occasionnée par des actions visant spécifiquement la réduction de CO2, mais plutôt par le résultat d’une croissance économique ralentie et un hiver plus chaud. En effet, la croissance économique s’est chiffrée à 1,2% en 2001 contrairement à plus de 4% l’année précédente, et l’hiver plus doux a réduit la demande pour le chauffage. Ceci ne signifie pas que les É.-U. n’agissent pas sur les changements climatiques. En effet, selon un rapport récent du Pembina Institute et du World Wildlife Fund, les É.-U. surprennent encore par leurs initiatives de réduction d’émissions, malgré le retrait de l’administration Bush du Protocole de Kyoto. Le rapport, intitulé A Comparison of Current Government Action on Climate Change in the U.S. and Canada compare les mesures prises par plusieurs États américains tels que le New Jersey, New York et la Californie, avec celles prises par cinq provinces canadiennes émettant le plus de GES. Le rapport compare aussi les programmes fédéraux sur les GES des deux pays. Sur la plupart des points, les É.-U. surpassent le Canada. Par exemple, trois États ont établi des objectifs de réduction des émissions de CO2 par les centrales électriques ; le Canada n’a pris aucune mesure semblable. Les É.-U. ont de l’avance quant aux politiques visant à accroître la part de l’énergie renouvelable : 13 États ont des normes réglementaires d’énergie renouvelable qui exigent des compagnies d’électricité de s’approvisionner en partie de sources propres telles que le vent. BC Hydro et HydroQuébec ont de modestes exigences pour augmenter la part d’électricité venant de sources renouvelables à faible impact, mais l’Ontario et l’Alberta n’en ont pas. De plus, l’appui du Canada au transport en commun est très faible en comparaison de celui des É.-U. Au Canada, l’investissement de capitaux était légèrement inférieur à un milliard de dollars canadiens en 2000, alors qu’il a été dépensé plus de deux milliards de dollars américains dans la seule région de la ville de New York. Enfin, les règlements fédéraux prescrivent la récupération des gaz de décharges dans tous les grands sites d’enfouissement des É.-. Au Canada, on ne trouve cette exigence qu’en Ontario, et le Québec suivra sous peu, alors qu’en Colombie-Britannique elle ne s’applique qu’aux nouveaux sites d’enfouissement. > Pour en savoir plus http://www.eia.doe.gov/neic/press/press195.html http://www.pembina.org/newsitem.asp?newsid=39§ion > Efficacité énergétique Nouveau programme incitatif d’efficacité énergétique pour les entreprises québécoises Les propriétaires de bâtiments commerciaux pourront bientôt bénéficier davantage de la conception éconergétique de leurs bâtiments. En effet, Ressources naturelles Canada (RNCan) et Gaz Métropolitain ont annoncé récemment la signature d’une entente visant à offrir des incitatifs financiers pour appuyer la conception éconergétique des bâtiments nouveaux ou faisant l’objet de rénovations d’envergure. http://www.centrehelios.org Avec cette entente, les propriétaires de bâtiments dont la source d’énergie principale est le gaz naturel recevront de Gaz Métropolitain un incitatif financier équivalant à 12¢ du mètre cube de gaz naturel économisé, jusqu’à concurrence de 10 000$ par bâtiment. Gaz Métropolitain est le troisième distributeur de gaz naturel au Canada et dessert plus de 160 000 clients. Californie : Coût projeté du programme de compteurs en temps réel : 58 $US / kW économisé Coût du programme Demand Response : 250 $US / kW économisé > Efficacité énergétique Vingt-trois mille compteurs « en temps réel » réduiront la demande de pointe en électricité La California Energy Commission (CEC) a rendu public les résultats de son premier programme d’encouragement à l’installation de compteurs en « temps réel ». À date, les distributeurs d’électricité de l’État ont installé plus de 23 000 compteurs chez les clients qui ont une demande de 200 kW ou plus lors des périodes de pointe, et ce à un coût de 35M$US pour la CEC. Les compteurs en temps réel peuvent permettre aux consommateurs de réduire leur facture d’électricité et surtout d’éviter des crises d’énergie lors des périodes à forte demande. Ces compteurs contiennent des composantes électroniques qui permettent la lecture à distance par le fournisseur qui peut ensuite acheminer l’information au service de facturation. Les consommateurs munis de ces compteurs peuvent s’informer facilement sur leur consommation et ainsi réagir en réduisant leur demande, créant ainsi des économies et évitant des pannes de courant. La CEC estime dans son rapport que la première année du programme (20012002) réduira la demande de pointe à un coût relativement bas. En effet, le programme au coût total de 35M$US devrait réduire la demande de pointe de 600 MW, ce qui se traduit par un ratio de 58$US pour chaque kW économisé. En comparaison, un autre programme d’efficacité énergétique financé par la CEC, le Demand Response Program, offre des incitatifs aux clients de l’ordre de 250$US par kW économisé. >Pour en savoir plus http://www.energy.ca.gov/reports/2002-06-27_400-02-004F.PDF 5 9 juillet 2002 - vol. 1 - n° 8 « En leurs mots Ce plan énergétique [de New York] reconnaît les liens intimes qui existent entre l'énergie, l'environnement et la croissance économique du monde d'aujourd'hui. Répondre à nos besoins en énergie est un grand défi pour nous puisque la plupart de notre énergie est importée. Nous avons un rôle crucial à jouer pour assurer nos besoins futures en énergie, et ce plan représente un cadre qui nous permettra de faire ça de façon raisonnable et équilibré. - William M. Flynn, Président du New York State Energy Planning Board » L’énergie en chiffres Incitatif versé par Gaz Métropolitain/RNCan pour réductions de gaz naturel : 0,12$ / m3 économisé Cet incitatif s’ajoute à celui du Programme d’encouragement pour les bâtiments commerciaux (PEBC) de RNCan, mis sur pied en 1998, qui vise l’intégration de caractéristiques éconergétiques dans la conception de nouveaux bâtiments commerciaux et institutionnels. Les propriétaires de bâtiments peuvent recevoir un remboursement jusqu’à concurrence de 60 000 $ par l’entremise de ce programme, équivalant à leurs frais de conception ou à deux fois les économies d’énergie réalisées, selon le montant le moins élevé. Pour être admissibles au PEBC, les demandeurs doivent montrer que l’efficacité énergétique du bâtiment proposé sera d’au moins 25% supérieure à celle des bâtiments construits conformément aux exigences du Code modèle national de l’énergie pour les bâtiments. > Pour en savoir plus http://www.nrcan.gc.ca/css/imb/hqlib/200281f.htm http://cbip.nrcan.gc.ca/pebc.htm > Efficacité énergétique Un comité de la Chambre étatsunienne augmente de 8% les investissements en efficacité énergétique Le Département de l’énergie américain (DOE) pourrait bénéficier l’an prochain d’une augmentation de 8% dans son budget pour l’efficacité énergétique, pour ainsi passer de 913M$US à 985M$US. C’est du moins ce que propose le sous-comité de la Chambre des représentants chargé de l’attribution de ces crédits (House Interior Appropriations Subcommittee). Le sous-comité se fonde sur des résultats de recherche éloquents : chaque dollar investi en efficacité énergétique par le DOE génère entre 4$ et 75$ de retombées économiques, sans compter les bénéfices environnementaux. Ces impacts positifs ont permis au sous-comité de tenir tête à l’administration Bush, qui avait plutôt proposé de réduire de 11M$US ce même budget. Les sommes supplémentaires bénéficieront principalement à la recherche et au déploiement des énergies décentralisées (16M$US) telle que la cogénération, à l’é- tanchéisation des logements de personnes à faible revenu (20M$US) et aux programmes de recherche et développement en énergie industrielle (11M$US). Steven Nadel, Directeur du American Council for an Energy Efficient Economy, se réjouit de la proposition : « L’augmentation proposée par le sous-comité, dans un contexte fiscal très dur, est un vote de confiance quant au rôle de l’efficacité énergétique dans la politique énergétique américaine ». Il déplore toutefois que des budgets supplémentaires n’aient pas été affectés au développement de standards pour les appareils domestiques et à la recherche dans le domaine du bâtiment, des secteurs chroniquement sous-financés. Reste maintenant à voir si la recommandation du sous-comité sera reprise intégralement dans le budget qui sera présenté à l’automne… à suivre. > Pour en savoir plus http://www.aceee.org/press/0206doefunding.htm Commentaires Comment avez-vous trouvé ce numéro ? Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution Mardi 23 juillet 2002 http://www.centrehelios.org > Énergies vertes L’« île du silicone » veut verdir son parc énergétique Le Premier Ministre de Taiwan Yu Shyi-kun a annoncé que son gouvernement appuie fortement le développement de nouvelles sources d’énergie, et notamment d’énergies vertes pour cadrer avec ses objectifs de protection de l’environnement. De nouvelles politiques ont d’ailleurs été proposées pour promouvoir un tel développement pour le marché domestique et international. Le gouvernement considère en effet que le 21ème siècle est le « siècle de l’énergie » et que les énergies vertes telles que le solaire, l’éolien, la bioénergie et les piles à hydrogène seront bénéfiques pour le pays, autant pour la consommation domestique que pour les opportunités d’affaires internationales qui en découleront. Taiwan importe présentement environ 95% de ses besoins en énergie. Le Premier Ministre Yu inaugurait ce mois-ci l’Association taiwanaise du développement de nouvelles énergies, qui aura pour but de promouvoir la recherche et le développement de nouvelles énergies et de leurs applications commerciales. > Pour en savoir plus http://www.caddet-re.org/news/display.php?id=2109 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 9 - Sommaire > Énergies vertes Un million de consommateurs d’énergie verte aux Pays-Bas Après un an de transaction, le marché de l’électricité verte néerlandais compte maintenant plus d’un million de consommateurs, une augmentation de 100 000 par rapport au nombre estimé il y a à peine deux mois. La croissante rapide voire exponentielle a été attribuée à d’importantes campagnes de promotion des fournisseurs d’énergie, ainsi que par l’entrée dans le marché de nouveaux fournisseurs qui offrent de l’électricité verte parfois moins chère que l’électricité conventionnelle. Il faut préciser que les coûts relativement bas des énergies vertes proviennent du fait qu’elles jouissent d’une exemption de la taxe sur l’énergie de 6 cents euros/kWh (9,4 ¢/kWh), les rendant ainsi plus compétitives sur le marché. Le marché de l’énergie verte des Pays-Bas, libéralisé et appuyé par cet important incitatif fiscal, a réussi à mettre ce pays en première place devant les autres pays de l’Union européenne. En effet, près de 15 % de tous les foyers néerlandais s’alimentent volontairement, du moins en partie, par de l’énergie verte, alors que cette proportion n’est que d’environ 1 % en Allemagne et en Grande-Bretagne. Selon Greenprices.nl, environ 4 % de la consommation totale d’électricité aux Pays-Bas provient de sources vertes. > Pour en savoir plus http://www.edie.net/gf.cfm?L=left_frame.html&R=http://www.edie.net/news/Archive/5714.cfm > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Onze procureurs généraux étatsuniens veulent des réductions de gaz à effet de serre Ce n’est évidemment pas la première fois que le Président Bush reçoit du courrier sur l’importance d’agir sur les changements climatiques, mais une lettre signée par non moins de 11 procureurs généraux, dont ceux de la Californie et de New York, n’est sûrement pas passée inaperçue la semaine dernière. Ces procureurs sont d’avis que les États-Unis se doivent d’agir et rapidement sur les changements climatiques, en adoptant une politique nationale de réduction de gaz à effet de serre (GES). Fait surprenant, le procureur général de l’Alaska – ce même État qui pousse pour l’ouverture à l’exploration pétrolière du refuge écologique sur son territoire – est parmi les signataires. Les procureurs ont rappelé dans leur lettre au Président les importantes conclusions d’un récent rapport de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA), notamment que les changements climatiques sont une menace réelle et qu’ils pourraient engendrer d’importants coûts économiques, sociaux et environnementaux pour le pays. Le rapport publié en mai dernier souligne que la température http://www.centrehelios.org 23 juillet 2002 moyenne a augmenté d’un degré lors du siècle dernier, et qu’à moins d’un effort significatif pour renverser la tendance, elle augmentera de cinq à neuf degrés dans les prochains cents ans (voir notre article dans le vol. 1, no 6). L’administration Bush, qui a retiré le pays du Protocole de Kyoto, a rejeté le rapport de l’EPA et propose une politique plus laxiste visant seulement la réduction du taux de croissance des émissions de GES. Présentement, plusieurs États sont laissés à eux-mêmes pour développer des mesures sur les changements climatiques. Par exemple, la Californie est sur le point d’adopter une loi sur les émissions de GES des véhicules et New York voudrait réduire ses émissions de GES de 5 % sous les niveaux de 1990. Les procureurs croient cependant qu’une politique nationale de réduction de GES, conséquente avec les résultats du rapport, serait nécessaire pour le bien de l’environnement et de l’économie. Selon la lettre, agir rapidement et avec une envergure nationale > Un million de consommateurs d’énergie verte aux Pays-Bas 1 > 11 procureurs généraux étatsuniens veulent des réductions de gaz à effet de serre 1 > EN PRIMEUR Stratégie énergétique verte pour le N.-B. 2 > L’allemagne doublera son parc d’énergie verte d’ici 2010 3 > Un distributeur du Wisconsin s’engage à offrir 5 % d’énergie renouvelable 3 > La digestion anaérobie chez les agriculteurs du Wisconsin et du Vermont 4 > ExxonMobil éliminera à son tour le MTBE en Californie 4 > Le Canada investit dans une technologie d’énergie solaire à moindre coût 5 > La gestion de la demande permet à New York d’éviter une crise 5 > Une région de la Chine veut 1000 MW d’énergie éolienne 5 > Premiers petits pas pour l’énergie éolienne en Saskatchewan et en Ontario 6 > BMW se lance dans la cogénération à base de gaz de sites d’enfouissement 6 Dernière heure... Davis persiste et signe ! Le Gouverneur Gray Davis a signé hier un projet de loi sans précédent qui limitera les émissions de gaz à effet de serre des véhicules routiers de la Californie, malgré l’opposition de l’industrie automobile. Le Sénat et l’Assemblée californiens avaient adoptés ce projet de loi et n’attendaient que cette dernière signature pour que le tout soit officiel (voir le dernier Enjeux-ÉNERGIE vol.1 no 8). (Suite en page 3) 1 23 juillet 2002 - vol. 1 - n° 9 En primeur « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org Le Nouveau-Brunswick s’oriente vers une stratégie énergétique verte Le Comité de conception du marché de l’électricité du Nouveau-Brunswick, mandaté pour concevoir les bases de l’ouverture des marchés à la concurrence, vient de publier son rapport final. Le rapport donne une série de recommandations pour faciliter notamment la restructuration des marchés de l’électricité dans une perspective de protection de l’environnement, un élément clé de la politique énergétique du NouveauBrunswick. Concernant la stratégie sur l’efficacité énergétique et ses mécanismes de financement adéquat, le comité recommande, entre autres, que les programmes d’efficacité énergétique bénéficient de financement dédié et qu’un coordonnateur des programmes indépendant – c’est-à-dire non issu d’un fournisseur — soit nommé. Les distributeurs se verraient contraints d’accepter dans ce programme de comptage inversé tous les producteurs décentralisés et cogénérateurs de 100 kW ou moins. Le comité recommande de plus qu’un plafond représentant 1 % de la puissance totale par distributeur puisse provenir d’énergie décentralisée. Il suggère aussi que des frais de sortie réduits ou nuls soient imposés aux projets de cogénération et qu’un programme d’« obligations échangeables de production cogénérée » soit mis en place. Enfin, pour répondre à la proposition dans la politique énergétique de développer un plan d’action provincial sur les changements climatiques, le comité recommande que soient développés deux mécanismes qui faciliteront la réduction de gaz à effet de serre, soit un système de permis d’émissions échangeables et l’établissement de normes de performance. La politique énergétique avait aussi identifié les obligations échangeables d’énergie verte (OEEV) comme une initiative intéresCette politique avance en fait que la restruc- sante pour la promotion de ces énergies. turation des marchés peut contribuer à la Une OEEV exige d’une part qu’un pourprotection et à l’amélioration de l’environne- centage de la consommation annuelle ment en utilisant une gamme de mécanis- d’électricité provienne d’énergies vertes et mes et de mesures facilitant le développe- permet d’autre part aux détaillants d’échanger entre eux les ment de systèmes énergéLa restructuration des surplus et déficits de certifitiques verts. Ceux-ci peuvent en effet permettre d’in- marchés peut contribuer cats. Dans son rapport le comité est favorable à une tégrer les externalités, noà la protection et à telle initiative et recomtamment les dommages à l’amélioration de l’envimande entre autres, que l’environnement et à la sanronnement en utilisant té humaine, afin d’intégrer une gamme de mécanis- des sources d’énergie verte provenant d’autres juridicau marché les vrais coûts mes facilitant le dévetions ayant un programme des différents systèmes de loppement de systèmes OEEV soient également production d’énergie. La énergétiques verts acceptables, et que les oblipolitique a identifié, entre gations puissent être autres, les compteurs inversés, les énergies décentralisées, les obliga- échangeables entre distributeurs de la tions échangeables d’énergie verte province et d’autres provinces ou d’autres (OEEV), l’efficacité énergétique et la tarifi- États ayant un programme OEEV. cation verte comme des approches intéresLa tarification verte a aussi attiré l’attention santes qui ont été analysées par le comité. du comité qui souligne qu’une telle mesure En ce qui a trait au comptage inversé et à la est intéressante dans la mesure où les décentralisation, le comité voudrait que soit énergies vertes incluses ne sont pas déjà facilitée la possibilité de produire de l’éner- créditées dans un programme OEEV. La gie (renouvelable) décentralisée et que cet- définition d’une énergie « verte » doit de te énergie puisse être raccordée au réseau plus se baser sur une définition largement de distribution. Des compteurs inversés de- acceptée, telle que celle de Eco-Logo, le vraient être installés pour comptabiliser la programme de certification écologique du quantité d’énergie produite par la source in- gouvernement fédéral. La tarification verte dividuelle et si cette quantité est supérieure offre aux consommateurs la possibilité de à la quantité utilisée, le compteur tourne à financer la production d’énergie préférable rebours et ainsi compense le consomma- sur le plan environnemental en payant un tarif plus élevé pour leur électricité. teur pour sa production d’énergie. > Pour en savoir plus http://www.nbmdc-ccmnb.ca/docs/Final-Report-2002.pdf 2 23 juillet 2002 - vol. 1 - n° 9 L’énergie en chiffres (Suite de la page 1) donnerait une certitude « réglementaire » à l’industrie qui pourrait alors se tourner vers des investissements dans les énergies vertes et l’efficacité énergétique. Ils recommandent notamment que soit fixé un plafond Part de l’énergie verte en Allemagne… … en 1999 : 6 % … en 2002 : 8 % … en 2010 : 20 % d’émissions de GES des centrales thermiques et que des normes plus sévères de consommation d’essence des voitures soient implantées. > Pour en savoir plus http://www.zwire.com/site/news.cfm?newsid=4774028&BRD=1281&PAG=461&dept_id=7574&rfi=6 http://www.boston.com/dailyglobe2/199/nation/Letter_criticizes_Bush_on_warning+.shtml Puissance éolienne allemande actuelle : 10 000 MW > Énergies vertes L’allemagne doublera son parc d’énergie verte d’ici 2010 Le ministre de l’Énergie allemand Werner Mueller a déclaré récemment que le pays veut continuer ses avancées ambitieuses en matière d’énergie verte, cette fois-ci en doublant l’importance de son parc d’ici 2010 pour qu’il représente 20 % de la production totale d’électricité. Le ministre s’est permis de lancer ce défi alors qu’il dévoilait les résultats d’une étude sur les impacts de la loi sur les énergies vertes. Cette loi, en vigueur depuis avril 2000, aurait créé les incitatifs nécessaires pour que la production et la consommation d’énergie renouvelable représente 8 % cette année. En effet, la production, qui était de 13 milliards de kWh en 2000, soit 6 % de la production totale, a augmenté à environ 18 mil- liards de kWh en 2001 et devrait grimper à 21 milliards de kWh d’ici la fin de l’année. La loi exige aux opérateurs de réseau d’acheter de l’énergie verte à un prix qui varie selon la taille et l’âge de l’installation et la source d’énergie. Les paiements faits aux producteurs de ces énergies ont d’ailleurs augmenté de 35 % en un an, soit de 1,1MM d’euros (1,72MM $) en 2000 à 1,5MM d’euros (2,3MM $) en 2001. L’ajout de 2650 MW de puissance éolienne en 2001 aurait grandement contribué au récent « boom » de l’énergie verte au pays. L’Allemagne est d’ailleurs le leader mondial en énergie éolienne avec ses 10 000 MW de puissance installée. > Pour en savoir plus http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/16872/story.htm http://www.planetark.org/avantgo/dailynewsstory.cfm?newsid=16814 > Énergies vertes Un distributeur du Wisconsin s’engage volontairement à offrir 5 % d’énergie renouvelable coalition qui regroupe des organisations oeuvrant en énergie renouvelable. Celle-ci participera à l’élaboration d’un plan d’action qui examinera notamment l’utilisation d’obligations échangeables d’é-nergie verte, un programme de compteurs inversés, le développement de mesures spécifiques pour réduire l’impact tarifaire de l’engagement, ainsi que des Ce pourcentage campagnes de promotion. À titre comparatif, ce pourcentage de 5 % impliquerait au de 5 % impliquerait Cet intérêt pour la promotion de Québec la production d’environ au Québec la l’énergie verte chez la We 9 TWh d’électricité ou quelque production Energies provient du succès de 3500 MW d’énergie éolienne. d‘environ 9 TWh leur programme de tarification d’électricité verte. verte, Energy for Tomorrow, l’un We Energies croit que l’énergie des plus gros aux États-Unis. verte est une option énergétique qui doit prendre une place de plus en Le programme offre à ses clients la possibilplus importante et dépensera 6MM $US ité d’appuyer la production d’é-nergie verte annuellement pour les dix prochaines moyennant un tarif majoré pour les services années en vue d’atteindre son objectif de 5 d’électricité. %. La compagnie a également créé une La We Energies du Wisconsin s’est engagée récemment à ce qu’au moins 5 % de ses ventes d’électricité proviennent de sources d’énergie verte d’ici 2011. Cette entreprise, qui dessert de l’électricité à plus d’un million de clients et du gaz naturel à environ 970 000 clients, est la première de cet État à s’engager ainsi. > Pour en savoir plus http://www.corporate-ir.net/ireye/ir_site.zhtml?ticker=wec&script=410&layout=-6&item_id=313078 http://www.centrehelios.org « En leurs mots Loin de proposer des solutions aux changements climati-ques, l’Administration [Bush] a-dopte des politiques énergétiques qui augmentent les émissions de GES. » - Tiré d’une lettre au Président Bush signé par 11 procureurs généraux étatsuniens « En agissant maintenant sur la réduction des émissions de GES, l’Administration Bush pourrait fournir une certitude réglementaire à l’industrie, inciter à l’investissement dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique et offrir un cadre de travail pour éviter les conséquences potentiellement désastreuses du réchauffement de la planète pour l’environnement, la santé publique et l’économie. » - Eliot Spitzer, Procureur général de New York L’énergie en chiffres Puissance de six systèmes de digestion anaérobie au Wisconsin : 10 MW 3 23 juillet 2002 - vol. 1 - n° 9 L’énergie en chiffres Engagement en énergie verte de la We Energies à l’horizon 2011 : 5% Engagement financier à cette fin : ~ 100 millions $Can « En leurs mots Le cas des Pays-Bas est sûrement le plus réussi de toute l’Europe. Les Pays-Bas sont parmi les leaders en ce qui concerne la croissance des énergies vertes. Déjà près de 15 % de tous les foyers sont alimentés [au moins en partie] par de l’énergie verte. - Marlon Mintjes, Greenprices.nl » > Digestion anaérobie La digestion anaérobie de plus en plus prisée chez les agriculteurs du Wisconsin et du Vermont De nouveaux développements au Vermont et au Wisconsin indiquent que la digestion anaérobie est considérée comme un moyen viable de fournir de l’électricité à partir de sources décentralisées. utiliseront cette technologie et généreront une puissance de 10 MW. Cette entente avec le secteur agricole est une étape majeure pour la EPC qui s’est engagée à fournir au réseau 15 MW d’électricité provenant de sources renouvelables sur 15 ans. Ce projet de digestion anaérobie représente donc deux tiers de la puissance qui doit être générée sous ce contrat. La Environmental Power Corporation (EPC) du Wisconsin vient d’annoncer qu’elle a signé des ententes avec six entreprises agricoles pour bâtir des systèmes de digestion anaérobie pour chacune Les entreprises agricoles d’elles. EPC produira participantes auraient cette électricité en utilirapidement conclut l’ensant les lisiers et fumiers tente et semblent y voir comme matière predes impacts positifs sur mière. Le procédé de leurs opérations. La prodigestion anaérobie perduction d’électricité via met la récupération du ce système permettra biogaz (qui contient plus Source : www.farmsanctuary.org aux agriculteurs de faire de 75 % de méthane) tout en offrant un traitement qui amoindrit un profit tout en facilitant le respect des considérablement le potentiel polluant des normes de pollution agricole promulguées déchets animaux. La combustion du biogaz par l’Agence de protection de l’environpurifié permet la production d’électricité à un nement des États-Unis. prix concurrentiel et réduit tant les odeurs que les émissions de gaz à effet de serre Par ailleurs le Vermont a récemment (GES) des installations d’élevage. Le projet démontré son intérêt pour ces mêmes sysfournira de l’électricité en période de pointe tèmes en modifiant sa loi sur le comptage au réseau de la Wisconsin Public Service inversé. Cette loi permet maintenant aux agriculteurs de brancher des systèmes de Corporation d’ici 2003. digestion anaérobie de 150 kW ou moins au EPC a récemment reçu une licence exclu- réseau de distribution et ainsi voir leurs sive pour une technologie hautement effi- compteurs « tourner à rebours » lorsque cace dans sa production d’électricité à partir leurs installations produiront de l’électricité. de méthane. Les six systèmes combinés > Pour en savoir plus http://www.environmentalpower.com/Press%20Releases/press%202002-07-11.htm http://www.leg.state.vt.us/docs/2002/bills/passed/S-138.HTM > Tr a n s p o r ts L’énergie en chiffres Taxes d’accise sur les carburants aux États-Unis : diesel : 24,4 ¢US/litre essence : 18,4 ¢/l. propane : 13,7 ¢/l. mélange essence/éthanol : 13,1 ¢/l. gaz naturel liquéfié : 12,0 ¢/l. méthanol : 9,3 ¢/l. http://www.centrehelios.org ExxonMobil éliminera à son tour le MTBE en Californie Après avoir vu ses plus importants compétiteurs opter pour une essence sans oxyde de tert-butyle et de méthyle (« MTBE »), comme le rapportait Enjeux-ÉNERGIE (vol.1, no 7), la plus grosse pétrolière du monde ExxonMobil a annoncé qu’elle aussi remplacera le MTBE pour l’éthanol dans ses essences vendues en Californie, et ce d’ici le début de l’année prochaine. Selon le président du Renewable Fuels Association, cette décision lance un message clair que les grandes raffineries veulent se débarasser du MTBE et de ses conséquences néfastes sur la qualité de l’eau et de l’air. Avec ExxonMobil, c’est quatre des cinq grandes pétrolières en opération en Californie qui offriront sous peu une essence à l’éthanol, créant une demande estimée de deux milliards de litres pour cet additif. La ChevronTexaco est la seule pétrolière de ce groupe de cinq à ne pas avoir pris de décision officielle sur cette question. Aux États-Unis les raffineries et les vendeurs d’essence mélangée à 10 % d’éthanol paient 5,3 cents US de moins de taxe d’accise que ceux qui produisent et vendent de l’essence conventionnelle. > Pour en savoir plus http://www.ethanolrfa.org/pr020711.html http://www.ethanolrfa.org/pr020716.html 4 23 juillet 2002 - vol. 1 - n° 9 L’énergie en chiffres > Énergie solaire Le Canada investit dans une technologie d’énergie solaire à moindre coût Le gouvernement canadien a annoncé la feuilles d’aluminium peuvent prendre pressemaine dernière un investissement à rem- que n’importe quelle forme – et elle n’utilise boursement conditionnel de près de 30M $ pas de métaux lourds ni de composés toprovenant de Partenariat technologique xiques. Canada et du Fonds d’action pour le changement climatique (FACC) dans un ATS travaillera à la mise au point de la technologie PV et d’un prototype de projet qui permettra à chaîne de fabrication capable Automation Tooling Systems (ATS) de faire avancer la mise Spheral Solar utilise de produire 20 MW de produits une fraction de la solaires par année. au point d’une technologie unique de production d’énergie quantité de silicone L’investissement du gouvernesolaire-photovoltaïque (PV). des piles PV conven- ment fédéral incite l’entreprise à engager des dépenses suptionnelles. plémentaires de 67M $ au titre L’entreprise de Cambridge, de la recherche-développeOntario, amor-cera l’étape finale de la mise au point de la technologie à ment au Canada. énergie solaire-PV, Spheral Solar, composée de milliers de minuscules sphères de Les investissements à risques partagés de silicone liées dans une matrice de papier Partenariat technologique Canada sont des d’aluminium souple. Cette technologie utilise contributions à remboursement conditionnel, une fraction de la quantité de silicone des remboursement qui se fait en général sous piles PV conventionnelles et la compagnie forme de redevances sur les ventes de l’enestime que son coût de fabrication pourrait treprise. être 50 % moins cher. … pour la ville de New York : 50 MW … pour l’État de New York : 360 MW Compensation offerte pour participer au programme : 40 $US / kW > Énergie éolienne Une région de la Chine veut 1000 MW d’énergie éolienne De plus, la technologie Spheral Solar permet de produire des piles souples — les > Pour en savoir plus http://www.atsautomation.com/profile/news/2002/0207172.htm http://biz.yahoo.com/rc/020717/manufacturing_ats_5.html > Efficacité énergétique La gestion de la demande permet à New York d’éviter une crise Les grandes chaleurs de l’été représentent périodes de grande chaleur. Les participants bien plus que de l’inconfort pour la popula- reçoivent une compensation de 40 $US pour tion d’une grande ville comme New York. La chaque kW qu’ils couperont au besoin. Typiquement, ceux-ci le font soit forte demande pour la climatisapar des mesures de conservation des bâtiments lors des pérition d’énergie telles que dimiodes de pointe, généralement de Les participants nuer l’éclairage ou ajuster les 11h à 17h, peut engendrer des deviennent appareils non-essentiels, soit en pannes de courant dues à l’incapacité du réseau de fournir toute l’équivalent d’une branchant leurs systèmes d’écentrale de nergie alternatifs. l’électricité demandée. Pour éviter de telles crises, la ville s’est négawatts de Le programme pour la ville de dotée, entre autres, d’un propointe. New York vise à réduire la gramme d’interruptibilité qui perdemande de pointe de 50 MW met de réduire rapidement la chaque année ; une plus large initiative s’édemande lors de ces heures de pointe. tend au reste de l’État où la cible de réducLes participants à un programme d’interrupt- tion est de 360 MW. ibilité sont des clients du réseau qui s’engagent à l’avance à réduire leur consommation d’électricité lorsque demandé par le distributeur. Collectivement, ils deviennent ainsi l’équivalent d’une centrale de négawatts de pointe, pouvant ainsi en tout temps utiliser la flexibilité ainsi acquise, notamment lors des > Pour en savoir plus http://www.nypa.gov/press/020703.htm http://www.centrehelios.org Réductions possibles avec le programme d’interruptibilité… Le bureau de la planification et la société de recherche en énergie de la province chinoise de Fuzhou vient de publier son plan de développement pour les énergies nouvelles et renouvelables qui inclut notamment des objectifs de production d’énergie éolienne pour les cinq à 15 prochaines années. Le plan quinquennal pour 2001-2005 propose la construction de parcs éoliens totalisant 200 MW de puissance, dont 100 à 150 MW devraient être en opération pour la fin cette période. Les investissements sont estimés à 1,55MM de yuans (290M $). Pendant les cinq années suivantes, soit de 2006 à 2010, la région chinoise devrait voir l’ajout de 800 MW de puissance éolienne, dont 600 à 700 MW prêts à alimenter la région pour 2010. Au total, la puissance éolienne de cette province devrait se chiffrer à 1000 MW en 2010. Un objectif identique a été annoncé pour le Québec il y quelques semaines par la ministre déléguée à l’Énergie, Rita Dionne-Marsolais (voir notre article dans l’édition du 25 juin – vol.1, no7). > Pour en savoir plus http ://www.solaraccess.com/news/story?storyid=2313 5 23 juillet 2002 - vol. 1 - n° 9 « En leurs mots Dans le marché énergétique d’aujourd’hui, les entreprises sont à la recherche d’alternatives peu coûteuses et écologiquement viables. Les projets énergétiques à partir de gaz d’enfouissement offrent une occasion importante pour les entreprises de mitiger les risques tout en étant responsables au plan de l’environnement et des communautés locales. - George Sakellaris, P.-D.G. d’Amaresco » L’énergie en chiffres Puissance du nouveau projet éolien… > Énergie éolienne Premiers petits pas pour l’énergie éolienne en Saskatchewan et en Ontario Huron Wind de l’Ontario annoncait récemment le début officiel de la construction d’un nouveau parc éolien près de Tiverton, tandis que les partenaires du projet éolien de Saskatchewan ouvraient officiellement leur parc à l’ouest de Regina, en opération depuis le mois de février. Ces deux projets représentent une puissance éolienne de 20 MW. ité pour ensuite la vendre principalement aux immeubles du gouvernement fédéral. Sunbridge a comme objectif à plus long terme de fournir environ 6 % de la puissance éolienne canadienne, ce qui réduirait de 32 000 tonnes les émissions de CO2 par année. Par ailleurs Huron Wind, une société détenue à parts égales par la Ontario Power En Saskatchewan le projet Generation et British de 22M $ a été appuyé par Energy, inaugurait dernièreun programme de financement le début des construcment des énergies vertes tions du premier parc éolien du gouvernement fédéral commercial de l’Ontario. de 12,4M $ sur dix ans. Les C’est la Vestas, numéro un partenaires du projet, mondial de la production Suncor et Enbridge, ont d’éoliennes, qui a été créé Sunbridge, vouée au choisie pour construire un développement des énerpremier parc de cinq éoligies vertes. Les 17 turbines ennes géantes d’une puisSource : www.nrel.gov installées et en opération sance de 1,8 MW chacune. depuis quatre mois On estime que le parc sera génèrent une puissance de 11 MW, assez en opération d’ici cinq mois et fournira assez pour alimenter quelque 5000 foyers de la d‘électricité pour alimenter quelque 3000 province. La Saskpower achètera l’électric- foyers ontariens. > Pour en savoir plus http://www.saskpower.com/news/releases/2002/062702.html http://www.opg.com/info/news/NewsJuly11_2002.asp … en Saskatchewan : 11 MW … en Ontario : 9 MW > Cogénération BMW se lance dans la cogénération à base de gaz de sites d’enfouissement Commentaires Comment avez-vous trouvé ce numéro ? Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution Enjeux-ÉNERGIE sera de retour dans quatre semaines, le mardi 20 août 2002 http://www.centrehelios.org BMW, Amaresco et Waste Management ont développements en production et achat annoncé qu’ils entraient en partenariat pour d’énergie verte de General Motors (GM) qui développer un projet de cogénération utili- ont été rapportés dans un précédent numéro sant les gaz de sites d’enfouissement d’Enjeux-ÉNERGIE (vol.1, no7). General comme carburant pour les installations de Motors achète du méthane de deux sites BMW en Caroline du Sud. d’enfouissement pour deux de Le système ses chaudières et achètera huit C’est Amaresco qui assurera la devrait répondre millions de kWh d’électricité proà 20 % des gestion globale du projet qui conduite au Michigan à partir de siste en un système de captage méthane capté d’autres sites besoins en des gaz du site d’enfouissement d’enfouissement. L’entreprise fait énergie de de Palmetto, une pipeline de 15 partie du Green Power Market l’usine. km et un système de production Development Group qui vise la d’électricité en cogénération qui production de 1 000 MW d’énalimentera l’usine de BMW en électricité et ergie verte d’ici 2010 pour les marchés coren eau chaude. Le système devrait répon- poratifs. dre à 20 % des besoins en énergie de l’usine. Les travaux débutent ce mois-ci et pourraient se terminer d’ici la fin de l’année. Ce projet de BMW s’apparente aux récents > Pour en savoir plus http://www.energyinfosource.com/aoi/news-details.cfm?id=16232&FLink=&tf=1 http://gm.com/company/gmability/environment/gm_and_the_env/releases/green_061302.html 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 10 La FERC veut démanteler les obstacles aux énergies vertes proposées depuis longtemps par le Centre Hélios. Mis à part ces dispositions, le reste du plan serait considéré comme controversé et suscite beaucoup de commentaires des acteurs en énergie. La FERC a d’ailleurs ouvert une période de commentaires qui durera jusqu’à la mi-octobre, et souhaite mettre en oeuvre son plan de conception du marché d’ici deux ans. La FERC, l’agence états-unienne qui régie le transport d’électricité et le marché de Dans le même ordre d’idée, la Bonneville gros, reconnaît que les règles actuelles du Power Administration (BPA, couvrant le marché sont discriminatoires pour les éner- réseau de transport des cinq États du nordgies intermittentes, telles que l’énergie éo- ouest états-unien) en Orégon a proposé lienne. En effet, ces énergies font face récemment de réduire les mesures punitives qui nuisent au développement présentement à une série de Les énergies interde l’énergie éolienne dans règles conçues au départ pour mittentes font face cette partie du pays. En effet, les énergies fossiles, et qui les pénalisent pour des réalités qui présentement à une les producteurs d’énergie éolienne doivent présentement sont hors de leur contrôle. série de règles payer une pénalité de 100$US conçues au départ pour chaque MWh qu’ils ne C’est pourquoi le plan SMD de pour les énergies réussissent pas à livrer au la FERC suggère une tarificafossiles. réseau à l’heure prévue. tion unique aux producteurs d’énergie intermittente. Cette tarification Lorsque de l’énergie n’est pas livrée il peut éliminerait les amendes associées à l’é- se créer un déséquilibre du système qui doit nergie non-livrée, mettrait fin à la multiplica- être compensé par l’opérateur en achetant tion des tarifs (pancaking) à laquelle font d’une source alternative. Ces achats sont face les producteurs éoliens éloignés, établi- payés par le producteur fautif, en plus de la rait des exigences de prévision de produc- pénalité. tion plus réalistes pour les projets d’énergie intermittente (semblables à celles adoptées Ce type de mesure est plutôt destiné aux par la Californie (voir Enjeux-ÉNERGIE, vol. centrales thermiques afin de les inciter à 1 no 1), assurerait le fonctionnement de optimiser leur production ; il n’est pas possimarchés secondaires de transport (une ble pour un producteur d’énergie intermitsolution essentielle proposée par le Centre tente comme l’éolien de prévoir le patron Hélios depuis 1999), et mettrait à la disposi- précis de sa production puisque les vents tion de producteurs éoliens d’importantes sont hautement variables. L’incitatif étant inapproprié pour ces producteurs, la pénalicapacités de transport sous-utilisées. té n’a pour effet que de décourager le En plus de s’attaquer aux principaux obsta- développement de l’éolien. La BPA propose cles aux énergies intermittentes, la FERC donc que soit enlevée la pénalité sans pour propose également une série de règles autant dispenser le producteur de payer le visant à s’assurer que les efforts de gestion coût réel de l’énergie de remplacement. de la demande puissent jouer pleinement Cette modification devra être approuvée par leur rôle dans l’équilibre offre-demande. Ces la FERC, compte tenu de sa propre proposipropositions ressemblent elles aussi à celles tion dans ce sens. > Pour en savoir plus http://www.ferc.fed.us/Electric/RTO/Mrkt-Strct-comments/smd.htm http://www.bpa.gov/Corporate/KC/home/nreleases/NewsRelease.cfm?ReleaseNo=318 http://www.centrehelios.org 20 août 2002 Sommaire > Marchés de l’électricité La Federal Energy Regulatory Commission (FERC) des États-Unis a proposé récemment de nouvelles règles dans une ébauche de « plan de conception des marchés » (standard market design ou SMD), dans le but de promouvoir un accès ouvert et transparent au marché de l’électricité pour tous les producteurs et accroître les opportunités pour les nouvelles technologies d’énergie verte et de gestion de la demande. - > La FERC veut démanteler les obstacles aux énergies vertes 1 > EN PRIMEUR L’énergie au Sommet de Johannesbourg 2 > BC Hydro annonce les résultats de ses efforts de conservation et de production « verte » 2 > Le Canada s’attaque au smog et au soufre du carburant diesel 3 > Les motos et les bateaux seront moins polluants aux États-Unis 4 > La Commission européenne veut plus de cogénération 4 > La Prius de Toyota, première voiture éligible à des déductions fiscales aux États-Unis 5 > Nouveaux programmes d’énergie verte aux États-Unis 5 > BC Gas et Ressources naturelles Canada font la promotion de l’économie d’énergie 5 > Des ententes d’achats d’énergie éolienne sont conclues aux États-Unis et au Canada 6 > L’éthanol « efficace » prend de l’ampleur aux États-Unis 6 L’énergie en chiffres Part de l’énergie verte dans le monde souhaitée par le Comité sur le climat et l’énergie du Sommet de Johannesbourg : …d’ici 2007 : 10 % …d’ici 2002 : 25 % 1 20 août 2002 - vol. 1 - n° 10 En primeur L’énergie au coeur des enjeux du Sommet de Johannesbourg « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org Dans quelques jours se tiendra le Sommet mondial sur le développement durable, une rencontre des Nations Unies qui vise à faire le point sur les dernières dix années qui ont suivi le Sommet de Rio et à se fixer de nouveaux objectifs de développement durable pour les années à venir. Le Sommet servira de forum de discussion pour une gamme d’enjeux environnementaux et sociaux, donc celui de l’énergie. Dans le cadre de cet enjeu le « Comité sur l’énergie et le climat » se prépare à présenter plusieurs recommandations visant le développement durable du secteur de l’énergie, considéré comme un des plus importants en terme de pollution et d’intensité d’utilisation des ressources. Il recommande que dix grands engagements soient pris afin d’assurer un développement durable de ce secteur dans le monde entier, et notamment : le retrait des subsides qui favorisent les énergies non durables d’ici 2006, l’établissement d’ici 2003 d’un fonds international pour financer les projets d’énergie verte alimentés par une part des économies de l’engagement précédant, la création de systèmes d’énergie verte pour les deux milliards de personnes les plus démunies du monde d’ici 2012, le développement de mesures pour accroître l’efficacité énergétique et l’augmentation à 10 % d’ici 2007 et 25 % d’ici 2012 de la part d’énergie verte dans le monde. Par ailleurs le Canada a présenté il y a deux semaines aux Nations Unies le Rapport national du Canada au Sommet mondial sur le développement durable. Le Canada et le développement durable décrit les mesures prises par le Canada en matière de développement durable au cours des dix dernières années et souligne les défis qui demeurent ainsi que certains efforts déployés actuellement pour les relever. Le rapport est le produit d’un vaste processus de consultations auprès des Canadiens et des Canadiennes qui visait à cerner les principaux enjeux sur lesquels le Canada se concentrerait au Sommet. Concernant l’énergie, le rapport indique que malgré l’adoption de mesures visant une amélioration de la qualité de l’air, le smog persiste surtout sur les grandes villes du pays, engendrant des problèmes de santé et des décès prématurés. Les sources d’énergie ont un rôle important à jouer sur la qualité de l’air et le rapport indique que mis à part le Plan d’action 2000 sur les changements climatiques et la mesure incitative pour la production éolienne, le gouvernement doit « poursuivre ses efforts en vue d’intégrer les politiques énergétiques dans ses divers programmes permanents de réduction de la pollution atmosphérique dans certains des secteurs les plus énergivores du pays ». Le secteur des transports quant à lui sera aussi touché par des mesures strictes, notamment par l’entremise du programme décennal de réduction de la pollution par les véhicules et les carburants, annoncé récemment (cf l’article en page 3). > Pour en savoir plus http://www.wssd-smdd.gc.ca/canada_at_wssd/canadian_perspective_e.pdf http://www.energywssd.org/ > Industrie de l’énergie BC Hydro annonce les résultats de ses efforts de conservation et de production « verte » La BC Hydro vient de publier son 4ème rapport traitant des performances environnementale, sociale et économique de l’entreprise et dans lequel elle annonce aussi des mesures importantes pour l’avenir. Le rapport mentionne que le programme Power Smart aurait permis de neutraliser quelques 1,4 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre par des économies d’énergie de près de 2700 GWh dans la dernière an- née. Par ailleurs, le programme Resource Smart qui vise l’efficacité énergétique interne de BC Hydro a permis d’économiser 578 GWh en 2001, alors que de nouveaux projets en cours feront grimper ce chiffre à quelque 1100 GWh prochainement. De plus, l’initiative de restauration de l’esturgeon blanc, en opération depuis trois ans, a permis le relâchement de 8000 esturgeons juvéniles dans la rivière Columbia. 2 20 août 2002 - vol. 1 - n° 10 L’énergie en chiffres Pour les années à venir, la BC Hydro vise de nouveaux gains en efficacité énergétique de l’ordre de 3500 GWh par an d’ici 2010 en sus des efforts internes. Cet objectif représente des économies de 1,4 MM$ pour les clients et équivaut à environ 8 % de la productibillité actuelle du système hydroélectrique de la BC Hydro. Il se compare à celui d’Hydro-Québec, une entreprise environ trois fois plus grande, qui ne vise actuellement que 700 GWh de nouveaux gains au même horizon. En se basant sur les succès réalisés à ce jour, l’entreprise croit de plus qu’elle dépassera son objectif de répondre à 10 % de la croissance prévue de la demande par des sources « vertes » d’ici 2010. Dans l’année fiscale 2002, 19 projets d’énergie verte ont été signés et trois autres sont présentement en pourparler. Sur ce plan, la politique québécoise de 100 MW/an d’énergie éolienne, si elle devait se réaliser, est toutefois plus ambitieuse. Enfin, la BC Hydro aura mis en place d’ici 2003 des « plans d’utilisation d’eau » pour chacune de ses stations hydroélectriques. Il s’agit d’un processus lancé par le gouvernement provincial en 1996 pour revoir la gestion de la ressource hydraulique en fonction des changements dans les valeurs du public par rapport à l’environnement. Développés dans des processus collaboratifs avec des ONG et autres intéressés, les plans préciseront les conditions d’opération de chaque barrage, avec l’objectif de réduire les impacts environnementaux de chacun. Bien que cela comporte une réduction de la rentabilité, BC Hydro vise à obtenir le consentement du public pour l’utilisation de la ressource. On se rappellera que BC Hydro entend aussi développer la cogénération dans sa province avec pour objectif d’acheter 800 GWh de ses clients (voir Enjeux-ÉNERGIE vol. 1, no 6). L’entreprise a reçu 38 propositions à cet égard et procédera à leur évaluation dans les semaines qui suivent. > Pour en savoir plus http://www.bchydro.com/news/2002/aug/release3501.html > Qualité de l’air Le Canada s’attaque au smog et au soufre du carburant diesel Après des chaleurs records et plusieurs jours d’alerte de smog, un projet de réglementation est paru le 27 juillet dernier dans la Gazette du Canada qui vise à faire déclarer les précurseurs au smog, soient les particules et l’ozone, comme étant toxiques aux termes de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE 1999). Le projet recommande que les précurseurs des matières particulaires de 10 micromètres ou moins (MP10) et de l’ozone soient ajoutés à l’annexe 1, la liste des substances toxiques, de la LCPE 1999. Les précurseurs des MP10 sont le dioxyde de soufre, le monoxyde d’azote, le gaz ammoniac et les composés organiques volatils. Les précurseurs de l’ozone sont le monoxyde d’azote, le dioxyde d’azote, et les composés organiques volatils. La publication dans la Gazette enclenche une période de soixante jours pendant lesquels le public peut soumettre ses observations. Par cette proposition, le gouvernement du Canada est en train de mettre en place l’appui légal pour pouvoir répondre à ses engagements nationaux et internationaux en matière d’air pur, comme les normes pancanadiennes pour les particules et l’ozone. Cette initiative est l’étape la plus récente franchie par le gouvernement du Canada dans son plan sur l’air pur qui comprend http://www.centrehelios.org aussi des initiatives en coordination avec l’industrie et visant les réductions d’émissions dans le cadre de sa plate-forme sur les véhicules, les petits moteurs et les carburants ; des mesures industrielles et de contrôle de produits dans le cadre de son plan intérimaire 2001 sur les particules et l’ozone ; ainsi que des mesures prises conjointement avec les provinces et les territoires pour mettre en application les normes pancanadiennes sur les particules et l’ozone. Par ailleurs le ministre de l’Environnement a annoncé un nouveau règlement qui réduira la teneur en soufre du carburant diesel routier à 15 parties par million (ppm) d’ici juin 2006, soit une réduction de 95 % par rapport à la concentration actuelle de 500 ppm. Pour l’essence, un règlement visant à réduire sa teneur en soufre à 150 ppm est entré en vigueur le 1er juillet 2002. Une réduction supplémentaire prendra effet le 1er janvier 2005 pour amener cette teneur à un niveau moyen de 30 ppm. De plus, le ministère voudrait que d’autres règlements soient mis en place pour régir les moteurs à essence hors-route (tels que ceux dans les souffleuses à neige, les tondeuses à gazon et les scies à chaîne), les moteurs diesel hors-route comme ceux des machines de la construction et de l’agriculture, ainsi que les moteurs hors-bord et les moteurs des bateaux de plaisance. Les Objectif d’économie d’énergie auprès des clients de la BC Hydro : 3500 GWh Part que cela représente par rapport à la production hydroélectrique annuelle de l’entreprise : 8% « En leurs mots Les particules de 10 micromètres ou moins et l’ozone entrant dans la composition du smog ne sont pas étrangères à des milliers de décès prématurés par année à l’échelle du pays, à des séjours plus nombreux à l’hôpital, à des visites plus fréquentes chez le médecin, ou à des milliers de journées de travail ou d’école perdues. En recommandant de déclarer ces substances toxiques, nous ferons le premier pas vers une réduction réelle de leurs émissions, et une amélioration de la qualité de l’air que nous respirons. » - David Anderson, Ministre de l’environnement du Canada L’énergie en chiffres Teneur en soufre du carburant diesel… …en 2002 : 500 ppm …en 2006 : 15 ppm Teneur en soufre de l’essence… …en 2002 : 150 ppm …en 2005 : 30 ppm 3 20 août 2002 - vol. 1 - n° 10 L’énergie en chiffres Effets annuels du smog en Ontario selon l’Ontario Medical Association : États-Unis quant à eux viennent d’annoncer un règlement pour les motocyclettes et les > Pour en savoir plus http://www.ec.gc.ca/press/2002/020802_n_f.htm http://www.ec.gc.ca/press/2002/020731_n_f.htm Décès : 1900 Admissions hospitalières : 9 800 Visites à l’urgence : 13 000 Journées de travail perdues : 47 000 000 Coûts associés aux frais médicaux et aux jours de travail perdus : 1 200 000 000 $/an « En leurs mots Cette nouvelle directive [sur la cogénération] contribuerait à limiter l’accroissement de la dépendance énergétique de l’Union européenne vis-à-vis de l’extérieur et les émissions nocives de gaz à effet de serre. Elle compléterait la directive sur les sources d’énergie renouvelables et nos récentes propositions sur l’efficacité énergétique dans les bâtiments et les biocarburants, en établissant un nouveau cadre réglementaire visant à favoriser les économies d’énergie et l’utilisation de sources d’énergie nouvelles. » - Loyola de Palacio, Vice Présidente chargée de l’Énergie et des Transports de la Commission européenne L’énergie en chiffres Part de l’électricité produite par cogénération dans l’UE en 1998 : 11 % Gain énergétique minimal par la cogénération dans l’UE : 10 % http://www.centrehelios.org bateaux (voir l’article suivant). > Tr a n s p o r ts Les motos et les bateaux seront moins polluants aux États-Unis L’Agence de protection de l’environnement étatsunien (EPA) vient de mettre des normes d’émissions pour les motocyclettes de route et les bateaux récréatifs sur la table de discussion. Les normes proposées réduiraient les émissions combinées d’hydrocarbures (HC) et d’oxydes d’azote de 50 % de tous les types de motos de route neuves à partir de l’année 2006. Une moto émet de 20 à 100 fois plus d’émissions polluantes par kilomètre qu’une voiture et aux États-Unis, ces motos de route comptent pour environ 12 % des émissions de HC et 3 % des émissions de mono- xyde de carbone (CO) provenant de sources mobiles, une catégorie qui inclut les voitures, les camions et les véhicules tout-terrain. À partir de 2008, les bateaux de plaisance devront réduire leurs émissions de HC de 80%, ce qui selon l’EPA devraient réduire les niveaux d’ozone, de CO et de matières particulaires, polluants qui sont liés à certains problèmes respiratoires et cardiaques et à l’incidence de mortalité prématurée. L’EPA tiendra des audiences publiques sur ce projet de règlement à la mi-septembre. > Pour en savoir plus http://www.epa.gov/epahome/newsroom.htm > Cogénération La Commission européenne veut plus de cogénération La Commission européenne a proposé récemment une directive sur la cogénération, visant à économiser de l’énergie et à lutter contre les changements climatiques. La cogénération permet d’économiser au moins 10 % de combustible par rapport à la production séparée de chaleur et d’électricité. La directive proposée inciterait les États membres à promouvoir la cogénération en adoptant une démarche de détermination systématique et de réalisation progressive du potentiel national. Les États membres auraient l’obligation de notifier les progrès accomplis vers la réalisation de ce potentiel et les mesures prises à cet égard. Pour supprimer les entraves actuelles à l’utilisation de la cogénération, les États membres seraient en outre invités à : garantir que l’électricité produite par cogénération est transportée et distribuée sur la base de critères objectifs, transparents et non-discriminatoires ; faciliter l’accès au réseau pour l’électricité produite par des installations de cogénération utilisant des sources d’énergie renouvelables et des installations d’une capacité inférieure à 1 MW(e) ; et faire en sorte que la garantie d’origine de l’électricité produite par cogénération puisse être délivrée sur demande par un ou plusieurs organismes compétents. La production d’électricité par cogénération a représenté 11 % de la production totale d’électricité de l’Union européenne (UE) en 1998 et a permis de réaliser des économies d’énergie équivalentes à la consommation brute annuelle de l’Autriche ou de la Grèce. Le potentiel de la cogénération est cependant beaucoup plus important et des économies d’énergie énormes pourraient être faites si les techniques à haut rendement étaient plus répandues. Si, par exemple, la part de la cogénération dans la production d’électricité augmentait jusqu’à atteindre 18 % de la fourniture totale d’électricité, des économies d’énergie de l’ordre de 3 à 4 % de la consommation intérieure brute totale de l’UE pourraient être obtenues. Les réductions des émissions de gaz à effet de serre qui en découleraient pourraient s’élever à 65 millions de tonnes de CO2/an, ce qui représenterait pleinement 20 % de la réduction totale des émissions de GES requise de l’UE en vertu du Protocole de Kyoto. La proposition de directive sera transmise prochainement au Conseil des ministres de l’Union européenne et au Parlement européen en vue de son adoption. > Pour en savoir plus http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guesten.ksh?p_action.gettxt=gt&doc=IP/02/1124|0|RAPID&lg=EN&display 4 20 août 2002 - vol. 1 - n° 10 L’énergie en chiffres > Tr a n s p o r ts La Prius, première voiture éligible à des déductions aux É.-U. La Prius de Toyota, le premier véhicule hybride à être mis sur le marché, est devenu la semaine dernière la première voiture à se qualifier pour le programme de déductions fiscales mis de l'avant par le Internal Revenue Service, le fisc états-unien. Les acheteurs des modèles 2001, 2002 et 2003 de cette voiture pourront dorénavant demander une déduction d'impôts de 2000 $US dans leur déclaration de revenus de l'année d'achat. qu'une nouvelle Prius, dessinée pour le marché japonais mais également considérée pour le marché états-unien, sera encore plus économique que la Prius présentement sur le marché au Canada, et plus économique que sa concurrente, la Civic hybride de Honda. La Prius actuelle consomme en moyenne 4,6 l/100 km et la nouvelle Prius consomme environ 4 l/100 km, selon des tests de carburants japonais. Les voitures hybrides sont dotées d'un moteur double, à Source : www.toyota.ca essence et à batterie, et sont Cet incitatif fiscal sera considérées comme les sûrement applaudi par les intéressés aux voitures hybrides, freinés voitures les plus écologiques sur le marché. jusque là par le coût plus élevé de ces La Prius de Toyota, la Civic hybride et la voitures, comparés aux voitures à moteurs Insight de Honda sont les trois modèles conventionnels de même catégorie. De plus, présentement disponibles sur le marché. Toyota a annoncé il y a deux semaines > Pour en savoir plus http://www.irs.gov/pub/irs-news/ir-02-93.pdf http://www.evworld.com/databases/shownews.cfm?pageid=news090802-01 > Énergies vertes - efficacité énergétique Nouveaux programmes d’énergie verte aux États-Unis La Californie et le Wisconsin, ainsi que les villes de Los Angeles et Portland ont lancé récemment de nouveaux programmes visant la promotion de l'efficacité énergétique et le développement de projets d'énergie verte. Le California Power Authority (CPA), l'instance centrale mise sur pied lors de l'effondrement de l'expérimentation de déréglementation de l'État, a annoncé au mois de juillet le Public Leadership Solutions for Energy (PULSE), un programme qui offre des prêts à taux préférentiels pour des institutions publiques qui améliorent leur efficacité énergétique ou qui investissent dans des systèmes d'énergie verte à même leurs installations. Les petits manufacturiers intéressés par du financement préférentiel sont aussi éligibles au programme. Dans la grande ville de Los Angeles, le départe-ment d'énergie offre des rabais allant jusqu'à 500 $US sur les achats d'appareils certifiés ENERGY STAR et autres produits qui économisent l'énergie. Le département a également un fonds de 750 000 $US pour co-financer le développement de nouvelles technologies en efficacité énergétique. financé en partie par les centrales thermiques de l'Orégon qui doivent légalement lui verser des sommes pour compenser leurs émissions de CO2, a débloqué 1M $US pour améliorer l'efficacité énergétique de résidences et de commerces. C'est plus de 12 000 appartements et 40 commerces qui seront visités dans les prochains cinq ans. Enfin au Wisconsin, un programme sur les énergies vertes offre une gamme d'incitatifs au développement. Le programme offre un remboursement en argent aux clients commerciaux, industriels, agricoles et résidentiels qui installeront des systèmes d'énergie verte, ou qui voudront réparer ou rénover leurs systèmes existants. Des prêts à taux préférentiels de 1000 $US à 20 000 $US sont aussi disponibles aux propriétaires de résidences qui veulent investir dans des systèmes d'énergie solaire, des systèmes de chauffe-eau solaire et des turbines éoliennes. De plus, le Wisconsin offre une gamme de subventions visant le développement d'énergies vertes, de la recherchedéveloppement aux campagnes de sensibilisation, en passant par le marketing. De son côté le Climate Trust en Orégon, > Pour en savoir plus http://www.eren.doe.gov/news/ http://www.solaraccess.com/news/story?storyid=2512 http://www.centrehelios.org Consommation d’essence… …de la nouvelle Prius de Toyota : ~ 4 l/100 km … de la Insight de Honda : 3,6 l/100 km Coût d’un aller Montréal-Ottawa avec la nouvelle Prius : ~ 6 $ Déduction fiscale pour acheteurs de la Prius (aux É-U) : ~ 3200 $ > Efficacité énergétique BC Gas et Ressources naturelles Canada offrent des incitatifs pour promouvoir l’économie d’énergie BC Gas et Ressources naturelles Canada ont annoncé qu’ils offraient par l’entremise du Great BC Gas Energy Savings Event trois types d’incitatifs économiques pour promouvoir l’efficacité énergétique en Colombie-Britannique. Les consommateurs peuvent bénéficier d’un crédit de 300 $ sur leur compte de BC Gas s’ils achètent et installent, entre le 1er août et le 30 novembre 2002, un appareil de chauffage neuf au gaz naturel qui répond aux critères d’efficacité ENERGY STAR, un symbole international d’efficacité énergétique. L’an dernier, plus de 1400 clients se sont prévalus des rabais sur ces appareils de chauffage. Les rabais de cette année sont deux fois plus élevés et les partenaires espèrent pouvoir doubler le nombre de clients qui décideront de se doter d’un meilleur système de chauffage résidentiel. Le Great BC Gas Energy Savings Event englobe parallèlement les offres de 17 fabricants et fournisseurs, chacune équivalant à des économies d’au moins 150 $ sur la main-d’œuvre ou les matériaux connexes. Les abonnés résidentiels de BC Gas peuvent aussi demander un crédit de 25 $ sur leur facture si, entre le 1er août et le 30 novembre 2002, ils confient la mise au point de leur chaudière à un entrepreneur accrédité. > Pour en savoir plus http://www.nrcan.gc.ca/css/imb/hqlib/2002bcf.htm 5 20 août 2002 - vol. 1 - n° 10 L’énergie en chiffres Rabais maximal pour achat d’appareils ENERGY STAR à Los Angeles : 500 $US « En leurs mots L’économie d’énergie améliore la qualité de vie. Elle réduit notre utilisation d’énergie non renouvelable et les émissions de gaz à effet de serre, un important facteur de changement climatique. » - Herb Dhaliwal, Ministre des Ressources naturelles du Canada > Énergie éolienne Des ententes d’achats d’énergie éolienne sont conclues aux États-Unis et au Canada La SaskEnergy et le gouvernement des États-Unis ont annoncé récemment qu’ils alimenteront certains de leurs bureaux à l’énergie éolienne, des initiatives qui cadrent avec leurs politiques d’achats écologiques. Aux États-Unis, le bureau fédéral situé à Binghampton dans l’État de New York a annoncé qu’il est maintenant à 100 % alimenté par de l’énergie éolienne, représentant une consommation de 500 MWh par année. Les autorités estiment que ces achats d’énergie éolienne représentent une réduction annuelle d’environ 350 tonnes de CO2, une quantité équivalente à la plantation de 52 000 arbres par année. Notons que ce bureau est bien le premier à être alimenté à 100 % en énergie éolienne, mais pas en énergie verte. En effet, le bureau de l’Agence de protection de l’environnement situé à Richmond en Californie s’alimente complètement à l’électricité produite à partir de biogaz de sites d’enfouissement. Au Canada, la SaskEnergy a annoncé récemment qu’elle acheterait 714 MWh/an d’énergie éolienne de la SaskPower pour neuf centres de service à la clientèle, trois édifices et une station de compression de gaz naturel. Ces achats réduisent les émissions de gaz à effet de serre équivalant à une centaine de voitures de classe moyenne. Ces achats s’ajoutent à ceux de l’Université de Régina qui est devenu le premier client commercial à acheter de l’énergie verte de la SaskPower. Celle-ci s’alimente présentement en énergie éolienne via le parc de la Sunbridge (voir EnjeuxÉnergie, vol. 1, no 9). Un nouveau projet éolien de la SaskPower nommé « Cypress » ajoutera à la puissance éolienne de la province à partir de septembre prochain. > Pour en savoir plus http://nuwnotes1.nu.com/apps/mediarelease/sepr.nsf/ae4a5e02027c8da2852566740065f15e/b707bd3d0d952f4a85256c14006c43c9?OpenDocument http://www.saskpower.com/aboutus/news/2002.shtml# L’énergie en chiffres Bilan énergétique du pétrole : - 26 % Bilan énergétique de l’éthanol : + 34% Commentaires Comment avez-vous trouvé ce numéro ? Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution mardi, 3 septembre 2002 http://www.centrehelios.org > Tr a n s p o r ts L’éthanol « efficace » prend de l’ampleur aux États-Unis L’éthanol est un carburant qui a donc un potentiel énergétique et économique important, en plus d’avoir la capacité de réduire de façon significative les émissions de CO2. Cependant, si le bilan énergétique semble positif, le bilan environnemental n’est pas aussi facile à déterminer. Mis à part les réductions significatives en CO2, les impacts sur la qualité de l’air des émissions polluantes d’éthanol ne sont pas clairement définis ; de plus, il est important Source : www.nrel.gov de mentionner que la proDans le cadre de cet enjeu duction intensive de maïs important pour le secteur agricole états- peut aussi engendrer de la pollution agricole unien, le Département de l’agriculture de par l’utilisation de pesticides et de ferti(USDA) a publié au début du mois une mise lisants. à jour d’un rapport de 1996 qui a étudié le bilan énergétique de l’éthanol à base de La Chambre et le Sénat comptent finaliser maïs. Cette mise à jour confirme les résul- les discussions sur l’éthanol d’ici la mi-septats obtenus six ans plus tôt : sur une base tembre. de cycle de vie énergétique, l’éthanol est un carburant efficace puisqu’il génère 34 % plus d’énergie qu’il n’en consomme, sur le cycle de vie, pour être produit. Fort de sa capacité d’accroître tant la sécurité énergétique du pays que le recours aux énergies renouvelables, l’éthanol figure au premier rang des carburants de remplacement qui sont étudiés par l’administration Bush. En effet, la Chambre et le Sénat négocient présentement un projet de loi qui propose entre autre une norme sur les carburants renouvelables qui pourrait faire tripler la production d’éthanol dans ce pays d’ici 2010. > Pour en savoir plus http://www.usda.gov/news/releases/2002/08/0322.htm 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 11 - 4 septembre 2002 Sommaire Sommet de Johannesburg Aucune cible concrète sur l’énergie au Sommet Bien que considéré par plusieurs comme un enjeu majeur du Sommet de Johannesburg, l’énergie semble n’avoir récolté qu’une entente de principe qui a fait disparaître tous les objectifs précis, sur la table de discussion depuis un certain temps. Le Sommet mondial sur le développement durable accueille depuis le 26 août dernier et jusqu’au 4 septembre plus de 60 000 délégués de tous les coins de la planète pour discuter d’une vaste gamme d’enjeux environnementaux, sociaux et économiques. Tout en parlant vaguement de l’importance de développer des énergies plus propres et abordables, le texte sur l’énergie, qui ne couvre que deux pages sur 65, omet systématiquement tout objectif chiffré. Quant aux importantes subventions dont profitent présentement les énergies conventionnelles telles le pétrole et le charbon, le texte invite à les diminuer, mais seulement « lorsque c’est approprié » et « en tenant compte des conditions spécifiques » de chaque pays. Enfin, miroitant la politique énergétique américaine, le texte insiste à maintes reprises pour inclure explicitement les énergies fossiles au même plan que l’efficacité énergétique et les énergies nouvelles parmi les solutions à apporter pour un développement durable du secteur. Les parties en négociation avaient pourtant devant eux des propositions concrètes la semaine dernière. D’une part, le Brésil proposait une augmentation de la part mondiale des énergies vertes – qui excluent les grands projets hydroélectriques et certains types de biomasse - à 10 % d’ici 2010. La part mondiale d’énergie verte est de 2 % actuellement. L’Union européenne optait plutôt pour que la part des énergies renouvelables – avec hydroélectricité et biomasse – compte pour 15 % de l’énergie mondiale, ce qui n’aurait représenté qu’une augmentation de 1 % par rapport à aujourd’hui. Plus d’information sur les enjeux énergétiques au Sommet aux pages 2 et 3. > Pour en savoir plus http://www.johannesburgsummit.org http://www.johannesburgsummit.org/html/documents/summit_docs.html > Énergies vertes Obligation historique de 20 % d’énergie verte en Californie Quelques semaines après que le Gouverneur de cet État de 30 millions d’habitants ait signé une loi historique ciblant les émissions de gaz à effet de serre des véhicules (cf vol. 1, no 8), le Sénat californien est revenu à la charge en adoptant un projet de loi sur les sources de production d’électricité. Dans la nuit du 31 août, il a en effet adopté une loi mettant sur pied une Obligation échangeable d’énergie verte (OÉÉV, connu en anglais sous le sigle RPS) applicable à l’ensemble des distributeurs d’électricité de l’État. L’OÉÉV – le plus important au pays – obligerait chaque distributeur à augmenter annuellement de 1 % la part d’énergie verte dans son portefeuille global, jusqu’à atteindre 20 %. Le surcoût de production sera couvert par les recettes d’un « prélèvement http://www.centrehelios.org > Aucune cible concrète sur l’énergie au Sommet 1 > Obligation historique de 20 % d’énergie verte en Californie 1 > EN PRIMEUR Protocole de Kyoto : le Canada ratifiera ! 2 > Des voitures brésiliennes rouleront à l’alcool 3 > Une révolution dans les transports urbains 3 > Ouverture des marchés et politiques d’énergie verte font bon ménage aux États-Unis 4 > Crédits de taxe pour les énergies vertes en vigueur au Michigan 4 > L’énergie solaire est populaire à Vienne 4 > L’énergie marémotrice prend de l’ampleur au Royaume-Uni et au Canada 5 > New York de plus en plus « électrique » 5 > Automobilistes, arrêtez vos moteurs ! 5 > Une gigantesque « tour solaire » alimenterait 200 000 foyers en Australie 6 > La Ontario Power Generation veut se procurer du biocarburant 6 de bien public » sur les factures d’électricité. Les projets d’énergie verte seront acceptés mais pas les projets hydroélectriques. Par contre, les mini-centrales hydroélectriques (30 MW et moins) déjà en opération au moment de la mise en vigueur de cette loi pourront être comptabilisées dans le calcul de la part totale de 20 %. Selon le Union of Concerned Scientists (UCS), il s’agit là d’un progrès législatif d’une importance historique, d’autant plus qu’il se fera sans harnacher des rivières. Selon les projections de UCS, la loi fera grimper la part d’énergie éolienne de 1,5 % aujourd’hui à plus de 6 %, alors que la géothermie, l’autre grand gagnant, verra sa part doubler à plus de 10 %. (Suite en page 2) L’énergie en chiffres Production d’électricité verte obligée en Californie : ~ 60 TWh/an Production actuelle : < 30 TWh/an Investissement requis pour combler la différence : ~ 15 500 000 000 $ 1 4 septembre 2002 - vol. 1 - n° 11 En primeur Sommet de Johannesburg « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. Protocole de Kyoto : le Canada ratifiera ! Le Canada sentait beaucoup de pression la semaine dernière à Johannesburg alors qu’il n’était toujours pas clair comment Jean Chrétien allait aborder la question du Protocole de Kyoto. du Canada, veulent que le Premier ministre ratifie le Protocole d’ici la fin de l’année et ce, sans nécessairement obtenir les crédits pour exportation d’énergie propre. Obtenir ces crédits, qui proviendraient d’exportation de gaz naturel et d’hydroélectricité, semblait une condition-clé pour le gouvernement fédéral, quoique jugée inacceptable par la communauté internationale. C’est lors d’une allocution bien attendue donc que le Premier ministre sortant a annoncé ce lundi qu’un plan de mise en œuvre qui permettra d’atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto était en train de se La missive pro-Kyoto était accompagnée finaliser, suite à d’abondantes consultations d’une courte analyse démontrant les raiqui ont été menées auprès des provinces et sons pour lesquelles le Canada devrait ratifier le Protocole. Celle-ci des divers intervenants. Quand souligne entre autre : que le ces consultations seront terD’ici la fin de Canada est le plus grand émetminées, d’ici la fin de l’année, le l’année, le teur de GES de sources huParlement du Canada sera Parlement du maines par capita au monde ; appelé à voter sur la ratification. Canada sera appelé à voter sur que le Canada a déjà négocié des compromis avec la commuÀ toute fin pratique, si la tenla ratification du dance se maintient, ceci signifie Protocole de Kyoto nauté internationale qui permettraient de réduire nos émisque le Canada ratifiera le sions de façon flexible et aborProtocole puisqu’une majorité de députés libéraux, bloquistes, néo- da-ble ; que respecter Kyoto nous coûterait démocrates et conservateurs sont favo- au plus 1,7 % du PIB étalé sur dix ans, rables à ce que le Canada fasse sa part selon les plus récentes estimations; que dans la lutte aux changements climatiques. des opportunités d’affaires importantes En vertu du Protocole, le Canada devrait peuvent découler de la ratification, notamdiminuer ses émissions de gaz à effet de ment par le développement de technologies serre (GES) de 6 % sous les niveaux de d’énergie verte qui nous donnerait une avance dans les Amériques ; et que 31 % 1990 d’ici 2010. de notre objectif est déjà atteint par les Plusieurs attendaient de voir comment la crédits et les actions provenant de prorécente décision de M. Chrétien de ne pas grammes et politiques déjà en place. se représenter aux prochaines élections affecterait sa position sur cet enjeu consi- Le Protocole sera mis en force lorsque 55 déré prioritaire au Sommet. Il semble que le pays, représentant 55 % des émissions de Premier ministre, à qui il reste moins de 18 GES des pays industrialisés, auront ratifié. mois de mandat, voudrait faire de Kyoto son Alors que 90 pays sont déjà engagés, le « héritage environnemental et social », à la manque à gagner est d’environ 18 % pour grande satisfaction de plusieurs de ses remplir la deuxième condition, ce qui pourdéputés. En effet, 96 députés et 23 séna- rait être comblé par la Russie, qui compte teurs libéraux fédéraux ont fait parvenir au pour 17 % des émissions, et le Canada, qui Premier ministre lors du Caucus libéral à compte pour 3 % des émissions, ou tout Chicoutimi une lettre stipulant leur appui autre pays représentant au moins 1 %. La inconditionnel au Protocole. Les si- Russie a également annoncé son intention gnataires, provenant de toutes les régions de ratifier l’accord d’ici la fin de l’année. > Pour en savoir plus http://www.johngodfrey.on.ca/pages/kyoto.htm http://www.johannesburgsummit.org/ (Suite de la page 1) © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. 2 Toujours grâce à cette loi, la Californie produira à terme quelque 62 TWh d’électricité verte. À titre comparatif, il s’agit d’environ 30 fois la production annuelle projetée de la centrale hydroélectrique SM-3 ou 10 fois la production de la future centrale thermique de Suroît. À elle seule, la loi générera des investissements additionnels en énergie verte de l’ordre de 10MM $US. Le projet de loi, formellement appuyé par les grands distributeurs de l’État, a été adopté au Sénat par un vote de 24 contre 11. Le Gouverneur Davis Gray a déjà annoncé son intention de le signer, dernière étape avant qu’elle entre en vigueur. > Pour en savoir plus http://info.sen.ca.gov/pub/bill/sen/sb_1051-1100/sb_1078_bill_20020828_amended_asm.pdf http://www.centrehelios.org 4 septembre 2002 - vol. 1 - n° 11 Sommet de Johannesburg Des voitures brésiliennes rouleront à l’alcool Le Sommet de Johannesburg sera le lieu de rencontre privilégié pour l’Allemagne et le Brésil qui ont annoncé qu’ils y conclueront une entente sur la production d’automobiles roulant à l’alcool combustible. C’est sous l’égide du Protocole de Kyoto et de son mécanisme pour le développement propre que ces deux pays entreront en partenariat pour réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des voitures. Le projet inclut une production brésilienne de 100 000 voitures pouvant s’alimenter à l’alcool combustible et un programme d’exemption de taxe de vente de 1000 reales (521 $) à l’achat du véhicule. L’incitatif cible surtout les agences de location de voitures, les compagnie de taxis et les gouvernements. L’investissement de l’Allemagne dans ce projet - lié non seulement à la production des véhicules mais aussi au financement de l’exemption fiscale totalisant 100 millions de reales (52M $) - lui permettra de récolter des crédits de carbone qui aideront l’Union européenne à atteindre son objectif de Kyoto. Au Brésil, ce projet se traduit aussi par la revitalisation du programme de production d’alcool combustible qui a été établie dans les années 70 pour réduire la dépendance du pays face aux importations de pétrole. Le programme a cependant perdu de son élan, dû notamment à la baisse du prix de l’essence et à l’incertitude des stocks d’alcool combustible. Les voitures à l’alcool combustible, qui ont déjà représenté 90 % des automobiles fabriquées au Brésil, ne représentent qu’à peine 0,1 % des voitures en circulation aujourd’hui. La production du combustible, qui provient de la canne à sucre, est largement appuyée par les cultivateurs brésiliens qui y voient une source de revenus importante et un moyen de stabiliser les prix du sucre. On estime que le nouveau projet germano-brésilien créera une demande de 430 millions de litres d’alcool combustible sur dix ans, soit la durée de vie moyenne d’un véhicule. Le Brésil, l’hôte du Sommet de la Terre de 1992, et l’Allemagne, numéro un de l’énergie éolienne au monde, disent vouloir être reconnus comme leaders en matière de développement durable avec ce projet. Ces deux pays ont d’ailleurs poussé pour une proposition au Sommet de Johannesburg qui exigerait que la part d’ « énergie verte » (une définition qui exclut les grands projets hydroélectriques et le recours à certains types de biomasse) dans le monde représente 10 % de toute l’énergie produite d’ici 2010, soit une augmentation de près de 8 % par rapport à aujourd’hui. > Pour en savoir plus http://story.news.yahoo.com/news?tmpl=story2&u=/oneworld/20020823/wl_oneworld/1032_1030102356 « En leurs mots Nous sommes convaincus que les changements climatiques seront l’enjeu majeur de notre génération, que nous sommes rendus à l’heure de la décision et que c’est l’obligation du Parlement de protéger et améliorer les intérêts présents et futurs de notre pays. » - Extrait d’une lettre signée par 96 Députés et 23 Sénateurs libéraux fédéraux L’énergie en chiffres Nombre de voitures à l’alcool combustible produites au Brésil avec le projet allemand : 100 000 Part des voitures à l’alcool combustible au Brésil : 0,1 % Sommet de Johannesburg Une révolution dans les transports urbains Selon un nouveau livre publié par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Bus systems for the Future, Achieving Sustainable Transport Worldwide, ce sont les nouveaux systèmes d’autobus apparaissant notamment en Amérique latine qui sont en voie de révolutionner le transport urbain. L’étude décrit des systèmes fonctionnant avec succès en Amérique latine et compare les systèmes d’autobus rapides aux autres moyens de transport, souvent plus coûteux, tels que les trains légers et les métros. Elle analyse la prochaine génération d’autobus qui utilisera les carburants propres comme le biodiesel, le gaz naturel, les combinaisons hybrides essence-électricité et les piles à hydrogène. On y présente aussi des études de cas sur le transport de six grandes villes et sur les étapes par lesquelles chacune d’elles est passée pour favoriser des systèmes de transport plus viables, dont le développement de systèmes d’autobus rapides. Les systèmes d’autobus rapides fonctionhttp://www.centrehelios.org nant actuellement dans une douzaine de villes offriraient un service rapide, fiable et efficace à un grand nombre d’usagers. Le rapport souligne que des voies d’autobus express, utilisant des véhicules à haute capacité et de nouvelles technologies comme le repérage par GPS, peuvent transporter dix fois plus de personnes que des voitures sur une même route, tout en étant rentables. L’étude comprend également un examen des réductions potentielles d’émissions, des économies de carburant et des impacts sur le trafic que les systèmes d’autobus améliorés peuvent apporter, parallèlement aux options technologiques telles que l’amélioration des autobus eux-mêmes. Le transport est, à l’échelle mondiale, le secteur consommateur d’énergie présentant la croissance la plus rapide. L’augmentation accélérée des populations et l’utilisation accrue de véhicules ont provoqué embouteillages et expansions urbaines, En leurs mots « Cette loi fait de la Californie le leader en matière de politiques sur les changements climatiques et l’énergie. La Californie fait ce que le Président Bush devrait être en train de faire : placer les États-Unis sur le chemin des énergies propres. » - Jon Rainwater, Directeur-général du League of Conservation Voters 3 4 septembre 2002 - vol. 1 - n° 11 L’énergie en chiffres Pourcentage des États américains ayant des mécanismes d’appui aux énergies vertes... 7 % des États à marché monopolistique 77 % des États à marché concurrentiel « En leurs mots L’augmentation des prix de l’énergie a pour effet secondaire d’encourager la conservation et les sources alternatives d’énergie qui ont été jusqu’à maintenant considérées trop dispendieuses. Je ne pense pas que la commercialisation de quelconque forme d’énergie verte est inutile à explorer. » - Michael Marvin, Président du Business Council for Sustainable Energy même dans les agglomérations très pauvres, ainsi que des niveaux inacceptables de gaz à effet de serre, de pollution de l’air, de bruit et d’accidents. > Pour en savoir plus http://www.iea.org/public/studies/bus.htm > Restructuration des marchés Ouverture des marchés et politiques d’énergie verte font bon ménage aux États-Unis Une nouvelle étude publiée récemment par le groupe Citizens for Pennsylvania’s Future démontre que les États qui ont adopté un marché concurrentiel en électricité offrent en général des prix plus bas et des politiques d’énergie verte plus élaborées. L’étude intitulée Electricity Competition: The Story Behind the Headlines – A 50-State Report dresse le bilan des marchés de l’électricité de 50 États et trouvent que la restructuration – nonobstant l’échec californien – a été bénéfique pour le portefeuille des consommateurs et pour l’environnement. D’une part, les prix de l’électricité résidentiels ont diminué depuis 1996 dans tous les États à l’étude (à l’exception du Vermont et de Hawaii), mais la diminution est plus marquée dans les États où les marchés sont maintenant compétitifs depuis quelques années. En effet, les prix ont chuté de 15,9 % dans ces États alors qu’ils ont diminué de 11,6 % dans les États à marché monopolistique. D’autre part, 13 États ayant ouvert leurs marchés ont adopté des mesures d’énergie verte contre seulement deux États à marché monopolistique. Ces mesures « vertes », qui incluent des prélèvements pour financer le développement des énergies vertes ainsi que des obligations échangeables d’énergie verte (RPS), seraient un moteur de développement important pour ce secteur en croissance. Les États du Connecticut, du Massachusetts et du New Jersey auraient obtenu les plus hautes notes en matières de politique d’énergie verte. En général, la réécriture des règles entourant l’ouverture des marchés semble offrir une occasion importante pour comprendre les obstacles aux énergies vertes et adopter des mécanismes réglementaires en conséquence. > Pour en savoir plus Http://www.pennfuture.org/news/news_index.html > Fiscalité Crédits de taxe pour les énergies vertes en vigueur au Michigan L’énergie en chiffres Nombre de maisons à l’énergie solaire à Vienne d’ici 2010 : 40 000 Superficie de panneaux solaires installés chaque année en Autriche : 200 000 m2 Éteignez votre moteur si l’arrêt de votre véhicule est de plus de : 10 secondes Nombre de minutes de ralenti des véhicules canadiens en hiver : 75 000 000 / jour 4 Le Michigan a mis en vigueur le 25 juillet une loi sous laquelle il est possible d’obtenir un crédit de taxe commercial non remboursable pour la recherche, le développement ou la production d’énergies vertes. Les types d’énergie acceptés selon la loi comprennent l’énergie marine (énergie des vagues et marémotrice), les systèmes d’énergie verte (énergie éolienne, solaire, etc.), les véhicules alternatifs (voiture électrique, hybride, à l’hydrogène) et les carburants renouvelables. Les carburants renouvelables incluent les mélanges biodiesel contenant au moins 20 % de biodiesel et les carburants produits à partir de biomasse, c’est-à-dire provenant de végétaux, de résidus de végétaux, de déchets animaux, de déchets municipaux et de sites d’enfouissement. L’État du Michigan a également créé une « zone industrielle en énergie alternative » et les entreprises qui y sont établies peuvent recevoir des exemptions basées sur la compensation payée aux employés qui travaillent au développement d’énergies vertes. > Pour en savoir plus Http://www.sustainableeconomy.org/tnu/vol.23/23.8.htm#1 http://www.michiganlegislature.org/documents/2001-2002/publicact/pdf/2002-PA-0531.pdf > Énergie solaire L’énergie solaire est populaire à Vienne La ville de Vienne vient d’annoncer qu’elle a mis en place un projet énergétique d’envergure destiné à promouvoir l’utilisation domestique de l’énergie solaire. Ce projet dénommé Solar-net II au coût de 436 000 euros (667 000 $) est financé à 50 % par l’Union européenne. http://www.centrehelios.org 4 septembre 2002 - vol. 1 - n° 11 L’énergie en chiffres Le projet est conduit conjointement avec la Hongrie grâce à des coopérations entre entreprises, experts et institutions du secteur de l’énergie solaire. L’objectif de la municipalité viennoise est que 40 000 habitations s’alimentent à l’électricité solaire d’ici 2010. Pour y arriver, des mesures importantes ont été prises comme la participation financière de la municipalité à l’installation de panneaux solaires pour couvrir 30 % du coût total des travaux. En Autriche, 200 000 m2 de panneaux solaires sont installés chaque année, incluant 3000 m2 à Vienne seule- ment. Il existe par ailleurs dans cette ville un important potentiel associé au grand nombre d’immeubles anciens qui seront prochainement rénovés et où les installations solaires peuvent être mises en place à moindre coût lors de la rénovation. “Solar-net II” fait partie du “KliP” (Klimaschutz Program), un programme de réduction des gaz à effet de serre (GES). En vertu du Protocole de Kyoto, l’Autriche doit réduire ses GES de 13 % sous les niveaux de 1990 d’ici 2010. > Pour en savoir plus http://www.adit.fr/adit_edition/index.html Puissance du système à énergie marémotrice de Marine Current : 300 kW > Tr a n s p o r ts New York de plus en plus « électrique » > Énergie marémotrice L’énergie marémotrice prend de l’ampleur au Royaume-Uni et au Canada L’énergie marémotrice n’est pas la plus connue des énergies vertes, mais le développement récent de quelques projets porte à croire qu’il y a un intérêt croissant pour cette technologie. Le premier projet pilote commercial au monde devrait voir le jour sur les côtes du Royaume-Uni en octobre prochain. (2,4M $) et 500 000 livres (1,2M $) respectivement dans ce projet. Pour le ministère, ceci représente un peu plus de 4 % de son budget annuel en énergie renouvelable. Par ailleurs la Blue Energy basée en Colombie-Britannique a annoncé qu’elle a obtenu une entente de principe pour 20M $ L’énergie marémotrice est produite par le en capital d’une importante société de financaptage de l’énergie provenant du mouve- ce internationale afin de commercialiser sa propre technologie. Présenment de l’eau lors des marées tement, Blue Energy dévequi alimentent des turbines géloppe un projet de démonstranératrices d’électricité. Contion pré-commercial de 500 trairement à l’énergie produite kW sur les côtes de la par les vagues, le mouvement Colombie-Britannique, qui vides marées est régulier et préserait entre autre à produire de visible, permettant ainsi de l’hydrogène par électrolyse calculer avec plus d’exactitude pour éventuellement alimenter la quantité d’électricité prodes piles à hydrogène. duite par une installation. L’entreprise développe égalesource : www.marineturbines.com ment un projet dans la Baie de C’est un consortium de compagnies regroupées sous le nom de Marine San Francisco qui pourrait générer jusqu’à Current Turbines qui bâtit présentement la 1170 MWh par jour, et un projet sur les côtes turbine britannique de 300 kW dans le canal des Philippines qui consiste en une « clôture Bristol. Le ministère britannique du Com- marémotrice » de 4 km qui récolterait l’énermerce et de l’Industrie et la Commission gie des marées pour produire de l’électricité. européenne ont versé un millions de livres > Pour en savoir plus Http://www.iht.com/articles/68746.html > Tr a n s p o r ts Automobilistes, arrêtez vos moteurs ! En moyenne, l’automobiliste canadien laisse tourner son moteur au ralenti de cinq à dix minutes par jour, une source importante d’émissions de CO2. C’est pour cette raison que l’Institut canadien des produits pétroliers (ICPP) et le gouvernement du Canada ont lancé une campagne de sensibilisation de deux semaines à Mississauga pour rappeler aux automobilistes de couper le moteur s’ils s’arrêtent plus de dix secondes. http://www.centrehelios.org Le premier message des partenaires de ce projet est que les automobilistes épargneront essence et argent s’ils évitent de laisser tourner leur moteur inutilement. De plus, les périodes excessives de marche au ralenti peuvent abîmer des éléments du moteur, dont les cylindres, les bougies et le système d’échappement. Le ralenti excessif peut également contaminer l’huile du moteur. Le New York Power Authority (NYPA) et le Municipal Electric Utilities Association (MEUA) de l’État ont annoncé la semaine dernière qu’ils se rallieront pour promouvoir l’utilisation de voitures électriques dans l’État. Dans un premier temps, les partenaires voudraient concentrer leurs efforts à démontrer qu’il est pratique de rouler à l’électricité, et comptent offrir des véhicules promotionnels aux écoles et aux organismes communautaires afin qu’ils en fassent également la promotion. De plus, une exposition de véhicules électriques a eu lieu à la conférence annuelle de MEUA, afin d’inaugurer la nouvelle initiative. Les participants de la conférence ont pu essayer la Th!nk City électrique de Ford, la Prius hybride de Toyota, un Ranger électrique de Ford et même un véhicule utilitaire électrique de John Deere. Les efforts de l’État de New York en matière de qualité de l’air ne s’arrêtent cependant pas là. L’État a adopté des normes d’émissions pour les véhicules, ainsi que des incitatifs fiscaux et du financement disponibles aux sociétés de transport en commun et aux agences gouvernementales afin qu’ils augmentent leurs flottes de véhicules électriques et autres véhicules à carburant alternatif. En 2001, le Gouverneur Pataki a émis un ordre exigeant que tous les véhicules légers de l’État s’alimentent aux carburants alternatifs d’ici 2010, à l’exception des véhicules des forces de l’ordre et d’urgence. Cet été une loi visant à majorer les incitatifs fiscaux pour achats de véhicules hybrides a été approuvée par la législature, un incitatif qui s’ajoute à celui déjà en vigueur à travers les États-Unis pour la Prius exclusivement (voir notre article à ce sujet, vol. 1, no 10). > Pour en savoir plus http://www.nypa.gov/press/020828b.htm 5 4 septembre 2002 - vol. 1 - n° 11 « En leurs mots Au premier abord, il peut sembler étrange que des entreprises qui vendent de l’essence donnent des conseils aux automobilistes sur la façon de réduire leur consommation de carburant. Les sociétés membres de l’ICPP préconisent l’utilisation efficace des carburants — et d’autres produits pétroliers — dans le cadre d’un vaste programme de conservation de l’énergie. Ce programme fait le lien entre la consommation, les dépenses découlant du transport personnel et la pollution de l’air. - Alain Perez, Président de l’ICPP » L’énergie en chiffres Projet de tour solaire en Australie : Hauteur de la tour : 1 km Diamètre de sa base : 130 m Diamètre des serres productrices d’air chaud : 7 km Puissance générée : 200 MW Nombre de foyers alimentés : 200 000 Pour éliminer les périodes de ralenti inutiles, il est recommandé de réduire à 30 secondes la période de réchauffement du moteur et d’arrêter le moteur quand le véhicule est à l’arrêt plus de dix secondes. Il faut en effet moins d’essence pour redémarrer le moteur après un tel temps d’arrêt. En évitant la marche au ralenti à peine cinq minutes par jour, tous les jours de l’année, les automobilistes canadiens pourraient empêcher l’émission de plus de 1 million de tonnes de CO2 annuellement. > Pour en savoir plus http://www.ic.gc.ca/cmb/Welcomeic.nsf/ICPages/Salle-des-medias > Énergies vertes Une gigantesque « tour solaire » alimenterait 200 000 foyers en Australie Une idée de technologie d’énergie verte qui a été discutée de temps à autre depuis plusieurs années a refait surface en Australie récemment. En effet, le projet appelé Solar Mission Project de EnviroMission, qui produirait de l’électricité à partir d’air chaud, deviendra probablement réalité si l’on en croit les autorités fédérales qui viennent d’approuver le projet. lées à la base de la tour généreront une puissance maximale de 200 MW. Les agriculteurs de la région seront également servis puisque l’entreprise voudrait utiliser les serres à des fins de production agricole, mais souligne qu’il ne faudra pas s’aventurer trop près de la base de la tour, où la température ambiante pourrait atteindre les 60 degrés Celsius ! En somme c’est une technologie qui semble idéale pour les chaleurs intenses et surtout les grands espaces inexploités des régions désertiques de l’Australie. Avis aux déserts du Sahara. La technologie derrière ce projet consiste à produire de l’air chaud à l’aide de serres, qui est ensuite aspiré par convection dans une tour géante munie de turbines génératrices d’électricité. Si la technologie ne semble pas très Le projet gigantesque impressionnante, la taille source : www.enviromission.com dans lequel le gouvernedu projet saura sûrement épater le commun des producteurs d’én- ment investit 800M $ australiens (685M $) ergie verte : les serres du projet australien alimenterait 200 000 foyers d’ici 2005, si les formeront un cercle de non moins de 7 km travaux commencent comme prévu l’an de diamètre et l’air chaud sera aspiré à une prochain. L’État de New South Wales, où se vitesse de plus de 55 km/h par une tour de 1 situerait la tour, doit cependant conclure l’ékm de haut, soit deux fois la hauteur de la valuation environnementale avant d’approutour du CN à Toronto. Les 32 turbines instal- ver le projet. > Pour en savoir plus Http://www.evworld.com/databases/shownews.cfm?pageid=news200802-03 Commentaires Comment avez-vous trouvé ce numéro ? Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution Mardi 17 septembre 2002 6 > C a r b u r a n ts v e r ts La Ontario Power Generation veut se procurer du biocarburant La Ontario Power Generation (OPG) et DynaMotive Energy ont annoncé la semaine dernière qu’ils ont conclu une entente de prin-cipe pour le développement de projets d’énergie verte utilisant la technologie BioTherm. BioTherm est un procédé de pyrolise accélérée qui peut convertir la biomasse végétale en carburant liquide. DynaMotive entend utiliser cette technologie pour puiser dans des ressources abondantes à faible coût qui se retrouvent dans les déchets agricoles et forestiers, tels que les résidus de bois, d’écorce, de canne à sucre et de paille. La OPG, le plus important fournisseur d’énergie verte en Ontario, vend directement cette énergie sous la marque Evergreen aux détaillants et à ses clients industriels et commerciaux. Les sources d’énergie verte sont actuellement l’éolien, les petits projets en hydroélectricité, la biomasse et le solaire. Les projets avec DynaMotive permettront à la OPG d’élargir son portefeuillle d’énergie verte, qui est de plus en plus en demande sur le marché de l’électricité ontarien, ouvert à la concurrence depuis le premier mai dernier. > Pour en savoir plus http://www.opg.com/info/news/NewsAug27_2002.asp http://www.centrehelios.org Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 12 - 17 septembre 2002 Sommaire > Énergies renouvelables La Régie de l’énergie britannique lance un appel à l’action pour les énergies renouvelables La régie de l’énergie du Royaume-Uni (OFGEM) est intervenue la semaine dernière auprès des réseaux de distribution afin de les inciter à relever le défi de l’énergie renouvelable et ce, dans les plus brefs délais. Faisant référence aux objectifs récents du gouvernement d’augmenter la part de l’énergie renouvelable à 10 % d’ici 2010 et de faire grimper la puissance cogénérée à 10 000 MW pour la même année, OFGEM a souligné devant l’industrie que d’importants changements associés à la production d’énergie et à l’opération des réseaux sont imminents. Pour atteindre les objectifs fixés, les Britanniques devront ajouter d’ici 2010 quelque 8000 MW d’énergie renouvelable, ce qui représente environ 3000 nouvelles installations, et quelque 5000 MW en cogénération, ou 1000 nouvelles installations. Selon OFGEM il est également possible que plus d’un million de petits projets de cogénération domestique, de 1 à 5 kW chacun, voient le jour dans cette même période. Cette explosion de petits projets pourrait représenter une charge considérable pour un opérateur de réseau. Il est estimé en effet qu’en 2010, jusqu’à 300 petits cogénérateurs pourraient demander de se brancher à chacune des sous-stations d’un seul opérateur, alors qu’aujourd’hui un opérateur compte environ 300 branchements pour son réseau entier. Le Directeur général du régulateur national a d’ailleurs prévenu les distributeurs du pays de son intention de passer rapidement des paroles aux actes. Il a notamment souligné son intention de lier les prochaines demandes tarifaires aux efforts démontrés par les distributeurs pour encourager le recours aux énergies décentralisées. > Pour en savoir plus http://biz.yahoo.com/djus/020910/1044000392_1.html > Restructuration des marchés La législature californienne toujours favorable au comptage inversé Alors que plusieurs s’attendaient à de nouvelles dispositions limitatives sur le comptage inversé, le projet de loi AB 58, qui est une révision de l’ancienne loi, demeure favorable à ce concept qui permet à des particuliers de brancher leurs systèmes de production d’électricité au réseau. AB 58 a été adopté par le Sénat et l’Assemblée le 30 août dernier. Le projet de loi semble plaire particulièrement à l’industrie et aux adeptes de l’énergie solaire photovoltaïque (PV) qui bénéficient grandement des mesures prévues par la loi présentement en vigueur. En effet, AB 58 garde inchangée la disposition qui permet à des systèmes décentralisés (comme les panneaux solaires) allant jusqu’à 1 MW en puissance, de se connecter au réseau et de voir leur compteur « tourner à rebours » lorsque la production d’électricité excède la consommation. Cette disposition était menacée par un amendement qui voulait réduire la puissance maximale à 10 kW, soit la puissance maximale prévue par la loi à ses débuts en 1995, mais qui a été augmentée à 1 MW en 2001. Cette augmentation en 2001 avait d’ailleurs fait augmenter par un facteur de 10 les ventes de grands systèmes solaire-PV. D’autre part, AB 58 augmente de 0,1 % à 0,5 % la part totale de l’énergie de pointe pouvant provenir de systèmes décentralisés munis de compteurs inversés. Il ordonne également l’offre de rabais additionnels aux logements à prix modique voulant installer de tels systèmes. > Régie de l’énergie britannique : appel à l’action pour les énergies renouvelables 1 > La législature californienne toujours favorable au comptage inversé 1 > FOCUS Transports : une nouvelle taxe de la CE 2 > Le Japon pourrait taxer le charbon 2 > Québec étudie le potentiel des « 2R » sur les véhicules 3 > Les libéraux ontariens proposent un plan énergétique ambitieux 3 > Le monopole d’électricité du Tennessee réduit sa dette financière et écologique 4 > Inauguration en Californie du plus grand toit solaire de la fonction publique 4 > L’énergie verte serait bénéfique pour la région nord-ouest des États-Unis 5 > On respire mieux à New Delhi 5 > La Virginie de l’Ouest veut devenir un leader de l’énergie verte 5 > General Motors introduit une nouvelle voiture à l’hydrogène 6 > AEE et AQME : partenariat renouvellé 6 Dernière heure 20 % d’énergie verte en Californie Le Gouverneur Davis de la Californie a signé en fin de semaine dernière un projet de loi qui créera un système d’obligations échangeables d’énergie verte (OÉÉV) pour les distributeurs d’énergie de l’État. L’OÉÉV exigera que chaque installation achète à terme au moins 20 % de son énergie de sources vertes. Pour plus de renseignements, voir le numéro précédent d’Enjeux-ÉNERGIE. (Suite en page 2) http://www.centrehelios.org 1 17 septembre 2002 - vol. 1 - n° 12 Focus « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. La Commission européenne propose une réforme écologique de la taxation automobile Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Dans l’optique de supprimer les entraves qu’un lien direct entre le niveau de taxation fiscales à la libre circulation des véhicules et les émissions de CO2 de chaque voiture dans l’Union européenne (UE) et de répon- neuve permet de réduire efficacement ces dre en partie aux exigences de Kyoto, la émissions. Les dispositions proposées par Commission européenne a la Commission auraient un Cette réforme proposé la semaine dernière impact important sur le rejet de écologique de la taxa- CO2 puisqu’elles créeraient un une réforme qui lierait la taxation des véhicules à leur tion automobile permet- incitatif pour réduire à la fois utilisation plutôt qu’à leur trait à l’UE de répondre les achats de voitures à forte acquisition. consommation d’essence et en partie à ses engagel’utilisation de la voiture. Une Présentement, chaque État ments face au Protocole augmentation des taxes sur le de Kyoto membre percoit des taxes carburant aurait aussi un d’immatriculation différenimpact sur l’intensité de l’utilites, ce qui peut occasionner des distortions sation des voitures particulières. dans le marché intérieur. Dans un effort d’homogénéisation des régimes fiscaux liés L’objectif de la Commission européenne et à l’automobile, la Commisdu Parlement européen est « Nous devons faire en sion recommande donc aux de ramener le taux d’émispays membres de réduire sorte que les taxes sur sion de CO2 à 120 g/km d’ici progressivement, voire d’a- les voitures soient plus 2005, ou 2010 au plus tard. bolir leurs taxes d’immatricu- clairement axées sur la L’industrie automobile s’est lation et de les compenser réalisation des objectifs déjà engagée, à cet effet, à par une taxe annuelle de cirréduire ce taux à 140 g/km environnementaux de la culation et une taxe sur les grâce à des améliorations Communauté carburants. techniques. Restent donc [européenne]. » encore 20 g/km que la ComDe plus, la Commission mission propose de combler voudrait que les taxes de cirpar des incitations fiscales - Frits Bolkestein culation soient totalement ou comme celles présentées ici. Commissaire chargé partiellement calculées sur la de la fiscalité base des émissions de CO2. Cette réforme écologique de Les taxes d’immatriculation (tant qu’elles la taxation automobile permettrait donc à existent) devraient aussi être liées plus l’UE de répondre en partie à ses engagedirectement aux émissions de CO2. Une ments face au Protocole de Kyoto. Celle-ci étude récente commandée par la s’est engagée à réduire ses GES de 8 % Commission sur les véhicules démontre sous les niveaux de 1990 d’ici 2012. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. > Pour en savoir plus http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guesten.ksh?p_action.gettxt=gt&doc=IP/02/1274|0|RAPID&lg=FR&display http://europa.eu.int/comm/taxation_customs/taxation/car_taxes/co2_cars_study_25-02-2002.pdf Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org (Suite de la page 1) Cependant, le projet de loi n’est pas complètement à l’avantage des particuliers : quelques distributeurs municipaux de l’État ne sont pas tenus de participer au comptage inversé pourvu qu’ils offrent à la place un système de facturation inversée. Ce système utilise deux compteurs séparés pour le même usager, soit un pour calculer sa con- sommation et l’autre pour sa production. Dans un système semblable, l’usager peut recevoir un prix plus bas pour l’énergie qu’il génère, en comparaison avec le prix reçu avec un compteur inversé ; et il est possible qu’il doive débourser pour acheter et installer le second compteur. De plus, le projet de loi ne s’applique pas à Los Angeles. > Pour en savoir plus http://www.californiasolarcenter.org/legislation.html > Fiscalité Le Japon pourrait taxer le charbon Le Japon, un des plus grands importateurs de charbon au monde, explore présentement la possibilité d’imposer une taxe sur le charbon pour encourager l’utilisation de sources d’énergie moins polluantes. 2 17 septembre 2002 - vol. 1 - n° 12 L’énergie en chiffres À la grande déception des trois plus grandes multinationales du charbon qui ont vu chuter leur valeur boursière, le ministère japonais de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie a confirmé récemment qu’un projet de taxe était bel et bien en discussion. Le prélèvement pourrait se faire aussi tôt qu’en avril 2003, quoique les aspects spécifiques du projet ne sont pas dévoilés. Le ministère n’a pas voulu s’avancer sur le taux envisagé de cette taxe à caractère environnemental, et dit devoir « débattre » davantage sur la question des modalités et du niveau d’imposition qui pourrait se situer autant en amont (tarif douanier) qu’en aval (taxe de vente) de la chaîne de vente du charbon. Selon un analyste de la BNP Paribas, la taxe serait imposée sur le charbon thermique, substituable par le gaz naturel moins polluant, mais pas sur le charbon cokéfiable, utilisé dans la production d’acier. Ce dernier serait plus difficilement substituable. Le Japon génère de l’électricité à partir de charbon (18 %), d’énergie nucléaire (34 %), de gaz naturel (26 %) et de pétrole (11 %). Les titres des trois plus grandes multinationales du charbon qui exportent au Japon, Xstrata, BHP Billinton et Rio Tinto, ont baissé respectivement de 3 %, 2,5 % et 1,4 % à la suite de cette annonce. Baisse de la valeur boursière de Xtrata suite à l’annonce d’une taxe japonaise sur le charbon : 3% Part des émissions de GES du Québec provenant du secteur des transports : 40 % > Pour en savoir plus http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/17634/story.htm > F i s c a l i t é - Tr a n s p o r ts Québec étudie le potentiel des « 2R » sur les véhicules Le Ministère des Transports du Québec, en collaboration avec l’École des Hautes études commerciales, dévoilait à La Presse récemment qu’il étudiait la faisabilité d’un programme de Redevance-Remise visant à décourager l’achat de véhicules à forte consommation d’essence. La redevance-remise est un instrument économique qui consiste à exiger une redevance sur les grosses cylindrées très polluantes car grandes consommatrices de carburant et d’attribuer une remise aux modèles à économie d’essence. Ainsi les acheteurs de véhicules sport utilitaires pourraient payer jusqu’à quelques milliers de dollars de plus à l’achat, montants qui serviraient en partie à financer les remises pour les acheteurs de petites voitures. Les surplus de ces redevances permettraient de financer aussi le transport en commun et des réseaux de pistes cyclables. Avant l’élection des libéraux, l’ancien gouvernement de la Colombie-Britannique avait regardé en 2000 la possibilité d’instaurer un programme semblable et suggérait une échelle de redevances et de remises basée sur la consommation d’essence, qui allait de – 4000$ à + 4000$. Les plus gros véhicules utilitaires écopaient de la redevance maximale de 4000$ alors que les acheteurs de la Insight de Honda, le modèle hybride qui affiche le meilleur rendement sur le marché actuel (environ 3,5 l/100km), recevaient la remise maximale du même montant. La province a renoncé à mettre en place le programme. Au Canada, seule la province de l’Ontario a adopté une redevance-remise sur les voitures. Si cette mesure peut s’avérer efficace pour limiter la circulation de grosses cylindrées et diminuer ainsi les émissions de CO2, elle ne peut se substituer à un financement massif du transport en commun qui a le potentiel de réduire de façon plus marquée les émissions de CO2 tout en réduisant la congestion dans les grandes villes. Les transports sont responsables pour 40 % des émissions de gaz à effet de serre au Québec. > Pour en savoir plus http://www.cyberpresse.ca/reseau/actualites/0208/act_102080128194.html > Politiques et plans Les libéraux ontariens proposent un plan énergétique ambitieux Le chef du parti libéral de l’Ontario Dalton McGuinty a dévoilé la semaine dernière un plan qui vise à améliorer la qualité de l’air dans cette province qui a connu cet été 25 alertes au smog. Le smog est un terme qui désigne ces « nuages de pollution », principalement composés d’ozone et de composés organiques volatils, qui ont des impacts importants sur la santé humaine. Digne d’une plate-forme électorale, le plan http://www.centrehelios.org libéral inclut cinq points qui s’attaquent ambitieusement à la production et la consommation de l’énergie dans la province. En effet, si les libéraux étaient élus (ils mènent présentement dans les sondages), toutes les centrales thermiques au charbon polluantes devraient fermer leurs portes d’ici 2007 pour laisser la place à la production d’énergie renouvelable. Les fournisseurs d’électricité devraient se conformer à un système d’obligations échangeables d’éner- « En leurs mots Nous faisons face à une période de changements sans précédent. Les cibles gouvernementales pour l’énergie renouvelable et la cogénération représentent un changement majeur dans les moyens de production et sur la charge opérationnelle qu’auraient à supporter les réseaux de distribution. Les enjeux soulevés par ce défi doivent se retrouver à la tête des agendas de la haute direction de chacun des distributeurs. » - Callum McCarthy UK Office of Gas and Electricity Market Regulation (OFGEM) L’énergie en chiffres Part de l’énergie verte au Royaume-Uni d’ici 2010 : 10 % Ajout d’énergie verte nécessaire d’ici 2010 au Royaume-Uni : 8000 MW ou ~3000 systèmes Ajout de puissance cogénérée d’ici 2010 au Royaume-Uni : 5000 MW ou ~1000 systèmes 3 17 septembre 2002 - vol. 1 - n° 12 L’énergie en chiffres Nombre d’alertes au smog cet été en Ontario : 25 Selon le plan énergétique des libéraux ontariens : Nombre de centrales au charbon en 2007 : 0 gie verte (OÉEV) qui exigerait que 10 % de leur électricité provienne de sources vertes d’ici 2010. Les sources privilégiées seraient l’éolien, le biogaz de sites d’enfouissement, ainsi que certaines formes d’hydroélectricité. Le plan inclut d’ailleurs l’ajout d’une troisième turbine pour le projet hydroélectrique de Beck situé aux chutes Niagara. De plus, 0,1 cent/kWh serait prélevé sur les factures d’électricité afin de financer le développement d’énergies vertes. Enfin, le plan libéral a comme objectif de couper de non moins de 5 % la consommation d’électricité d’ici 2007. En ce qui concerne les transports, les carburants vendus dans la province devront contenir au moins 5 % d’éthanol d’ici 2007 et Part de marché de l’énergie verte : 15 % Réduction de la consommation d’électricité : 5 % Part de l’éthanol dans l’essence en 2010 : 10 % Utilisation du transport en commun : + 25 % Prélèvement sur la facture d’électricité pour l’énergie verte : 0,1 cents/kWh Part de l’énergie pouvant provenir de systèmes décentralisés en Californie: 0,5 % Puissance maximale des systèmes décentralisés : 1 MW Puissance du plus grand toit solaire de la fonction publique californienne : 470 kW Superficie couverte par le toit : 5600 m2 http://www.centrehelios.org 10 % d’ici 2010 ; le diésel devra quant à lui être mélangé à du biodiésel. Une taxe de deux cents du litre sur l’essence sera versée au transport en commun, ce qui représentera des fonds additionnels de 312M $ par année. Le clan McGuinty estime que ces mesures permettront de réduire les émissions polluantes de 20 % en Ontario tout en réduisant la congestion automobile dans les villes. L’Association médicale de l’Ontario estime que les polluants de l’air, notamment l’ozone et les particules, sont responsables chaque année de 1900 morts prématurées, 13 000 visites à l’urgence et 1,1MM $ en coûts au système de santé et en productivité. > Pour en savoir plus http://www.ontarioliberal.com/2000/News/Releases/90902_cleanair.htm > Qualité de l’air Le monopole d’électricité du Tennessee réduit sa dette financière et écologique La Tennessee Valley Authority, la société d’État fédérale responsable de l’électricité au Tennessee, a annoncé la semaine dernière que l’entreprise aura réduit sa dette de 100M $US et aura investit un total de 430M $US dans la réduction d’émissions polluantes d’ici la fin de la présente année fiscale. Dans l’année fiscale 2003 la qualité de l’air devrait bénéficier d’un montant additionnel de 528M $US, ce qui éleverait les dépenses environnementales à presqu’un milliard de dollars en deux ans. De plus, les prix de l’électricité ne seront pas augmentés en 2003, une tendance qui se répète depuis cinq ans. Selon le producteur, les résultats positifs de l’année 2002 reflètent un engagement de prendre des décisions d’affaires efficaces afin d’investir dans la qualité de l’air et la réduction du déficit. La compagnie compte maintenant 11 systèmes anti-pollution de réduction de NOx, 11 systèmes présentement en construction et six autres dans leur phase de conception. > Pour en savoir plus http://www.tva.gov/news/releases/julydec02/cleanair.htm > Énergie solaire-PV Inauguration en Californie du plus grand toit solaire de la fonction publique duction De 11 000 tonnes de CO2 et 4000 kg de NOx, soit l’équivalent de la plantation de 800 000 arbres, le retrait de 4000 voitures de la circulation ou l’économie d’essence d’une auto En seulement six semaisur plus de 80 millions nes, Powerlight a consde kilomètres. Ces dontruit ce grand panneau nées se basent sur une solaire d’une superficie durée de vie du toit de 5600 m2 et d’une puissolaire de 25 ans et comparent la production sance de 470 kW. Le sysSource : www.powerlight.com d’électricité par le solaire tème fournira environ la moitié de la demande en électricité de l’im- avec la production par des sources « conmeuble, réduisant ainsi le besoin d’acheter ventionnelles », un terme non-explicité par de l’électricité de pointe qui peut s’avérer le Département mais qui fait probablement coûteuse. Selon le Département des travaux référence aux centrales au charbon à la publics de l’État, le toit solaire évitera la pro- marge du système. Le gouvernement californien vient d’inaugurer à Sacramento le plus grand panneau solaire jamais installé sur un toit d’un immeuble de la fonction publique. 4 17 septembre 2002 - vol. 1 - n° 12 L’énergie en chiffres La promotion par l’État de tels systèmes alternatifs d’énergie fait partie du décret adoptée par le Gouverneur Davis sur les immeubles écologiques. Ce toit de 470 kW figure au rang des plus importants projets solaire-PV des ÉtatsUnis, avec celui situé sur le toit d’un pénitencier de Dublin, également en Californie, qui couvre une superficie de plus d’un hectare pour fournir une puissance de 1,18 MW (voir Enjeux-ÉNERGIE, vol 1, no 3). Taux moyen d’émissions de CO2 des véhicules souhaité par la Commission européenne : 120 g/km > Pour en savoir plus http://www.dgs.ca.gov/News/SolarElectric.htm > Énergies vertes > Politiques et plans L’énergie verte serait bénéfique pour la région nord-ouest des États-Unis Un rapport du groupe RAND dévoilé la semaine dernière a démontré que des augmentations d’énergie verte dans la région nord-ouest des États-Unis réduiraient les risques associés à la volatilité des prix sans avoir d’impacts économiques majeurs. L’étude intitulée « Generating Electric Power in The Pacific Northwest: Implications of Alternative Technologies » a étudié les impacts potentiels qu’aurait le remplacement de 20 % de nouvelle énergie produite à partir de gaz naturel par une combinaison de mesures d’efficacité énergétique et d’énergies éolienne et solaire. RAND conclut que ce scénario aurait un impact négligeable sur l’économie, en diminuant le PIB de cette région de moins de 0,5 % sur 20 ans. L’impact serait évidemment plus prononcé sur l’industrie du gaz naturel, mais les emplois devraient augmenter dans le secteur éolien déjà en croissance dans la région. De plus, une baisse de la demande de gaz réduirait son prix. Le groupe souligne également qu’un tel scénario diminuerait les risques associés à la volatilité des prix du gaz naturel. Somme toute, un investissement dans les énergies vertes et l’efficacité énergétique peut représenter des coûts plus élevés à court terme, mais les bénéfices d’un portefeuille énergétique diversifié peut rapporter gros par la suite. La région du nord-ouest des États-Unis puise 82 % de son électricité des barrages mais les ressources hydriques se font plus rares et la part totale de l’hydroélectricité devrait baisser à 64 % d’ici 2010. On prévoit une percée du gaz naturel qui devrait représenter 22 % de l’électricité en 2010 et qui sait, peut-être, une montée importante des énergies vertes. > Pour en savoir plus http://www.solaraccess.com/news/story?storyid=2733 > Qualité de l’air On respire mieux à New Delhi Il y a de ça cinq ans seulement, la capitale de l’Inde avait été identifié comme une des villes les plus polluées du monde, mais des efforts soutenus depuis quelques années auraient dissipé les nuages de smog qui affectaient de façon régulière les 13 millions d’habitants de cette grande ville. lui est la principale composante du smog, affiche une moins bonne performance avec une réduction de 6 %. Ces améliorations significatives dans la qualité de l’air seraient dues principalement à la fermeture, forcée par les tribunaux en 1996, de plusieurs centaines d’usines de Selon le Central Pollution Control Board, on textiles et de produits chimiques. En 1998, le gouvernement continuait ses respire mieux à New Delhi maintenant, grâce à une réduc- Les nuages de smog efforts de nettoyage en élimise sont dissipés à nant de la circulation les tion de 25 % de la pollution atmosphérique par rapport aux New Delhi et le lar- véhicules âgés de 15 ans ou niveaux de 1995. Depuis l’an moiement des yeux plus, et en exigeant que tous les véhicules servant aux transdernier seulement, la concentration ambiante de particules n’est que chose du ports en commun carburent au passé gaz naturel liquéfié. est passée de 405 à 347 microgrammes par mètre cube, une réduction de 15 %, et le dioxyde de soufre a New Delhi n’est peut-être pas aussi propre chuté de 22 %, soit de 18 à 14 micro- que les grandes villes occidentales, mais grammes ; mais le dioxyde d’azote, un pol- selon les autorités indiennes en matière de luant qui entre dans la formation d’ozone qui qualité de l’air, les nuages de smog se sont http://www.centrehelios.org La Virginie de l’Ouest veut devenir un leader de l’énergie verte Le Gouverneur de la Virginie de l’ouest vient de dévoiler un nouveau plan d’action sur l’énergie pour guider l’État vers un avenir énergétique fiable et durable. Bien que le rapport recommande l’exploitation massive de sources domestiques d’énergie fossile, il n’oublie pas l’importance d’investir dans les technologies environnementales, l’énergie verte et l’efficacité énergétique. Parmi les grands objectifs de ce rapport se trouvent « l’établissement de l’État comme un chef de file dans les énergies non-conventionnelles et les technologies et produits écologiques » ; et la « promotion de la conservation et de l’efficacité énergétique dans tous les secteurs ». Pour ce faire, le groupe de travail recommande une série de mesures et d’actions. En ce qui concerne la production d’énergie, il encourage le développement de l’énergie décentralisée, de l’énergie renouvelable, et la production d’hydrogène qui pourra alimenter les piles à hydrogène éventuellement utilisées dans bon nombre de véhicules d’ici quelques années. Il est recommandé d’évaluer dans la prochaine année le potentiel des crédits de production et des compteurs inversés pour promouvoir ces sources d’énergie. Le groupe de travail recommande aussi que soit instauré un programme d’efficacité énergétique pour les édifices et les véhicules gouvernementaux. Selon l’échéancier proposé dans le rapport, l’État devra définir d’ici un à deux ans des politiques encourageant la conservation d’énergie dans la construction, la rénovation et la consommation d’énergie des immeubles gouvernementaux. De plus, il devra d’ici un an évaluer la possibilité d’imposer des standards d’émissions pour sa flotte de véhicules. > Pour en savoir plus http://www.wvgov.org/FullArticle.asp?index=538 5 17 septembre 2002 - vol. 1 - n° 12 « En leurs mots Nous essayons d’avancer l’idée que l’investissement dans la production d’électricité devrait se faire à l’aide d’un portefeuille diversifié. Il n’est pas bon d’investir dans seulement quelques entreprises, et nous devrions regarder à diversifier l’investissement dans les sources d’électricité. Le nord-ouest des États-Unis peut diversifier ses investissements en énergie afin d’étaler les risques et donner plus d’options pour la région et son avenir. - Mark Bernstein Analyste du Groupe RAND » L’énergie en chiffres Puissance du moteur à hydrogène de la Hy-Wire de GM : 94 kW Réduction des polluants de l’air à New Delhi depuis 1995 : 25 % Âge maximal des voitures permis à New Delhi : 15 ans Commentaires Comment avez-vous trouvé ce numéro ? Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution Mardi 1er octobre 2002 http://www.centrehelios.org dissipés largement, le larmoiement des yeux lors d’une pause à un feu rouge n’est que chose du passé, et il est possible de voir les étoiles, la nuit. > Pour en savoir plus http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/17741/story.htm > Tr a n s p o r ts General Motors introduit une nouvelle voiture à l’hydrogène La General Motors (GM) a annoncé récemment qu’elle dévoilera une nouvelle voiture à l’hydrogène, la Hy-Wire, au salon automobile de Paris à la fin du mois. La Hy-Wire est une version évoluée d’une précédente voiture à l’hydrogène de GM, la AUTOnomy. intégrées des manettes de frein et d’accélération. De plus, chacun des deux sièges avant sont munis d’un volant, histoire de ne pas faire de jaloux ou encore pour passer de la France à l’Angleterre… La voiture est équipée d’un système de piles à hydrogène qui proLes intéressés des duit 94 kW en continu. technologies à l’hyLes réservoirs d’hydrogène devraient êdrogène, pouvant tre comblés par les supporter une prescaractéristiques innosion de 5000 PSI, pervatrices de cette mettent une autonovoiture. La HY-Wire, mie de 100 km mais une berline compacte GM envisage d’augà quatre portes et menter ce potentiel à cinq passagers, pré10 000 PSI pour ainsi sente un intérieur et allonger les trajets. un système de pilotasource : www.gm.com ge hors du commun. GM a pu retirer plusieurs éléments du chas- Selon GM il reste encore quelques défis à sis, ajouter de la vitre jusqu’au plancher et a surmonter avant de commercialiser ce type utilisé la partie avant comme espace libre vu de voiture, mais la compagnie envisage que l’absence de moteur. La Hy-Wire se contrôle des modèles abordables, incluant la Hyuniquement à partir du volant, auquel sont Wire, seront sur le marché d’ici 2010. > Pour en savoir plus http://www.hfcletter.com/letter/September02/features.html > Efficacité énergétique L’Agence de l’efficacité énergétique et l’AQME renouvellent leur partenariat L’Agence de l’efficacité énergétique du Québec (AEE) et l’Association québécoise pour la maîtrise de l’énergie (AQME) annoncent qu’elles ont renouvelé leur entente de partenariat pour la prochaine année afin de mettre à profit leurs expertises respectives et poursuivre leurs efforts de promotion pour l’utilisation efficace de l’énergie. Au fil des ans, les deux organismes ont accentué leur collaboration en mettant en commun leurs expertises diversifiées afin d’atteindre leurs objectifs de sensibilisation pour une utilisation rationnelle et optimale de l’énergie. A ce jour, l’analyse du potentiel d’économie d’énergie démontre la rentabilité des mesures d’économie dans plusieurs secteurs d’activités mais il reste aux entreprises, industries et municipalités à les appliquer concrètement. C’est à cette importante tâche de sensibilisation que s’attaqueront les deux organismes afin d’intégrer l’efficacité éner- gétique aux habitudes de consommation des Québécois au même titre que la récupération et le recyclage, par exemple, qui ont connu des progrès considérables au cours des quinze dernières années. Les deux organismes s’entendent pour dire que l’efficacité énergétique constitue un défi très important pour le Québec et que tous les utilisateurs d’énergie ont intérêt à réduire leur consommation dans une perspective à la fois économique et environnementale. Fondée en 1985, l’AQME a pour objectif principal de promouvoir le contrôle et la gestion efficace de toutes les formes d’énergie en harmonie avec l’environnement. L’AEE a pour mission, dans une perspective de développement durable, d’assurer la promotion de l’efficacité énergétique pour toutes les sources d’énergie, dans tous les secteurs d’activités. > Pour en savoir plus http://communiques.gouv.qc.ca/gouvqc/communiques/GPQF/Septembre2002/30/c7646.html 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 13 - 1 er octobre 2002 Sommaire > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Les Canadiens se mobilisent pendant que le plan Kyoto se finalise Les jours passent et le Canada se rapproche de sa date limite pour prendre une décision formelle sur Kyoto. Quoiqu’un plan final de mise oeuvre doivent être déposé bientôt au Cabinet des ministres, certains éléments de la stratégie fédérale se font déjà entendre dans les coulisses. Pendant ce temps, plusieurs se mobilisent sur la question et espèrent influencer la population et les décideurs d’ici le vote final en Chambre prévu au plus tard pour décembre prochain. Selon des informations préliminaires, un fait saillant du plan est que le Canada compte investir 5MM $ sur cinq ans dans des programmes incitatifs tels que ceux reliés aux transports en commun. Ces montants seraient aussi dépensés sous forme d’incitatifs à la population pour réduire sa consommation d’énergie et donc ses émissions de CO2. Le gouvernement explore entre autres la possibilité d’offrir des rabais de 1000 $ par résidence pour des rénovations qui augmenteraient l’efficacité énergétique. Sous le plan de Kyoto Canada on espère que 20 % des foyers s’engageront dans un tel programme de rénovation. D’autre part le plan inclurait des mesures pour inciter la transition à des carburants à faibles émissions de CO2. Le gouvernement voudrait en effet que la moitié de l’essence au Canada contienne 10 % d’éthanol d’ici 2010 ; il considère également l’introduction d’une exemption de taxe pour le biodiesel, un carburant qui est produit à partir de graisses végétales ou animales et qui peut se mélanger au diesel ou encore le remplacer (voir vol. 1, no 1). Ces mesures incitatives seraient accompagnées de normes visant à augmenter l’efficacité des nouveaux véhicules légers de 25 %. Par ailleurs plusieurs acteurs importants se mobilisent autour de Kyoto dernièrement. Alors que Ralph Klein annoncait récemment > Les Canadiens se mobilisent pendant que le plan Kyoto se finalise 1 une campagne publicitaire anti-Kyoto de plus de 1M $, l’Association canadienne de santé publique, l’Ontario College of Family Physicians, la Direction de la santé publique de Montréal-Centre et la Fondation David Suzuki se sont réunis la semaine dernière pour déposer une déclaration conjointe en faveur de la ratification du Protocole. Selon ces groupes, ratifier Kyoto est non seulement un pas dans la bonne direction pour lutter contre le réchauffement de la planète, mais aussi pour contrer les effets sur la santé humaine de la pollution atmosphérique. Cependant, disent-ils, pour récolter ces bénéfices à la santé, le Canada devra faire un effort pour réduire domestiquement ses émissions de GES, plutôt que d’avoir recours à l’achat de permis qui proviendraient de pays avec des excédants de crédits de carbone. En effet, l’adoption de mesures pour réduire les GES au pays aurait pour conséquence la réduction de co-polluants tels que ceux qui entrent dans la composition du smog. L’Ontario Medical Association estime que le smog cause 1900 morts prématurées par année et occasionne 1M $ en coûts au système de santé. (Avis aux intéressés : les données pour le Québec pourront être développées grâce à des outils de modélisation dont dispose le Centre Hélios). L’objectif de Kyoto pour le Canada est de réduire les émissions de GES de 6 % sous les niveaux de 1990 d’ici 2012 (sans efforts). Cela représente une réduction de 240 Mt par année – soit 30 % – par rapport à notre production de GES projetée en 2012. Malgré l’ampleur du défi, les analyses détaillées du gouvernement fédéral démontrent que les coûts associés à cet objectif représenteraient seulement entre 0 et 2 % de la croissance du PIB d’ici 2012. En d’autres mots, l’économie canadienne sans Kyoto croîtrait de 31 % d’ici 2012, alors qu’avec le Protocole elle croîtrait de 29 % à 31 %. > Pour en savoir plus http://www.davidsuzuki.org/Campaigns_and_Programs/Climate_Change/News_Releases/newsclimatechange09250202.asp http://www.theglobeandmail.com/servlet/ArticleNews/PEstory/TGAM/20020923/UKYOTN/national/national/national_temp/4/4/8/ http://www.cbc.ca/stories/2002/09/19/kyoto_020919 http://www.globeandmail.ca/servlet/ArticleNews/front/RTGAM/20020918/wkyoto0918/Front/homeBN/breakingnews http://www.centrehelios.org > FOCUS La Californie aurait-elle signé Kyoto en cachette ? 2 > L’éolien en mer, clef de la stratégie européenne de 60 000 MW 2 > Le Gouverneur de New York élargit l’accès au comptage inversé 3 > L’Allemagne pourra réduire ses émissions de CO2 de 80 % d’ici 2050 4 > L’Union Européenne finance la recherche sur les autobus à piles à combustible 4 > Une première usine de traitement des eaux s’alimentera à l’énergie solaire 5 > Une nano-puce pourrait augmenter de 75 % l’efficacité des véhicules 5 > La Californie pourrait encore réduire sa facture d’électricité de plusieurs milliards de dollars 6 > Le nord-ouest états-unien triple ses ventes d’énergies vertes 6 > C’est mieux d’être plus petit en énergie 6 L’énergie en chiffres L’effet Kyoto au Canada [voir ci-contre] Investissement fédéral attendu : 5MM $ sur 5 ans Améliorations recherchées dans l’efficacité des voitures : 25 % Coût économique global prévu d’ici 2012 : ~ 1% Pertes d’emplois prévues selon le Premier Ministre de l’Ontario : 0 1 1er octobre 2002 - vol. 1 - n° 13 Focus La Californie aurait-elle signé Kyoto en cachette ? « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. 2 Bien que les États-Unis se soient retirés du Protocole de Kyoto, le puissant État de la Californie adopte tant de mesures sur, entre autres, la réduction des gaz à effet de serre, qu’on pourrait croire qu’il a lui-même procédé à sa ratification. Encore dernièrement, le gouvernement a adopté de nouvelles mesures sur l’énergie verte qui s’ajoutent à la multiplicité d’initiatives rapportées dans ce bulletin au cours des six derniers mois. Ainsi le 24 septembre dernier, le Gouverneur de la Californie Gray Davis signait les projets de loi AB 58 et AB 2228 (compteurs à rebours) et les projets AB 1968 (rabais d’achat pour énergies vertes) et SB 1976 (tarifs en temps réel). Ces signatures signifient leur ascension au statut de loi. Concernant les compteurs à rebours, la signature d’AB 58 rend permanente la permission jusqu’ici temporaire accordée aux propriétaires de systèmes éoliens ou solaires (inférieurs à un mégawatt chacun) de se brancher au réseau d’électricité et faire tourner leurs compteurs à rebours (voir EÉ, vol. 1, no 12). L’AB 2228, quant à lui, étend cette permission, pour une période initiale de quatre ans aux systèmes fonctionnant au biogaz, mesure que l’État de New York vient aussi d’adopter (voir en page 3). En vertu du projet de loi AB 1968, les rabais présentement accordés à l’achat de systèmes d’énergie solaire, éolien et de piles à hydrogène ne seront pas considéré comme un revenu aux fins de l’impôt. Enfin, SB 1976 exige que la Commission de l’énergie étudie la faisabilité d’implanter à travers la Californie des tarifs d’électricité en temps réel (TTR). Les taux des TTR – qui incitent à une meilleure gestion de la demande – peuvent fluctuer à des intervalles aussi courts que cinq minutes, en fonction des prix réels affichés à la bourse d’électricité. Ces lois s’ajoutent à celle qui conduira à l’établissement des normes d’économie d’essence les plus sévères au pays pour les vé- hicules routiers, y compris pour les véhicules sport utilitaires (voir vol. 1, no 8), de même qu’à celle qui exige aux distributeurs d’électricité d’augmenter à 20 % la part d’énergie verte dans leurs portefeuilles globaux (voir vol. 1, no 11). Toutes ces lois réduiront les émissions de GES de l’État. Par ailleurs, le plus important distributeur municipal du pays, le Los Angeles Department of Water and Power (LADWP) vient d’annoncer qu’il augmentait la limite des paiements incitatifs applicables aux clients qui installent des panneaux solaires. La limite maximale des paiements a doublé pour les clients commerciaux et industriels, soit de 1 à 2M $US par projet, alors que celle s’appliquant aux clients résidentiels a augmenté de 10 000 $US, c’est-à-dire jusqu’à 60 000 $US par système. Les paiements se font à hauteur de 4500 $US/kW installé ou 6000 $US/kW lorsque les systèmes sont fabriqués à Los Angeles même. Soulignons que la Southern California Gas Company offre également un programme incitatif, mais plus large puisqu’il vise principalement les systèmes d’énergie solaire, éolienne et de piles à hydrogène alimentées au biogaz. Comme celui du LADWP, ce programme rembourse 4500 $US/kW jusqu’à concurrence de 50 % des coûts du projet. De plus, les projets à hydrogène qui s’alimentent au gaz naturel et qui récupèrent la chaleur peuvent recevoir 2500 $US/kW jusqu’à concurrence de 40 % des coûts, alors que les microturbines opérant avec récupération de la chaleur sont éligibles à des rabais de 1000 $US/kW jusqu’à concurrence de 30 % des coûts. Enfin, c’est à Los Angeles qu’on lançait récemment la plus grande flotte de véhicules électriques aux États-Unis. La flotte de la section locale du Service de poste fédéral roulera dorénavant avec près de 400 véhicules électriques grâce à des incitatifs du gouvernement et du LADWP, qui ont couvert près de 50 % des coûts des véhicules. > Pour en savoir plus http://www.governor.ca.gov/state/govsite/gov_homepage.jsp http://www.ladwp.com/whatnew/dwpnews/091802.htm http://www.ladwp.com/whatnew/dwpnews/091902.htm http://www.socalgas.com/business/cash_for_you/self_generation.shtml > Énergie éolienne L’éolien en mer, clef de la stratégie européenne de 60 000 MW L’éolien est prisé depuis un certain temps par les Européens qui y voient une source d’énergie à très faible impact sur l’environnement, tout en devenant de plus en plus abordable et fiable. L’industrie de l’éolien s’est d’ailleurs fixé comme objectif l’installation de 60 000 MW en Europe d’ici 2010. Jadis impensable, cet objectif est aujourd’hui considéré comme réaliste grâce http://www.centrehelios.org 1er octobre 2002 - vol. 1 - n° 13 L’énergie en chiffres notamment aux efforts européens de développement de l’éolien en mer. Ainsi le Danemark a pris les devants et finalise présentement la construction du plus grand parc éolien en mer au monde, à plus de 20 miles nautiques de ses côtes. D’ici deux mois, ce projet de 80 turbines géantes de 70 mètres de haut chacune générera 2 % de toute la production électrique danoise, soit assez pour alimenter 150 000 foyers. L’Allemagne pourrait voler la vedette au Danemark d’ici quelques années si la douzaine de compagnies déjà engagées vont de l’avant avec leurs projets éoliens en mer. Ces projets totaliseraient 12 000 MW de puissance, dont une partie serait générée à plus de 60 km des côtes afin d’éviter de causer des dommages aux parcs marins côtiers. La première phase d’un projet pilote de 1000 MW au large de l’île de Borkum dans la mer du nord vient d’ailleurs d’être autorisée. L’Allemagne est la plus grande puissance éolienne au monde avec ses 8750 MW installés. Par ailleurs aux Pays-Bas, des investisseurs privés développent présentement un parc de 60 grandes turbines au large de ses cô-tes. En Irlande, un projet en mer de 500 MW a été approuvé récemment et le Royaume-Uni a déjà autorisé des projets totalisant 1500 MW de puissance éolienne en mer. En plus des quelque 20 000 MW déjà instal- lés sur le vieux continent, tous ces projets en mer représentent une puissance de 20 000 MW supplémentaires et des investissements d’environ 20MM € (50MM $). Il faut souligner de plus que ce ne sont que les projets dans les mers du nord de l’Europe ; s’ajoutent à ceux-ci tous les autres projets en mer ainsi que les grands projets sur terre de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Écosse et de la France entre autres. Selon la European Wind Energy Association (EWEA), le développement de ces « mégaprojets » éoliens reflète l’intérêt grandissant du monde financier pour ce type d’énergie. Les analystes en investissement font de plus en plus d’éloges envers le potentiel des technologies de l’éolien, ce qui ne manque pas de susciter l’intérêt des banques et des investisseurs privés. En effet, les banques prêtent de plus en plus à l’industrie éolienne pour ses grands projets alors que de grandes multinationales comme Shell et General Electric (GE) veulent avoir une part du gâteau. Shell a acheté récemment deux parcs éoliens aux États-Unis et GE a profité des difficultés de la firme Enron pour s’approprier sa filiale Enron Wind. EWEA a publié un rapport récemment qui estimait que l’énergie éolienne pourrait représenter 12 % de la production d’électricité au monde si les incitatifs appropriés étaient mis en place par la communauté internationale (voir vol. 1, no 6). > Pour en savoir plus http://society.guardian.co.uk/societyguardian/ > Énergies décentralisées Le Gouverneur de New York élargit l’accès au comptage inversé l’extraction du méthane par digestion anaérobie pour produire de l’électricité permet à l’agriculteur de se conformer aux normes fédérale, provinciale et locales sur l’épandage de purin et les odeurs. De plus, le méthane est un gaz à effet de serre (GES) ayant un potentiel de L’ancienne loi permettait réchauffement équivalant à les compteurs inversés environ 21 fois celui du CO2. pour l’énergie éolienne et solaire mais pas le bioSon captage et son utilisation Source : www.enetics.com/ gaz. Avec cette nouvelle dans la production d’électriciloi, les agriculteurs munis de digesteurs té le transforme en CO2, réduisant de façon anaérobie pourront produire de l’électricité à significative les émissions totales de GES partir du méthane et la vendre au réseau de d’une installation agricole. distribution en s’y raccordant directement. Le producteur verra donc son compteur Avec la nouvelle loi en place, on estime que tourner à rebours quand il produira plus l’ensemble des producteurs munis de systèd’électricité qu’il n’en consomme. mes de production réduiront les GES de plus de 40 000 tonnes par année, une quanEn plus de générer des revenus qui pour- tité équivalente aux émissions annuelles de raient monter jusqu’à 6000 $ annuellement, 32 000 voitures. Le Gouverneur George Pataki de l’État de New York a adopté récemment de nouvelles dispositions à sa loi sur le comptage inversé pour y inclure la production d’électricité à partir de biogaz de fermes d’élevage. http://www.centrehelios.org Nouvelles mesures californiennes [voir page 2] Rabais à l’achat de systèmes énergétiques décentralisés : Renouvelable Solaire : 4500 $US/kW Éolien : 4500 $US/kW Biogaz : 4500 $US/kW Gaz naturel en cogénération Piles à hydrogène : 2500 $US/kW Microturbines : 1000 $US/kW « En leurs mots Encourager les agriculteurs à produire leur propre électricité (à partir des déjections animales) en permettant le comptage à rebours est une façon ingénieuse d’aider les fermiers à mieux utiliser les lisiers, à mieux répondre aux normes environnementales, à minimiser les odeurs et à réduire leur facture d’énergie. Les New-Yorkais sont chanceux d’avoir un Gouverneur (Pataki) qui voit des occasions de ce genre qui amélioreront à la fois l’environnement et le climat d’affaires pour tous. » - Nathan Rudgers Ministre de l’Agriculture de l’État de New-York [Voir article en bas, ci-contre] L’énergie en chiffres L’éolien en Europe [voir pages 2 et 3] Projets d’éolien en mer planifiés en Allemagne : 12 000 MW Distance maximale des côtes : 60 km Profondeur maximale de la mer au point d’installation : 35 m 3 1er octobre 2002 - vol. 1 - n° 13 L’énergie en chiffres Usine de traitement des eaux usées à l’énergie solaire [voir page 5] Litres d’eaux usées traités par l’électricité que produiront les panneaux solaires à Oroville : Cette nouvelle loi fait partie des mesures comprises dans le plan énergétique de l’État qui a été lancé l’été dernier. Ce plan compte en effet des dispositions qui visent de façon générale à accroître la production et la consommation d’énergies vertes et compte aussi un objectif de réduction des GES de 5 % sous les niveaux de 1990 d’ici 2010 (voir EÉ, vol. 1, no 8). Le plan recommande aussi le développement des énergies décentralisées et de la cogénération. En début d’année l’agence paragouvernementale NYSERDA a versé 24M $US dans des projets de cogénération par biogaz, produisant à la fois électricité, chauffage de l’air, eau chaude et séchage de compost. > Pour en savoir plus http://www.state.ny.us/governor/ > Plans et politiques 23 400 000 litres/jour « En leurs mots Avant la guerre civile aux États-Unis, les États du Sud disaient qu’ils n’avaient pas les moyens d’abolir l’esclavage. Parfois, certaines choses doivent être faites simplement parce qu’elles sont justes. » - David Suzuki Président de la Fondation Suzuki [Voir article en page 1] L’Allemagne pourra réduire ses émissions de CO2 de 80 % d’ici 2050 Le gouvernement de l’Allemagne a rendu public récemment un rapport conjoint de l’Institut Wuppertal et du Centre spatial allemand indiquant que le pays pourrait réduire de 80 % ses émissions de CO2 par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2050. Cet objectif ambitieux nécessiterait des efforts significatifs sur trois fronts. D’abord, des gains en efficacité énergétique de l’ordre de 3 à 3,5 % par an au cours des 20 à 30 prochaines années, comparativement aux gains annuels de 1,7 % réalisés au cours de la dernière décennie. Ensuite, la part de l’énergie renouvelable dans la production d’énergie primaire devra atteindre 12,5 % d’ici 2010 et 50 % d’ici 2050, soit des objectifs déjà adoptés par le gouvernement dans le cadre de sa stratégie de développement durable à long terme. Enfin, il faudra doubler ou tripler le recours à la cogénération pour la production d’énergie. Ce scénario à long terme a été publié à quelques jours des élections législatives qui ont porté au pouvoir la coalition regroupant le SPD du Chancelier Gerhard Schröder et les Verts du Ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer. Les mesures requises pour atteindre ce scénario sont au premier plan des négociations en cours entre les deux partis, qui ont jusqu’au 17 octobre environ pour concrétiser leur partage du pouvoir. Soulignons que les Verts, qui ont battu tous les records en faisant élire 55 députés au Bundestag, deviennent troisième parti du pays et embarquent dans ces négociations avec une position de force sans précédent. Selon les dernières informations résultant des négociations en cours, il semble que les Verts pourront gagner le transfert de la responsabilité des énergies vertes du Ministère de l’Économie au Ministère de l’Environnement, un des trois ou quatre ministères qui tomberont sous leur contrôle. De plus, les deux parties négocient le destin des écotaxes présentement en vigueur et qui ont joué un rôle clé dans la campagne électorale. Les Verts veulent augmenter ces taxes – y compris sur l’énergie – dans le cadre de la réforme écologique de la fiscalité entreprise au pays depuis plusieurs années, alors que le SPD voudrait les limiter aux niveaux actuels. Une porte de sortie possible sera le maintien des niveaux actuels accompagné d’un resserrement des exemptions dont profitent plusieurs secteurs économiques. > Pour en savoir plus http://www.bmu.de/download/b_energienutzung_langfristszenarien.php L’énergie en chiffres > Hydrogène Piles à hydrogène [voir ci-contre] Coût du projet CUTE : ~ 80M $ Financement du U.S. Department of Energy à la recherche sur les piles PEM avec son programme FreedomCar : ~ 110M $ 4 L’Union européenne finance la recherche sur les autobus à piles à combustible La Commission européenne a annoncé la semaine dernière qu’elle continuera de financer des projets de recherche visant la promotion des piles à hydrogène dans les transports publics en Europe. Déjà en mars 2001, le projet islandais ECTOS (Ecological City Transport System), lancé à Reykjavik, avait été financé à 40 % par la Commission, soit à hauteur de 2,85M € (4,4M $). ECTOS devait permettre d’étudier les principaux problèmes que pose l’utilisa- tion de l’hydrogène dans les transports : la production d’hydrogène (notamment à partir de sources d’énergie renouvelable), la sécurité du remplissage des réservoirs d’hydrogène dans les centres urbains et l’exploitation commerciale des nouveaux autobus dans les réseaux de transport public. La Commission s’engage maintenant dans un nouveau projet de démonstration des autobus à piles à hydrogène intitulé CUTE (Clean Urban Transport for Europe). Sa conhttp://www.centrehelios.org 1er octobre 2002 - vol. 1 - n° 13 L’énergie en chiffres tribution s’élèvera à 18,5M € (28,5M $) sur rables à celles d’autobus à moteur diesel un budget total de 52M € (80M $). À partir du classiques, avec une vitesse maximale de deuxième trimestre 2003, 30 autobus utili- 80 km/h et une capacité de 70 passagers. sant de l’hydrogène proDe l’autre côté de duit et conditionné au l’Atlantique, à Washingniveau local seront proton, le Département de gressivement mis en circul’Énergie (DOE) se penlation – selon les mêmes che aussi sur la question conditions que les bus et vient de lancer un classiques - dans les neuf appel d’offres pour villes participantes que financer, avec partage sont Amsterdam, BarceloSource : www.nrel.gov des coûts, des projets de ne, Hambourg, Londres, Luxembourg, Madrid, Porto, Stockholm et recherche sur les piles à hydrogène stationnaires et mobiles. Ces projets viseront le Stuttgart. développement technologique, les analyses Les principaux objectifs de ce projet sont économiques et tout projet de démonstrad’une part, de démontrer que le transport tion ayant des avantages évidents sur le par autobus sans émissions polluantes est plan énergétique et environnemental. Le déjà possible aujourd’hui et d’autre part, DOE prévoit ainsi attribuer 7M $US en 2003 d’aider les agglomérations à mettre en place seulement et jusqu’à 70M $US (112M $) sur des solutions pour améliorer la qualité de une période de cinq ans et ce, pour envi-ron l’air et réduire les émissions de CO2. Les une quinzaine de projets sélectionnés. performances de ces véhicules sont compa> Pour en savoir plus http://www.energy.gov/HQPress/releases02/seppr/pr02193_v.htm http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guestfr.ksh?p_action.gettxt=gt&doc=IP/02/1341|0|RAPID&lg=FR&display= > Tr a n s p o r ts Une nano-puce pourrait augmenter de 75 % l’efficacité des véhicules Une nouvelle technologie de Power Chips a été présentée la semaine dernière lors d’une conférence sur la motopropulsion au Michigan, qui pourrait augmenter de 75 % l’efficacité de conversion de l’énergie de l’essence en énergie utilisable pour les voitures. À l’aide de cette technologie qui utilise des puces, les chercheurs de Power Chips veulent récupérer l’énergie perdue en chaleur lors de la combustion de l’essence. Environ 15 % de l’énergie comprise dans l’essence se rend à la propulsion même d’un véhicule, et la plupart de l’énergie restante est perdue en chaleur. Un moteur typique produit environ 100 kW de puissance qui se rend au groupe motopropulsion, mais 68 kW se perd en chaleur au niveau du radiateur et 136 kW se perd au niveau de l’échappement. Les puces Power Chips permettent de capter une bonne partie de cette chaleur et de la convertir en électricité, pour ainsi alimenter les systèmes auxiliaires d’une voiture tels que les phares et la radio. Fonctionnant au maximum d’efficacité, les puces placées sur le radiateur produiraient 9 kW, et celles accrochées au tuyau d’échappement, 68 kW, pour un gain en efficacité de plus de 75 %. Les puces, première des nanotechnologies visant le secteur automobile, sont conçues pour produire l’énergie à moins de 20 $/kW, ce qui est compétitif avec les systèmes d’alternateurs que l’on retrouve dans les voitures. Ainsi en éliminant la nécessité au moteur de fournir cette électricité aux systèmes, celuici peut se concentrer sur la propulsion du véhicule. Par conséquent, les manufacturiers pourraient produire des autos plus légères et plus économiques sans sacrifier la performance. Dans les voitures hybrides, l’électricité produite par les puces pourrait alimenter le moteur électrique et contribuer directement à la propulsion. Les puces Power Chips sont de minuscules disques qui comprennent deux électrodes séparées d’une fente de 20 nanomètres (1 nanomètre = 1 milliardième de mètre), à travers laquelle les électrons les plus chauds (contenant le plus d’énergie) circulent – un phénomène appelé thermotunneling – pour produire de l’électricité. Selon ses créateurs, les puces peuvent être utilisées dans une variété d’utilisations et peuvent être adaptées à tous les systèmes énergétiques générant une perte de chaleur et pas seulement ceux du secteur automobile. > Pour en savoir plus http://www.powerchips.gi/press/pr_020924.shtml http://www.powerchips.gi/ http://www.centrehelios.org Nano-puces pour véhicules [voir ci-contre] Efficacité énergétique actuelle des moteurs (en amont du groupe motopropulsion) : 33 % Après intégration des nanopuces récupératrices de chaleur : 58 % > Énergie solaire-PV Une première usine de traitement des eaux s’alimentera à l’énergie solaire La Californie continue d’impressionner les acteurs en énergie verte avec l’annonce cette fois-ci de la première usine de traitement des eaux des États-Unis à s’alimenter en énergie solaire photovoltaïque (solaire-PV). C’est en novembre que l’usine de traitement d’Oroville, qui traite près de cinq milliards de litres d’eau par année, puisera 80 % de son électricité dans ce système solaire-PV de 520 kW. Les panneaux seront installés par Sun Power et Geothermal Energy sur une superficie de 1,2 hectares et seront inclinables, c’est-àdire qu’ils pourront s’orienter vers le soleil selon la position optimale saisonnière. L’usine de traitement vise à stabiliser ses coûts en énergie avec le système d’énergie solaire qui sera indépendant du réseau, et surtout à l’abri des fluctuations et des augmentations dans les prix de l’énergie des dernières années. L’entreprise a vu ses coûts de l’électricité augmenter de plus de 40 % dans les deux dernières années. Plutôt que de continuer de passer cette facture salée aux usagers, l’usine a préféré investir dans un système alternatif et écologique qui stabilisera les prix et qui sera complètement remboursé par des économies d’énergie en quelques années. > Pour en savoir plus http://www.sunpowergeothermal.com/solarwastewater.html 5 1er octobre 2002 - vol. 1 - n° 13 « En leurs mots Nos recherches indiquent qu’il existe encore des milliers de mégawatts d’économies nonexploitées en Californie... Économiser de l’énergie par une meilleure efficacité constitue l’option la plus rapide et la plus écologique pour répondre à la croissance de la demande, en plus d’offrir une stabilité des prix à peu de frais. - Mike Rufo Vice-Président, Xenergy » [Voir article ci-contre] > Efficacité énergétique La Californie pourrait encore réduire sa facture d’électricité de plusieurs milliards de dollars Malgré des efforts récents déjà impressionnants, un nouveau rapport de la firme de consultants Xenergy avance que la Californie pourrait encore réduire sa facture d’électricité de plusieurs milliards de dollars. L’étude intitulée California’s Secret Energy Surplus: The Potential for Energy Efficiency estime que l’État pourrait économiser 3500 MW de pointe et générer des économies nettes de plus de 8MM $US sur les prochains dix ans si elle ramenait le financement de l’efficacité énergétique à un niveau semblable à celui observé en 1994, soit à l’aube de la déréglementation depuis renversée. De plus, en doublant le niveau actuel de financement qui se chiffre à quelque 240M $US par an, il pourrait économiser 3MM $US supplémentaires. L’étude a évalué le potentiel d’économie d’énergie de petits et grands consommateurs d’électricité qui adopteraient dans les dix prochaines années des mesures actuellement disponibles. Les économies potentielles représentent l’équivalent de la production d’environ 12 centrales thermiques typiques. Selon les auteurs, la voie de l’efficacité est beaucoup plus économique que l’ajout de puissance car elle réduit la facture d’électricité des clients, tout en réduisant les rejets d’émissions polluantes. > Pour en savoir plus http://ragtime.xenergy.com/xenhome.nsf/htmldocs/1_about?OpenDocument http://www.ef.org L’énergie en chiffres Économies d’énergies en Californie [voir ci-contre] Investissements actuels en efficacité énergétique : ~ 240M $US/an réduction de la demande de pointe grâce aux efforts passés : ~ 10 000 MW Réduction supplémentaire envisagée 3500 MW ou 8MM $US sur 10 ans > Énergies vertes Le nord-ouest états-unien triple ses ventes d’énergies vertes Grâce à 23 distributeurs d’électricité qui offrent l’option d’acheter de l’énergie provenant de sources vertes, le Renewable Northwest Project rapportait dans un récent rapport que les États du nord-ouest ont acheté trois fois plus d’énergie verte cette année par rapport à l’an passé. Selon ce rapport intitulé Powerful Choices, les distributeurs « verts » se trouvent autant en milieu rural qu’urbain et offrent l’opportunité à leurs clients d’acheter de l’énergie provenant du vent, du soleil, du biogaz ou de l’hydroélectricité certifiée à faible impact sur l’environnement. Ces achats d’énergie verte sont un signal important pour l’industrie qui est incité à construire plus de projets. Pendant la dernière année, les consommateurs ont acheté l’équivalent de la production de 94 turbines éoliennes de 600 kW chacune, une quantité qui reflète la nouveauté de ces offres. Par ailleurs, si les achats d’énergie verte ont triplé, le nombre de consommateurs qui ont acheté ces énergies a doublé dans la dernière année. Le rapport indique aussi que de nouvelles lois dans les États de Washington et de l’Oregon ont fait augmenter significativement le nombre de programmes d’énergie verte. De plus les ventes auraient grimpé grâce à des campagnes de marketing plus aggressives et la sensibilisation du public aux bénéfices environnementaux de l’énergie verte. Commentaires Vous avez une nouvelle importante qui pourrait figurer dans le bulletin ? Faites-nous parvenir tout communiqué de presse ou document à [email protected] Prochaine parution Mardi 15 octobre 2002 6 > Pour en savoir plus http://www.rnp.org/htmls/pr_PwrChcs3.htm > Restructuration des marchés C’est mieux d’être plus petit en énergie Le titre du nouvel ouvrage du Rocky Mountain Institute ne pourrait être plus clair : Small is Profitable ou il est rentable d’être petit. construction et l’opération des installations, la qualité du service et aux coûts sociaux évités. Les auteurs ont étudié l’impact de la taille des technologies de production d’électricité sur leur valeur économique. Ils décrivent pas moins de 207 facteurs relatifs à la taille des technologies qui influencent leur valeur et concluent que produire à petite échelle et de façon décentralisée augmente jusqu’à dix fois la valeur. Ces gains importants seraient liés à la planification des systèmes, la Selon eux, l’industrie se base encore sur des facteurs désuets comme les dépenses associées à la production pour définir les coûts de production, alors que ce sont les coûts de transport, de distribution et d’entretien des réseaux qui sont les facteurs-clé. Ainsi des technologies – tel que le solaire photovoltaïque - autrefois considérées trop dispendieuses deviendraient accessibles. > Pour en savoir plus http://www.smallisprofitable.org/ http://www.centrehelios.org Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 14 - 15 octobre 2002 Sommaire > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Le Parlement européen vote en faveur d’un système de permis échangeables Le Parlement européen a apporté son soutien à la Commission de l’environnement en adoptant la semaine dernière un projet de directive ambitieux visant l’établissement d’un système pan-européen de permis d’émissions échangeables (PEE) pour les gaz à effet de serre (GES). Les PEE sont considérés comme une solution à faible coût pour respecter les engagements de l’UE face au Protocole de Kyoto. L’UE s’est engagée à réduire ses GES de 8% sous les niveaux de 1990 d’ici 2012. Le système global prévu par la directive permettrait de couvrir la moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) des États membres mais aussi des pays candidats et des pays de l’espace économique européen. La directive devra être adoptée par les gouvernements des États membres avant de devenir loi. Le système de PEE créerait un marché d’émissions de GES au sein de l’UE en introduisant des permis, alloués par les États membres, autorisant les émissions provenant des installations. On estime que 5000 entreprises seraient touchées par ce système. La directive entrerait en vigueur en deux étapes, avec une période d’essai allant de 2005 à 2007. La seconde étape s’étendrait de 2008 à 2012. Selon certains députés du Parlement, la nécessité de mettre en place des PEE pour l’ensemble de l’UE est justifiée par l’impact négatif qu’aurait un système hétérogène sur le marché intérieur. L’action commune serait importante pour assurer un effet de levier économique, qui pourrait permettre une économie de 35 % sur les coûts associés à l’engagement de Kyoto. On avançait même dans un débat au Parlement que la preuve d’un système de PEE fonctionnel et abordable pourrait encourager les États-Unis à adhérer au Protocole… > Les certificats d’attributs d’énergie verte maintenant disponibles au Canada 1 > FOCUS L’ouverture des marchés et l’énergie verte vont de pair en Belgique 2 Par ailleurs la proposition de directive a été adoptée avec un amendement important qui élargit le champ d’application du système afin d’inclure tous les GES et pas seulement le CO2, ainsi que les industries chimiques et de l’aluminium. De plus, les réductions d’émissions associées aux centrales thermiques et aux « puits » tels que les forêts ou l’agriculture, sont spécifiquement exclues du marché, au grand dam notamment des Finlandais. Pour ce qui est de l’allocation des permis d’émissions aux États membres, les députés ont adopté un amendement déposé par les Verts qui recommande une méthode hybride : 15% des permis seraient attribués par une vente aux enchères et le pourcentage restant serait attribué gratuitement (système de « grandfathering » préconisé par la Commission). 100 % des revenus des enchères seraient réinjectés dans des projets environnementaux. > Un fonds d’investissement public-privé pour l’énergie verte est lancé en France 3 Avec ce vote, gagné par 381 contre 61, le Parlement veut montrer l’exemple et conduire toutes les nations industrialisées à combattre les changements climatiques en établissant rapidement des systèmes de PEE, avant l’entrée en vigueur, en 2008, du système international de PEE tel que défini dans le Protocole de Kyoto. 6 > Pour en savoir plus http://www.europarl.eu.int/press/index_publi_fr.htm (débats) > Marchés de l’énergie Les certificats d’attributs d’énergie verte maintenant disponibles au Canada TerraChoice, l’entreprise canadienne responsable notamment du Programme de Choix environnemental ÉcoLogoTM d’Environnement Canada, a annoncé récemhttp://www.centrehelios.org > Le Parlement européen vote en faveur d’un système de permis échangeables 1 ment le lancement d’un programme de certificats d’attributs d’énergie verte (CAEV), le premier au pays. > La Californie veut 600 000 nouveaux véhicules au gaz naturel 3 > Une usine d’éoliennes pourrait voir le jour à Rivière-du-Loup 4 > Surpasser Kyoto réduirait significativement la facture d’énergie du Canada 4 > L’ontario accepte le rapport du Comité sur les carburants de remplacement 5 >Ballard équipera 60 Mercedes de piles à hydrogène 5 > L’Arizona augmentera sa puissance solaire de 5 MW 5 > La tarification différenciée dans le temps rapporte gros Dernière heure L'Allemagne visera à réduire de 40 % ses GES Les Verts et le SPD viennent de finaliser leurs négociations sur les éléments environnementaux que défendra le nouveau gouvernement allemand. Les résultats feront de ce pays le leader mondial incontestable en matière d’écologisation de l’énergie. Parmi les nombreux progrès substantiels figurera un engagement de réduction des GES du pays de 40 % d’ici 2020. Tous les détails dans le prochain numéro. (Suite en page 2) 1 15 octobre 2002 - vol. 1 - n° 14 Focus « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Rédacteur en chef : Patrick HENN Conseils et révision : Philippe DUNSKY Production, soutien à la rédaction : Sophie GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. L’ouverture des marchés et l’énergie verte vont de pair en Belgique La Belgique a réitéré récemment son engagement envers le Protocole de Kyoto en annonçant la création d’un « fonds Kyoto » alors que sa région wallonne profite de la restructuration des marchés de l’électricité pour promouvoir l’énergie verte. En signant le Protocole de Kyoto, la Belgique s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 7,5% sous les niveaux de 1990 d’ici 2012. Le Protocole prévoit, pour les pays industrialisés, des obligations quantitatives de réduction des émissions des six GES (CO2, NO2, HFC, CH4, SF6 et PFC). Le gouvernement a ainsi décidé de créer un fonds Kyoto avec un budget annuel de 25M € (39M $). Ce montant sera utilisé pour soutenir de façon concrète la politique climatique fédérale dans les années à venir afin de réduire efficacement les émissions de GES dans ce pays. Par ailleurs en Wallonie, le ministre des Transports et de l’Énergie a déclaré lors d’une allocation au début du mois que la région profite de la nouvelle restructuration des marchés de l’électricité pour promouvoir l’énergie verte et ainsi réduire les émissions de GES de ce secteur. Cette allocution correspondait à l’entrée en vigueur d’un programme d’obligations échangeables d’énergie verte (OEEV, appelées « certificats verts » en Europe) considéré comme un élément fondamental du décret sur la restructuration, adopté l’an dernier. Les obligations vertes sont octroyées sur la base du taux d’économie de CO2 de l’installation. Actuellement, tout fournisseur de clients y compris de gestionnaires de réseaux doit compter 3% d’OEEV. Ce taux atteindra progressivement 7% en 2007 et en 2005 le gouvernement déterminera les quotas ultérieurs. En cas de non-respect des quotas, la pénalité est de 100 € (156 $) et de 75 € pour la 1ère période par certificat vert manquant. Un certificat vert correspond à 1 MWh d’énergie verte. Le décret permet aussi une ouverture progressive du marché de l’électricité afin de ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org Quant aux enjeux sociaux, le décret impose des obligations de service public aux fournisseurs et gestionnaires de réseaux afin de protéger ses clients. En cas de difficulté de paiement, les clients résidentiels protégés (les personnes handicapées par exemple) reçoivent un compteur à budget installé à la charge du gestionnaire de réseau. En outre, ce client pourra bénéficier de la fourniture minimale garantie et aucune coupure ne pourra intervenir au cours de la période hivernale. Tout client protégé pourra bénéficier du tarif social spécifique. Pour appuyer cette législation et le programme d’OEEV, le gouvernement wallon est prêt à accueillir des projets d’énergie verte et a simplifié ses procédures d’obtention de permis. En effet, une vingtaine de parcs éoliens qui abriteraient quelque 125 éoliennes de 1,5 à 2 MW chacune sont actuellement en considération, avec la perspective d’assurer 1,5 % de la production d’électricité. > Pour en savoir plus http://daras.wallonie.be/communiques/021001_cwape.htm (communiqué) http://deleuze.fgov.be/site/text/08102002fr.doc (communiqué) © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. permettre aux opérateurs du secteur de s’adapter. Actuellement les clients qui consomment plus de 20 GWh/an et par site peuvent choisir leur fournisseur. Fin 2002, le seuil sera abaissé à 10 GWh. Fait intéressant, les consommateurs résidentiels peuvent aussi être éligibles, mais uniquement s’ils s’adressent à des fournisseurs verts, soit ceux qui commercialisent au moins 50 % d’électricité produite à partir de sources renouvelables (vent, hydraulique ou biomasse). En outre, les producteurs d’électricité verte sont également éligibles pour leur électricité d’appoint et de secours. De plus, des obligations d’information et de sensibilisation sont imposées aux acteurs du secteur afin d’inciter les clients à réduire leur consommation énergétique. De même les tarifs de fourniture ne pourront être régressifs (ce qui encourage la consommation) et pourront varier dans le temps afin de réduire la demande de pointe. Enfin, soulignons que des primes seront octroyées pour encourager l’achat d’appareils peu énergivores. (Suite de la page 1) Les CAEV sont octroyés par l’entreprise à des propriétaires de centrales de production jugées vertes selon les nouvelles normes d’ÉcologoTM développées pour Environnement Canada. Ces normes s’appliquent aux projets d’électricité produite par le vent, le soleil, la biomasse, les biogaz et les riviè- res, les autres sources étant de facto inéligibles. Une série de critères très élaborés pour chacune de ces sources potentiellement vertes est ensuite appliquée afin de déterminer si le projet en question mérite de se voir décerner le titre de projet vert et ainsi recevoir les certificats qui l’accompagne. 2 15 octobre 2002 - vol. 1 - n° 14 L’énergie en chiffres Soulignons que ces critères sont jugés par plusieurs comme étant les plus élaborés au monde, même si les modalités de vérification risquent d’être inadéquates. les consommateurs du Canada pourront le faire, ne serait-ce qu’en achetant l’attribut vert ailleurs au pays et l’électricité conventionnelle de son distributeur monopolistique. Les CAEV permettent de séparer deux produits marchands autrement inséparables, à savoir l’électricité produite et ses attributs « verts », soit ses avantages environnementaux. Ces attributs peuvent être vendus en blocs de 100 kWh/mois aux consommateurs, à des prix qui seront déterminés par le marché. L’avantage des certificats échangeables d’énergie verte par rapport à l’énergie verte certifiée est donc géographique. En effet, jusqu’ici seuls les consommateurs de l’Alberta et (depuis peu) de l’Ontario pouvaient payer des primes pour acheter l’énergie verte certifiée dans leurs marchés déréglementés ; dorénavant, tous De plus, en fonction du programme de TerraChoice, les attributs verts – y compris les réductions possibles d’émissions de gaz à effet de serre (GES) – deviennent la propriété légale du consommateur, un transfert qui prendra toute son importance prochainement lorsque le pays adoptera un régime de permis d’émissions échangeables applicables aux grands émetteurs de GES. Par ailleurs, l’entreprise Vision Quest Windelectric a annoncé avoir été le premier producteur canadien à se voir décerner des CAEV et ce, pour l’énergie produite de ses parcs éoliens. > Pour en savoir plus http://www.terrachoice.ca/trc_green_leaf_press_release.pdf (communiqué) http://www.greenenergy.com/Media_Release_Sep_12_02.pdf (communiqué) > Énergies vertes Un fonds d’investissement public-privé pour l’énergie verte est lancé en France Une banque française et une banque italienne, CDC IXIS et Banca OPI, ont lancé dernièrement en France le fonds FIDEME, un fonds d’investissement en association avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Ce fonds d’investissement nouveau genre en France associe capitaux publics et privés (respectivement 33 % et 67 %) pour financer en quasi fonds propres des projets en énergie verte et en valorisation des déchets. La structuration retenue est une première en France : elle permet à un établissement public, l’ADEME, d’investir dans un fonds avec des investisseurs privés – après autorisation de la Commission européenne au titre des aides d’État. Conçu par les équipes d’ingénierie financière de CDC IXIS, ce montage vise à concilier les objectifs publics de développement durable et la rentabilité et la sé- curité des investisseurs privés dans ce secteur en plein essor. Les besoins d’investissement pour les trois prochaines années, sont en effet estimés à 850M € (1,3MM $) dans les secteurs éligibles au FIDEME. FIDEME offre ainsi aux investisseurs qualifiés un accès au secteur de l’énergie verte, sécurisé par un partenariat public-privé. FIDEME permet en outre aux pouvoirs publics de limiter leur consommation de crédits publics et de bénéficier d’un effet de levier pour le financement des projets d’énergies vertes et d’environnement. Cet effet de levier devrait permettre de financer environ 300M € (470M $) d’investissement dans ces secteurs et ainsi répondre aux objectifs français de la directive européenne en matière de production d’énergie renouvelable : 21% de l’électricité produite en 2010 contre 15% aujourd’hui. > Pour en savoir plus http://www.ademe.fr/htdocs/actualite/Fideme.pdf (communiqué) > Tr a n s p o r ts La Californie veut 600 000 nouveaux véhicules au gaz naturel Sous un nouveau partenariat baptisé California Natural Gas Vehicle Partnership, les autorités californiennes en qualité de l’air, en transports et en énergie se sont ralliées au secteur privé pour augmenter la flotte des véhicules au gaz naturel (VGN) d’ici 2012. Soulignant l’importance de continuer le prohttp://www.centrehelios.org grès en matière de qualité de l’air en Californie, le partenariat s’est fixé des objectifs concrets à respecter dans trois, cinq et dix ans afin de mettre en circulation en 2012 un total de 619 000 VGN. L’État compte présentement 19 000 véhicules de ce genre. Plus précisément, les membres du partenariat prévoient une augmentation du nombre de - Système de PEE de l’UE [Voir page 1] Part des émissions de GES touchée : 50 % Réduction des coûts de la ratification par l’approche des PEE : 35 % Nombre d’entreprises impliquées : 5000 En leurs mots - Certificats d’attributs d’énergie verte, Canada [Voir page 1] « La disponibilité de certificats verts (les CAEV) offre une occasion aux consommateurs commerciaux, industriels et résidentiels des provinces […] ayant un système électrique réglementé de compenser la pollution générée par leurs sources d’électricité conventionnelles. - Fred Gallagher Président de VisionQuest Windelectric » L’énergie en chiffres - FIDEME en France [Voir ci-contre] Besoins d’investissement estimés pour les énergies vertes et la valorisation des déchets : 1,3MM $ Objectif d’énergie renouvelable pour la France d’ici 2010 : 21 % L’énergie en chiffres - Belgique et Kyoto [Voir page 2] Part d'énergie verte exigée en Wallonie depuis le 1er octobre 2002 : 3 % Part d'énergie verte exigée à l'horizon 2007 : 7 % Pénalité pour non-respect : 156 $/MWh 3 15 octobre 2002 - vol. 1 - n° 14 En leurs mots - Surpasser Kyoto au Canada [Voir sur cette page] « Il n’y pas de doute que les entreprises, les pays et les communautés peuvent réduire leurs émissions tout en demeurant prospères. Ça se fait en réduisant le gaspillage à toutes les étapes de la production et de la commercialisation, et en utilisant les meilleures technologies disponibles. Ce sont de bonnes décisions d’affaires et c’est ce que l’on doit faire. - Ray Anderson Fondateur et Président de Interface » L’énergie en chiffres - Surpasser Kyoto au Canada [Voir sur cette page] véhicules légers au gaz naturel de 16 000 à 516 000 et du nombre de véhicules lourds de 3000 à 103 000 d’ici 2012. Par ailleurs on estime que cet objectif est atteignable dans les délais prescrits puisque la technologie et certaines infrastructures existent déjà pour le gaz naturel. Si ces objectifs sont atteints, les VGN représenteront environ 3 % du parc automobile californien dans dix ans, alors qu’ils > Pour en savoir plus http://www.cngvp.org/news_press_10_8.html (communiqué) > FOCUS sur le QUÉBEC Une usine d’éoliennes pourrait voir le jour à Rivière-du-Loup Une nouvelle entreprise basée à Montréal, AAER, a annoncé la semaine dernière qu’elle projetait de construire une importante usine d’assemblage d’éoliennes au Québec suite à une entente avec le groupe chinois Fujian YongFeng Science and Technology. Ce projet de 49M $, une entreprise jusqu’à aujourd’hui inconnue du secteur éolien, est en développement depuis trois ans et prévoit la construction de 27 turbines de chacune 1,5 MW. Le contrat avec le groupe chinois inclut la possibilité de produire 66 turbines additionnelles, ce qui augmenterait la facture à 120M $. De plus, un groupe étatsunien aurait également l’intention d’acquérir 120 éoliennes d’une valeur de 200M $. Réduction de GES nécessaire pour atteindre Kyoto (par rapport aux niveaux actuels) : 18 % Réduction possible à l’horizon 2030 : 50 % Économies générées par cette réduction : 200MM $ Canadiens en faveur de la ratification : 74 % Québécois en faveur de la ratification : 85 % Canadiens pour la ratification peu importe le coût : 57 % Québécois pour la ratification peu importe le coût : 71 % AAER a trois secteurs en vue pour son usine, mais la région de Rivière-du-Loup serait la plus attirante pour l’instant. C’est que l’usine doit être située près d’un accès routier important et d’un port en eaux profondes pour l’expédition des pièces de grandes dimensions. Les hélices d’une éolienne de 1,5 MW peuvent atteindre les 80 mètres. Le gouvernement fédéral a inclu dans le Budget présenté à l’automne 2001 un crédit pour la production d’énergie éolienne de 0,8 à 1,2 cent/kWh. De plus, le gouvernement provincial a adopté en juin dernier le Plan stratégique 2002-2006 d’Hydro-Québec qui inclut une quote-part de 100 MW d’énergie éolienne par année pendant dix ans. > Pour en savoir plus http://www.cmeq.org/nouvelles/nouvelles.asp?id_no=882 (article) > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Surpasser Kyoto réduirait significativement la facture d’énergie du Canada Un nouveau rapport de la Fondation David Suzuki et du Réseau d’action face aux changements climatiques estime que des économies d’énergie de l’ordre de 200MM $ pourraient être générées si le Canada se lançait dans une réduction ambitieuse de ses gaz à effet de serre (GES). Le rapport intitulé Kyoto and Beyond confronte certaines grandes entreprises qui pensent que le Protocole de Kyoto coûtera trop cher à l’économie canadienne. il estime que si le Canada optait pour une réduction de 50 % de GES d’ici 2030 (par rapport aux niveaux actuels), il économiserait 200MM $ en frais d’énergie. Cet objectif constituerait un prolongement de l’exigence du Protocole actuel, qui est de réduire de 18 % sous les niveaux d’aujourd’hui (soit 6 % sous les niveaux de 1990) d’ici 2012. L’approche préconisée pour récolter ces gains se base sur des technologies et des http://www.centrehelios.org comptent pour une fraction de 1 % aujourd’hui. Les véhicules au gaz naturel émettent moins de gaz à effet de serre et beaucoup moins de NOx que ceux à l’essence ou au diesel. Par exemple, remplacer le diesel par le gaz naturel dans un véhicule lourd équivaut à retirer, en terme d’émissions de NOx, 325 voitures à essence de la circulation. On estime que dans la dixième année du programme, les réductions d’émissions de Nox résultantes seront de 6000 tonnes. approches qui existent déjà : rénovation écoénergétique des bâtiments, amélioration de l’efficacité des véhicules, financement du transport en commun, efficacité énergétique des opérations industrielles, carburants de remplacement (éthanol, gaz naturel, hydrogène), cogénération et utilisation d’énergies alternatives comme l’éolien et la biomasse. En fait, le rapport met surtout l’emphase sur l’importance de l’efficacité énergétique et souligne qu’elle est la plus importante « source » de nouvelle énergie au Canada. Entre 1975 et 1998, les gains en efficacité ont libéré plus de nouvelle énergie que toutes les sources d’énergie mises ensemble. Les économies liées aux maisons et aux appareils plus efficaces se sont élevées à quelque 50MM $ pendant cette période. Certaines entreprises qui reconnaissent les bienfaits de l’efficacité énergétique ont déjà développé des mesures pour réduire leur 4 15 octobre 2002 - vol. 1 - n° 14 L’énergie en chiffres facture d’énergie et réduire ainsi leurs émissions de GES. L’entreprise Interface, le plus grand fabriquant de tapis commerciaux avec un chiffre d’affaires de 1,5MM $US, a économisé 185M $ depuis 1994 en réduisant sa consommation de matières premières, d’énergie et d’eau et en produisant moins de déchets. La British Petroleum quant à elle a déjà atteint son objectif de réduction de GES – qui est de 10 % sous les niveaux de 1990 (voir vol. 1, no 1). Les mesures d’efficacité énergétique ont grandement contribué à ce succès en permettant de plus des économies de 650M $US. Le Canada n’a toujours pas ratifié le Protocole de Kyoto mais la Chambre devrait voter sur la question d’ici la fin de l’année. Un récent sondage a démontré que 74 % des Canadiens sont en faveur de la ratification, mais qu’environ 78 % estiment que le gouvernement doit étudier plus profondément les coûts qui y sont associés. Par ailleurs 57 % des Canadiens, en hausse de cinq points depuis juin dernier, sont en faveur de la ratification même si cela implique des coûts économiques importants et un changement dans le style de vie. > Pour en savoir plus http://www.davidsuzuki.org/climate_change/kyoto/Kyoto&Beyond.asp (communiqué) http://www.davidsuzuki.org/files/Kyoto_Beyond_LR.pdf (rapport) http://www.ctv.ca/servlet/ArticleNews/story/CTVNews/1034014051181_29423251/?hub=Canada (article) > Politiques et plans Nombre actuel de VGN en Californie : 19 000 Nombre de VGN ciblé en 2012 : 619 000 Part du parc automobile en 2012 : 3 % Réduction annuelle de NOx résultant de ce programme en 2012 : ~ 6000 tonnes > Hydrogène L’Ontario accepte le rapport du Comité sur les carburants de remplacement Les ministres de l’environnement et de l’énergie ont annoncé la semaine dernière leur intention de respecter une série de recommandations qui proviennent d’un rapport du Comité sur les carburants de remplacement, déposé cet été (voir vol. 1, no 6). L’approche de l’Ontario sera orientée par les huit thèmes que le gouvernement a notés dans le rapport final du Comité : (1) faire en sorte que le gouvernement fasse preuve de leadership par ses propres achats ; (2) élaborer une stratégie sur les sources d’énergie de remplacement ; (3) encourager la production d’électricité avec des sources d’énergie renouvelable ; (4) réduire la dépendance aux centrales au charbon pour la production d’électricité ; (5) promouvoir l’efficacité énergétique et la conservation de l’énergie ; (6) promouvoir les biocarburants, l’hydrogène et autres carburants de remplacement alimentant les véhicules ; (7) appuyer la technologie et l’innovation ; (8) sensibiliser le public et encourager sa participation. En 2001, le gouvernement de l’Ontario avait créé le Comité spécial des sources de carburants de remplacement composé de représentants de tous les partis. Ce comité avait pour tâche de trouver de nouveaux moyens d’appuyer le développement et l’utilisation des sources de carburants de remplacement. Il avait notamment recommandé la mise en œuvre d’un marché d’obligations échangeables d’énergie verte. Parmi les initiatives récentes sur les carburants de remplacement, le gouvernement s’est engagé à exonérer les carburants biodiesel de la taxe sur les carburants de 14,3 ¢ le litre, à appliquer la remise de la taxe de vente accordée aux automobiles à moteur hybride-électrique, aux véhicules sport utilitaires et aux camions légers et à alimenter les véhicules de son parc automobile avec un mélange éthanol-essence. Le gouvernement continue par ailleurs d’acheter de nouveaux véhicules à moteur hybride. Les mesures qui encouragent les carburants de remplacement font également partie intégrante de la stratégie du gouvernement de l’Ontario visant à assainir l’air, laquelle comprend des initiatives comme le programme Air pur Ontario, les plafonds d’émission des NOx et du SO2 imposés au secteur énergétique, et l’interdiction imposée à la centrale électrique au charbon de Lakeview, à Mississauga, d’avoir recours à cette ressource fossile dès avril 2005. > Pour en savoir plus http://www.ene.gov.on.ca/envision/news/2002/100101-fr.htm (communiqué) > Énergie solaire-PV L’Arizona augmentera sa puissance solaire de 5 MW L’Arizona Public Service (APS) a annoncé qu’elle mettra à profit le grand facteur d’ensoleillement de l’État pour générer 5 MW d’électricité grâce à un nouveau projet d’éhttp://www.centrehelios.org - Véhicules au gaz naturel [Voir page 3] nergie solaire-photovoltaïque (PV) qui couvrira 20 hectares du désert près de Prescott. Le projet, déjà entamé, pourra fournir 0,5 MW Ballard équipera 60 Mercedes de piles à hydrogène Ballard Power Systems et DaimlerChrysler ont annoncé la semaine dernière la sortie d’une Mercedes A-Class à l’hydrogène sur les marchés mondiaux en 2003. Depuis la sortie de NECAR (New Electric Car), voiture expérimentale qui a lancé DaimlerChrysler dans l’ère hydrogène en 1994, la compagnie a développé une vingtaine de prototypes à l’hydrogène. Cependant, la F-Cell de Mercedes sera le premier prototype à sortir des laboratoires. Elle sera produite à 60 exemplaires et offerte comme démonstrateur pour la clientèle européenne, asiatique et étatsunienne. Cette sortie novatrice du producteur automobile est attribuable au nouveau moteur de Ballard fonctionnant aux piles à hydrogène. Cette nouvelle génération de moteurs offre une puissance de 85 kW dans une structure plus légère et moins volumineuse. Il en résulte un gain d’énergie de 60 % comparativement aux moteurs de la génération précédente. De plus, le coût de production du moteur serait moins élevé. En plus de propulser la nouvelle F-Cell, ces piles se retrouveront d’ici 2003 dans une trentaine d’autobus Citaro de DaimlerChrysler, prévu pour les flottes de transport en commun de dix villes européennes. > Pour en savoir plus http://www.ballard.com/pdfs/23%20DC%20F_Cell.PDF (communiqué) 5 15 octobre 2002 - vol. 1 - n° 14 En leurs mots « - Belgique et Kyoto [Voir page 2] La libéralisation du secteur [de l’électricité], qui est une manifestation de la mondialisation en cours et que l’Europe a imposé à ses États membres, pourra prendre place en Wallonie sans ses effets les plus négatifs : augmentation des consommations, frein aux énergies renouvelables, baisse de l’emploi, fragilisation des plus démunis. - Francis Ghigny Commission wallone pour l’Énergie » L’énergie en chiffres au réseau d’ici la fin du mois, et 1,5 MW d’ici l’été 2003. APS compte élargir le complexe solaire pour augmenter la puissance à 5 MW d’ici 2005-2006, ce qui ferait de ce projet un des plus gros du monde. te peut provenir de systèmes de chauffageeau solaire, de climatisation à l’énergie solaire ou d’autres sources d’énergie verte telles que l’éolien, la biomasse et le méthane de sites d’enfouissement. De plus, la régie offre des crédits supplémentaires pour les compagnies qui devanceront l’échéancier. La régie des services publics de l’Arizona a adopté en 2000 un programme d’obligations échangeables d’énergie verte (OÉÉV) qui La régie prélève une charge à la facturation crée des incitatifs au développement de pro- pour financer le programme d’OÉÉV mais jets comme celui de Prescott. Le program- se réserve le droit d’imposer une surcharge si les montants récoltés me OÉÉV oblige tout ne s’avèrent pas suffdistributeur depuis 2001 isants. La surcharge à tenir un portefeuille peut atteindre un maxid’énergie verte reprémum mensuel de 35 sentant au moins 0,2 % cents US pour les clients de toute l’électricité résidentiels, 13 $US vendue. Cette part doit pour les clients commeraugmenter chaque anciaux et 39 $US pour les née pour atteindre 1,1 % grands utilisateurs, d’ici 2007. L’énergie Source : www.aps.com soient les compagnies verte privilégiée dans minières et les grandes ce programme est le solaire-PV, qui doit représenter 50 % du usines. portefeuille d’énergie verte, alors que le res> Pour en savoir plus http://www.solaraccess.com/news/story?storyid=2903 (article) - Énergie solaire en Arizona [Voir page 5 et 6] > Gestion de la demande Puissance solaire ajoutée au réseau d’ici 2005-2006 : 5 MW Exigences sous le programme d’OÉÉV en Arizona… …en 2001 : 0,2 % …en 2002 : 0,4 % …en 2007 : 1,1 % Part que doit représenter l’énergie solaire-PV dans les OÉÉV : 50 % Commentaires Vous avez une nouvelle importante qui pourrait figurer dans le bulletin ? Faites-nous parvenir tout communiqué de presse ou document à [email protected] Prochaine parution Mardi 29 octobre 2002 http://www.centrehelios.org La tarification différenciée dans le temps rapporte gros Plusieurs régions des États-Unis ont adopté depuis quelques années des programmes d'efficacité énergétique pour réduire la demande de pointe en électricité et ainsi réduire la charge sur les systèmes et éviter des pannes de courant. La tarification différenciée dans le temps (TDT), en vigueur dans plusieurs États, est un exemple de programme qui permet à la fois de réduire cette demande de pointe et la facture d'électricité des consommateurs. Avec la TDT, le distributeur d'électricité offre au client une tarification variable basée sur la période à laquelle l'électricité est demandée. Typiquement, ce plan est offert sur une base volontaire et le client qui choisit cette option paye plus cher pour l'électricité qu'il consomme dans les périodes de pointe, tout en payant un tarif réduit lors des périodes hors-pointe. Pour certains types de consommateurs, un plan TDT peut s'avérer très avantageux si la consommation de pointe peut être réduite ou encore transférée à une période horspointe. De plus, si le consommateur se dote d'un système informatisé pour régler la consommation d'énergie, les économies peuvent être importantes. C'est ce qui s'observe présentement en Virginie où certains ménages se sont dotés d'un système informatisé, le Energy Sentry, et d'un plan TDT. Le système informatisé peut contrôler 80 % de la demande d'électricité d'un foyer et régler les appareils pour qu'ils fonctionnent principalement lors des périodes hors-pointe. Une famille de la Virginie témoignait récemment que l'adoption du plan TDT de son distributeur local jumelé à l'achat de Energy Sentry leur avait permis de réduire leur facture d'électricité mensuelle de 24 %, soit 56 $US pour leur résidence de 3500 pieds carrés. Bien que le système Energy Sentry leur ait coûté 1900 $US, ils ont économisé en neuf ans plus de 6000 $US en coûts d'électricité. Pour les clients commerciaux, il serait encore plus avantageux de s'inscrire à un plan TDT puisque leur consommation est de beaucoup plus élevée. L'Université Regent en Virginie est un bon exemple de comment une entreprise peut prendre avantage d'un tel plan. Cet établissement a réussi à réduire sa facture d'électricité associée à la climatisation en gelant littéralement de grandes cuves d'eau pour faire de la glace pendant le soir - lorsque les taux sont beaucoup mois élevés, qui sert à refroidir l'air qui est distribué dans l'immeuble pendant le jour. Le campus économise environ 900 000 $US par année avec ce système de climatisation. > Pour en savoir plus http://www.energycentral.com/sections/newsroom/nr_article.cfm?id=3309915 (article) 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 15 - 29 octobre 2002 Sommaire > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s L’Allemagne poussera pour une réduction pan-européenne de 30 % de GES La lutte aux changements climatiques et l’énergie verte recevront un coup de pouce en Allemagne prochainement, grâce à une réélection des Verts et du SPD formés en coalition. Renforcés par un score électoral record, les Verts demeurent à la tête du ministère de l’Environnement, du ministère de la Protection des Consommateurs, de l’Agriculture et de l’Alimentation, et du ministère des Affaires étrangères, mais obtiennent des responsabilités et des engagements gouvernementaux plus importants. Le premier point à l’ordre du jour environnemental du gouvernement allemand est des plus ambitieux et consiste à convaincre l’Union européenne (UE) — bien en voie d’atteindre sa cible Kyoto de 8 % sous les niveaux de 1990 d’ici 2012 – d’atteindre une cible de -30 % d’ici 2020. Dans ce contexte post-Kyoto, l’Allemagne devra réduire ses GES de 40 % d’ici la même date. Pour réaliser ces nouveaux objectifs ainsi que d’autres objectifs associés à la qualité de l’air, le gouvernement compte sur la promotion des énergies vertes (pour la première fois sous le contrôle des Verts) et la réduction de l’utilisation de carburants fossiles. Une série de mesures fiscales sont en vue, dont une taxe environnementale sur les voitures, des crédits fiscaux pour les véhicules au gaz naturel et une taxe sur les carburants d’avions. De plus, les subsides à l’industrie du charbon seront coupés de près de 30 % d’ici 2005, à quelque 2,17MM €. Les subventions pour l’énergie verte augmenteront à 230M € d’ici 2006. Enfin, sous l’influence des Verts, le gouvernement allemand arrêtera de s’opposer à la position de l’UE qui privilégie un système obligatoire d’échange de droits d’émissions ; l’Allemagne était jusqu’à maintenant en faveur d’un système volontaire seulement. Le Parlement européen a d’ailleurs voté en faveur d’un système obligatoire il y a quelques semaines (voir vol. 1, no 14). > Pour en savoir plus http://ens-news.com/ens/oct2002/2002-10-15-05.asp (article) > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Ce plan entrerait en vigueur dès que le gouvernement aurait ratifié le Protocole, ce qu’il entend faire d’ici la fin de l’année. Tout d’abord, le gouvernement prévoit imposer une taxe d’ici 2008 sur le CO2 émis par les carburants fossiles et les procédés industriels. Le taux de taxe varierait en fonction du prix des crédits de carbone sur le marché international, mais plafonnerait à 25 $ néozélandais (19 $) la tonne de CO2. Le gouver- 1 > Le Cabinet néo-zélandais approuve un plan de mise en oeuvre de Kyoto 1 > FOCUS Kyoto : les provinces veulent un plan alternatif 2 > Le Canada se lance dans l’achat de crédits domestiques de GES 3 > Les échanges mondiaux de CO2 auront triplé en 2002 3 > Cinq acteurs états-uniens sont félicités pour leur gestion de la demande de pointe 4 > Alcan continuera de réduire volontairement ses GES 5 > Des toits verts à Toronto réduiront la facture d’électricité 5 > Cinq organisations québécoises remportent le prix EcoGESte 2002 5 > FPL Energy ajoutera 600 MW d’énergie éolienne aux États-Unis 6 > Une petite ville de Pennsylvanie sera alimentée à l’éolien sans coût supplémentaire 6 Le Cabinet néo-zélandais approuve un plan de mise en oeuvre de Kyoto Le Cabinet du gouvernement néo-zélandais vient d’approuver son plan de mise en œuvre du Protocole de Kyoto qui inclut entre autres un projet de taxe sur les émissions de CO2 ainsi qu’une cible d’énergie renouvelable. > L’Allemagne poussera pour une réduction pan-européenne de 30 % de GES nement se laisse cependant la possibilité de substituer le projet de taxe par un système d’échange de droits d’émissions international si un tel système est fonctionnel et que les prix ne dépassent pas les 25 $NZ/tonne. Selon les estimations du gouvernement, la taxe se traduira par une augmentation des prix du pétrole de 6 %, du diesel de 12 %, du gaz et de l’électricité de 8-9%, et du charbon de 19 %. Le gouvernement compte réinvestir les recettes dans des projets de réduction des émissions de l’industrie et prévoit maintenir intact le fardeau fiscal sur les citoyens, notamment par la réduction d’autres taxes présentement imposées. Cette approche environnementale en matière de fiscalité est Dernière heure 25 M$ au Canada pour encourager l’énergie verte Au moment de clore ce bulletin, le gouvernement fédéral annonçait une nouvelle mesure visant à encourager les entreprises d’électricité et les détaillants (dans les marchés déréglementés) à promouvoir l’électricité provenant du vent, du soleil et de la biomasse. Le financement provient du budget de 500M $ accordé au Plan d’action 2000 sur les changements climatiques. http://www.nrcan-rncan.gc.ca/media/newsreleases/2002/2002128b_f.htm (Suite en page 2) http://www.centrehelios.org 1 29 octobre 2002 - vol. 1 - n° 15 Focus Kyoto : les provinces veulent un plan alternatif « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Rédacteur en chef : Patrick HENN Conseils et révision : Philippe DUNSKY Production, soutien à la rédaction : Sophie GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org Réunis hier pour discuter du plan « fédéral » de mise œuvre de Kyoto à Halifax avec les ministres Anderson (environnement) et Dhaliwal (ressources naturelles), les ministres provinciaux et territoriaux de l’environnement et de l’énergie (excluant les Territoires du Nord-Ouest) ont plutôt opté pour une déclaration surprise sur l’heure du midi, qui a énoncé en 12 points les bases d’un plan alternatif « national » en matière de changements climatiques. Le « Plan provisoire sur les changements climatiques » du Canada, dévoilé la semaine dernière, ne semble pas avoir impressionné les provinces, malgré l’effort qui y fut mis pour clarifier les réductions qui seront exigées de chacun des secteurs du pays et des mesures proposées pour atteindre l’objectif Kyoto. Le plan provisoire compte entre autres sur les réductions de plusieurs secteurs stratégiques et des consommateurs. Les « gros émetteurs industriels », qui émettraient près de 50 % des émissions de GES en 2010 sans Kyoto, devront réduire leurs émissions d’au moins 95 Mt, soit 40 % de l’écart entre la cible de Kyoto et la projection des émissions sans Kyoto. Par ailleurs, on demande aux 31 millions de Canadiens de réduire leurs émissions d’une tonne chacun, une contribution totale de 31 Mt, soit quelque 13 % de l’écart. Enfin, plusieurs mesures sont suggérées pour combler ce qui subsiste : efficacité énergétique des véhicules et des municipalités, énergies vertes, accréditation de puits de carbone, achats par le gouvernement de droits d’émissions internationaux, etc. Soulignons que le plan ne mentionne par le recours à l’énergie nucléaire et ne considère les exportations pour énergie propre, auparavant un cheval de bataille du gouvernement fédéral, qu’au rang des « options possibles » de réduction pour combler un manque éventuel à gagner. Enfin, mentionnons que les mesures du plan devraient générer quelque 160M $ par année en co-bénéfices (soient des coûts de santé évités par la réduction conséquente de polluants atmosphériques). Les provinces et les territoires considèrent que le plan « fédéral » ne représente pas une approche satisfaisante pour réduire les GES au Canada et souhaitent un plan alternatif « national », nuance subtile qui réfère à la nécessité de respecter les spécificités propres de chacune des provinces, notamment en ce qui a trait à leurs ressources naturelles. Concrètement, le plan alternatif semble reprendre et mettre l’accent sur les éléments du plan fédéral qui réduiront au minimum le fardeau de chaque province. En effet, les provinces et les territoires souhaitent une reconnaissance plus poussée de l’hydroélectricité, des puits de carbone et des exportations d’énergie propre. De plus, l’entente suggère que l’allocation des droits d’émissions, en prévision du système d’échange, reconnaisse les réductions réalisées par les différents secteurs depuis 1990. Cette façon d’allouer les droits est une des quatre options du fédéral, qui semblait favoriser jusqu’à récemment une allocation en fonction des émissions projetées de 2010. Fait intéressant, la reconnaissance des réductions depuis 1990 défavoriserait le secteur pétrolier, mais l’Alberta a néanmoins signé l’entente à Halifax. Ainsi, le plan alternatif demande d’importantes révisions du plan fédéral ainsi que des consultations publiques, ce qui aurait vraisemblablement pour conséquence de reporter la date de ratification du Canada et plaire par conséquent à l’Alberta et l’Ontario. Le ministre Anderson a accueilli positivement les commentaires de ses collègues provinciaux et territoriaux, mais considère qu’il est « très peu probable » que la date de ratification soit repoussée. > Pour en savoir plus http://www.climatechange.gc.ca/french/actions/what_are/pdf/plan_provisoire.pdf (plan) http://www.scics.gc.ca/cinfo02/830767004_f.html (déclaration) (Suite de la page 1) communément appelée « écologisation de la fiscalité » puisqu’elle applique des taxes sur les biens et services ayant un impact négatif sur l’environnement, tout en réduisant les taxes sur les biens et services « positifs », tel que le revenu d’emploi. Par ailleurs le plan de mise oeuvre fixe une cible de 163 pétajoules (PJ) pour les énergies renouvelables d’ici 2012 (équivalent à peu près à 45 TWh/an d’électricité), soit une augmentation de 30 PJ par rapport à l’année 2000. Bien que la majorité de ces gains concerneront la production d’électricité, la cible prévoit une augmentation de 2 PJ provenant de biocarburants pour les transports. 2 29 octobre 2002 - vol. 1 - n° 15 L’énergie en chiffres La Nouvelle-Zélande ressemble beaucoup au Canada puisque ses principaux partenaires et concurrents économiques ne seront pas soumis aux objectifs de réduction du Protocole, ce qui explique en partie l’opposition farouche de l’industrie exportatrice. Néanmoins, le gouvernement ultra-conservateur de ce pays estime qu’une approche équilibrée lui permettra d’atteindre ses objectifs tout en protégeant ses intérêts éco- nomiques et en ouvrant la porte à de nouvelles occasions d’affaires. La Nouvelle-Zélande est au quatrième rang des plus importants émetteurs de CO2 per capita au monde, derrière les États-Unis, l’Australie et le Canada. En vertu du Protocole de Kyoto, la Nouvelle-Zélande s’est engagée à réduire ses émissions de GES aux niveaux de 1990 d’ici 2012. > Pour en savoir plus http://www.climatechange.govt.nz/whats_new/policy-govt-confirms.htm (communiqué)http://www.eeca.govt.nz/Content/EW_renewables/RenewablesTargetFinal.pdf (rapport) > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Le Canada se lance dans l’achat de crédits domestiques de GES Environnement Canada et Ressources naturelles Canada ont annoncé une nouvelle initiative de lutte contre les changements climatiques, le « Projet pilote d’élimination et de réduction des émissions et d’apprentissage » (PPEREA). Cette initiative de 15M $ s’inscrit dans le cadre du Plan d’action 2000, une mesure qui, conjointement avec celles du Budget 2001, visent à réduire les émissions de GES du Canada de 50 Mt. Le PPEREA offre aux entreprises et organisations canadiennes un incitatif économique pour qu’elles réduisent immédiatement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le cadre de projets effectués dans des secteurs d’importance stratégique. Par l’entremise du PPEREA, le gouvernement achètera à prix fixe des réductions de GES vérifiées et liées à des projets agréés et autorisés. Le PPEREA accepte actuellement des soumissions pour la suppression et la réduction des GES dans deux secteurs: le captage et la combustion des gaz d’enfouissement, et le captage et l’entreposage géologique du CO2. Le gouvernement devrait pouvoir signer les premiers accords d’achat cet hiver. Les rondes d’achat qui se dérouleront ensuite au cours des 12 à 18 mois suivants se concentreront sur l’énergie renouvelable et les puits biologiques. Environ 5M $ seront alloués à la première ronde pour l’achat de réductions d’émissions agréées qui s’effectuera par un processus d’ « enchères inversées » par lequel le gouvernement appelle et étudie les soumissions, pour acheter les réductions autorisées en commençant par la soumission au plus bas prix. Par exemple, un soumissionnaire potentiel propose un projet visant à réduire les émissions de GES de 100 000 tonnes entre 2003 et 2007 et demande au PPEREA de payer 1 $/tonne. Si la soumission est acceptée, le PPEREA paiera au vendeur 100 000 $ au cours de la période de cinq années. L’initiative du PPEREA est également conçue pour aider tant les ordres canadiens de gouvernement que les organismes du secteur privé à apprendre sur les élémentsclé des échanges de droits d’émissions. - Position allemande sur la réduction de GES [Voir page 1 ] Objectif de réduction de GES pour l’UE (tel que proposé par l’Allemagne) : 30 % d’ici 2020 Implication pour l’Allemagne : 40 % d’ici 2020 Subsides à l’industrie du charbon allemand en 2005 : 2,17MM Subsides aux énergies vertes allemandes en 2006 : 230M En leurs mots - Achats de crédits par le Canada [Voir ci-contre ] « Les Canadiens et les Canadiennes ont acquis une réputation mondiale dans le domaine des technologies de pointe. En incitant les provinces, les territoires et les entreprises canadiennes à contrer les changements climatiques, tout le monde y gagne : les gaz à effet de serre sont réduits, l’air est de meilleure qualité et les Canadiens investissent dans le processus. Nous engendrons ainsi des bénéfices pour l’environnement, l’économie et la société. » - David Anderson Ministre de l’Environnement du Canada > Pour en savoir plus http://www.ec.gc.ca/perrl/shell_f.html (communiqué) L’énergie en chiffres > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Les échanges mondiaux de CO2 auront triplé en 2002 La Banque mondiale a estimé récemment que le marché des droits d’émissions a permis des transactions représentant trois fois plus de CO2 cette année que l’année dernière, soit 67 millions de tonnes (67 Mt). Bien que le système d’échange de droits d’émissions international (mécanisme officiel prévu par le Protocole de Kyoto) ne soit pas encore en vigueur, plusieurs entreprises proactives s’échangent déjà des crédits sur un marché privé bel et bien existant. Selon la Banque qui dévoilait une étude sur cette http://www.centrehelios.org question, les entreprises se préparent à entrer dans l’ère Kyoto et anticipent que le système d’échange de droits d’émissions sera fortement convoité. Le système permettra aux entreprises et gouvernements de s’échanger des droits d’émissions de CO2. Le marché actuel du carbone existe depuis 1996 et 200 millions de tonnes (200 Mt) auraient été échangées depuis, à une valeur de 500M $US. Soulignons que ces transactions se sont faites à des prix réduits, compte tenu des risques de non-mise en vigueur - Marché du CO2 mondial [Voir ci-contre ] Tonnes de CO2 échangées sur le marché mondial... ...en 2002 : 67 000 000 ...depuis 1996 : 200 000 000 Prix moyen de la tonne de CO2 1996-2002 : 2,50 $US 3 29 octobre 2002 - vol. 1 - n° 15 En leurs mots « du Protocole ou encore de règles nationales qui ne reconnaîtraient pas rétroactivement les réductions réalisées dans le passé. - Prix EcoGESte 2002 [Voir page 5 ] Dans le contexte de la ratification du protocole de Kyoto par le Canada, mon collègue de l’Environnement et moi-même encourageons les organisations à envisager dans leur planification stratégique un avenir où les avantages compétitifs appartiendront à ceux qui auront agi tôt en matière de réduction des émissions de GES. » - Rita Dionne-Marsolais Ministre déléguée à l’Énergie du Québec En leurs mots - Plan Kyoto de la Nouvelle-Zélande [Voir page 1 ] « Avec l’adoption de ce plan de mise œuvre, la NouvelleZélande est maintenant bien préparée pour respecter ses engagements en vertu du Procole de Kyoto qui devrait entrer en vigueur l’an prochain […]. Les secteurs industriels de Nouvelle-Zélande ont plus de certitude maintenant quant à l’avenir et pourront saisir les opportunités associées à la transition vers une économie décarbonisée. » - Pete Hodgson Ministre de l’Énergie, de la Recherche, des Sciences et de la Technologie de la Nouvelle-Zélande L’énergie en chiffres - Les toitures-jardins de Toronto [Voir page 5 ] Réduction de la T° par l’aménagement de 6 % des toits : 1 à 2 °C Économies d’énergie associées : 1M $ / an Réduction de CO2 : ~ 2 Mt / an Réduction de CO, SO2, PM10 : 30 tonnes / an Réduction du smog : 5 à 10 % http://www.centrehelios.org De son côté la Banque mondiale espère que les entreprises des pays industrialisés se lanceront plus hardiment dans les échanges de carbone avec les pays en développement. Elle a d’ailleurs élaboré un fonds pour les échanges de carbone qui vise le développement de projets de réduction d’émissions dans le sud. Les partenaires qui investissent dans le fonds reçoivent ainsi des crédits pour les réductions d’émissions, dans le cadre du Mécanisme pour un développement propre (MDP) prévu par le Protocole. Jusqu’à aujourd’hui, le fonds a favorisé le développement de 26 projets générant des crédits de carbone d’une valeur moyenne de 3 à 4 $US/tonne. Ces projets incluent un parc éolien au Costa Rica, un projet hydroélectrique au Chili et la reforestation de terre agricoles abandonnées en Roumanie. Cet espoir est partagé par ailleurs par deux groupes de chercheurs en foresterie qui ont dévoilé un rapport à la mi-octobre sur les bénéfices de la participation des communautés rurales démunies du sud au marché international du carbone, notamment par la vente de crédits pour des projets de plantation d’arbres à base communautaire. Présentement, le Protocole de Kyoto permet la neutralisation d’émissions par l’achat de crédits provenant de tels « puits de carbone », qui peuvent être créés par la plantation d’arbres ou la préservation de forêts. Cependant, les investisseurs sont plutôt attirés par la plantation d’arbres « industrielle » qui serait moins coûteuse et moins risquée que la plantation d’arbres à base communautaire. Le rapport démontre par des exemples concrets que les projets communautaires peuvent générer des crédits de carbone à des prix tout aussi compétitifs pour les investisseurs en plus de générer des bénéfices pour les populations locales. Le rapport recommande que les règles du marché du carbone devront s’ajuster pour mettre tous les joueurs, incluant les communautés, sur le même pied d’égalité. Par exemple, le Protocole de Kyoto n’accepte pas les réductions d’émissions qui sont générées par la restauration de forêts, alors que ce type de projet est très prisé chez les communautés démunies du sud. Le rapport a été publié en prévision de la huitième Conférence des Parties de la Conventioncadre sur les changements climatiques qui se déroule depuis le 23 octobre et jusqu’au premier novembre. > Pour en savoir plus http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/18244/story.htm (article) http://www.futureharvest.org/news/carbontrading.shtml (communiqué) > Efficacité énergétique Cinq acteurs états-uniens sont félicités pour leur gestion de la demande de pointe Le Peak Load Management Alliance (PLMA) a choisi récemment les entreprises et organismes gouvernementaux qui se sont démarqués dans la dernière année en gestion de la demande de pointe. Les pannes, coupures et fluctuations de prix sont des enjeux importants depuis l’ouverture d’une bonne partie du marché de l’électricité états-unien ; c’est pourquoi le PLMA a lancé un programme de reconnaissance de l’excellence dans la gestion de la demande de pointe, qui vise principalement à identifier les distributeurs et opérateurs de réseau qui réussissent, par des programmes divers, à faire baisser la demande de pointe. Les gagnants de cette année incluent Alliant Energy, Southern California Edison, Connecticut Municipal Electric Cooperative, PETCO, New York Power Authority (NYPA) et New York State Energy Research and Development Administration (NYSERDA). Parmi les programmes gagnants se trouvaient le Demand Reduction Always Works! (DRAW) du fournisseur municipal du Connecticut qui a réduit la demande par de simples activités d’éducation du public et la saine gestion. Alors que ce distributeur fournit seulement 10 % de la demande de tout l’État, il a été responsable pour 35 % à 60 % de toute la réduction de la demande. Par ailleurs, le programme gagnant de NYPA a permis quant à lui d’enrayer la nécessité d’ajouter 46 MW de puissance dans la ville de New York, ce qui s’est traduit par des économies de plus de 5M $US, soit deux fois le coût du programme. Ce programme s’ajoute d’ailleurs à celui mené par NYSERDA de concert avec l’opérateur de réseau de l’État (NYISO). Leurs efforts coordonnés ont permis d’éviter le pire au cours de l’été passé en réduisant de plus de 1000 MW les besoins durant les heures de pointe. Du côté des commerces privés, PETCO a remporté la palme en défiant la croyance po- 4 29 octobre 2002 - vol. 1 - n° 15 L’énergie en chiffres pulaire que gestion de pointe et entreprise de vente au détail ne vont pas de pair. Cette chaîne de magasins pour animaux a profité d’incitatifs offerts par l’État de Californie pour installer dans ses 130 succursales une tech- nologie permettant de réduire la deman-de de pointe sur commande. La compagnie a économisé près de 65 000 $US par mois en réduisant sa demande de 6 MW. > Pour en savoir plus http://www.peaklma.com/ (communiqué) - Alimentation à l’éolien en Pennsylvanie [Voir page 6 ] Achats annuels d’énergie éolienne de la ville de Media : ~ 128 000 MWh Coût additionnel associés à ces achats : 0 $ > FOCUS sur le QUÉBEC Alcan continuera de réduire volontairement ses GES Le ministre de l’Environnement André Boisclair a signé récemment une entente volontaire de réduction de gaz à effet de serre (GES) avec Alcan. tion moyenne annuelle de 6,4 %. De nouvelles cibles de réduction de GES seront établies annuellement par l’entreprise et ce, jusqu’à la fin de l’entente en 2007. Cette entente couvre les établissements d’Alcan au Québec, soit les usines Arvida, Alma, Beauharnois, Laterrière, Shawinigan, Vaudreuil et Grande-Baie, ainsi que les installations portuaires et d’énergie électrique. L’entente couvre aussi la Compagnie de chemin de fer Roberval-Saguenay, détenue par une filiale de l’entreprise d’aluminium. Mentionnons que le gouvernement du Québec et l’Association de l’Aluminium du Canada ont signé en janvier 2002 une entente-cadre de réduction volontaire de GES au Québec. L’entente signée il y deux semaines est la deuxième à être conclue avec une entreprise du secteur, la première l’ayant été en juin 2002, avec l’aluminerie Alcoa. Grâce à la contribution de près de 500 000 tonnes équivalent CO2 par année de ces deux alumineries, l’objectif de réduction que s’était fixé l’Association de l’Aluminium du Canada, soit 200 000 tonnes par année, a été largement dépassé. Depuis 1999, la performance d’Alcan en matière de GES correspond à une réduction moyenne d’environ 285 000 tonnes équivalent CO2 par année jusqu’à la fin de 2003. Cela signifie, pour cette période, une réduc- > Pour en savoir plus http://www.menv.gouv.qc.ca/Infuseur/communique.asp?no=252 (communiqué) > Efficacité énergétique Des toits verts à Toronto réduiront la facture d’électricité La Mairie de Toronto, le gouvernement fédéral et des représentants de l’industrie se sont réunis le neuf octobre pour dévoiler les résultats d’une importante étude menée sur les toits jardins par l’Institut de recherche en construction (IRC) du Conseil national de recherches du Canada (CNRC). On annonçait en même temps le lancement d’un projet pilote de deux toits verts. Or l’étude démontre que l’aménagement vert de seulement 6 % de la surface de toit disponible (6,5 millions de m2) peut faire baisser cette température de 1 à 2 °C. Dans le cas d’une baisse de 1 °C seulement, il en résuterait une économie d’énergie de l’ordre de 1M $ par année grâce à la baisse de la demande en électricité pour la climatisation et la réfrigération, ce qui se traduirait par une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 2,18 tonnes, l’élimination directe de l’atmosphère de 30 tonnes de polluants (CO, SO2, PM10) et enfin une réduction estimée de l’incidence de formation de smog d’environ 5 à 10 %. Le concept de toituresjardins consiste à aménager des toits avec de la végétation afin de verdir les zones urbaines mais aussi de rendre les maisons plus efficaces énergétiquement. En été, la température à Toronto est souvent de 4 à 10 °C plus élevée que dans les collectivités rurales avoisiUne autre étude de Vue en coupe d’un toit vert Source : www.nrc.ca/irc/irccontentsf.html nantes – phénomène l’IRC démontre qu’un appelé « îlot thermique toit jardin de 70 m2 a urbain » que connaissent d’autres grandes permis, au printemps et à l’été de 2001, de villes comme Montréal et Paris. réduire la chaleur totale qui pénétrait dans le http://www.centrehelios.org > FOCUS sur le QUÉBEC Cinq organisations québécoises remportent le prix EcoGESte 2002 Quatre prix ÉcoGESte destinés à des organisations québécoises qui se sont démarquées par leur performance dans la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) ont été décernés lors de la 13e édition de la Soirée Énergia organisée par l’Association québécoise pour la maîtrise de l’énergie (AQME). ÉcoGESte est un programme de mesures volontaires géré conjointement par les ministères de l’Environnement et des Ressources naturelles. Le jury a retenu quatre lauréats parmi les neuf finalistes en nomination cette année. Le premier trophée a été remis, pour la catégorie grande entreprise, à Bowater produits forestiers du Canada en reconnaissance d’une réduction de 75 % de ses émissions de GES à son usine de Gatineau, malgré une augmentation de 45 % de sa production. Le second, attribué à Produits chimiques Sterling pour la catégorie PME, rendait hommage au savoir-faire de cette entreprise qui, en récupérant l’hydrogène de son procédé de fabrication pour l’utiliser comme source d’énergie, a réduit ses émissions de GES de 95 %. C’est le Cégep de Saint-Hyacinthe qui a remporté le prix dans la catégorie gestion des bâtiments. Cette institution s’est démarquée en réduisant ses émissions de GES de 69 % depuis 1990, malgré l’augmentation de sa superficie de 57 % durant la même période. Finalement, un prix a été accordé par le jury à la Société Gazmont qui, en récupérant et en réutilisant le méthane d’un site d’enfouissement, contribue à réduire annuellement les émissions de GES du Québec de 1 Mt. > Pour en savoir plus http://www.mrn.gouv.qc.ca/presse/communiques-detail.jsp?id=1504 (Communiqué) 5 29 octobre 2002 - vol. 1 - n° 15 En leurs mots - Les toitures-jardins de Toronto [Voir page 5 ] « Les toits verts peuvent aider Toronto à gérer la croissance démographique prévue en créant des espaces verts accessibles sur les toits existants. Les investissements et les incitatifs liés aux toits verts vont aussi créer des emplois tout en luttant contre la pollution de l’air. - Carl Ootes Maire adjoint de Toronto » bâtiment durant le jour de plus de 85 % et celle qui s’échappait du bâtiment la nuit d’environ 70 %. Fort de ces résultats intéressants, un nouveau partenariat public-privé a lancé un projet pilote de toitures-jardins à Toronto, d’une durée de deux ans et au coût de 1M $. Le projet associe l’IRC, Environnement Canada, Green Roofs for Healthy Cities, la ville de Toronto, le Toronto Atmospheric Fund et le Programme de mesures précoces en technologie (TEAM). Deux toits verts ont donc été aménagés dans le cadre du projet pilote : un premier de 230 m2 sur le toit de l’Hôtel-de-ville et un deuxième de 460 m2 sur le toit du Eastview Neighbourhood Community Centre, qui servira de site de recherche. Les objectifs visent à contrôler et évaluer les propriétés thermiques et les avantages environnementaux de ces toitures-jardins, et à établir un modèle sur la capacité de ce type de toiture à réduire effectivement l’effet d’îlot thermique urbain. > Pour en savoir plus http://www.cnrc.ca/corporate/francais/media/nouvelles/green02_f.html (Communiqué) http://www.greenroofs.ca/grhcc/Press_conf.htm (Documents) http://www.nrc.ca/irc/newsletter/v7no1/rooftop_f.html (Article) > Énergie éolienne FPL Energy ajoutera 600 MW d’énergie éolienne aux États-Unis L’énergie en chiffres - Projets éoliens de la FPL Energy [Voir ci-contre ] Puissance éolienne ajoutée par FPL en 2002-2003 : 600 MW Puissance du prochain parc éolien au Nouveau-Mexique : 204 MW Nombre de turbines du parc néo-mexicain : 136 FPL Energy, numéro un de la production éolienne aux États-Unis et filiale de l’ancien monopole Florida Power and Light, a annoncé la semaine dernière qu’elle aura installé quelque 600 MW additionnels d’énergie éolienne d’ici la fin de 2003 dans six États. Le plus important projet de l’entreprise bientôt en activité sera situé au NouveauMexique et fournira 204 MW d’électricité au réseau local grâce à un contrat avec le distributeur. Les 136 turbines d’environ 70 mètres de haut seront en opération au cours de 2003 et la puissance générée pourra alimenter quelque 94 000 foyers néo-mexicains. Afin de récupérer le prix légèrement plus élevé qu’il aura à payer, le distributeur local PSNM prévoit demander aux régula- teurs d’approuver un programme de tarification verte qui permettrait aux consommateurs intéressés de payer de légères primes pour acheter une partie de la production de ce parc éolien. Le reste de la production sera vendu sur le marché de gros, intérieur et extérieur à l’État. Par ailleurs la FPL Energy complètera quatre autres projets pour un total de 394 MW de puissance éolienne ajoutée. 150 MW seront installés en Californie et seront en opération d’ici l’été 2003 ; deux parcs de 40 MW chacun alimenteront le Dakota du nord et du sud pour la fin de 2003 ; et les parcs en Iowa (98 MW) et en Virginie du nord (66 MW) seront en opération d’ici la fin de 2002. > Pour en savoir plus http://www.fplenergy.com/news/2002/contents/02113.shtml (communiqué) > Marchés d’énergie verte Commentaires Vous avez une nouvelle importante qui pourrait figurer dans le bulletin ? Faites-nous parvenir tout communiqué de presse ou document à [email protected] Prochaine parution Mardi 12 novembre 2002 http://www.centrehelios.org Une petite ville de Pennsylvanie sera alimentée à l'éolien sans coût supplémentaire La Energy Cooperative a annoncé la semaine dernière qu’elle a conclu une entente avec la petite ville de Media en Pennsylvanie afin de la fournir en énergie éolienne et ce, sans coût supplémentaire pour la municipalité. En transférant leurs comptes d’électricité à la coopérative, les clients commerciaux comme la ville de Media profitent d’un plus grand pouvoir d’achat, ce qui leur permet d’économiser sur leur facture d’électricité. La coopérative investit ensuite ces économies dans l’achat d’énergie éolienne. Media, une ville de 5600 habitants, a annoncé mercredi dernier qu’elle achètera préci- sément 128 111 kWh d’énergie éolienne par année de la coopérative, assez pour combler 44 % des besoins de deux de ses immeubles importants. Pour ce faire, la ville a transféré huit de ses comptes d’électricité à la coopérative, ce qui lui a permis d’économiser sur sa facture d’électricité conventionnelle et ainsi libérer des revenus pour que la coopérative achète de l’énergie éolienne. Energy Cooperative est une institution sans but lucratif accréditée comme fournisseur au détail d’électricité par la régie des services publics de la Pennsylvanie. Elle compte plus de 6500 membres situés dans la partie sudest de l’État. > Pour en savoir plus http://www.theenergyco-op.com/ECAP-Media%20news%20release.htm (communiqué) 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 16 - 12 novembre 2002 Sommaire > Énergies vertes TransAlta achète des producteurs d’énergie verte TransAlta, la plus grande société non réglementée de production d’électricité du Canada, vient de finaliser l’achat d’une entreprise de production éolienne et d’une autre spécialisée dans la biomasse. La société a aussi investi 700 000 $ dans Greenbelt, une entreprise produisant des systèmes de cogénération à partir de résidus de bois et qui compte installer deux nouveaux systèmes de 20 MW chacun. Elle espère ainsi rencontrer son objectif à long terme de produire 10 % d’électricité à partir d’énergie verte. L’achat de VisionQuest WindElectric, transaction de 37M $ ajoute une puissance de 44 MW à TransAlta grâce à 67 éoliennes en opération, assez d’énergie pour alimenter quelque 10 000 foyers canadiens. Basée en Alberta, TransAlta compte un actif de plus de 7MM $ et une puissance installée ou en construction de 9000 MW. Depuis 1990, elle a réduit ses émissions nettes de CO2 de 18 % ou 5 Mt annuellement et ce, malgré une hausse de production de 13 %. Enfin, elle alimente son siège social entièrement à l’énergie éolienne depuis juillet 2001. > Pour en savoir plus > TransAlta achète des producteurs d’énergie verte 1 > Propositions pour 2500 MW d'énergie éolienne au Canada 1 > FOCUS Kyoto : le Canada vers la ratification 2 > Les Pays-Bas pourraient modifier leur régime d’appui aux énergies vertes 3 > La Norvège veut des centrales au gaz sans émissions de GES 3 > 25M $ pour stimuler le marché d’énergie verte au Canada 4 > Le Canada doit prendre le train pour se rendre à Kyoto 4 > Doubler les énergies décentralisées pour réduire les émissions 5 http://www.transalta.com/WEBSITE2001/TAWEBSITE.NSF/AllDoc/4A2D86DC178D2E4387256C5D005FB684?OpenDocument - [communiqué] > Focus Québec Propositions pour 2500 MW d'énergie éolienne au Canada Qui sème le vent en récolte l'énergie. C'est le principe qui sous-tend la prospection intensive de sites potentiels à laquelle se livrent depuis peu de nombreuses entreprises au Canada. Tous veulent prendre part au Programme d'encouragement à la production d'énergie éolienne (EPÉÉ) annoncé le printemps dernier par le gouvernement fédéral. L'EPÉE, qui offrira un incitatif de l'ordre de 1¢ du kWh pour la production éolienne, s'appliquera aux 1000 premiers MW installés au pays et ce, sur la base du premier à produire, premier servi. Un plafond de 300 MW par province est toutefois établi. Or en l'espace de moins de six mois, 67 projets ont déjà été enregistrés pour un total de 2500 MW. Ils ne comprennent d'ailleurs pas certains projets de taille plus importante tel le projet en mer de 700 MW aux larges de la Colombie-Britannique dans lequel est impliqué l'internationale ABB. L'envergure de l'intérêt exprimé ourrait d'ailleurs forcer une remise en question du plafond de 1000 MW appliqué présentement au programme. Parmi ces 67 projets, 20 sont situés au Québec, pour un total de 548 MW. Ces projets qui ne sont pas tous au même stade de développement - se situeraient surtout en Gaspésie et impliqueraient autant des entreprises domestiques qu'étrangères. Soulignons, entre autres, les cas du groupe espagnol Guascor, qui propose quatre projets totalisant 200 MW et le groupe québécois 3Ci, qui propose quatre parcs au Mont Miller et au Mont Copper à Murdochville, totalisant 108 MW. Cette entreprise fut impliquée dans le premier projet gaspésien du Nordais. Par ailleurs, le projet pilote de trois éoliennes de type Jeumont (France), en voie de réalisation à Rivière-au-Renard par le Groupement éolien québécois, un consortium d'entreprises québécoises, fait lui aussi partie des projets enregistrés auprès de l'EPÉÉ. Les activités de prospection en Gaspésie ne s'arrêteront pas là, puisque Hydro-Québec devra lancer prochainement les premiers appels d'offres pour acheter au total 1000 MW d'énergie éolienne sur dix ans. Selon nos informations, la stratégie retenue pourra d'ailleurs comprendre un bloc important de l'ordre de 800 MW qui serait réservé à un seul producteur, à condition de maximiser le contenu québécois. Tous les yeux au Québec sont tournés vers cet appel d'offres. Si la Gaspésie possède clairement le meil- > Barrages hydroélectriques indésirables : les retirer ou les moderniser 5 > Éocycle lance son projet d’alternateurs de courant pour éoliennes 5 > Toyota prévoit vendre 300 000 voitures hybrides par année 6 > Des panneaux solaires sur la Lune ? 6 Dernière heure Plan ontarien pour l’énergie verte Faisant suite au rapport du Comité parlementaire sur les carburants de remplacement (vol.1, nos 6 et 14), le Premier ministre ontarien Ernie Eves annoncera demain une série de nouveaux incitatifs. Le Plan contiendra notamment des mesures fiscales pour la production d’électricité verte et au gaz naturel, et pour l’amélioration de l’efficacité énergétique des ménages. Le Premier ministre annoncera aussi la nomination d’un « Commissaire à l’énergie alternative ». Tous les détails dans le prochain numéro. (Suite en bas de la page 2) http://www.centrehelios.org 1 12 novembre 2002 - vol. 1 - n° 16 Focus Kyoto : le Canada se dirige vers la ratification « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Rédacteur en chef : Patrick HENN Conseils et révision : Philippe DUNSKY Production, soutien à la rédaction : Sophie GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. Forts des derniers sondages et de l’appui des parlementaires, les Libéraux fédéraux vont soumettre le principe de la ratification de Kyoto à la Chambre et au Sénat en même temps et ce, sans attendre la fin de la session parlementaire. C’est du moins ce qu’a indiqué la leader gouvernementale au Sénat Sharon Carstairs la semaine passée. Cette annonce survient en même temps qu’un nouveau sondage indiquant que l’appui pour Kyoto se maintient au Canada. Selon le sondage d’Ipsos-Reid réalisé pour le quotidien Globe and Mail et la chaine CTV, la majorité des Canadiens appuie toujours la ratification. 74 % des Canadiens sont en effet favorables au Protocole, le même nombre qu’il y a un mois. D’ailleurs, seulement 19 % s’y opposent totalement, en baisse de 2 % depuis un mois. 70 % des répondants croient de plus que Kyoto aura un impact nul ou positif sur les emplois. Ces résultats arrivent au moment où les députés et sénateurs libéraux ont commencé à afficher leurs couleurs sur le sujet. À peine une semaine après la rencontre des ministres de l’énergie et de l’environnement à Halifax, les Sénateurs libéraux ont tenu une conférence de presse pour manifester leur appui au Protocole de Kyoto. Du côté de la Chambre, un sondage privé mené la semaine dernière par l’Ottawa Citizen auprès de 82 députés libéraux fédéraux d’arrière-banc révèle que 75 se disent en faveur de la ratification, alors que sept n’ont pas encore décidé et qu’un député s’y oppose. 48 députés libéraux d’arrière-banc ainsi que les 37 membres du Cabinet gouvernemental n’ont pas pris part au sondage. Avec l’appui du cabinet, des 35 membres du caucus bloquiste et des 14 néo-démocrates du Parlement, les députés qui semblent être prêts à voter la ratification s’élèvent maintenant à 161, soit une majorité des 301 sièges. Il n’est pas encore clair comment les 14 Conservateurs et les 48 Libéraux n’ayant pas participé au sondage voteraient. Seule l’Alliance canadienne, avec ses 63 députés, s’est jusqu’ici affichée résolument contre Kyoto. Cet appui parlementaire en main, le Premier ministre et son Ministre de l’Environnement semblent donc prêts à procéder à la ratification. David Anderson a d’ailleurs confirmé cette semaine l’intention du gouvernement de ratifier avant d’avoir arrêté les détails du Plan de réduction, lequel indiquera notamment la répartition du fardeau parmi les secteurs industriels. Selon la sénatrice Carstairs, ce Plan pourrait être finalisé d’ici le printemps 2003. Par ailleurs le Canada et environ 170 pays se sont réunis à Delhi lors de la 8ème Conférence des Parties qui se terminait le 1er novembre. Les participants se sont mis d’accord sur une déclaration qui revendique entre autres le développement de projets d’énergie moins polluante et renouvelable. La conférence a aussi permis de finaliser les dispositions du Mécanisme de développement propre permettant à celui-ci d’approuver dès l’an prochain des projets de réductions dans les pays hors de l’Annexe 1. Par contre, les délégués de l’UE se sont dits déçus des dispositions de la déclaration en matière d’actions pour la 2ème ronde de réductions de Kyoto, c’est-à-dire post-2012. Pour cette période, la déclaration met l’accent sur l’adaptation plutôt que sur des cibles de réductions plus ambitieuses. Le Canada par ailleurs se serait fait refuser encore une fois les crédits pour exportation d’énergie propre aux États-Unis et a abandonné l’idée de pousser cette question plus loin. Cette mesure n’est d’ailleurs plus très dominante dans le plan fédéral pour Kyoto même si le Canada a longtemps voulu compter sur cette mesure pour répondre « facilement » à environ un quart des réductions totales de GES exigées du Canada. > Pour en savoir plus http://unfccc.int/press/prel2002/pressrel011102.pdf - [communiqué] http://www.eceee.org/latest_news/2002/news20021105.lasso - [communiqué] http://www.ctv.ca/servlet/ArticleNews/story/CTVNews/1036510700544_31919900/?hub=Canada - [article] (Suite de la page 1) © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org leur potentiel éolien au Québec, la région de la Basse Côte-Nord elle aussi pourrait bientôt chercher à développer son potentiel non négligeable. C'est du moins ce qu'ont décidé un ensemble d'acteurs politiques et économiques de la région réunis récemment en congrès à Sept-Iles à la suite d'une présentation du directeur du Centre Hélios. Une réunion devrait d'ailleurs avoir lieu prochainement afin d'élaborer un plan d'action et désigner un porte-étendard du dossier. > Pour en savoir plus http://www.cyberpresse.ca/soleil/economie/0211/eco_202110156021.html - [article] http://www.canren.gc.ca/app/filerepository/1E3F0F5D5D694485B64CC4B1A6905F93.pdf - [document] 2 12 novembre 2002 - vol. 1 - n° 16 L’énergie en chiffres > Politiques et plans - Incitatifs au Pays-Bas [Voir ci-contre] Les Pays-Bas pourraient modifier leur régime d’appui aux énergies vertes Le nouveau gouvernement néerlandais de centre-droite a soumis au Parlement un projet de loi visant à allouer 140M € (220M $) aux producteurs domestiques d’énergie verte, somme qui remplacerait en partie un resserrement de l’exemption de l’« écotaxe » de 6 ¢€/kWh, accordée jusqu’ici aux consommateurs qui achetaient volontairement de producteurs verts. Une analyse récente avait conclu que 200M € parmi les 450M € en exemptions accordées jusqu’ici ont en fait ser-vi l’achat auprès de projets d’énergie verte déjà existants en Norvège et au Danemark. Le gouvernement a donc amorcé son intention de réduire de 50 % l’exemption octroyée aux acheteurs d’énergie verte, soit de 6 ¢€ à 3 ¢€/kWh. En contrepartie, il accorderait des incitatifs directs aux producteurs d’énergie verte du pays. Ainsi, le projet de loi déposé cette semaine prévoit que les 140M € seraient versés sous forme de crédits de production de 5 ¢€/kWh pour les installations produisant de l’énergie à partir de l’éolien en mer, de la biomasse avec une puissance maximale de 50 MW, du solaire PV, des vagues et des marées. L’éolien sur terre et les installations alimentées partiellement de bio- masse recevraient quant à eux 2,4 ¢€/kWh, alors que les projets de cogénération recevraient temporairement 0,32 ¢€/kWh. Le versement des incitatifs à la production commencerait en 2003 et toutes les « nouvelles » installations en opération depuis 1996 seraient éligibles. La Commission européenne, qui doit approuver la proposition pour que le projet soit mis en force, aurait déjà indiqué son accord en principe. La tâche risque toutefois d’être plus difficile du côté du Parlement néerlandais qui, suivant la chute soudaine du gouvernement centre-droite récemment porté au pouvoir, doit faire l’objet de nouvelles élections générales au mois de janvier. Au moment de mettre sous presse, les principaux producteurs du pays ont indiqué leur opposition au projet de loi qui, selon eux, empêcherait le pays d’atteindre son objectif de répondre à environ 10 % de la demande du pays par des énergies vertes d’ici 2010. Un sondage l’été dernier a indiqué qu’un million de Néerlandais auraient acheté de l’énergie verte depuis juillet 2001 pour alimenter leurs foyers (voir vol. 1, no 9). > Pour en savoir plus http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm?newsid=18470 - [article] > Politiques et plans La Norvège veut des centrales au gaz sans émissions de GES Le gouvernement de la Norvège a affirmé récemment qu’il voudrait profiter de la richesse du pays en gisements de gaz naturel et a proposé d’investir dans des centrales au gaz naturel au cours des prochaines années, à condition qu’elles soient presque sans émissions atmosphériques de GES. La Norvège est le troisième plus grand exportateur de pétrole et exporte la totalité de son importante production de gaz naturel. Le pays dépend à 99 % de l’hydroélectricité pour s’alimenter en électricité. Le Ministre de l’Énergie norvégien est cependant intéressé à puiser dans la ressource gazifère pour répondre à la croissance de la demande intérieure, à condition d’adopter les technologies qui pourront éliminer ou injecter dans le sous-sol norvégien la quasi-totalité des émissions de CO2 provenant des centrales. Selon les estimations du gouvernement, il en coûterait 2MM de couronnes (350M $) pour construire une centrale au gaz « normale » de 400 MW, mais il en coûterait de 3 à 5MM de couronnes de plus pour réduire jusqu’à 85 % des émissions de CO2. En vertu du Protocole de Kyoto qu’elle a ratifié en mai dernier, la Norvège s’est engagée à réduire ses émissions de GES à 1 % audessus des niveaux de 1990, soit une diminution d’environ 6 % par rapport aux niveaux d’aujourd’hui. Une importante partie des émissions provient des opérations d’extraction de pétrole et de gaz en mer, mais le gouvernement compte réduire ces émissions en branchant les plateformes au réseau électrique sur terre, qui s’alimente d’hydroélectricité. De plus le pays veut encourager le recours au gaz naturel pour ses flottes d’autobus et de traversiers, substituant ainsi le pétrole. Il veut aussi développer l’utilisation d’hydrogène pur et des sources d’électricité verte, comme en témoigne un nouveau projet expérimental d’énergie marémotrice qui sera mis en opération d’ici quelques semaines. Total des incitatifs annuels proposés pour l’énergie verte: 220M $ Crédit maximal pour production : 5 ¢ / kWh En leurs mots « - Barrages indésirables [Voir page 5] [L'entreprise d'électricité] PGE laissera le Bassin Sandy en héritage. Depuis plus de 90 ans, notre projet [hydroélectrique] a bien servi nos clients, mais au prix d'impacts environnementaux significatifs. Lorsque nous quitterons le bassin, les rivières reprendront largement leur état du début du siècle. Le saumon et la truite steelhead sauvages sauteront les rapides qu'ils n'ont pas traversées pour la majeure partie du siècle, alors qu'une des gorges les plus majestueuses de l'Oregon sera ouverte au public. PGE croit fermement faire le bon choix. » - Peggy Fowler Président directeur Général de Portland GeneralElectric Co. L’énergie en chiffres - Énergie verte chez TransAlta [Voir page 1] Objectif de production d'énergie verte à TransAlta : 10 % Réductions annuelles de GES depuis 1990 : 5 Mt Achat de VisionQuest (au total) : 50 000 000 $ > Pour en savoir plus http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm?newsid=18430 - [article] http://www.centrehelios.org 3 12 novembre 2002 - vol. 1 - n° 16 L’énergie en chiffres - Programme d’énergie verte au Canada [Voir ci-contre ] Montants alloués au PSM : 25 000 000 $ Nouvelle production annuelle projetée d'énergie verte en 2010 : 3000-4000 GWh Réduction associée de GES : 2 000 000 tonnes/an En leurs mots « - Projet d’Éocycle [Voir page 5] Une des caractéristiques principales des éoliennes est leur faible vitesse de rotation. La technologie que nous développons permettra d'éviter les multiplicateurs à engrenage à l'intérieur des éoliennes, ainsi que la maintenance et l'usure qui les accompagnent. » - Maxime Dubois Chef de la direction scientifique d’Éocycle Technologies Inc. > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s 25M $ pour stimuler le marché d’énergie verte au Canada Le Canada a annoncé récemment des investissements de 35M $ dans la lutte aux changements climatiques via deux programmes de promotion d’énergie verte dont un important programme de stimulation du marché (PSM). Le PSM est une initiative de 25M $ du Plan d’action sur les changements climatiques qui vise à stimuler le développement de nouveaux marchés pour les sources d’électricité verte et à assurer que ces nouvelles sources puissent concurrencer dans le marché de l’électricité d’ici 2010. Le PSM offrira un financement jusqu’au 31 mars 2006. Dans le cadre de ce programme, les services publics, les commerçants d’électricité et les détaillants doivent soumettre des propositions de projets visant à développer les marchés et à promouvoir, auprès des clients résidentiels et des petites entreprises, la vente d’électricité produite à partir des nouvelles sources d’énergie verte comme l’énergie éolienne, l’énergie solaire et la biomasse. Le gouvernement fédéral offrira un incitatif financier à court terme qui pourrait atteindre jusqu’à 40 % des coûts admissibles d’un projet approuvé, pour une contribution maximale de 5M $ par bénéficiaire. Le PSM s’ajoute à l’initiative d’achat d’électricité du gouvernement, qui vise aussi à favoriser, en donnant l’exemple, le dévelop- pement des marchés de consommation d’électricité produite à partir de nouvelles sources d’énergie verte. À cette fin, le gouvernement s’engage à combler ses besoins en électricité auprès de ces sources et il a déjà conclu des ententes pour l’achat d’énergie éolienne pour certaines installations en Alberta, en Saskatchewan et à l’Île-duPrince-Édouard. L’un des objectifs de ces programmes est d’inciter les consommateurs à opter pour l’énergie verte. Les sondages d’opinion montrent que dans une forte proportion, les consommateurs sont prêts à payer une surcharge pour consommer de l’énergie verte. Une nouvelle production annuelle de l’ordre de 3000 à 4000 GWh à partir d’énergie verte pourrait être disponible sur le marché d’ici 2010, permettant de réduire les émissions de GES d’environ 2 Mt par année. Le gouvernement a aussi investit 10M $ dans des projets industriels qui permettront de réduire les émissions de GES des secteurs des minéraux et métaux. Ces projets préconisent le remplacement du ciment portland par des ajouts cimentaires dans le béton et le mortier et l’augmentation du recyclage des minéraux et des métaux ; ils visent aussi à sensibiliser les constructeurs et les ingénieurs aux avantages éconergétiques des routes en béton. > Pour en savoir plus http://www.nrcan.gc.ca/media/newsreleases/2002/2002128b_f.htm - [communiqué] > Tr a n s p o r ts Le Canada doit prendre le train pour se rendre à Kyoto L’énergie en chiffres - Train pour Kyoto [Voir ci-contre] Part des marchandises transportées par train : 60 % Nombre de passagers du rail par année : 51 000 000 Part des GES du secteur des transports associé au système ferroviaire : 4% http://www.centrehelios.org À l’heure où le Canada définit son plan de mise en œuvre de Kyoto et qu’un plan fédéral sur les transports est présentement en discussion, le Canadian Pacific Rail (CPR) demande que l’on considère l’amélioration du système ferroviaire parmi les mesures qui permettraient de réduire significativement les GES du secteur des transports. Lors d’une allocution à la Chambre de Commerce la semaine dernière, le président du CPR Robert Richie, a soutenu que le train est le moyen le plus efficace pour transporter des passagers et des marchandises. Il a souligné que le rail transporte annuellement 51 millions de passagers et 60 % des biens qui transitent par voie terrestre, mais ne produit que 4 % des GES du secteur des transports. Pour M. Ritchie, il y a deux raisons principales à cette efficacité accrue : la friction des roues d’acier sur les rails est de beaucoup moins importante que la friction des roues en caoutchouc sur les routes, et le couplage de plusieurs wagons à une seule locomotive réduit de façon importante la consommation de carburant. En effet, un train de 100 wagons transporte l’équivalent de 280 camions lourds de marchandises et un train pour passagers conventionnel équivaut à 1500 voitures individuelles. Les transports sont le plus important émetteur au Canada de GES avec 27 % des émissions totales. De plus, l’Association des chemins de fer du Canada, qui regroupe 57 compagnies ferroviaires canadiennes, affirme que le transport par rail a réduit la consommation d’essence du pays (par 1000 tonnes/km) de 1,9% par année depuis 1990 ; ces émissions de GES ont d’ailleurs été de 3,5 % moins élevées en 2000 comparativement à 1990, alors que le rail transporte 30 % plus de marchandise qu’auparavant. De plus, les trains émettent le quart des émissions de 4 12 novembre 2002 - vol. 1 - n° 16 L’énergie en chiffres GES produites par les autos urbaines par kilomètre parcouru. Le CPR espère que le prochain plan de développement des transports du Canada, qui devrait être annoncé prochainement, reconnaîtra l’importance stratégique du rail pour l’économie canadienne et pour l’environnement, notamment par les économies de carburant et les réductions associées de GES et de polluants atmosphériques. > Pour en savoir plus http://www8.cpr.ca/cms/English/News+and+Events/News+Archives/2002/default.htm - [communiqué] - Énergies décentralisées [Voir sur cette page] Part de l'objectif mondial de Kyoto en doublant la part des énergies décentralisées : 25 % Part de l'énergie décentralisée au Canada : 10 % > Énergies décentralisées Doubler les énergies décentralisées pour réduire les émissions Le World Alliance for Decentralised Energy (WADE) vient de publier un rapport qui souligne les nombreux avantages qui découleraient d’une augmentation significative de la production d’énergie par des sources décentralisées, notamment des réductions de GES et des prix de l’énergie réduits. Présentement, environ 7 % des besoins d’électricité de la planète proviendraient de sources décentralisées, une catégorie dans laquelle WADE inclut principalement les systèmes de cogénération de tous types, mais aussi l’énergie solaire PV, l’éolien à même le site et la petite hydroélectricité. Au Canada, les énergies décentralisées comptent pour un peu plus de 10 % de l’énergie totale mais c’est au Danemark que l’on dépend le plus de ces énergies, avec 50 % des besoins totaux. Selon leur nouveau rapport intitulé World Survey of Decentralised Energy 2002-2003, augmenter à 16 % la part de la production mondiale d’électricité provenant des sources décentralisées contribuerait au quart des réductions totales de GES exigées en vertu du Protocole de Kyoto. De plus, le rapport affirme qu’alimenter la croissance de la demande états-unienne d’électricité d’ici 2020 par des systèmes d’énergie décentralisée réduiraient les coûts de 3 ¢US/kWh, principalement par la réduction de coûts reliés au transport. Cette substitution à l’énergie décentralisée diminuerait également les émissions de CO2 de 45 %, comparativement à une alimentation par un système central. Les résultats du rapport se basent sur le fait que les centrales thermiques classiques gaspillent 70 % de leur énergie, alors que les grandes centrales à cycle combiné en gaspillent au moins 50 % en tenant compte des pertes en transport et distribution. En comparaison, la co- ou tri-génération, rendue possible par la décentralisation des unités de production, permet de réduire les pertes à seulement 5 à 30 %, selon le projet. Selon le WADE, l’énergie gaspillée par la production d’électricité équivaut aujourd’hui à la totalité de l’énergie consommée au monde dans le secteur des transports. > Pour en savoir plus http://www.localpower.org/pages/WADE%20Survey%20final.pdf - [document] > Hydroélectricité Barrages hydroélectriques indésirables : les retirer ou les moderniser Que faire des barrages hydroélectriques désuets ou dommageables pour l’environnement est une question largement débattue dans le secteur énergétique des ÉtatsUnis. Deux principaux choix s’offrent aux décideurs : le retrait ou la modernisation. En Oregon, c’est le retrait de deux barrages qui a été jugé nécessaire par un groupe composé de l’entreprise d’électricité et 21 autres organisations régionales, incluant des départements d’État et des groupes de conservation. La Portland General Electric (PGE) a en effet signé une entente multipartite l’engageant à retirer deux de ses barrages d’une puissance de 22 MW dans le http://www.centrehelios.org bassin de Sandy d’ici 2009 et à léguer le territoire pour fin de conservation. Les 22 signataires espèrent pouvoir restaurer la population de saumons et de truites steelhead dans les rivières affectées et ainsi offrir un attrait pour les pêcheurs sportifs. Ils créeront de plus un parc de conservation de 2000 hectares. La PGE n’a pas demandé le renouvellement de son permis d’exploitation de la rivière auprès du régulateur étatsunien, la FERC, puisqu’elle avait conclut que le coût probable des efforts de protection et de restauration des ressources affectées par les barrages serait plus élevé que les bénéfices de la production d’électricité. > Focus Québec Éocycle lance son projet d’alternateurs de courant pour éoliennes La société Éocycle Technologies vient de terminer une étape de recherche et développement qui a permis la démonstration de son concept d’alternateur pour éoliennes de petite taille et qui devra se solder bientôt par le financement requis pour ouvrir une usine de fabrication d’alternateurs à attaque directe, en sol québécois. Éocycle Technologies a jusqu’ici concentré ses efforts sur des alternateurs pour éoliennes de petite puissance (25 kW) mais veut se lancer rapidement dans le développement d’alternateurs et convertisseurs de puissance pour éoliennes de 250 kW, 750 kW et 1,5 MW. Selon Maxime Dubois, fondateur de la société et chef de la direction scientifique, cette étape a permis de démontrer qu’il était possible de construire un alternateur à attaque directe deux fois plus léger et de diamètre deux fois plus petit qu’avec les technologies conventionnelles d’alternateurs à aimants permanents. Une des caractéristiques principales des éoliennes est leur faible vitesse de rotation. La technologie permettrait d’éviter les multiplicateurs à engrenage à l’intérieur des éoliennes, ainsi que la maintenance et l’usure qui les accompagnent. Éocycle prévoit s’implanter en Gaspésie dès 2003 et voudrait détrôner les systèmes à engrenage, qui occupent présentement 86% du marché mondial, grâce entre autres à des coûts inférieurs de fabrication. Le marché annuel mondial pour l’alternateur et le convertisseur de puissance se chiffre actuellement à 1,8MM $ et devrait croître à 6,4MM $ en 2009. Si tout va comme elle le souhaite, Éocycle compte créer un centaine d’emplois « directs et indirects » d’ici 2008. > Pour en savoir plus http://www.eocycle.com/ - [communiqué] 5 12 novembre 2002 - vol. 1 - n° 16 En leurs mots - Panneaux solaires sur la Lune [Voir en bas page] « Ces mêmes choses qui font de la lune un endroit difficilement habitable – manque d'air, d'eau et d'atmosphère – font d'elle l'hôte idéal des matériaux qui pourraient recevoir et diriger par ondes les rayons du soleil. - David Criswell Physicien à l’Université de Houston, Texas » En Caroline du Sud, les décideurs ont opté pour la modernisation d’un barrage âgé de 48 ans, qui a notamment été remis en service récemment, après avoir reçu des travaux signés Voith Siemens. L’entreprise a eu pour mandat d’allonger l’espérance de vie et de rendre la centrale plus écologique par l’utilisation de turbines aérateurs qui pompent de l’oxygène dans l’eau. Cette oxygénation de l’eau en aval du barrage permet de préserver l’habitat aquatique lorsque le taux d’oxygène est trop peu élevé. Voith Siemens offre aussi des turbines plus inoffensives pour les poissons, les permettant ainsi de traverser les barrages avec des risques moins élevés. L’entreprise a de plus affirmé que la « modernisation » des barrages existants par des turbines plus performantes pourrait ajouter de 20 à 30 GW de puissance additionnelle. Soulignons par contre que ces gains sont générés en partie par une amélioration de l’efficacité des turbines, mais aussi par la possibilité d’augmenter le débit d’eau turbinée, ce qui peut avoir un impact significatif sur l’environnement. > Pour en savoir plus http://www.portlandgeneral.com/about_pge/news/sandy_land/press_release.asp - [communiqué] > Tr a n s p o r ts L’énergie en chiffres - Voitures hybrides de Toyota [Voir ci-contre] Objectif de production de voitures hybrides d'ici 2005 : 300 000 Nombre de modèles qui seront offerts : 10 Toyota prévoit vendre 300 000 voitures hybrides par année Alors que le marché canadien ne compte que deux modèles de voitures hybrides (essence-électricité), la Prius de Toyota et la Insight de Honda, voici que Toyota prévoit une montée importante de l’intérêt pour ces véhicules et vise à offrir dès 2005 quelques centaines de milliers d’hybrides pour les automobilistes du monde. maine dernière qu’elle visait la production de 300 000 voitures hybrides par année d’ici 2005, et non la totalité de sa production de véhicules d’ici 2012 comme certains médias l’avaient indiqué. Le président a aussi confirmé que le moteur hybride sera installé sur une dizaine de modèles, dont des véhicules sport utilitaire et des mini-fourgonnettes. En réaction à ce qui semblait être une mauvaise interprétation d’un énoncé du président de Toyota, la compagnie a clarifié la se- Toyota aurait vendu plus de 100 000 copies de la Prius, le modèle hybride le plus vendu présentement dans le monde. > Pour en savoir plus http://www.evworld.com/databases/shownews.cfm?pageid=news021102-01 - [article] L’énergie en chiffres - Panneaux solaires sur la Lune [Voir page 6] Intensité du soleil sur la Lune versus sur la Terre : 10:1 Énergie solaire qui atteint la Lune : 13 000 000 000 MW Commentaires Vous avez une nouvelle importante qui pourrait figurer dans le bulletin ? Faites-nous parvenir tout communiqué de presse ou document à [email protected] Prochaine parution Mardi 26 novembre 2002 http://www.centrehelios.org > Solaire PV Des panneaux solaires sur la Lune ? Le Congrès spatial mondial vient d’accueillir une panoplie de chercheurs dont un physicien de l’Université de Houston qui est ébloui par le potentiel énergétique de la Lune. qu’une telle station se développe pendant le siècle actuel, notamment grâce à des collègues du chercheur qui ont développé un procédé robotisé qui serait capable de construire des panneaux solaires sur la Lune, à même les matériaux qui se retrouvent dans le sol lunaire, dont le silicium. David Criswell rêve d’une « station d’énergie solaire lunaire ». Sur la Lune, le Soleil brille 24 heures sur 24 à une intensité 10 L’électricité profois plus forte duite par les qu’ici. Selon le Source : www.spacer.com p a n n e a u x chercheur, extraire 1 % des 13 000 TW d’énergie solaire solaire-photovoltaïques serait acheminée sur qui frappent la Lune serait suffisant pour Terre sous forme de micro-ondes. Ces panrépondre à tous les besoins énergétiques neaux couvriraient environ 0,2 % de la surfuturs de l’humanité. De plus, il est possible face lunaire. > Pour en savoir plus http://www.houstonchronicle.com - [article] 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 17 - 26 novembre 2002 Sommaire > Politiques et plans L’Ontario annonce des mesures de son plan sur l’énergie verte Le gouvernement ontarien a récemment annoncé des détails de son plan d’énergie verte, incluant notamment des mesures pour la promotion de l’efficacité énergétique, les biocarburants et la production d’énergie « propre », ainsi que la nomination d’un « commissaire à l’énergie alternative ». D’une part le gouvernement veut montrer l’exemple en modifiant le profil énergétique de ses propres installations. Il propose ainsi de réduire de 10 % la consommation d’énergie de ses opérations et d’augmenter à 20 % la part d’électricité consommée par ses immeubles provenant de sources renouvelables. De plus, il se dit engagé à ce que les nouveaux immeubles gouvernementaux et institutionnels soient alimentés à 100 % par de l’énergie « alternative ou propre », sans toutefois préciser la portée de ces termes. D’autre part le gouvernement proposera une loi permettant aux entreprises industrielles et commerciales qui adoptent des équipe- ments à haute efficacité énergétique de les déduire à 100 % dans leur déclaration de revenu de l’année d’acquisition. Le plan propose aussi un programme de crédits sur l’impôt visant la conversion (partielle) à l’énergie solaire de 100 000 foyers ontariens d’ici cinq ans. Afin d’encourager la production, le gouvernement promet de plus d’offrir des congés d’impôts pour toute nouvelle installation, à l’exception des centrales nucléaires et au charbon. Enfin, le nouveau Commissaire à l’énergie alternative, le député Steve Gilchrist, sera chargé de négocier avec les nombreux distributeurs de l’électricité, l’offre aux clients de compteurs qui permettraient au minimum une tarification différenciée dans le temps, sinon en temps réel. Les mesures de ce plan énergétique visent à réduire le fardeau qui pèse présentement sur le système électrique ontarien. Depuis la déréglementation du marché de l’électricité en Ontario le 1er mai dernier, les prix de l’électricité ont grimpé de 25 %. > Pour en savoir plus http://www.est.gov.on.ca/english/news/news_releases.cfm?news_id=8&body=yes - [communiqué] > Énergie éolienne > L’Ontario annonce des mesures de son plan sur l’énergie verte 1 > L’Europe a atteint 20 000 MW d’énergie éolienne 1 > FOCUS Kyoto à la Chambre des communes 2 > La Colombie-Britannique aurait un potentiel de 5000 MW d’énergie verte 3 > Les États-Unis devront rendre public et réduire leurs niveaux d’ozone 3 > Le Département de l’énergie états-unien dévoile son plan stratégique 3 > Investissements en efficacité énergétique : des gains de 50MM $ pour le Canada 4 > La puissance solaire PV a augmenté de 900 % depuis 1992 5 > La filière québécoise de l’éolien sera située dans la péninsule gaspésienne 5 > Newcastle : objectif « zéro GES » 5 > Une fondation canadienne verse 6,6M $ dans la lutte technologique aux GES 6 L’Europe a atteint 20 000 MW d’énergie éolienne Fort d’un taux de croissance soutenu depuis plusieurs années et atteignant les 40 % l’an dernier, l’énergie éolienne a maintenant dépassé les 20 000 MW de puissance en Europe, ce qui représente 74 % de la puissance éolienne mondiale. C’est ce qu’a dévoilé l’Association européenne d’énergie éolienne dans une étude qui a recensé l’information sur l’énergie éolienne de 21 pays. Comme toujours, l’Allemagne détient la plus importante puissance installée avec 10 000 MW en date d’octobre 2002, suivi de l’Espagne avec ses 4000 MW. L’Union européenne veut développer massivement l’énergie éolienne, le solaire PV et la biomasse dans ses États membres et souhaite augmenter la part des énergies re- nouvelables dans la production d’électricité à 22 %. L’éolien, en popularité toujours croissante grâce à ses coûts souvent avantageux et son impact négligeable sur l’environnement, devrait compter pour une importante part de la puissance ajoutée dans cette cible. En fait, l’Association prévoit aujourd’hui que le continent européen sera l’hôte de plus de 100 000 MW d’énergie éolienne d’ici 2010. Soulignons qu’historiquement, la puissance installée réelle a presque toujours dépassé les prévisions de cette Association. Sur le plan global, l’étude estime que d’ici 2010 le marché pour l’éolien pourrait représenter 130MM €, une valeur associée à une puissance projetée de 230 000 MW. La puissance mondiale éolienne dépasse présentement les 25 000 MW. > Pour en savoir plus > Un début de commercialisation des voitures à l’hydrogène aux Etats-Unis et au Japon 6 L’énergie en chiffres - Énergie verte en Ontario [Voir sur cette page ] Amélioration en efficacité énergétique pour les installations publiques : 10 % Part d’énergie renouvelable pour les immeubles gouvernementaux : 20 % Objectif de conversion à l’énergie solaire PV : 100 000 foyers http://www.ewea.org/doc/13-11-02%20European%20wind%20energy%20achieves%2040%25%20growth%20rate.pdf - [communiqué] http://www.centrehelios.org 1 26 novembre 2002 - vol. 1 - n° 17 Focus Kyoto : débuts des débats à la Chambre des communes « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Rédacteur en chef : Patrick HENN Conseils et révision : Philippe DUNSKY Production, soutien à la rédaction : Sophie GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org À peine trois semaines après la rencontre des ministres de l’Énergie et de l’Environnement à Halifax, les ministres de l’Environnement et des Ressources naturelles ont présenté une version nouvelle et plus complète de leur plan sur les changements climatiques à la Chambre des communes, en vue de préparer l’Assemblée pour un vote sur la ratification qui devrait avoir lieu prochainement. Le plan fait l’objet de débats depuis lundi à la Chambre mais la rencontre fédérale-provinciale prévue pour vendredi a été annulée. production, mais pas sur la quantité absolue de GES. Ainsi, une entreprise serait conforme tant et aussi longtemps qu’elle respecterait le facteur d’intensité qu’on lui aura imposé, peu importe sa production. Les facteurs d’intensité restent toutefois à être déterminés. Le fédéral a précisé que l’allocation des permis reconnaîtra les actions précoces de l’industrie et qu’il s’est dit prêt à se charger de « manques à gagner » dans l’éventualité où l’industrie n’atteindrait pas ses objectifs de réduction. Il y aura également des dispositions spéciales offertes aux entreprises qui ne seront pas en mesure de répondre à leur objectif d’ici 2012. Le plan — principalement une version plus étoffée du plan provisoire dévoilé à la fin d’octobre (voir vol. 1, no 15) — comprend toutefois des dispositions qui visent à répondre plus clairement aux préoccupa- Le gouvernement voudrait aussi favoriser tions des provinces et de l’industrie. On se l’hydroélectricité par le développement de lignes de transmission rappellera que les proest-ouest. Cette nouvelvinces et deux des trois Les grands émetteurs le disposition est en territoires ont signé une n’auront pas à assumer quelque sorte un plan déclaration conjointe à alternatif aux crédits la rencontre d’Halifax ; plus que 55 Mt pour exportation d’énercelle-ci demande, entre de réduction de GES, gie propre vers les autres, que le plan du même si les niveaux de États-Unis que le CanaCanada respecte les difda voulait inclure dans férences régionales, production devaient excéder ses mesures de réducimpose un fardeau les prévisions pour 2010 tion de GES, mais sans équitable sur chacun succès aux Nations des secteurs industriels, reconnaisse les mesures précoces de l’in- Unies. Ainsi, le plan préconise maintenant dustrie et continue de pousser pour les le développement de l’hydroélectricité pour le marché intérieur (concentré en Ontario) crédits pour exportation d’énergie propre. plutôt qu’états-unien, ce qui aura pour effet Dans un premier temps, le plan fédéral ras- de générer des crédits pour la production sure l’industrie en précisant que les grands hydroélectrique québécoise et manitobaine. émetteurs, qui regroupent les secteurs des combustibles fossiles, de l’électricité thermi- Concernant les énergies vertes, le plan deque, des mines et certains secteurs manu- meure clair sur l’intention du gouvernement facturiers, n’auront pas à assumer plus que de cibler 10 % de toute la nouvelle produc55 Mt de réductions de GES, même si leurs tion d’énergie provenant du vent, du solaire niveaux de production devaient excéder les PV et de la biomasse. Pour cela le gouverprévisions pour 2010 qui servent présente- nement prévoit étudier la possibilité d’augment de base à l’établissement de cet menter les crédits de production ou d’exiger objectif. De plus, le plan indique que les dif- des OÉÉV (obligations échangeables d’énférents secteurs industriels pourront tenter ergie verte) des producteurs d’énergie. de négocier individuellement des ententes avec le fédéral pour fixer leurs niveaux de Le plan prévoit aussi que l’efficacité réduction, tout en ayant accès, au besoin, à moyenne des flottes de véhicules légers un système d’échange de droits d’émis- augmente de 25 %, et que le mélange essence-éthanol (à 10 % d’éthanol) alisions domestique et/ou international. mente 35 % des véhicules. Une autre disposition favorable à l’industrie est celle qui concerne l’allocation des droits Ailleurs dans le monde, le gouvernement de dans le système d’échange. L’allocation la Nouvelle-Zélande a annoncé qu’il ratifiera serait faite en fonction de « facteurs d’inten- le Protocole d’ici Noël. Les GES de la sité » sectoriels (e.g. tonnes de CO2/$ de Nouvelle-Zélande comptent pour 0,2 % des revenu), ce qui placerait un plafond sur le émissions totales des pays de l’Annexe 1. ratio d’émissions de GES par quantité de > Pour en savoir plus http://www.climatechange.gc.ca/apercu/index.html - [plan] 2 26 novembre 2002 - vol. 1 - n° 17 L’énergie en chiffres > Énergies vertes La Colombie-Britannique aurait un potentiel de 5000 MW d’énergie verte dont 1500 MW d’énergie marémotrice La phase 2 du rapport sur l’énergie verte de la BC Hydro, dévoilé au début du mois, estime que le potentiel d’énergie verte pour la province de l’ouest se chiffre à 5000 MW, dont environ 1500 MW pourraient provenir des marées. Globalement, le rapport avance que l’énergie provenant du vent, de la biomasse, du solaire, des marées, de la géothermie et de la petite hydroélectricité verte pourrait ajouter une puissance de 5000 MW, soit un potentiel de production estimé à 18 000 GWh. Dans une étude axée spécialement sur l’énergie marémotrice en Colombie-Britannique, on estime que plus de 1500 MW — un potentiel de production de 2700 GWh en tenant compte d’un facteur d’utilisation conservateur de seulement 20 % — pourrait provenir des marées. Ces estimations sont ba- sées sur des technologies existantes. Des avancées technologiques, prévues à moyen terme, pourraient faire grimper ce potentiel à 20 000 GWh, ce qui représenterait 40 % de la production moyenne annuelle de la BC Hydro. De plus, l’étude souligne que les marées sont une source fiable et régulière d’énergie. En effet, les marées peuvent être prédites plusieurs années à l’avance et ont un cycle journalier régulier. - Énergies vertes en Colombie-Britannique [Voir ci-contre ] Potentiel… total : 5000 MW ou 18 000 GWh d’énergie marémotrice : 1500 MW ou 2700 GWh d’hydroélectricité (50 MW ou moins) : 2450 MW ou 10 700 GWh L’énergie marémotrice, selon le rapport, pourrait à l’avenir concurrencer les autres énergies vertes. Actuellement, une grande installation (~ 800 MW) pourrait produire de l’électricité pour 11 ¢/kWh alors qu’un petit capteur de marées (~ 40 MW) coûterait environ 25 ¢/kWh. L’étude prétend de plus que les avancées technologiques envisagées pourraient réduire ces coûts à 5 et 7 ¢/kWh pour les grands et petits projets respectivement. d’énergie éolienne : 730 MW ou 1600 GWh d’énergie solaire PV : 11 MW ou 10 GWh > Pour en savoir plus http://eww.bchydro.bc.ca/rx_files/environment/environment3927.pdf - [rapport] - Kyoto à la Chambre des Communes [Voir page 2] > Qualité de l’air Les États-Unis devront rendre public et réduire leurs niveaux d’ozone Environmental Defence, Sierra Club et sept autres groupes qui poursuivaient l’Agence de protection de l’environnement états-unien (EPA) pour ne pas avoir mis en force ses normes pour l’ozone troposphérique, viennent de conclure une entente à l’amiable avec le département fédéral qui l’obligera à faire état des niveaux d’ozone régionaux dans l’air ambiant. En 1997, l’EPA a établi une norme fédérale exigeant une concentration maximale de 0,08 ppm d’ozone (basée sur la concentration maximale observée sur huit heures dans une journée). Cependant, l’Agence n’a pas procédé à la mise en force de son programme sur l’ozone car elle était aux prises avec une poursuite de l’industrie qui considérait la norme trop stricte ; cette requête a été rejetée par la Cour Suprême l’an passé. Sous l’entente à l’amiable nouvellement conclue avec les groupes, l’EPA devra maintenant reprendre le temps perdu et procéder à une évaluation des concentrations régionales d’ozone en vue de rendre public les résultats d’ici avril 2004. Selon les groupes qui ont intenté la poursuite, 38 États seraient non-conformes à la norme. Des concentrations trop importantes d’ozone troposphérique, un précurseur du smog, peuvent causer la mort prématurée et des problèmes respiratoires et cardiaques. L’American Lung Association estime qu’environ la moitié de la population états-unienne se situe dans des régions où la concentration d’ozone est assez grande pour provoquer des attaques d’asthme, des maux de tête et de l’irritation des yeux et de la gorge. > Pour en savoir plus http://www.environmentaldefense.org/pressrelease.cfm?ContentID=2481 - [communiqué] Le Département de l’énergie états-unien dévoile un plan stratégique pour l’horizon 2020-2030 http://www.centrehelios.org « Il est temps de mettre le débat sur la ratification derrière nous. Il est temps de relever nos manches… et de sortir nos solutions novatrices [pour lutter contre les changements climatiques]. - David Anderson Ministre de l’Environnement du Canada » L’énergie en chiffres - Rapport 2001 des États-Unis [Voir ci-contre] Part totale des énergies renouvelables aux États-Unis: 6 % Puissance éolienne totale : 4000 MW > Politiques et plans L'Office de l'efficacité énergétique et de l'énergie renouvelable des États-Unis a dévoilé son plan stratégique la semaine dernière, qui inclut neuf grands objectifs pour l'horizon En leurs mots 2020-2030, dont le développement de véhicules plus efficaces et d'énergies renouvelables moins coûteuses. Puissance éolienne ajoutée en 2001 : 1700 MW Production hydroélectrique en 2001 par rapport à 2000 : - 23 % 3 26 novembre 2002 - vol. 1 - n° 17 En leurs mots - Énergie éolienne en Europe [Voir page 1] « Le succès observé en Europe n’est qu’un début : d’ici huit ans, la puissance éolienne mondiale installée pourrait être dix fois plus grande que celle de l’Europe aujourd’hui, si les politiques appropriées sont établies. » - Corin Millais Directeur général de l’Assocation européenne d’énergie éolienne L’énergie en chiffres Le premier objectif du plan stratégique de l'Office est la réduction de la dépendance envers les importations de pétrole, grâce au développement de véhicules plus performants, de biocarburants et de piles à hydrogène. Les États-Unis importent plus de 50 % de leur pétrole. D'ici 2020, l'Office voudrait voir sur le marché des modèles deux fois plus efficaces que ceux d'aujourd'hui, à un coût supplémentaire qui pourrait être remboursé en moins de trois ans par la réduction de consommation de carburant. Il espère aussi que les véhicules à l’hydrogène seront offerts à grande échelle d'ici 2030. Les énergies renouvelables sont aussi touchées par le plan, qui recommande l'investissement dans la recherche et développement et les partenariats avec le privé pour rendre ces énergies compétitives sur le marché de l'électricité d'ici 2020. Puissance installée actuelle en Europe : 20 000 MW D'autres objectifs incluent l'étanchéisation de 1,25 millions de foyers par année pendant les prochains dix ans et l'alimentation des immeubles gouvernementaux à 2,5 % d'électricité provenant de nouvelles sources d'énergie renouvelable. Puissance projetée en 2010 : 100 000 MW Soulignons en contre-partie que l'an dernier, l'Administration Bush a coupé quelques cen- - Énergie éolienne en Europe [Voir page 1] taines de millions de dollars dans son plan à plus court terme (pour 2005-2010) en matière d'efficacité énergétique et d'énergie renouvelable, abandonnant ainsi des programmes de normes d'efficacité pour les véhicules et les climatiseurs. Par ailleurs le Département de l'énergie a aussi présenté la semaine dernière son rapport annuel 2001 sur l'énergie renouvelable, qui compile les données sur la production et la consommation d'énergie éolienne, solaire, hydroélectrique et provenant de la biomasse. Le rapport indique que la production d'énergie éolienne est en hausse et que la puissance a dépassé les 4000 MW en 2001. Rappelons que les États-Unis ont en effet ajouté 1700 MW de puissance éolienne en 2001 (voir vol. 1, no 1). De plus, les ventes de panneaux et de modules solaires PV ont augmenté de 11 % par rapport à l'an 2000. La puissance solaire du pays totalise maintenant 98 MW. Malgré ces gains, la consommation totale d'énergie renouvelable a légèrement diminué à environ 6 % en 2001, occasionné par une baisse de 23 % de la production d'hydroélectricité dans le nord-ouest. Les niveaux de précipitations ont été anormalement bas dans cette région l'an passé. > Pour en savoir plus http://www.eren.doe.gov/eere/pdfs/fy02_strategic_plan.pdf - [rapport] http://www.eia.doe.gov/neic/press/press202.html - [communiqué] Puissance installée actuelle dans le monde : > 25 000 MW Puissance potentielle en 2010 : 230 000 MW > Efficacité énergétique Valeur du marché éolien en 2010 : 130MM Investissements en efficacité énergétique : des gains de 50MM $ pour le Canada En leurs mots - Efficacité énergétique au Canada [Voir ci-contre] « Même si l’enjeu des changements climatiques n’existait pas, notre économie serait toujours en train de se décarboniser. Ainsi, nous devons accélérer le pas et investir dans des technologies et des infrastructures qui diminueront notre dépendance envers les combustibles fossiles. » - Michael Singleton Auteur du rapport The Benefits of Energy Efficiency Investment Le Canadian Energy Efficiency Alliance (CEEA) a dévoilé récemment une étude-synthèse démontrant que l’investissement dans l’efficacité énergétique reste une option privilégiée pour la lutte aux changements climatiques et à la pollution de l’air, tout en générant des bénéfices économiques importants. Intitulée The Benefits of Energy Efficiency Investment: Creating Jobs and Supporting the Economy While Addressing Climate Change, l’étude analyse plusieurs études de cas et rapports et conclut que l’efficacité énergétique est une solution gagnante, avec ou sans l’enjeu du climat. En effet, les économies générées par l’adoption de mesures d’efficacité énergétique pourraient être de l’ordre de 50MM $ au Canada. De plus, une étude du Pembina Institute rapportée par le CEEA a démontré que chaque million investi dans l’efficacité énergétique crée 36 emplois, ce qui dépasserait largement la création d’emploi associée au développement de nouvelles installations de production électrique. L’efficacité énergétique est aussi associée dans le rapport à une compétitivité accrue, à des prix de l’électricité réduits pour les consommateurs et à la sécurité énergétique du pays. Des exemples concrets d’institutions ou d’entreprises bénéficiant de l’efficacité énergétique abondent dans ce sens. Mentionnons entre autres le fabricant de tapis Interface qui a réduit sa consommation d’énergie de 50 % ; la compagnie Rexdale, une filiale de Unilever Canada, qui économise 1M $ chaque année pour avoir mis en place un programme de surveillance et de réduction de sa consommation d’énergie ; et la ville de Toronto qui a réduit ses émissions de GES de 67 % sous les niveaux de 1990 grâce à la valorisation énergétique des gaz de sites d’enfouissement, à la rénovation écoénergétique d’édifices et à une flotte de véhicules municipaux plus économiques. > Pour en savoir plus [rapport] http://www.energyefficiency.org/eecentre/eecentre.nsf/f562d7e5f28f9da9852569b9004bb02b/3631977b49e0909985256c72006526d0?OpenDocument - http://www.centrehelios.org 4 26 novembre 2002 - vol. 1 - n° 17 L’énergie en chiffres > Énergie solaire PV La puissance solaire PV a augmenté de 900 % depuis 1992 Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’énergie solaire PV dans le monde se porte bien. Les dernières données compilées sur 20 pays indiquent que la puissance installée y totalise maintenant 982 MW, soit neuf fois plus qu’en 1992. L’an dernier seulement, ces pays ont ajouté 257 MW de puissance solaire PV, représentant un taux de croissance de 35 %. Le Japon et l’Allemagne sont responsables pour près de 80 % de cette croissance, avec leurs ajouts respectifs de 112 MW et de 81 MW. L’AIE indique de plus que les panneaux solaires sont de plus en plus branchés aux réseaux de distribution électriques, alors que la tendance auparavant était aux systèmes indépendants. En effet, 29 % de l’énergie solaire était branchée à un réseau en 1992, alors que cette proportion est maintenant estimée à 68 %, dont la presque totalité provient de systèmes décentralisés. Par ailleurs les coûts de production de systèmes solaires PV ont baissé en moyenne de 4 % par année, en grande partie attribuable à une hausse de la demande. Selon les données de l’AIE, l’ins-tallation d’un système solaire PV de 3 kW, intégré à un immeuble et branché à un réseau, coûte entre 6 et 12 $US par watt, bien que des coûts inférieurs à 5 $US aient été observés dans quelques pays dont le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas et les États-Unis. > Focus Québec La filière québécoise de l’éolien sera située dans la péninsule gaspésienne puisque selon la ministre, les considérations économiques d'ordre régional occuperont une place de choix dans le processus d'achat. La région gaspésienne a reçu à la fin octobre un appui de l'ordre de 450 000 $ de Depuis plusieurs années, les Gaspésiens et Développement économique Canada, pour la création du les Madelinots ont Te c h n o c e n t r e identifié la filière éolien Gaspésie, éolienne comme les Îles. Le un de leurs créTechnocentre s'est neaux en émerdonné pour misgence. Cette filièsion de développer re énergétique la filière éolienne verte pourrait en en agissant effet contribuer à la comme élément relance économimoteur. Il entend que de la péninsuégalement conle gaspésienne en tribuer à l'essor générant des d'entreprises et emplois liés à la Source : www.cldgaspesie.com d'organismes liés construction, à la fabrication du matériel éolien et à la au secteur. recherche et au développement techLa contribution de 450 000 $ s'échelonnera nologique. sur les trois prochaines années et sera verLa région gaspésienne détient déjà le plus sée à partir du volet Initiatives émergentes grand parc d'éoliennes au Canada, en plus du Programme canadien d'appui à l'éconode produire la moitié de la capacité totale mie de la Gaspésie et des Îles-de-la-Maded'énergie éolienne au pays. De plus, l'obli- leine. Les sommes serviront à financer les gation d'Hydro-Québec d'acheter 100 MW frais de fonctionnement de l'organisme pour d'énergie éolienne par année pendant les exercer des activités dans les quatre axes prochains dix ans risque de contribuer enco- d'intervention suivants : la promotion de l'ére plus à la filière éolienne dans cette région, nergie éolienne et de la région ; le soutien http://www.centrehelios.org Puissance totale installée à ce jour : > 900 MW Augmentation de la puissance depuis 1992 : 900 % Puissance ajoutée en 2001 : ~ 260 MW Part de l’énergie solaire PV branchée à un réseau en 2001 : 68 % Soulignons que l’étude exclut les systèmes qui ont une puissance globale inférieure à 40 watts (calculatrices, montres, etc.) > Pour en savoir plus http://www.re-focus.net/ - [article] http://www.oja-services.nl/iea-pvps/products/homeisr.htm - [rapport] La ministre déléguée à l'Énergie, madame Rita Dionne-Marsolais, voudrait créer une filière québécoise de l'éolien dans la péninsule gaspésienne, région qui regroupe la Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine et la MRC de Matane. - Puissance solaire PV dans 20 pays [Voir ci-contre] > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Newcastle : objectif « zéro GES » La ville de Newcastle au Royaume-Uni, autrefois connue pour sa pollution atmosphérique importante, a annoncé récemment qu’elle voulait devenir une ville écologique, sans émissions nettes de GES. Comme le rapportait The Independant la semaine dernière, la ville concocte présentement un plan « zéro GES » qui sera dévoilé dans sa totalité dès la fin du mois. Il visera à faire de Newcastle une des villes les plus propres de l’Europe. La ville, qui rejette chaque année 1,8 Mt de CO2, se verra transformée par ce plan qui prévoit le développement de systèmes de production d’électricité à partir des marées et des vagues, l’efficacité énergétique des immeubles et le doublement de la capacité du système de métro. La ville compte aussi transformer sa flotte de véhicules pour rouler d’abord au gaz de pétrole liquéfié, puis à partir de piles à hydrogène. En plus de ces mesures de réductions de GES, le plan prévoit doubler la superficie d’un parc national forestier avoisinant, la Great North Forest qui s’étend présentement sur 2000 hectares, pour neutraliser les GES qui continueront d’être émis par la ville. > Pour en savoir plus http://www.re-focus.net/ - [article] 5 26 novembre 2002 - vol. 1 - n° 17 En leurs mots « au développement du savoir-faire éolien ; la veille technologique et commerciale ; et le soutien au développement des entreprises. - 6,6M $ versés par TDDC [Voir ci-contre] Il est important de reconnaître l’ampleur de la capacité que le Canada possède pour répondre aux défis présentés par le changement du climat et l’assainissement de l’air. La commercialisation de technologies liées au développement durable et leur inclusion dans les pratiques et procédés d’affaires permettront à nos entreprises de devenir plus efficaces, productives et meilleures pour l’environnement. La plus grande durabilité de l’économie canadienne rehaussera notre compétitivité sur le plan mondial tout en améliorant la qualité de vie des Canadiens. » - Vicky J. Sharpe PDG de Technologie développement durable Canada L’énergie en chiffres - Newcastle : objectif zéro GES [Voir page 5] Émissions annuelles nettes de GES de Newcastle : 1,8 Mt Émissions annuelles nettes projetées : 0 Mt Commentaires Comment avez-vous trouvé ce numéro ? Envoyez-nous vos commentaires et suggestions par courriel à [email protected] Merci. Prochaine parution Mardi 10 décembre 2002 http://www.centrehelios.org Au total, le fédéral a investit 2,7M $ pour appuyer l'émergence de l'industrie éolienne en Gaspésie et aux Îles. > Pour en savoir plus http://www.mrn.gouv.qc.ca/presse/communiques-detail.jsp?id=1602 - [communiqué] http://www.dec-ced.gc.ca/asp/SalleNouvelles/communiques.asp - [communiqué] > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Une fondation canadienne verse 6,6M $ dans la lutte technologique aux GES Technologies du développement durable Canada (TDDC), une fondation canadienne mise sur pied par le gouvernement fédéral, a annoncé la semaine dernière qu’elle versait un total de 6,6M $ à huit projets technologiques qui visent la réduction de GES. Pour ce premier concours de financement de la Fondation, les propositions ont porté sur une variété de technologies, dont le piégeage du carbone, la gestion des déchets agricoles et l’utilisation de l‘énergie dans le secteur de la construction et des transports. À titre d’exemples de projets retenus, mentionnons celui de Bio-Terre Systems de Sherbrooke, un projet qui porte sur une chaîne de transformation complète conçue pour capter le méthane et en produire de l’énergie à partir du fumier de porc, tout en gérant de façon durable les nutriments résultant de l’élevage intensif de porcs. Mentionnons également le projet gagnant du Conserval Group de Toronto qui accroîtra l’effort de commercialisation d’une technologie solaire-passif qui capte la chaleur du soleil frappant l’extérieur des édifices pour la distribuer efficacement à l’intérieur. On estime que la mise en œuvre des huit projets retenus pourrait réduire les GES de quelque 11,2 Mt pendant la première période couverte par le protocole de Kyoto, soit de 2008 à 2012. TDDC est une fondation de financement chargée d’appuyer le développement, la démonstration et la commercialisation rapides de solutions technologiques novatrices portant sur les réductions de GES et sur l’amélioration de la qualité de l’air. > Pour en savoir plus http://www.sdtc.ca/en/news/ts.htm - [communiqué] > Hydrogène Un début de commercialisation des voitures à l’hydrogène aux Etats-Unis et au Japon Les géants de l’automobile japonais Honda et Toyota ont annoncé qu’ils débuteraient la mise en marché de leurs voitures à l’hydrogène aux EtatsUnis et au Japon, précisément le 2 décembre prochain. majorité des automobilistes devront par contre attendre encore quelques années avant que ces véhicules ne soient largement disponibles, dû principalement aux coûts élevés des technologies associées à l’hydrogène (piles, production et approvisionnement). Cette primeur dans la commercialisation de ces véhicules alimentés aux piles à hydrogène débute par un modeste programme de location de cinq La FCX à l'hydrogène de Honda FCX de Honda à la source : world.honda.com ville de Los Angeles et quelques exemplaires de la FCHV de Zero Emission Vehicle) Toyota à deux universités californiennes. La Resources Board. En juillet dernier, la FCX de Honda a été la première voiture à l’hydrogène à être certifiée « ZEV » (pour par le California Air > Pour en savoir plus http://world.honda.com/news/2002/4021122.html - [communiqué] http://www.toyota.co.jp/en/ci.html - [communiqué] 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 18 - 10 décembre 2002 Sommaire > Politiques et plans La Colombie-Britannique aura plus d’énergie verte La Colombie-Britannique a récemment dévoilé son Plan énergétique comprenant une série de mesures intéressantes pour le développement de l’énergie verte et de l’efficacité énergétique. génèrent au moins le même niveau de rendement de ceux du côté de l’offre (lignes, postes, etc). Tout d’abord le Plan oblige BC Hydro et les quelques autres distributeurs à s’engager à s’approvisionner au moins à 50 % en énergie verte pour répondre à tout accroissement de la nouvelle demande de la province. En plus des énergies vertes conventionnelles, l’accroissement de l’efficacité de la production des centrales existantes et la cogénération seront aussi comptabilisés dans le calcul du 50 %. Par ailleurs, soulignons que c’est la BC Utilities Commission (BCUC, régie de l’énergie de la province) qui aura le mandat de s’assurer que la cible, volontaire en principe, soit intégrée aux plans d’approvisionnements des entreprises d’électricité. Cette nouvelle cible survient à peine quelques années après que la BC Hydro ait annoncé sa propre cible « ambitieuse » de 10 %, objectif qui fut rapidement dépassé. Par ailleurs, le Plan annonce que la BC Hydro retournera sous la compétence pleine et entière de la BCUC. Le Plan adopte aussi le concept d’un contrat patrimonial octroyant la production des centrales hydroélectriques existantes aux consommateurs de la province à un prix fixe et inférieur aux prix du marché. Pour cela, la province s’est inspirée du modèle québécois mais avec des différences importantes : le prix sera fixé par la BCUC et non le gouvernement-propriétaire et ce, sur la base des coûts et d’un rendement raisonnable déterminés après audiences publiques. De plus, le contrat aura un terme initial de dix ans au lieu d’être indéterminé. Enfin, la nouvelle production requise – celle qui sera au moins à 50 % « verte » – sera fournie exclusivement par le secteur privé, le rôle de la BC Hydro étant limité à la gestion des anciennes centrales, au transport, à la distribution et à la vente au détail. Côté efficacité énergétique, la tarification progressive (qui augmente le coût unitaire de l’électricité selon la consommation) et la tarification différenciée dans le temps seront instaurées pour les clients industriels afin de réduire la demande d’énergie totale et de pointe. Le Plan annonce aussi une mise à jour et un rehaussement des normes inscrites à la Loi provinciale sur l’efficacité énergétique. Enfin, la loi sur la BCUC sera amendée de sorte que les investissements des distributeurs en efficacité énergétique Enfin, le gouvernement compte réévaluer la pertinence de construire la centrale au gaz naturel sur l’île de Vancouver, depuis longtemps considérée comme une option privilégiée pour répondre en partie à la croissance de la demande. On se rappellera que ll’ancien président de la BCUC, a évalué l’an dernier que le potentiel de production d’énergie verte à faible coût sur l’île pourrait remplacer la production d’une centrale au gaz, tout en évitant la production de GES et de polluants de l’air. > Pour en savoir plus http://www.gov.bc.ca/em/popt/energyplan.htm - [rapport] > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s Les États-Unis pourraient être liés par Kyoto Alors que la quasi-totalité des pays industrialisés – à l’exception notable des États-Unis et de l’Australie - se préparent à décarboniser leurs économies sous le Protocole de Kyoto, plusieurs nouvelles questions se posent sur les implications de ce traité international pour l’industrie, le commerce et les rehttp://www.centrehelios.org lations internationales. C’est dans ce contexte que le United States Council on International Business (USCIB) soulève la question importante des impacts des dispositions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur un pays qui n’aurait pas ratifié le Protocole… (Suite en page 2) > La Colombie-Britannique aura plus d’énergie verte 1 > Les États-Unis pourraient être liés par Kyoto 1 > FOCUS Kyoto : le Parlement du Canada dit oui! 2 > Un groupe de travail libéral recommande de meilleurs systèmes de transport en commun 3 > Des négawatts et des mégawatts verts pourraient alimenter l’ouest des Etats-Unis 3 > Les programmes de l’EPA enregistrent des réductions de GES 4 > L’Inde abrite un potentiel de 25MM $US en crédits de GES 4 > Les distributeurs du Nevada achèteront plus de 200 MW d’énergie verte 5 > Nouveau projet d’électricité à partir de biogaz en Californie 5 > Inauguration du premier parc éolien de l’Ontario 5 > Un autobus à l’hydrogène desservira la ville de Winnipeg 5 > Ballard : avancées dans les piles pour les transports et les systèmes secondaires 6 Dernière heure L’UE aura son marché du CO2 dès 2005 Les ministres de l'Environnement des 15 pays membres de l'Union européenne ont adopté lundi la proposition de la Commission de l'environnement sur l'établissement d'un système de permis échangeables qui couvrira environ 45 % des GES provenant de plus de 4000 installations. Cette décision finale sur la question confirme l'établissement du système. Tous les détails dans le prochain numéro. 1 10 décembre 2002 - vol. 1 - n° 18 Focus Kyoto : le Parlement du Canada dit oui! « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Rédacteur en chef : Patrick HENN Conseils et révision : Philippe DUNSKY Production, soutien à la rédaction : Sophie GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. Le processus vers l'adhésion officielle du Canada au Protocole de Kyoto a fait un pas important mardi alors que la Chambre des communes a voté largement en faveur de la ratification du Protocole, par un compte de 195 à 77. gouvernement fédéral est devenu plus «sensible» aux préoccupations de la province et a dit qu'il attendait d'un éventuel Premier ministre Paul Martin une approche plus respectueuse des opportunités de croissance économique, une référence au développement des sables bitumineux. Les résultats ne sont pas surprenants : plusieurs Libéraux - incluant l’aspirant au lea- Le Canada serait le 99ème pays à ratifier le dership Paul Martin, ainsi que les Bloquis- Protocole, portant à 40 % la part des émites et Néo-démocrates s'ésions de GES des pays de Jean Chrétien a taient déjà prononcés en l'Annexe 1 qui ont ratifié l’acmaintenant l'appui faveur du Protocole et ont vocord. Cette part doit toutefois té en conséquence. Seuls les augmenter à 55 % pour que le politique nécessaire députés alliancistes et con- pour ratifier l'accord, Protocole soit mis en force, un servateurs ont voté contre. tel que prévu, d'ici la écart que seul la Russie, qui Quatorze députés libéraux ne s'est engagé à ratifier l'an fin de l'année se sont par ailleurs pas prochain, pourra combler avec présentés pour le vote. ses 17 % supplémentaires. Fort de ce vote de confiance, le Premier ministre Jean Chrétien a maintenant l'appui politique nécessaire pour ratifier l'accord, tel que prévu, d'ici la fin de l'année. Par ailleurs, le fédéral continue de rassurer les acteurs récalcitrants sur l'éventuel Plan de mise en œuvre. Comme le rapportait le Globe and Mail lundi, le gouvernement serait prêt à offrir de payer pour toute réduction qui excédera 15 $/tonne de carbone, offrant ainsi une garantie quant aux coûts maximaux que les grands émetteurs auraient à supporter. Par ailleurs, le Premier ministre albertain Ralph Klein, jusque là un opposant féroce à l'accord, a considérablement adouci sa position lundi lors d'un discours prononcé auprès d'investisseurs à New York. Monsieur Klein a suggéré que le Par ailleurs au Québec, le ministre de l'Environnement André Boisclair a affirmé sa volonté de faire adopter l'an prochain une loi obligeant le Québec à réduire ses propres émissions de GES de 6% sous les niveaux de 1990. Cet objectif correspondrait pour le Québec à une réduction de quelque 15 % par rapport aux niveaux projetés de 2010, alors que le reste du Canada devrait réduire de plus de 35 %. À la demande du ministre, la Commission parlementaire des Transports et de l'Environnement tiendra des audiences le 18 février prochain pour étudier divers aspects de la mise en œuvre du Protocole, y compris une éventuelle loi. Les organismes intéressés à présenter un mémoire peuvent cliquer sur le lien ci-dessous pour obtenir plus de renseignements. > Pour en savoir plus http://www.globeandmail.ca/servlet/ArticleNews/front/RTGAM/20021210/wgass1210a/Front/homeBN/breakingnews - [article] http://www.assnat.qc.ca/fra/Publications/avcte01.html - [Commission] Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. (Suite de la page 1) L’USCIB se demande si la non-adhésion des États-Unis au Protocole de Kyoto sera évaluée par l’OMC comme un avantage commercial indu, à cause de prix énergétiques qui seraient jugés artificiellement bas. La jurisprudence de l’OMC portent à croire que l’organisation pourrait en effet permettre aux pays signataires dont l’Europe et le Japon, d’imposer des droits compensatoires sur l’ensemble des exportations états-uniennes dont la production serait relativement intensive en énergie. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org De plus, en raison de la Convention de Vienne sur la Loi des traités, l’étude de l’USCIB considère que les Etats-Unis devront possiblement se plier aux exigences du Protocole, puisqu’ils l’ont signé en 1997, sans toutefois l’avoir ratifié. Selon cette convention, les pays signataires ont l’obligation de ne pas adopter de pratiques qui pourraient faire échec aux objectifs fondamentaux des traités, et ce, même s’ils refusent de les ratifier par la suite. L’USCIB, organisme de promotion du libreéchange international, comprend quelques 300 membres qui ont un chiffre d’affaires combiné de plus de 3000MM $US. > Pour en savoir plus http://www.uscib.org/index.asp?documentID=2374 - [communiqué] http://www.washtimes.com/op-ed/20021203-9502868.htm - [article] 2 10 décembre 2002 - vol. 1 - n° 18 L’énergie en chiffres > Tr a n s p o r ts Un groupe de travail libéral recommande de meilleurs systèmes de transport en commun Le Groupe de travail du Premier ministre sur les questions urbaines a dévoilé récemment son rapport final et demande au gouvernement de mettre en oeuvre une stratégie urbaine pour le pays, et notamment un programme national de transports mettant l’accent sur les transports en commun. Prenant les principes du développement durable pour critères de base, il recommande le financement à long terme de réseaux de transport public, de réseaux intégrés de transport multimodals et de lignes de trains rapides entre les grands centres urbains. Plus précisément, le Groupe de travail suggère que le gouvernement développe une série de programmes incitatifs : incitatifs fiscaux pour encourager le développement et l’utilisation du transport en commun et pour l’adoption de programmes de réduction de la circulation par les entreprises ; modification de la loi de l’impôt sur le revenu pour per- mettre aux employeurs d’offrir à leurs employés des prestations de transport en commun ; programme de crédits pour favoriser le développement d’un réseau de trains à grande vitesse ; et traitement du stationnement « gratuit » comme un bien imposable aux employés d’entreprises situées dans les grands centres urbains bien desservis. Le rapport souligne que la pollution de l’air, la congestion des routes, les émissions de GES et l’empiétement des banlieues sur les zones rurales justifient l‘urgence d’agir. La Chambre de commerce de Toronto, citée dans le rapport, estime que dans la seule région métropolitaine de Toronto, les embouteillages coûtent 2MM $ par an en pertes de productivité. Pour sa part, l’Association canadienne du transport urbain estime à 13,6MM $ les argents nécessaires pour répondre aux besoins en infrastructure de transport urbain d’ici cinq ans, alors que les budgets actuels n’en couvrent que la moitié. - Groupe de travail sur les questions urbaines [Voir ci-contre ] Investissements requis pour les transports urbains : 13,6MM $ Investissements actuels : 6,8MM $ Coût des pertes de productivité par les embouteillages à Toronto : 2MM $ / an En leurs mots « - Kyoto : le Parlement dit oui! [Voir page 2] > Efficacité énergétique Des compagnies comme BP et Shell ont réussi à rencontrer leurs obligations sans qu'il ne leur en coûte un sou. Je suis sûr que les autres compagnies au Canada peuvent faire de même. Les Canadiens vont, j'en suis sûr, rencontrer sans difficulté les objectifs de Kyoto pour l'an 2012. Des négawatts et des mégawatts verts pourraient alimenter l’ouest des Etats-Unis - Jean Chrétien Premier ministre du Canada > Pour en savoir plus http://www.liberal.parl.gc.ca/urb/BluePrint_French.pdf - [rapport] Deux organisations de l’ouest des États-Unis ont publié récemment des études démontrant que l’efficacité énergétique et les énergies vertes pourraient répondre à la totalité des nouveaux besoins en électricité et même remplacer une partir des centrales conventionnelles existantes. Au nord-ouest l’étude réalisée par le Tellus Institute, intitulée Clean Electricity Options for the Pacific Northwest, avance que des mesures d’efficacité énergétique et des projets d’énergie verte à prix compétitifs pourraient produire assez d’électricité pour dépasser de loin les nouveaux besoins de la région, qui devraient atteindre les 5300 MW d’ici 2020. D’une part, l’efficacité énergétique pourrait réduire la nouvelle demande de 3000 MW moyens (MWm), alors que 9000 MWm supplémentaires pourraient être générés à prix abordables à partir du vent, de la biomasse et de la géothermie. Selon les estimations de Tellus, ces quelques 12 000 MW de négawatts et de mégawatts verts coûteraient environ 4 ¢US/kWh. La production à partir de nouvelles centrales au gaz coûte quant à elle entre 3,5 et 4 ¢US/kWh. Par ailleurs dans le sud-ouest, le Southwest Energy Efficiency Project a dévoilé récemhttp://www.centrehelios.org ment une étude démontrant les gains potentiels de mesures d’efficacité énergétique. L’étude intitulée The New Mother Lode: The Potential for More Efficient Electricity Use in the Southwest, présente un scénario « haute efficacité énergétique » qui, comparativement au scénario de base de la région, augmente graduellement l’efficacité des immeubles et des appareils. Selon ce scénario, la région récolterait plusieurs bénéfices : une réduction de 18 % de la demande d’électricité d’ici 2010 et de 33 % d’ici 2020 ; une réduction de la croissance de la demande annuelle moyenne de 2,2 %, soit une croissance de seulement 0,4 % ; l’élimination du besoin d’ajouter l’équivalent de 34 nouvelles centrales de taille moyenne (~ 500 MW chacune) sur les 18 prochaines années ; une réduction de la facture d’électricité des consommateurs et des entreprises de 28MM $US de 2003 à 2020 ; et une réduction des émissions de CO2 de 13 % d’ici 2010 et de 26 % d’ici 2020. Le scénario se base sur l’adoption accélérée d’appareils électroménagers, de climatiseurs, de systèmes d’éclairage, d’immeubles et de procédés industriels plus efficaces. Selon l’organisation, ces technologies sont toutes disponibles actuellement sur le marché mais sont sous-utilisées. L’étude re- » L’énergie en chiffres - Négawatts et mégawatts verts aux États-Unis [Voir ci-contre] Nouvelle puissance requise dans le nord-ouest des É.-U. d’ici 2020 : 5300 MW Réduction possible par l’efficacité énergétique : 3000 MW Ajouts possibles d’énergie verte (à coûts concurrentiels) : 9000 MW Coût de production des 12 000 négawatts et mégawatts : ~ 4 ¢US / kWh Coût de production par des centrales au gaz naturel : 3,5 – 4 ¢US / kWh 3 10 décembre 2002 - vol. 1 - n° 18 En leurs mots - L’OMC, Kyoto et les États-Unis [Voir page 1] « Cet enjeu [dispositions sous l’OMC pour les pays n’ayant pas adhéré à Kyoto] a le potentiel de chambarder gravement les règles du libre-échange international. Il y a un besoin criant pour que les membres de l’OMC comprennent l’importance de l’intersection entre les ententes multilatérales en environnement, tel que Kyoto, et les dispositions déjà établies de l’OMC. » - Timothy Deal Vice-président sénior de l’United States Council for International Business L’énergie en chiffres - Rapport annuel de l’EPA états-unien [Voir ci-contre] Réductions d’émissions de GES en 2001 : 38 Mt Nombre de produits Energy Star vendus : 150 000 000 Nombre de maisons Energy Star vendues : 57 000 Économies d’électricité : 80 000 000 000 kWh commande que les instances réglementaires et gouvernementales adoptent de nouvelles mesures pour promouvoir ces technologies, tels que des standards de performance, des crédits d’efficacité énergétique, un prélèvement pour financer les programmes d’encouragement et la réforme de la structure tarifaire pour encourager l’efficacité énergétique chez les consommateurs. > Pour en savoir plus http://www.nwenergy.org/outreach/Tellus_Report.html - [rapport] http://www.swenergy.org/nml/index.html - [rapport] > Efficacité énergétique Les programmes de l’EPA enregistrent des réductions de GES Selon le dernier rapport annuel de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) des États-Unis, la population participe activement à la lutte aux changements climatiques en profitant entre autres des programmes volontaires mis en place pour aider à la réduction de GES. Selon les résultats, les entreprises et la population auraient « réduit » les émissions de GES de 38 Mt en 2001 (par rapport aux niveaux « sans effort ») par l’entremise des programmes volontaires du gouvernement, qui comprennent le populaire programme Energy Star, le développement d’énergie verte, le captage de biogaz et le développement de stratégies de réduction de GES à long terme avec l’industrie. Les États-Uniens ont acheté 150 millions de produits certifiés Energy Star en 2001 ainsi que 57 000 maisons. Dans le secteur de l’électricité, ces efforts se sont traduits par des économies de 80 TWh et 10 000 MW de puissance au cours de la dernière année. Les maisons efficaces ré-duisent la facture d’électricité de leurs résidents de l’ordre de 15M $US par année. De plus, l’administration Bush a annoncé sa volonté de débloquer, dans le budget 2003, 4,5MM $US pour un programme de recherche sur les changements climatiques. Les montants seraient utilisés pour réaliser des « recherches de base », développer des technologies, offrir des incitatifs fiscaux pour le développement d’énergie renouvelable et appuyer le transfert de technologies vers les pays du sud. L’objectif serait de réduire le ratio GES/PIB de 18 % d’ici 2012, ce qui permettrait néanmoins une croissan-ce importante des émissions absolues. Malgré la faiblesse des objectifs formels, ces montants sont non-négligeables pour un pays qui refuse toujours de ratifier le Protocole de Kyoto sur des bases d’incertitude scientifique. Certains sont portés à croire que les États-Unis ne veulent pas trop perdre du terrain face à la majorité des pays qui se sont engagés à la réduction de GES sous le Protocole, alors que d’autres considèrent que les implications légales de l’entrée en vigueur prochaine du Protocole à l’échelle internationale pourront s’avérer désastreuses pour les intérêts commerciaux du pays (voir l’article en page 1 sur cette question). > Pour en savoir plus http://www.epa.gov/epahome/headline2_112102.htm - [rapport] > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s L’Inde abrite un potentiel de 25MM $US en crédits de GES L’énergie en chiffres - Crédits de GES en Inde [Voir ci-contre] Marché potentiel des crédits de GES en Inde : 25MM $US Valeur estimée du marché du carbone en 2010 : 100MM $US http://www.centrehelios.org Avec ses 15 millions d’hectares de terres propices à la plantation d’arbres et une série de projets domestiques en efficacité énergétique et en énergie verte, l’Inde pourrait prendre une importante part du marché du carbone dans les prochaines années, advenant la ratification du Protocole de Kyoto. Le Protocole met à la disposition des pays participants certains mécanismes officiels pour faciliter l’atteinte de leurs objectifs nationaux de réduction de GES. Par exemple, le mécanisme pour un développement propre (MDP) permet à un pays industrialisé – ou une entreprise privée - d’investir dans des projets de réduction ou de neutralisation de GES dans un pays du sud et ainsi générer des « réductions d’émission certifiées » qui sont à toute fin pratique des crédits qui peuvent être utilisés pour atteindre la cible de réduction de CO2 du pays – ou de l’entreprise - ou encore être vendus sur le marché du carbone. Selon la Banque mondiale, les « puits de carbone » que sont les forêts potentielles de l’Inde attireront les investisseurs de pays étrangers qui veulent générer des crédits de réduction de CO2. Ces activités se traduiront vraisemblablement par des retombées économiques intéressantes pour l’Inde qui recevra une partie des crédits de réduction en tant que pays hôte. Des investisseurs indiens pourraient aussi investir dans la plantation d’arbres au pays et générer, tout comme avec les projets d’efficacité énergétique et d’énergie verte, des crédits à vendre sur le marché. 4 10 décembre 2002 - vol. 1 - n° 18 L’énergie en chiffres Le nombre de transactions sur le marché du carbone a triplé de 2001 à 2002 (voir vol 1, no 15) et ce marché pourrait valoir 100MM $US d’ici 2010. Soulignons que ce rapport ne tient pas compte de nouvelles études qui remettent en question la capacité de séquestration du carbone par les plantations d’arbres, surtout en milieu tropical. > Pour en savoir plus http://www.financialexpress.com/fe_full_story.php?content_id=22850 - [article] > Énergies vertes Les distributeurs du Nevada achèteront plus de 200 MW d’énergie verte Les détaillants d’électricité Nevada Power Company et Pacific Power Company, qui alimentent la majeur partie de l’État, ont signé cinq contrats d’achat avec des producteurs d’énergie éolienne et géothermique, totalisant une puissance de 227 MW, en vue de répondre en partie à leurs obligations d’achat d’énergie verte imposées par l’État. Les détaillants achèteront de l’énergie de deux producteurs éoliens, comptant pour environ la moitié des 227 MW, et de l’énergie géothermique de trois projets distincts situés dans trois comtés. Ces contrats représentent les premiers pas pour ces détaillants qui doivent répondre aux exigences du programme d’obligations échangeables d’énergie verte (OÉÉV) de l’État. Le programme exige que chaque détaillant augmente la part de ses ventes d’éner-gie provenant de sources vertes à 5 % dès l’an prochain, pour ensuite croître de 2 % tous les deux ans et enfin atteindre 15 % en 2013. Cinq pour cent de toute l’énergie verte doit d’ailleurs provenir de systèmes d’éner-gie solaire ; le reste peut provenir du vent, de la géothermie ou de la biomasse. Avec ces contrats, les deux détaillants remplissent leurs obligations d’achats d’énergie verte jusqu’en 2006, et devront donc en acheter plus pour répondre aux exigences de la période 2007-2013. > Pour en savoir plus http://www.sierrapacific.com/news/releases/1038297600.html - [communiqué] http://www.puc.state.nv.us/news/2002/REC%20Program.pdf - [communiqué] > Biogaz Nouveau projet d’électricité à partir de biogaz en Californie La compagnie Guépard Energy et un distributeur municipal d’électricité du sud de la Californie ont signé un contrat de vente pour 20 MW d’énergie à partir de biogaz de fermes d’élevage intensif. Les quatre installations de Guépard, d’une puissance de 5 MW chacune, produiront de l’électricité à partir d’un apport quotidien de près de 200 kilos de rejets animaux provenant de quatre fermes intensives d’élevages porcin et bovin. L‘énergie sera acheminée au réseau de distribution local. De plus, les installations produiront 500 chevaux-vapeur pour le chauffage direct, ainsi que de l’engrais solide et liquide. Selon les autorités locales, ces installations règlent non seulement une partie du problème de contamination du milieu par les rejets animaux, mais offrent aussi une énergie abordable et fiable pour le développement d’affaires dans la région. Les projets réduiront notamment les émissions de composés organiques volatils (VOC) de 100 000 tonnes nettes par année sur le plan local, en plus des bénéfices environnementaux associés à la réduction de la production requise des centrales conventionnelles de l’État. > Pour en savoir plus http://www.guepardei.com/pr01.htm - [communiqué] > Hydrogène Un autobus à l'hydrogène desservira la ville de Winnipeg Le gouvernement du Canada, Hydrogenics Corporation et d'autres partenaires ont annoncé la semaine dernière un nouveau projet qui visera à mettre sur les routes de Winnipeg un autobus à pile à hydrogène. http://www.centrehelios.org Ce projet de 8M $ sur environ deux ans et demi est centré sur le développement d'un autobus muni d'une nouvelle technologie hybride à pile à hydrogène. Il s'agira du premier autobus électrique hybride à pile à hydrogène à utiliser des ultracondensateurs - Projet biogaz en Californie [Voir article sur cette page] Puissance électrique du projet de biogaz Guépard : 20 MW Chevaux-vapeur générés pour le chauffage : 500 Rejets animaux traités : 200 kilos / jour Réduction locale nette de VOC : 100 000 tonnes / an > Énergie éolienne Inauguration du premier parc éolien de l’Ontario Six mois après le début des constructions, Huron Wind, Ontario Power Generation et British Energy inauguraient récemment le premier parc éolien commercial de l’Ontario, situé aux abords du Lac Huron. Tel que rapporté dans un article d’EnjeuxÉNERGIE (vol. 1, no 9), publié au moment du début des constructions, le parc comprend cinq grandes éoliennes d’une puissance de 1,8 MW chacune, provenant de la compagnie danoise Vestas. En supposant un facteur d’utilisation de 30 %, ce parc produira environ 24 GWh par année, assez pour alimenter quelques 3000 foyers ontariens. L’énergie éolienne fait partie des sources privilégiées d’énergie verte pour le gouvernement ontarien qui dévoilait récemment une série de mesures en énergie (voir vol. 1, no 17). Le gouvernement voudrait augmenter à 20 % la part d’électricité consommée par ses immeubles provenant de sources renouvelables. L’industrie éolienne canadienne viserait quant à elle 10 000 MW d’énergie éolienne d’ici 2010, ce qui représenterait alors environ 10 % de la puissance mondiale, selon les dernières prévisions. > Pour en savoir plus http://www.opg.com/info/news/NewsNov29_2002.asp - [communiqué] 5 10 décembre 2002 - vol. 1 - n° 18 En leurs mots « - Parc éolien en Ontario [Voir page 5] En tant que députée locale, je peux dire que [ce nouveau projet] est très bon pour la région. Ce parc éolien, qui est situé sur un champ qui sera bientôt rendu à l’agriculture, démontre la compatibilité entre l’agriculture et la production d’énergie éolienne. - Helen Johns Ministre de l’Agriculture de l’Ontario » L’énergie en chiffres - Parc éolien en Ontario [Voir page 5] Puissance du parc : 9 MW Objectif de puissance éolienne de l’industrie canadienne en 2010 : 10 000 MW Avis aux lecteurs NOUVEAU! Le premier Cahier de l’énergie paraîtra le mercredi 18 décembre. Allez sur http://www.centrehelios.org (section Publications) Si vous n’êtes pas déjà abonné aux Cahiers: http://www.centrehelios.org/fr/index1.html Prochaine parution En raison du temps des Fêtes, le prochain numéro paraîtra le vendredi, 20 décembre 2002 http://www.centrehelios.org dans le système de freinage régénératif. Avec ce dernier, le moteur récupère l'énergie du freinage pour recharger les ultracondensateurs. Cette énergie sert quand il y a une grande demande de puissance, comme à l'accélération de l'autobus. Les ultracondensateurs utilisés comme dispositif de stockage de l'énergie et comme source d'énergie de pointe amélioreront l'efficacité énergétique de l'autobus de Winnipeg, qui sera offert par New Flyer. La conception de l'autobus intégrera donc le tout récent module de pile à hydrogène de Hydrogenics, les ultracondensateurs de stockage d'énergie électrique de Maxwell Technologies, ainsi que les réservoirs de stockage d'hydrogène de Dynetek et les technologies de régulation d'ISE Research pour la gestion de l'énergie et l'intégration des systèmes. La première phase du projet qui se déroule jusqu'en mars 2004 sera consacrée au développement de l'autobus ; celui-ci devrait ainsi être en circulation à Winnipeg lors de la deuxième phase du projet, soit à partir d'avril 2004. Si l'essai est concluant, le moteur électrique hybride à pile à hydrogène devrait arriver sur le marché d'ici quatre ou cinq ans. > Pour en savoir plus http://www.nrcan.gc.ca/media/newsreleases/2002/2002142_f.htm - [communiqué] > Hydrogène Ballard continue ses avancées dans les piles pour les transports et les systèmes secondaires La compagnie canadienne Ballard, un chef de file mondial des piles à hydrogène, signait la semaine dernière une entente avec Honda et inaugurait, en collaboration avec Coleman, la commercialisation d’un système de production d’électricité secondaire à l’hydrogène. Dans un premier temps, Ballard a conclu une entente de marché avec Honda pour fournir 32 piles à hydrogène Mark 902 pour équiper autant de copies du modèle FCX du groupe automobile, qui devraient être livrées aux marchés états-uniens et japonais pendant les trois prochaines années. Cette entente coïncidait avec la livraison aux États-Unis de cinq FCX de Honda, munies des mêmes piles à hydrogène (voir vol. 1, no 17). Praxair. De plus, un rabais du manufacturier de 1000 $US, financé en partie par le California Air Resources Board, est offert aux 50 premiers acheteurs du système. Une version commerciale/résidentielle de AirGen est en développement et utilisera de plus petites bonbonnes d’hydrogène, insérables dans la génératrice. Soulignons que Ballard a coupé quelques 400 emplois la semaine dernière, dans le contexte d’un plan de restructuration qui vise la rentabilité commerciale d’ici 2007. À part Ballard, le Canada peut compter sur une présence non négligeable dans le domaine des piles à hydrogène. En effet, l'ontarienne Stuart Energy, qui fabrique des postes d'avitaillement en hydrogène destinées à remplacer les C’est aussi Ballard qui fourunités à essence, vient nit la pile à hydrogène pour d'être choisie par Toyota une génératrice nouveau pour desservir sa propre genre signée Coleman, inle AirGen 150 flotte de véhicules à ses troduite sur le marché calisource : www.airgen.com bureaux du sud de la fornien la semaine dernière. Tout comme les génératrices con- Californie. Les postes Stuart produisent à ventionnelles, la AirGen de Coleman peut partir de l'électrolyse de l'eau quelque 24 kg servir de système portable d’électricité ou de d'hydrogène par jour. Soulignons enfin que système de secours lors de pannes de le Québec bénéficie de la présence de la courant. Présentement offert exclusivement filiale canadienne de H Power, située à aux clients industriels, le système AirGen, Montréal et responsable du développement d’une puissance maximale de 1000 W, car- des piles à hydrogène pour le secteur résibure à l’hydrogène stocké dans des bon- dentiel. bonnes à haute pression, fournies par > Pour en savoir plus http://www.ballard.com/pdfs/28%20Honda.PDF - [communiqué] http://www.ballard.com/pdfs/29%20Coleman.PDF - [communiqué] 6 Solutions, innovations, transformations Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 19 - 20 décembre 2002 Sommaire > Nouvelles du Centre Hélios Le Centre Hélios lance deux nouvelles séries de publications Le jour même où le Canada ratifiait formellement le Protocole de Kyoto, le Centre Hélios lançait officiellement mardi ce bulletin et une nouvelle série de publications thématiques, les Cahiers de l’énergie, en compagnie du ministre délégué à l’Environnement et à l’Eau, monsieur Jean-François Simard, et de la Directrice générale du Fonds d’action québécois pour le développement durable (FAQDD), madame AndréeLise Méthot. Lors de son allocution, le ministre Simard a mentionné l’importance de ces produits pour la population québécoise et les acteurs du domaine énergétique. Des représentants des monopoles d’électricité et de gaz naturel, des organismes environnementaux, des producteurs privés d’électricité, des groupes de consommateurs et des ministères concernés se sont joints aussi à l’événement. Au lancement du Centre Hélios. De gauche à droite : Philip Raphals, Le Centre Hélios Geffroy, le ministre d’État à l’Environnement et à l’EAu Jeanpour sa part se dit Ces deux séries de Sophie François Simard, Andrée-Lise Méthot (FAQDD), Philippe Dunsky, très heureux du publications visent à Thérèse Gaudry et Patrick Henn. succès hâtif de ses offrir à l’ensemble des acteurs du milieu et au public en général produits d’information spécialisés, auxquels de l’information de pointe sur les enjeux liant plus de 2500 entreprises, organismes, l’énergie et l’environnement. Elles sont députés, municipalités et individus du Québec et de plusieurs autres pays sont disponibles gratuitement par internet. déjà abonnés. Alors qu’Enjeux-ÉNERGIE en est à sa 19ème parution, le Centre lançait lors de l’événe- Ces deux séries de publications ont été renment le Cahier intitulé Quel avenir énergé- dues possibles grâce à un appui financier du tique? Comprendre la transition en cours FAQDD et du gouvernement du Québec. pour mieux préparer l’avenir, premier d’une Soulignons qu’il est possible de s’abonner série de cahiers d’analyse qui toucheront les sans frais aux deux publications et de les grands enjeux et les solutions pouvant être consulter sur le site internet du Centre Hélios (http://www.centrehelios.org). apportées aux débats sur l’énergie. > Focus Québec Le 1000 MW éolien au Québec n'est plus que formalité Le gouvernement du Québec a publié la semaine dernière le règlement qui engagerait légalement la Régie de l'énergie à obliger Hydro-Québec à lancer, au plus tard le 1er avril 2003, des appels d'offres pour l'achat de 1000 MW d'énergie éolienne sur les prochains dix ans. Les appels d'offres se feront en deux blocs. Le premier vise l'installation de 100 MW dès 2004 et d'un autre 100 MW dès 2005. Ce bloc pourra être réparti entre plusieurs prohttp://www.centrehelios.org moteurs qui seront sélectionnés principalement sur la base du prix. Le deuxième bloc, appelé « bloc lié à l'implantation d'installations de fabrication et d'assemblage d'éoliennes et de leurs composantes », vise un seul contrat pour l'installation de 800 MW toujours à raison de 100 MW par année - de 2006 à 2013. À la différence du premier, les soumissions pour ce 2ème bloc seront évaluées notamment en fonction des retombées industrielles qu'elles procureraient à la région de la Gaspésie. > Le Centre Hélios lance 2 nouvelles séries de publications sur l’énergie et l’environnement 1 > Le 1000 MW éolien au Québec n'est plus que formalité 1 > FOCUS Le Canada a ratifié le Protocole de Kyoto 2 > L’Union européenne aura son système d’échange de GES 3 > De nouveaux projets éoliens sont annoncés aux États-Unis et aux Pays-Bas 3 > L’Arizona développe un deuxième « mégaprojet » solaire 4 > Les pays de l’ALENA harmonisent leurs normes d’efficacité énergétique 4 En leurs mots « - Lancement du Centre Hélios [Voir sur cette page] Par le transfert de connaissances, d'approches et de pratiques, les publications du Centre Hélios permettent d'approfondir notre savoir à l'égard des enjeux environnementaux et, plus particulièrement, des enjeux énergétiques et atmosphériques […]. En tant que groupe d'expertiseconseil en énergie, le Centre Hélios est en fait un formateur de formateurs de par ses activités et ses publications spécialisées. - Jean-François Simard Ministre délégué à l’Environnement et à l'Eau du Québec » (Suite en page 2) 1 20 décembre 2002 - vol. 1 - n° 19 Focus Le Canada devient le 100ème pays du Protocole de Kyoto « Une expertise en énergie au service de l’avenir » Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie. Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique. Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts. - Parution toutes les deux semaines Rédacteur en chef : Patrick HENN Conseils et révision : Philippe DUNSKY Production, soutien à la rédaction : Sophie GEFFROY ADRESSE 326, boul. Saint-Joseph Est, bureau 100 Montréal (Québec) Canada H2T 1J2 Tél. : (514) 849-7900 / Téléc : 849-6357 [email protected] http://www.centrehelios.org . ABONNEMENTS L'abonnement à la version électronique du bulletin est gratuit. Visitez www.centrehelios.org et cliquer sur « Inscription ». Toute bibliothèque ou organisme intéressé à obtenir une version papier peut contacter Patrick Henn au (514) 849-1460. Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout commentaire ou suggestion. C’est maintenant officiel, le Canada a ratifié le Protocole de Kyoto. Ce lundi, le Premier ministre Jean Chrétien a tenu sa promesse faite au Sommet de Johannesburg en apposant sa signature au document de ratification, un véritable « cadeau des Fêtes » à tous ceux qui y voient une occasion unique d’accélérer les efforts en vue d’un système énergétique viable. Le ministre de l’Environnement David Anderson s’est ensuite rendu aux Nations Unies à New York mardi pour officialiser l’adhésion du Canada à cet accord international des plus débattus. Dans la foulée, le ministre a déclaré qu’il croyait que la participation du Canada pourrait faire changer d’avis l’administration Bush qui a retiré son pays du Protocole l’année dernière. Maintenant que le débat sur la ratification est terminé, le Canada doit maintenant se pencher sur la finalisation des détails de son plan de mise en œuvre, en ce qui a trait notamment au système d’échange de droits d’émissions international (ÉDÉI) (voir vol. 1, no 18). Le gouvernement doit également se pencher sur le rôle des énergies vertes dans l’atteinte des cibles de réduction de l’industrie, et notamment l’allocation de crédits pour ces énergies non-émettrices de GES qui pourraient compenser les émissions des grands secteurs industriels. Par ailleurs l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations Unies a annoncé cette semaine que 2002 a été la deuxième année la plus chaude des 140 dernières années, soit depuis qu’il existe des Thermomètre de Kyoto: nombre de relevés. Les données dépays ayant ratifié et part des émissions montrent que la tempéracouverte. Source : unfccc.int Le Canada est le 100ème ture moyenne à la surface du globe a été de 14,5 pays à ratifier le Protocole, portant à 43,7 % la part des émissions de degrés Celsius en 2002, comparativement à GES des pays de l’Annexe 1 qui ont ratifié 14,42 degrés en 2001. L’année la plus l’accord. Cette part doit toutefois augmenter chaude enregistrée était 1998 (14,57 à 55 % pour que le Protocole soit mis en degrés). De plus, les dix années les plus force, un écart que seule la Russie, qui s’est chaudes ont toutes été observées depuis engagée à ratifier l’an prochain, pourra 1987, un signe important pour l’OMM du réchauffement planétaire. combler avec ses 17 % supplémentaires. > Pour en savoir plus http://webapps.dfait-maeci.gc.ca/minpub/Publication.asp?FileSpec=/Min_Pub_Docs/105790.htm&Language=F - [communiqué] http://unfccc.int/press/prel2002/pressrel181202.pdf - [communiqué] (Suite en page 2) Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Fonds d'action québécois pour le développement durable et son partenaire financier le gouvernement du Québec. © 2002 CENTRE HÉLIOS INC. Tous droits réservés. Citations en mentionnant la source. ISSN 1703-1451 Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin. Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs ou omissions involontaires. Les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles du Centre. http://www.centrehelios.org Soulignons par ailleurs que c'est HydroQuébec Distribution, soit l'entité réglementée de la société d'État, qui achètera l'é-nergie et non HQ Production, comme il avait été prévu au départ. Ce transfert de responsabilités permettra assurément une plus grande transparence et un suivi plus rigoureux. De plus, la publication formelle du règlement pour 1000 MW éolien vient peu après que le gouvernement ait abandonné la filière des petites centrales hydroélectriques ; les 36 sites retenus au départ devaient produire quelque 400 MW en puissance. De plus, le gouvernement semble également s'orienter vers l'abandon de la centrale de Suroît, la première centrale de type TAGCC (turbine à gaz à cycle combiné) proposée au Québec, qui devait produire quelque 800 MW. Mentionnons enfin qu'Hydro-Québec - à la suite de l'appel d'offres tenu au printemps dernier - annonçait cette semaine l'échec des négociations avec les promoteurs d'une deuxième centrale TAGCC. L'entreprise d'État se tourne maintenant vers le deuxième dans sa liste, soit une centrale dite de « cogénération » proposée par la société TransCanada Energy Ltée. Après vérification toutefois, la centrale serait plutôt une centrale TAGCC produisant par ailleurs une petite quantité de vapeur pour deux usines de Bécancour. L'efficacité énergétique globale du projet - environ 57 % - est en effet comparable à celle d'une TAGCC avancée sans cogénération. > Pour en savoir plus http://www.hydroquebec.com/4d_includes/surveiller/PcFr2002-168.htm - [communiqué] http://www.cmeq.org/nouvelles/nouvelles.asp?id_no=974 - [article] 2 20 décembre 2002 - vol. 1 - n° 19 L’énergie en chiffres > C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s L’Union européenne aura son système d’échange de GES Les ministres de l’Environnement des 15 pays membres de l’Union européenne (UE) ont adopté la semaine dernière la proposition de la Commission européenne de l’environnement qui recommandait l’établissement d’un système d’échange de droits d’émissions pour répondre en partie aux exigences de Kyoto pour l’UE. La Commission, qui considère ce mécanisme comme très efficace pour réduire les GES de façon économique, estime que les coûts pour répondre à Kyoto seront réduits de 35 % avec un tel système pan-européen. L’UE désire tout d’abord que le système soit appliqué pour la période 2005-2007, donc avant la période 2008-2012 du système international d’échange prévu par le Protocole, et ce, pour les secteurs de l’électricité et du chauffage, de l’acier, du ciment, du verre et des pâtes et papiers. Exceptionnellement, la Commission pourrait accepter qu’une entreprise ne participe pas pendant cette période « volontaire » de 2005-2007, mais uniquement pour des raisons valables et à condition de respecter les mêmes obligations de réduction que les entreprises participantes. Selon la proposition adoptée, aucune exception ne sera permise à partir de 2008. Le système pan-européen, qui couvrira 46 % des émissions de CO2 des 15 pays membres de l’UE et 4000 à 5000 installations, sera agrandi pour accueillir les entreprises des pays qui se rajouteront à l’UE d’ici 2012. Éventuellement, la Commission ajoutera les autres GES au système. La Commission a choisi d’allouer les permis gratuitement pour la première période d’échanges. Lors de la deuxième période (2008-2012), les États membres pourront, s’ils le veulent, vendre jusqu’à 10 % des permis aux enchères. La Commission a également fixé des taux de pénalité sévères pour les entreprises fautives, soit 40 € (~ 60$) par tonne de CO2 excédentaire pour la période 2005-2007 et 100 €/tonne par après. En comparaison, rappelons que le gouvernement du Canada a indiqué qu’il était prêt à fixer un plafond de 15 $/tonne sur le coût de réduction du CO2 pour les entreprises, et qu’il payerait pour toute réduction au-dessus de ce plafond. L’UE, qui s’est engagée à réduire ses GES de 8 % sous les niveaux de 1990 d’ici 2010, dit vouloir se préparer à l’éventuel système d’échange de droits d’émission international prévu sous le Protocole de Kyoto pour 2008. > Pour en savoir plus http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guesten.ksh?p_action.gettxt=gt&doc=IP/02/1832|0|RAPID&lg=EN&display - [communiqué] > Énergie éolienne De nouveaux projets éoliens sont annoncés aux États-Unis et aux Pays-Bas Les États de New York et du Minnesota, et les Pays-Bas prévoient augmenter leur puissance éolienne avec trois nouveaux projets. D’une part, la New York Power Authority (NYPA) a annoncé la semaine dernière qu’elle débutait formellement ses démarches pour augmenter la puissance éolienne de l’État avec un appel d’offres. Elle voudrait augmenter cette puissance de 50 MW en choisissant des offres dès le début de 2003 pour des projets qui pourraient produire de l’électricité d’ici janvier 2005. Cet appel fait partie des mesures du New York State Energy Research and Development Authority (NYSERDA) pour promouvoir l’éolien. Ce dernier a versé plus de 17M $US en appui au développement de cinq parcs éoliens d’une puissance totale de 315 MW. Ailleurs aux États-Unis, General Electric Wind Energy a annoncé récemment la vente de 34 turbines pour un parc éolien de 50 MW au Minnesota. De 1,5 MW chacune, elles seront http://www.centrehelios.org - Système d’échange de GES de l’UE [Voir ci-contre] Part des émissions couverte par le système : 46 % Nombre projeté d’installations participantes : 4000-5000 Pénalité pour non-respect de la cible de réduction : 100 / tonne de CO2 En leurs mots - Kyoto : adhésion du Canada au Protocole [Voir page 2] « Ceci est un grand jour pour la planète, pour le Canada et pour le monde. Je suis fier, aujourd’hui, de représenter la voix du peuple canadien qui veut participer à cet effort mondial qui vise un enjeu clairement mondial. » - David Anderson Ministre de l’Environnement du Canada en opération dès l’automne 2003 et produiront assez d’énergie pour alimenter quelque 20 000 foyers. L’acheteur des turbines, la Pacificorp Power Marketing, compte installer 2000 MW d’énergie éolienne d’ici 2009. La GE Wind Energy connaît aussi du succès en Espagne avec son prototype de turbine éolienne de 3,6 MW, qui produit de l’électricité pour le réseau local du sud-est du pays depuis septembre dernier. Cette turbine est conçue spécialement pour l’utilisation en mer où la vitesse du vent est de beaucoup plus élevée. Le prototype est actuellement installé sur terre, dans une région où les vitesses du vent s’apparentent à celles observées en mer. Si les résultats sont concluants, l’entreprise voudrait mettre l’appareil sur le marché d’ici 2004. En Europe, les multinationales British Petroleum (BP) et Chevron Texaco viennent d’annoncer la mise en opération de leur parc éolien de 22,5 MW aux Pays-Bas. Le projet de 23M $ compte neuf turbines signées En leurs mots « - 1000 MW éolien au Québec [Voir page 1] Le couple éolien-hydraulique permet une intégration plus harmonieuse de sources d'énergie aux caractéristiques différentes. Le Québec peut maintenant bâtir sur ses acquis en développant les énergies de demain. - Philippe Dunsky Directeur du Centre Hélios » 3 20 décembre 2002 - vol. 1 - n° 19 L’énergie en chiffres - Méga-projets solaires PV en Arizona [Voir ci-contre] Puissance projetée de l’installation de Prescott : 5 MW Puissance projetée de l’installation de Tucson : 4 MW Puissance de la plus grande installation au monde (Italie) : 3,3 MW Erratum Une erreur s'est glissée dans le dernier numéro. On devait lire, dans la section « l'énergie en chiffres » sur le rapport annuel de l'EPA (p. 4), que les économies d'électricité totalisaient 80 000 000 000 kWh, ou 80 TWh. Avis aux lecteurs En cette fin d'année nous tenons à vous remercier pour votre appui et vous mentionner que le bulletin est maintenant envoyé à plus de 2500 abonnés dans le monde! Toute l'équipe du Centre Hélios vous souhaite Joyeuses oyeuses Fêtes et bonne année ! Nous serons de retour le 14 janvier 2003 avec une édition spéciale sur les meilleurs moments en énergie de l'année 2002 Nordex de 2,5 MW chacune, fournissant de l’électricité au réseau national. Les promoteurs estiment que le projet évitera l’émission de 20 000 tonnes de CO2 par année. Enfin au Canada soulignons que la première turbine éolienne à être installée à même un centre-ville canadien est maintenant en opération à Toronto. L’éolienne Lagerway d’une puissance de 750 kW produira environ 1800 MWh d’électricité par année (voir vol. 1, no 2). > Pour en savoir plus http://www.nypa.gov/press/021209a.htm - [communiqué] http://www.gepower.com/dhtml/corporate/en_us/aboutgeps/new_pre_rea.jsp - [communiqué] http://www.bp.com/centres/press/p_r_detail.asp?id=946 - [communiqué] > Énergie solaire PV L’Arizona développe un deuxième « méga-projet » solaire Un fournisseur d’électricité de l’Arizona a annoncé la semaine dernière la mise en opération d’une installation solaire PV de 2,4 MW près de Tucson et prévoit continuer l’expansion du système à 4 MW d’ici 2004. Ce « méga-projet » — considérant que les panneaux sont typiquement mesurés en kilowatts — s’ajoute à celui d’un autre fournisseur de l’État qui se situe dans le désert près de Prescott et qui compte augmenter sa puissance solaire PV à 5 MW d’ici 20052006 (voir vol. 1, no 14). Le projet de Tucson affiche présentement une puissance de 2,4 MW qui provient de 22 000 panneaux solaires PV, alors que l’installation de Prescott a une puissance actuelle de 0,5 MW. Si la tendance se maintient, ces deux systèmes devanceront la plus grande installation solaire PV au monde, d’une puissance de 3,3 MW, qu se situe en Italie. Soulignons que la régie des services publics de l’Arizona a adopté en 2000 un programme d’obligations échangeables d’énergie verte (OÉÉV) qui crée des incitatifs au développement de projets comme ceux de Tucson et de Prescott. Le programme OÉÉV exige à tout distributeur depuis 2001 de tenir un portefeuille d’énergie verte représentant au moins 0,2 % de toute l’électricité vendue. Cette part doit augmenter chaque année pour atteindre 1,1 % d’ici 2007. En l’occurrence très bas, ce taux constitue en fait un défi unique en ce que le solaire-PV doit représenter 50 % du portefeuille d’énergie verte jusqu’en 2003 et 60 % à partir de 2004. Le reste peut provenir de chauffeseau solaires, de climatisation à l’énergie solaire ou d’autres sources d’énergie verte telles que l’éolien, la biomasse et le méthane de sites d’enfouissement. De plus, la régie offre des crédits supplémentaires pour l’installation précoce de systèmes d’énergie verte. > Pour en savoir plus http://www.tucsonelectric.com/Company/News/PressReleases/ReleaseTemplate.asp?idRec=177 - [communiqué] > Efficacité énergétique Les pays de l’ALENA harmonisent leurs normes d’efficacité Le Canada, le Mexique et les États-Unis ont présenté mardi le rapport intitulé Normes d’efficacité énergétique et étiquetage en Amérique du Nord qui souligne entre autres l’adoption récente par le Mexique de nouvelles normes d’efficacité énergétique qui s’harmonisent avec celles du Canada et des États-Unis. Ainsi les trois pays seront dotés, d’ici la fin du premier trimestre 2003, d’exigences minimales et de procédures d’essai harmonisées en ce qui a trait au rendement énergétique des réfrigérateurs, des congélateurs, des moteurs électriques et des climatiseurs individuels. Selon les gouvernements impliqués, cette harmonisation renforcerait le marché nord-américain des produits à haut rendement énergétique. Le rapport fait également le point sur les progrès du Groupe de travail nord-américain sur l’énergie (GTNAE) dans le domaine de l’efficacité énergétique. Il explique pourquoi les programmes de normes et d’étiquetage sont des outils efficaces pour atteindre les objectifs d’efficacité énergétique et décrit les différents processus et contextes institutionnels entourant les programmes dans chacun des pays ainsi que les points communs et les différences de ces programmes. Au Sommet des Amériques tenu à Québec en avril 2001, les chefs d’État des trois pays de l’ALÉNA se sont engagés à intensifier le commerce de l’énergie entre les trois pays et à renforcer le marché nord-américain de l’énergie. C’est pour faire suite à cette volonté que les trois pays ont créé le GTNAE. > Pour en savoir plus http://oee.rncan.gc.ca/efficaciteenergetiqueAN - [rapport] http://www.centrehelios.org 6