Rencontre-formation CEFI-Solidaires « Et voilà le travail ! »

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Rencontre-formation CEFI-Solidaires « Et voilà le travail ! »
Santé au travail
Rencontre-formation CEFI-Solidaires
« Et voilà le travail ! »
9-10 mars 2010 à Paris
Pour le SPASMET-Solidaires étaient présents :
Valentine Marino, Sandrine Deville, Yves Jallet, Jean Bonhomme.
SPASMET-Solidaires METEO-INFO n°141 Avril 2010
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Un beau succès, avec plus de 500 participants durant ces 2 jours, alors qu’au lancement étaient prévu 200 personnes ! Nombre de Solidaires locaux, des syndicats du secteur privé (notamment Crédit
Agricole, énergie…) et bien sûr une large représentation de la fonction publique (SNUI, Rail, Santé,
Educ, Banque de France, FT, PTT )…
Une 1ère journée sous forme d’ateliers de 2 heures regroupant 35 personnes en moyenne, sur 14 thèmes,
pour au total un quarantaine d’heures de débat.
1. la formation syndicale des militants sur les questions du travail.
2. l’action sur les TMS,
3. méthodes de Management,
4. les pratiques d’enquête des CHSCT,
5. équipes Syndicales et action juridique,
6. les équipes syndicales et les restructurations,
7. le Document Unique, un outil pour l’action,
8. reconnaissance en accident du travail de tous les risques,
notamment psychosociaux,
9. l’utilisation du droit d’alerte des DP,
10. les équipes syndicales sollicitent les médecins du travail,
11. les questionnaires syndicaux, intérêts et limites,
12. le recours à l’expert pour un CHSCT, intérêts et limites,
13. l’action sur l’amiante,
14. l’action syndicale sur toutes les substances dangereuses.
Nous avons participé chacun à 2 ateliers ; les ateliers 1, 3, 6, 7, 8, au sein desquels nous avons fait part des
actions du SPASMET-Solidaires, et écouté celles des camarades dans leurs secteurs, le but étant de faire
remonter les expériences et/ou réussites de chacun des syndicats.
Il n’est pas possible de transcrire ici la teneur des échanges, qui seront repris par Solidaires national, mais
quelques mots sur cinq d’entre eux pour se faire une idée :
Sur l’atelier 1- « la formation syndicale des militants sur les questions du travail »
De nombreuses idées et bonnes pratiques ont pu être exposées et débattues, notamment en terme de formation (en modules, et si possible en Interpro), d’approche sur les réflexes militants à avoir, d’ouverture de la
question de la santé aux salariés et d’attitude à prendre vis à vis des directions. L’idée générale étant de reprendre la main au niveau du terrain et de ré enclencher du mouvement syndical à ce niveau.
Sur l’atelier 3 « méthodes de management»
Nombreux retours d’expériences sur situations dans les entreprises ou administrations. Le but de cet atelier
n’était pas d’expliquer les méthodes de management mais qu’à partir du vécu des agents ou des salariés,
nous puissions faire émerger des idées pour contrer les méthodes de management. Par exemples boycotter
les entretiens professionnels, demander un accompagnant ou retourner la situation en évaluant le manager
lors de son entretien, faire appel aux inspecteurs du travail, interpeller le CHS, la médecine du travail, le
syndicat qui doit dénoncer les méthodes et informer (tracts, mails), recours aux tribunaux, demande d’expertise, ne pas subir le vocabulaire de management…
Sur l’atelier 6 « les équipes syndicales et les restructurations »
Le débat portait sur les moyens de lutte, illustrés par 3 cas : Sud Trésor avec la fusion en 2008 de la direction générale des impôts et de la direction de la comptabilité publique devenue la direction générale des finances publiques, Sud Rail et le cas de la réorganisation du service informatique de la SNCF, et enfin SPASMET-Solidaires
avec la restructuration de Météo-France. D’autres exemples ont alimenté ensuite le débat. En conclusion : les restructurations sont un outil de gestion pour que les salariés aient du mal à domestiquer leur travail. Nous devons
souvent passer la phase de sidération avant que le collectif réagisse et puisse ensuite coordonner les luttes. Il faut
arriver à reprendre l’initiative pour ne pas subir, même si à l’heure actuelle il est quasiment impossible d’arrêter
les restructurations. Internet paraît le moyen de médiatiser le sujet car les médias traditionnels sont contrôlés par
les gouvernants !
Santé au travail
Sur l’atelier 7- « le Document Unique, un outil pour l’action »
L’appropriation du Document Unique par les agents est apparu à tous comme un des objectifs les plus importants, mais des plus difficiles à atteindre. D’autant que sa connaissance est très inégale suivant les secteurs.
Convaincre les salariés que cet outil peut être utile pour contribuer/renforcer le rapport de force est un des enjeux
essentiels pour les équipes militantes de Solidaires, même s’ils sont souvent les seuls parmi les OS. Il est rappelé que le DU doit être révisé au moins une fois par an, qu’il faut y faire porter résultats d’enquêtes éventuelles,
risques nouveaux, suivre le plan de prévention, et enfin le faire connaître aux agents, en exigeant entre-autres sa
disponibilité pour tous les salariés.
D’autre part, en cas de manquement, l’inspection du travail peut être interpellée !
Pour espérer une amélioration des conditions de travail, l’idée étant qu’il se trouve à la portée des agents, qu’ils
le connaissent et qu’ils l’enrichissent, c’est-à-dire qu’y soient portés les risques nouvellement identifiés.
Solidaires a d’ailleurs déjà démarré son effort de sensibilisation, puisqu’on trouve sur son site des informations
sur le DU, notamment sous forme d’une fiche.
Sur l’atelier 8- « reconnaissance en accident du travail de tous les risques, notamment psychosociaux »
Après la présentation d’un cas de burn-out, le débat s’est engagé
et les différents témoignages d’effondrement de salarié suite à
du harcèlement moral, mise au placard, etc. ont montré la difficulté de reconnaissance des risques psychosociaux en accident
du travail. Sans chercher à jouer les « psy », le soutien syndical
au long cours est essentiel pour permettre au salarié de se battre
pour la reconnaissance de sa situation en accident du travail.
Seul bémol à apporter sur ces ateliers: ils étaient un peu courts pour pouvoir approfondir les thèmes discutés et
dégager au final des pistes revendicatives précises pour Solidaires
La matinée fut consacrée à des travaux en plénière, centrés sur deux débats : un sur les risques physiques avec
la participation d’ATTAC et de la fondation COPERNIC, puis un sur les risques psychosociaux avec le Syndicat National des Professionnels de la Santé au Travail et la revue « Santé au travail ». On aura également largement apprécié les interventions de médecins, de sociologues invités pour ces 2 jours de débats et qui ont souvent
contribué à les éclairer.
L’après-midi était dédié à un rendu des ateliers de la veille, pour discussions dans un collectif plus large : les synthèses des rapporteurs de chaque atelier, ont été présentés, débattus et souvent enrichis. Ces synthèses, ainsi que
les apports du débat en plénière, seront collationnées et approfondies dans les semaines et mois à venir, en particulier au sein des commissions « conditions de travail » et « formation », pour faire ensuite l’objet de propositions, textes ou mises en débat lors du prochain congrès Solidaires en 2011.
Ces journées ont été l’occasion pour les centaines de militants présents de confirmer l’importance à mettre la
question de la santé au travail au cœur de l’action syndicale de Solidaires, au même titre que celles touchant à la
rémunération, à l’emploi, à la retraite, au service public, etc.
Pour gagner en efficacité, un travail en réseau reste à accomplir, pour éviter les impasses du travail isolé et la dispersion des forces, et ce grâce à la mutualisation des moyens, tout en gagnant sur le terrain de l’inventivité. Ce
travail en réseau a déjà débuté dans de nombreux secteurs, et doit être poursuivi et élargi au travers de l’interpro,
pour tout ce qui touche à la formation des militants, au delà du public « d’experts » en CHS, et en échangeant
également avec le secteur associatif engagé sur ces questions.
Un travail de structuration est donc à poursuivre :
- pour construire des cadres aux échanges avec les militants et tous les acteurs de la santé au travail.
- pour mettre en commun certaines formations en interpro, notamment au niveau des Solidaires locaux
L’idée étant de populariser ensuite auprès des salariés l’idée que les directions sont responsables des atteintes à
leur santé et que des moyens existent, à leur portée, pour tenter d’agir sur l’organisation de leur travail.
La vidéo des dernières journées solidaires « et voilà le travail » sur http://www.solidaires.org/article30257.html.
SPASMET-Solidaires METEO-INFO n°141 Avril 2010
En seconde journée :
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Cette 1ère journée s’est conclue par la représentation par la Compagnie Naje de la pièce de théâtre-forum « les
Impactés », construite à partir du vécu des salariés de France Télécom. Une pièce étonnante et troublante où chacun a pu se reconnaître et qui a marqué un temps fort de ces journées. Un DVD est disponible.( contacter Yves
JALLET pour une commande groupée )