Téléchargez - L`heure du Crime

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Ave Jules !
Avant propos
C'est donc l'histoire de trois potes à-la-vie-à-la-mort qui, un soir de beuverie, rencontrent un type
curieux, un docteur en cryogénie. Ce dernier leurs fait une offre irréfutable : Se faire congeler 24
heures pour la gloire de la science et une poignée de biffons ! Classique... Les trois andouilles
acceptent et se réveillent... 8000 ans plus tard, dans un vaisseau spatial et sur une autre planète !
Classique...
Là, ils découvrent d'autres peuples, comme les Incas, les Xanteux, les Kazus... ainsi que d'autres
technologies. Ils apprennent notamment la destruction quasi totale de la race humaine par les Kazus,
sorte de grands primates d'une vingtaine de mètres de hauteur, aussi méchants que stupides, mais qui
détiennent pratiquement toutes les clés de l'univers. Grâce à l'aide des Xanteux, sorte de E.T.
primaires, dont la technologie est, on ne peut plus puissante, ils déclarent la guerre aux Kazus et
reprennent possession de la Terre ! Mais ils découvrent également qu'il existe un moyen de voyager
dans le temps et donc, la possibilité de retrouver l'époque d'origine, soit 1995...
D'aventures en aventures, nos trois héros vont voguer dans le temps et dans l'espace, visite
guidée vers des mondes étranges, barbares, sympas et des époques humaines, non moins étranges,
barbares... Il faut noter tout de même qu'ayant échappé à leur époque, le temps n'a plus d'emprise sur
eux, si bien qu'ils sont immortels, tant que personne n'a la bonne idée de les trucider ! Et quand on a
l'éternité devant soi, on en profite !
Antihéros par excellence, nos trois andouilles vont et viennent comme tout un chacun, tel que le
ferait n'importe lequel d'entre nous, toi ou moi. A cette différence près, ça m'arrive à moi et pas à toi !
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Ave Jules !
Après propos
Non, rien ! C'est juste pour déconner vu qu'il me restait une page blanche... Vierge pour ainsi dire
et tu me connais assez pour savoir que moi et la virginité.....
Ave Jules !
Propos tout court !
Chapitre 1
Ne pas se fier aux apparences !
Le vaisseau spatial vient de stopper, et ma première réaction est de visualiser le calculateur de
bord, qui indique vaillamment 14h30 de l'an 9 563 986 ! Devant mes yeux ronds, Paul me rejoint et
regarde également...
Comme bond dans le futur !
Commentaire qui se passe de tous commentaires !
J'ouvre prudemment les panneaux de protection et je découvre un paysage rural on ne peut plus
banal ! Des arbres qu'on-ne-peut-plier, de l'herbe, des monts et des vaux, un sentier de terre...
Je me dépêche d'enclencher notre invisibilité, car qui dit chemin de terre, dit usagers... Et comme
j'ignore la gueule que peuvent avoir mes futurs futurs futurs (etc) petits enfants... J'ai surtout la trouille
qu'on ne nous trouve un peu ringard avec notre "antique" vaisseau ! Tu parles que la technologie a du
avancer en 9 millions d'années ! Peut-être que l'humain lui-même sera différent ? Avec des ailes dans
le dos ? Va savoir...
Et pour le savoir, on sort après un rapide examen de l'atmosphère, dès fois qu'elle soit différente,
mais tout va bien ! Absence totale de pollution ! L'humain serait il devenu plus sage et plus
respectueux envers notre mère à tous, Dame Nature...
Un chaud soleil d'été nous accueille, réchauffant instantanément nos cœurs, nos carcasses et
nos âmes. Des piaillements d'oiseaux en fête emplissent le ciel, le bourdonnement des insectes ainsi
que le bruissement du vent dans les feuilles ramenant des effluves de violettes ajoutent les dernières
notes de la vie. Depuis le temps que je ne me suis pas rendu compte combien il fait bon vivre ! Tu te
précipiterais pour installer ta tente illico tant le coin inspire la tranquillité et le repos ! Devant ce paradis,
il me vient un vague doute, qui n'a rien à voir avec le sketch ! Est-ce que l'appareil se pose n'importe
où, ou bien le fait il toujours au même endroit ? Parce qu'il pourrait aussi bien nous foutre au fond d'un
océan ce con ! Ou dans une baraque ! Je décide qu'à l'avenir, on stoppera dans l'espace, en vue de la
Terre, ce qui nous donnera la possibilité de choisir notre destination finale, car j'ignore totalement dans
quelle partie du monde on se trouve présentement ! Vu le climat et les insectes, je dirai la
Méditerranée, et j'ai presque envie de décoller pour avoir une vue d'ensemble du coin, sauf que le petit
chemin de terre m'intrigue... et m'invite à une visite immédiate. Ben oui, je le trouve étonnant ce
sentier, car avec notre manie de tout bétonner, de tout goudronner, c'est bizarre que 9 millions
d'années plus tard, il existe encore des chemins de terre ! En 1995, les visionnaires voyaient des
buildings partout, des autoroutes, du béton, des arbres sous verre, des gazons dans les musées, une
population fantastiquement énorme, une pollution effrayante ! Tandis que là... j'hésite...
Une fois dehors, je vérifie que le vaisseau ne gêne pas, des fois qu'on viendrait le percuter... Ca
surprend toujours quand on s'éclate la gueule dans rien... Le chemin, ordinaire dans l'absolu, identique
à tous les chemins du monde, nous informe quand même d'un trafic important. Il y a un nombre
incroyable de traces, animales, humaines et mécaniques... Ayant des idées de gauche, nous décidons
de partir à droite, aimant bien le ballottage... Je note mentalement mais néanmoins soigneusement
l'emplacement du vaisseau pour ne pas le perdre et nous nous offrons une petite reconnaissance à
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Ave Jules !
pieds, bien que nous disposions des petits scooters à élévation magnétique...
Au bout d'une heure sans rencontrer âme qui vive, je suis tout de même surpris par les lieux, et
aussi loin que porte mon regard sur l'horizon, on ne voit pas l'ombre d'une construction, d'un champ
cultivé, ou même d'une présence humaine ! A part ce sentier... J'en avise mes associés qui transpirent
à grosses gouttes :
Vous croyez qu'on a pris la bonne direction ? J'ai l'impression qu'il y a que dalle par-là... On
fait demi-tour ?
Bonne idée ! Répond Paul, comme ça, on prendra une gourde de flotte, ça cogne !
On revient donc sur nos pas, et une heure plus tard, nous retrouvons avec soulagement notre lieu
d'atterrissage. Il était temps, j'ai les jambes en coton, la langue desséchée comme une chatte de vieille
fille, et le palpitant cognant à tout rompre. Faut dire qu'au retour, on s'est tapé un putain de faux plat
pas triste ! On aurait du prendre les scooters, que dis-je ! On VA prendre les scooters ! Sauf qu'il y a
comme un défaut ! Je retrouve pas le vaisseau ! Parole !! J'ai beau envoyer mes mains en avant, je ne
rencontre que du vide !! Pourtant, je suis carrément dessus !! Je vois bien l'herbe aplatie quand même
! Il devrait être là !! A moins de passer au travers ! Mes deux andouilles qui s'étaient assis sous un
arbre, se redressent vachement inquiets tout à coup !! Ils voient bien qu'il y a un problème ! J'examine
à nouveau le décor, des fois qu'on se soit gouré, mais non ! C'est bien ces deux peupliers que j'ai vu
tout à l'heure, ce petit muret de pierre, je retrouve même le joli galet blanc que j'avais aperçu naguère !
Ben mon vieux, il faut se rendre à l'évidence, on nous a piqué le vaisseau !!! J'en tombe le cul par terre
! J'en pleurerai presque si je n'étais un homme, mais je me transformerai volontiers en chien pour
pouvoir hurler à la mort ! Ce coup-ci, on est cuit ! Perdus dans un futur qui n'est pas le notre, dans un
pays que nous ne connaissons pas, dont nous risquons d'ignorer la langue, vu que notre cristal de
traduction contient les langues passées et non à venir...
Paul et Denis s'affairent sur l'aire d'atterrissage, pour ne rien découvrir non plus, et ils ont beau
examiner le sol, il n'y a aucune trace ! Tout ça est affreusement logique !! Tu laisses un vaisseau
totalement invisible 2 heures, un pingouin passe dans le coin et le chourre !! Normal quoi...
Je me sens absolument chétif, sans forces et je reste bêtement sous mon arbre à ruminer la
tragédie de notre sort, tout comme mes deux potes... C'est Denis qui rompt le silence :
On pourrait marcher ? Ca sert à rien de rester là plus longtemps... Et j'ai soif...
Pour aller où ? On est totalement perdu ! Défaitisté-je !
On va même en crever ! En rajoute Paul...
Allons messieurs, haut les cœurs !! Il reste un espoir !
Je regarde Denis avec étonnement, vu que c'est lui qui d'habitude, noircit le fond de ses caleçons
! Mais je regarde surtout la direction qu'il indique, car au loin, une colonne de fumée monte dans le
ciel. Enfin un signe de civilisation ! J'estime la distance à environ 10 km, si bien que nous serons sur
les lieux pratiquement pour la nuit. Nous nous mettons en route en direction de... Ah ?? Tu suis ?
Mais au cour de notre progression, d'autres colonnes de fumées apparaissent, comme si on
incendiait une ville...
J'espère que ce n'est pas un bête feu de forêt ! Marmonne Paul.
Si c'est le cas, on aura au moins du feu ! Répond Denis...
C'est sûr ! On meurt de froid ! Réplique le génie... Il fait 30° !
Deux heures plus tard, nous escaladons une petite colline et nous découvrons l'origine de
l'incendie, et je ne suis pas tombé loin tout à l'heure en disant que ça ressemblait à une ville en
flamme, vu qu'il s'agit d'un village grand comme une petite ville....
Je préconise la prudence ! Lancé-je aussitôt ! Nous ne savons pas à qui ni à quoi nous avons
affaire !
Faut dire qu'en fait d'armes, nous ne possédons que des canifs, des couteaux à molécules, et
nos "montres" réductrices ou invisibilatrices ( c'est de ma faute à moi si il manque des adjectifs dans la
langue française ? faut bien que j'en invente, non ?). Putain, il faudra que je me le martèle dans le
Ave Jules !
crâne à coup de masse qu'on ne doit plus sortir sans armes, sous aucun prétexte !! Même si on va
chier dehors, on s'équipe comme un croiseur ! La prochaine fois.... Qu'est ce que je déconne ? Il n'y
aura PAS de prochaine fois ! Vu que y a plus de vaisseau.....
Nous restons donc un instant à observer la scène, mais aucune trace de vie n'anime le décor.
Des maisons faites de bois, de torchis et de pailles flambent silencieusement, crépitant allègrement
sous la brise du soir....
On pourrait jeter un œil de plus près.... C'est que j'ai drôlement soif ! Chuchote Paul...
J'essaie de lancer un appel mental vers mon pote fantôme, mais il n'y a no body au bout du fil,
visiblement, Thétanfeu s'est perdu en route lui aussi ! C'est bien dommage, car il aurait pu nous dire
où se trouvait le vaisseau !
Nous dévalons donc la colline prudemment et la première chose qui me parvient est une
épouvantable odeur de chairs grillées !
Etonnant que pour un futur aussi lointain, ce village soit aussi rudimentaire ! Réflexionne Paul
!
C'est vrai ce que dit le génie ! J'avais même pas fait gaffe ! Obnubilé par la perte du vaisseau, je
me sens un poil déconnecté !
Perdu dans mes pensées, je ne découvre pas instantanément l'horreur qui nous attend ! Paul et
Denis se sont arrêtés, me laissant entrer au milieu d'un charnier ! Mon cerveau enregistre enfin ce que
mes yeux lui proposent ! Là, des hommes, des femmes, des vieillards et des enfants gisent nus, mais
surtout morts, mutilés de façon atroce. Le plus impressionnant est cette fabuleuse mare de sang dans
laquelle je patauge... Des membres éparses jonchent le sol, des viscères, des ossements.... La
population complète a été massacrée par je ne sais qui, mais ce fut rapide et violent. Les hommes ont
tous été égorgés, les femmes ont eu les seins coupés et le ventre ouvert en deux, les vieillards
décapités et les enfants sont fichés sur des pieux... Quelques cadavres à demi consumés pendent
encore par les pieds au dessus d'un feu encore bien nourri. Un cheval couvert de sang nous ayant
aperçu, s'approche de moi, en traînant derrière lui une jambe arrachée à hauteur de la hanche,
féminine sans aucun doute, à la vue du sexe encore présent...
C'en est trop pour mon estomac, et j'apporte ma contribution personnelle à ce cauchemar !
Bienvenue dans la civilisation ! Pensé-je à moi-même !
Ma première préoccupation est de me sortir de ce bourbier sanguinolent, et je rejoins mes potes,
constatant que Paul est en train de ranimer Denis, qui a préféré déclarer forfait ! Le cheval me suit, et
pendant que Denis reprend de belles couleurs, Paul détache le débris humain du canasson, pas plus
impressionné que s'il s'agissait d'un bout de chiffon. Blindé comme il est, il pourrait travailler pour
Fichet ! A ce propos, j'ouvre une petite parenthèse pour demander aux éminences de Fichet s'il est
normal que ma porte blindée pivote autour de la serrure et non l'inverse depuis qu'un installateur est
venu me poser le top des serrures inviolables....
Ben... on a déjà un moyen de locomotion ! Reste à trouver de quoi bouffer et de quoi boire !
Lance Paul...
Et dire qu'il pense à manger ! Tu pourrais toi ? Moi, rien que de penser à la première lettre du mot
manger, je suis malade !
On... on ne peut pas laisser ces malheureux comme ça ! On va les enterrer ! Balbutie Denis
entre deux hoquets !
Ben voyons !! On va creuser 300 tombes à mains nues !
Laissant Denis dans l'herbe fraîche, je pars à la suite de Paul pour trouver de quoi nous défendre,
au cas où, vu l'accueil chaleureux du pays ! Mais après une sérieuse inspection, tout ce que je
découvre est un couteau assez long en fer martelé, avec une poignée de bois maintenue par de la
ficelle. Pas fameux ! Mon canif est mille fois mieux ! Par contre, Paul découvre plusieurs outres de
flotte, ainsi que des pommes et une espèce de pain dur... Je m'octroie d'autorité une longue lampée
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Ave Jules !
d'eau tiède, que je vomis aussitôt, l'estomac encore révolté !
Partons d'ici !! Clamé-je, sentant que j'y deviendrai fou !
On charge nos maigres victuailles sur le cheval, ainsi que Denis, incapable de tenir debout et
nous nous éloignons de ce cauchemar en direction de.... comment veux tu que je le sache ! Nous
suivons le sentier, et je constate qu'il y a un nombre impressionnant de traces de chevaux, ainsi que
du crottin encore humide. Certainement ceux qui ont fait ce carnage ! Inutile de pousser trop vite en
avant, je n'aimerai pas tomber dessus par inadvertance, des fois "qu'ils" reculeraient un brin pour finir
le travail ! A mon avis, "ils" ont à peine deux heures d'avance sur nous !
N'empêche qu'on n'est pas plus renseigné sur le coin ! Et pour dire que c'est le futur, c'est pas
engageant du tout ! A croire que l'Humain a l'apocalypse chevillé au corps ! Dès qu'on laisse deux
types ensemble, la première chose qu'ils font, c'est de trouver comment se détruire !
AAAAAAAHHH ! Si Adam se les était coupées au ras, on n'en serait pas là !
Il va falloir trouver un coin pour dormir ! Profère Paul.
En effet, la nuit commence à s'installer doucement, dévoilant quelques étoiles lointaines...
Un bosquet me semble propice et nous aménageons un coin de mousse pouvant servir de litière.
Pendant que le cheval clappe de bon cœur l'herbe tendre, je m'essaie avec une pomme acide à
souhaits ! Paul mange vaillamment tandis que Denis vomit encore par surprise, d'un coup, comme
ça...
La nuit s'installe tout à fait, apportant une fraîcheur inattendue, qui nous oblige à claquer des
dents!
On devrait faire du feu ! Hache Paul...
Pour signaler notre présence ! Bonne idée ! Cliqueté-je en retour !
Si on avait pris des couvertures ! Grelotte Denis....
Si on était resté au village, on aurait chaud ! Cliquette Paul...
Ben voyons ! Chauffés aux membres humains ! Garantis sans fumées ni mauvaises odeurs ! Une
nouvelle ère d'énergie bon marché s'offre à nous ! Si tu ne sais plus quoi foutre de ta vieille grandmère, jette-la dans les flammes, elle t'apportera confort et chaleur durant 4 heures, et t'économiseras
les frais d'incinération !
Si on n'avait pas perdu le vaisseau !! Conclué-je !
Je regarde dans le lointain le brasier qui illumine l'horizon, preuve que le petit village brûle
encore, et à moins d'un kilomètre de nous, je m'aperçois qu'il y a un tas de petits foyers. Sûrement les
"bouchers" !
Tiens ! Regarde ! Désigné-je à Paul, si on avait fait du feu, ces cocos là se seraient pointés !!
OK OK ! Mais on pourrait quand même faire une petite flambée à la façon des scouts ! Juste
de quoi se réchauffer ! Répond il....
Le problème avec Paul, c'est qu'avec lui, ça dégénérerait automatiquement en feu de forêt ! Ca
me rappelle la dernière fois où il avait parlé d'un feu à la scout ! On pique-niquait gentiment jusqu'à ce
que Paul décide de griller les saucisses qu'il avait apporté. Un feu à la scout qu'il disait !! Ca, les
saucisses, elles ont grillé ! Ainsi que 50 hectares de forêt, nos voitures, une ferme, et il s'en est fallu
d'un cheveu pour nous !! Comment il avait réussi ce tour ? On se le demande encore !! D'une simple
flammèche, il a réussi à transformer le secteur en brasier instantanément ! Ce doit être ça le génie....
Bon ! JE m'en occupe ! Décidé-je...
Avec le couteau à molécules, je découpe un trou conique dans le sol, et j'arrache ce "bouchon"
pour empiler des brindilles et quelques morceaux de bois.
Parfait.... Donnez moi du feu !
Denis ! donne du feu à Marc !
Comment ? Mais j'en n'ai pas moi ! Je croyais que c'était vous qui.....
Prenant le ciel à témoin, je lève les yeux en laissant retomber mes mains dans un geste de totale
Ave Jules !
impuissance !
Mon cerveau, qui jusque là, ne me disait rien de brillant vu les circonstances, me lance d'une
petite voix timide:
Tu pourrais faire un tour au camp des barbares, vu que tu peux devenir invisible !
Rien que l'idée me réchauffe instantanément ! Je vais peut-être savoir dans quel merdier on s'est
fourré ! Vu qu'on doit y vivre.... éternellement !
Je plante mes deux "castagnettes" là, après leurs avoir expliqué mon projet et je me fonds dans
la nuit. J'enclenche mon écarteur de molécules et deviens totalement invisible. Quelques minutes plus
tard, je suis près du camp des... j'en sais encore rien, mais je vais te décrire l'allure générale des types
que je vois ! Le premier d'entre eux que je repère est un planton, barbu comme la chatte d'une
portugaise, coiffé pareil, le torse nu et velu, un morceau de fourrure ceignant ses reins, les jambes nus
avec aux pieds, des bottes de cuir maintenues par des lanières. Un vague bouclier de bois dans une
main, une longue lance effilée dans l'autre, voilà notre homme, si l'on peut dire.... car celui-ci descend
forcément du singe ! Il scrute la sombre campagne environnante avec un sérieux, je te dis que ça !
Dans le camp lui-même, les hommes sont quasiment identiques au planton, quelques uns portent une
ceinture d'où pendent des couteaux, glaives et haches à double tranchant... Je repère même un type
curieux qui diffère des autres. Tout de cuir vêtu, les joues rasées, la chevelure d'un blond incroyable
ramenée et maintenue en queue de cheval, il possède en outre une belle collection de poignards
placés dans des gaines sur tout son corps, façon hérisson... Peut-être un chef....
Visiblement, c'est la fête car ça rigole, ça boit, ça bouffe, ça viole, ça dort, ça pète, ça rote, ça
crache, ça pisse, ça... oui ! Aussi !!
Dans un coin, des chevaux paissent tranquillement, délimités par une clôture de ficelle, et dans
un autre parc, quelques humains, bien plus propres, attendent sous les yeux de quelques gardes. Des
captifs sans aucun doute....Vu d'ici, ils ressemblent à des romains, vu les grandes toges blanches
brodées d'or... Quelques vagues tentes complètent le décor... Je repère également d'autres gardes
autour du campement, à un intervalle d'environ 50 mètres les uns des autres, identiques en tous points
à celui qui me fait face. Je décide donc de m'introduire dans le camp et je recommence ma prudente
progression. Quelqu'un doit m'en vouloir à mort vu que ma ranger écrase une foutue brindille de merde
dans un craquement sinistre !
Qui va là ! ? ! Réagit aussitôt le garde à moins de 10 mètres de moi !!
Je m'accroupis pendant que le papou vient droit sur ma pomme, lance en avant !
Et d'un coup, je réalise une chose ! J'ai compris ce qu'il disait !! Comment ce peut-ce ?? Est ce
possible ?? Rêvé-je ?? Halluciné-je ?? Y a du mou dans la corde à noeud de la logique !! Mais je me
poserai des questions plus tard, le gonze s'arrête à moins d'un mètre, baladant sa lance au dessus de
mon crâne.... Constatant qu'il n'y a rien, il regagne sa place en grommelant, et reprend son poste, en
jetant de fréquents coups d'oeil dans ma direction... Pour être consciencieux....
J'avance de nouveau vers le camp, encore plus silencieusement quand mon cerveau illumine ma
pensée ! Le calculateur se base sur quelle donnée pour formuler une date ?? Le Christ ? La naissance
du monde ? Ma date de naissance ? Le jour ou tu as découvert les joies de la masturbation ? La mort
de Staline ? C'est vrai quoi ? Ces idiots de scientifiques Xanteux ne nous l'ont pas précisé ! On peut
être à n'importe quelle époque, voire dans le passé ! Et les types qui ressemblaient à des romains, il se
peut que ça en soit tout court ! Ca expliquerait pourquoi je comprends le langage, et oui ! C'est logique
même ! Comment veux-tu que je comprenne un langage du futur, c'est FORCEMENT du passé !! Mais
alors, il se pose un autre problème ! Peut on intervenir dans le passé ? Est ce que ça aura des
conséquences dans le futur ? Tu vois pas que je dégomme un de mes ancêtres sans le savoir ! Que
se passera-t-il si toute ma lignée disparaît ? Est ce que je disparais également ? Je ne peux pas non
plus apparaître comme ça en gueulant "Pépé" ! Ma tronche est en train de surchauffer, me foutant un
mal carabiné ! Faudra étudier ça de près avec Paul, histoire de ne pas faire de conneries !
Durant mes réflexions, j'ai progressé à mon insu et me voici dans la place. Je contourne les
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Ave Jules !
nombreux foyers, veillant à ce que personne ne me percute, écoutant d'une oreille distraite les rires
gras et les paroles concernant le massacre du village, où chacun se vante de ses exploits guerriers, la
manière dont ils tuaient ou torturaient ces pauvres gens.... Je compte en tout et pour tout 8 grandes
tentes, étroitement gardées par un cordeau de vigiles, qui eux, ne rigolent pas du tout ! Je décide donc
de visiter chacune d'elles, car elles doivent renfermer des choses drôlement intéressantes !
Dans les deux premières, je ne découvre que le butin de ces barbares, de l'or, des vases, des
tissus, des soieries et autres accessoires de riches... Dans la troisième par contre, je retrouve le drôle
de type blond avec sa panoplie de couteaux, qui papote avec un poussah d'au moins 200 kilos ! Ce
dernier est sûrement le chef, vu le ton respectueux qu'on lui adresse, et à sa manière de répondre à la
troisième personne... Comme Delon....
Deux nanas à poils tournent autour de sa Grâce, veillant à ce qu'il ne manque ni de boisson, ni
de nourriture, ni de plaisir...
Le butin fut maigre ! Les hommes commencent à parler ! Lance le blond...
Il suffit ! Matez la rébellion, et les autres se tiendront à carreau ! Est ce de Sa faute si on Lui
conseille n'importe quoi ! C'est pourtant ton rôle de contrôler Nos informations ! N'est ce pas toi qui Lui
a parlé de richesses fabuleuses à Crématorium ? (Le nom est d'ailleurs resté depuis lors comme me le
confirmait récemment notre grand historien Alain Decaux). Or, Il n'a rien trouvé ! Tu es donc
responsable ! Répond le poussah...
C'est pour ça qu'il est temps d'attaquer Cacamerdum ! Là au moins, on est sûr !
Soit ! Nous irons demain, Il a besoin de repos maintenant ! Disparais !
Le blond sort donc après une rapide courbette, et le poussah s'intéresse de très près aux
charmes des deux esclaves, qu'il palpe d'une main fébrile tout en exhibant un sexe ridiculement petit
au milieu de cette masse de graisse.... juste de quoi te couper l'appétit...
Je sors visiter une autre tente et je me retrouve dans celle du blond... Ce type doit être une sorte
de général ou quelque chose dans le genre ! Dans son logis sommairement meublé, il y a une couche
haute, et dans la couche, une femme sublime, malgré le fait qu'elle semble avoir une quarantenaire
d'années ! Complètement nue !! Il me vient une fantastique érection, et bien qu'invisible, elle pourra
éventuellement me servir de gourdin... Comment puis-je te décrire une telle créature ! De longs
cheveux bruns auréolent son visage, couvrant une partie de son corps sublime, des seins nerveux aux
pointes dressées par le froid, au galbe parfait, à l'aréole brune. Un ventre plat et lisse, légèrement
musclé, doré amoureusement par le soleil, des jambes longues et puissantes, dont les chevilles sont
rehaussées par de larges bracelets en or, le sexe touffu de sombre et bombé, dressé avec arrogance,
cachant à peine une fente rose... Le visage à quelque chose d'angélique, de fragile, de divin, bien que
démenti par le regard bleu acier et dur de la femme. J'en oublie presque qu'elle est entravée
solidement....
Je vois que tu fais moins la fière à présent ! Ricane le blond... Je me demande combien ton
père est prêt à nous verser pour te récupérer !
La belle détourne son regard azur avec dégoût et le pose naturellement sur moi ! Je me demande
même un instant si je suis toujours invisible ! Mais elle ne fixe que le vide intensément, apportant de ce
fait un trouble important de mes sens !
Mais avant de toucher les sesterces, je vais me payer sur la bête ! Lance le blond avant de se
déshabiller !
Ose porter tes sales pattes sur moi et je t'arrache les couilles avec les dents ! Crache aussitôt
la belle, ce qui prouve qu'elle a de l'éducation....
Le mot "sesterces" a fait tilt dans ma tête ! Mais je ne vois que la belle et je ne peux quand même
pas laisser ce orang-outang grimper dessus ! Je suis un gentilhomme moi, un gentleman, un vrai, un
des derniers !
Le blond s'installe entre les cuisses de la fille qui rue et crache des gentillesses, et pour l'amener
à la raison, il lui distribue une volée de claques ! La belle prend le partie de toutes les femmes, elle
s'évanouit ! Avant que ce connard ne la pénètre, j'attrape un carafon de vin et le lui éclate sur la
Ave Jules !
tronche, ce qui l'envoie à dame.... si on peut dire, je le vire du lit et... et maintenant ?? Je fais quoi ?
Pendant ma réflexion, le blond commence à se réveiller, c'est qu'il a la tête solide ce con ! Du barbare
pur fruit ! Je lui shoote aussitôt deux kilos parfaitement grammes de botte dans la mâchoire, semant la
panique parmi ses canines, incisives, molaires et prémolaires... Il va devoir clapper de la purée
pendant un bon bout de temps....
Pour en revenir au problème, je peux quand même pas laisser cette délicieuse personne ici ! Et je
ne peux pas non plus passer mon temps à fraiser la gueule de l'autre con, il y en a qui auront un doute
tôt ou tard, fatalement, et on viendra aux nouvelles ! Même si on ne peut me voir, ça fera du grabuge
et c'est la belle qui morflerait ! Je décide donc de l'embarquer !! Je me "revibilise" donc, charge la belle
sur mes puissantes épaules et... Quoi ? Ben oui, elles sont puissantes ! Tiens, tâte si tu crois pas !
Hein ? C'est pas de la blédine !! Taillées dans la masse ça monsieur ! M'a pas loupé sur ce coup là
Maman ! Bon ! On va pas en faire un fromage non plus !
Donc, je charge son corps sur mon dos, et rien que le contact m'amuse.... Une décharge
électrique m'envahit la colonne vertébrale ! Je sens ses seins qui s'écrasent sur mes omoplates, je
sens la douceur de sa peau, son odeur de miel, sa.... A moi ! Encore un peu et c'est moi qui vais la
violer ! Bon Dieu, c'est indécent de faire des filles aussi belles ! Et si je la tire, comment je vais la porter
après, je serai trop crevé ! J'essaie de penser à tout ce qu'il peut y avoir de désagréable en ce bas
monde, comme.... je sais pas, le cul de ta femme par exemple ! J'attrape au passage quelques
fourrures pour lui couvrir le corps, ne trouvant pas ses vêtements et je me re-invisibilise ! Je sors
doucement, en chancelant un peu... C'est pas pour dire, mais nous autres, hommes de bonne volonté,
quand on dit que les femmes sont légères, c'est plus de la flatterie que la réalité, tu peux me croire, car
elle pèse son poids celle-là ! Elle doit avoir des os en plomb ou je ne sais pas quoi, mais le kilomètre
que je vais devoir me taper m'enchante à un point ! Au moins, je n'aurai pas froid ! Je traverse le camp
qui se calme, les hommes sont fatigués et s'endorment à même le sol pour la plupart, je ferai la visite
des autres tentes une autre fois, si j'en ai l'occasion. J'enjambe quelques barbares pour passer quand
v'là t'y pas qu'un putain de clébard à sa mémère vient me bouffer les mollets ! Une espèce de
saloperie haut comme un verre à bière et teigneux comme ma belle-doche, avec de la bave plein la
gueule, tout comme elle d'ailleurs.... Il s'excite comme un malade sur le cuir de ma ranger, et je crains
qu'il ne me fasse découvrir, un observateur pourrait facilement se rendre compte qu'il y a du bizarre
dans l'attitude du clebs ! Déjà qu'avec le poids que je trimballe ! Je me campe bien sur mes guibolles
et j'attends le moment propice... Le chien revient à la charge et je shoote de toutes mes forces dedans
! Un hurlement sauvage pendant un vol plané qui mériterait une homologation, et le toutou choit dans
un foyer, déclenchant une superbe gerbe d'étincelles ! Il en sort plus vite qu'il n'y ait entré et part
comme un dératé droit devant, la queue en flamme ! Et il se produit ce que je craignais ! Le papou que
j'enjambe se réveille et se redresse d'un coup, m'envoyant au sol ! Des cris de stupeur fusent
brutalement car l'un des connards présents a vu le chien s'envoler sans raison apparente, alors que
celui qui m'a cogné jure ses grands Dieux qu'il vient de sentir quelque chose qu'il ne voit pas !
Je t'avais bien dit de ne pas tuer le sorcier de Crématorium ! Ce foutu Platum est capable de
revenir d'entre les morts pour se venger ! Lance une voix !
Mais c'est pas moi ! Balbutie le type qui m'a bousculé !
Quoique l'occasion est trop belle ! C'est vrai que ces peuplades primitives étaient superstitieuses
! Je me relève donc doucement et j'essaie avec ma voix la plus lugubre, celle que j'utilise quand je
reçois un huissier ou mon banquier:
Houhouhouhouuuuuuu ! C'est moi Platum ! Je suis venu te chercher ! Tu vas m'accompagner
au royaume des morts où ton âme brûlera pour l'éternité !
J'ai jamais vu un type devenir aussi blanc d'un coup ! Et c'est un drôle d'exploit vu la crasse qu'il a
sur la gueule ! Même Denis, qui est un trouillard réputé, n'a pu atteindre une telle blancheur ! Effets
fulgurants en tout cas car le type s'abat comme un arbre, sonné ! Les autres m'ayant entendu et
croyant que leur collègue vient de mourir, organisent aussitôt une panique pas piquée des vers ! Je
profite de l'occasion pour balancer des bouts de bois enflammés dans tous les azimuts, foutant le feu
ici et là et... oui !! Là aussi ! Voyant des torches s'envoler toutes seules, la débandade prend une
9
Ave Jules !
tournure inattendue ! On jette du sel dans ma direction ! Comme on le faisait dans le temps pour
conjurer le mauvais sort ou pour faire fuir les démons ! Et la preuve que ça marche, c'est que je m'en
vais, laissant derrière moi une pagaille monstre ! Je sens que je vais bien m'amuser à cette époque-ci
!! j'en oublierai presque que je suis condamné à y rester !!
Le tohu-bohu s'éloigne au fur et à mesure que je me rapproche de notre petit campement, et je
surprend Paul et Denis qui se préparent à partir !
Vous allez où ? Lancé-je !
Putain la réaction !! Paul fait un vrai bond de carpe tandis que Denis attaque l'escalade d'un arbre
avec les dents !! J'avais oublié que j'étais invisible....
T'es fou toi de nous faire des peurs pareilles ! Pour un peu qu'on soit cardiaque, on y passait !
Pleurniche Denis !
Vu le bazar qu'on entendait, on a cru que tu avais eu un problème, on venait à ton secours !
Rajoute Paul..
Chère âme !! Cher St Bernard !!
Je redeviens visible pour le commun des mortels et ils découvrent ma précieuse cargaison,
toujours évanouie.... Ces deux pommes ouvrent une clappe plus grande qu'un hall de gare, incapables
de prononcer une parole, complètement envoûtés par la beauté et la nudité de ma compagne....
T'as ramené un souvenir ? Articule enfin Paul...
Aide-moi plutôt à la déposer au lieu de dire des conneries !! Râlé-je...
Qu'elle est belle ! Dit Denis, comme on dit une prière....
On dépose la belle sur une des fourrures et on reste un moment à l'admirer, dans un silence
religieux...
Elle va prendre froid.... Prophétise Paul.
Tu as raison ! J'enlève aussitôt ma veste de treillis léopard et je lui l'enfile tant bien que mal...
J'ai pas fait gaffe tout à l'heure, mais je n'ai pris que trois couvertures, et nous sommes quatre, d'où
conflit !
Et pourquoi tu dormirais, toi, avec elle ! Râle Paul...
Pour lui tenir chaud ! Répondé-je...
Je peux le faire aussi bien que toi !
Et moi également ! Renchérit Denis !
Ca suffit ! C'est moi qui commande ! Je ferai comme j'ai décidé ! Et s'il y en a un qui a quelque
chose à dire, je lui explique tout de suite la loi du plus fort, OK ?? Clamé-je, plutôt salaud non ?
Oh la réaction ! Ca rouspète dur !! Mais ils prennent une couverture et se tournent chacun de
leurs côtés, en râlant comme quoi l'amitié était une valeur qui se perdait bien vite !
Je m'enroule donc dans ma fourrure en plaquant la belle tout contre moi, essayant de penser à
autre chose pour trouver le sommeil, mais de Dieu que c'est dur ! Sentir ce corps chaud et souple tout
contre moi, ce parfum de femme entêtant, cette nudité ! Il me vient à l'esprit un tas de choses
vachement tentantes ! Des positions endiablées ! Des envies fiévreuses !! Des coïts surnaturels !!!
Je finis par m'endormir contre toute logique, pelotonné contre les seins de la femme et mon délire
se transforme en rêve hautement érotique où des amazones guerrières me font subir la torture de la
reproduction... Demain sera un autre jour et le soleil se lèvera bien sans mon aide...
Ave Jules !
Chapitre 2
Tant va l'eau à la cruche, qu'à la fin elle déborde, cette conne...
Le soleil fait son apparition au petit matin, ce qui n'a rien d'étonnant vu qu'il le fait depuis des
millions d'années, mais il a le mérite d'apporter une quantité non négligeable de calories...
Encore dans mon rêve agité, je suis brutalement réveillé par une grêle de coups ! Comme
réveille-matin, j'ai connu mieux !
Espèce de manant ! Pourceau ! Mon époux te jettera dans l'arène pour ce que tu as fait !
J'essaie d'ouvrir les yeux et de remonter mes mains pour me protéger, mais comme la couverture
me maintient fermement contre la belle en furie, je suis obligé de morfler un max. ! Elle n'a pas la main
légère cette dingue ! Si j'avais su, je l'aurai violé et laissé aux mains du blond ! Comme remerciements,
j’espérais franchement autre chose !
Mais calme-toi Bon Dieu ! Je ne t'ai pas touché !! Tenté-je...
Menteur ! Sale porc ! Tu bandes encore ! Je vais t'arracher les couilles !
Et elle jette ses mains sous la couverture ! Avantage pour moi, les miennes sont coincées dans le
secteur et je me les plaque sur les claouis ! Autre avantage, elle a arrêté de taper, ce qui me permet
d'ouvrir au moins un œil, celui qui a le moins souffert ! Non, pas celui-là, l'autre...
Oh la vision ! La haine personnifiée ! Sa bouche s'est tordue en un rictus qui vaut largement une
rasade de bromure ! Et je sens ses mains qui m'attrapent la bandaison, et elle tire comme une folle !
Mais arrête ! C'est comme ça que tu me remercies de t'avoir tiré des griffes de ces barbares !
Sale menteur ! Délivre-moi de cette peau !
Cesse de bouger un instant Nom de Dieu !
L'agitation réveille mes deux pivoines, et Paul vient aux nouvelles en se grattant généreusement
les meules... J'arrive enfin à me dépêtrer de cette putain de couvrante pour bondir hors de portée...
La loi du plus fort, hein ? Ironise Paul...
La première chose que fait la belle, c'est de se fourrer un doigt dans la moniche pour évaluer les
dégâts, et la deuxième, c'est d'en renifler le résultat.... C'est pas la pudeur qui la gêne non plus.
Le spectacle aggrave grandement la bandaison du matin de mes deux compères, totalement
éveillés, les sens en alerte, surtout la vue...
Stupéfaction de la belle, et pour cause ! Persuadée qu'elle était d'y être passée !
Ah ! Tu vois bien !
Là, elle prend le soin de nous regarder enfin, et je décèle une certaine surprise dans son regard,
qui ne s'est pas adoucie pour autant ! Faut dire que nos treillis, nos gueules pas trop fraîches, Paul
surtout, et le décor pour finir n'ont pas de quoi inspirer....
D'accord ! Mon mari vous en sera gré ! Ramenez-moi à Rome maintenant !
C'est pas les remerciements ou les excuses qui l'étoufferont en tout cas....
Minute princesse ! Laisse-nous le temps de souffler, OK ? D'abord qui es-tu et qui sont ces
lascars là-bas, à moins d'un kilomètre ?
Vous êtes étranger, ça se voit au premier coup d'oeil, sinon vous sauriez qui je suis ! Je
m'appelle Julie et je suis la fille de Caïus Julius César, épouse de Pompée !
Elle s'attendait à produire certainement un effet, mais nous restons absolument de marbre, je
dirai même que je m'en bats les couilles, quoique, ça me dit vaguement quelque chose en y
11
Ave Jules !
repensant....
Heureux de l'apprendre, je suis Marc, voici Paul et Denis....
Je m'en moque ! Reconduisez-moi à Rome, c'est un ordre !
J'en ouvre la clappe de saisissement ! C'est pas de la moutarde qui me monte dans le nez, c'est
Dijon !! Putain la colère !! Des gniares comme ça, tu te les carres sur les genoux et tu leurs flanque
une fessée ! Doit y avoir du manque à ce sujet, le papa César n'a pas dû assez la talocher sa môme !
Dis donc !! Tu nous prends pour qui ? Tes boys ? Tes esclaves ou quoi ? Tu veux aller à
Rome ? Et bien casse-toi et bonne route !! L'engueulé-je !
Du coup, c'est elle qui en ouvre la clappe ! Elle a pas l'habitude la chérie !
Mais.... mais... vous me devez obéissance voyons ! C'est la Loi ! Balbutie-t-elle...
Et bien, de là où on vient, on est libre de faire ce qu'il nous plaît ! De plus, je suis un puissant
gouverneur ! Clamé-je.... Mais qu'est ce que je déconne moi ??
Elle ouvre de grands yeux stupéfaits, et me détaille de beaucoup plus près, cherchant ce qui doit
caractériser la noblesse à ses yeux, et apparemment, la trouve, vu que son regard s'adoucit d'un coup.
Excusez-moi, je ne pouvais savoir ! Je vous remercie de m'avoir sauvé la vie ! Puis-je compter
sur votre compagnie afin de me servir d'escorte jusqu'à Rome ? Demande-t-elle d'une toute petite
voix...
Ca doit être un vrai plaisir de travailler à son service ! Remarque qu'à cette époque, on n'avait pas
encore inventé la CGT...
Je vais y réfléchir....
Tant que j'y pense, il faudra que j'affranchisse mes andouilles sur mes découvertes, je vois à leur
mine qu'ils aimeraient bien comprendre le pourquoi du comment. Je leur parle donc de mes
conclusions sur l'époque présente, des romains, mais surtout sur mon inquiétude sur nos agissements
dans le passé...
On est dans le passé ? Alors je sais qui est Caïus Julius César ! C'est Jules César... Chuchote
Denis.
Quel con ! Bien sûr ! J'aurai dû m'en souvenir ! Il est vrai que l'histoire à l'école n'était pas ma
tasse de thé ! Le pire, c'est que c'est le seul romain que je connaisse à peu près ! j'ignorais qu'il eu une
fille !
Pour ce qui est du chamboulement dans le passé, c'est déjà fait ! Explique Paul ! Comment
peux-tu être sûr que les vivres que nous avons pris au village n'aurait pas servi à quelqu'un d'autre, ou
le cheval ! Sans parler de la fille !
Pour sûr ! Relance Denis ! Elle aurait dû mourir aux mains des germains, à moins que je ne
confonde avec les Éburons, je ne sais plus, mais je parie ton compte en banque que tes barbares sont
ces fameux germains ! Mais on a un avantage, je crois connaître au moins notre époque, nous devons
être dans les cinquante dernières années avant Jésus ! Et si c'est bien à cet instant qu'aurait dû mourir
Julie, je dirais même en 53 !
On est dans la merde ! Que je conclus ! On va pas la zigouiller pour rétablir l'ordre des choses
! On fait quoi ?
Aucune idée ! Répond le génie...
On pourrait se laisser mourir.... Crétinise Denis...
Un silence absolu s'installe, pendant que les neurones s'activent... Je grignote pensivement mes
ongles quand un doute d'une évidence me fait sursauter !
Dites-moi, si nous sommes bien chez les romains, qui est capable de nous piquer le vaisseau,
qui peut avoir suffisamment de compétences pour le piloter ?
En voilà une question qu'elle est bonne, non ? Si tu as une réponse satisfaisante, tu m'en fais
profiter vieux !
Peut être des extra-terrestres ? Tente Denis...
Ave Jules !
A moins que nous ne soyons dans un monde parallèle.... Essaye Paul..
Et si c'est le cas, comment le savoir ? Questionné-je...
Mais qu'est ce que ça peut foutre après tout ? On est coincé ici pour toujours ! Alors, je vous
dirai que le futur, je m'en cogne à un point ! Explose Denis !
Denis a raison ! C'est le meilleur parti à prendre ! Conclué-je !
Dans ce cas, allons à Rome ! Reconclus Paul.
Après notre petit conciliabule, nous nous retournons pour découvrir Julie en train de faire ses
ablutions avec notre maigre réserve de flotte !
Mais elle est conne ! M'exclamé-je ! On va trouver de l'eau où maintenant ?
Mais à Cacamerdum ! C'est à côté ! Répond elle....
Ça sûrement pas ! C'est là que vont tes petits copains je ne sais pas quoi au fait !
Germains !!
Sourire satisfait de Denis...
Ben justement ! Les germains vont à Cacamerdum ! Je les ai entendus hier !
C'est curieux au fait ! Comment as-tu fait pour me sortir de là s'en te faire prendre ? Me
demande-t-elle soudain, soupçonneuse....
On a tous nos petits secrets ! Je t'avais bien dit que j'étais un puissant gouverneur !
Elle s'en contente ou fait semblant... Elle décide de se faire une sorte de robe avec l'une des
fourrures, et je récupère ma veste de treillis. Nous l'aidons grâce au couteau à molécule et elle semble
passionnée par ce gadget, et non pas effrayée ! D'ici qu'on nous prenne pour des Dieux...
Bon, où va-t-on maintenant ? Lui demandé-je...
Mais... à Rome bien sûr !
On l'installe sur le canasson rouge séché, et nous voilà partis pour la plus grosse connerie de
notre vie... Du moins, pour une de plus....
Nous passons non loin du camp des germains, où il ne subsiste que des foyers éteints et les
quelques tentes que j'avais flambé, et je serai tenté de dire des papiers gras... Mais je dirais plutôt un
vaste bordel issu des pillages et qui ne représentait pas de valeur. Nous décidons d'y jeter un oeil...
Nous trouvons quelques vêtements que nous enfilons, autant faire couleur locale, nous remisons
les treillis dans un grand sac, mais nous gardons précieusement sur nous nos menus accessoires....
On retrouve même des fringues pour Julie, mais elle décide de faire la bêcheuse vu qu'ils ne sont pas
propres ! Il me revient des envies de fessée... On attache le grand sac sur le bourrin quand Paul me
prend le bras pour me désigner à l'horizon des colonnes de fumées !
Ils vont vite les germains ! C'est vrai qu'ils ont des aptitudes pour envahir rapidement un pays, ça
leur est resté....
Ben, on va aller là-bas, on trouvera peut être des choses utiles, comme des vivres, et puis,
tant qu'ils seront devant nous, on ne craindra pas grand-chose ! Décidé-je....
Cinq kilomètres plus tard, nous nous embusquons dans une petite forêt pour admirer la cité de
Cacamerdum.... Quand je dis admirer...
La ville est relativement importante, grande comme.... je sais pas moi... comme Labithe-surboules si tu connais, entourée d'un rempart de pierres. Il me semble que les germains sont beaucoup
plus nombreux que hier soir, je dirai à vue de nez 15 000 hommes ! Il est possible que le gros des
troupes était cantonné plus loin, et ceux que j'ai vu hier n'était en fait, que l'état-major...
Les barbares n'ont pas encore pénétré le patelin mais passent près des remparts pour lancer des
torches enflammées, ce qui explique qu'une partie de la ville flambe comme un barbecue. Des archers
tentent une défense du haut de la muraille, mais je constate que leur nombre est loin d'être suffisant !
C'est tout juste s'il y a 200 défenseurs ! Et encore ! Y en a qui trouvent le moyen de mourir !
C'est bien fait ! Paysans ! Ça vous matera !
13
Ave Jules !
On se retourne tous les trois avec des yeux ronds pour regarder Julie ! Moi qui me demandais
comment on pourrait aider ces malheureux !
Soudain, une trompette retentit quelque part !
Quoi ? Comment ça si je suis sûr que c'est une trompette ? Mais j'en sais rien moi ! Une
trompette, un tuba, un cor, un harmonica ou ce que tu veux, du moment que ça fait TATATA ! T'es
content ?
Un énorme fracas de métal se fait entendre, amplifié par l'écho ! Du coup, les germains s'arrêtent
brutalement, ne sachant quelle conduite tenir ! Et pour cause ! Sur les deux collines qui nous font face,
vient d'apparaître des milliers d'hommes ! Les fameuses et invincibles légions romaines ! La troupe est
déployée de manière à former une sorte de triangle auquel il manquerait un côté, le notre justement !
Je constate que les germains se rassemblent, pour tenter une fuite, ce qui m'amène une suée express
! Ils vont FORCEMENT passés par ici !
Je suis en pleine réflexion quand quelque chose me pique violemment le dos ! Je me retourne
pour faire face au côté manquant du triangle ! Un légionnaire romain, harnaché de cuir et de métal,
casqué d'argent avec une crête rouge ainsi qu'une longue cape maintenue aux épaules, me tient en
joue avec une lance drôlement aiguisée.... J'ai pas encore réagi que j'ai déjà les mains en l'air ! Je me
demande bien comment ils ont fait pour arriver derrière nous sans aucun bruit, vu qu'il y en a pleins !
Partout, je vois des capes rouges, il y en a des milliers !
Quelques légionnaires nous embarquent sans ménagement vers l'arrière, et ils nous conduisent
près d'un grand gus osseux assis sur un cheval blanc, avec une cape blanche, un casque d'or
surmonté d'un plumeau qui doit être idéal pour faire les poussières... Je tiens à préciser que c'est le
type qui a une cape et un casque, pas le cheval ! Y a toujours des cons pour comprendre de traviole !
Quelques cris hystériques me font comprendre que Julie ne tient pas à se faire empaqueter
comme du linge sale et décoche des marrons digne de Cassius Clay ! Cette volée qu'ils prennent les
légionnaires ! Je vois des dents gicler ! Du coup, j'en ai honte ! J'ai même pas résisté !
Le gonze au bourrin casqué (je rigole !) lève la main pour mettre un terme au combat et les
légionnaires reculent vivement, du moins, ceux qui le peuvent encore.... Julie est archi furax et souffle
comme une bête ! Le centurion descend de son blanc destrier (quoi ça fait littérature ?) et s'approche
de Julie...
En voilà une sauvageonne ! Comme je les aime !
Mesure tes paroles centurion ! Je suis Julie, fille de Caïus César !
L'autre devient aussi blanc que sa cape, ou que son cheval, au choix...
Pardonne moi Julie, je ne t'ai point reconnu sous cette... heu.... Par les dieux, tu es donc
vivante ! Ton époux nous a dépêché sur place après qu'un messager ai pu s'enfuir de Crématorium, il
craignait fort pour ta vie et nous sommes venus à marche forcée pendant la nuit. Légionnaires,
apportez des chevaux pour la fille de César et ses amis !
Ce changement d'attitude me réjouit assez...
Fais arrêter les misérables qui ont osé lever la main sur moi ! Crache Julie !
Mais enfin ! Ils ne pouvaient pas savoir ! Plaide le centurion !
Fais ce que je te dis ou tu le regretteras !
Le centurion, qui regrette déjà visiblement, fait un signe et on s'empare des malheureux qui se
sont fait casser la gueule par cette parano !
On verra si vous rirez aussi bien face aux lions dans le cirque ! Conclut elle...
De Dieu, elles étaient si salopes nos grand-mères ou quoi ?? Celui qui arrive à baiser cette folle
est blindé ! Ou alors, il est eunuque de première classe ! Ça rigolait pas chez les aïeuls ! Dire qu'à mon
époque, on a SOS racisme, le MLF, la CGT, le PC, le PS et autres conneries ! Ils n'auraient pas tenu
cinq secondes ici ! Un pet de lapin est une valeur sûre ! Ta vie vaut moins que rien, mieux ! T'es obligé
de payer pour te faire trucider tellement que ta peau vaut que dalle !
Ave Jules !
Je jette un oeil sur la bataille qui fait rage ! Les légionnaires ont complètement encerclés les
germains qui se font passer au fil de l'épée sans sommation, l'avantage revenant incontestablement
aux romains. La guéguerre terminée, on entend une véritable ovation, tant des soldats que des
habitants de Cacamerdum !
On nous ramène en arrière et le centurion nous invite dans sa tente, richement décorée par des
tapis, des meubles, des fourrures, des porcelaines, des draperies... un solide buffet est d'ailleurs
constitué sur une table et c'est tout juste si on attend sa permission pour se jeter dessus ! Des poulets
rôtis, des asperges, des endives, des carottes, des lapins, du sanglier, du daim, des... ah non ! Pas de
ça ! Ils n'en avaient pas à l'époque !
Il s'emmerde pas le centurion quand il part en campagne !! Je songe aux pauvres types qui ont
dû se coltiner toutes ces conneries ! Par contre, la bouffe est excellente ! Faudra féliciter le chef !
D’ailleurs, le voici qui se pointe, petit bonhomme rondouillard, chauve comme une patinoire, tout
souriant et qui vient s'enquérir de notre commande après ces modestes amuse-gueules !
Pendant que nous ripaillons joyeusement, s'abreuvant d'un curieux vin aux clous de girofle, pas
mauvais du tout, des légionnaires se pointent sur le pas de la porte en traînant le germain blond ainsi
que le poussah. Le blond ne nous regarde même pas, mais il lance une œillade de surprise envers
Julie, tu parles qu'il n'a pas dû comprendre comment elle s'était échappée ! Julie se lève de table et
s'approche du barbare avec une défiance dans le regard. Elle tourne autour, laissant glisser ses mains
sur ses larges épaules, attrapant une mèche de cheveu...
Et bien, on dirait que les rôles sont inversées ! Tu as toujours envie de mon ventre ?
Demande-t-elle d'une voix mielleuse qui ne me dit rien de bon...
Le blond ne répond pas et contemple avec insistance ses bottes, sûrement pour en conclure qu'il
faudrait les cirer...
Et sans qu'on s'y attende, elle lui saisit le colback et lui plante un grand coup de genou dans les
claouis ! Ça déclenche une hilarité monstre auprès des légionnaires, tandis que le blond tombe en
vomissant son quatre heures, beaucoup moins à la fête ! Décidément, je ne me ferai jamais à cette
violence gratuite ! Et je n'arrive pas à piger comment une créature aussi belle puisse être aussi cruelle
! Tu crois qu'elle prend son pied ? Je me demande....
Sur ce, le cuistot rapplique en tenant un vaste plateau et déclare que nous devons avoir grand
faim ! Pour ma part, je suis rassasié, bien que je n'ai pas apprécié le.... dessert...
Il exige les égards dû à Son rang ! Couine le poussah !
Toi, tu n'intéresses nullement Pompée ! Gardes, égorgez moi ce..... porc ! Même les lions n'en
voudrait pas ! Gueule le centurion.
Aussitôt, des légionnaires saisissent le gros germain et le maintiennent solidement, tandis qu'un
romain dégaine un long couteau effilé qu'il aiguise cyniquement sous les yeux du poussah qui couine
comme... un goret ! J'y peux rien, mais je ne trouve aucun autre son approchant ! Le légionnaire passe
derrière le germain et lui ramène violemment le menton en arrière ! Avec une lenteur calculée, il
tranche la carotide et le hurlement de terreur se transforme en un infâme gargouillis ! De mon poste, je
ne perds aucune miette de l'action, et encore moins du puissant geyser rouge écarlate qui pulse vers
le ciel ! Comme digestif....
Le centurion s'approche du blond et lui saisit la tignasse:
Toi par contre, mon cher Kreps, Pompée t'a réservé un traitement de faveur, tu apprécieras
sûrement en tant que connaisseur ! Gardes, enchaînez le solidement mais ne le maltraitez pas,
Pompée le veut pour lui tout seul ! Vous en répondrez de votre vie !
Emballé c'est pesé ! Le blond disparaît à nos vues...
Bien ! Pompée sera content ! Nous allons nous mettre immédiatement en route pour Rome !
Jubile le centurion en se frottant les mains....
15
Ave Jules !
Tu n'y penses pas, je suis aussi pouilleuse qu'une paysanne ! Tu ne comptes pas me
présenter à mon époux dans cet état ? Lance rageusement Julie !
Le centurion m'adresse un regard de supplique, auquel je répond par un geste d'impuissance, qui
lui font lever les yeux au ciel !
Il y a des thermes à Cacamerdum ! Nous y ferons une halte ! De plus, j'ai besoin de repos !
Ces quelques jours m'ont exténués ! Complète la belle...
B... bien ! Il en sera fait selon tes désirs, mais ton mari va s'inquiéter inutilement et....
Il suffit ! Exécute mes ordres !
Mais c'est qu'elle a repris du poil de la bête ! Elle s'y croit ! Si je n'avais pas peur qu'elle ne me
grille les roustons après m'avoir arraché les poils un par un pour me les faire bouffer avec du poivre
rouge, je lui dirai bien ses quatre vérités ! En fait, ce qui doit lui manquer le plus, c'est un bon coup de
bite ! Elle tourne vieille folle aigrie la Julie ! Elle a quoi ? 45 ans à tout casser ! Je suis sûr qu'elle est
encore largement frigide ! Remarque que je suis drôlement moins chaud pour tenter ma chance ! A
voir la gueule de mes potes, ils pensent comme moi ! Je me demande si j'ai bien fait de la sauver !
J'aurai dû la violer et hop ! Bon débarras ! Dieu m'en est pourtant témoin que je ne suis pas de ce
genre, mais il y a des limites !
Le déménagement se fait à une vitesse que je ne soupçonnais même pas ! J'ai tout juste le
temps de boire mon verre que la tente est démontée et pliée, que les meubles et autres babioles sont
chargés sur des carrioles ! Ces types là seraient cambrioleurs à Paris, ils feraient un véritable carnage
! Imagine que tu rentres chez toi un soir, tu tournes ta clé une fois dans la serrure, t'as encore tes
meubles, et au deuxième tour, t'as plus rien !
La troupe se met en branle et je m'installe tant bien que mal sur un canasson que je trouve bien
trop haut à mon goût, n'étant pas un cavalier émérite....
Paul demande au centurion à combien sommes nous de Rome..
Environ 26 000 pieds...
Ah ? Et ça fait combien en kilomètre ?
Pardon ?? Réagit le centurion !
Si c'est pour poser des questions aussi connes, je pouvais m'en charger moi-même ! Glissé-je
au génie...
Pendant notre promenade, je repense avec un certain sourire aux circonstances de la vie. Dire
qu'il n'y a pas si longtemps, j'étais chez moi, tranquille, à mon époque, et le comble de la puissance qui
m'était permise était ma BMW, ensuite, il y a eu les vaisseaux spatiaux, dont celui que nous avons
"égaré" qui filaient à la vitesse du temps ! Et voilà que je lambine sur un cheval dans une époque où le
vent va plus vite que n'importe quoi ! Sans parler de la technologie ! C'est tout juste s'ils ont découvert
l'eau chaude ! Je prévois qu'on va foutre un peu la pagaille dans leurs labos, surtout connaissant Paul
qui va t'inventer l'électricité vite fait pour pouvoir se fabriquer un de ses indispensables PC !
A propos, je te livre sans frais supplémentaire une anecdote amusante, sais-tu pourquoi les
romains ne POUVAIENT pas inventer le PC même s'ils avaient pu connaître l'électricité ? Tout
simplement parce qu'ils ne connaissaient pas le zéro ! C'est nul hein.....
Et voilà, on va peut être changer la destinée de toute l'humanité, et le pire, c'est que je m'en fous
! Peut être que le poussah était ton grand père ou le mien et peut être qu'en 1995, tu n'existeras pas
ou moi ! De toi encore, je m'en branle, mais ce que je constate, c'est que moi je suis vivant, ICI,
maintenant ! Le monde sera-t-il pire que quand je l'ai laissé ? Il ne sera pas meilleur, je te l'accorde !
Aussi, si l'apocalypse intervient un peu plus tôt ou un peu plus tard, quelle importance ? Rien qu'avec
les connaissances de Paul, on pourrait doter les romains de l'arme nucléaire ! T'imagine le boxon ???
Là, il n'y aurait pas de doute, ils seraient les maîtres du monde pendant un bon bout de temps ! Au
moins 2000 ans ! Bref, tout ça m'angoisse ! Je ne sais pas si ce serait une bonne idée de leur apporter
quoi que ce soit du futur ! Même un fil à couper le beurre ! On en revient à ce que je disais
précédemment, l'homme a l'apocalypse chevillé au corps ! Tu parles que si César avait l'arme
nucléaire, il se gênerait ? Il pousserait des champignons vénéneux de partout oui, genre EDF (
Ave Jules !
Edification de la Destruction Finale ) "Nous vous devons plus que la lumière" ! Je vois ça d'ici ! On
signale une horde de barbares ! Paf ! 50 km carré vitrifié ! On signale 20 barbares là ! Re-paf ! 100 km
carré de fondu ! Mais vu sous un autre angle, si l'humanité disparaît, on serait quitte de se faire tant
chier dans le futur ! Et les bestioles pourront avoir la planète à elles seules et je doute fort qu'ils la
ravagent comme on est en train de le faire ! Quand on me dit que l'homme est un mammifère
supérieur, j'ai des doutes ! En conneries peut-être....
Nous arrivons en vue de Cacamerdum où la plupart les incendies sont juifs... heu... circoncis !
Merde ! Eteints quoi ! Les cadavres romains sont alignés dans la grande rue, par contre on entasse les
barbares blessés ou morts sur un énorme bûcher afin d'y mettre le feu ! Depuis qu'on a découvert
cette foutue flammèche, je trouve qu'on en abuse ! Y a pas deux jours qu'on est ici que ça flambe à
tous azimuts ! Pas fini d'éteindre d'un côté que ça s'embrase de l'autre !
Les gens sont visiblement des paysans, habillés sommairement avec des toges de coton brut, à
moins que ce soit du lin ou de la bure, j'y connais rien dans les tissus ! Ils semblent encore sous le
coup de l'émotion et mettent un moment pour saisir le centurion et le porter en triomphe.... A partir de
là, c'est un concert de hourra, les gens sortent de partout pour acclamer le héros du jour, ce qui a l'air
de l'emmerder au possible ! Les gens ne sont jamais contents ! On arrive à se frayer un passage dans
cette masse humaine et des légionnaires nous font entrer dans une taverne qui possèdent l'eau
courante car bâtie sur une source... La capricieuse va pouvoir se briquer la chatte et tous les
accessoires.... Quoique j'en ferai bien autant, tant qu'on y est....
Tavernier ! Fais chauffer tes thermes ! La fille de César désire se rafraîchir ! Braille un
légionnaire. ( Ce qui est un merveilleux non-sens, car pour se rafraîchir dans de l'eau chaude....)
La fille de César ? Aux mes Dieux !! Part l'aubergiste tout excité !
Vous allez bien m'accompagner ? Me demande Julie... Vous puez le bouc à cent lieues ! C'est
indigne pour un gouverneur !
Très volontiers !
Et fais-moi plaisir ! Remets donc ta drôle de tenue verte, je te trouve très... spartiate dedans...
Ajoute-t-elle...
Tiens ? Elle rentre les griffes ? Lui ferais-je de l'effet ? En tout cas, c'est à prendre avec une
EXTREME prudence ! Je tiens pas à faire le quart d'un poil de cul de chat dans sa direction sans être
absolument sûr de ses intentions envers moi ! Car si je dois vivre éternellement ici, je préférerai que ce
soit avec mes couilles !
Nous nous dirigeons donc vers les thermes, sorte de grandes piscines d'un mètre cinquante de
profondeur environ, et où l'eau chaude bouillonne au milieu, amenée là par un système de canalisation
sophistiqué, branchée sur une grosse chaudière à bois. La belle se déshabille complètement et plonge
dans l'eau, indifférente aux personnes présentes, et je constate que le légionnaire qui nous a
accompagné ne regrette pas le détour ! A ouvrir les yeux comme ça, il va finir par les laisser tomber !
Je cherche du regard si des fois, un bassin nous est réservé quand:
Et bien ? Venez ! Nous invite Julie...
Mes potes se désapent en un tour de main et sautent à la baille, pendant que j'essaie de penser
à autre chose ! Inutile de dévoiler tous mes atouts et de me retrouver avec une quille qui raclera le
fond du bassin, ou bien d'un mât si je fais la planche ! J'y peux rien si elle m'excite malgré tout, cette
garce ! Dès que je la vois, je ne peux m'empêcher de bander ! C'est physique, cherche pas ! Tu
comprendrais pas....
L'eau est agréablement délicieuse, vachement relaxante en tout cas ! Il me semble qu'elle est
parfumée à la lavande, et je goûte avec joie ce bonheur présent... La miss s'approche de moi, l'air de
rien, et me frôle de près ! Je sens une main qui passe à proximité de ma queue en une vague caresse.
Elle devait s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un postiche ! La réaction est immédiate ! Ma bite se redresse
d'un seul coup, à croire qu'elle se noyait et bien claquer contre mon ventre !! On n'est jamais si bien
trahi que par les siens ! Je constate bien vite que son regard s'est fixé sur cette cible, et je ne saurais
dire si ça lui plaît ou si elle va me la couper !
17
Ave Jules !
T'as jamais remarqué que quand tu bandes et que le lieu ou la circonstance ne s'y prête pas, tu
te sens con avec ce grand truc dressé ? C'est mon cas !! De plus, il y a le légionnaire qui n'en croit pas
ses mirettes, les frotte et commence à appeler des potes pour voir "ça" ! Il y a même le tavernier et sa
bourgeoise ! Lui est jaloux, elle, envieuse ! Elle savait même pas que ça existait dans ce calibre ! Elle
se demande où elle pourrait en trouver une aussi belle ! Le pire, son mari s'en rend compte, puisqu'il la
vire de la salle à coup de pieds au fion ! Franchement, ça me gène ! Je m'accroupis pour tenter de
dissimuler le corps du délit, mais ça n'arrange rien vu que l'eau est pure et cristalline et que ça aurait
plutôt tendance à faire loupe ! J'ai horreur de me retrouver dans le rôle du singe derrière ses barreaux !
C'est pas un zoo, merde !! Et v'là les légionnaires ! Pouvait pas fermer sa gueule l'autre con ? Ils font le
tour du bassin et admirent avec respect, j'entends à peine leurs chuchotement.... J'essaie de prendre
une attitude détachée, style le mec cool, mais je sens bien que ça commence à bouillir à l'intérieur !
Julie revient à la charge et décide de me la prendre en pleines mains ! Au point où on en est !
Ben dis donc ! Qu'elle fait...
Encore, ce n'est qu'un échantillon ! J'ai laissé l'original à la maison !
Je décèle un trouble important dans son regard et je devine des inondations dans sa région sud,
sauf que je n'ose pas vérifier ! Pas devant tous ces romains en tout cas !
Bon ! C'est fini oui ? J'ai gagné le concours, vous avez perdu, alors dégagez ! Tonné-je !
Les romains se retirent comme à regrets, nous laissant un peu plus seuls.. Je n'avais qu'une
peur, c'est qu'ils sortent tous leur bite pour faire des comparaisons !
Quand j'ai du perdre ma virginité, j'aurai bien aimé que ce soit par quelqu'un comme toi ! Dit
elle directement à mon sexe, ce qui semble le ravir !
Ça doit pouvoir s'arranger ! Tenté-je...
Elle ne répond pas et me lâche pour nager un peu, les yeux dans le vague, une sorte de sourire
aux commissures des lèvres... Tu paries combien que je sais à quoi elle pense ! Mais non ! T'es con toi
! Les réunions Tupperware n'existaient pas à l'époque ! Laisse tomber va ! Prend ton seau, ta pelle et
va jouer sur l'autoroute....
(Bon ! Je suis claqué ! Je vais aller ronfler un peu ! Oh oh ! Je te cause !!! C'est moi ! je suis
derrière mon clavier, devant l'écran de mon PC ! Tu me vois pas ? Remarque, c'est normal ! C'est qu'il
est 6 heures du mat, je vais dormir jusqu'à midi pour te rejoindre dans le book after ! Quoi j'ai la belle
vie ? Tu rigoles ? Tu sais depuis combien de temps je suis devant mon écran ? 16 heures ! Oui
môssieur ! Tu ne te doutais pas de ça ? C'est le temps que j'ai mis pour écrire les 28 pages de mon
écran, pour toi, ça représente environ 32 pages de roman ! Ce qui donne 65 160 frappes dont 48 994
caractères très précisément ! Quand tu bosses tes huit heures dans ton usine, est-ce que tu sers 65
160 boulons dans ta journée ? mmmmmmmh ??? Alors, j'ai droit à mon repos bien mérité, et puis, ça
fait trente ans que je dors, j'en ai pris l'habitude maintenant ! Déjà que j'ai du mal pour arrêter de
fumer, je vais pas arrêter de dormir pour te faire plaisir !! Quoi le book ? Mais tu le retrouveras demain,
t'inquiète pas comme ça !! Tu pourras dévaler chez ton revendeur dès l'aube et là, l'œil humide
d'émotion, la queue frétillante, tu pourras acquérir un exemplaire du présent ouvrage pour un prix
modique ! Et même faire le saut de l'ange pour te plonger dedans ! Promis ! Et quand tu liras ces
modestes lignes, tu sauras qu'un écrivain, avant d'être un héros intergalactique, c'est d'abord un
pauvre type derrière un clavier, avec devant lui un cendrier plein, une chope de sirop à la menthe et
une tablette de chocolat ! Voilà la réalité telle qu'elle est ! Et il est 6h20 maintenant ! Je peux aller
ronfler un poil ? Oui ? Merci !!!).
Mmmh ? Si je suis revenu ? Non ! Tu vois bien que ça s'écrit tout seul crâne d'oeuf ! Bien sûr que
je suis là ! Et pour anticiper, non, je n'ai pas bien dormi, non, je ne suis pas de bonne humeur !! Ça te
va ou je développe ?.................... 1 Bon !! On reviendre à nos moutons... j'en étais où ? D'ailleurs,
qu'est ce que ça peut foutre où j'en étais vu que je ne connais pas la suite ! Ben oui, faut le temps de
la vivre quand même ! Je suis donc dans la flotte avec la romaine, mes deux potes et l'armée de César
autour du bassin, grosso modo, c'est ça.... Bon ! Je vais peut-être pas y passer ma vie dans la baille,
1
C’est censé représenter 1 minute de silence, donc, tu la fermes pendant une minute !
Ave Jules !
donc, je commence à sortir.... Ce que voyant, Paul et Denis en font autant, sauf que ça glisse, le
marbre, quand t'as les panards humides.... Paul nous fait un grand écart à la Van Damne JC, avec
claquage des roubignolles, entraînant une perte de conscience du sujet et une replongée immédiate
dans le bassin, ce qui ranime Paul en sursaut et qui déclare pour sa défense:
Quoi merde !?! Avec une voix.... Les légionnaires en rient encore.....
Là dessus, un romain, le centurion, se précipite pour me donner un coup de main, tout au moins
dans un premier temps, vu comme il lorgne sur mes arguments, je ne serai pas surpris qu'il me
demande un "pourboire"....
Est ce que le Seigneur émet autant de semence qu'elle semble l'annoncer ?
La question me cueille comme une pâquerette ! Comme question conne, elle fait partie de mon
top en première place, celle-là ! Je réponds quoi ? Connaissent ils seulement le litre ? Oui ? Tu crois ?
Mais au fait ! Je suis pas obligé de lui répondre à cet emplâtré !!
Pourquoi une telle question ? Renvoyé-je la balle... Rien de tel que de répondre par une autre
question, méthode gouvernementale ça....
Pardonnez ma curiosité, mais vous DEVEZ être un Dieu !!
Ma foi ! Puisqu'il le dit, on va pas le contrarier ! Quoique, j'en connais une autre qui le pensait ! Ça
remonte à vieux, à l'époque où j'astiquais patiemment mon banc d'école avec le derche en attendant le
coup de sonnette triomphale et libérateur. Or, ce jour là, on nous initiait au cours d'éducation sexuelle,
introduit depuis peu dans nos programmes, si j'ose dire.... Inutile de préciser que nous étions toute
ouïe, d'autant plus que la prof avait des.... enfin... ce qu'il fallait là où il fallait ! Nous bavions gentiment
sur nos pupitres pendant que sa main experte dessinait des courbes et des creux sur le tableau noir.
Impatients que nous étions !! Bien que la classe fût mixte, on sentait bien que la tension grimpait !!
Chacun, chacune, attendaient avec anxiété la fin du cours théorique, afin de voir comment la prof se
débrouillerait avec la pratique..... C'est con les gosses quand ça a 11/12 ans..... On allait savoir le
grand mystère de la vie ! Bien que j'avais une idée assez précise des opérations, je n'avais pas encore
eu l'occasion de les essayer sur une gentille demoiselle, car j'étais encore timide et impressionné par
mes propres dimensions ! Je me disais que jamais je n'arriverai à carrer ce truc dans le cul d'une
fille.... d'une vache peut-être ?..... Bien que ces nanas avaient tendance à me draguer pour ma gueule,
je préférais prendre des distances, mal à l'aise.... Bref ! J'étais puceau ! J'avais tout de même
découvert les joies de la masturbation et je m’entraînais régulièrement à devenir sourd comme un pot !
Mais je dois bien avouer ici que mes émissions étaient et sont on ne peut plus normales ! Je vais
devoir briser ma propre légende ! Car, je "fais" comme tout le monde mon demi-litre.... ! ?! (Excuse !!
C'est ma secrétaire qui me flatte ! Je vais devoir reprendre le clavier et la renvoyer sous le bureau,
c'est préférable....), donc, plutôt mes 15 millilitres.... Pourquoi je le dis ?? Mais j'y viens, j'y viens, deux
secondes !! Tu vas comprendre ! Tu t'en fous ? C'est que tout est parti de là !
Donc, on regardait la prof faire ses croquis au tableau, ça fantasmait dur dans nos caboches !
Quand tout à coup, la prof se retourne et nous schématise un accouplement, qui débouche sur une
éjaculation ! Nous n'en perdions pas une goutte.... heu.... une miette ! Puis, elle nous demande à
NOUS, si nous savions ce que c'était que du sperme !! Hilarité générale ! Mais elle précise..... science
avant tout !, avions nous déjà vu, ne serait ce qu'un spermatozoïde ? On rit déjà moins, fatalement ! Et
là, je ne sais pas ce qui lui prend, elle demande un volontaire !! Horreur générale !! Big intérêt des
filles, ne risquant rien sur ce plan là, elles sont toutes excitées, en attendant la malheureuse victime !
Les garçons tournent pivoines et ont tendances à glisser sous la table pour devenir petits..... petits.....
petits..... J'en mène pas plus large que les copains, et pendant que la prof cherche sa proie, je fais
semblant de rien, tellement bien que ma grande règle métallique, celle qui me sert à régner, choit de
tout son poids sur le sol, déclenchant un infernal tintamarre et l'attention de la prof sur ma pomme !
Toi ! Prends ce récipient et descend aux toilettes pour te masturber ! Tu sais ce que c'est au
moins ?? Me désigne-t-elle !!
Jamais depuis, je ne suis devenu aussi rouge !! Cette flambée !!! Toute la classe me regardait,
soulagée ! Les filles se marraient déjà ! J'allais être obligé de fournir la plus intime de mes sécrétions !
19
Ave Jules !
On leur demande, à ces salopes, de remplir des bocaux de cyprine ?
Mooooooâ ? Beuh....... oui.... non..... sais pas..... Bafouillé-je....
Je tentais une manœuvre qui consistait à amener la prof à me le faire..... Foirage totale car elle
me montra avec un doigt et de la main la marche à suivre, sous les rires de mes crétins de camarades
!
Je prenais donc l'éprouvette, mais déclarais qu'elle ne serait sûrement pas assez grande ! Les
rires redoublèrent ! Même la prof s'y mettait ! J'insistais ! Mon honneur était en péril ! Ma future vie
sexuelle menacée ! Elle me donna donc une sorte de bol et je partis satisfait ! Les rires me
poursuivirent jusqu'à ce que je fermais la porte.... J'allais donc aux chiottes, et en pensant joyeusement
au corps de B.B., encore en état à l'époque, j'apportais ma modeste contribution à la science, qui se
déposa dans le bol, sauf que, je n'étais vraiment pas content du résultat ! Moi et ma grande gueule !
J'avais besoin de crâner ! J'allais avoir l'air fin avec mon petit crachat dans ce bol immense ! Ils allaient
tous se foutre de moi ! Les gonzesses en premier ! C'est un truc pour te laisser impuissant des
conneries pareilles ! Voyant le gymnase, il me vînt une idée, et j'y galopais pour rejoindre ma bande de
potes, qui se retrouvaient ici pour jouer au basket, dès qu'ils se faisaient expulser d'une classe. Me
voyant avec mon récipient, et surtout le contenu, je parvins à leur exposer mon idée pendant leurs
rires, expliquant les nombreux avantages que nous aurions si je m'imposais comme légende.... La
sauce prend....heu.... et on se mît tous en rond, autour du bol et la bite à la main. C'est ce qu'on
appelle ordinairement une assemblée générale, où tous les branleurs discutent du mou pour cracher le
morceau, si je puis dire.... Quelques instants après, bouquet final ! Apothéose ! Feu d'artifices ! Ça
gicle, ça coule, ça asperge, ça inonde, ça éjacule, ça éternue, ça jouit, ça ruisselle, ça répand, ça
sème, ça découille, ça dilapide, ça décharge, ça déverse, ça suinte, ça dégouline, ça pisse, ça égoutte,
ça écoule, ça jaillit, ça jute, ça noie, ça submerge, ça déferle, ça se remplit pas mal surtout ! Et je
rapportais en classe un bon demi-litre de sperme fraîchement tiré ! La gueule de la prof ! Je te cause
même pas du silence religieux de la classe ! Les yeux des filles ! Bref, une légende était née ! Ça n'a
pas traîné, à peine le cours fini que je me retrouvais entre les cuisses de la prof, qui me donna
pendant longtemps des cours particuliers, ce qui augmenta sensiblement ma moyenne générale, et
elle ne manqua jamais depuis, de s'asseoir face à moi en relevant sa jupe, de manière à ce que je
puisse constater son absence de culotte.... Je te cause même pas des nanas de la classe ! Une
vedette, je te dis ! Ça a fait comme une traînée de poudre dans tout le collège ! Si bien que les
"grandes" de terminal voulaient toutes voir ce phénomène de plus près ! C'est bien simple, j'arrivai plus
à fournir, ni à fourbir ! Mon agenda complet pour l'année scolaire, vacances comprises !
Remarque que depuis, il n'y a pas grand chose qui a changé, sauf peut-être la quantité des
"matières premières"..... J'en connais qui vont se reconnaître et qui vont m'en vouloir ! Mais bon ! La
prof m'avait lancé un défi, il me fallait bien le relever non ? Ça prouvait au moins que déjà, je savais
faire marcher mes neurones ! Tout ça pour justifier ma "normalité" au centurion romain ! Tu vois,
même toi, tu croyais ce que te disait ta femme à mon sujet ! Mais non, je suis tout à fait normal !
Le romain semble vachement déçu par ma réponse, ce qui me soulage profondément.... S'il me
demande quoi que ce soit d'autre, ne serait ce que l'heure, je le jette à la baille ! Histoire de lui refroidir
les ardeurs.... Julie sort également du bain et une flopée de légionnaires se précipitent pour la sécher
ou l'assécher selon affinités, avec leur belle cape rouge. On doit quand même reconnaître que le
peuple romain est un peuple généreux, toujours prêts à rendre service ! Il y en a même qui ont dans
l'idée de lui sécher les poils de sa chatte un à un, d'ailleurs, ils sont tous dans ce cas ! Un début de
bagarre éclate, vite ramené à la raison par le centurion qui distribue des coups de pieds au cul à tour
de bras.... Ce dernier, chevaleresque, dégrafe sa blanche toge pour en ceindre les douces et fragiles
épaules de Julie.... Cette dernière s'en contrefout et clame des vêtements propres. L'aubergiste qui est
resté, pas si con, s’exécute et hèle sa femme, qui ramène le nécessaire. L'habillage de Julie
commence sous les yeux incendiés d'au moins 100 personnes !! Dont nous.... Tu as déjà vu un striptease ? Oui ? Ben pareil, mais à l'envers ! L'instant est religieux ! Le silence encore plus ! Tout juste
troublé par de somptueux garde-à-vous au fond des calbutes ! je mets un moment pour réaliser qu'un
type me tend mes fringues, les kakis, comme le souhaitait Julie... Cette garce d'ailleurs me lorgne sans
pudeur en faisant ces simagrées, mais je ne m'en rend pas vraiment compte, mon regard étant
Ave Jules !
magnétisé par d'autres arguments plus... poilues... Je m'habille en état second, encore traumatisé, et
le silence est brutalement rompu par l'aubergiste qui tombe dans le bassin, poussé par sa femelle
jalouse, ce qui détend l'atmosphère et libère des rires.... Ma tenue fait sensation auprès des romains,
et pour cause, ils n'en n'ont jamais vu ! Mes potes paradent comme des paons, faisant tâter l'étoffe
auprès des légionnaires admiratifs ! Julie s'approche de moi et me dépose un petit baiser en me
chuchotant :
Tu es beau...
Ca flatte toujours ! Par contre, le centurion me fait la gueule ! Il est jalmince l'apôtre plumeau !
Devait avoir des vues sur la fifille à son boss ! Faudrait peut-être que je m'en méfie.... Histoire de ne
pas se réveiller mort...
Nous sortons de l'auberge, créant une certaine sensation auprès de la population, et l'aubergiste
nous rejoint précipitamment, encore dégoulinant de flotte, mais tenant un vaste plateau chargé de
pichets de vin ainsi que des verres. Je saisis donc l'un des verres, que je hume en connaisseur, et
m'en téléphone une large rasade, juste au moment où le germain blond et enchaîné passe à proximité,
tiré par des gardes... Je lis à cet instant une stupéfaction sans nom dans son regard ! Et je l'entends
distinctement s'écrier:
Mais !! C'est un treillis léopard ! Des bérets rouges !
J'en crache mon vin de saisissement !!
Croyant à une entourloupette de l'aubergiste, des légionnaires lui tombent dessus à bras
raccourcis pour goûter le vin au cas où, et l'incident du germain passe inaperçu..... Je le regarde
d’ailleurs s'éloigner, totalement incapable de réagir, pétrifié ! Mes potes qui n'ont pas entendu
l'allemand, s'inquiètent pour moi et croient eux aussi que le picrate était drogué ! Je me ressaisie enfin,
juste avant qu'on n'égorge le pauvre tenancier qui a déjà la gueule déguisée en steak tartare.... Je
rassure tout le monde et fait la démonstration de boire enfin de ce vin, fameux au demeurant et dont je
suis parfaitement incapable de donner la composition, encore sous le coup de l'émotion....
Comment ce type pouvait connaître aussi exactement ma tenue ? Il faudra que je trouve un
moyen de causer au germain avant que les lions de Pompée ne fassent ami ami avec.... J'aimerai
pouvoir attirer mes deux crétins à part pour les informer, mais l'heure du départ a sonné et on me
charge d'autorité sur un bourrin encore plus grand que le précédent ! Je vais finir par croire que ces
foutus romains me trouvent gros aussi...
La route est plutôt monotone, nous croisons rarement quelques villas fortifiées, quelques
paysans, et souvent rien du tout... Il n'y avait pas foule sur Terre à cette époque ! On pouvait encore
partir à l'aventure pour n'importe où, sans jamais voir qui que ce soit ! Le soir tombe enfin et le
centurion donne l'ordre de dresser le camp. Aussitôt, une nuée de légionnaires s'activent pour creuser
des tranchées dans lesquelles ils fichent des pieux, une barricade rudimentaire est levée, ainsi que les
tentes, et le tout, le temps que je descende de cheval ! Le temps de l'attacher et les rondes sont
formées, le cuistot annonce que la clappe est prête, et le centurion nous invite à se joindre à lui, je
regarde cette fourmilière humaine encore un instant avec stupéfaction, je crois bien que j'ai dit une
connerie tout à l'heure quand je parlais qu'à cette époque, seul le vent était le plus rapide.....
Je rejoins donc la tente de notre hôte en massant avec délices mes fesses endolories quand
j'aperçois à nouveau le germain dans sa cage. Durant le trajet, je l'avais perdu de vue car il fût placé
en queue de peloton, là où c'est le plus poussiéreux.... J'ai du mal à le reconnaître sous la poussière
grise, mais comme c'est le seul prisonnier que nous avons.... Ce dernier me scrute de tous ces yeux,
exprimant des points d'interrogations plus gros que ma bite, et je lui en renvoie des plus gros que moi !
Si j'osais, j'irai bien discuter un brin avec lui, mais je ne sais pas si ce sera bien vu par les romains....
Et comme il y en a pleins autours de la cage.... Comment faire..... Et soudain PLAF ! Le flash ! La
lumière ! Je sais....
Le repas est excellent, je me demande d’ailleurs comment le cuistot arrive à faire sa clappe aussi
vite quand je repère un immense chariot équipé de fourneaux qui me répond. Quand je pense aux
21
Ave Jules !
cahots de la route, le pauvre cuisinier doit s'en faire voir de toutes les couleurs pour bosser ! Le
centurion nous entraîne dans une discussion stérile et soporifique, tandis que Julie baille à s'en
décrocher la mâchoire, mes potes dormant déjà.... L'heure du coucher arrive enfin, et que ne
donnerais-je pas pour une tasse de café ! Nous rejoignons nos tentes ainsi que nos couches faites de
peaux, où nous nous abattons avec un soupir. Peu après, les ronflements de mes potes emplissent
l'espace, quand un bruit me redresse sur mon lit, quelqu'un vient à pas de loup.... Je me laisse tomber
à terre et je me glisse sous le plumard en saisissant mon couteau. Je distingue une silhouette qui se
découpe dans le clair de lune, et elle pénètre furtivement dans la tente... Peu après, je vois des bottes
non loin de mon visage, il semblerait "qu'on" me cherche.... Je décide de me rendre invisible, juste à
temps car un faciès de rêve se penche justement sous le lit ! Le gonze n'est pas content et il repart en
grommelant en sourdine... Je prends le parti de le suivre, histoire de savoir ce qu'il voulait. Le romain
me mène tout droit chez le centurion, comme je le soupçonnais, et j'ai même droit à un rapport qui me
dresse les cheveux sur la tête !
Il est mort ? S'enthousiasme le centurion...
Non ! Il n'était pas dans sa tente ! Répond Brutus ( C'est VRAIMENT son nom !).
Ce chien est donc avec Julie !
Non plus ! J'y suis passé avant car je croyais que je l'y trouverais ! Heu..... Baisse les yeux
Brutus devant l'air courroucé du centurion.....
Mais alors, où est il ? Cherche-le et ne revient que quand ce sera fini ! Il ne peut être loin !
Ça ! Je suis même tout près !
Le cerbère sort de la tente en dégainant un large couteau que je préfère savoir loin de ma
poitrine.... Le centurion effectue la périlleuse entreprise de se déshabiller, surtout quand tu constates
avec surprise qu'il tient debout tout nu SANS son armure tellement il est maigre ! L'expression la peau
et les os lui vont comme un gant, et encore ! Faut il que la peau ne soit pas trop épaisse ! N'empêche
que si tu prends une croix de bambou, un drap, de la ficelle et que tu y attaches ce romain, je suis sûr
qu'il volerait comme un cerf-volant ! Pas besoin de rayons X pour voir au travers ! Directement à
contre-jour ! C'est tout juste si j'oserai dire qu'un rescapé des camps de la mort serait gros à côté de lui
! A plus forte raison moi ! Plus maigre, on appelle ça un squelette !! Je me demande où il peut bien
emmagasiner ses intestins, poumons et autres accessoires ! Son bide est aussi creux que ton
crâne..... Je te parlerai pas de cette petite chose grise et flasque qui pendouille entre ses... cuisses, et
que nous appelons en temps normal une bite, tellement c'est déprimant ! C'est là que tu te rends
compte la vie de certaines femmes, obligées de se fourrer heu.... ça ! La simple idée d'une pipe me
ferait gerber ! Et c'est ce grand machin pas fini qui espère après Julie ! Il est dingue ou quoi ? Je ne
peux même pas dire qu'il pète plus haut que son cul car si ça lui arrivait, il s'envolerait certainement
comme un avion de chasse ! Je sors de la tente écœuré, et je décide d'appliquer mon plan A7 bis, le
meilleur.... Je m'approche silencieusement de la cage de l'allemand qui se morfond gentiment, sous
l'œil attentif des sentinelles, et je suis soudain inquiet, comment va réagir le teuton quand je lui parlerai
!! Je te rappelle que je suis invisible, chose naturel pour moi... mais pour les autres.....
Je lance un léger PSSSSIT, qui lui éveille les sens. Il scrute la pénombre discrètement mais ne
voit rien, pour cause....
Chuchotez en chantonnant pour ne pas éveiller de soupçons, je me suis glissé sous la cage....
C'est vous l'uniforme français ? Chantonne-t-il....
Oui, c'est moi....
Et vous parlez allemand ? Demande-t-il surpris !
Je ne vais pas passer la nuit à lui expliquer le miracle du cristal de traduction, mais il vient de
répondre à une sacrée question ! Ce type n'est pas de cette époque, de toute évidence, comme je le
soupçonnais ! Encore faut il savoir comment il a fait pour atterrir ici !
Qui êtes-vous ? Répondé-je dans un allemand parfait, sans en avoir conscience....
Soudain, l'un des gardes se doute de quelque chose et se rapproche dangereusement en
gueulant silence. Voyant cela, le germain se redresse brutalement pour attirer l'attention sur lui car le
garde allait regarder sous la cage.... J'en profite pour m'éclipser, non pas de peur d'être vu, mais pour
Ave Jules !
garder ce petit secret vis-à-vis de l'allemand, on ne sait jamais... Il reçoit d'ailleurs une volée de bâton
qui l'incite au calme, et je rejoins ma tente, toujours invisible, et comme j'ai bien fait ! Dans ma
réflexion, j'avais oublié Brutus ! Il m'attend bien sagement près de mon lit, décidé à m'occire.... Je
m'approche doucement et j'aperçois un superbe pichet de bronze plein de vin, je le saisis et Brutus
commence à voir "quelque chose" voler, le vin se renverse "tout seul", le pichet s'élève dans les airs...
Brutus regarde stupéfait, les bras ballants, incapable de la moindre parole ou du moindre mouvement,
l'arrivée brutale du pichet sur son crâne ! Ça fait un BOOOOOONG sinistre qui l'expédie aux pays des
rêves lourds, mais lourds....
Satisfait, je me couche et aspire à un repos bien mérité, tout en espérant avoir prochainement un
moment plus favorable avec cet étrange allemand..... Dans l'attente, veuillez agréer, mon cher lecteur,
l'expression de mes sentiments les plus sentimentaux etc. etc. etc.....
23
Ave Jules !
Chapitre 3
Qui va à la chiasse peint sa place
L'inconvénient avec les militaires, c'est leur foutue habitude de te lever aux aurores ! J'ai
l'impression de m'être tout juste assoupi qu'un crétin claironne à tout va ! L'intestin de Paul se réveillant
toujours avant lui, envoie une bordée à faire pâlir un canon de DCA, rejetant la couverture sous la
puissance de l'impact....
Mmmmmmmmmmm ? Tu ouvres Simone ? Emerge Paul....
Je me lève et pose mon pied gauche directement sur la gueule de Brutus, m'annonçant que la
journée commence mal.... Pour lui aussi car il est encore dans le cirage, avec en prime une superbe
bosse dans les tons jaune violet parfaitement suppurante.... A mon avis, il va être out pendant un bon
moment, je pensais même que je lui avais au minimum défoncé la calbombe, mais il fait partie de cette
espèce d'humain blindée comme un cuirassier et possédant le même QI... Une fois debout, je
m'empresse d'informer mes potes tant qu'il nous reste un peu d'intimité et ils m'écoutent totalement
ébahis...
Mais c'est impossible voyons ! Tu déconnes ! Comment veux tu que ce type arrive ici ? Plaide
Paul...
Effectivement ! Soutient Georges... heu... Denis...
Ben et nous alors ? Comment on est arrivés ici ? En tout cas, je pense que nous devrions le
faire évader ! Comploté-je....
Ils en ouvrent de ces yeux !!
Mais t'es complètement cinglé ! Si les romains s'en aperçoivent, tu sais ce qu'ils vont nous
faire ! Ils vont nous fusiller ! Clament ils de concert !
OK ! C'est risqué.... mais..... peut être que ce type connaît un moyen de retourner chez nous à
notre époque.... Complété-je.
Là, ils ne répondent pas, l'info chemine et laisse entrevoir des possibilités....
Bon, en attendant, on va ramener son sbire au centurion, il doit se ronger les ongles à mort et
dans son cas, ce pourrait être dangereux....
On se coltine Brutus qui explique son point de vue par une série de pets mécontents et on
pénètre dans la tente du centurion, occupé à se raser. Le sursaut qu'il produit en me voyant lui laisse
une estafilade dont j'espère qu'il survivra, inquiet pour sa réserve de raisin....
Je crois que vous avez perdu ça, on vous le ramène vu qu'il peut encore servir, mais on a été
obligé de l’abîmer un peu... Désolé.... Dis-je en sortant...
La colère du romain !! Il se met à sauter à pieds joints sur le corps de Brutus en lui débitant des
gentillesses mortelles, mais le tueur à l'air de s'en foutre royalement vu que c'est pas 15 kilos en
fureur sur le bide qui vont l’achever... Tu m'as compris...
Pendant que je remue mon caoua, une sonnerie retentit pour...
Quoi encore ? Que je ne peux pas remuer mon café ? Et pourquoi ça ? Z'étaient pas si cons les
romains, ils connaissaient ! La preuve !! Si je sirotais du lait de chamelle avec du miel, je te l'aurais
marqué, andouille ! OR ! C'est du café, aussi, bête et discipliné, j'écris café ! Quoi les historiens ? Ben,
de là où je me trouve, je n'en vois pas ! Et d'abord, ne crois pas systématiquement toutes les conneries
qu'ils peuvent raconter ! Les romains ont fait plus d'incursions sur la planète que toi ou les historiens,
ils ont découvert l’Amérique bien avant Christophe Colomb ! Ils ont même quelques colonies là-bas !
C'est même de là que vient le caoua ! C'est écrit sur le paquet ! Made in USA.... (Union des
Ave Jules !
Sesterciens Alcooliques)....
Donc ! Pendant que je remue mon café sucré au miel, une sonnerie retentit pour donner l'ordre
de lever le camp, et quand j'ai fini de boire, il n'y a plus de camp mais une longue colonne. Un
légionnaire nous apporte nos bourrins, que nous escaladons, n'osant pas dire "grimpons" vu que tu
croirais à une histoire zoophilique... Surtout que j'ai eu une jument piaffante, nerveuse, noire et bien
trop haute...
Nous nous retrouvons en tête de colonne juste à côté du centurion qui est parvenu à étancher
son hémorragie, et qui me lance des regards... Non ! Que t'es con ! Pas énamourés, mais meurtriers !
Avez-vous passé une bonne nuit MALGRE TOUT ? Me demande ce fourbe...
Absolument ! Je dors toujours mieux avec une descente de lit, de plus, elle nous a assuré un
chauffage au gaz impeccable ! Répliqué-je...
J'aperçois Julie qui nous rejoint au galop (Pas elle, son canasson bien sûr !), et nous souhaite la
bonne journée par un Ave retentissant... Le centurion marmonne une réponse inintelligible, mais
prometteuse ! J'en profite pour jeter un œil sur l'ensemble de la colonne et je reste ébahi par l'arsenal
et les moyens techniques que les romains déploient... Imagine une bonne centaine de chariots ne
servant qu'à transporter le matos et les vivres, les hommes faisant la route à pied, au rythme d'un
footing léger, appelé également marche forcée... J'avais pas fait gaffe, mais ils transportent de quoi
lever les palissades de leur camp, au moins sur trente carrioles, ainsi qu'une quantité impressionnante
d'armes en tous genres ! Il y a deux chariots remplis de flèches ! Mais on trouve également des lances,
des glaives, des couteaux, des arcs, des frondes et même une grosse arbalète qui lance des cailloux
et dont j'ai oublié le nom technique, mais qui ressemble comme deux gouttes d'eau à une catapulte.
On trouve aussi une tour d'assaut en kit, et dont le transport a été extrêmement bien étudié vu qu'il faut
à peine 120 hommes pour manœuvrer chaque élément ! C'est une chose très pratique pour atteindre
le haut des murailles ennemies afin de pénétrer la citadelle, du moins, tant qu'un rigolo n'y fout pas le
feu... Bref, on se trimballe avec toute une armada bien conçue, romaine quoi....
Je me retrouve bientôt en queue de colonne, et j'avise notre pote teuton qui se morfond comme
un singe dans sa cage, protégeant ses narines tant bien que mal sous une véritable tempête de
poussière que des milliers de pieds et pattes soulèvent allègrement... Ça me donne peut-être une
explication sur les romains quant au réalisme de leurs statues, je me demande si, pour les réaliser, ils
n'utilisaient pas ce phénomène poussiéreux, je m'explique: Ils devaient prendre un type et le mouiller
abondamment avant de le placer en queue de colonne, le gonze prenait une telle couche qu'à la fin,
t'avais juste à le cuire pour obtenir une statue de toute beauté criante de vérité !! Je décide de
remonter la colonne car l'air est parfaitement irrespirable ici ! Si j'avale encore de cette poussière, je
vais sûrement chier des briques dont les archéologues auront du mal à situer l'origine... Je lance mon
fidèle coursier dans un galop que je souhaite majestueux, m'accrochant tant bien que mal, mais ce
putain de bourrin s'emmêle les pinceaux et plante son pif dans le sol, m'expédiant directement sur la
catapulte ! Ça fait "GWAAAAY " et ma dernière vision est un panache blanc s'approchant à toute
vitesse....
Le murmure chantant d'une fontaine me tire doucement d'un sommeil qui m'a paru éternel, et me
ramène à la dure réalité quotidienne, vu que j'ai envie de pisser....
Enfin ! Il revient à lui !
J'ouvre un œil, celui que j'utilise pour les trous de serrure, et il m'apprend un changement de
décor. Apparemment, je me trouve dans un appartement dont le plafond est richement décoré de staff.
J'essaie de me redresser et une douleur fulgurante me saisit les reins, aussi, je n'insiste pas....
Que... que s'est il passé ? Marmonné-je...
Apparaît un faciès de choc ! La barbe en bataille, les cheveux en paquet de douze, les yeux
glauques et rouges, rongés par le manque de sommeil, l'haleine chargée et fétide, ainsi qu'une
grimace que j'ai un mal fou à identifier comme un sourire.
25
Ave Jules !
T'en a mis du temps à sortir du coma ! On a cru que t'allais clamser, quoi merde ! Me salue
Paul...
Je tourne doucement la tête pour apercevoir Denis à mon chevet en pleine prière BonDieuse
ainsi que la belle Julie.
Je réitère ma question....
Et bien ! On savait que tu n'aimais pas le centurion, mais quand même, on ne pensait pas que
tu lui tomberais dessus de cette manière ! On a mis plus d'une heure pour le désencastrer de son
cheval !
Il... Il est mort ?
Penses-tu ! C'est costaud ces bestioles-là ! C'est le cheval qui a tout pris ! Le con s'en tire
avec quelques fractures !
J'arrive à m'arracher un sourire....
Où sommes-nous ?
Ben tiens ! A Rome ! Ça fait une semaine que tu te ballades dans le cirage ! Julie a même
dépêché quelques guérisseurs régionaux devant l'impuissance des médecins du palais !
Je parviens enfin à me redresser avec une grimage et je suis surpris de constater que mon
malheureux corps ne possède aucun bandage... devant mon air, Paul déclare:
Un cul bordé de nouilles, tu es indemne !
La tête me tourne un poil, et je m'assoie au bord du plumard, quand soudainement, je subis
l'assaut de Julie qui me roule des patins exprimant toute la peur et l'inquiétude qu'elle a eu pour ma
pomme ! Quelques instants plus tard, je parviens à reprendre mon souffle après que Denis ai saisi
Julie, et je commence à assouplir mes muscles qui me semblent de plomb... Mais ça joue rapidement
et j'arrive à me redresser... Soudain, mon estomac émerge également du cirage et réclame à grands
cris son dû, n'importe quoi mais en grosse quantité ! On me traîne vers la salle à bâfrer où des
serveurs m'apportent mets et boissons raffinées pour la plus grande joie de mon bide... Mastiquant ( et
non pas m'astiquant !! ) silencieusement, mais avec puissance, j'écoute le rapport de mes deux
andouilles sur la situation actuelle:
Alors, nous sommes à Rome.... heu... Antique bien sûr, et nous nous tenons dans le palais de
Pompée lui même en personne, sauf qu'il n'est pas là ! il est parti mater je sais plus qui mais il sera de
retour d'ici peu, non, on ne l'a pas encore rencontré, oui, la ville est superbe, en meilleur état qu'à notre
époque... heu... forcément ! Le centurion est dans ses quartiers bandé comme une momie, mais
comme il ne peut pas parler, impossible de savoir s'il t'en veut encore ! Sinon, les gens sont plutôt
gentils, et voilà !
Et l'allemand ?
Ben... Ils l'ont foutu au gnouf où il attend le retour de Pompée... heu... pour être exécuté...
Je reste songeur....
Il faut absolument trouver un moyen de l'approcher discrètement, voire de le faire évader
carrément, nous aurions les coudées franches ! Mais comment ? Murmuré-je...
Peut être qu'en demandant gentiment ? Tente Paul....
Arrête de dire des conneries... Savez-vous où il est détenu ?
Oui, il est enfermé au Colisée ! C'est d'ailleurs un bâtiment magnifique qui mérite le détour !
Explique Denis...
Il a raison, c'est superbe ! J'en reviens pas d'avoir vu le Colisée en chair et en os ! Approuve
Paul...
Il y a d'autres priorités que le tourisme ! Froncé-je les sourcils !
Mon repas terminé, je décide d'aller dire un petit bonjour à mon copain le centurion qui, comme
on vient de me l'apprendre, répond au doux nom de Claudius Péplum. Sa chambre est bien gardée par
des factionnaires prête-rien, pardon, prétoriens en minijupe de cuir et à l’étincelante armure dorée
attribuée quand on fait partie de cette armée d'élite.
Ave Jules !
Si ça t'intéresse, j'ai justement un tuyau, tu vas voir le décurion Tapacenballe de ma part et il te
pistonnera pour... Comment ? Tu t'en fous ? T'es chié toi, je te trouve un truc pour stopper ta misérable
existence de chômeur et tu m'envoies sur les roses ?? Tu ne te vois pas avec la minijupe et le plastron
dorée ? Mmmmmmmmmm ? Ça en jette un max. non ? Tu en lèverais des minettes avec ça ! Non ?
Vraiment pas ? Une fois ! Deux fois... Non ? Bon, tant pis !
J'entre dans la turne de Claudius après avoir décliné mon identité, et... Mazette ! Il ne se refuse
rien l'apôtre ! Le Carlton est un taudis à côté ! Tout d'abord, c'est immense ! Quand on parle de ses
quartiers, c'est pas pour rien ! Ma caserne y tiendrait ! C'est haut, très haut de plafond ! 25 mètres au
bas mot ! Avec des fresques relatant des batailles entre des romains et des pas romains, les murs sont
entièrement couverts de soieries brodées de fil d'or, imagine le prix de chaque lai ! Le sol est fait d'un
marbre blanc de toute beauté où l'on décèle quelques filets de quartz rose ainsi que d'or, et bien sûr,
l'ameublement ! Un antiquaire en ferait une syncope ! Tous les meubles sont en bois, bien sûr, mais en
essence rare telle que l'acajou ou l'ébène, avec des incrustations de nacre et de pierres précieuses,
rehaussées par des filament d'argent ou d'or... Bref, c'est super ! Ça gagnait bien sa vie le centurion
sous César ! Quelques statues complètent le décor ainsi qu'un râtelier d'armes qui détonne un peu
dans ce cadre luxueux. Je suis encore sous le charme quand un serviteur me demande le pourquoi du
comment, que je lui explique, et il me guide dans les appartements, quoique heureusement, car pour
retrouver son chemin ! Il me conduit vers un immense lit à baldaquin, prévu pour au minimum trente
personnes, mais juste occupé par une petite chose que je parviens à identifier comme le centurion
Claudius.... Il a l'air encore plus rachitique malgré le plâtre qui pourtant, devrait lui donner de la
corpulence.... Pour être plâtré comme ça, les médecins ont dû le jeter directement dans le bac pour
gagner du temps car il est pris des pieds à la tête, seul le nez et les yeux émergent ! Le domestique
m'indique que son maître a survécu à 69 fractures diverses, ce qui est parfaitement indécent !
Remarque que si il clamse, pas besoin d'enterrement, on le placera directement sur un socle avec une
petite pancarte dessous, bien que comme statue, il ne serait pas terrible.... Je lui lance un Ave
retentissant, que je veux amical et jovial, il ouvre les yeux, regarde un instant et me reconnaît ! Houlàlà
! A mon avis, il m'en veut à mort ! Ou plutôt, il ne me veut plus du tout, au choix ! La braise de son
regard suffirait pour fertiliser le Groenland ! Il cause pas because la mâchoire en drapeau, mais le
message est clair ! Je suis un homme mort ! En sursis tout au plus ! Mais mort ! Je peux même y lire
les gentillesses qu'il me réserve ! Digne d'un cirque romain ! Pensez à réserver, nous jouerons à
guichet fermé ! Esquimau et barbe à papa offert ! Si si, il y tient ! Oui, on confectionnera des pendentifs
avec mes os si les lions bouffent pas tout, un sesterce pièce, c'est donné ! Ah non, la tête, il l'a garde !
Il a besoin d'une nouvelle cible pour son jeu de fléchettes !
Franchement, que veux-tu que je réponde à ça ?
On est quitte ? Gentillesse pour gentillesse ou il faudra que je me fâche pour de bon ?
Culotté-je...
Il manque de s'étouffer ! Il répond par une série de grognements, en proie à une colère ! Le tour
de ses yeux s'empourprent, contrastant joliment avec ce beau plâtre immaculé ! Le domestique
m'attire par le bras, m'indiquant que son boss a besoin de repos, et il me reconduit hors du logis. Une
fois à l'extérieur, j'entends quelques commentaires que les gardes s'échangent en parlant de Claudius
sur les circonstances de l'accident:
Complètement encastré je te dis ! Il a fallu découper le cheval entièrement ! Tiens, demande à
Paulus, il a même cisaillé les hémorroïdes du centurion en croyant que c'était un sabot !
Je comprends à présent pourquoi le père Claudius nourrit une telle haine envers moi !
27
Ave Jules !
Chapitre 4
Tout vient à point, à qui sait lécher.
Les jours passent doucement, Julie m'a fait rencontrer le maître d'armes qui entraînent les
célèbres gladiateurs, et ce dernier essaye tant bien que mal de m'apprendre le maniement du glaive
selon la leçon A 43 bis du manuel militaire. Il paraîtrait que je suis un élève doué ! Mais je crois qu'il est
flatteur car la statue montée sur un tourniquet dans laquelle on cogne tout en évitant de se faire
assommer gagne plus souvent que moi ! Par contre, les soirs, malgré les encouragements que Julie
me montre, son empressement et même ses baisers, impossible de conclure ! Va t'en savoir pourquoi
! Elle se dérobe toujours à la dernière seconde ! Et comme je ne veux pas trop la brusquer vu son
caractère, je reste comme un con avec une chopine qui ferait pleurer un cheval de jalousie ! Mais elle,
tintin ! Veut même pas me palucher, alors, tu penses bien qu'une pipe.... Pour mes potes, c'est
différent, Denis a fait ami ami avec le collecteur des impôts, le type qui gère le trésor de César, bref, il
retrouve son élément. Quand à Paul, il tente de constituer un laboratoire mais peste à tout bout de
champ car, selon lui, on ne trouve rien dans ces boutiques de merde, pas même une clé anglaise !
Pour ce qui est de l'allemand ou du vaisseau, mon enquête est au point archi mort ! Pas plus
d'information d'un côté comme de l'autre ! Le teuton est au secret et personne n'a entendu parlé d'une
machine extraordinaire qui aurait pu être découverte...
Tout un mois se passe ainsi, j'en ai profité pour visiter la ville, vu que je n'avais encore jamais eu
l'occasion de mon vivant, et crois-moi, ça vaut le détour ! Quoi t'en dire ? Il y a tellement de choses que
je ne sais par quoi commencer la visite ! D'abord, contrairement à ce que je croyais, c'est un immense
foutoir ! Un dédale incroyable de ruelles sombres et puantes, d'à peine deux mètres de large ! On y
trouve un nombre considérable de boutiques, d'humains, d'animaux... Aucune indication ni aucun
repère, si bien que je me suis perdu ! Des soldats ont pu me reconduire, heureusement ! Du coup, j'ai
pas vu le Colisée, mais un tas d'autre chose, comme les jardins de César, célèbre pour les plantes
exotiques, les arbres aux essences rares et rarissimes tels que l'incroyable Franciscus Mittéranus ou le
Juppé à lin qui donne du fil à retordre, ou encore le Edern à lier, malheureusement abattu récemment
par erreur, on trouve même un arbre bizarre, le Théèfun, qui abrite une chenille non moins curieuse, le
Gilopétré à lin qui a la particularité de faire pleuvoir dès qu'il ouvre sa gueule ! Au détour des chemins,
on découvre également une foule de plantes en sous-genre, moins rares certes, mais tout aussi
passionnantes comme le Raimonbarré, sorte de gros baobab qui végète bien plus qu'il ne produit, Le
Georgemarché, petite plate-bande rouge sur laquelle il est interdit de marcher, le grand Baladur,
donnant des meubles médiocres mais extrêmement solides, le Jospinus de Niel, plante parasite qui se
déploie comme le chiendent et qui mord pareil, le Giscar des Tins, toujours secoué par d'importants
ballottages et qui a perdu son feuillage depuis belle lurette, le Pin borgne, incapable de se reproduire
hors du continent européen, l’Aiguillé à roulettes, conifère pas si ferreux que ça, et enfin le Ségolène
Royal, Pinus Sylvestrus prestigieux de la famille des rombièregercées qui n'a d'autres utilités, semblet-il, que de faire bander les autres arbres de cette forêt. Mais Rome, c'est aussi le palais de César, le
tribunal, la colonne de je ne sais quoi, mais qui décrit les différentes batailles que les romains ont livré,
les thermes d'eau chaude, j'ai même vu une chose marrante, des latrines publiques ! Pas de
séparation, rien, on y chie de concert en papotant avec ses vis-à-vis ! A part un nombre incroyable de
ruelles, il n'existe à ma grande surprise que deux voies importantes que l'on pourrait qualifier de
boulevard, l'une traverse Rome en son milieu et l'autre fait office de périphérique. Il y existe une sorte
de transport en commun, vague ancêtre du trolley bus, tiré par des chevaux et qui permet tout juste de
se rapprocher d'un endroit quelconque. Le reste du temps, tu es obligé de marcher à pied, et encore,
quand une horde de mendiants ne te tombe pas dessus ! Bref, c'est le merdier intégral !! Je suis même
pas sûr que tu puisses te déplacer à cheval tellement la foule est compacte !
Si bien que je passe le plus clair de mon temps à m’entraîner et j'ai fait de réels progrès en
Ave Jules !
escrime, mais je ne me suis pas fait que des amis ! Ils sont gentils les romains, mais pas très fair-play
et ils possèdent un sens de l'humour plus bas que ton moral, c'est te dire ! Figure-toi qu'à
l'entraînement, je frappe un grand coup dans la statue qui pivote et m'assomme ! Le maître d'armes
était plié en deux comme toi, alors, furax, je frappe encore plus fort et s'en savoir pourquoi, la massue
se détache et part aplatir le nez du gladiateur qui s'est interrompu dans son rire ! A mon avis, il aura du
mal à remettre ça avant un moment vu le nombre de dents qu'il a perdu dans l'affaire ! Mais à la
manière qu'il m'a lorgné quand il a repris ses esprits m'incite à une prudence extrême en sa présence.
Si je continue comme ça, je ne pourrais pas donner autant de représentations au cirque que j'aurai
d'ennemis ! J'ai donc laissé tomber le glaive pour me consacrer à l'une de mes spécialités: Les
femmes.... Sauf que...
Sauf qu'il est difficile d'agir dans le dos de Julie, toujours à côté de moi, bien que les petites
romaines ne soient point farouches et se laissent approcher. En fait, il n'existe qu'un moyen de
satisfaire ses sens sans subir le courroux de la jalousie: Les orgies !
Faut dire que ma réputation s'est faite toute seule, copieusement colportée par les légionnaires
qui nous avaient découverts, et bon nombre de personnalités rêvent de me rencontrer, les femmes
notamment, et dans tout Rome, des orgies sont régulièrement organisées dans l'espoir que je m'y
joindrai, bien que je ne sois pas un fervent adepte de la partouze, sauf qu'au bout d'un mois.... C'est
plus de l'abstinence, mais du monacal dans la plus pure tradition ! J'ai déjà battu le record de sobriété
de Monseigneur Don Cacahuète ( Eglise épiscopale romaine ), qui lui, n'a pu tenir que 28 jours ! Si je
ne décharge pas rapidement la marchandise, je vais ressembler à la pitoyable photo de toi que ta
femme me montrait récemment, et franchement, je n'y tiens vraiment pas ! Deux raisins secs qu'on y
voyait ! Brrrrrrrr ! Moi à ta place, je les ferai regonfler à l'hélium !
Aussi, dans un moment d'intimité avec Julie, j'amène le sujet avec douceur, comme quoi ce serait
sympa de sortir un peu le soir, histoire de s'amuser et de rencontrer de nouvelles têtes, il paraît que le
consul Licinius Crassus donne des fêtes somptueuses....
Et bien ! Tu y as mis le temps ! Me reproche-t-elle !!
Je la regarde effaré ! Mais je savions point ! Je souffrions en silence ! J'enflions du caleçon en
puissance ! J'ignorassions que je pouvions ! J'imaginassions pas que ce pute possible ! Je... J'allions
immédiatement tout de suite sans délai ?
Mais ne me regarde pas comme ça ! Moi aussi ça m'étonnait cette abstinence, j'ai même cru
un moment que tu satisfaisais ta virilité tout seul !
Mais elle est dingue cette nana ! C'est plus de l'allumage mais de la pyromanie ! Redis-moi ça
encore une fois et je vais te montrer comment je l'assouvis ma virilité !! Pouvais pas le dire non ?
Si tu veux, la femme du consul Crassus donne une réception ce soir, nous pourrions y aller si
ça te fait plaisir, elle en sera très honorée ! Surtout qu'elle est sublime....
Ne pouvant parler et baver en même temps, je hoche de la tête, les yeux hagards....
Bon, je vais faire le nécessaire pour ce soir, mais promets moi d'être sage, hein ?
Sage ?? Comment ça sage !!! C'est quoi être sage ? Pas baiser et garder des ballons de basket
entre les jambes ?? Elle délire ou quoi ? Tout ce que je demande, c'est un service de découillage
propre, net, sans bavures... heu.... normal quoi ! Si elle ne veut pas s'en charger, je trouverai bien une
main ou un cul secourable qu'elle le veuille ou non ! Non mais, où qu'on va avec une mentalité
pareille ? Elle m'abandonne dans un état épouvantable et je suis obligé de rester une demi-heure le
cul dans une bassine d'eau froide pour reprendre des dimensions humaines ! Rien que de penser à un
poil de cul et je me retrouve immédiatement en tête à tête avec ma queue qui me regarde droit dans
les yeux en dodelinant !
Je fonce annoncer la bonne nouvelle à mes potes, qui, par la force des choses, suivent mon
exemple, et on se demande bien pourquoi ! Je trouve Paul dans son atelier qui ressemble plus à un
antre d'alchimiste qu'à un laboratoire véritable. On y aperçoit des cornues, des verres à essais, des
alambics, des foyers, des fours, des cupules, des soucoupes, des coupes tout court, des vases, des
29
Ave Jules !
urnes, des burnes, des burettes, des boxs, des boites, des pots, des ingrédients, des lecteurs, des
parchemins, des linges, des serviettes, des toges, des spaghettis, des pinces, des outils, des tenailles,
des tisonniers, des bouquins, des romains, des Paul, des crucifix, des crucimobiles, des cruciformes,
des crucifères, des cruciverbistes, des crudités, des... Ah non ! Ça n'existait pas encore ! Le temps de
refermer la porte qu'une retentissante explosion se produit ! Transformant du même coup le labo en
décharge municipale ! Paul vient de réinventer la poudre à canon... J’époussette les divers débris et je
pars dégager le génie de sous une statue mutilée qui a perdu ses bras en lui sauvant la vie très
certainement. Je parviens à le ranimer rapidement en flanquant quelques baffes gratinées sur sa
foutue gueule noircie et je l'invite à porter secours aux malheureuses victimes qui lui servent
d'assistants. Plus de peur que de mal, point de mort, mais curieusement, beaucoup de
démissionnaires....
Comme quoi j'avais raison ! La poudre à canon ne se distille pas ! Se justifie le génie...
Les éclopés se précipitent sur la porte pour prendre une autre poudre, d'escampette celle-là,
accueillis par quelques gardes qui sont venus voir de quoi il s'agissait, et malgré le fait qu'ils regardent,
ils ont un mal fou pour imaginer ce qu'il s'est passé, et ils auront encore plus de mal pour en faire un
rapport !
Tu venais pour une raison particulière ? Me questionne Paul...
Nous sommes invités à une orgie ce soir chez un consul...
Orgie ? Pour baiser quoi.... Mouiiiii, pourquoi pas après tout, ça me changera les idées.....
OK ! Mets toi sur ton 31, nous viendrons te chercher !
Je le plante dans son apocalypse personnel et pars trouver Denis. J'ai quelques difficultés à
pénétrer dans le saint des saints, sorte d'immense coffre-fort où dorment les richesses du pays, et à
voir les monceaux d'or et de bijoux, la mendicité ne sera pas pour bientôt ! Les vigiles m’entraînent
sous bonne escorte, des fois que j'arsènelupinerai un brin au passage, et on me dépose dans une
petite pièce servant de bureau au fonctionnaire collecteur des impôts. Le bonhomme est curieux, petit,
voûté, et totalement en affinité avec les hiboux vu que la seule différence se situe aux lunettes qu'il
porte ! J'y trouve également un Denis transformé, complètement absorbé par je ne sais quelle tâche,
mais qui l'empêche de m'apercevoir malgré le fait qu'il m'ai percuté deux fois !! Après l'avoir chopé par
le colback et secoué, il me reconnaît enfin et son visage s'éclaire:
Marc ! C'est gentil de me rendre visite ! Tu ne vas pas me croire, mais les romains ont un
système d'impôts remarquable ! Aucune fraude possible ! Figure-toi que...
Je m'en fous ! L'imterrompé-je. Je suis venu pour une autre raison ! Nous sommes invités à
une soirée...
Heu... Nous n'avons pas encore comptabilisé les impôts de la Provence de Syrie et....
Il y aura tous les notables de la ville ! Précisé-je...
Dans ce cas... Dit il comme à regrets !
Je le laisse donc en me demandant comment j'arriverai à le sortir d’ici la prochaine fois ! Il risque
d'y rester une éternité si on le laisse faire ! Aimer autant le pognon, c'est pas humain ! Les gardes me
reconduisent à la porte et me libèrent après une fouille minutieuse où il ne manquait que la matraque
dans le fion, et je retourne dans mes appartements. Julie s'y trouve et semble excitée comme une
puce.
Te revoilà enfin ! Mon époux arrivera dans la soirée, et il nous rejoindra directement chez le
consul ! N'est-ce pas formidable ! Nous allons pouvoir nous marier !
Tu connais la douche écossaise ? J'en reste comme deux ronds de flan ! L'épouser ? Ça va pas
non ?? Le seul lien que je veux bien établir avec une frangine se situe juste sous ma ceinture mais
c'est tout ! Elles sont toutes pareilles ! Toi, tu veux juste y enfoncer un doigt, le majeur de préférence,
mais elles te réclament à corps et à cris le bras ! Faut pas pousser si je puis dire !
Tu en fais une tête ! N'es-tu pas heureux ? Demande-t-elle soupçonneuse...
Oh si si ! Holàlà ! Mais que oui parfaitement ! Tout à fait ! Holàlà ! Bafoué-je...
Ave Jules !
Que je suis heureuse ! Aussi, dès que mon mari nous donnera son consentement, je me
donnerai à toi ce soir !
J'ai brutalement du mal à déglutir...
Pourquoi pas maintenant ? Dis-je en montrant le lit...
Ce serait immoral ! La Déesse Vénus me refusera le droit de jouir ! Répond elle indignée !
Si elle savait comme je m'en fous de Vénus, Saturne ou de la Lune ! Pourvu que j'ai le droit de
jouir MOI !! Et il n'y a pas moyen de rejoindre papa Pompée sur la route pour lui faire la surprise ? Non
? Ben tiens ! Faut attendre ? Vais certainement imploser avant ! On peut plus annuler l'orgie ? Ben
voyons ! Moi doit rester sage ?? Bien sûr ! Of Course ! Au secours oui ! Obligé de rester de marbre
devant le stupre et la fornication ! Mais bien entendu, c'est à la portée de toutes les bourses ! Le
cheval qu'on m'a attribué, c'est bien une jument ? Tu m'étonnes ! Et je suis obligé de monter dessus
bien sûr ! Pas derrière, dessus ! C'est bien comme ça que je l'entendais, tu penses ! Et on ne peut pas
avoir un amuse-gueule avant ? Non ! Faut attendre le plat principal évidemment ! Pas même une petite
caresse d'espoir ?
Et là, MIRACLE ! Elle me saisit Pollux à bras le corps ! De Dieu la réaction ! Ma toge se tend d'un
coup, m'étranglant au passage, jusqu'à ce qu'un sinistre bruit d'étoffe qui se déchire me rende la
possibilité d'utiliser mes bronches ! Elle en reste hébétée !
Quelle puissance ! Reste bien comme ça pour ce soir ! Dit elle en se sauvant avant que je ne
commette l'irréparable !
Elle me plante telle quelle ! Bon Dieu de salope ! Pute vierge ! Reste comme ça qu'elle dit ! C'est
sûr ! Je vais me pointer chez la consul avec ce truc dressé ! Déjà que j'arriverai pas à trouver une toge
suffisamment ample, mais chez la consul, je serai incapable de lui serrer la paluche because je n'ai
pas le bras aussi long ! Je vais l'embrocher oui ! On n'appellera plus ça un baisemain après ! Et puis, il
faudra manœuvrer au milieu des invités ! Sans parler de Pompée qui se pointera ! C'est sûr qu'à ce
moment là, j'aurai des arguments ! Et merde tiens ! Je retourne dans mon baquet d'eau froide !!!
Et d'un coup, il y a comme qui dirait quelque chose qui cloche ! Elle ne m'avait pas dit qu'elle était
mariée ? Elle le gueulait d'ailleurs assez fort ! Il va voir ça comment le futur cocu ? On partage ? Un
soir chacun ? Les jours pairs ou impairs ? On la joue au dés ? On la coupe en deux ? Ou ce qui est
plus probable, il me massacre !
Je me sors brutalement le cul de la flotte, complètement refroidi par cette constatation et je pars
en quête de Julie, faudrait voir à éclaircir quelques détails qui pourraient bien me gâcher la bandaison !
j'ai horreur de limer avec une épée de Damoclès au dessus de la tête ! C'est d'ailleurs pour ça que j'ai
horreur des putes ! Elles sont là, couchées, les cuisses ouvertes, flasques et soumises, et pendant que
tu t'échines, elles te sortent des conneries du style:
Dépêche-toi chéri, plus que trois minutes....
Y a rien de tel pour te faire débander ! Alors tu penses bien qu'avec Julie, je tiens pas à entendre
en pleine action un tonitruant "ciel mon mari" ! En principe, j'ai un horaire rigoureux, c'est d'ailleurs pour
ça que tu ne m'as jamais piqué dans ton pieu !! J'arpente le couloir jusqu'à l'appart de la dingue, qui s'y
trouve d'ailleurs, mais entourée de deux jeunots !
Tiens ! Tu tombes bien, je vais pouvoir te présenter mes fils ! Voici Sextus et Cneius ! Mes
enfants, je vous présente le Gouverneur Marc, mon futur époux !
J'en suis bouche bée ! Mais pas autant que les gamins ! Ils me tirent une hure ! Et ils ont le
regard mauvais ! Ça en fera du monde pour me voir crever au cirque ! Que des supporters !! Manque
plus que Pompée ! Le plus grand, sexmachin, s'approche de moi, me toise un moment avec un air
d'arrogance extrême, tente de sonder mon regard et lance:
Enchanté de te connaître !
Puis, se tournant vers sa mère:
Es-tu sûre de vouloir épouser ÇA ?
31
Ave Jules !
"ÇA" lancerait bien la mode des claques dans la gueule !
Sextus ! Tu n'as pas honte ! Il m'a sauvé la vie !
Le dadais daigne glisser un nouveau regard sur moi, et après un haussement d'épaules, se tire
sans me saluer, entraînant à sa suite son frangin. Qu'on me donne UN jour pour te le dresser ce petit
con ! Je te lui apprendrais le respect à coup de lattes dans le fion ! Crétin !
Julie, plutôt gênée, tente de calmer mes nerfs qu'elle devine à fleur de peau !
Essaie de comprendre, ils aiment profondément leur père ! Explique-t-elle...
C'est justement pour ça que je viens te voir ! Comment peux tu prétendre m'épouser puisque
tu es précisément mariée ! Et avec des enfants en plus !
Elle me regarde ébahie !
Mais parce que mon mari est impuissant voyons ! C'est évident !
Puisqu'elle le dit ! Ça saute aux yeux, tout le monde sait cela !
Et tu crois qu'il sera d'accord ? Demandé-je de plus en plus inquiet !
En principe oui....
Sinon ?
Je préfère ne pas répondre !
Aïe ! Voilà ce que je craignais ! C'est que je suis de moins en moins d'accord ! Mais qu'est ce que
je déconne ! Je suis pas d'accord du tout ! C'est pas une idée à moi d'ailleurs ! Moi, je voulais juste tirer
un coup ! Si je dois épouser une gonzesse chaque fois que je veux baiser, je vais pas être dans la
merde moi ! Sauf que... va lui expliquer ça maintenant ! Avec son caractère à la con, elle serait bien
capable de me faire castrer ! Il ne me resterait plus qu'à entrer chez les petits chanteurs à la croix de
bois comme soprano breveté ! Mais qu'est ce qu'on est venu foutre dans cette galère !
C'est déprimé que je regagne ma piaule, et pendant le trajet, il me vient à l'esprit des plans
d'évasions rocambolesques, mais ô combien tentants !
Fatalement, l'heure tourne et le moment est venu ! Des gardes viennent me chercher, plutôt
hilares les gonzes ! Tu penses ! Ils connaissent le motif de mon déplacement, espèrent même me voir
à l'ouvrage ! Comment qu'elles vont encaisser les romaines ! Je les reçois avec ma tête des grands
deuils, la même que fait ton mari quand tu lui réclames à corps perdu le devoir conjugal ! Mais ils s'en
foutent, ils ont des ordres et ont cure de mon désordre ! Me voilà donc en route pour mon exécution !
Que veux-tu ! Je prémonitionne un max., je sens ! Malgré tout, j'ai Popaul qui reste à la fête, indifférent
à mon angoisse et avide de cols en fourrure ! Me voici donc porte-drapeau, camarades ! Ralliez-vous à
mon étendard ! Ralliez-vous à mon dard ! Comme dirait Frédéric.... Que je salue au passage bien bas,
bien grassement ! Et puis, une léchouille sur les burnes ne coûte rien tant qu'elle reste verbale....
Evidemment, on me présente ma jument avec le fion en premier plan, et même elle semble
intéressée par mes arguments entre deux gloupées de foin ! C'est avec beaucoup de mal que je monte
sur le bourrin, mon accessoire butant sur le flanc, ce qui m'oblige à des maniements manus simplis,
sous les regards hilares des gardes que j'assommerai volontiers, bande de cons ! Une fois en place,
nous rejoignons un groupe prêt au départ où Julie me lance une œillade admirative ! C'était con ces
toges ! Quand tu déclarais ta flamme, tu peux être sûr que la donzelle pouvait vérifier de visu ! J'ai pas
l'air con moi ! Autant me balader à poil vu que je ne dissimule rien ! Déjà que mon cheval ne peut pas
redresser la tête sans risquer de me foutre par terre !
Le voyage se déroule sans histoires, la route étant dégagée vu que l'on bénéficie d'un escadron
de CRS ( Centurions Rustiques mais Sanguinaires ) qui nous ouvrent une voie dans la foule compacte
avec des bâtons plombés. De toute façon, ceux qui n'ont pas eu la présence d'esprit ou la place de
s'écarter vivement se font littéralement assommer puis piétiner par les chevaux. Décidément, l'Homme
ne sera jamais une valeur sûre ! Déjà que pour obtenir un prêt, on hypothèque toujours la maison,
jamais l'occupant ! Tu ne vaux rien bonhomme ! Le banquier se fout de savoir combien tu ramènes à la
fin du mois, tout ce qui l'intéresse, c'est combien vaut ta baraque ! Si tu annonces un brelan, il se
dépêche de te faire signer ton prêt, il t'explique tous les avantages, que tu ne t'inquiètes surtout pas,
Ave Jules !
même si tu as des difficultés pour rembourser, tu es assuré ! Et ton assurance prévoit une tente
canadienne à deux places quand on t'auras éjecté de ton home ! Pas de soucis à avoir ! Par contre,
t'as pas la baraque et tu t'appelles pas Tapie, alors bernique, t'as droit à rien ! Tu peux proposer ton
honneur, ton courage, ta force ou ta science en garanties, le banquier s'en astique le poireau ! Sauf si
tu as une caution avec une baraque ! C'est ça l'égalité et les droits de l'Homme ! Je dirais même plus !
L'Homme ne valait vraiment quelque chose qu'au temps où il était esclave ! Dans la mesure ou
quelque chose ou quelqu'un reste monnayable, on en prend soin et on hésite davantage à le bousiller !
Pour un peu que tu tombais sur un maître radin, t'avais toutes tes chances de vivre vieux, entretenu,
pas que tu claques trop vite ! Mais depuis qu'on a aboli l'esclavage, on a aboli l'Homme en même
temps !
La maison du consul nous apparaît auréolée par un superbe couché de soleil, que t'en dire de
plus ? C'est grand, c'est décadent, c'est romain bien évidemment ! Il y a là un nombre incroyable de
carrioles, bourrins, attelages, esclaves, chauffeurs, limousines ( lime ou sine mais décide-toi ! ) ou tout
autres moyens de transport, ce qui indique que la soirée aura un certain succès de par le nombre des
convives ! Malgré mes tristes pensées sur la race supérieure, Popaul indique toujours fièrement la
direction à suivre, sentant la moule fraîche et humide, comme un chien de chasse, pareil ! D'ailleurs,
n'est il pas en "arrêt" ?
Dans la cour, nous nous déchevalisons en même temps que retentit un tintamarre épouvantable !
Paul vient de choir sur un brave légionnaire avec un tonitruant:
Quoi merde ! Il est con ce bourrin !
Des gardes se dépêchent sur place pour dégager leur malheureux confrère qui vient de prendre
25 kilogrammes de cul sur la frite, aplatissant un tantinet son casque de métal, lui mettant de ce fait le
crâne et les pensées en formes ovoïdes.
J'ignore s'il y a beaucoup de monde à l'intérieur car on entend que dalle ! Un chiourme se met en
devoir d'allumer des lampes à huile, ce qui donne à l'ensemble des ombres un mouvement dantesque
et cauchemardeux... D'autres gardes nous accueillent à la porte de la demeure, impeccablement
habillés, cuirasses rutilantes, cuirs étincelants, armes flamboyantes, regards d'acier et tronches
vides.... Doit y avoir un élevage pas loin car ceux-ci sont en plus polis ! Nous sommes conduit dans
une sorte d'antichambre, qui, à la réflexion, doit en être une, et où se trouve une montagne de
vêtements ! On se croirait dans un dépôt de caleçons molletonnés ! Gros et demi-gros ! Un gonze
genre Popeck, avec la hure de Popeck, la moustache de Popeck, l'accent de Popeck et voire, la
bistouquette de Popeck vu que le type est à poil, nous invite à en faire autant ! Ce qui m'arrange un
peu, je passerais peut être inaperçu... La pénombre aidant, on se désape tous en silence, hormis les
gardes, et on nous échange nos fringues contre une petite plaquette en argile, et j'en suis à me
demander où je vais bien pouvoir la fourrer vu que je n'ai plus de poche, quand l'un de nos gardes
personnels s'en saisit. L'endroit est vaguement éclairé par de hautes fenêtres et je m'aperçois que des
légionnaires ont installé des échelles pour mieux voir ce qu'il se passe à l'intérieur ! Le spectacle doit
être passionnant car bon nombre d'entre eux s'agitent le chipolata à moustaches, éclaboussant le mur
qui n'en demandait pas tant ! La pratique semble même courante car de larges décolorations
décolorent justement le dessous des fenêtres !
Combien de romains, combien de coucougnettes, qui masturbîment ces hampes lointaines, ont
éjaculé ? Attention ! Spermatozoïdes gloutons ! Mieux que la lessive St Marc ! Décapé et encroûté !
Drôle de mur des lamentations ! A ce propos, j'ai une rime qui... comment ? Tu t'en
branles ??? Toi
aussi alors ! Une fois tout le monde à poil, nous pénétrons la demeure ( faut bien commencer par
quelque chose !! ), où le climat est plus chaud, heureusement car je commençais à avoir la chair de
poule. Julie me précède de quelques pas et j'en arrive à souhaiter qu'elle s'arrête brusquement, ce qui
me permettrait de lui montrer comment j'élargis le cercle de mes amiEs ! Mais les fantasmes sont ce
qu'ils sont: des fantasmes ! Et cette garce qui agite son valseur devant mon missile à têtes multiples ne
stoppe pas, au contraire, elle accélère le pas car nous arrivons enfin sur les lieux des fesses tivités !!
Je commence par le décor dont je me fous ou par les gens ? Le décor ? Tu m'étonnes là ! Tu verses
dans le culturel à présent ? Chefs d'oeuvres en périls ? Au fait, j'ai oublié de te dire car je croyais que
33
Ave Jules !
tu devinerais, tout le monde est à poil ! Ah bon ? On passe aux gens ? Faudrait savoir !!!
La maîtresse de maison, ou la femme du consul selon affinités, jette ses bras au ciel en beuglant:
Juliiiiiiiiiiiiie ! Quelle surpriiiiiiiiiiiiiiiiiiiise ! Nous ne vous attendions plus !
Les gonzesses en questions se tombent dans les mandibules de bonheur ! Je me demande si
elles ne gigotent pas à l'ail de temps en temps, ce dont je me fiche, mais ça me laisse le temps de
détailler la consul... Et ma foi.... je dois bien reconnaître qu'elle est salement bien balancée la frangine
! Y a rien à jeter ! C'est tout Bonnot ! D'un blond vénitien authentique, d'un visage doux éclairé par des
yeux pervenches, d'un corps fluide et gracieux, où ondulent des muscles de soie, des fesses souples
et rebondies, des jambes navettées ( ben quoi, on dit bien fuselées ! ), des petits seins en poire qui
invitent au têtage avide, bref ! De la qualité, du surchoix... Approchez M'sieur-dames ! La marchandise
que nous vous proposons aujourd'hui.... Par ce qu'il y a le choix ! Pute borgne ! Mes yeux ne savent
plus quoi regarder tant il y a à voir ! J'ai même deux images qui m'arrivent simultanément au cerveau
vu que mes chiares scrutent individuellement tant il y a ! Et je peux te confirmer qu'il y a plus de
femmes que d'hommes sur Terre sans problème ! A vue de nez, je dirais qu'il y a 800 invités dont 700
donzelles ! 1 mec pour 8 nanas ! Moi rester sage ? Ça va pas non !! Moi plus pouvoir décrire ! Moi
baver ! Moi voir que chattes ! Pleins de chattes, centaines de chattes ! Des blondes, des brunes, des
rousses, des auburn, des aux burnes, des châtaignes, des grosses, des petites, des rasées, des
tondues, des velues, des poilues, des broussailleuses, des portugaises, des duveteuses, des
frisottées, des fendues, des profondes, des mouillées, des humides, des numides, des pubères, des
plus belles, des moins belles, des crépues, des lisses, des bombées, des concaves, des convexes,
des cons caves, des qu'on vexe, des larges, des vierges, des inondées, des ragnagnées, des propres,
des sales, des salles, des chaudes, des accueillantes, des suçantes, des succinctes, des
susnommées, des mal léchées, des mal baisées, des prêtes à tout, des prêtes à tous, des ointes, des
parfumées, des huilées, des suintantes, des fuyantes, des ouvertes, des aspirantes, des pompantes,
des pomponnées, des pouponnées, des panées, des préparées, des kitées, des équipées, des lavées,
des brossées, des peignées, des nattées, des tressées, des stressées, des pas niquées, des
vergondées, des éberluées, des étonnées, des..... au secours !!! Et encore, je te cause pas de celles
qui sont plusieurs adjectifs à la fois ! Tiens ! Eberlué-je ? Je vois que Julie et sa copine se paluchent la
cressonnière !
Ah Julie, que tu es coulante ce soir ! Et quel goût ! Déclare la consuçeuse en gobant ses
doigts après s'être effluvées les narines ! Panique dans ma bandaison, je vais pas tiendre longtemps !
La première qui se baisse.....
V'là t'y pas que Julie en fait autant !
Quoi ? Quoi ? C'est décadent ? Mais je m'en fous moi ! J'y réfléchirai plus tard, à couilles
reposées!
La consulesse m'aperçoit et se précipite tant que je suis au menu:
Enfin ! Le voilà cet Apollon dont tout Rome parle ! S'écrie-t-elle en m’attrapant Pollux à bras le
corps ! - J'espère que tu me réserveras la primeur ! Me yeutedanslesyeux-t-elle !
A ce moment, une main m’effleure les régions sud, aussi, je sursaute, plutôt méfiant en ces lieux
où des mœurs qui ne m'intéresse pas sévissent.
Penses à honorer la dame de ta visite ! Me chuchote le centurion je sais plus qui ! Je vais te
montrer !
Quelle joie de te revoir Frisitte ! S'écrie à son tour le centurion en se jetant sur la consule, et
sans crier gare, il lui fourre deux doigts dans la moniche !
Et quel fumet ! Lance-t-il tout aussi joyeusement !
Je comprends vite que c'est une façon comme une autre de dire bonjour, sauf que je préfère
celle-là ! Il me vient néanmoins une légère inquiétude, dois-je en faire autant avec les mecs ? Non ! Je
vois avec soulagement qu'ils conservent l'usage de leurs mains.... C'est donc sans vergogne que
j'investis la chatte consulesque de mes deux meilleurs doigts ! Madoué ! Chaud et doux, ferme et
élastique, comme je les aime ! C'est tout juste si elle s'en rend compte, hypnotisée par ma taille ! On
Ave Jules !
sent bien qu'elle crève d'envie de l'essayer sur le champ si l'étiquette ne lui imposait pas une certaine
retenue ! C'est avec un profond soupir qu'elle me lâche pour saluer les autres mâles arrivants.
J'inspecte discrètement le résultat de mes deux doigts, histoire d'avoir un aperçu du terrain et ma foi,
ça sent la chatte propre ! Pas n'importe quel parfum, juste la chatte, rien que la chatte, toute la chatte,
mais propre ! Y a rien de plus débecquetant qu'une chatte arrosée de parfum, de déodorant ou pire,
négligée ! Une gonzesse, c'est comme un restaurant, si tu veux avoir une idée de la qualité de
l'endroit, va voir la propreté des gogues ! Reste un problème, comment passer en premier ? Car tu me
connais assez pour savoir que j'apprécie moins le réchauffé et limer dans le foutre d'un autre me ferait
plutôt gerber ! Je te cause même pas de minette ! Le style:
Ah que tu mouilles ma chérie ! Tu me remplis la bouche !
Auquel on répond:
Oui hein ? C'est mon mari qui m'a baisé avant que tu n'arrives !
Si tu savais ce que je redoute ça ! Car fatalement, ça risque bien de m'arriver un jour ! C'est
mathématique !
Après avoir salué une multitude de chattes, et m'être fait palper par toute une chacune, une voix
"off" annonce que le repas est servie ! Ça se précipite comme des poules sur des graines ! Seulement,
bon nombre de femmes attendent que je m'installe pour se placer non loin de ma queue, à portée de
paluche de préférence, aussi, je prends le parti de m’asseoir près de Julie et la consuleuse, autant
choisir la qualité à la quantité ! C'est pas le cas de mes deux affreux, qui auraient tendance à prolonger
les salutations au delà de la côte d'alerte ! Paul se sert même de ses pieds ! Heureux quadrumane !
Quand à Denis, plutôt choqué par ces moeurs barbares au début, fourre des doigts à la cantonade en
se présentant, frisant même l'incident diplomatique quand un crétin de sénateur s'est baissé pour se
gratter les orteils, découvrant une panoplie d’hémorroïdes que Denis a pris pour des grandes lèvres....
Le repas est composé principalement de fruits ainsi que de viandes rouges braisées. Le seul
condiment visible est une racine que j'identifie comme étant du ginseng, qui, comme tu ne le sais pas,
est un aphrodisiaque... Même le vin est rehaussé par cette racine, ce qui le rend totalement imbuvable
! Remarque que dans mon cas, après un mois d'abstinence, c'est pas d'un affreux d’isiaque que j'ai
besoin, mais de la suite ! D'ailleurs, les préliminaires continuent de façon.... Aourfffffff !! Figure-toi que
Julie et sa copine prennent le parti de me nourrir ! Rien de plus naturel sauf que tout les aliments qui
passent dans ma bouche sont d'abord passés par leurs chattes ô combien humides ! Le goût du
paradis ! De quoi détrôner Bounty !! ( Parenthèse au fabricant de ce chocolat: Quand j'ai dit que je
mettrai ton chocolat dans mon book, je te demandais juste quelques bonbons, pas deux tonnes !
Andouille ! Qu'est ce que je vais en foutre ! ). Mais le pire, elles en font autant pour elles même ! Julie
attrape une fraise et me l'écrase contre Pollux pour aspirer le tout goulûment ! Si ça doit durer tout le
repas comme ça, je vais fournir la chantilly ! Si si, j'y tiens !
Si tu savais pas, je t'informe que les romains clappaient couchés, remarque que maintenant, on
sait pourquoi, et de ma position, j'ai la chatte de la consul à moins de 20 cm de ma bouche, si bien
qu'une impulsion ou je ne sais quoi me font chercher à la source le précieux condiment !
La consul en pousse un cri de surprise !
Mais !! Aaaaaahhhh....... que fais tu ? Mes Dieux !........ Aaaaaaaaaaaahhh ! Môman ! Jamais
on ne m'avait fait cela !! Vénus !! C'est diviiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnn ! Jouit-elle !
Elle s'écarte et me lorgne avec une intense stupéfaction ! Je m'aperçois que toute la salle en fait
autant !
Qu'est ce qui t'as pris ? Me questionne-t-elle...
Je coche quoi dans la case là ?
Jamais on avait vu cela ! Je ne pensais même pas qu'on pouvait jouir de cette façon ! C'est...
c'est dégoûtant ! Seuls les animaux se lèchent !
Ça prouvent qu'ils ne sont pas si bêtes ! Rétorqué-je malgré moi !
Un silence qui devient gênant règne dans la salle, on entend les mouches péter...
35
Ave Jules !
Julie rompt ce mutisme en demandant d'une petite voix:
Et... c'était comment ?
Que veux tu que je te réponde ? S'emporte l'autre ! Je n'ai jamais joui aussi violemment de
toute ma vie !
Dans ce cas, je veux bien essayer ! Réplique Julie en me chevauchant le visage !
Me revoilà au zoo en train de faire le singe ! Tous les regards convergent sur moi, je le sens ! 800
romains suspendus à mes lèvres ! Ce qui était plaisir devient épreuve, voire preuve ! Je me doutais
pas que ces cons là ne connaissaient pas les joies de la tarte aux poils ! Il me vient même un doute vu
la réaction, connaissent elles la pipe ? M'étonnerait !
Pendant que je me concentre avant d'attaquer mon solo de mandoline, je pense à une chose
amusante ! Je viens peut-être de changer le futur sans vraiment le faire mais quand même ! Ça se
trouve, je viens d'inventer ces caresses qui me semblaient vieilles comme le monde ! Pourtant quand
j'y pense, on parle bien de leurs décadences aux romains, ils se décadaient avec quoi s’ils brossaient
juste comme papa ? Peut être que la décadence vient juste de commencer avec mon coup de langue !
Le cunnilingus qui a changé la fesse du monde !
C'est pas tout ça, mais la fente attend !! J'attaque donc par des pointes, je batifole autour du clito,
entreprend un virage à 360° sur ses petites lèvres, opère une succion simultanée du clito et des
grandes Jorasses, virevolte en looping à l'intérieur, frictionne à fond et j'achève par le finger in the
moon ! J'entends pas trop la réaction because ses cuisses sur les portugaises, mais à l'estocade
finale, Julie s'abat sur moi comme un arbre mort ! Tollé général ! Les gens se lèvent de saisissement !
On ôte Julie pour la ranimer, tant son foot fut puissant ! Elle émerge enfin avec de la
reconnaissance plein le regard, comme les épagneuls...
J'exige qu'on me fasse jouir jusqu'à l'évanouissement ! Je suis femme de général ! Clame
aussitôt une femme de général !
Moi aussi je suis femme de général ! J'ordonne que l'on me prodigue de tels attouchements !
Et bientôt, les réclamations se perdent dans un brouhaha qui est curieusement, général aussi !
Une minorité reste choquée, mais une majorité écrasante revendique la léchouille et le doigt dans le
fion !
Julie se redresse enfin et réclame le silence, peu onéreux à cette époque, et l'obtient
immédiatement sans hypothéquer sa baraque...
Mes amies, une chose vient de bouleverser nos mœurs ! Mais il reste des points qu'il faut
souligner avant de s'adonner à de telles pratiques ! Aussi, je propose que nous demandions toutes les
précisions nécessaires à nos amis !
Hourra colonel ! ( j'avais bien dit que je n'avais pas toute la majorité ! ).
Bien ! Quel est la chose la plus importante ? Me demande Julie..
L'hygiène évidemment ! Répondé-je sans réfléchir !
J'ai l'impression d'être un prof de la Sorbonne ! Dommage qu'on n'y trouve pas de tels cours !
Imagine la prof qui brame:
Qui veut me faire minette ?. Crois-moi ou va te faire voir chez les grecs mais ça m'étonnerait
beaucoup qu'il reste des cancres ! Au lieu d'un bon point, tu aurais une petite pipe, t'inquiètes pas que
tes leçons, tu les connaîtrais sur le bout de la langue ! M. l'inspecteur d'académie, siouplait, faites que
nos chères têtes blondes deviennent des génies ! Instituez LA langue fourrée dans le programme
scolaire que diable !
Encore une chose ! Ce qu'un homme peut faire à une femme, une femme peut rendre la
réciproque à l'homme ! Tenté-je...
Frissons d'effroi dans la gente féminine ! Même Julie me tire une gueule peu ragoûtante ! Par
contre, chez les hommes, c'est tout l'inverse qu'il se produit ! Une minorité est pour mais la grande
majorité est vachement pour ! Ça fantasme dur dans les caboches ! Ils regardent les femmes avec des
yeux nouveaux!
Ave Jules !
Mais.... Tente Julie...
Hygiène aussi ! M'empressé-je ! Of course !
Mais... jusqu'au... bout ? Retente J....
Bien sûr ! Vous ne voudriez pas que nous acceptions vos émissions et que vous boudiez les
nôtres !
Heu.... bien sûr ! Mais.... ça a quel goût ?
Grand sourire du père Marc ! Enfin du concret ! Et de passer de la théorie à la pratique, il n'y a
qu'une bouche..... Seulement, il y a un hic ! Depuis le temps que je n'ai pas découillé, j'ai peur de la
noyer ! Et le succès de l'humanité dépend de cette pipe ! Aussi, je confie la tâche à des professionnels
tel que Paul et Denis qui s'en font une joie ! J'ai d'ailleurs un mal fou pour garder Julie ou la consul vers
moi, curieuses comme des hyènes, prêtes à tout pour savoir et je leur promet une séance privée dès
que possible...
Paul, comme tout génie qui se respecte, explique en cours d'opération la marche à suivre, la
position des lèvres, l'absence des dents, le travail de la langue ainsi que son parcours etc.... Les
femmes sont toutes ouïes, tu penses ! Plusieurs font la démo en direct, d'autres écoutent et opèrent de
leur côté sur les hommes à proximité. La séance dure un certain temps jusqu'au lâcher des ballons,
provoquant une véritable émeute de curiosité, elles veulent toutes goûter ! Mes potes se font
littéralement violer, pomper, essuyer, laper, happer, sucer, emboucher, dévorer... L'assaut porte
également sur tous les hommes présents ! A mon avis, on n'aura pas de dessert vu que la partouze
vient de débuter ! Ça découille à tout va ! J'en vois même qui lèchent le sol, rien laisser perdre ! Et ce
qui devait arriver arrive ! Plusieurs nanas, dont je vois peu de choses de leur physique m'entreprennent
d'autorité ! Julie et la consul se joignent à la fête, je devrais plutôt dire à la tète ! Une dizaine de
langues m'agacent la grosse veine bleue, une vingtaine papouillent le bout où-que-c'est-le-plussensible, si bien qu'en moins de deux minutes, j'expédie l'ensemble de mes balloches, ma colonne
vertébrale, mon cerveau, mon sang, mes sens, mon essence, ma vie !! La jouissance me soulève, me
porte, me tord, me vrille, me vide, me rassasie, m'abat, m'estropie, me léguminise, m'aphone,
m’asphyxie, me tue !! Pour un peu, je baissais le rideau ! Dedieu cette séance ! Et mon crétin de pollux
qui en redemande ! Il me revient en mémoire les légionnaires en haut de leur échelle ! Doivent assister
à du pas banal, à du jamais vu, à l'Histoire ! Je t'explique même pas le ravalement de la façade après
leur passage ! C'est pour ça d'ailleurs que de nos jours, les italiens se spécialisent volontiers dans le
bâtiment, c'est génétique !
Jamais encore je n'avais eu une aussi phénoménale pipe ! Beaucoup de figurantes, mais quel
casting, quel scénario, quelle production ! Les vedettes s'en pourlèchent encore ! Inutile de demander
si elles trouvent la sauce à leur goût ! Faudrait que je récupère l'usage de mon palpipant qui tente de
pomper le peu de sang qu'il me reste dans le corps vu qu'il s'est stratégiquement installé dans ma
queue, de plus, je ne serai pas contre quatre ou cinq mètres cube d'oxygène ! Mes sens apaisés, je
look un peu autour de moi pour constater la dégradation totale du banquet ! Les pauvres hommes,
minoritaires comme je te l'avais dit, ne savent plus où donner de la queue ! Je vois Paul avec une jolie
dame dessus, et pendant qu'il la pratique, il en affole une autre avec la langue, tandis que ses doigts,
mains et pieds farfouillent d'autres culs... Mais je suis moi-même rapidement débordé ! La consul
comptant bien sur ma promesse, s'installe d'autorité sur mon dégorgeoir à sensoriel, et pratique une
véritable danse de St Guy !! Une chatte que je n'ai pas reconnu s’accroupit au dessus de mon pif pour
un lavage essorage et repassage complet avec prise de contact dans le fion.
J'allais gentiment éclabousser l'utérus de la consul, le nez enfoui dans la rosée du matou quand
une voix tonitruante retentit !
Qu'est ce que c'est que ce bordel ! Je vous demande de vous arrêter !
La dame au dessus de moi se redresse d'un coup ! Ainsi que la consul, au grand désespoir de
pollux ! Et là, je découvre l'objet de nos tourments ! Le mari de Julie vient d'arriver en compagnie du
consul tout court, ni plus, ni moins... Je sais pas pourquoi mais pendant un instant, j'ai cru que Balladur
était dans la salle...
37
Ave Jules !
Etes vous devenus tous fous ou quoi ? Quelles sont ces pratiques odieuses ? Reprend
Pompée...
Pourtant, avec un nom comme ça, il devrait avoir des dispositions ! Naturellement, tous les
regards se portent sur moi ! Aussi, je me mets en devoir d'intervenir, bien que j'aurai préféré rencontrer
Pompée en d'autres circonstances, mais la vie te réserve toujours des surprises les plus connes
possible !
Heu... ne leurs en veut pas trop, c'est de ma faute, j'expliquai simplement une coutume de
mon pays et....
Qui es-tu toi pour m'interrompre ? Me fusille littéralement Pompée, approuvé d'ailleurs par le
crétin déplumé de la coiffe qui consulise à ses heures...
Julie se pointe d'un coup pour faire les présentations, malgré les nons paniqués de ma tête !
Mon chéri, je te présente Marc, mon futur époux !
Elle et la psychologie, il y a un gouffre ! Dire que le moment est mal choisi...
C'est fasciné que je regarde la main de Pompée plonger jusqu'à son ceinturon et dégainer un
glaive ! Je reste pétrifié, incapable du moindre mouvement, et c'est avec horreur que je vois la lame
s'abattre sans que je tente de bloquer ou dévier ce coup que je sais pourtant meurtrier !
Ave Jules !
Chapitre 5
La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a, pourvu que ce soit a moi !
Dans un rugissement de rage, Pompée plonge son glaive jusqu'à la garde dans le cou de Julie !
Elle exprime une intense surprise ainsi qu'une peur sans nom, et meurt dans un affreux gargouillis.
Son corps s'affaisse et Pompée dégage son épée avec un "han" de bûcheron.... Déjà, il me fait face et
relève son arme contre moi ! Et comme un con, je le regarde faire, complètement sous le choc !
Au moment de recevoir le coup fatal, un gong retentit ! Je reste figé et je regarde sans
comprendre Pompée s'effondrer. Je perds de précieuses secondes à analyser la situation, Paul se
tient derrière Pompée, un lourd plateau d'argent dans les mains... Il vient de sécher l'empereur en fait,
me sauvant la vie du même coup ! Le consul en profite pour gueuler au charbon, à la garde, au
meurtre, au viol, au secours, et je me fais une joie de lui praliner un pain de ma dernière fournée qui lui
explose les ratiches et l'envoie direct au dodo, sauf que la garde a entendu, sans compter les
légionnaires du haut de leurs putains d'échelles qui ont tout vu ! Ça débarque comme en Normandie !
En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous sommes ficelés, molestés, cabossés, boxés,
catchés, kungfés, judés, karatés... j'ai mal partout, mon pif raisine un max., et un vicelard ou un jaloux
m'envoie de grands coups dans pollux ! Une chance pour moi que je bande toujours, va t'en savoir
pourquoi, mais ma queue constitue une barrière protectrice pour mes roustons ! Mes potes ne sont pas
en meilleur état, Denis a rejoint depuis longtemps le pays des rêves... Quand à Paul, il commence à
prendre figure humaine...
Les deux romains sont ranimés et Pompée hurle comme un dément:
Au cirque ! Qu'on les enferme au cirque ! Ils amuseront le peuple dimanche !!
Soudain, il m'aperçoit, et se précipite dans un rugissement, la bave aux lèvres :
Quand à toi, je te réserve un traitement particulier ! Je te promets, par tous les Dieux, que tu
vas regretter ton geste pendant ton agonie, et elle sera longue, fais-moi confiance !
Oh ça ! Je ne me fais pas de soucis, tu vois de suite dans son regard que c'est un homme de
parole ! Tu crois que si je lui dis que je regrette déjà, ça l'apaiserait ? Non ? Saloperie va !
Et on nous embarque tel quel, à poil ! Seulement la connerie de l'histoire, c'est que je n'ai aucun
de mes gadgets sur moi ! Les gardes nous passent des hampes de lance dans nos liens et nous nous
retrouvons transportés comme du vulgaire gibier ! La fraîcheur de la nuit me fait un bien fou, dans un
premier temps du moins, car dans un second, je claque des chailles de froid, à moins que ce ne soit
de trouille... Et tu ne vas pas me croire, mais je bande toujours ! J'en viens à repenser à Julie, quel
dommage ! Surtout que je ne l'avais pas encore baisé ! A quoi ça tient le vit....
Le voyage se déroule sans trop d'histoire, le confort est nul, la bouffe dégueu, il n'y a pas de
cagoinsses et pour couronner le tout, il n'y a pas de lumière ! Pense à me rappeler de ne plus jamais
voyager avec cette compagnie !
Le Colisée se découpe en un noir plus noir que la nuit noire et...
Quoi encore ? Tu piges pas ? Kestu veux que ça me foute ? Et... je disais, on nous enfourne à la
lueur des torches dans un labyrinthe de couloirs dégoulinants à force d'humidité, ce qui me rappelle
vaguement quelques copines.... Une porte en fer se présente d'elle même car elle a reçu une certaine
éducation, et elle s'ouvre sur un être de cauchemar qui officie en ces lieux comme garde-chiourme,
mais vu la tronche du gonze, ils ont du bâtir l'édifice rien que pour lui, afin que personne ne puisse le
voir ! Quasimodo est top modèle à côté ! C'est bien simple, si je devais choisir entre lui et le sonneur
de cloches, j'encule Quasimodo rectum !... recta.... Inutile de te décrire heu.... ça ! Tu gueulerais toute
la nuit sous l'emprise de cauchemars époustouflants et ta femme s'en plaindrait auprès de moi quand
39
Ave Jules !
je viendrais, et quand je viens, c'est pas pour discuter de tes insomnies !
Pour une vision globale du sujet, imagine toi qu'on lui a inversé la peau de la gueule, comme si
l'on lui avait enlevé pour la remettre à l'envers, l'intérieur vers l'extérieur, tu suis ? Je sais pas comment
il s'y prend l'apôtre pour exhiber l'ensemble de ses chicots, mais l'effet est réussi ! J'ai peur ! Et les
gardes aussi visiblement !
On nous déhampe, on tranche nos liens pour nous précipiter dans un cachot très accueillant,
délicatement décoré de paille humide, de merde séchée, de rats vivants ainsi que d'un bon nombre
d'insectes grouillants, sautants et suçants du meilleur goût ! Les romains commencent par enchaîner
Paul, puis Denis et quand vient mon tour, le centurion s'interpose:
Non, Pompée réserve un traitement spécial pour celui-ci !
Du coup, les gardes reculent comme si j'étais un pestiféré ! J'ignore ce qu'est le traitement en
question mais ça doit être joyce, on lit facilement la terreur dans les yeux des romains ! On m'entraîne
néanmoins hors du cachot, et j'ai tout juste le temps de faire un petit signe de la main à mes potes,
peut être le dernier.... Bon Dieu ! De l'optimisme que diable ! Tant qu'il y a de la vie ! Je rassemble tout
le stock dont je dispose, j'en prend connaissance, ça fait pas derche ! Je profite de l'occasion pour
passer une annonce urgente: Achète optimisme à la tonne, urgent ! Ou à défaut, un cul accueillant
pour dernières volontés !
La porte se referme avec un claquement sinistre, adieu les copains.... Les gardes me laissent aux
bons soins de.... comment qu'elle s'appelle cette horreur ? Ça a un nom tu crois ? Ses parents en ont
eu le courage ? Il ferait assez Frankenstein vu par Picasso dans son genre, et d'ailleurs, quelle
importance, je claque des chailles de trouille ! C'est pas tant sa taille qui m'impressionne vu qu'il ne
mesure que 2m30, ce serait plutôt ses bras, car ils possèdent l'épaisseur de mes deux cuisses réunies
! Demande à ta femme, elle te fera un croquis des cuisses.... ça t'éclaireras un brin...
Sans un mot, le.... truc me saisit par le cou entre deux doigts et m'entraîne dans des profondeurs
sans que mes pieds touchent le sol, accentuant de ce fait mon concerto en castagnettes mineures.....
Nous arrivons dans une vaste pièce très bien éclairée, donc lumineuse comme dirait Denis, par de
puissants projecteurs halogènes....
Comment ? J'ai fait un anachronisme ? C'est quoi cette bestiole ? Une erreur ? Ah bon ! J'ai cru
que tu me causais d'araignée ! Bon, je rectifie par de puissants récipients de poix enflammées.... Ça te
va ? T'as rien contre la poix ? Paaaaaaarfait !
Là, Toto qui n'a pas changé de main durant le voyage, me dépose contre une grille en fer qui a la
désagréable particularité d'être hérissée de piquants, tous plus pointus les uns que les autres ! Un
sommier de fakir si tu préfères.... Il m'enchaîne sans difficulté, et je ne vois pas d'ailleurs comment je
pourrais lui en faire, je suis beaucoup plus mou qu'un Chamallow ! Son travail terminé, Hulk se barre
sans un mot, un encouragement ou quoi que ce soit qui te ferait croire qu'il est humain.... Cette saleté
de grille est légèrement inclinée, ce qui m'oblige à m'arc-bouter pour ne pas m'embrocher comme un
poulet, mais pour se faire, je suis obligé de me piquer quelque part, soit aux mains, soit aux pieds ! Je
finis par trouver un semblant de confort quand je glisse mes talons et mes orteils entre les piquants,
c'est pas génial comme position, surtout que je ne tiendrais pas indéfiniment avec les bras tendus en
arrière ! Tôt ou tard..... Plaf.... J'en profite pour examiner les lieux, et je le regrette immédiatement ! Je
suis dans la salle des tortures, et tout ici rappelle la souffrance et la meilleure façon de l'infliger ! Je te
cause même pas des fouets, des tenailles, des fers, des couteaux, des.... des.... je sais même pas ce
que c'est et je ne veux surtout pas le savoir ! Je ne peux empêcher mes dents de reprendre leur
meilleur succès !
Salut !
La voix me fait sursauter, laissant dans mes arrières une estafilade en 96 points !, je tourne la
tête et je découvre un autre type derrière des barreaux avec un grand sourire jovial et fraternel....
Salut, ça fait longtemps que tu moisis ici ? Entamé-je la converse....
Té ! Pas loin"g" de 20 ans ! Qu'il me "midise" avé l'assent !
Ave Jules !
T'es de Marseille ? Que je déconne.
Té non couillon ! Je suis de Massilia !
Evidemment ! Inutile de lui dire que c'est la même chose 20 siècles plus tard.
C'est pas trop dur la vie ici ? Que je déconne plein pot, mais avec la trouille, j'ai du mal à
raisonner....
Booof ! On fait aller, té, y a des hauts et des bas, putain"g" !
Et t'es prisonnier pour quelle raison ?
Putain"g" con ! Chui pas prisonnier fada ! C'est moi le bourreau !
C'est à ce moment que je me pisse dessus.....
Les heures s’égrènent trop lentement et mes bras me font souffrir atrocement, comme s'ils
étaient à vif, mais dès que je me laisse aller, les piquants s'avèrent bien plus douloureux ! Aussi, je
force comme un damné sur mes membres car, comme disait mon père:
Mon fils ! Entre deux maux, tu dois toujours choisir le moindre mal car tu auras toujours moins
mal que si tu avais choisis le plus mal des deux maux, c'est pas si mal ! A l'époque, je comprenais rien
de sa théorie, mais la pratique d'aujourd'hui est combien explicite ! Du coup, il me vient une
interrogation lumineuse ! Comment qu'ils font ces foutus fakirs ? La relaxation tu crois ? J'essaie de me
détendre au maximum, mais je tremble tellement nerveusement et de trouille que je m'écorche un peu
plus ! Si j'en réchappe, je claquerais sûrement du tétanos ! Je me souviens brusquement que j'avais
rendez-vous avec mon charcutier pour le rappel des vaccins ce jeudi, du moins, un jeudi dans 2000
ans ! J'applique la pratique de la femme enceinte, à savoir, le clebs qui vient de courir un 1000 mètres\
haies, et qui souffle ses babines avec la langue dehors et miracle ! Je me détends ! Je prend un
maximum d'appui sur mes pieds, jambes légèrement fléchies et je me dépose DOU-CE-MENT sur la
grille.... ça marche ! Essaie ! Tu verras bien si je te raconte des conneries ! C'est pas confortable
confortable, mais mes bras m'en sont reconnaissants immédiatement ! Ça me permet d'avoir une vue
du plafond et je distingue au dessus de ma tête une imposante plaque de plomb qui doit servir....
attends que je réfléchisse un brin.... oui ! C'est ça ! Elle doit servir à écrabouiller doucement le
malheureux qui se trouve à ma place, que les piquants entrent bien lentement dans la chair jusqu'à
l'empalement total..... Je crois que vais y aller d'une petite colique moi....
Afin d'empêcher la trahison imminente de mes nerfs, je tourne la tête et que j'ai bien fait ! Juste
sous moi se trouve un brasero éteint dans l'immédiat, mais qui promet des lendemains chantants ! Cuit
d'un côté, aplati de l'autre et embroché au milieu, vraiment, c'est joindre l'utile à l'agréable ! Je suis sûr
d'une chose !! C'est pas Jules Verne qui a inventé le steak tartare, c'est eux ! Au fait ? Ça brûle la
merde ? Non ? T'es sûr ? Faut qu’elle soit sèche d’abord ? Tiens ! Flaoup ! En voilà toujours une
bonne livraison ! Je rigolerai bien quand ils essayeront de l'allumer, leur barbecue !
D'autres heures passent tout aussi lentement, mais je ne suis pas pressé, du moins, pas encore
pour ceux qui comprendront le jeu de mots, et, aussi curieusement que cela puisse paraître, je
m'endors....
Le grincement d'une porte qui s'ouvre m'arrache brutalement des bras de Morphée qui me faisait
des gâteries de la dernière mode, ce qui m'égratigne un peu plus et m'oblige à reprendre ma position
initiale avec les bras tendus. J'ai mal partout, comme si j'avais dormi sur des pointes et je réalise que
je suis effectivement sur des pointes !
Dis, monsieur Finger, tu ne peux pas faire en sorte que ce ne soit qu'un rêve ? Non ? Toi, c'est
juste les gâteaux... Connard va ! En plus, j'ai le trou de balle qui me démange à un point ! Et comme
disait Laô Tseu, celui qui se couche avec la gratte au cul se lève avec le doigt qui pue ! Mais on sort du
sujet, quoique, j'aimerai bien aussi qu'on me sorte la tige qui me chatouille les hémorroïdes !
Le bourreau fait son apparition assisté du gnome de chez Mennen et.... quoi ? Quel rapport ?
T'as pas vu la pub à la télé: Mennen ! Pour nous... les gnomes ! Bon... où j'en étions ? Ah oui !! Le
bourreau se pointe donc, ne me prête aucune attention, c'est toujours ça d'économisée, et prépare se
salle comme le ferait un chef cuisinier ! Le gnome entreprend de nettoyer le brasero des cendres, il y
41
Ave Jules !
entrepose du charbon de bois neuf et avec une flammèche, tente d'obtenir une rougeur
incandescente, mais, comme je te le rappelle, j'ai apporté ma modeste contribution qui fait que ça ne
prend pas vraiment, mais ça pète, ça craque, ça renâcle, ça fumotte et ça pue surtout ! C'est une
horreur ! Et comme je suis juste au dessus, j'en profite un max. sans supplément ! Si j'étais là pour
avouer, j'avouerai immédiatement ! Malheureusement, je ne suis ici que pour mon trépas dans les
pires conditions et crois moi que celle-ci mérite d'être retenue ! Si tu veux te débarrasser de ta femme
ou de ta belle-doche, fais leur surveiller un plat de merde au four, je doute qu'elles restent longtemps !
Toi non plus d'ailleurs...
Pendant ce temps, le bourreau aiguise amoureusement ses différents accessoires, et tu
constates de suite que ce type aime son boulot ! Tu verrais avec quel amour il te redresse le fil d'une
lame, avec des gestes précis et lents, la langue entre les dents, bien que la pierre frotte au bon endroit
sans rien abîmer ! Sauf qu'il est bientôt importuné par l'odeur... Je vois son nez qui fronce, de la sueur
qui perle à ses sourcils, le geste se fait moins précis et fatalement, il s'ouvre le doigt au même moment
qu'il dégueule son déjeuner ( Caoua, toast beurré et croissant confiture pour les experts d'autopsie).
Pendant qu'il suce son doigt pour étancher sa soif, pardon, le sang, il me lance un regard meurtrier qui
me vaudra certainement un supplément gratuit... Il s'élance dehors respirer le bon air confiné, y a que
le gnome qui s'obstine à souffler sans rien remarquer de particulier. C'en est trop pour mon estomac
qui se soulage comme on dit, mais comme j'ai rien becqueter, je me contente de hoquets rudement
bien imités ! Dommage, l'autre zèbre était juste dessous ! Autant emmerder son prochain quand on ne
peut faire autrement, à l'instar de Maman qui disait toujours:
Tu es sur Terre pour aimer ton prochain, pour l'aider avec tout l'amour dont tu es capable !
Une question tout de même, il branle quoi mon prochain pendant ce temps ? Je vais te le dire ! Il se
fout de ma gueule en lisant mon bouquin ! Voilà ce qu'il fait mon prochain ! Et tout ce qu'il pense de ma
situation, c'est: Pour une fois que ça ne me tombe pas sur la gueule ! Et il se marre mon prochain !
Salaud de prochain !!
Mon prochain du dessous a quand même réussi à embraser son barbecue et une douce chaleur
commence à rayonner sur mon corps glacé et endolori ( C'est beau quand je fais mélo, non ?). Pour
l'instant, c'est agréable, mais ça ne saurait durer ! La preuve, c'est que le gnome commence à
entreposer non loin des fagots de bois (de quoi d'autre ?), en vue d'une flambée cheminacale. La
fumée me fait tousser et avec un peu de bol, je claquerai asphyxié avant !
Ben quoi ? Ça coûte pas cher les rêves ! Je peux t'en envoyer tout un stock pour un prix
raisonnable ! Mais fais vite !
Quasimodo en profite pour essayer l'énorme plaque de plomb, voir si elle coulisse bien et c'est
avec inquiétude que je vois cette masse grise flirter avec mon nez ! Tu vois pas que la chaîne lui
échappe ! Plaff ! Crêpe Suzette ! Et qu'est ce qu'on dit à monsieur Marie ?
Un brouhaha attire mon attention à défaut d'oxygène, et des gardes surgissent dans la salle !
Serais-je sauvé ? Le papa Pompée regrette et m'accorde sa clémence ? Fume ! Ils amènent
l'allemand que je t'ai déjà causé ! Le bourreau râle comme quoi ça perturbe son planning, que je suis
prioritaire ! T'as gueule connard ! Laisse causer les gardes ! Pas pressé moi ! Pas encore !
Les gardes gueulent plus fort ! Le teuton passe avant ! Que je puisse admirer son trépas !
Pompée connaît la portée psychologique d'une telle vue ! Que je regretterai davantage mon geste ! Et
gnégnégné, je les emmerde aussi ! Le bourreau obéit et me détache de mon perchoir chauffé avec
vue sur la mer, et s'il n'était pas bourreau, je l'embrasserai car c'est incroyable le bien que ça me fait !
Il faut arriver aux abords de la mort pour s'apercevoir avec quel plaisir on aime la vie ! Si c'est pas
malheureux ! J'en profite pour me gratter les meules... mais ma joie est de courte durée car on
m'enchaîne avec les bras en l'air, mes pieds ne touchant le sol que sur la pointe des orteils...
Je conserve toutefois une vue imprenable et certainement envié si tu turbines chez "le poids des
mots le choc des photos" car il va y avoir de quoi flasher ! Le bourreau et le gnome ficelle le
germanique et ce dernier m'envoie un regard plein de terreur ! J'ignore s'il me reconnaît mais il gueule
comme un veau à l'abattoir, et les pointes commencent leur office, créant un goutte à goutte
Ave Jules !
sanguinolent qui grésille en tombant dans le barbecue. Le gnome descend la grille au ras des braises
et le pauvre teuton gueule encore plus fort ! Je devine plus que je ne vois les cloques qui se forment !
Le type est en train de griller vivant ! Et comme il a la bouche ouverte, ce qui est indiqué pour hurler, le
gnome lui la bloque et le bourreau en profite pour lui limer les dents très lentement ! Il ne se passe pas
grand chose au début mais quand le bourreau atteint les nerfs, l'allemand tente d'échapper à la poigne
du monstre, en vain... La douleur doit être intolérable car il s'évanouit ! Le gnome ramasse une écuelle
pleine de flotte et ranime le supplicié qui se met à hurler instantanément ! La fête n'est pas terminée
pour autant, le bourreau saisit une torche et embrase les longs cheveux blonds et germaniques, qui
rend soudainement chauve le propriétaire. Puis, avec un couteau effilé, il lui enlève la peau du crâne,
mettant à nu l'os. Grâce à une mèche vilebrequanisée, il opère un trou gros comme une pièce de 5
francs, découvrant la matière cervicale, inutile de te dire que le type est vivant, ça s'entend ! Ensuite, le
bourreau incise le ventre du déshumanisé, plonge ses doigts par la fente et en retire un boyau qu'il
coupe. Là, il dévide l'intestin qu'il connecte au cerveau par le trou préalablement effectué ! L'effet est
immédiat ! L'allemand hurle à s'en faire péter les cordes vocales ! J'ignore si c'est douloureux ou si
c'est le fait de voir tes boyaux entre tes deux yeux, tout ce que je sais, c'est que l'expression " avoir
mal aux boyaux de la tête" vient de là ! N'ensuite, le marseillais lui écrase les couilles à coups de
marteau, ce qui lui fait ni chaud ni froid vu qu'il gueule pas plus fort, pas plus que quand l'assistant lui
écorche les bras et les jambes, lui arrachant des lambeaux de peaux remarquablement bien
découpées en triangle isocèle. Par contre, quand ils lui badigeonnent les plaies avec une mixture, le
teuton est monté d'une octave !
J'ignore depuis combien de temps la séance dure mais l'allemand doit trouver ça vachement long
! Tu paries ? Pour l'heure, ils préparent le bouquet final, le gnome est repassé dessous pour souffler
sur les braises que le sang a malmené tandis que le bourreau opère les derniers sévices comme
crever les yeux, raboter le nez avec un rabot, ce qui est logique, trancher les phalanges, arracher les
poils, déboîter les genoux, éclater la rate avec une barre, péter les dents restantes et autres
amusements qui n'ont plus cours sur le teuton vu qu'il ne gueule plus depuis longtemps, mais un râle
atteste de sa bonne foi et de son état de survivant... Le gnome jette les fagots dans le barbecue qui
s'embrasent dans un joyeux crépitement, ravivant les plaintes germaniques pendant que le bourreau
descend peu à peu la plaque de plomb qui empale doucement mais sûrement le supplicié. Quelques
craquements osseux plus tard et le germain rend le dernier soupir au propriétaire légitime dudit soupir,
et part pour un monde meilleur avec un titre de voyage que je ne suis pas prêt de réserver ! Putain
cette séance ! Je te rappelle que j'arrive ensuite !
Le bourreau essuie son front que l'effort avait emperlé, tout en me regardant méchamment,
espérant que je l'implore, que je le supplie, ou pire, que je lui donne mon numéro de compte en Suisse
! Mais je suis stoïque ! Je suis fait dans un bois qui n'existe plus ! T'en a déjà entendu parlé ? Non ?
Ben, tu vois bien qu'il n'existe plus ! Le gnome détache le corps déchiqueté et le fait disparaître dans
une trappe d'où montent des rugissements impatients et affamés ! Le dîner est servi ! Saignant ou cuit
à point, il y en aura pour tous les goûts ! Il laisse la trappe délibérément ouverte pour que j'entende les
fauves se déchirer le corps, ce qui, je le reconnais, est impressionnant !
Ah ! Tu m'excuses mais je crois que ça va être à moi, le bourreau se pointe...
43
Ave Jules !
Chapitre 6
Tout pénis mérite salaire !
N'empêche qu'il est refait le bourreau, car pour la surprise, il repassera ! Maintenant que je sais à
quoi m'en tenir ! T'as pas remarqué que tu as toujours plus peur de ce que tu ignores plutôt que du
contraire ! Donc, j'ai moins peur ! J'ai peur, certes ! Mais moins ! Le bourreau me fait un beau sourire
au moment où j'y vais d'une petite colique pathétique et totalement involontaire, mais vu ma situation,
on évitera les questions d'hygiènes corporelles... Il me saisit par le colback, ce qui est un exploit car je
suis à poil et il me souffle avec son accent méridional beaucoup moins comique:
Je suis fatigué ! Je m'occuperai de toi demain, tu auras toute la nuit pour y réfléchir...
Et il ordonne au gnome de me reconduire en cellule, ce qu'il....
Je t'explique pas la joie indescriptible qu'il me prend quand on m'enferme avec mes deux potes !
Je ne pensais vraiment pas les revoir ! Eux non plus visiblement car ils sont plutôt surpris de me voir
en si bonne forme !
On te croyait mort ! On a entendu hurler pendant des heures ! Ce n'était pas toi ? Eberlue
Paul...
Je ne lui ferai pas une réponse à la Bigard, du style "si, c'était bien moi mais qu'ils ont pu
reconstituer les morceaux..." Je leur apprends donc la fin de l'allemand et Paul de répliquer:
Pauvre vieux, dire qu'il a passé la nuit ici avec nous, quel dommage tout de même !
Tu aurais préféré que ce soit moi, crâne d'œuf ! L'engueulé-je !
C'est pas ce que j'ai voulu dire ! Mais c'est con ! Il nous avait donné un truc pour rejoindre
notre époque !
Soudain je dresse l'oreille ! Pour déchanter immédiatement vu à quoi ça va nous servir ! Demain,
j'irai nourrir les fauves alors....
Attends ! Le facteur vient de m'apporter un colis qu'un lecteur m'a envoyé en poste express....
J'ouvre.... A l'intérieur s'y trouvent des boites d'espoirs ! Merci l'ami ! Qui que tu sois ! Je baise tes
mains, ton cul et tes femmes sur 5 générations ! J'en décapsule une fébrilement et.....
Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! Putain de Dieu que ça fait du bien ! Je m'envoie des pleines bouffées
d'espoir en travers de la frite et tu sais pourquoi ? Parce que l'espoir, c'est la vie ! Andouille !
Aussi, je demande immédiatement la recette du retour chez soi !
C'est tout bête en fait ! Je suis même surpris qu'aucun de nous n'y ai songé auparavant !
Pourtant, avec le QI que je me tape, cette idée aurait dû m'effleurer avant ! C'est stupéfiant et....
Mais tu vas accoucher bougre d'ostrogoth ! Génie d'occasion ! Papou à roulettes ! Canard à
l'orange ! Bibendum laqué ! Huissier de justice ! Cornichon à...
Laisse-moi parler quoi merde ! C'est vrai ça, on ne peut jamais en placer une avec toi quoi
merde ! Tu monopolises toujours le temps de parole quoi merde ! C'est insensé que tu n'es pas plus
de respects pour tes prochains quoi merde !
Si je n'étais pas enchaîné, il y a longtemps que je l'aurai étranglé !
C'est Denis qui met fin aux hostilités:
En attendant...
Je le regarde éberlué ! En attendant.... quoi ? Qui ?
Ben... en attendant quoi ! C'est pas compliqué ! On reste ici et on attend 2000 ans !
Tu crois qu'on a 2000 ans ? Moi, j'ai jusqu'à demain ! Et comment ça 2000 ans ? On va pas
passer 2000 piges au gnouf !
Ave Jules !
Mais pas ici ici ! Qu'il est con ! On se planque quelque part pendant des années et quand
viendra notre heure, le moment sera arrivé !
J'y réfléchi et c'est vrai que ce n'est pas si con ! Sauf que c'est long comme cavale ! Faut pouvoir
survivre tout ce temps ! Et tant qu'on en parle, pour survivre, il faudrait déjà filer d'ici dans les meilleurs
délais sinon la question ne se posera même plus !
Heu... oui... non.... je sais pas.... on verra plus tard ! Le plus urgent étant de mettre les bouts !
Vous avez trouvé un plan ? Questionné-je....
On pourrait creuser un tunnel ! Le cas est fréquent... Hasarde Denis
En une nuit ?
Pourquoi pas ? La terre est meuble, ça ne doit pas être si long...
Et la grosse pierre à laquelle tu es enchaîné, tu l'emportes en souvenir ?
On peut la desceller, les murs sont excessivement humides, le ciment est peut être mort ?
Tente Paul...
Vous avez essayé ? Je dis ça car les romains bâtissaient sans ciment ni mortier, juste avec un
ingénieux emboîtage de parpaings qui se tiennent les uns les autres.... Mais vous avez raison ! En
tirant suffisamment fort, l'édifice s'écroulera certainement sur nos gueules.....
Ils haussent les épaules de concert.... Ça semble mal barré à première vue et même à la
seconde !
On peut faire mieux ! Il n'y a qu'à commencer le tunnel et si on transpire beaucoup, la sueur
rongera les fers et on les cassera quand ils seront suffisamment rouillés ! Sarcastiqué-je....
Il n'y a donc plus rien à faire ? Défaitise Denis...
Oh si, on peut faire une belote, un tarot, une partie d'osselets, une chasse aux rats ou aux
morpions, ou bien une dernière branlette; on peut pisser ou chier selon affinités, on peut faire pleins de
choses mais pas se barrer ! Ça, c'est sûr !
Un vent de défaite souffle dans nos cœurs, fauchant le moindre rameau d'espérance et ne
laissant dans son sillage que ruines et désolations... Quoi je fais littérature ! Je pleure comme je veux
non ? Déjà que j'éjacule en Technicolor !
Un silence pesant s'installe sur notre groupe, chacun restant là à ruminer sa peine, personne ne
songeant à dormir, déjà qu'on ne sait pas s'il fait jour ou nuit.... Les heures s’égrènent et marquent de
leur empreintes sanglantes mon âme tourmentée ( C'est pas de moi ! C'est Denis....).
Et quand le temps t'est compté, il passe vite le con ! La porte s'ouvre avec fracas sur Quasimodo,
nous faisant sursauter ! Je ne peux réprimer un putain de tremblement nerveux ! C'est la fin ! Ce coupci, je vais y passer ! Adieu les copains ! Qu'est ce que je pourrai faire ? Vite ! Une idée, n'importe quoi !
Tu crois que si je commence à hurler très fort de suite, il s’apitoiera ? Non hein... et si je lui faisais une
pipe ? Il aimerait ? Il me laisserait partir ? Ou alors, si je lui refilais ta femme, t'en as rien à foutre de ta
femme ? Prête la moi, je t'en refilerai une autre en bon état à peine baisée, et pendant qu'il la sautera,
il me laissera tranquille, allez, sois sympa, vite bordel !
Le gnome m'entraîne dans les profondeurs, avant goût de l'enfer qui m'attend.... Une fois dans
l'antichambre de la mort, il me dépose sur la fameuse grille et curieusement, je ne ressens pas les
piques, si ça pouvait durer comme ça ! Je commence mentalement des prières, il me faut l'aide de
Dieu lui-même ! Pas ses Saints ! De Dieu en personne ! Il me faut du qualifié en martyr et supplicié, un
expert quoi ! Qu'est ce qu'il a à trembler comme ça ce putain de grillage, c'est moi tu crois ? Et ces
hurlements de terreur aussi ? T'es sûr ? Attends que je ferme la bouche.... Effectivement !!
Le gnome entreprend de souffler sur les braises... ça commence bien ! Le bourreau s'approche
de moi nonchalamment, découpant des tranches de saucisson qu'il fourre dans sa clappe très
calmement, et me demande:
La nuit fut de bon conseil ? Je vois que oui, tu crânes moins à présent...
Oui ! Oui ! Je crâne moins ! Regardez comme je crâne moins ! Et je regrette ! Regardez
comme je regrette bien ! Ohlàlà que je regrette ! Pitié !
45
Ave Jules !
Il est en pleine forme hein ?
Nouairg ! Répond le gnome...
Maintient lui la mâchoire ouverte, on va le commencer à la lime....
Quasimodo m’insère les doigts de force dans la clappe, bien que j'oppose une farouche
résistance, ayant la pratique des minettes, il a du mal mais parvient à ses fins et je sens ses spaghettis
crasseux et cendrés m'écarter la mâchoire au point de me l'arracher.... Le maître d'œuvre attaque
aussitôt son concert pour évadé pénitentiaire et il lime, il lime comme un fou... sauf qu'il ne se passe
rien ! Je ne gueule pas et je me garderai bien de lui dire pourquoi ! Mais toi qui es un pote, qui a offert
généreusement ta femme pour adoucir mes derniers instants, je vais te le dire !! C'est tout bête, mais
un accident de voiture m'avait amputé de mes ratiches du devant et j'ai un ensemble en résine de
synthèse sur pivot, si bien que l'autre peut toujours limer, je ressens que dalle ! C'est mon dentiste qui
va être joyce de me revoir ! Le bourreau est perplexe ! Il pige pas que je ne réagisse pas ! Pourtant, il
m'a enlevé la moitié des incisives !
Attends ! Lâche-le, il y a quelque chose qui cloche... Midise-t-il...
Je retrouve avec plaisir l'usage de ma clappe et le premier réflexe est de me passer la langue sur
ce qui reste.... Boudiou ce trou ! Il n'y est pas aller de main morte ce con ! Je vais zézayer à présent !
C'est malin ! Et pendant 2000 ans encore ! D'ici que je ne puisse pas obtenir un rendez-vous le jour
même chez le dentiste pour couronner le tout, et sans jeu de mots encore !!
On va lui ouvrir la tête ! Va chercher la torche pendant que je lui découpe la peau...
Et là ! il m'entaille le front en tenant mes cheveux ! Et là, ça fait mal ! J'ai pas de perruque ! Je
hurle mon mécontentement et au moment où Quasimodo allait incinérer ma tignasse, il se passe
simultanément plusieurs choses ! La première est une lance qui semble surgir du ventre du bourreau, il
me regarde avec autant de surprise que j'en ai pour lui et il meurt dans un gargouillis qui n'a rien à voir
avec le pastis ou les olives mais que je trouve très élégant ! La deuxième est une série de cris et
hurlements divers, le bruit d'une bataille rapide et enfin, la troisième, la tête d'un légionnaire romain qui
se penche sur moi:
Dieux merci ! Il est encore vivant !
On me détache malgré ma plus totale incompréhension, je constate le tableau et je ne
comprends toujours pas ! Quasimodo gît près de la porte avec un glaive planté jusqu'à la garde dans
la poitrine, plusieurs légionnaires s’entre-tuent encore et ceux avec une peau de léopard sur les
épaules finissent par avoir l'avantage sur ceux qui avaient une cape rouge... Le légionnaire qui m'a
délivré s'explique enfin:
César est de retour et a apprit ce qu'il s'est passé ! Pompée est en fuite ! C'est la guerre et tu
es libre ! Viens, tes amis t'attendent déjà en haut auprès de César...
Un légionnaire me ceint de sa cape en fourrure authentique, possible qu'ils ne connaissaient pas
BB à l'époque, car pour habiller une armée en peau de léopard, il en faut des léopards !
Une fois remonté à la surface, j'entrevoie une cohue pas piquée des vers ! Des "peaux de
léopard" finissent d'exterminer ce qui reste de "capes rouges" plutôt que de faire des prisonniers et...
comment ? Il faut les nourrir ! Je suis bien d'accord avec toi mais... et il faut les habiller ! Bon, si tu
veux, mais... Il faut les laver, les loger, les occuper ! Bon ! OK OK ! A mort ! Ça te va ? Keske je
déconne moi ? T'es pour le FN ? Ahhhhhh, c'est pour ça.... Je disais qu'on pouvait en faire des
esclaves ! Non ? Ça ne te séduit pas ? Essaie de suivre mon raisonnement, du moins, vu tes facultés,
on aura du mal mais je vais faire au plus simple comme d'habitude: Si y en a esclaves, y en a valeurs
marchandes et si homme = valeur marchande, y en a pas nécessaire de le buter, toi y en a compris ?
Parce que on hésite bien plus à flinguer son pognon qu'un simple quidam... C'est pas con ce que je
viens de dire là ! Je me demande bien pourquoi il n'y a plus d'esclaves ! A notre époque où on se fait
égorger pour 10 balles ! Imagine un instant que tu sois un esclave, on te foutrait la paix vu que tu
vaudrais quelque chose, pas comme maintenant ! Mmmmmmmmmmmmmmmh ? Non ? Connard.....
Au bout de pas longtemps, les "capes rouges" gisent dans des flaques... rouges ! Bravo, t'es
observateur ! Il ne reste que des "peaux de léopard" qui essuient leur lame sur les cadavres tiédissant
Ave Jules !
dans la fraîcheur du soir, c'est pas compliqué, partout où je mire, il n'y a que des "peaux de léopard",
tout le monde en a une ! Sauf les léopards....
Sous la mienne, je commence à castagner des dents de froid, de peur, d'énervement, de faim, de
soif et... oui, aussi ! Envie de baiser ! Ça me le fait des fois...
La chaleur du palais est réconfortante, on finit de déblayer les gardes éventrés qui ont opposé
une farouche et vaine résistance, vu que le grand bonze que j'aperçois n'est autre que César lui-même
en personne, qui trône comme un souverain sur le siège de Pompée-le-rénégat, et auprès duquel se
trouvent mes deux crétins habillés de propre. N'étant pas habitué au protocole en pareil cas, je lui tend
niaisement la main pour le saluer, il la regarde avec surprise, me regarde toujours aussi surpris et
éclate de rire !
Quelle curieuse coutume ! On m'en avait parlé mais de là à l'affronter !
Il débloque de la breloque Papa César ? Je comptais pas lui foutre ma main sur la gueule quand
même ! L'affronter ! Tu parles d'un pingouin ! Qu'est ce que j'aurai dû faire d'autre ? Me jeter à ses
pieds pour les lui lécher ? Il m'a sauvé la vie, certes, mais c'est pas une raison suffisante ! Encore qu'il
serait Miss Monde, je dis pas, mais là, oh hein ! Je vois Denis qui me fait un signe de la main avec
insistance, dans un premier temps, je regarde au plafond comme il semble l'indiquer, et dans un
second, je pige ! Mais c'est bien sûr ! Quel crétin je fais ! J'en ai pourtant vu des films de péplum avec
des gros costauds qui écrabouillent une citée entière en pétant dessus ! Aussi, le plus dignement
possible, j'arbore le meilleur salut hitlérien de ma panoplie, celle que j'utilise quand je retourne ma
veste et je déclare solennellement:
Ave Jules !
L'avéyé marque un autre instant de surprise avant de reprendre:
Te voilà bien familier pour un étranger auquel je viens de laisser la vie sauve ! Je me
demande si je ne vais pas regretter la décision de Pompée à ton sujet...
J'en rougis jusqu'aux hémorroïdes !
Bejdijfdfvjdfk vknblm vkdjqijdk..... Bafouillé-je...
Certes ! Approuve-t-il et il se désintéresse de moi pour se consacrer à ses mains, qu'il plonge
dans une bassine en étain parfumée à la lavande, pleine d'eau, des fois qu'il y en aurait qui pigerait
pas du premier coup... J'en profite pour admirer le personnage et au premier abord, on est déçu....
C'est ça qui a fait plier la Gaule ? Il paye pas de mine ! Grand et plutôt maigre, il n'inspire pas vraiment
la terreur, je le vois plutôt volontiers donner des bonbons aux petites filles à la sortie des écoles ! Des
cheveux blancs et frisottants tentent de camoufler une calvitie bien commencée et des tâches de
vieillesse parsèment son cou et ses bras, je sais pas quel âge il a, mais je l'estimerai bien vers 55\60
carats... Sa toge d'un blanc immaculé et non émasculé comme le déformeraient certains, est cousue
de fils d'or qui indique son rang et son titre, et pour finir, des sandales bêtes et méchantes, en cuir
marron... Quoi te dire de plus ? Ah si ! Il porte sous le bras gauche, à même l'aisselle une sorte de
bouquin gros comme un bottin des télécoms, que c'en est peut être un ! Va savoir ! Il tient peut être à
avoir son plombier rapidement sous la main..... En fait, ce qu'il y a de plus frappant chez lui, ce sont
ses yeux ! D'un noir profond, légèrement enfoncés, ils brillent de mille éclats d'intelligence, de ruse, de
malice et de tout ce que tu veux du moment qu'ils restent absolument fascinants ! Bref, dans
l'ensemble, il aurait une vague ressemblance avec Mitterrand en plus maigre....
Un garde léopardisé m'indique que l'entretien est terminé, que César nous recevra plus tard à sa
table et que dans l'immédiat, je ferai bien de me rendre présentable vu que je suis toujours à poil avec
juste la peau de nounours sur le dos... Comment ? C'est une peau de léopard ? Je le sais bien
manche à burnes ! Mais je préfère la peau de nounours, t'y vois pas d'inconvénient majeur ? C'est mon
droit absolu de préférer le nounours ? Oui ? Et puis, j'écris ce que je veux, merde ! De plus, je m'en
branle pas mal moi, du léopard ! Je l'encule le léopard ! J'aime mieux le nounours, non mais....
Il me conduit à mon ancienne chambre et je n'ai pas refermé la porte que surgissent mes deux
zouaves comme s'ils avaient Lucifer au cul ! Paul exécute une superbe glissade et rate la porte... mais
47
Ave Jules !
pas le mur.... Ça fait SCHFLOAK !! Plok.... Décalqué....
Ferme ! Mais ferme Nom de Dieu ! Hurle Denis !
Connaissant cet apôtre authentique, il doit y avoir urgence pour qu'il injurie ainsi le Seigneur,
aussi, j'attrape Paul par le colback et je le traîne à l'intérieur, au même moment, une horde braillante
de soldats se pointe au pas de course et dérape plus ou moins sur le dallage de marbre... Je claque la
porte avec vigueur et la condamne solidement, d'ici à ce qu'ils la défoncent, on aura bien la paix 5
minutes, mais du diable si je comprends ce qu'il se passe !
Explique-toi ! Encouragé-je Denis qui reprend son souffle comme il peut, la clappe grande
ouverte.
Tout ce qu'il produit, c'est un couinement très réussi, mais pour la comprenette.... Tu repasseras !
Et puis, il pointe un doigt sur Paul et il éclate en sanglots longs qui bercent mon cœur d'une langueur
monotone ! Dans l'urgence, je vérifie que Paul vit encore, ce qui est le cas vu qu'il revient parmi nous
avec un Tony truand : Quoi merde !
J'épanche le raisin qui coule de son nez une fois de plus éclaté, et, tenté de le secouer un peu
par le colback, je lui demande ce qu'il se passe....
Attends, tu vas rire ! Heu.... J'ai tenté une petite expérience scientifique qui heu.... a un peu
foiré...
Tu as fait QUOI ? Bougre d'olibrius ! Andouille !
Heu.... la bonne question serait plutôt avec QUI.....
Un bac de glaçons me dévale brutalement le long de l'échine ! J'ai peur de comprendre QUI est
qui ! M'étonne pas que les gardes défoncent la porte avec cette vigueur ! La grosse barre de fermeture
plie doucement mais sûrement sous les coups de butoir, et dans pas longtemps, on va finir égorgé
comme des poulets ! Ne voulant pas mourir idiot, je chope Paul par sa toge et le secoue comme un
prunier !
Mais qu'as tu fait EXACTEMENT ?
Trop tard ! La porte cède avec fracas et les gardes se ruent sur nous ! Adieu lecteur !
Ave Jules !
Chapitre 7
Un clou chasse l’autre, comme disait Jésus...
Je me réveille péniblement avec la sensation très nette d'être passé sous un train, tout me fait
mal ! Même les poils ! J'ouvre les yeux, du moins celui que je peux encore et je constate les dégâts !
J'ai du sang séché partout ! Mais c'est pas ça le pire ! Le pire, c'est qu'on est de nouveau au cachot !
Retour à la case départ sans toucher 20 000 balles ! J'examine la bouille de mes potes qui sont au
moins avec moi et dans le même état sanguin... Paul se réveille enfin par un pet sifflant, me voit et
m'inflige une horrible grimace qu'il voudrait sourire....
Bon, tu m'expliques maintenant ? Demandé-je étonnement calme...
Que veux-tu, quand le sort s'acharne sur toi...
Je voulais juste savoir si on peut réellement influencer le futur....
Et.... L'encouragé-je....
Et ben non ! Apparemment pas....
Mais tu vas être plus clair couillon de la lune ! Gueulé-je soudain !
Il a tenté d'assassiner César ! Lâche Denis qui est revenu parmi nous...
Il a fait QUOI ??? Eberlué-je !
Mais non ! Que t'es con ! Je voulais juste avoir la preuve de ce que je pensais ! Se défend le
génie.....
Drôle de façon d'avoir une preuve ! Tu sais ce qu'il a fait ? Me demande Denis...
NOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! Paniqué-je...
Il a pris un de ces gros plateaux d'argent et l'a violemment aplati sur la tête de César !
C'est plus que je ne peux en supporter ! Je me jette sur Paul mais comme je suis attaché, je suis
brutalement retenu par la cheville et tombe non loin de lui, et pendant que je griffe le sol de rage,
l'écume aux lèvres, il tente de ré attrouper ses maigres guibolles sous lui de peur que je ne parvienne
à les lui choper !
Du temps, beaucoup de temps se passe dans un silence absolu, il y a longtemps que j'ai repris
ma place et me morfond dans mon coin, ruminant des choses bandantes pour achever Paul, si
seulement je pouvais en avoir l'occasion ! Et après tout, j'y suis pour rien, moi ! J'y étais même pas !
C'est pas moi ! César devra m'écouter ! Et si j'ai du bol, il me nommera bourreau..... La place est
vacante, ce ne serait que justice...
Oui mais... j'ai tout prévu ! Lance timidement Paul....
Et qu'est ce que t'as encore prévu crétin pathologique ! M'étranglé-je avec mes fers !
Et là, stupéfaction ! Il se lève, relève sa toge pour nous dévoiler ses fesses et s'accroupit dans la
position universelle du chieur, rôle qui lui convient au delà de toutes espérances, et après quelques
pets apparaît, non pas une merde comme la logique le voudrait, mais un couteau à molécules ! J'en
suis baba !
Tiens, c'est marrant, mais moi aussi, j'y ai pensé ! Déclare Denis qui se retire aussi un
couteau du trou de balle !
Devant mon air hagard (du nord), Denis tente d'expliquer que l'absence de poche etc......
Heureusement qu'on ne transportait pas des pastèques !! En moins de deux, ils sont libres mais Paul
n'ose pas me "déchaîner" pour l'instant...
Heu, on va déjà pratiquer une ouverture dans la muraille et on te délivrera quand tu seras
calmé.....
49
Ave Jules !
Mais je suis très calme, bordel de merde ! Détachez moi Bon Dieu ou je fais un carnage !
Gueulé-je calmement !
Ils s'empressent de se mettre à l'ouvrage sous mes cris de rage et d'impuissance !
La muraille est épaisse mais le patient travail de découpage fait son effet lentement et les gravats
s'amoncellent inexorablement. Plusieurs heures plus tard, un rai de lumière perce soudain les ténèbres
de la cellule, le soleil enfin ! On arrive au bout ! L'ouverture s'agrandit rapidement et je peux voir une
sorte de boyau d'au moins un mètre d'épaisseur et qui donne directement sur.... le vide ! Tiens, c'est
bizarre, je croyais qu'on nous avait reconduit au même endroit, sauf que par l'ouverture, je vois au loin
le Coliséum, comme quoi, on peut se tromper ! On est dans des cachots à étage... logique....
Paul se penche par le trou et lance un sifflement admiratif...
C'est haut merde ! Doit bien y avoir quinze à vingt mètres ! Heureusement qu'il y a une sorte
de douve pleine d'eau, je me demande s'il y a assez de fond pour qu'on puisse plonger !
Saute ! On verra bien ! Satiriqué-je.... On me détache maintenant ou on attend la St Glinglin ?
Visiblement, Paul n'est pas chaud chaud.... Aussi, il me lance le couteau et tente une sortie
précipitée qu'il rate ! Sa tête porte sur le haut de l'ouverture et il s'assomme d'un coup ! Il sera quitte de
souffrir pensé-je en ma Ford intérieure.... Une fois libre, Denis se jette sur moi en m'implorant:
Non ! Marc ! Je t'en supplie ! Ne fais rien que tu regretteras plus tard ! Et puis, nous sommes
copains depuis l'enfance, ça compte non ? Et l'amitié hein ? L'amitié, tu ne vas pas chier dessus ! Hein
? S'il te plaît !
Pendant ce temps, je chope Paul et je commence à le pousser par l'ouverture, je le tiens par le
colback en espérant qu'il étouffe un peu puis je le lâche au dessus du vide. Je m'avance un peu pour
constater de visu Paul qui amerrit bruyamment. L'eau froide le ranime et il apparaît à la surface
rapidement.
Bon, apparemment, il y a assez de fond.... heu.... venez quoi ! Nous lance Paul....
Attends une seconde ! Lâché-je...
Attendre quoi ?
Je voudrais savoir s'il y a des crocodiles.....
A "croco", Paul était encore dans l'eau, à "diles", il est debout sur la berge et nous attend....
A ton tour.....
Denis me regarde avec horreur !
Tu... tu n'es pas sérieux, je vais me rompre les os ! Paul a eu de la chance c'est tout !
Je ne cherche même pas à discuter, j'attrape Denis par le col et le fond du caleçon, je vise et
avec un han de bûcheron, j'expédie Denis par l'ouverture comme on le ferait avec du charbon dans la
chaudière d'une locomotive ! Trois secondes de hurlement plus tard, un plouf m'avertit qu'il est arrivé à
bon port ! Paul l'aide à sortir de l'eau au moment ou je saute, et je m'aperçois que le bas me réserve
une bonne surprise ! Si je te le dis tu vas pas vouloir me croire ! Eh oui, il y a bien des crocodiles dans
ce bassin de merde ! Et tout le chahut qu'on vient de faire les a attirés dans le secteur !
Je plonge juste entre deux reptiles énormes ! J’atteins le fond rapidement et je me propulse en
direction de la berge, distante d'environ dix mètres... Dans l'eau trouble et confinée, il me semble voir
des mouvements furtifs, tiens ! Et ça ! C'était pas des dents par hasard ? Je crois que je viens de
battre le record du monde de brasse coulée car avant que je ne réalise, je suis sur la berge, hors de
l'eau et je nage encore ! Aux chiottes Tarzan ! Moi faire mieux ! Moi plus fort ! Moi homme ! Moi...
encore vert de trouille....
Le bruit n'a pas seulement attiré les sacs à main, mais également des gardes du haut de
l'immeuble qu'on nous avait allouer, et le temps de se remettre debout, ils gueulent comme des putois
qui viennent de découvrir le déodorant... Paul et Denis prennent leurs jambes à leur cou et détalent
comme des lapins, inutile de te dire que j'en fais autant ! Sauf que dans mon cas et vu mon poids,
l'expression "ventre à terre" serait plus indiquée....
Ave Jules !
Au bout d'une course longue et aveugle au milieu des gens et des rues, on s'arrête enfin hors
d'haleine, hors de portée, hors de souffle et nos poumons sont pratiquement "hors" aussi ! Avec toutes
les clopes que j'ai fumé jusqu'à ce jour, j'ai dû re goudronner tout le secteur ! Les passants ne nous
portent aucune attention, malgré nos toges sales, froissées, crottées, bref nous sommes comme tout
le monde.... Comme la meilleure des protections reste la foule, nous nous asseyons à même la terre,
le dos au mur pour reprendre nos forces et tenter de faire le point.
Et maintenant, où allons nous ? Interrogé-je...
Pour l'instant, on est bien ici, non ? Halète Paul.
Au fait ! Sais-tu pourquoi César avait constamment les mains immergées dans une bassine
d'eau parfumée ?
Je regarde Denis avec une certaine hébétude, me demandant ce que le sujet venait foutre ici...
Tu vas rire, mais le grand Jules puait des mains comme Paul des pieds ! C'est poilant non ?
Quel rapport avec notre situation ? Eberlué-je de plus belle...
Aucun ! C'est juste pour détendre l'atmosphère ! Lance-t-il joyeusement !
C'est pas possible, Denis s'est fêlée la cafetière dans sa chute de tout à l'heure !! Normalement
et à cette minute présente, il devrait au minimum chier dans sa toge en jetant des regards inquiets
alentours !
C'est bien le moment de déconner ! Pourquoi qu'on ferait pas un petit monopoly pendant que
tout Rome nous recherche pour nous découper ! On a plus d'ennemis ici qu'il y a d'habitants sur la
planète ! Le seul allié qu'on avait, Paul s'est chargé de l’estourbir ! A part ça, tout va bien ! M'emportéje !
Paul devient rouge instantanément et tente de dévier la conversation avant que je trouve une
excuse suffisante pour attenter à ces jours...
A mon avis, on devrait fuir !
Décidément ! De l'eau a dû entrer dans leur tronche ! C'est pas possible autrement !! A un
concours de la connerie, ils seraient reçus avec mention ! Tu crois qu'après un tel plongeon, la
pression fut suffisamment forte pour...?
Je m'en doute bien, bougre de troglodyte liquéfié, qu'on doit se barrer, la question est par où
et pour où !
Et bien sûr, ils me désignent une direction diamétralement opposée !
Personnellement, j'opte pour le nord ou plus précisément pour la Gaule, car étant français, on
sera mieux chez soi près de nos grand papys ! Y aura toujours moyen de discuter. Seulement,
Rome\Paris, à pieds, à cheval ou à vélo, ça fait une trotte ! Mais suis-je con ! On a 2000 ans pour faire
le trajet ! Parce qu'on sera bien obligé de rester ! A moins que tu n'es une meilleure solution...
Sortir de Rome n'est pas une chose facile, surtout depuis que la guerre est décrétée. Il y a des
patrouilles incessantes, des gardes partout, des fouilles systématiques, de plus, on a dû fournir notre
signalement à tous les azimuts. J'ai remarqué que les gardes s'intéressaient tout particulièrement aux
trios, et examinaient les dents. Que je pige ! Le bourreau m'a laissé une marque indélébile et
particulièrement débile ! L'un des suspects a des dents limées ! J'en avise mes lascars et Paul trouve
une parade immédiate:
Ben... on n'a qu'a les lui péter !
Ben voyons ! Déjà que je zézaye, je tiens pas à zozoter façon Favier !
Pour être aussi con que toi, je pourrais te péter les tiennes et les mettre à la place des
miennes ! Menacé-je...
Ou sortir un par un... Solutionne Denis...
Ce que nous faisons à la nuit tombée, car la nuit, toutes les chattes sont grises....
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Ave Jules !
Chapitre 8
Qui trop embrasse, mal étreint.... il paraît !
Le soleil se lève timidement sur la campagne, chassant la brume matinale qui enveloppe nos
corps comme un linceul humide et froid. Des oiseaux ajoutent une note de vie par leurs piaillements
joyeux et la terre exalte cet incomparable parfum de fleurs et de pourriture. J'ouvre doucement un œil,
en proie à un horrible mal de crâne, notamment dû à un début de scalpage qui s'infecte ! La plaie est
suppurante et rend peu de sang mais beaucoup d'un pus visqueux et malodorant !! Bref, j'y ai droit !!!!
Le premier qui me parle d'amputation...
Mes deux compères sont debout depuis pas mal de temps car je les aurais empêché de dormir
par mes râles et soupirs, parait il... Paul se demande où il pourrait y avoir un hôpital, ou tout
simplement un téléphone vu qu'il connaît personnellement un médecin réputé, quand à Denis, il prie...
J'aurai presque envie de lui dire que nous pourrions commencer le voyage par Lourdes, sauf que j'ai
trop mal, et je doute que j'y arriverai vivant !! Je tâte la plaie du bout des doigts, c'est boursouflé et
plutôt profond me semble-t-il, mais comme dans ces cas là, on a tendance à exagérer !! Les deux
idiots se concertent en chuchotant, comme le feraient n'importe quel médecins au chevet d'un malade
qui claquera incessamment sous peu...
Je pense que Marc a dû contracter cette infection au cours du bref séjour dans l'eau confiné
de ces sauriens, à moins que ça ne soit le cachot qui n'est pas systématiquement désinfecté...
Conclus Denis
Ouais ! Faudrait des antibiotiques ! Tu sais s'il y a une pharmacie dans le coin ?
Eh ! Les comiques ! Faudrait faire quelque chose avant l'autopsie ! Clamé-je... Essayez de
trouver de la gnole dans le village que nous avons traversé cette nuit !
Les deux crétins partent comme des dératés en direction du patelin, me laissant seul, agonisant...
J'espère seulement qu'ils trouveront le chemin du retour, sinon...
Ce petit bois est charmant, la clairière qui nous sert de gîte est ensoleillé comme il faut, ce qui me
rappelle que je crève de soif ! A moins que ça ne soit la fièvre, pourvu qu'ils pensent à ramener des
vivres ! Les animaux ici ne sont pas farouches, déjà, une horde de corbeaux occupent les environs et
s'approchent de moi au point que je peux presque les toucher ! Au fait, il me vient un doute, le
corbeau, c'est pas un charognard ? Dis ! C'est pas un charognard ? C'est quoi ce grand sourire qui
orne ton faciès ! Tu parles d'une réponse !
Je me sens tout chose moi ! Une sorte d'engourdissement doublée d'une profonde lassitude me
saisit, serais-je en train de mourir ? J'ai un mal fou à me concentrer et à porter mon attention, ma tête
est devenu si lourde ! Soudain, quelqu'un frappe à ma jambe, peut être qu'il veut entrer ? Mais la place
est déjà prise ! Je suis encore dedans ! Tu crois que c'est Dieu qui vient réclamer le beau corps qu'Il
m'avait prêté ? Possible ! En tout cas, Il insiste ! Mais Il ferait mal ! J'aimerais Lui dire que j'y tiens et
que je désire renouveler le bail, que je l'entretiendrai mieux dorénavant, que je laverai mon âme si
noire qu'elle en deviendra transparente, que je construirai personnellement la cathédrale de Paris à
mains nues, l'emplacement étant vierge dans l'immédiat et que je m'y installerai à la place de
Quasimodo, pourvu qu'Il m'envoie Esméralda ! Pourquoi qu'Il frappe toujours ? C'est agaçant à la fin !
D'ailleurs, j'imaginais pas Dieu si noir ! Mais, c'est pas Dieu, ce sont ces putains de corbeaux qui me
bectent vivant ! De Dieu ! Ressaisis-toi !! Je ramasse une branche et me l'abats sur la jambe, créant
une douleur sourde qui résonne longuement dans ma tête, au rythme de mes pulsations cardiaques.
Ça a eu au moins le mérite de faire fuir ces cauchemars ailés ! Il faut que je tienne ! Coûte que coûte !
Il faut que je m'accroche à quelque chose ! Hein ? Le cul d'Esméralda ? Ben.... Faut voir... Pourquoi
pas ! Je visualise.... Merci mon Dieu ! Que c'est bon ! La peau mat, les formes généreuses et rebondit,
Ave Jules !
quelques poils frisottants sur l'arrière... Quoi ? T'arrives pas à visualiser ? Mais c'est normal mon vieux,
t'as jamais eu de modèle compétent sous la main, cherche pas !
La journée se passe, entrecoupée de moments d'inconscience et de combat avec les corbeaux
qui avaient la gentillesse de me réveiller dès que je piquais du nez, et comment je les remercie ? A
grands coups de bâton, d'ailleurs, quelques uns en ont fait les frais et servent de pâture à leurs
congénères. Que peuvent bien foutre Paul et Denis ? Ils doivent la distiller eux-mêmes cette foutue
gnole ! C'est pas que je sois inquiet, mais ce bâton devient de plus en plus lourd et ces volatiles de
plus en plus audacieux !
Le soleil habille le ciel de rouge en basculant derrière une montagne, ce qui m'indique que
demain sera venteux ! Demain ! J'ai bien peur que le soleil ne se lève sans moi ! Pour une fois ! La nuit
n'inspire pas trop les corbeaux et ils préfèrent un replis stratégique non loin de moi, afin d'être les
premiers sur les lieux demain ! Au moins, je mourrai en paix !
Des pensées confuses envahissent mon esprit, tout se mélange ! Le passé, le futur, le présent !
Je ne sais plus à quelle époque on est, ni pourquoi Thétanfeu n'est pas venu claquer César, je me
rappelle vaguement que j'ai une femme mais j'ai oublié l'adresse du fleuriste ! C'est drôle, mais le type
du PMU qui a poinçonné mon jeu avait une fourrure de léopard sur la tête, un original quoi ! Je me
demande bien pourquoi les bus étaient encore en grève aujourd'hui, surtout que les chevaux ont
obtenu une double ration d'avoine, je sais pas ce qui cloche mais s'ils continue à nous faire chier, je
vais incendier la cathédrale que je vais bâtir pour les emmerder ! T'as pas du feu que je m'allume un
cierge vite fait, même si c'est mauvais pour la santé, surtout que le ministère de la santé a obligé la
SEITA a marquer toutes les cochonneries qu'il y avait dedans sur les paquets ! Mais un dernier petit
cierge, où est le mal ? Je mettrais pas des cendres partout ! Promis ! Merci ! Puffff puffff.... Pas terrible
ce cierge, il colle aux dents ! Et puis, il a un drôle de goût ! On dirait de la gnole mais en plus fort !
Tiens le bien et ferme lui les yeux, je vais en verser sur la plaie !
La douleur fulgurante me réveille instantanément ! Dans un sursaut, j'ai projeté un corps qui se
tenait sur moi et ça fait "ploc" contre un arbre plus loin ! Pas le temps de me demander qui c'était, un
tonitruant "quoi merde ! " me répond. J'ouvre les yeux et j'entrevois le faciès de Denis, aussitôt rejoint
par le pif éclaté de Paul...
Il est vivant ? Demande l'éjecté...
En tout cas, c'est bien imité ! Chuchoté-je...
Bois, il faut que tu boives !
Et Denis me cloque d'autorité un goulot dans la clappe ! Un feu liquide envahit instantanément
ma hure, brûlant mes lèvres craquelées, ma langue gonflée, mon œsophage malmené, jusqu'à mes
hémorroïdes ! Des larmes me montent aux yeux, j'ai un début d'asphyxie et je recrache de l'alcool par
le nez, ajoutant à mon tourment ! Vu le ventre vide, la gnole me monte rapidement à la tête et je
commence à me sentir de mieux en mieux, c'est pas Versailles, mais on fera avec, d’ailleurs, on fait de
pire en pire ! Je m'envoie des rasades d'alcool qui permettrait à n'importe quel véhicule terrestre de
rouler pendant 8 km minimum à plus de 400 km/h ! Si bien que je tiens la cuite de ma vie ! La preuve,
je tente par deux fois de rouler une pelle à Paul ! Imagine ! Après, je ne me souviens plus... J'ai
vaguement conscience que Denis m'asperge le front avec l'alcool, mais je ne ressens plus rien, et si ça
se trouve, je suis déjà mort et je ne le sais pas !
53
Ave Jules !
Chapitre 9
A cheval donné, on ne regarde pas les dents, seulement le cul...
Je m'étire voluptueusement comme seuls les chats en sont capables, que j'ai bien dormi ! C'est
curieux, je ne me souviens pas de la veille, et encore moins de l'endroit où je me trouve ! D’ailleurs,
c'est bien simple, je ne me souviens de rien du tout ! Et la mémoire me revient brutalement comme
une baffe dans la gueule ! L'infection ! les corbeaux, la biture ! Sauf que je ne sais toujours pas ce que
je fous dans ce lit ! Je porte mes mains à mon front où il ne subsiste qu'une vague cicatrice, par contre,
je suis surpris de me découvrir une barbe ! J'étais barbu avant ? Je vais pour appeler quand la porte
s'ouvre sur... Tu ne vas pas me croire ! César ! Quoi j'hallucine ! Quoi j'ai fondu les plombs ! Quoi j'ai
pété les neurones ! Viens voir toi-même, comique ! Ce grand machin maigre et âgé avec une toge
blanche et des lauriers sur la tronche, c'est bien César quand même ! La preuve, il pue des mains
aussi, donc, c'est bien l'original et non une copie ! Et c'est rien de le dire, faut venir renifler ! De Dieu ce
que ça cocotte ! Les pieds du Paul à côté, c'est du number 5 de Cacarel ! Je me demande comment il
fait ? Mais ! Il y a Julie aussi ! Elle n'est pas morte ?? Tu vas encore dire que j'hallucine mais il y a
également Thétanfeu, en chair et en os ! J'en suis encore de ma surprise que les individus se
transforment en Paul, Denis et une ravissante demoiselle blonde aux longues tresses... Excuse vieux
mais j'hallucinais vraiment !
Par contre, je suis toujours dans un plumard, qui lui-même se trouve dans une baraque de type
rural, et il reste une odeur particulièrement violente dont j'identifie la source: Paul, qui, apparemment,
est tombé dans le fumier... Mes idées deviennent enfin beaucoup plus claires, ma mémoire m'est
totalement acquise et pour combler quelques lacunes, j'interroge aussitôt mes potes:
Que s'est il passé ?
Tu remarqueras que la question est d'un intérêt crucial, formulée sobrement mais qu'elle apporte
l'éclaircissement tant attendue. Partout que tu ailles, quoique tu vois, dès qu'un type sort du coltard, sa
question est toujours la même: "que s'est il passé ??". Notes que si on pose la question, c'est bien
qu'on ne connaît pas la réponse, sinon, il n'y aurait aucun intérêt à la poser, tu crois pas ?
Et bien, tu es tombé dans le coma et ça fera un mois demain que tu tartines du cirage, on a
bien cru que tu y passais ! Mais le guérisseur local t'a tiré d'affaire in extremis ! On s'est installé dans le
village où cette brave personne a accepté de nous donner l'hospitalité en échange de.... heu..... ben,
dis lui, toi, Denis....
L'intéressé devient rouge écrevisse !
Beuhhh ? Oui mais..... non en fait ! A vrai dire....
Mais qu'ont donc manigancé ces deux crétins dans mon dos ??
Accouche ! L'encouragé-je...
Et bien voilà ! Cette demoiselle qui s'appelle Syl a accepté de nous héberger tous les trois en
échange de quoi, quand tu serais guéri, tu accepterais de l'épouser....
Ils savent te préparer une convalescence, je te dis que ça !
Vous avez fait QUOI ? Mais il n'en est pas question !
Chut ! Pas si fort, elle pourrait entendre ! Et on n'a pas le choix, on a donné ta parole ! Se
défend aussitôt Denis.
Je m'en fous ! Faire des choses pareilles à un mourant ! Franchement ! Vous aviez qu'à vous
proposer vous-même ! Merde !
Ave Jules !
On a bien essayé ! Mais c'est sur toi qu'elle a flashé ! N'oublie pas que tu lui dois la vie ! De
plus, c'est elle qui t'a nourri et lavé depuis un mois, elle a eu le temps de se faire une idée ! Tu la
verrais se laver la case trésor en attendant le grand jour ! Reprend Paul...
En parlant de se laver, tu pourrais t'y consacrer ! Tu ferais rater une couvée de putois !
C'est pas de ma faute, je déblayais du fumier quand le manche de la fourche s'est cassé et....
Et je m'en fous ! Dégage, tu pollues ! Et laisse la porte ouverte Bon Dieu, sinon, on va crever !
L'emmerdé de frais sort enfin, bien qu'il subsistera une trace indélébile de son passage... La
demoiselle en question me couve d'un regard qui me glace les sangs ! Plus énamouré, c'est
impossible ! Au point qu'elle serait sûrement capable de te buter si tu tentais une échappée ! Sûr !
C'est plus de l'amour, mais de l'adoration, pire ! De l’idolâtre ! Elle vire Denis dehors, ferme la porte et
s'assied sur le lit... Aïe Aïe Aïe !
Comment va mon petit gazouillis de printemps aujourd'hui ? On doit avoir grand faim ! Et on a
besoin de sa petite toilette ! Ne t'inquiète pas, ta petite Syl va tout t'arranger !
Franchement, que veux tu que je réponde à ça ? Tu vois le genre ? Oui ? Alors... au secours !
Merde !
Et qu'est ce qui ferait plaisir à ma folie ? Un beau morceau de chevreuil aux olives, bien
tendre et juteux pour qu'il reprenne des forces ? Et puis, il va falloir penser à reprendre de l'exercice
pour dérouiller tous ces beaux muscles.... Dit elle en dessinant le contour desdits muscles avec ses
doigts....
Au secours, merde ! Fais quelque chose ! Putain, des gerces comme ça, on devrait les enfermer,
les lobotomiser, les abolir, les exterminer ! Je te jure que j'ai la trouille ! C'est le genre à te trucider si tu
as le malheur de regarder ne serait ce qu'un poil de cul par terre ! Laisse-moi me lever et tu verras à
quelle vitesse je vais te les dérouiller mes muscles pour me tirer d'ici ! Elle part au fond de la pièce,
près d'une vaste cheminée pour me préparer une solide collation. J'en profite pour me redresser un
peu, bien que je me sente en coton, pour examiner les lieux. D'abord, nous sommes dans une sorte de
chaumière, vu que le toit est de chaume, à pièce unique car il n'y a qu'une porte, celle de sortie ou
d'entrée selon que tu sortes ou entres, bien étudié quoi, si bien que nous sommes dans la cuisine, la
salle à bâfrer, le salon, la salle de bain et la chambre en même temps. Le tout est très propre et bien
rangé, pas même une toile d'araignée au plafond... Une maniaque, je te dis ! L'air se mélange
doucement d'une bonne odeur de viande grillée, essayant tant bien que mal de couvrir l'odeur laissée
par le génie, et ma foi, mon appétit se trouve hautement aiguisé ! Denis et Paul, enfin propre,
reviennent à l'intérieur et s'installent à la rustique table pour clapper un bout, attirés par l'odeur... Un
petit signe discret et Denis accoure à mon chevet:
Faut qu'on se tire d'ici... et vite ! Elle est complètement parano cette frangine !
Pourquoi que tu dis ça ? Elle est gentille, attentionnée, et de plus, elle est riche !
Et bien voilà ! Je me disais aussi.....
Quoi ? Quoi ? Ca a pleins d'avantages, car, plutôt que de courir pendant 2000 ans, on pourrait
s'installer quelque part, de plus, tu hériterais ! On serait à l'aise pour un bon bout de temps ! Dans le
film Highlander, Lambert y arrive bien !
Mais quel crétin !
Je te signale que c'est un film, andouille ! Là, c'est la réalité ! Tu crois qu'ils vont réagir
comment les types d'ici quand ils verront qu'ils vieillissent et pas nous ? De plus, on a tous les romains
au cul, tu crois qu'on leur échappera 2000 ans ? Rome n'est qu'à 15 bornes !
Je vois qu'il se tortille, mal à l'aise...
Et puis.... nous ne sommes pas si loin de Jérusalem, on pourrait assister à la naissance du
Christ ! Je pourrais le protéger, le chérir, le... même devenir un apôtre !
Saint Imbécile, priez pour nous ! Par pitié !
Tu es sérieux ? Rigolé-je....
55
Ave Jules !
Tout a fait, on en a discuté avec Paul, il est d'accord, et on pense qu'on devrait plutôt s'établir
dans le sud...
Mais ça comploterait ! Dans ton dos en plus ! Et pendant que tu claques, ils envisagent déjà
l'avenir sans toi, ces perverses !
Et bien bonne route ! A un de ces quatre ! M'emporté-je !
Non... attends ! Faut qu'on en discute maintenant que tu es là....
Maintenant ! Merci bien vieux ! Quand je disais qu'ils avaient prévu sans ma pomme ! Tu crois
qu'ils m'ont déjà creusé un trou quelque part au cas où, histoire de ne pas être pris de court ? J'ai bien
envie de vérifier....
Ne t'inquiètes pas, on va y réfléchir à tête reposée, on a le temps, la naissance n'est prévu
que dans une cinquantaine d'année....
Il se lève et rejoint Paul qui clappe comme un qui découvre la nourriture pour la first fois...
La dingue se pointe avec une assiette, s'assoie au bord du plume et avec une cuillère, me donne
la becquée comme le ferait une maman avec un bébé ! Elle souffle sur la cuillère, y engage une
langue prudente pour vérifier la température, me l'avance en ouvrant la bouche aussi, me l'enfourne en
remontant haut pour que les aliments tombent bien, et mâche de concert avec moi !
Au secours ! Merde !
La tortore est fameuse ! Faut dire que depuis le temps que je n'ai pas bâfré civilisé, même la
cuisine de ta femme me paraîtrait divine, et pourtant, tu en sais quelque chose ! Je prends donc le
parti de me laisser chouchouter le temps de reprendre des forces, si seulement elle pouvait se taire !
Car des:
C'est bon mon amour, il se régale la lumière de mes nuits, c'est pas trop chaud mon petit
chat, il a soif mon trésor, une petite olive pour faire descendre mon âme, etc....
Pitié Seigneur ! Je la bâtirai ta cathédrale mais délivre-moi de cette dingue ! S'il Te plaît Seigneur,
Déconne pas....
Après la bouffe, elle m'essuie les quelques gouttes de sauce qui ont chu sur mon menton et elle
décide que je suis sale, que j'ai besoin d'une toilette rigoureuse ! Elle expédie à nouveau mes potes
dehors, ramène près de moi un gros chaudron d'eau bouillonnante, enlève la couvrante sous laquelle
je suis à poil, et entreprend de me passer un linge partout, en insistant bien sur le meilleur de ma
personne, le tout en causant pour elle-même:
Ce soir, je m'occuperai de toi, tu verras comme tu seras heureux, ton maître en demandera
grâce avant l'aube ! Je vais bien te laver pour pouvoir te sucer très fort, depuis le temps que j'en ai
envie, surtout qu'il parait que l'empereur a tué sa femme à cause de telles pratiques, mes Dieux, que
c'est excitant de faire ce qui est interdit ! ( Comme quoi, les bonnes nouvelles courent aussi vite...) Et
puis, je m'empalerai à fond sur toi, j'espère que tu ne seras pas trop gros ! Hooooooooooo ! Mais tu
grossis déjà petit coquin ! Attends, ce n'est pas encore l'heure, un peu de patience, j'ai encore du
travail, mais ton heure viendra, tu verras comme je serai câline avec toi ! Mes dieux que tu es beau ! Je
vais bien me régaler ce soir !
Elle dit ça en se passant fréquemment la main entre ses cuisses, ajoutant au trouble de mon
pauvre pollux qui n'en peut déjà plus ! Bon OK, je la saute d'abord et je me casse ensuite car dans
mon état, j'irais pas loin avec un signalement de cette taille !
Ma toilette finie, elle s'en va comme à regrets, après une dernière caresse, et sort de la maison,
me laissant seul avec mes pensées de viol...
L'après-midi passe doucement, je m'emmerde ferme, j'ai bien essayé à plusieurs reprises de me
lever, mais je suis aussitôt pris par un vilain vertige qui fait valser les murs de la maison ! La pénombre
s'installe doucement dans la pièce à peine éclairée par la cheminée. Je commence à avoir les crocs
quand un fracas épouvantable se produit, la porte s'ouvre violemment et Paul s'écrase par terre en
tenant dans ses bras un chargement de bûches qui en profitent pour s'envoler en tous sens.... Arrive
ensuite Denis qui transporte deux poulets morts par les pattes, et enfin, ma future promise avec des
Ave Jules !
œufs et un grand pichet de flotte ou de vin... Elle se dépêche d'allumer des lampes à huile, sans
oublier d'enguirlander Paul sur sa maladresse, puis, elle se consacre à la cuisine en plumant les
poultocks. Denis vient aux nouvelles.
Ça va ça va ! J'émerge doucement... Dis moi, pourquoi vous aviez mis autant de temps pour
revenir quand je suis tombé malade ?
Ben... on n'avait pas d'argent, et quand nous sommes venus ici la première fois, elle nous a
fait travailler pour payer l'alcool, elle ne nous croyait pas quand on lui disait que c'était pour te secourir,
mais à force d'insister, elle nous a raccompagner jusqu'au bois le soir venu et quand elle t'a vu, elle a
décidé de te ramener chez elle. Depuis, c'est nous qu'on paye le loyer, on travaille sans arrêt et
visiblement, elle n'a jamais entendu parler des congés ou du dimanche !
Et vous comptiez rester ? Demandé-je étonné...
Ben... on espérait après toi, tu comprends, car une fois marié, tu pouvais imposer ta loi et
nous en faire profiter ! Déjà qu'on est obligé de dormir dans la grange !
Attends, attends, te précipite pas, j'ai pas dis oui ! J'ai encore besoin de réflexion ! Heu... tu
disais qu'elle était riche...
Oui !! Et radine en plus ! On voit bien que t'as pas vu sa baraque !
On est où ici ? Questionné-je, surpris...
Dans la maison du contremaître ! Il tire une gueule depuis qui dort dans la grange avec nous,
je te dis pas ! Elle doit encore se méfier de nous, mais si tu lui apportes... heu... satisfaction, il y a fort à
parier que notre situation va s'améliorer !
Mais c'est qui cette gerce ?
Oh... une veuve de guerre, son mari était général dans l'armée de César et est mort au
combat, lui laissant une fortune colossale, un élevage de bovins en pleine expansion d'au moins 25000
têtes, une centaine d'hectares de terrains, trois ou quatre cent esclaves et employés qu'elle mène
d'une main de fer, quand je te disais que c'était un beau parti !
Et dans tout le lot, elle n'a pas trouvé chaussure à son pied ?
Faut croire que non ! Visiblement, tu as certains arguments...
Quels arguments ? J'étais dans le cirage !
Elle t'a vu à poil....
S'il n'y a que ça qui l'intéresse, elle n'a qu'à épouser un bourrin !
La bouffe est bientôt prête, une bonne odeur de soupe se répand et réveille mon appétit
cruellement, provoquant des gargouillis emmerdants au possible ! De ceux qui s'entendent hauts et
forts ! Ça ne t'es jamais arrivé ce genre de conneries avec une femme ? Tu lui susurres des
gentillesses dans le creux de l'oreille, comme quoi tu l'aimeras toujours, qu'elle est la plus belle, la plus
bandante et autres simagrées, et tu as l'estomac qui hurle sa famine comme un veau, ben... dans ces
cas là, on a l'air con, mais con !!
La gonzesse se repointe avec un bol et recommence son cinéma de tout à l'heure ! Inutile de te
préciser, c'est pareil !
Paul et Denis clappent comme des déments ! Je me demande bien ce qu'ils fabriquent pour avoir
autant d'appétit ! Heureusement que la bouffe n'est pas rationnée ! Paul plonge son bol dans la
gamelle pour la troisième fois et l'engloutit presque aussitôt avec des bruits qui mériteraient les faveurs
d'une bande son ! Même Denis si stylé, tourne carrément péquenot, essuyant sa bouche d'un revers
de manche, rotant haut, faisant un bruit de succion avec sa cuillère ! Ses futurs ancêtres doivent déjà
se retourner dans leurs couilles ! Quoique la soupe est bonne, bien relevée ! Les légumes excellents et
fondent dans la bouche et je te cause pas du bouillon, il t'inciterait à la prostitution !
Par contre, ce soir, c'est un peu différent, la demoiselle est fiévreuse, ses mains tremblent, son
regard incendié. Elle me fourre de la soupe partout, comme quand pépé me donnait la bouillie quand
j'étais môme, elle halète et a visiblement du mal à se contenir. Mon bol terminé, elle renvoie presque
brutalement mes deux potes, puis, se tournant vers moi, elle déclare dans un souffle:
Je vais me faire belle pour toi mon amour, sois patient, je reviens tout de suite !
57
Ave Jules !
Elle me plante là, et j'ai encore de la soupe plein le visage ! J'ai pas fini de m'essuyer dans les
draps qu'elle réapparaît déjà ! Madoué cette transformance ! Pour un peu, je la reconnaissais pas !
Elle a pris un bain et échangé sa rude robe contre une toge blanche et vaporeuse, elle a coiffé ses
longs cheveux blonds qui lui tombent quand même jusqu'aux reins, et elle a dû se renverser le flacon
de parfum sur elle car la pièce embaume l'essence de violette ! T'as pas intérêt à fumer à côté d'elle,
elle s'embraserait........ T'as pas une clope camarade ?
Je me demande comment elle a opéré cette mutation aussi vite ! Ça tient du record mondial, ou
alors, elle a une soeur jumelle qui attendait dans l'ombre, va savoir.... Elle serait pas mal dans son
genre, plutôt grande, plutôt bien faite malgré des hanches un peu large, mais à cheval donné, hein....
et au bout de deux mois d'abstinence, je suis beaucoup moins regardant sur la qualité ! Dommage que
ses grands yeux bleus soient allumés par cette flamme hallucinée ! Pollux ayant senti la chair fraîche,
tombe en arrêt dans la position du setter irlandais et commence à faire le gros dos ! Syl tente une sorte
de strip-tease, mais elle s’emmêle les pinceaux dans sa toge et finit par la déchirer, me dévoilant sa
nudité, que je juge convenable, comestible, et puis, à cheval donné, hein... Elle s'approche de la
couche avec difficulté, les jambes serrées, et chaque pas lui arrache un couinement, comme si elle
jouissait ! Pollux n'en peut plus et si elle ne se décide pas rapidement, je vais faire une gouttière dans
son toit en chaume, déjà qu'on a celle de sa cressonnière ! Elle finit tout de même par rejoindre le lit
mais elle est obligée de se tenir ou de se retenir, et à la lueur des lampe à huile, je constate que son
excitation n'est pas feinte ! Oh que non ! Au début, j'ai cru qu'elle se pissait dessus, mais non, son
désir coule littéralement le long de ses cuisses potelées, mais à cheval donné, hein.... C'est plus de
l'inondation, mais une catastrophe naturelle ! J'ai jamais vu une fille mouiller comme ça ! Depuis
combien de temps qu'elle ne grimpe plus au rideau cette chérie ? Elle est dans un de ces états ! Je
suis sûr que même un tremblement de terre ne lui ôtera pas l'idée de se faire tringler ce soir, tu peux
me croire ! Elle est complètement hypnotisée par ma queue, à un point que j'ai une vague inquiétude
pour ma santé ! Je voudrais pas en claquer non plus !
Elle reste indécise au bord du lit, et elle a joint ses mains pour endiguer ce flot, elle semble
attendre quelque chose, peut être qu'elle a oublié le mode d'emploi, quand elle retrouve la parole,
entrecoupée de jappements !
J'aimerai tant que tu me fasses cette caresse interdite avec ta bouche !
Ben... si y a que ça pour lui faire plaisir, on ne va pas la contrarier !
Elle m'enfourche le visage et me dévoile son sexe abondamment fourni de poils blonds et
frisottées, et non moins abondamment inondé ! Elle devrait en récupérer dans une bassine pour les
fois ou ça ne voudrait pas lubrifier ! Son odeur est forte et grisante et me monte aux sens aussi vite
que de l'alcool, j'approche doucement mes lèvres des siennes et mon souffle commence déjà à la faire
hurler ! Ça promet ! D'ici à se qu'on nous envoie un escadron de légionnaires romains de Rome !
Parce qu'on risque de l'entendre de loin ! Elle va rameuter la populace locale à beugler ainsi ! Mais à
cheval donné, hein....
Brutalement, elle se jette sur pollux et se l'enfourne maladroitement jusqu'aux amygdales comme
la débutante qu'elle est, mais au moins, ça la fait taire ! Il ne subsiste que quelques râles étouffées, et
j'ai un peu peur de me faire mutiler par un coup de dent pataud... Je me consacre donc à ma chatte...
pardon, ma tâche et à peine ma langue l'effleure-t-elle qu'on croirait qu'elle prend des décharges
électriques à soubresauter ainsi ! Mais à cheval donné, hein...
Son désir est tellement ardent que j'ai l'impression de laper un pot de miel ! Ça coule et dégouline
dans mes cheveux, dans ma barbe, dans mon cou, sur mon torse ! Je suis obligé de me cramponner
autour de ses reins pour ne pas être désarçonné tellement elle rue ! A croire qu'elle à commencé à
jouir en enlevant sa toge et que depuis, elle n'arrête plus ! J'ai rarement vu des foots aussi violents !
Elle même se débrouille plutôt bien, devenant experte à force d'imagination, malheureusement, son
ventre et ses seins lourds me cachent une vue d'ordinaire appréciable mais à cheval donné, hein...
Elle me lâche enfin pollux avant la catastrophe et rattaque aussitôt un solo en mineure sur l'air de
la traviata ! Changement de position, elle se redresse et s'accroupit sur mon sexe, pas besoin de
Ave Jules !
guide, le chemin est balisé ! Ça fait plaouf ! Et elle s'empale d'un coup dans un hurlement dément ! On
croirait qu'on égorge, elle ou un cochon ! Mes roustons sont immédiatement inondés, ça coule entre
mes fesses, m'amenant une furieuse envie de me gratter, mais à cheval donné, hein...
Soudain, d'un mouvement de va-et-vient lent, elle accélère comme une folle, m’agrippant les
cheveux en hurlant toujours son bonheur, au point que je me demande à quand elle respire ! Elle a
peut être un courant d'air de bas en haut qui.... J'entends des coups à la porte ! On s'inquiète dehors !
Heureusement qu'elle est fermée et bien fermée ! Rien de tel pour te rendre impuissant qu'un type
survienne en plein milieu d'un ébat d'une telle intensité ! Mais à cheval donné, hein...
Sa vitesse de croisière s'accélère encore et encore, que t'as l'impression qu'elle est devenue
immobile tellement elle va vite, elle n'arrive plus à hurler, les cordes vocales en drapeaux, elle se
contente d'un crissement rauque effrayant pour ses poumons, et là ! Apothéose ! Elle rassemble des
fragments de sa voix pour hurler sa jouissance, j'en profite pour opérer le lâcher des ballons, pas
habituées à une telle séance, et vu les impacts que je lui envoie, son utérus se noie, sa matrice fond,
ses viscères remontent et ses amygdales baignent dans le fond ! Je suis encore en train de passer la
première couche qu'elle se décule vite fait pour prendre en bouche mes derniers, mais violents
soubresauts ! Tu verrais comme sa tête recule devant chaque tir ! Mais à cheval donné, hein...
Soudain, j'ai l'impression de manquer d'air ! J'ai beau ouvrir la bouche, mes poumons refusent de
fonctionner ! Je me sens glisser dans du coton et les sons disparaissent doucement, je perds
conscience des odeurs, des coups à la porte, de la langue de Syl, tout devient noir...
59
Ave Jules !
Chapitre 10
A cheval donné... on s'empresse de noyer ce putain de bourrin !
Une sensation de chaleur sur le ventre me réveille. Le soleil flamboie au travers d'une immense
fenêtre ouverte, des bruits étouffés par la distance me parviennent... étouffés ! Tu suivais ? Et... Tiens,
on a changé de décor ? Je me redresse dans mon lit et effectivement, je ne suis plus dans la
chaumière mais dans une chambre au combien luxueuse ! Rien que le lit déjà doit valoir son pesant
d'or ! Il rentrerait pas dans mon appart tellement qu'il est grand, ce serait même l'inverse ! C'est pas
compliqué, la chambre, c'est le lit ! Des draps en soie bleu roi qui peuvent servir, le cas échéant, de
voilure à n'importe quelle frégate, cachent plus ou moins la nudité de Syl, toujours assoupie, des
miroirs au plafond renvoie ma triste image ! De Dieu que je suis pâle ! J'ai perdu pas mal de poids, les
yeux cernés, une foutue barbe ! Ça me fait drôle d'ailleurs, je ne m'étais jamais vu barbu, pour un peu,
je ne me reconnaissais pas !
Les murs sont couverts de soieries diverses et chatoyantes de couleurs vives, c'est pas une
chambre mais un baisodrome ! Il s'ennuyait pas le gégéne avec sa gerce du temps de son vivant ! A
propos, c'est pas une syncope que j'ai fait moi ? Faudrait y aller molo ! Je suis convalescent merde !
Elle va m'achever cette dingue avec ses séances de rattrapage ! Je fêterai mes noces et mon voyage
dans une tombe si on continue à ce train ! Je me redresse avec inquiétude because mon palpitant qui
donne une certaine gîte et m'envoie des ondes de vertige que je n'avais point sollicité, mais vu qu'elles
sont là, faudra bien faire avec, car la seule pensée cohérente qui jaillit de mon cerveau vertiginé, c'est:
Tires-toi de là au plus vite !!
Le plus silencieusement du monde, je me cloque debout. De Dieu que ça tourne ! Je vais pas
aller bien loin dans cet état ! D'ici que je me viande sur le cheval donné ! Elle va encore croire que je
veux faire des folies de mon corps ! Et si je l'étranglais ? Pas mon corps, con ! Le cheval ! Enfin.... la
pouffe qui dort ! C'est pas une bonne idée ça, mmm ? Comment ? A l'époque romaine, on écartelait
les assassins après les avoir plongé dans du plomb fondu ? Mais t'es con toi ! T'as vu ce que tu me
proposais de faire ? Salaud ! Me faire ça à moi, un convalescent !
Je m'habille avec ce que je trouve sous la main, une superbe toge rose bonbon du meilleur effet
et j'ouvre une putain de porte qui grince juste ce qu'il faut pour te faire enfler les glandes sud ! T'as
jamais remarqué que de toutes les portes de ta baraque, c'est automatiquement la porte de ta piaule
qui hurle ? Pourtant, avec la vaseline qu'on emploie dans une chambre... Le cheval soldé clappe à
vide, geint un poil et pète une bordée, mais elle continue sa dormante... ouf ! Mon coeur bat plus la
chamade, mais vient d'entamer un galop ! Me voici dans un hall de gare, avec plein de statues
d'homme à poil dans toutes les postures imaginables, mais le plus drôle, c'est qu'ils sont tous en
érection ! Tu crois que la mère Syl se les tape ? Attends que je vérifie... Mouais... rien qu'à l'odeur, je
dirais oui... Bon ! Je m'en fous de toute façon, le plus urgent, c'est de me tirer d'ici car je suis certain de
ne pas survivre ! J'emprunte l'escalier que je rendrais plus tard, car, que veux tu que j'en fasse, et je
me retrouve en bas, vu que je le descendais, logique non ? Donc, n'en bas, y a la cuisine intégrée
n'avec le micro-ondes, le grillepain, le fourneau butagaz (bute-à-gaz2), le frigocongélateur-à-ventilationtournante-pour-que-les-poissons-qui-puent-des-pieds-puent-plus, le masterchef qui hache plus fin que
son concurrent direct, le... Quoi encore ? Que ça n'existait pas ? Attends.... Ah oui ! J'ai confondu avec
TA cuisine !! Excuse.... Mais avoue qu'elles se ressemblent...
A une table, en train de bâfrer comme si leurs vies en dépendaient, Paul et Denis engloutissent
un monceau de barbaques, de pain, d'oeufs, de vin, de charcutailles, et d'un tas d'autres choses que je
2
C’est le même inventeur que la chambre à gaz, dont le nom m’échappe, mais c’était un pétomane célèbre !
Ave Jules !
n'arrive pas à identifier tellement qu'ils les clappent vite !
Vous allez vous rendre malades à bouffer ainsi !
Les pingouins sursautent !
Ais u es ou e euler ainsi ! Postillonne Paul jusqu'à moi...
Hein ? ! Avale ! Répondé-je en m'essuyant un début de crépis jambonesque.
Tu es fou de nous foutre une trouille comme ça, j'ai cru que c'était l'autre grosse vache !
Faut s'évader Marc ! Elle... elle est terrible cette femme là ! Rétorque Denis !
Finis les amours, la pension, l'héritage et tout le toutim ?
Heu.... Il y a d'autres moyens de s'enrichir ! Déclare Denis.
Et à voir son aspect, il a vraiment l'air épouvanté ! Déjà que pour abandonner un héritage.....
Youhouuuuuuuuuuu ! Ma-aaaaaaaarc ! Tu es levé mon ange ?
Un froid ahurissant s'empare de ma colonne vertébrale ! La pompeuse de statues s'est réveillée !
Je fais ni une ni deux, je fonce droit devant ! Y a une table ! Tant pis, je deviens quadrumane pour
franchir l'obstacle ! Un son incontrôlé s'échappe de mes lèvres, mais qui puis-je ? Ça fait:
Mheuuuuuouinnnnnnnnn !
Le festin se renverse, la table bascule avec Paul qui se trouve enseveli sous les décombres, un
fracas incroyable de choses qui se cassent ainsi de ce qui ne se cassent pas, mais qui tintent à l'infini,
je fais éléphant dans une boutique porcelaineuse, vite ! La fenêtre ! Je me retrouve dehors !
Complètement désorienté, je perds de précieuses secondes à trouver une route, surtout que j'imagine
cette grosse vache en train de descendre l'escalier pour voir d'où vient ce tintamarre ! Je suis aussitôt
rejoins par mes potes.
Vite, par ici ! Me tire Denis...
Nous nous dirigeons à toute allure vers.... j'en sais foutre rien, mais on y va vite ! Nous courons,
sprintons, marathonons, footingons, recordoftheworldons, volons ! Je fais des enjambées de trois
mètres ! Il me semble sentir le souffle de Syl dans mon cou ! J'allonge encore la foulée !
Les écuries se rapprochent à toute vitesse, j'amorce mon freinage et parviens à m'arrêter après
un dérapage contrôlé dans la poussière. Paul rate le sien et embrasse bruyamment le cul d'une
jument, je ne reproduirais pas ce bruit, c'est assez ignoble !
Denis se précipite dans une meule de foin et en tire des sacoches pleines, puis, il nous ramène
trois chevaux prêt-à-l'emploi que nous enfourchons et talonnons à mort ! Décarrage immédiat ! Je vois
un bref instant ma promise qui rapplique en hurlant mon nom ! Du coup, je me mets debout pour botter
le cul de cette carne afin qu'elle accélère ! Nous caracolons tel les trois moustiquaires, les trois
mousses d'équerre, les trois mous antiquaires, les trois mousses de terre (qui roulent sans rien
amasser), les trois mouches qui tètent... merde, j'arrive plus à dire mousquetaires...
La distance, enfin, grandit ! Déjà, je n'entends plus les cris de la mégère ! C'est tout juste un petit
point rose à l'horizon... Je me sens vachement mieux ! Mais on n'arrête pas la cadence pour autant !!
Les chevaux courent comme s'ils avaient le Démon aux trousses, et peut-être que dans leur caboches,
ils ont également compris que c'était la belle pour eux aussi !
Au bout de pas mal de temps, excuse, mais j'ai oublié de remonter mon sablier, on s'arrête enfin.
Les bourrins sont exténués et en sueur !! Le mien fait des Huiiiiii.... Huiiii... à fendre l'âme ! Il va claquer
ce con ! On descend pour souffler aussi.
Le coin est chouette, on pourrait pique-niquer ! Décrète Denis...
Attends ! Attends... Ça me dit quelque chose... Songe Paul... - Oui ! On va aller par là, il y a un
endroit sublime, un vrai paradis, avec une source d'eau fraîche et une vue sur la mer !
On se regarde, Denis et moi, plutôt amusés par le délire du génie, mais on est pas salauds, on le
suit... Et effectivement, le coin est superbe et la vue qui donne sur la Méditerranée est bien là, avec au
loin, le vague contours de la corse ou de la Sardaigne, comme coïncidence ! On échange un petit
sourire avec Denis tandis que Paul recherche sa source ! Re-coïncidence, il en trouve une ! Paul nous
61
Ave Jules !
explique comme quoi il était venu à Rome avec une de ces copines, et cette conne avait choisi cette
ville des amoureux pour rompre, aussi, notre pauvre Paul était venu noyer son chagrin ici même ! Il
avait même enterré la bague qu'il lui avait offert en signe de deuil ! Tiens, d'ailleurs, il l'avait enterré
près de ce gros rocher, il s'en souvient très bien ! Et devant nos figures hilares, il décide de nous
prouver sa bonne foi et commence à creuser près de la pierre ! On se fend carrément la gueule ! Déjà
de savoir que Paul enterre les baguouzes de ses copines, c'est pas banal ! L’Europe doit être truffée
de bijoux enterrés ! Si tu en trouves une, c'est de Paul ! Il commence à s'énerver à nous entendre
ricaner dans son dos et on l'entend maugréer des insanités ! Le pauvre ! Faudrait le prévenir qu'il peut
creuser jusqu'à la St Glinglin, il ne trouvera jamais de bague ici, FORCEMENT ! Tu te doutes quand
même pourquoi ?............................ 3 C'est quoi cette tête de hareng fumé que tu me tires ? C'est vrai ?
Tu piges pas ? C'est simple voyons, si nous y en a être dans le passé, Paul ne peut pas trouver une
bague qu'il y en a enterré dans le futur, toi y en a compris ?
Et ça ! Hein ? C'est une andouillette peut-être ? Nous claironne Paul en nous exhibant avec
ses doigts terreux... une bague !!!!
Là ! On ne rit plus du tout ! Denis s'effondre et moi, j'ai comme du mal à respirer ! Moi y en a pas
me sentir bien, moi y en a avoir le vertige, moi y en a me réveiller ! Ça y en a pas possible ! Y en a au
secours !
Paul constate le résultat de ses découvertes, mais ne pige pas la raison de notre émoi.
Ben quoi ? C'est juste une bague ! Pas de quoi châtrer un fouet ! Mais qu'est ce que vous
avez, quoi merde ! Réponds-moi Marc ! Tu es tout blanc ! T'es malade ? Et il a quoi Denis ? Il a jamais
vu une bague ou quoi ?
Ba... ba... ba.... Bégayé-je...
Mais je la vole pas ! Elle est à moi ! C'est moi qui l'ai acheté avec mes sous à moi, quoi merde
! Râle-t-il en se la passant au petit doigt...
Mon cerveau vient d'enfler d'un coup et commence à dégouliner par les oreilles ! Car ce que je
vois devant moi est IMPOSSIBLE ! Il est où ce con de Newton avec sa pomme pour qu'il
m'explicationne ÇA ! Et l'autre ahuri qui me regarde sans comprendre ! Mais il pouvait pas creuser
comme tout le monde jusqu'à la Ste Trouduc ! Abruti va ! Comment on va assimiler, disséquer et
comprendre cette connerie ! Où sommes-nous Bon Dieu ! Je Te lance la plus fervente et la plus
muette des prières ! Réponds-moi je T'en prie ! Etions dans le futur où serions dans le passé ? Je
savions plus !
Mais ! Bougre d'orang-outan ! Comment peux-tu découvrir une bague que tu n'as pas encore
enterré vu que nous sommes dans le passé ? Recouvré-je la parole...
Ah oui, tiens ! C'est curieux en effet.... Ne s'émotionne pas Paul... C'est pour ça que Denis a
tourné de l'oeil ! Franchement, quelle gonzesse çui-là !
Mais résonne un peu, crème d'andouille ! C'est vachement grave ça ! Car si nous sommes
dans le futur, nous ne pourrons plus jamais rentrer chez nous même en attendant la fin des temps ! De
plus, comment les romains sont réapparus, et César, et merde ! M'emporté-je (pas trop loin, rassurestoi, je me ramène aussitôt que je n'ai plus besoin de moi...)
Je profite que le génie brûle des neurones pour réveiller Denis avec des méthodes qui... heu....
ont fait leurs preuves...
Je veux rentrer chez moAAAAAAAAAAAAA ! Pleurniche Deux nids...
Attends !! Il y a une explication rationnelle à tout ! Heu.... Nous sommes peut-être carrément
dans un monde parallèle, il suffit de retrouver le bon ! Hasarde Paul...
Avec quoi ? Les chevaux ? Ironisé-je...
Ben.... si on les gavait de haricots et qu'on leurs mettent une torche au cul.... Attends ! Que je
suis con ! On pourrait construire une fusée, tout simplement !
Ben voyons !
Ce laps de temps représente environ 57 heures, de quoi te laisser réfléchir, sauf que je me rends compte qu’au bout de 57
heures, tu ne sais même pas ce que tu cherchais et qu’en plus, tu en avais oublié la lecture de mon book.
3
Ave Jules !
Tu oublies que j'ai travaillé pour le programme d’Ariane ! Se défend-il, outré !
Justement, on a vu le résultat ! Mais quand bien même, entrons à fond dans la connerie, on
irait où avec ta fusée de merde ! Me ramené-je cette fois...
heu.... Oh et puis merde hein ! On n'a qu'a rester ici !
Ouiiiiiiiiiiiiinnn ! Proteste Denis...
Soudain, une idée fulgurante me dévore littéralement l'esprit ! Je saute sur Paul et lui arrache la
bague du doigt !
Minute imbécile, es-tu bien sûr qu'il s'agit de TA bague ?
Une lueur d'espoir ranime instantanément Denis...
Pfuuu... fais voir... je sais plus, m'en souviens plus... si tu crois que j'ai le temps de les admirer
quand je les achète ! Bougonne Paul...
Fais un effort, limace, ou je te tords le cou ! Tu n'y fais pas mettre une inscription à l'intérieur
par exemple ?
Si tiens ! Maintenant que tu m'y fais penser ! Je regarde et je lis.... Paulus à Margonète pour la
vie ! Tiens, c'est marrant, ma copine à moi s'appelait Margot, je m'en souviens maintenant ! C'est
poilant non ?
J'ai brutalement envie d'embrasser et d'étrangler le génie ! Tu comprends ça toi ? Imagine-toi la
probabilité pour qu'une autre andouille fasse 2000 ans plus tôt la même connerie que Paul a faite ! Ça
fait une chance sur combien à ton avis ? Pas lourd hein... De plus, l'énergumène s'appelle Paulus
comme l'autre crétin ! Ma main à couper qu'il s'agit d'un ancêtre direct de Paul !
Garde précieusement ce bijou ! Quelque chose me dit qu'il te vient de ton grand-papy !
T'as raison, ça fera un beau souvenir ! Se rebague Paul...
C'en est trop pour Denis, il choisit la deuxième option et saute au cou de Paul, les mains en
avant....
Nyaaaaaaaaarrrr !! Je vais le dépopauliser !
63
Ave Jules !
Chapitre 11
Qui veut aller loin ménage sa monture, et dans une chambre, c’est tout l’inverse !
Les chevaux trottinent gentiment, amenant un balancement qui inspire le sommeil. Après cette
petite halte où Paul faillit perdre la vie si je n'étais intervenu, nous avons décidé de prendre plein nord
pour nous tirer de l’Italie. Bien sûr, il a fallu raisonner Denis qui voulait la direction opposée, et malgré
le fait que ce pays se termine en botte, il s'obstinait ! Il voulait prendre une galère, une jonque ou tout
ce qui flotte pour rejoindre Jérusalem, et on a eu un mal fou pour le convaincre que nous effectuerons
la traversée, non pas en tant que passagers, mais en rameurs brevetés par César lui-même ! Comme
on a une bonne cinquantaine d'année avant l'heureux événement, Denis s'est laissé fléchir et on repart
donc pour Panâme, Lutèce pardon... C'est encore dans son pays que l'on se sent le mieux, question
de racines, que veux-tu...
En fait de plein nord, c'est plutôt la route du littoral que j'ai choisi, on fera, je le souhaite, moins de
mauvaises rencontres, vu que les plages sont dégagées à cette époque, bien que Paul insistait sur le
fait qu'il existe une autoroute de Rome jusqu'à Paris puisqu'il l'a utilisé avec sa copine...
Le soir tombe tranquillement et nous décidons de bivouaquer dans un petit coin sympa tout
ensablé de blond et bordé de pins parasol. J'ouvre les fontes de mon cheval pour attraper la clappe, et
je tombe sur... des pièces d'or... Je vérifie auprès de mes potes, leurs sacoches sont pleines de pièces
également !
C'est toi qui a préparé ces sacoches ? Demandé-je à Denis....
Heu... oui ! Pourquoi une telle question ?
Pour rien... on mange quoi ?
Ben... je pensais que nous arrêterions près d'un commerce...
T'as volé tout ça à la mère Syl ?
Heu... elle en avait deux malles pleines, j'ai un peu raclé le dessus ! Et puis, ça va nous être
utile pour le voyage !
Alors, que je récapitule un peu ! Paul est recherché pour avoir tenté d'assassiner César, moi,
je suis recherché par une mégère pour non-mariage et toi, tu vas l'être pour vol ! A mon avis, on laisse
tomber le bivouac et on se barre... vite !
Heu... nécessité fait loi ! Et puis, on a travaillé comme des nègres, on le mérite ce salaire ! Se
défend Denis...
C'est bien, t'expliqueras ça au bourreau si on se fait piquer ! En route....
Et nous marchons face au couchant, l'estomac grondant comme une faim du monde,
j'entamerais bien une petite chansonnette du style: "We are three poor lonesome play boys and we are
the from way to go to our home" mais je crois que ça a déjà servi à quelqu'un d'autre...
Nous voilà devenu trois SDF en puissance, sans nourriture, sans logement, sans rien... La nuit
est froide, le balancement des chevaux lancinant, mes potes somnolent plus ou moins. Ma réflexion
tourne à plein régime pour nous sortir de ce merdier, et il faudra quand même une bonne dose de
chance pour nous tirer de ce cirque ! Que je regrette d'être venu ! On ne pouvait pas rester sagement
dans le futur auprès de Mozhi, Thétanfeu, nos femmes ? Non ! Il a fallu qu'on la cherche notre putain
d'époque ! Et nous voilà perdu dans celle-ci à jamais ! Et qu'est ce qu'elle avait de bien mon époque,
mmmmmmmmh ? Je te le demande vu que tu y vis ? Dire que je m'emmerdais comme un rat mort
pour ne pas finir SDF, et tu vois où j'en suis ? Ça m'amène une réflexion amusante malgré tout ! Tu
sais que j'ai trouvé un moyen pour qu'il n'y ai plus un seul SDF ? Rigole pas, je suis sérieux ! Peut être
même que je vais en inspirer plus d'un ! Ecoute ma théorie: Imagine-toi que tu as 52 potes que tu irais
voir seulement une semaine par an chacun, tu serais casé toute l'année ! Et pour un pote, c'est quoi
Ave Jules !
t'héberger une semaine par an ? Rien du tout ! Il peut supporter ! Et je ne compte pas le voyage en
stop pour rallier les différents foyers ! Donc, si les 52 millions de français que nous sommes décidaient
d'héberger un type juste une semaine, on rendrait heureux un million de type ! D'autant plus qu'à
l'heure actuelle, je ne crois pas qu'il y ai un million de SDF ! Ça, ce serait une loi intelligente ! Et c'est
bien pour cela qu'elle ne sortira jamais ! Because ça rapporterait que dalle à l'état ! T'as remarqué
aussi, dès qu'une loi sort, tu peux déjà préparer ton portefeuille ! Car tôt ou tard, tu passeras à la
caisse ! Nul n'est censé ignorer la loi qu'ils disent.... Déjà que eux même ne savent pas de quoi elle
cause, tellement ils l'ont rendu obscure ! C'est étudié pour, sinon, tu passerais trop facilement au
travers ! Déjà que quand tu te retrouves devant un juge, il te faut un avocat obligatoirement ! T'as pas
le choix ! Et inutile de rêver à te défendre tout seul dans des plaidoyers époustouflants, le juge
n'écoutera même pas, c'est tout juste s'il ne rendra pas un verdict par défaut ! La justice de nos jours,
ce n'est qu'une affaire d'argent ! Je t'en cause même pas si t'es SDF ! Le juge, au lieu de te filer un
petit appart dans un HLM, un petit boulot, un bon de la croix rouge pour prendre quelques meubles et
quelques fringues, bref, de quoi te sortir de la rue, il fait l'inverse, il t'enfonce un peu plus en chargeant
ton casier judiciaire, ou plutôt non, il te donne tout ça à la fois et appelle cette allocation: prison...
Alors, si un jour, tu dois avoir recours à cette noble institution cotée en bourse, parce que tu
contestes la décision d'un gendarme sur ton aptitude à la conduite suite à un ballon qu'il a lui-même
gonflé, penses qu'un avocat te coûtera environ 5000 balles, l'amende pour outrage à poulet dans les
7000 francs, l'amende de la condamnation car tu seras condamné, autours de 10 000 francs, plus les
points du permis de conduire, sans parler des frais de justice, d'huissier, de déplacement, d'inscription,
d'immobilisation.... Ça fait chère la chyrrose du flic ! Crois-moi, paye l'amende et tais-toi ! C'est le
conseil d'un véritable ami !
J'ignore depuis combien de temps je délire ainsi sur des vies utopiques, toujours est il que le
soleil se réveille en même temps que mon estomac ! Ce dernier fait un tel merdier que mon cheval me
regarde fréquemment, plutôt inquiet pour ses os... Je m'étire du mieux que je peux pour me dénouer
quand un "floc" attire mon attention.... C'est juste Paul qui s'est endormi et vient de tomber de son
cheval par derrière, une chance pour lui, un moelleux coussin de crottin a accueilli son faciès... Je
décide de faire une halte pour nous remettre de cette dure nuit. Combien avons-nous pu mettre de
distance entre nos poursuivants et nous ? 40 bornes ? Pas
plus ?? C'était bien la peine de se faire
suer !
Paul se précipite dans la mer pour enlever son masque de beauté et pendant qu'il se lave, il est
soudainement pris d'une danse de St Guy !
Venez vite Bon Dieu ! C'est plein d'anguilles !
On se précipite ! Pêche miraculeuse ! Non seulement elles viennent à toi, mais elles t'escaladent
! Denis s'occupe de la réception, on lui en envoie de pleines poignées ! La plage grouille de bébêtes
rampantes et visqueuses et l'autre taré s'acharne à tuer à coups de talon ! Tu sais qu'il aurait fait fureur
(furher) dans la Gestapo ! On stoppe la pêche et j'utilise mon couteau à molécules pour décapiter et
dépecer proprement notre déjeuner. La question rituelle du feu revient, que veux-tu, mais dans son
empressement pour l'or, Denis a omis de prendre un nécessaire à barbecue... J'ai faim, je dis pas,
mais de là à attaquer les anguilles crues.... Paul tente les brindilles, deux pierres et... Tiens ! Comment
sais-tu qu'il s'est écrasé les doigts ? Alors ma foi, on clappe chinois ! Heureusement que le sel ne
manque pas ! Et comme dit Denis, c'est plein de vitamines, ça fait écolo....
Nous poursuivons notre route en mangeant et nous tombons sur un banal village de pêcheurs...
Un quidam nous regarde approcher en resserrant les mailles de son filet, une pipe dans le bec, un
marin authentique !
Bonjour mon brave, auriez-vous dans votre charmante localité un endroit susceptible de nous
restaurer ? Questionne Denis...
L'autre le regarde comme s'il voyait un humain pour la première fois ! Et il prend le parti de nous
ignorer ! Sûrement le con du village... Nous entrons de plein pied dans le patelin qui répond au doux
nom de "petiboneurpêchum". Les villageois, matinaux, nous regardent avec autant de curiosité que
65
Ave Jules !
l'autre pingouin, mais se rebiffent dès qu'on leur adresse la parole ! Je commence à m'inquiéter
sérieusement sur notre apparence physique, voire olfactif, quand mon regard tombe sur une sorte
d'affiche où nos tronches sont exposées ! Et crois-moi ! C'est réaliste ! Celui qui a gravé ce marbre
savait bosser ! Kif si on se regardait dans un miroir ! Le texte n'est pas mal non plus: On recherche vifs
ces trois hommes contre très forte récompense remise par César en personne ! A mon avis, Jules
nous en veut un max. car pour trouver ce genre d'affiche ici, il a du en faire placarder dans tous les
azimuts sans regarder à la dépense ! Nous voici hors-la-loi authentiques ! Ennemis publics number
one ! Mesrine en puissance ! Un coup de bol, il n'y avait pas de radio à l'époque, ni le téléphone, aussi,
du temps que les poulets arrivent, tu as largement le temps de te calter ! T'as juste à craindre que
quelques autochtones ne fassent de l'héroïsme sur ta pomme... Et à ce sujet, je trouve qu'on nous
regarde décidément un peu trop de traviole, d'ici à ce que tout le populo ne ressente un élan
patriotique.... Alors, tu sais quoi ? On se fifre encore plus vite avec nos anguilles crues...
Je trouve que l'or de Denis va nous servir vachement maintenant que notre signalement est
diffusé partout ! Tout ça à cause de la grosse vache nympho ! Plutôt que de mettre un max. de
distance entre Rome et nous, on devait califourchoner Madame ! Pour rester positif, on n'a plus qu'à
éviter les villes, les villages, les patelins, les hommes, voire les bêtes, on ne sait jamais... Même mon
bourrin est bizarre ! Alors, pour rallier Lutèce distante d'environ 1500 kilomètres, à raison de 20\25
bornes par jour, on en a pour à peu près trois mois, toi qui est un matheux, quelles sont nos chances
de passer au travers ? Aucune ? Merci bien vieux pour le réconfort moral !
Sauf que je suis têtu, obstiné, et quand j'ai une idée derrière la tête, je ne l'ai pas au cul ! On y
arrivera, même si je dois y laisser la peau de mes potes ! Et tu oublies que nous avons un léger atout
pour la saison, notre superbe, incroyable, sensationnelle, fantasmagorique invisibilité ! Rien de tel pour
passer totalement inaperçus !
Notre voyage se déroule sans incident particulier, nous avons dû larguer les chevaux trop voyants
et nous subsistons grâce à de menus larcins qui feront la joie de mon confesseur, mais grandement
facilités depuis qu'une légende circule comme quoi des fantômes errants, tantôt visibles, tantôt
invisibles rôdent la nuit, et pour éviter leur colère, "on" laisse des offrandes à l'entrée des villages, ainsi
que devant les fermes fortifiées... Des gens viennent même de loin pour entendre le récit d'une fillette
de huit ans qui a vu les démons apparaître comme par magie devant elle alors qu'elle s'était cachée
non loin de l'autel des offrandes, et pendant que ces trois démons engloutissaient les denrées, elle a
pu se rendre compte qu'ils étaient fait comme des hommes, ressemblaient en tout point à des
hommes, sentaient comme des hommes, sauf que, sitôt le repas terminé, ils ont disparu de la surface
du globe pour rejoindre les flammes éternelles ! Et pour ma part, je n'ai aucun souvenir de cette chipie
!
Je disais donc que notre voyage se déroulait plutôt tranquillement, nous étions en France, en
gaule devrais-je dire, depuis au moins un mois, dans les monts auvergnats, et nous suivions la célèbre
voie romaine dite de César, chemin militaire qui évite les bourgades et qui traverse le pays de part en
part... A hauteur d'une source du nom de magnigrolles, nous avons décidé de faire une pause bien
méritée, et comme toujours dans ces cas là, on en profite pour faire recharger nos "écarteurs de
molécules" aux rayons du soleil. Tu me feras penser à remercier les Xanteux pour ce gadget
formidable et d'une fiabilité exemplaire ! Pas une panne, rien ! Pendant qu'on se reposait, Paul est
parti à la recherche d'un coin qui inspirerait son anus, et à son retour, un craquement sinistre nous
apprend que nous resterions visible définitivement ! Ce crétin venait d’aplatir nos derniers espoirs de
survie avec ses foutus panards ! Du coup, nous fûmes obligés d'opter pour la voie de Bolène, car la
voie de César était bien trop fréquentée par d'incessant mouvement de troupes ! Je me rappelle même
avoir trouvé ça curieux, tous ces soldats pour trois fugitifs, ça faisait beaucoup.... Donc, on est reparti
sur la Bolène, qui avait la même fonction que celle de César, sauf qu'elle servait à relier les patelins
entre eux. Nous marchions de nuit et dormions le jour, et nous avions de plus en plus de mal à nous
approvisionner, soit que les gens d'ici étaient moins superstitieux, soit que la légende n'était pas
encore arrivée ! Bref, nous étions aux abois, le ventre vide, la barbe en bataille, le vêtement déchiré...
A un point que nous n'avions même pas remarqué l'absence total de romains dans ce secteur situé
près de Clermont-Ferrand...
Ave Jules !
Voilà notre situation jusqu'à ce soir, où nous sommes à l’affût près d'un village fortifié de
palissades, où nous voyons courir des poulets, des oies, des canards, des gorets, des brebis et tout ce
qu'on aimerait bien glouper ! Dommage que ce patelin soit gardé comme une banque ! Il y a des vigiles
partout ! Sauf que ce sont des vigiles gaulois à ne pas en douter ! Le casque façon cocu, les longues
tresses, les belles bacchantes, tout y est ! Et au point ou nous en sommes, nous décidons de concert
une pénétration dans le village et advienne que pourra, l'important étant de pouvoir bouffer quelque
chose ! Pendant notre périple, nous avons du jeter une bonne partie de l'or mais nous avons tout de
même conservé une bourse bien garnie chacun...
Nous prenons l'air le plus naturel du monde pour nous approcher de l'entrée, et les gardes nous
regardent passer sans broncher... Nous voici dans la place, aucune affiche en vue nous concernant,
nous reprenons du poil de la bête !
Par Bélénos ! D'où sortez-vous ?
Nous sursautons de concert et nous nous retournons pour apercevoir.... un gaulois ! Oui mais...
par n'importe quel gaulois ! Celui-là est immense, avec une armure dorée, un bouclier en étoile, de
longues tresses blondes s'échappant d'un casque ailée, version Astérix, bref, c'est un gaulois propre,
majestueux...
Bheu.... on vient de là... Bégayé-je, l'air crétin...
Et en plus, vous empestez l'air ! Par Toutatis, les romains sont ils décadents à ce point ?
Hein ? Oui.... non ! En fait, on n'est pas romains....
Alors, vous êtes des espions ! Conclus pépé ! ( Ben quoi, ça pourrait être le cas, non ? )
Ah non non non ! Vous faites erreur, heu... grand machin ! Ça serait même plutôt l'inverse !
Balbutié-je...
Le grand gaulois éclate d'un rire violent dont on ne sait si on doit le partager ou le redouter !
Je suis au courant, j'ai vu l'avis de recherche de Jules César vous concernant... C'est donc
vous les trois démons dont tout le monde parle ! Vous ressemblez davantage à des porcs, et c'est
même stupéfiant que personne ne vous ai repéré à l'odeur ! Donc, vous fuyez César...
Heu... voilà ! Vous avez admirablement bien résumé la situation... heu, grand vizir !
Léchouilledeburné-je...
Le voilà qui repart à gorge déployée ! Ça devient vexant !
Et vous avez besoin d'aide ! Une chance pour vous que les ennemis de mes ennemis
deviennent mes amis ! Filofax ! Accours !
Un petit homme rondouillard et chauve comme un ballon de basket sort d'une chaumière au pas
de course.
Oui Vercingétorix ?
Mes amis ont besoin des services de ta maison, je compte sur toi pour les remettre en état et
envoie-les-moi dans ma hutte sitôt après....
On en écarquille les yeux de surprise ! Vercingétorix ? LE Vercingétorix des livres d'histoires ?
Ben merde ! Elle est raide celle-là !
Filofax nous entraîne dans sa demeure, et Paul, fasciné par le célèbre gaulois, en rate la porte...
Bien plus tard, après avoir dévoré l'ensemble des victuailles de notre hôte à s'en faire péter les
jugulaires, après avoir pris un bain féroce où tous les insectes résidants et indésirables ont fini noyé,
après avoir enfilé des vêtements propres faits de cuir tanné, après avoir rasé ces maudites barbes et
taillé ces putains de cheveux, nous sommes fin près pour comparaître devant notre sauveur...
La hutte en question est savamment décorée de trophées de guerre, on voit sur les murs bon
nombre de boucliers, de glaives, d'armures, de fanions, de casques à ménage... Le sol est couvert de
fourrures blanches, l'air est réchauffé par une haute cheminée de pierre, (dois-je préciser allumée ?)
l'ameublement est sommaire mais pratique vu qu'il se résume à une table, deux bancs et un lit où dort
une créature féminine aux longs cheveux roux et qui nous laisse voir son dos jusqu'à la naissance des
fesses, le repos du guerrier en somme... Vercingétorix se tient assis sur l'un des bancs, une corne de
67
Ave Jules !
boisson à la main, et son regard semble ailleurs... Nous sommes encore à visiter du regard sa
demeure, depuis un bon moment déjà, quand il semble enfin prendre conscience de notre présence !!
Parfait ! Par Toutatis, vous avez meilleure mine ! Installez-vous ! Une cervoise bien tiède ?
Nous acceptons, toujours curieux des goûts de nos ancêtres.... Vercingétorix aboie après la fille
couchée, celle-ci ronchonne un peu et se lève pour assurer le service dans le plus simple appareil !
Inutile de te dire que c'est celui que je préfère ! Pourquoi toujours tout compliquer ? Et puis, le service
n'en est que meilleur ! Je suis subjugué par la chevelure de cette fille ! Figure-toi qu'elle descend
jusqu'aux chevilles et à chaque fois qu'elle bouge la tête, tu as l'impression qu'une éruption volcanique
se produit ! La fille doit être très jeune, je dirais dans les quatorze ans, les seins à peine formés, le
triangle flamboyant à peine fourni, des hanches étroites et fragiles, des fesses rondes et lisses comme
celles d'un bébé, des taches de son sur tout le corps, un petit nez retroussé, des yeux verts
émeraudes, elle est tout de même vachement bath à reluquer, et on ne s'en prive pas ! Elle se rend
vite compte de notre émoi et joue à faire des poses non pas érotiques, mais carrément
pornographiques ! Il faut la voir cambrer les reins, se baisser pour ramasser n'importe quoi, serrer les
bras pour redresser ses seins au maximum, si bien que nous connaissons son anatomie dans ses
moindres détails aussi bien que la carte de France ! Paul s'est étranglé plus d'une fois en avalant sa
cervoise et Denis reste cramoisi comme s'il buvait du tabasco ! J'ai moi-même un mal fou pour écouter
notre prestigieux hôte qui parle depuis un certain temps:
... c'est comme cela que César a dû battre en retraite ! La puissante armée romaine vaincue !
Conclus Vercingétorix..
Puis, devant certainement s'attendre à une réaction de notre part, et devant l'absence de celle-ci,
il aperçoit le manège de la fille et des conséquences sur nos individus ! Il repart d'un rire tonitruant
avant de déclarer:
Il est vrai que j'aurais dû le prévoir ! Nous reprendrons cette conversation dès demain, j'ai
besoin de vos opinions sur certains points, aussi, je ne vais pas vous ennuyer davantage, je vous
souhaite une bonne nuit et je vais faire en sorte qu'elle le soit ! Ricane-t-il...
Filofax réapparaît comme par magie, et Vercingétorix lui glisse à l'oreille des ordres qui font
sourire le petit chauve. Encore sous le charme, je tends distraitement la main à Vercingétorix, et je ne
réalise pas immédiatement qu'il me regarde stupidement, se demandant visiblement ce que je lui
veux ! Alors, je lui prends la main d'autorité en lui disant:
Dans mon pays, nous appelons cela une poignée de mains, elle permet de dire bonjour
comme au revoir, mais elle sert surtout à sceller les amitiés naissantes ! (c'est pas bien tourné, ça,
mmmmmmmmmh ?)
Alors, dans ce cas ! M'écrase-t-il les phalanges vigoureusement !
Il en fait de même pour Paul et Denis, les ramenant à la dure réalité !
Nous suivons Filofax jusqu'à une hutte commune, faite comme son nom l'indique, pour plusieurs
personnes de passage, comme un hôtel de notre époque. Le gaulois réussit à nous dégoter trois
places et s'informe de nos goûts en matière de femmes ! Que répondre ? Tout ! Du moment qu'elle
veuille bien baiser car nous venons de faire un pèlerinage de trois mois ! Filofax repart donc en quête
d'un cheptel encore disponible pour la nuit et il réapparaît un peu plus tard en poussant devant lui une
quinzaine de femmes ! Ces dernières ont le visage caché par leur jupe qu'elles ont troussé, mais on a
une vue imprenable sur leur chattes ! J'ignore si c'est une coutume locale, ou si nous devons choisir
selon un critère précis, toujours est il que je suis vachement emmerdé ! Je préfère voir le visage pour
me prononcer plutôt que le cul, car si tu baises le corps de Kim Basinger et que tu vois la hure de Sim,
tu baiseras pas longtemps, je te le dis ! Or, c'est cela que je crains !
J'en repère bien des pas mal du ventre, mais qu'en est il plus haut ? Si ça se trouve, celle-là qui a
une belle petite chatte a un strabisme vachement con et vergeant par dessus le marché ! Note que je
n'ai rien contre les nanas qui louchent, sauf que je suis toujours emmerdé pour savoir quel oeil
regarder et encore plus pour savoir lequel me regarde ! Et fatalement, je débande ! Quoique ce soir,
depuis le temps qu'on fait ceinture.... à cheval donné, hein... On ne va pas recommencer !
Ave Jules !
Or, il me semble reconnaître la rouquine de tout à l'heure ! Je peux me tromper car je l'ai vu à poil
et que celle-là est habillée, mais... je me demande si ce n'est pas cette peau laiteuse et mouchetée
que j'admirais, ce triangle de feu à peine fourni d'où saillait un clitoris orangé. Je n'arrive pas à voir ses
cheveux ni leur longueur, mais j'ose !! J'opte pour elle en espérant que ce soit elle ! Filofax m'apporte
mon choix et elle laisse enfin retomber sa robe... Joie ! C'est elle ! Et visiblement, elle partage mon
enthousiasme ! Elle ôte rapidement sa robe et se glisse sous les fourrures près de moi. Content de ma
performance, je regarde comment se dépatouillent mes deux idiots. Denis vient de sélectionner une
mamie vachement contente de l'aubaine, tu parles, tandis que Paul en a pris deux... qui louchaient !
Un vrai coup de bol !
J'aime pas la gueule qu'ils m'envoient ! J'y peux rien merde ! Z'avaient qu'à faire gaffe en triant !
Je les ignore donc pour me consacrer à ma jolie rouquine qui s'appelle Etna, on se demande
pourquoi...
Pour l'instant, sa langue batifole avec mon torse, ma poitrine et mon cou, et chaque fois qu'elle
passe près de mon oreille, elle m'y glisse des mots lourds de conséquences !
Je vais te faire une caresse que tu adoreras, surtout ne t'effraye pas !
Rien que ça, ça m'inquiète déjà !
C'est interdit à Rome, mais ici, nous sommes loin de Rome, ne t'effarouche pas ! Les romains
la trouvent décadente, mais nous ne sommes pas romains !
Et elle descend vers Pollux qu'elle cueille à pleine bouche ! Je respire... et inutile de lui dire que
c'est nous qui avons ramené la mode... Je ferme les yeux pour goûter au moment présent, à peine
gâché par les halètements de mes potes qui subissent le même traitement !! L'envie de savourer son
intimité se fait bientôt ressentir, que veux-tu, je ne peux recevoir sans donner ! Prends en de la graine,
tu seras moins cocu ! On installe un 69 sommaire, mais efficace et son envoûtante odeur de femme
m'enivre ! Je me ressource auprès de sa féminité comme on s'abreuve à une fontaine ! La notion du
temps m'échappe, les bruits s'estompent, les sens s’affûtent et le plaisir jaillit ! Tout mon être exulte
cette trop longue abstinence en spasmes violents que cette fille du feu recueille avidement,
amoureusement en serrant davantage les lèvres. Sa propre jouissance lui fait lâcher prise et elle ne
peut réprimer un long bruit de gorge étouffé... Elle reprend rapidement ses esprits et lèche les
quelques gouttes qui lui ont échappé, pour s'installer ensuite d'autorité sur moi, s'empalant au plus
profond. Sa surprise n'est pas feinte et elle semble avoir du mal à respirer devant l'ampleur de ce
qu'elle emmagasine ! D'abord, elle effectue des mouvements de va-et-vient très lents, le temps de
s'habituer, puis, elle prend une vitesse de croisière des plus agréable ! J'aime bien de temps en temps
jouer le rôle passif ! Ça repose...
Je jette un oeil sur mes voisins de palier, chez Denis, c'est plutôt calme, tout juste si on décèle un
balancement sous la couverture, tandis que chez Paul, on se demande ce qu'ils foutent ! La couvrante
saute en tous sens, on croirait qu'ils ont mis le feu au lit et qu'ils essayent de l'éteindre !
Le visage d'Etna apparaît hors de la couverture et me propose un baiser passionné, puis, la
chaleur de ses jeunes seins... Bien que je préfère du consistant en la matière, j'entreprends néanmoins
les petites pommes avec beaucoup de plaisirs ! Elle en rejette la tête en arrière, embrasant la chambre
du même coup ! Mes doigts en profitent pour explorer ce corps ferme et nerveux de près, elle me
prévient dans un souffle qu'elle va jouir à nouveau, aussi, je reprends les opérations en mains ! J'aime
bien jouer de temps en temps le rôle actif ! Ça repose...
Puisque tu apprécies les caresses interdites, je vais t'en faire une que tu ne connais peut être
pas.... L'invité-je...
Elle semble ravie et je sens son corps frémir d'excitation et de peur. Je l'allonge avec douceur sur
le ventre et j'entame une feuille de rose qui lui arrache un cri de surprise, et qui se prolonge par des
cris tout court... J'en arrive à la partie la plus délicate de mon projet ! Bien sûr, ça ferait vingt ans qu'on
serait mariés, je pourrai lui dire:
Je vais te brosser le trou de balle...
69
Ave Jules !
Mais quand tu veux amener ça une première fois, t'as remarqué, c'est pas évident ! Faut préparer
le terrain, faut pourparler, faut rassurer, faut supplier, faut insister, faut tabasser...
C'est pas qu'elle serait contre, au contraire, sauf qu'elle me trouve un peu trop gros ! Déjà que par
devant.... Mais elle finit par céder courageusement et je m'efforce à la douceur la plus extrême ! Elle
grimace un peu et mord l'oreiller en serrant les poings, mais cahin-caha, je fais mon bonhomme de
chemin... D'un mouvement très très lent, je sens qu'elle commence à apprécier vu qu'elle desserre les
fesses, aussi, j'en profite pour envoyer une main titilleuse sur son clitoris... Là, elle ondule carrément
des hanches et elle monte directement à l'assaut, les cris de douleurs se mêlent aux cris de plaisirs et
la jouissance lui cabre le corps tout entier au moment où je largue les amarres. Son hurlement fait
apparaître des têtes voisines, plutôt intriguées !!! Elle va rameuter le peuple si elle continue de crier
comme ça ! Soudain, elle retombe, anéantie, le corps secoué de convulsions !
Et voilà le travail, encore une qui ne m'oubliera pas de sitôt ! Et sans vouloir faire un jeu de mots
ringards, cette gonzesse est un vrai volcan !
Ave Jules !
Chapitre 12
Tout vient à point à qui sait attendre, mais rêve pas, tu peux l'attendre longtemps Cindy Crawford !
Un incroyable tintement de métal me réveille en sursaut ! C'est comme s'il grêlait du fer ! Et d'un
coup, je réalise, le village est attaqué ! On se bat dehors ! Je saute dans mon pantalon après m'être
dépêtré des cheveux d'Etna, j'attrape la seule arme que je possède, mon couteau à molécules, que je
règle au maxi, ce qui me fait une "lame" de 50 cm et je sors comme un démon de sa boite ! D'abord
ébloui par un soleil radieux, je ne vois que des ombres dans la poussière. Dans un rugissement, je
m'élance comme un forcené les bras en avant !! Mes pieds s'emmêlent dans Dieu sait quoi et je
m'aplatis au beau milieu du champ de bataille ! L'hilarité générale me cueille par surprise !
Vercingétorix s'approche de moi et m'aide à me relever, encore mort de rire !
En fait, ils s’entraînaient et la cause de leur gaieté est simple, dans ma précipitation, j'ai revêtu la
robe d’Etna ! Par contre, mon couteau intrigue fortement le premier des gaulois ! Curieux de nature, il
s'informe de son utilisation.
Heu, c'est un truc de chez nous... c'est pas vraiment une arme, mais plutôt une sorte de
couteau, voyez-vous....
C'est efficace comme arme ? Halète Vercingétorix...
Ça, c'est une question qu'elle est bonne ! Comme je n'ai jamais essayé.... Y a qu'à...
Vercingétorix décrit quelques moulinets avec son glaive, et j'essaye de me rappeler les cours
d'escrime particuliers du maître d'armes de César... La passe fut simple et rapide ! La lame choit
tranchée net et Vercingétorix regarde avec hébétude la poignée qui lui reste !
Là ! Plus personne ne rigole, pire, ils reculent précipitamment comme si j'étais pestiféré !
Par Bélénos ! Fantastique ! Jamais vu une arme aussi tranchante !
Et encore, ce n'est rien ! Déclaré-je...
Je ramasse la lame et je la ressoude à la poignée, plus aucune trace...
Le grand gaulois en ouvre une clappe !
Par Toutatis, il nous en faut ! César n'aura qu'à bien se tenir !
Malheureusement, c'est impossible ! Le vaisseau... heu... le bateau qui nous a amené sur ces
terres a mystérieusement disparu avec toute sa cargaison, nous ne possédons en tout et pour tout que
ces trois couteaux....
Vercingétorix est fasciné par le rai de lumière, je lui montre le réglage de la hauteur et il s'amuse
comme un petit fou à découper absolument n'importe quoi ! Ça passe par le métal, le bois, la pierre...
Par tous les Dieux, cette arme est l'oeuvre d'un Dieu... ou d'un Démon ! Souffle-t-il...
Et sans qu'on s'y attende, il casse en deux celui qu'il tient ! Les minuscules composants tombent
dans la poussière...
Eh oh ! C'est fragile ces trucs là ! Râlé-je instantanément...
Peine perdue, l'objet est foutu ! Vercingétorix regarde avec curiosité les composants
électroniques et comprend qu'il s'agit bien d'une oeuvre humaine, même s'il ne saisit pas le procédé de
fabrication, aussi, propose-t-il que nous en façonnions ! Ben voyons ! Y a qu'à trouver une usine de
semi et micro conducteurs dans le secteur....
Se pointent Paul et Denis que l'imposant silence a fini par réveiller.
Tiens, demandez ce genre de service à Paul, s'il y en a un qui peut fabriquer quelque chose
ici, c'est lui ! Me délesté-je...
71
Ave Jules !
Quoi ! Quoi... Râle illico le génie...
Ces armes ! Il nous faut ce genre d'armes, plus grosses, plus puissantes ! Et nous taillerons
Rome en pièces ! Hurle Vercingétorix en levant les bras au ciel !
Du coup, une ovation générale acclame le chef gaulois ! Personne ne comprend mais on en a
cure, ils sont contents !
Oui... mais non.... c'est impossible ! Il faudrait des microscopes à balayage laser, il faudrait du
silice à haute teneur en énergie, il faut.... il faut ce que nous n'avons pas ! Je n'ai même pas le schéma
technique.... Se lamente Paul...
Devant l'air soudain mauvais de Vercingétorix et de la population...
Heu... mais je peux faire d'autres choses aussi intéressantes ! Se rattrape le génie...
L'euphorie revient aussitôt et on lance les boucliers en l'air dans des hourras de joie !
Tu comptes leur faire une bombe nucléaire ? Questionné-je Paul discrètement...
Hein ?... Non non, juste un peu de poudre noire....
Un grand banquet est aussitôt organisé, la fête est a son comble, les hommes boivent et bâfrent,
voire baisent en même temps, on rit, on chante, on évoque Gergovia, on vend la peau de l'ours avant
de le buter surtout ! Je suis vachement inquiet pour le coup ! Parce que la prochaine bataille qu'ils
doivent livrer est Alésia, et autant que je me souvienne, les gaulois la perdent ! Que se passera-t-il s'ils
gagnent à cause de nous ? La fesse du monde changera-t-elle ?
Paul est sollicité pour la fabrication de la poudre en question, et il réunit sans mal les trois
composants de l'explosif. Il est près pour une démo... Le village choisit la carrière à menhirs pour un
essai et tout le monde se rassemble autour du génie pendant qu'il place la charge sous un bloc
impressionnant.
Bon... reculez ! Encore... encore ! Mais reculez quoi merde !
Les types s'obstinent à rester à moins de cinq mètres du rocher !
Mais on ne verra rien si on recule davantage ! Proteste Vercingétorix !
Oh que si ! Allez vous placer là-bas à la lisière de cette forêt et gardez vos casques sur la tête
!
En maugréant et sur ordre de Vercingétorix, les villageois s'exécutent enfin... Paul installe une
mèche qu'il enflamme avant de disparaître comme un lapin en rut... L'attente parait longue,
l'impatience se fait ressentir, certains parlent d'aller voir sur place, d'autres râlent qu'il ne se passe rien
! Et soudain, une main géante saisit le rocher et le broie en plein ciel dans un grondement infernal, des
débris tombent dans tous les azimuts, déclenchant une panique sans nom ! Les gaulois se volatilisent
littéralement dans la nature, ils courent dans toutes les directions !
Certains tiennent leur casque sur la tête à pleines mains en hurlant que le ciel leur tombe dessus,
il n'y a que Vercingétorix qui est resté près de moi, courageusement, bien qu'il soit vert...
Par Bélénos ! Que dire ! C'est... c'est effroyable !
Oui, mais c'est efficace ! Renchérit Paul...
Nous nous approchons du lieu de l'explosion, et du bloc de granit qui faisait dans les quinze
tonnes, il ne reste qu'un petit tas de gravier... Vercingétorix se baisse et en saisit une poignée qu'il
examine. Les fuyards se rapprochent enfin et forment un cercle non loin, à distance prudente...
Vercingétorix monte sur un autre bloc, inspire une longue bouffée d'air et lance la poignée de graviers
en l'air !
Par Toutatis, les Dieux sont avec nous ! Nous possédons la foudre, nous serons vainqueurs !
Une ovation incroyable s'ensuit ! Elle a dû s'entendre jusqu'à Rome ! Le peuple est gonflé à bloc !
Déjà, les messagers détalent dans toutes les directions pour annoncer la future victoire et la puissance
de Vercingétorix ! Retour au village ou nous sommes portés en triomphe sur des boucliers, on ravive
les feux et la fête reprend de plus belle !
Dans la soirée, un groupe de druides se pointent, en toge blanche, la barbe réglementaire, une
Ave Jules !
serpe d'or accrochée à la ceinture, un sac de toile sur l'épaule, ils viennent pour l'initiation du grand
chef gaulois... La cérémonie attire une foule incroyable, on se croirait un jour de foire ! Vercingétorix
est conduit profondément dans la forêt, jusqu'à une charmante clairière où murmure un ruisseau clair,
et où se dresse un imposant dolmen de granit. Je vais enfin savoir à quoi servaient ces foutus cailloux
! Les druides allument des feux avec une minutie incroyable, comptant les pas pour respecter une
distance rigoureuse entre chaque foyers, puis, l'un d'eux monte sur la table et y dépose une branche
de je ne sais quoi... Ensuite, ils se couchent au sol à des emplacements soigneusement sélectionnés
et scrutent les étoiles....
Ça va être le moment... Chuchote l'un d'eux...
Le silence s'installe, irréel.... On a dû mal à y croire devant l'ampleur des gens qui sont présents !
Pas un bruit, pas un souffle, rien ! On entendrait une mouche digérer !
Soudain, le rameau s'élève doucement dans le ciel et reste en lévitation au dessus de la pierre !
J'en ouvre la clappe de saisissement ! A ce moment, les druides se relèvent et entraînent Vercingétorix
sous la dalle de pierre, là, ils l'allongent et forment un cercle autour du monument.... Une douce
lumière semble sortir de la pierre et enveloppe le gaulois, son corps se soulève et il flotte un instant
dans le dolmen, les druides entament une chanson dont je ne comprends quedalle malgré le cristal de
traduction. La lumière s'atténue peu à peu et Vercingétorix se redépose doucement sur le sol, la
cérémonie est terminée ! Une nouvelle ovation fait fuir les animaux sur 5kms carré ! Ayant Filofax sous
la main, je lui demande des explications.
Oh ! C'est un secret de druides ! Et ce serait sacrilège de le dévoiler !
Me voilà bien avancé ! Je vais décevoir Alain Decaux, je lui avais promis de lui ramener
l'explication du pourquoi du comment, j'espère que ça lui suffira...
Je crois que j'ai compris ! Chuchote Paul...
Alors explique ! L'encouragé-je...
Tu ne sens pas ? Enigme-t-il...
Il est vrai qu'il plane une curieuse odeur.... comme après une forte pluie... de l'ozone !
Oui ! C'est cela ! Ce phénomène se produit quand nous sommes en présence d'une puissante
force magnétique chargée d'électricité statique ! Aussi, j'en conclus que ces druides ont bâtis ces
dolmen au point de jonction des forces telluriques terrestres, et selon la position de la Terre par rapport
aux étoiles, ces forces se concentrent au moins une fois par an à un point précis dans un lieu donné !
Une sorte de grosse batterie quoi ! Et il suffit d'en posséder 365 pour en avoir toujours un sous la main
en état de marche !
C'est dingue ça ! Et les menhirs alors ?
Ben... je n'y vois pas d'autres utilités que le rôle d'antennes ou d'amplificateurs ! Ils doivent
servir à concentrer les forces telluriques sur les dolmens...
Ah ?.... Et ça sert à quoi en fait ?
Aucune idée ! Faut voir le résultat sur Vercingétorix, s'il y en a un...
Le tellurisé ressort de dessous le dolmen et monte directement sur la table pour s'adresser au
peuple:
Les Dieux m'ont parlé ! Ils m'assurent de la victoire, César mordra la poussière ! Ralliez les
autres tribus, informez les, et venez gonfler notre armée ! Que des troupes rassemblent de l'eau et des
vivres, qu'ils brûlent ce qu'ils ne peuvent prendre ! Tous à Alésia ! Tous à Alésia !
Et la foule de reprendre ce slogan publicitaire en se dispersant !
Apparemment, c'est un téléphone avec Dieu... Conclus Paul...
Tu crois qu'Il accepte les PCV ? Déconné-je...
C'est grave ce que nous faisons ! Comment va-t-on s'en sortir ? S'inquiète Denis.
On a encore rien fait ! Proteste Paul...
Je sais ! Je parle de cette bataille ! Si Vercingétorix la gagne, que deviendra l'avenir ?
73
Ave Jules !
Je croyais qu'on avait pris le parti de s'en foutre vu qu'on y est coincé ! Alors, quelle
importance ! Ironisé-je...
On pourrait buter Vercingétorix pour rétablir l'équilibre ! Délire Paul...
Et être débiter en cubes millimétriques ! Bonne idée ! Non, je crois qu'on va se barrer tout
simplement, après tout, cette affaire ne nous concerne pas ! Héroïsmé-je !
Profitons en tout de suite ! Fondons nous dans la nuit et....
La phrase de Denis reste en suspend ! Vercingétorix est juste derrière nous...
Je vois... Par Bélénos, vous ne trahirez pas ! Toi, tu pars directement fabriquer ta poudre
miraculeuse et vous deux, vous ne me lâchez plus d'une semelle ! Si l'un de vous tente de fuir, il le
fera aux dépends de la vie des autres, vu ?
Limpide ! Pourquoi on se fait toujours baiser dans ces conneries ?
Le retour au village s'effectue dans la joie collective, enfin... presque ! Paul disparaît, encadré par
deux gorilles et nous restons en permanence à moins de deux mètres du chef gaulois... il me vient une
méchante idée... Seul Paul peut intéresser Vercingétorix, nous, nous ne sommes qu'une monnaie
d'échange, mais après la bataille.... Hein ? Qui me dit qu'il ne va pas nous égorger ? Ou même juste
avant ! Quand l'explosif sera prêt ? Mon Dieu, dans quel caca Tu nous as fourrés !
La fête terminée, nous nous retrouvons enfermés dans une sorte de cellule basse de plafond,
sans Paul... Nos couteaux à molécules confisqués, nous sommes aussi nus que des nouveau-nés.
Tard dans la nuit, nos gardes nous expédient les femmes que nous avions sélectionnés, délicate
attention de leur part, sauf qu'elles ne sont pas aussi brûlantes que la première fois ! Quel changement
! Tu verrais leur regard ! Ce qui prouvent que les femmes n'ont pas la reconnaissance du ventre ! C'est
tout juste si elles daignent te branler à la main, et avec des mines dégoûtées en plus ! Moi qui espérait
trouver une alliée, je n'ai qu'une aliénée...
On se morfond gentiment dans notre cellule, le temps passe, et l'agitation au dehors culmine au
plus haut point ! Des troupes se rassemblent et passent prendre les ordres, des caravanes
incessantes soulèvent des nuages de poussières qui viennent s'engouffrer dans le soupirail qui nous
sert de fenêtre, déclenchant des quintes de toux à rendre l'âme ! Plus les jours passent et plus nous
devenons gris ! Hier, on nous a retiré les bonnes femmes, ce qui n'est point un mal, elles passaient
leur journée à nous cracher dessus !
Une semaine se passe ainsi ! Nos rares distractions sont le repas et les combats des cafards que
nous organisons... bref, on s'emmerde !
Enfin du nouveau ! On nous sort de notre cellule pour nous conduire... dans une cage à roulettes
! Paul nous rejoint peu après, et on le presse de questions !
Ben... on va à Alésia tiens ! Quant à moi, j'ai fini mon travail, la poudre noire n'a plus de secret
pour les druides ! Ils peuvent en produire tant qu'ils en veulent !
C'est malin ça ! Pour quelles raisons nous garderaient ils en vie maintenant ? Ralé-je !
Pour être exécuter avec César ! Répond une voix derrière nous...
Filofax !, toujours aussi chauve, il ne nous sourit plus du tout, et on lit dans ses yeux une volonté
farouche !
Le convoi s'ébranle en une longue procession et nous nous retrouvons tout naturellement dernier,
là où la poussière est bien compacte ! J'ai beau me mettre dans la position que je veux, mettre
n'importe quoi sur mon nez, à chaque fois que j'aspire, j'expire des cailloux ! De plus, les cahots nous
projettent en tous sens et on passe le plus clair de notre temps à s'embrasser avec fougue ! Difficile
d'admirer le paysage dans de telles conditions, pourtant grandiose ! La chaîne des volcans étalent
leurs verdures et leurs bois dans la clarté du jour, du moins, c'est le point de vue que l'on a à l'avant de
la colonne !
Le voyage dure une semaine ! Inutile de te dire que nous arrivons fracassés ! La bouffe fut
sableuse à souhaits, l'eau se transformait en boue immédiatement et nous pissions de jolies petites
poteries... La poussière enfin retombée, nous découvrons le plateau d'Alésia ! Des femmes et des
Ave Jules !
enfants construisent des murs épais avec des pierres et de la terre, les hommes entreposent les vivres
et les armes aux points stratégiques, les cavaliers entraînent au sabre et à la lance, des esclaves
manipulent de longs fûts de pierre que je reconnais comme étant des canons ! Il y a sur ce plateau un
monde incroyable, une vraie fourmilière où chacun effectue une tâche précise !
Les gardes nous extraient enfin de cette putain de carriole, mais nous conduisent directement au
gnouf ! Pendant ce cours trajet, j'ai eu envie de me jeter au sol, car dans mon état, j'étais persuadé
que je deviendrai totalement invisible ! Notre nouveau logis sent bon la paille propre, l'air frais, le pain
cuit... Le Ritz quoi ! Je me précipite sur l'une des couchettes et mon dos goûte avec délices ce repos
tant attendu ! Paul se jette sur un seau d'eau et avale de grandes gorgés qu'il restitue aussitôt sous
forme de ciment, quant à Denis, il continue de verser des larmes qui lui font de curieuses cicatrices sur
les joues...
Vercingétorix daigne enfin nous rendre visite, il pénètre dans la cellule et ses yeux en font une
inspection minutieuse, puis, il s'assied sur un banc pour s'adresser à nous:
J'ai bien réfléchi à votre sujet ! Je ne suis pas vraiment persuadé que vous soyez des traîtres,
je pense que vous êtes simplement des lâches ! Mais je n'oublie pas que malgré tout, vous avez su
m'apporter un moyen de remporter une éclatante victoire, aussi, je vous garderais en vie comme
esclaves personnels, considérez-vous donc comme mes... invités dans l'immédiat, ce cachot assurera
votre protection durant la bataille, je vais vous envoyer de la compagnie, non non, ne me remerciez
pas ! Et il sort !
Des lâches ! Non mais ! Il se prend pour qui ce grand primate ! Quoi ? T'as quelque chose à
ajouter ?.................. Non ? J'avais cru entendre.....
Effectivement, des femmes que nous ne connaissons pas se pointent en tenant de grands
baquets d'eau dans lequel des pierres chauffées bouillonnent. Enfin, un bain ! Je me déplâtre le plus
gros avant de me jeter dans l'onde bienfaisante, et je ne peux réprimer un intense soupir de
satisfaction. L'eau masse et rénove mes pauvres muscles à un point que c'en est jouissif ! Une blonde
aux longues tresses, aux seins lourds et au visage fatigué entreprend ma remise en état, elle se
déshabille rapidement et plonge dans le baquet. Elle ne semble point faire attention à moi et reste
concentrée sur sa tâche, laquelle consiste à me nettoyer avec une pierre ponce ! Pendant qu'elle me
frotte le dos, ses seins ballottent juste sous mon nez et Popaul émerge immédiatement de l'eau !
J'espère que le sévice est compris dans le prix ! Elle aperçoit ma tête chercheuse et me la cueille
d'une main, j'ai tout juste le temps de la retenir avant qu'elle ne me la ponce avec l'autre main !
Des protestations se font rapidement entendre ! J'ignore s'il s'agit d'un bain véritable ou d'un
supplice subtil, toujours est il que je suis rouge écrevisse ! Je sens le sang qui pulse au bout de
chacune de mes veines ! Mes potes sont aussi rouges que moi, Paul râle comme un charretier et tente
à plusieurs reprises de noyer sa partenaire ! Mais ces filles sont de rudes paysannes et elles ont de la
poigne, tu peux me croire ! Paul finit par prendre un allez-retour en pleine poire qui le laisse groggy un
bon moment !
Les filles finissent de nous arracher les derniers centimètres de peau qu'ils nous restent avec des
serviettes aussi rudes que du papier de verre. Si on ne brille pas, tu avoueras qu'on a fait ce qu'il fallait
pour ! Les baquets d'eau, ou de mortier, au choix, sont évacués à l'extérieur et les nanas nous
ramènent une clappe consistante avec un tonnelet de cervoise bien tiède. Au fait, vu l'ensemble des
événements, j'ai oublié de te dire que la cervoise est parfaitement ignoble tiède ! Imagine une bière
dans laquelle tu incorpores savamment du miel et que tu bois tiédasse, essaie... Frais, ce doit être
sacrement meilleur !
Les poulets rôtis sont ingurgités en express, pareil le gigot de chevreuil aux baies ! Les
gonzesses semblent rester, au moins, on aura une distraction... La grosse blonde semble m'avoir
choisi comme victime, et après avoir vérifier qu'elle ne possède plus sa pierre ponce, nous entamons
une nuit où des milliards de petits êtres à queue vont pouvoir s'ébattre joyeusement après expulsion...
75
Ave Jules !
Chapitre 13
Quand le sein est tiré, il faut le boire !
Une quinzaine de jours de quasi-séquestration n'a pas réellement entamé notre moral, la
compagnie des femmes y est pour beaucoup, et nous les avons pratiqué orbi et urbi de toutes les
façons imaginables, en inventant pour la circonstance, organisant des concours... Le reste du temps
était consacré à la clappe et au dodo, voire en de rare occasion, à une promenade salvatrice... Or, le
matin de ce quinzième jour semble différent, l'air s'est chargé d'électricité, les gestes se figent, même
les femmes sont inquiètes ! Par une vague fenêtre scellées d'énormes barreaux, nous constatons une
effervescence inhabituelle dans le camp, retranché à présent. Les gaulois ont fait un travail titanesque
sur ce plateau !! Pas un centimètre carré qui ne soit fortifié, protégé, calfeutré, prévu, défendu, gardé,
surveillé, couvé, blindé ! Des canons de pierres ont été disposés en tous sens, prêts avec une
cargaison de boulets en pierre ainsi que leur baril de poudre, des servants restent à proximité en
permanence... une forge produit au loin dans un tintement caractéristique des pointes de flèche
comme s'il en pleuvait, des cavaliers s’entraînent à la lance sur des ballots de paille, des archers
préparent des flèches incendiaires enduites de poix, tout semble pourtant normal ! Soudain, une
trompe sonne du haut d'une des tours de guet ! Cela déclenche une véritable panique dans le camp !
Tout le monde se met à courir en tous sens ! Un petit cri dans mon dos me retourne, la fille blonde
porte ses mains à sa bouche en murmurant:
Jules César ! Il arrive...
Un grondement lointain se fait bientôt entendre, comme si un orage se prolongeait à l'infini, les
défenseurs prennent leur poste et attendent. J'aperçois Vercingétorix dans une armure flamboyante
qui hurle des ordres, l'air soucieux... Une trompette lointaine retentit et un impressionnant silence
s'ensuit ! Les légions de César viennent de stopper comme un seul homme. Une heure ou deux se
passent avant qu'un mouvement ne s'effectue, des romains viennent parlementer ! Vercingétorix se
retrouve face-à-face avec César en personne ! Les deux chefs de guerre se toisent un instant, mais la
distance m'interdit d'entendre les paroles qu'ils échangent et que je devine capitales, sinon historiques 4
! Jules en profite pour lancer des regards furtifs dans toutes les directions, afin de juger des défenses
de son adversaire. Vercingétorix semble contrarié et casse la hampe de trêve de César, ce qui met fin
aux pourparlers ! Remarque que le père César avait des couilles pour venir se fourrer ainsi dans la
gueule du loup ! Il est vrai qu'à l'époque, une guerre était avant tout une question d'honneur ! Tandis
que maintenant, on ne risque pas de voir un chef d'état se pointer dans le camp adverse sans se
retrouver contre un mur avec douze balles dans le cigare ! Sont pas cons eux, ils restent dans des
blockhaus inaccessibles pour t'envoyer, toi, au casse-pipes ! Jules fait donc demi tour, tout en gueulant
bien fort, qu’il reviendrait nous piétiner la tronche, ce qui déclenche l’hilarité du camp, contre toute
logique ! César, furieux, talonne les flancs du bourrin et ils sortent tous les deux comme s’ils avaient le
Diable au cul. Les gardes s’empressent de condamner la porte, qui pourtant, était innocente, et le
calme retombe. Des heures s’égrènent gentiment, jusqu’au coucher de soleil et la bataille est donc
remise au lendemain. Du moins, ce serait plus logique.
De notre cellule, on a du mal a se croire en guerre, et à part le fait que tout le monde est derrière
ces remparts, la populace est d’un calme ! Juste devant nous, un vieillard d’au moins 40 ans joue avec
des gosses à faire des bébêtes avec des pommes de pins, plus loin, des femmes font de la lessive et
étendent du linge. Pour un peu, on aurait dit un camp de vacances, de rééducation ou même de
Mais j’ai pu savoir par la suite, de source sure, que César demandait la recette de la cervoise tiède, et n’obtenant pas
satisfaction, la guerre fut inévitable, car Vercingétorix tenait la recette de sa vieille grand-mère, et il lui avait juré le secret
absolu. Rigole pas, je connais des motifs de guerre encore plus cons !
4
Ave Jules !
concentration, mais pas un camp prêt à livrer une bataille autre que sur l’oreiller. Le vent nous
emmène quelques sonneries lointaines qui doivent annoncer la soupe chez les romains, et la nuit finit
par s’installer doucement. Journée banale quoi, pas de quoi remplir des livres d’histoire qui feront chier
les gosses plus tard avec des dates et des lieux dont tout le monde se foutra !, La clappe nous est
servie par une ravissante gauloise blonde, sans filtre, et avec une bouche qui pourrait servir de collier à
Popaul. D’ailleurs, Paul tente une main sous la jupe de la mignonne, et obtiens aussitôt une claque
retentissante ! Décidément, il n’a pas de chance avec le sexe faible l’apôtre ! S’il continue ainsi, on va
le ramener dans un fauteuil roulant avec un petit plaid sur les genoux, le Paul. Pour ma part, je tente
l’oeillade number 1, celle qui défrise les poils de cul, qui mouille les chattes, qui perturbe les sens, qui
inonde les slips et accessoirement, qui amène la personne convoitée dans mon plumard comme par
hypnose. Elle en rougit jusqu’aux bouts de ses tresses, la petite claqueuse, mais ne m’expédie pas
pour autant un retour, positif ou négatif. Je brique ma voix discrètement et je lance une belle tirade de
basse à 4 octaves inversées en Ré majeur baisant un Do mineur :
Vous habitez chez vos parents, belle enfant ?
Ben quoi ? Pourquoi que tu te marres comme une baleine ? Mais non, le truc n’est pas usé ! Pas
à cette époque ! Réfléchis donc, bougre de serpillière !
Je remarque chez la fille une certaine hésitation à la réponse, mais une très nette excitation au
niveau de ses hanches. Elles avancent et reculent toutes seules, mimant le superbe jeu de l’amour
physique. Le corps humain te trahi n’importe qui, et t’as beau vouloir planquer tes émotions, ton corps
s’exprime quand même ! Donc, sentant que je suis sur la bonne voie, je continue !
Vos yeux sont plus chantants que les étoiles du ciel, vos cheveux plus blonds que le blé de la
terre, laissez-moi donc jouer une musique d’amour sur l’instrument de votre corps ...
Là, elle en échappe un couinement ! Mes potes ne disent rien, surtout Paul ! Il faut dire que la
mignonne était en train de le servir, et comme elle est sous mon emprise, elle continue de remplir
l’assiette de mon pote. Il doit bien y avoir trois kilos de bouffe dedans...
Et maintenant, la phrase fatale, le mot qui tue, le coup de grâce, l’envolée sauvage, l’estocade :
Viens !
C’est court, certes ! Mais efficace, de plus, j’ai tout ce qu’il faut sur moi pour arranger tout ça en
longueur. Il y a des fois, où je compare la joute amoureuse avec une corrida. Tout d’abord, il y a
l’observation, ensuite, tu attaques avec les banderilles, ou petites pointes amoureuses, bref, tous ces
petits mots doux qui chavirent les culottes, ensuite, tu reviens à la charge avec du plus lourd, comme
les picadors, là, c’est des mots plus direct, bien sur. Et pour finir, tu passes, esquives, amènes,
repousses et paf ! C’est l’estocade ! Tu sais au moins ce qui sert d’épée ? Et encore, quand la fille à
ses règles, c’est encore plus réaliste !
Et pour venir, elle vient ! Elle balance l’assiette à Paul, qu'il rate avec ses mains mais rattrape
avec sa tronche, pendant qu'elle se jette sur moi comme une furie ! Nos dents claquent forts, déjà que
mes incisives limées avaient du mal à survivre, là, j’en ai une qui se barre ! On se la promène un
instant dans ma bouche à coups de langue, et elle disparaît mystérieusement ! L’aurait elle avalé ?
Remarque, je m’en fous, son baiser m’embrase, Ses mains m’explorent, ses seins m’écrasent, son
corps m’encastre, sa fougue me liquéfie. Mais je reprends rapidement le contrôle des opérations, je la
virevolte sur la couche, tout en disant à Denis de regarder ailleurs, je ne fais pas un casting X, Paul
étant hors d’usage.... Mes mains partent à la recherche de sa peau, elles parcourent ses cuisses,
remontent ! En haut, pas de slip, ce qui est agréable en cette époque, mes doigts frétillent avec la fine
ouverture inondée, jouent avec les boucles de soie mutines, ma bouche étouffe les râles de
satisfaction et les soupirs de plaisir. Nos langues se battent encore plus fort ! J’essaye de défaire ce
pantalon de merde, mais la ficelle qui me tient lieu de ceinture se noue davantage, et refuse de se
dénouer, je tire, mais elle ne cède pas, au contraire ! Elle se referme encore mieux ! Je commence à
pester ! La belle me regarde faire un instant, un sourire amusé au coin des lèvres, puis, elle s’y met
aussi, l’attente commence à devenir longue ! il me faudrait un couteau ! Ce noeud de merde
m’empêche de me servir du mien, c’est un comble ! La jolie gauloise en vient aux dents ! Mais que
77
Ave Jules !
pouic ! C’est du bon cuir cette cochonnerie ! Ca ne lâche pas ! Pour finir, elle éclate de rire ! Le temps
de lever la tête, je comprends pourquoi également ! Mes deux idiots sont à poil eux, le pantalon baissé
aux chevilles, la fierté au garde à vous, mais le rire vient surtout de la frite de Paul, encore maculé par
le repas, et d’où émerge deux yeux vicieux. Masque de beauté, nouvelle formule !
C’est peut-être mieux comme ça, nous allions faire une bêtise ! Me souffle la belle, avant de
se barrer !
Et je me retrouve comme un con, la bite emprisonnée dans mes braies ! Mais elle est pourrie
cette histoire ! Depuis le début, j’arrive pas à me sauter une frangine correcte, comme j’en ai envie ! Et
si on excepte la jolie rouquine, je me tape que des tordues du frisottis, des fadas de la babasse, des
dingues du radada, certes, mais plus cotées à l’argus ! Merde !
Mes deux connards n’ont pas bougé, Paul se contente de ramener d’un doigt à sa bouche, les
victuailles qui ornent son visage et ses tifs. Mais ils restent encore la bite à l’air, ne sachant plus quoi
en faire ! Ils espéraient déjà la divine troussée, la méga partouze, le je-rentre-pendant-que-tu-sors,
l’amalgame des viandes, le mélange des sauces, le poinçonneur des lilas, le par où t’es rentré, on t’a
pas vu sortir, bref, ils m’ont démoli la baraque, ces deux mollusques !
Faites donc un duel ! Le premier qui gagne embroque l’autre ! Ricané-je, cyniquement.
L’effet ne se fait pas attendre ! Double crevaison dans les organes sanguins ! Denis renoue son
futal, tandis que Paul continue son repas self service pendant que je m’escrime sur ce foutu noeud ! Je
me suis fait avoir comme un débutant ! Mais il faut bien te rappeler, sombre crétin hilare, que je n’avais
pas prévu la visite de la demoiselle, vu que pour l’instant, on n’a eu droit qu’à des matrones
éléphantesques puant la graisse rance et le cul mal torché ! Je réussis enfin à défaire cette lanière de
cuir, et je m’empresse de lui appliquer un superbe noeud en papillon, que je teste plusieurs fois, à
toutes fins utiles.
Denis se consacre à la marmite abandonnée par la belle, heureusement, et ma foi, j’en fais
autant ! Qu’elle n’est pas ma surprise de trouver à l’intérieur du poêlon, un couteau ! C’est pas qu’il va
nous servir des masses, j’aurai préféré une scie ou une hache, de quoi se barrer d’ici, mais à cheval
donné, hein ! Elle m’a à la bonne, la jolie souris blonde. Tu crois que les choses se font toutes seules,
sous ta maîtrise, or, quand tu y réfléchis, tu te rends vite compte que les femmes ont tendance à
préméditer bien à l’avance le coup de verge surprise, et toi, bonne pomme, tu espères qu’elle vient de
succomber à l’instant à ton charme légendaire. Il n’y a pas meilleures comédiennes que les femmes !
Je regarde néanmoins si le couteau peut nous aider à nous évader, mais quedalle, la porte est bien
trop épaisse, la serrure inexistante, vu qu’elle ferme par une barre de bois, à l’extérieur bien
évidemment, et la fenêtre est munie de barreaux métalliques enchâssées dans le chambranle. Je
reviens sur ce que j’ai dit, une lime nous aurait été plus utile, et encore ! Vu la taille des barreaux, tu
commences à limer aujourd’hui et tu t’évades pour ta retraite ! Non, en fait, la fille m’a donné ce
couteau pour une bonne raison. Ici, un homme désarmé n’est plus tout à fait un homme ! Donc, fais le
rapprochement toi-même ! Sers toi donc de cette chose que tu t’obstines à nommer intelligence !
Noooooon ! Pas entre tes jambes voyons ! Dans ta tête !
On baffre donc et on se couche ! Que voudrais tu que l’on fassiasses d’autre ?
L’aube se lève, en même temps que le jour, et un connard de coq le clame haut et fort au
sommet de son tas de fumier. Le camp s’éveille doucement, ainsi que nos pommes. Paul, comme à
son habitude, envoie une bordée d’artillerie lourde qui extermine immédiatement les mouches
matinales.
On clappe quoi de bon ce matin ? Marmonne-t-il...
La réponse vient du ciel ! Par l’intermédiaire un caillou adulte, d’environ 500 kg, et qui fracasse
notre table en fin de course, après avoir crevé le plafond de notre geôle !
Les romains passent à l’attaque ! Hurle un gaulois à l’extérieur !
Ca, on vient de s’en apercevoir ! Et tant qu’à faire, on aimerait bien qu’ils changent un peu la
hausse de leurs catapultes, sinon, on va se déguiser en steak tartare ! Par contre, nous, on n’est pas
trop con, on se fringue à la vitesse de l’éclair et on commence à se faire la courte pour jouer les filles
Ave Jules !
de l’air par le toit ! La porte s’ouvre violemment sur ma mignonne blonde !
Vite, venez par ici, il ne faut pas rester, c’est dangereux !
Ca, on l’avait remarqué également, mais comme les raisons étaient indépendantes de notre
volonté, hein !
On se précipite sur la porte, et qu’on a bien fait, une pluie de pierres commence à pleuvoir sur le
camp, ainsi que sur notre cabanon de vacances ! La panique à l’extérieur est à son comble, ça court
en tous sens, ça s’entrechoque, ça choit, ça regarde en l’air, forcément ! Et puis, surtout, ça meurt ! Je
constate qu’il y a au moins une vingtaine de victimes rien que dans notre secteur, proprement
écrabouillées par les futurs pavés de mai 68. Les romains savent recharger drôlement vite, ou alors, ils
ont des centaines de ces saloperies car la pluie est quasi ininterrompu ! A ce moment, on voit
Vercingétorix sur son beau cheval blanc, du moins, le temps de l’écrire, car le canasson vient de
s’effacer un parpaing en travers de la tête, le déguisant en kaléidoscope sanguinolent. Le big gaulois
choit, non par choix mais par obligation, vu qu’un cheval sans tête se conduit aussi aisément qu’une
nymphomane dans un monastère. Mais il se redresse bien vite pour reprendre le cours des
opérations ! Tout en gardant les yeux au ciel ! Voilà d’où venait leur peur, à savoir, le ciel leur tombant
sur la cafetière.
La mignonne nous drive au milieu de cette panique, en rentrant la tête dans les épaules, ce qui
est parfaitement inutile, vu que si tu ramasses un caillou sur le haut du dôme, ta tronche ira flirter avec
tes couilles. J’ignore où elle nous emmène, mais elle a l’air de le savoir. On longe des barricades de
bois, des cabanes, des écuries, le bordel ambulant, l’église apostolique des petites soeurs des
pauvres, l’évêché ( en auvergnat, partout ailleurs, on dit les WC ), les cuisines publiques, la forge, la
cantine, les douches, la piscine, le jacuzzi, l’hôtel « la baule les pins » transformé en jeu de mikado,
pour finir le long du rempart. A ce moment, on entend une série d’explosion ! A parier que
Vercingétorix réplique avec ses tous nouveaux canons ! Peu après, un servant des dits canons choit
sur le haut de la barricade à quelques mètres de nous, complètement carbonisé et extrêmement mort !
Dis voir Paul, vous les avez essayé les canons auparavant ? Questionné-je...
Ben non ? Pourquoi foutre ?
La réponse se perd dans un vacarme infernal, les barils de poudre prenant feu, partent vivre leur
vie et explosent un peu partout ! Le camp est ravagé en quelques secondes ! Dis-moi si tu te souviens,
mais Alésia, Vercingétorix a gagné ou perdu ? Il a perdu, t’es sur ? Ben alors, on sait pourquoi
maintenant ! y en a un qui doit tirer une drôle de tronche, c’est le père César ! Il doit pas comprendre
grand chose à la situation ! Mais nous, on comprend vite l’intérêt de virer notre cul de là, car si on
tombe sur Vercingétorix, il va se faire une joie de nous enfourner un tonneau de poudre dans nos
augustes fessiers et d’allumer la mèche ! Espère un peu ! La jolie gauloise, dont je connais le fumet
vaginal et dont j’ignore le nom, ouvre une sorte de brèche aménagée dans la paroi qui doit servir de
sortie de secours. Ce qui est notre cas, car nous n’avons pas des tresses, mais détresse tout court. La
paroi nous livre une vue magnifique sur les environs, ainsi qu’un à pic d’au moins 600 mètres. En bas,
on voit tout plein d’armées à papa Jules, qui font le carré, la tortue, le quinconce, j’en vois même une
qui fait le point d’interrogation !
La belle nous guide sur le rebord de la falaise jusqu'à une petite grotte aménagée dans......la
falaise bien sur, pas dans un HLM ! C’est petit, étroit, humide, profond, mal éclairé, dégoulinant,
visqueux. On se croirait à un examen gynécologique ! Au fond de la grotte, un peu de sable au sol,
quelques peaux de bêtes, des vasques d’eau et de la nourriture, que Paul et Denis s’empressent de
dévorer.
Coquetrix5 nous informe qu’elle avait découvert cette cavité en ramassant des champignons, et
qu’elle l’avait meublé afin de rester tranquille dans sa méditation. Moi je dirais que ça lui laissait un
coin peinard pour s’astiquer la case trésor, loin des regards concupiscents. Le coin n’est connu que de
elle seule, ce dont je me réjouis ! Pendant que les deux nigauds se restaurent, je profite de la
5
C’est le nom de la belle gauloise blonde, j’ai pensé à lui demander, que crois tu ?
79
Ave Jules !
pénombre ambiante pour reprendre mon exploration de la veille, et elle se jette à nouveau sur moi,
fracassant le reste de dent sur pivot qu’il me subsistait. Tu vois mon pote, quand les filles jouent trop
souvent de la mandoline baveuse en solo, elles sont carrément névrosées à la vue d’un beau mâle !
Prends des notes ! Moi, je lui refourre des doigts inquisiteurs dans ladite mandoline pour en tester la
musique ! Ca chante comme le Niagara ! de mon autre main, je tire sur ma ceinture qui se défait
comme par magie, mon pantalon vient mourir à mes chevilles. La belle sent ma chaleur tout contre
elle, elle en tombe à genoux pour remercier le ciel et en profiter pour bisouiller l’ami pollux. J’en profite
pour lui faire passer sa robe de crins par dessus la tête, la mettant nue. Et ce qui est bien dommage, je
n’y vois quedalle ! Je continue donc en braille l’exploration de son corps. Pourquoi te dirais-je la
douceur et la fermeté de ses seins ? La cambrure et la dureté de ses fesses ? La finesse et la
souplesse de ses hanches ? La longueur et la nervosité de ses cuisses ? L’abondance et la soierie de
sa toison ? La moiteur et l’excitation de son sexe ? Parce que tu peux lire d’une seule main ? Ah bon,
ok.... Chacun son truc !
Ses lèvres donnent à Popaul une consistance qu’il n’espérait plus ! Sa langue batifole
abondamment avec mes nobles couilles6. Ses doigts explorent mon fessier et expriment un
balancement de mes hanches, pour qu’elle m’investisse davantage avec sa bouche. Au bout d’une
demi-heure, je comprends qu’elle compte s’en tenir là, et ne veut que recevoir ma semence en son
palais de douceur emperlé d’ivoire. ( C’est ce genre de phrase qui m’ont dernièrement fait rater le prix
Goncours !) bref, j’aurais dû me contenter de dire qu’elle voulait que je lâche les ballons dans sa
clappe ! N’étant pas chiant par nature, je largue les amarres en me retenant de gueuler, sous la
caresse amatrice mais efficace de mon hôte. Ca gloupe, ça éructe, ça déborde, ça inonde, ça gicle, ça
emplie, ça plombe les caries, ça étouffe, mais ça avale vaille que vaille ! L’écho ambiant me renvoit la
mastication puissante des deux nouilles, qui ne se doutent de rien. Fort heureusement, j’ai horreur de
partager mon dessert ! Mon dernier spasme achevé, la dernière goutte avalée, elle se redresse pour
me souffler à l’oreille :
Je suis vierge et tiens à le rester, mais je ne pouvais résister à cette caresse interdite, j’en
rêve depuis le jour où on en a entendu parler.
Dans ce cas, je t’en dois une autre, qui ne mettra pas en péril ta fleur d’amour ( Et un prix
Fémina ! Un ! Hop ! Foutu ! Je suis irrécupérable !).
Je m’allonge donc sur une peau de vache, une vraie en l’occurrence, et je la guide pour qu’elle
me chevauche la visage. Elle comprend rapidement mes intentions, en ayant également entendu
parler, mais n’osant me le demander. Mon nez tout d’abord s’informe de l’état des lieux, l’odeur
puissante et enivrante d’une chattoune en plein émoi, je risque donc une langue dans ce cratère en
fusion ( Adieu le prix Renaudot !), ce qui lui fait l’effet d’une décharge électrique et un gémissement
sort de ses lèvres ! (Celles du haut, connard ! Si c’étaient celles du bas, ça voudrait dire qu’elle me
pète dessus ! ). Je lui enserre les jambes avec mes bras, pas qu’elle se sauve mais qu’elle prenne
bien toute la dose que j’ai décidé de lui distillé ! Ma langue commence un ballet infernal et c’est toutes
ses hanches qui dansent sous mes lèvres. Sa plainte devient plus continue et plus aiguë. Son sexe
m’inonde littéralement la bouche, au point que je dois en recracher par la commissure des lèvres,
sinon, je risque la noyade ! Les mastications que j’entendais naguère se sont tues, et brutalement, une
main vient de se poser sur ma cuisse droite ! Je ramène la jambe en arrière, l’imbécile qui croit en une
avance de la demoiselle commence son ascension doigtesque. Genre, la petite bébête qui monte qui
monte...Et moi, je détends brutalement la guibolle et atteints l’un des deux idiots en pleine face.
Aïeuuuuuh ! Mon nez ! Quoi merde ! Elle est conne cette fille !
J’informe le propriétaire du nez qu’à la prochaine tentative de corruption, je le sodomiserais avec
le poignard ! Du coup, l’écho se remplit à nouveau des bruits de mastication, couvrant presque les
gémissements de ma partenaire. Cette dernière commence à perdre son latin, ses convictions, ses
croyances et ses Dieux pour remplacer le tout par un chant lointain qui remonte directement de sa
motte pour chatouiller ses amygdales ! Les mastications se font plus sévères mais n’arrivent plus à
couvrir les hurlements de la belle ! Elle se chope le panard du siècle, ne savait pas que ça pouvait être
6
C’est quel mot qui te gène ? Noble ou couille ?
Ave Jules !
aussi intense, essaye de parler mais bafouille, tente de m’échapper mais se replaque à la caresse, bat
des mains qu’elle essaye d’accrocher à n’importe quoi, secoue la tête pour se débarrasser de ses
cheveux, hurle son bonheur en modulation de fréquence, bref, elle jouit quoi ! Et en multipiste, faut
bien le dire ! Moi, là dessous, je prends une véritable douche ! Je me rends même compte qu’elle en
urine la chérie, tant c’est intense ! Pourvu qu’elle n’ait pas la chiasse en plus ! Je ferme les écoutilles,
pour ne pas m’abreuver davantage, pour des raisons évidentes, mais mon simple souffle lui ouvre
encore des horizons azurés ! Et elle finit par s’abattre comme un chêne millénaire, lourd et
puissamment !
Maintenant que tu as fini de jouer, on peut, nous ? demande une voix dans la grotte...
Je réponds par une pierre que je lance au jugé...
Aïe ! Quoi merde ? J’ai rien dit moi ! Pleurniche Paul !
Je te remercie, c’était au delà de mes rêves ! Me susurre Coquetrix à l’oreille...
Et encore, c’est rien comparé à une séance complète ! Tenté-je...
Elle hésite quelques secondes, bien sur, mais elle décide de rester ferme sur ses positions, sans
jeu de mots, et m’informe qu’on pourra recourir à cette pratique autant de fois que l’on voudra.
Est ce que je lui demande de resservir le couvert de suite ? Non ? Pourquoi ? T’es jaloux ?
81
Ave Jules !
Chapitre 14
Ventre affamé n’a point d’oreille, certes, mais une chatte ?
Pendant ce temps, ça barde pas mal dans le camp fortifié de Vercingétorix ! Les explosions ont
ouvert des brèches un peu partout dans la muraille et des flots de légionnaires se déversent, pour
tomber quasi instantanément sous une pluie de flèches et de lances. Le nombre des morts atteint un
taux effroyable et César décide de se replier. La place est stratégique à souhait, et malgré les
ouvertures, elle reste inviolable ! Les romains se retirent donc à la sonnerie d’un accordéon ( Quoi ?
Ca n’existait pas ? Ils utilisaient des cors ? Mais on s’en fout mon vieux !), et les gaulois poussent une
clameur de victoire, que l’on entend jusqu’au fond de notre vagin minéral. Je viens au bord du gouffre,
pour tenter de connaître un peu la situation, en bas, les romains se déploient et encerclent le plateau
rocheux, et en haut, on reconstruit à la hâte les barricades tout en jetant les cadavres romains dans le
précipice.
C’est amusant, mais d’après les films, on croit toujours que ces batailles là duraient des lustres,
or, celle-ci n’a pas excédé une demi-heure. Par contre, ce qui va être très long, c’est le siège que
César a l’air de vouloir imposer. Et nous, comme des cons, on se retrouve entre le marteau et
l’enclume, avec pour toutes provisions, un trognon de pomme que Paul commence déjà à lorgner...
Par chance, l’eau abonde dans cet caverne, et il suffit de laper les parois pour se rafraîchir avec de la
Volvic non polluée.
Vu notre situation, ma question scientifique sera la suivante : Le sperme ou la cyprine sont ils
nourrissants ? Ben quoi ? Elle n’est pas plus conne qu’une autre cette question, et au moins, on saura
si on peut vivre d’amour et d’eau fraîche ! Parce que, comme c’est parti, on n’a plus le choix ! Je vais
devoir passer ma gentille copine à mes potes pour qu’ils puissent se nourrir à la source. Mais nous, on
sera à trois dessus, tandis que elle, elle a au moins trois restaurants différents. Bien qu’elle renâcle
pour l’instant, elle y viendra bien toute seule aux établissements de mes deux pingouins !
N’empêche que, si dans le tiers monde, ils se faisaient un peu plus de 69 et moins de zizipanpan, il y aurait moins de chiares mourants de faim dans nos petits écrans pour Noël, moins de
risque du SIDA et beaucoup plus de satisfaction en général pour tous ! Comment ? On doit d’abord
prouver que le foutre ou la mouille sont nourrissants ? Mais pourquoi tu crois que je la pose, la
question ? Bougre d’andouille !
D’ailleurs, si on meurt ici de faim, on y aura répondu à cette foutue question ! On ne sera pas
mort pour rien ! Mais je crains fort de ne point entrer dans les livres de cuisine pour autant ! Le gigot à
l’ail façon Marc de Sinclair ou les moules marinières langue fourrée ! Quoiqu’un cocktail spermatique
cassis fraise aurait un succès monstre chez les militantes du MLF ! Le yaourt à 0% aux
spermatozoïdes actifs aussi ! Ce serait un autre mode de vie quoi ! On mettrait des stations sévices un
peu partout, et des femelles en rupture viendraient faire le plein, lavage, graissage, injection et
lubrification. On mettrait des resto rapide en self sévices également, où on pourrait goûter en avant
première la marchandise ! Le beaucouillu nouveau est arrivé ! Ejaculation première pression ! On
aurait des petits flacons de présentation que les nanas se refileraient lors des réunions Stanzob ! Pour
ma part, je me ferais barman, assis sur le comptoir, le cul à l’air afin que ces petites friponnes viennent
tirer directement le jus de la treille... C’est beau le bonheur, non ?
Ca m’a donné un petit creux tiens, viens par là Coquetrix, mon petit sorbet...
Les jours passent et repassent, (au fer chaud) au point que la pile de linge a disparu7 ! Nous, on
crève littéralement de faim, sauf la belle gauloise qui a opté depuis longtemps pour l’essorage
7
Lao Tseu disait dernièrement en parlant de Marc de Sinclair qu’il était l’auteur le plus mutin en matière de jeu de mots !
Ave Jules !
systématique de l’ensemble des burnes, et ma foi, elle semble tenir le coup. Par contre, sa chatte n’a
jamais été aussi propre, on a beau lécher, on perd du poids ! Donc, nous sommes obligés de nous
contenter d’une maigre soupe froide exclusivement composée de flotte. J’ai même vu Denis brouter le
lichen que l’humidité ambiante cultive à foison, sauf qu’il a chopé la chiasse de sa vie ! Ca embaume
dur dans notre caverne, et Paul propose de résoudre le problème en bouffant..... le problème
justement ! Il me faut un max. de diplomatie pour l’en empêcher mais, je dois bien dire que moi aussi,
au bout d’une semaine, je commence a regarder cette flaque de merde comme on regarde un rôti au
four ! Nos crispations stomacales finissent par attirer du secours, des romains en fait, qui tentaient une
incursion surprise dans le camp gaulois ! Coquatrix, la moins atteinte de nous tous, fonce bille en tête
contre le décurion et elle le pousse dans le précipice ! Hurlement de terreur de ce dernier,
immédiatement suivi par celui de ma belle gauloise, un légionnaire venant de la bousculer également !
Quel gâchis ! Décidément, dès que je m’intéresse de près à une fille dans cette histoire, elle trouve le
moyen de clamser, et ce qui est plus grave, avant que je ne la grimpe ! Encore, elle devrait baiser avec
toi, je comprendrais le geste, mais là non ! Merde !
La caverne est envahie de légionnaires pas content du tout pendant que nous opérons...heu... un
replis stratégique au fond de la grotte ! L’un d’eux nous reconnaît et se dépêche de rappeler la prime
existant pour notre capture, vivants ! Ils nous lient les poignets dans le dos et nous sortent de la
caverne à coups de pied au fion (au fion, ils sont pas si mauvais !), et je peux constater que ma
malheureuse lutineuse de miel humain est passée de vie a trépas, très bas même ! Seulement voilà, la
pente est abrupte, rocailleuse pour ne pas dire casse-gueule, avec les poignets dans le dos, je sens
qu’on va se marrer cinq minutes pour atteindre le bas ! Evidemment, toi, tu préconises de suite un
moyen rapide de descendre ! Ben, à toi l’honneur mon grand, saute ! J’arrive ! Comme une connerie
n’arrive jamais seule, des gaulois font irruption, ayant entendus les cris des défalaisisés 8 !
Une bataille acharnée s’engage, et elle a bien raison ! Engagez-vous, rengagez-vous qu’ils
disaient, vous verrez des filles et du pays ! En attendant, les nouvelles victimes y vont de leur grand
plongeon dans le vide, la visite du pays est rapide, mais la promesse est tenue, il y a effectivement une
fille en bas ! Nous, on se barre comme on peut de ce foutoir, je profite d’une accalmie ainsi que d’une
lance plantée dans le sol pour me défaire de mes liens, puis, grâce à un glaive, je libère mes copains.
On s’évacue le plus vite possible vers le bas, mais en cours de route, d’autres légionnaires ne sont pas
de cet avis, et nous forcent à la grimpette ! Du haut, des gaulois, ne nous reconnaissant pas, nous
jettent des pierres et des flèches ! Meeeeeeeerde ! Pouce ! Stop ! On peut pas être l’ennemi de tout le
monde quand même ! On est que trois bordel !
Une flèche vient de me refaire la raie au milieu ! Mais j’en ai marre ! J’en ai marre ! T’es content
de toi foutu lecteur de mes deux ? A vouloir du sensationnel en permanence, regarde dans quel
merdier je suis fourré ! Comment je m’en sors ? D’un coté, les romains, de l’autre, les gaulois, au
milieu, nous, et juste derrière, le vide ! L’étau se referme un peu plus à chaque seconde ! Remarque,
on devient de moins en moins une cible, car les belligérants préfèrent encore s’entre-tuer entre eux !
Bien qu’il y ai toujours un rigolo pour nous décocher une pointe, la situation se calme quelque peu. On
en profite pour descendre la paroi à mains nues, sans cordage, sans rappel, rien ! Et si on tombe, on
ne sera pas en mesure de faire un bis !
La descente est loin d’être aisée, la roche s’effrite d’usure, les prises ne sont pas sures. A ce
sujet, je préfère infiniment grimper plutôt que de descendre, pour la simple raison qu’on voit les points
d’appui, mais pas à reculons ! Par contre, le fait qu’un ensemble de gens te préférerait décéder, tu
apprends rudement vite les rudiments de l’alpinisme, tu peux me croire ! En moins de temps qu’il te
faut pour astiquer mémère, nous sommes en bas ! Nous prenons tout naturellement une bonne
quantité de poudre d’escampette ainsi que nos jambes à nos cous pour filer à travers les champs !
Je me demande si parmi mes lecteurs, j’ai pas un foutu sorcier d’Afrique, avec des pouvoirs
héréditaires transmis de père à chèvre depuis vingt générations car je te jure que je dois être envoûté
ou maudit vu qu’on se jette directement dans le camp de César ! La garde, croyant une attaque du
8
Ben quoi ? On dit bien défenestré pour les cons qui tombent d’une fenêtre, non ?
83
Ave Jules !
gros de la troupe, et Dieu sait si j’ai maigris, s’empare de nous comme on cueille une pâquerette !
Deux minutes plus tard, on se retrouve enchaînés devant papa César !
Il en ouvre des lotos, le romain ! Pendant qu’on admire la poussière recouvrant nos pieds nus...
Mais où diable étiez-vous passés ? Interroge-t-il... Je vous ai fait rechercher dans tout le
pays !
Heu.... du tourisme ? Tenté-je...
Les Dieux sont avec moi ! Se frotte-t-il les mains... Mes ennemis sont ou seront à genoux,
mes assassins sont capturés, ma victoire est totale !
Je sens que d’ici peu, nous aurons droit à une séance particulière et raffinée avec un bourreau
diplômé ! Le père César est en train d’échafauder des plans à notre encontre, et j’ai particulièrement
horreur de son sourire sadique !
Gardes ! Beugle-t-il...
Ca y est, notre fête est avancée ! Les quémandés se pointent au pas de course pour s’aligner
devant leur empereur et maître.
Qu’on libère ces hommes et qu’on veille à leur confort, ils sont libres !
Plaît il ? J’ai du rater un épisode là....
Les prétoriens nous emmènent dans une superbe tente, et un cuisinier nous rejoint rapidement
pour s’enquérir de nos desiderata culinaires. Le fourrier vient également avec un mètre à ruban afin de
nous vêtir de propre. Toi qui est censé suivre, sais-tu ce qu’il se passe ? Arrivent ensuite des esclaves
avec des baquets d’eau chaude pour assurer un semblant de propreté dans notre ménagerie portative,
et là, je ne me pose plus de question, je plonge !
C’est une fois rassasiés, propres, repus, rasés, coiffés et habillés que nous commençons à
reprendre nos questions là où nous les avions laissé... Tu crois qu’il nous berlure pas un peu papa
Jules ? Je vérifie discrètement l’entrée de la tente, deux gardes en veille l’accès, mais ne font rien pour
nous empêcher de sortir, hormis un superbe salut militaire. Je continue un peu plus loin, pénétrant le
sous bois, avant qu’on ne le tue aussi, car dès que je pénètre quelque chose en ce moment, il meurt,
oui, je sais, je me répète ! Mais je peux me lamenter de mon sort oui ? Sauf que personne ne
s’interpose à mon évasion ! Des vigiles dans les bois ne font même pas attention à moi... Je reviens
donc à la tente et j’ai à nouveau droit à un salut militaire ! Du diable si je pige quelque chose ! J’en
informe mes acolytes, et nous décidons à l’unanimité notre évasion immédiate, on ne sait jamais....
Nous sortons l’air de rien, en sifflotant des trucs sans intérêt, et nous nous dirigeons vers la forêt, en
feignant de s’intéresser aux arbres...
Hep là-bas !
C’était trop beau, je me disais aussi...
César vous demande sous sa tente... Précise la voix...
Tentés tout d’abord de piquer un cinq mille mètres, je me ravise en me disant que César ne nous
tuera pas lui-même.... Quoique...
Nous obtempérons donc, des gardes commençaient à nous regarder de travers et nous
rejoignons.... Claudius Péplum ! Si tu te souviens bien, c’est le centurion que j’ai vaguement aplati au
début du roman, celui qui en pinçait pour Julie !
Comme on se retrouve ! Dit il en se curant les ongles avec un poignard bien trop long pour cet
usage...
- Quelle joie ! Enfin un ami ! Vous avez pu reprendre le cheval, ou vous utilisez le pédibus
gambus9 ? Répliqué-je...
Une lueur de meurtre illumine instantanément son regard, je devrais peut-être apprendre à fermer
Pour le néophyte que tu es, ça veut dire aller à pied, pour ma part, je ne suis pas sur de l’orthographe, donc, on inscrit match
nul sur ce coup là !
9
Ave Jules !
ma gueule moi, car si César confie notre trépas à ce type, ça va être long, mais long....
César nous accueille dans sa tente comme si nous étions le Pape en personne ! Il est ravi que
nous soyons redevenus civilisés, il nous complimente sur nos toges, que ça nous va bien, que c’est
saillant, que le tissu épouse bien nos muscles superbes etc.... Il est de la jacquette ? D’ici une minute,
il va nous demander de le pomper !
Quels extraordinaires stratèges vous faites ! Quel plan superbe ! Si vous me l’aviez fait savoir,
nous aurions coordonné nos efforts !
? ? ? Que nous répondons !
Mes espions m’ont informé de votre travail dans le camp gaulois, jamais je ne me serais douté
d’une telle puissance ! Comment faites-vous pour commander le feu du ciel ?
Ahhhh bon ! Nous y voilà ! Les explosions ! On lui dit que c’est involontaire ? Quoi oui ? T’es con
ou quoi ? Devant notre hébétude visible, rassure-toi, ce n’est que temporaire chez nous, pas comme
toi, l’empereur durcit un peu sa voix :
Vous êtes suffisamment intelligents pour me donner ce secret de votre bon gré, sinon, vous
m’obligeriez à employer des méthodes plus... cavalières !
Mais c’est que ça fait des phrases tournées ça madame ! Au lieu de nous dire qu’il nous
arrachera les roustons avec une paire de tenailles.... L’avantage, c’est que ça te fout beaucoup moins
la trouille.
Néanmoins, je ne peux me résoudre à ignorer votre participation active dans ma victoire, je
sais de source sure que Vercingétorix n’a pratiquement plus aucune victuailles, aussi, j’ai ordonné le
siège de sa forteresse, sa rédition n’est plus qu’une question de jour. Même un loup sort des bois
quand la faim le tenaille !
Il cause bien papa Jules, on ne s’en lasse pas, tu trouves pas ? Pour les soirées d’insomnies, on
devrait se le placer sur la table de chevet, entre le dernier play-boy pour les passions fougueuses à
cinq doigts et le verre contenant le dentier fluoré. On pourrait en vendre pas mal, non ?
Comme nous ne répondons toujours pas, il commence à froncer les sourcils... Alors, d’un
commun accord avec Denis, on désigne Paul !
C’est lui le coupable, votre Honneur ! Disons-nous de concert...
Effectivement ! Mais pour cela, j’ai impérativement besoin d’un élément très important que j’ai
laissé dans la région de Cacamerdum, ayant déjà utilisé ceux à ma disposition, comme vous le savez !
Répond Paul...
Là, c’est nous qui sommes soufflés ! On se regarde avec Denis, sans comprendre le pourquoi de
la chose, encore moins l’étrange langage que Paul vient de proférer, car de tels mots dans cette
bouche y ont autant de place qu’une légion d’honneur à l’entrée d’une vieille cramouille putassière !
Très bien, je vais vous y faire conduire immédiatement, sous bonne escorte, naturellement, et
si vous vous êtes moqués de moi, le retour se fera via les cirques de Rome, où vous pourrez le
constater, les divertissements sont de qualités et de réputation internationale ! Réplique Jules César.
Après quoi, il appelle la garde et donne des consignes très précises à notre sujet. Entre-temps, je
m’informe auprès de Paul, car, si l’optique est de gagner du temps pour se faire la malle, autant le
savoir avant, et comme je crains les plans foireux, du style, on endort toute la garde avec un discours
politique et on fonce dans la campagne, enfin, tu vois le genre de plan que Paul pourrait formuler,
aussi, je m’attends au pire !
Mais non, t’es bête toi ! Je viens seulement de me souvenir d’un petit détail, trois fois rien,
mais tu riras bien quand tu découvriras de quoi il s’agit ! Mystérieuse-t-il....
Il y a une chose dont je suis absolument certain : le fait que je ne rirais pas du tout ! Quand une
phrase commence par : Attends, tu vas rire... Tu peux t’attendre au pire ! J’ai d’autant plus peur que ça
sort de la bouche à Paul !
Il a laissé un lance-pierres sur place et compte décimer la garde ?, qui, d’ailleurs, est en train de
85
Ave Jules !
se réunir, sous le commandement de.... tu sais qui ! Non ? Mais si ! Claudius Péplum, le centurion
squelettique, mais ô combien haineux ! Ce sera donc un voyage d’agrément !
Tu sais déjà avec quelle vitesse ces foutus romains se mettent en route, on a à peine le temps de
faire la bise à papa César, que nos chevaux nous attendent, ainsi que des carrioles, des troupes, des
cavaliers et ce connard de Claudius qui piaffe déjà d’impatience !
C’est pas que je sois inquiet, non, tu me connais, je suis un héros, mais quand l’empereur a parlé
sous bonne escorte, je ne pensais pas qu’elle se composerait de mille cinq cents légionnaires ! Qu’est
ce que ça aurait été s’il avait dit : Sous TRES bonne escorte !
Même avec une mitrailleuse lourde, on pourrait se faire du mouron, alors, je me demande
vraiment comment Paul va nous sortir de là, aussi, je te demande un service, peux-tu allumer un
cierge pour moi, ou deux ? Ou alors, bute un cureton, qu’il porte lui-même le message au Créateur,
car, sans miracle, on va faire une superbe prestation de nos talents sur le sable blond du cirque de
Rome. Certes, çà vaut pas le stade de France squatté récemment par Johnny Hallyday, mais je doute
fort qu’on soit en mesure de faire une interview ensuite, autrement que par l’intermédiaire d’une boule
de cristal !
Quoi ? je perds du temps là ? Mais t’es pressé de nous y voir au cirque, ma parole ! Comment ?
Oui ? Tu as déjà réservé les billets ?
On se met en route donc ! Faut pas décevoir le lecteur ! Le client est roi ! Dois-je préciser que la
couronne royale est la même que celle des cons.... Non ? T’as raison, c’est pas utile...
Par contre, je ne résiste pas à l’envie de changer de chapitre, comme tu peux t’en rendre compte,
je change plus souvent de chapitre, que toi, de slip. Vu qu’on attaque le dernier tournant de ce chef
d’œuvre, on débouche sur la conclusion, fatalement ! Quoi déjà ? Ben tiens, gros malin ! Si je fais une
représentation au cirque, comment veux-tu que la suite s’écrive ? Toute seule ?
Ave Jules !
Chapitre 15
Tous les goûts sont dans la nature, et c’est pas peu dire !
Je vais pas te narrer les jours passées sur le cul d’un cheval, dessus, je précise bien, pas
dedans ! Le voyage fut sans histoire, le paysage magnifique, la poussière abondante et nous n’avions
pas le droit de visiter ! Par contre, ce qui fut entièrement certain, il était absolument impossible de
s’évader, vivants, j’entends ! Ces fumiers nous encerclaient en permanence, et tu peux me croire que
Claudius et ses Claudettes ne nous ont pas lâchés d’une semelle ! Même pour dormir le soir, ils
faisaient cercle autour de notre tente ! Même quand Paul pétait ! Ils reculaient de vingt mètres, mais ne
baissaient pas la garde pour autant ! Nous en profitions seuls ! Quand à avoir des fifilles, tiens fume !
Voulait rien savoir le centurion ! Il n’y a que la clappe qui est resté acceptable, vu qu’on avait le même
cuistot qui nous restaurait déjà à l’aller.
De plus, on ne se sert que des voies rapides de l’époque, qui évitaient sensiblement les villes et
villages, si bien, qu’on a pratiquement vu personne, et ceux qu’on voyait, étaient rejetés bien loin de la
route ! Il aurait fallu une armée aussi puissante que celle-ci pour nous délivrer, et encore, Claudius se
serait fait un plaisir de nous agrandir le sourire à coups de glaive avant de succomber !
Je sais pas toi, mais il me fait froid dans le dos, ce type ! Tu sais pourquoi ? On dirait un zombie !
Je t’assure ! Avec son visage émacié, ses yeux perpétuellement cernés et sa maigreur, sans oublier sa
blancheur consécutive au séjour dans le plâtre, il serait parfait pour un remake du retour des mortvivants ! Et encore, je te raconte pas la lueur de haine qu’il a dans ses yeux ! Plus le temps passe et
plus elle augmente ! Je suppute déjà qu’au cirque, elle sera à son paroxysme, et il ne fera pas bon
s’appeler Marc de Sinclair à ce moment ! Tu t’appelles comment déjà10 ?
Donc, je disais qu’il n’y a eu aucun imprévu, et nous voici à Cacamerdum ! Soit la fin de notre
voyage et le début de mon agonie ! Je vois à ton sourire sadique que tu le sais également ! Tu ne m’en
voudras pas si je te fais faux bond ? car avec Paul, on ne sait jamais ! Il est capable du pire, certes,
mais également de faire pire que le pire ! Et malgré nos questions, nombreuses ! Il n’a pas voulu
dévoiler son « atout », comme il appelle ça ! Tu parles d’une belote, on va bientôt abattre le dix de
der ! Moi en l’occurrence !
La soirée s’impose au jour, et les feux de la ville commencent à luire, amenant des senteurs de
cheminée et de soupe.
Nous voici à destination ! J’ai donc SCRUPULEUSEMENT obéi à César ! Mais à partir de
maintenant, vous êtes sous mon entière responsabilité ! Grince Claudius !
Car, l’important, dans ce cas, ne sont pas les mots, mais la manière de les prononcer ! Coup au
but ! Mes poils de cul sont entièrement défrisés !
Demain, nous repartons sur Rome ! Il est évident que vous cherchiez à gagner du temps,
vous avez été satisfait, maintenant, à mon tour ! Précise ce sadique !
Ouinnnnn, je veux rentrer chez moi ! Répond Denis...
Je vais être généreux avec vous ce soir ! Il ne sera pas dit que Claudius Péplum n’est pas
humain ! Repas à volonté et filles comme s’il en pleuvait ! Je vous conseille d’en profiter !
J’ai pas aimé sa façon de dire ça ! Les mots, ça va, au contraire ! Mais la manière, toujours, avec
de l’écume aux coin des lèvres ! Tu penses que, si on arrivait à faire croire aux légionnaires que le
Echange rapidement mon blase contre un nom anonyme du terroir ! Proposition urgente ! Si quelqu’un désire devenir un
héros légendaire, qu’il se fasse connaître, en plus, j’offre sans supplément des billets de faveur à toute sa famille pour les jeux
du cirque.
10
87
Ave Jules !
centurion est enragé, ils le piqueraient ? Non ? Merci bien vieux ! Et ma petite annonce qui reste sans
effet en plus ! Vous avez décidé d’assister à mon trépas quoi... en gros...
On nous installe dans l’auberge qui nous avait reçu à notre arrivée. Effectivement, Claudius tient
sa promesse, aucune garde, aucun soldat à l’intérieur, mais à l’extérieur, espère qu’ils sont là ! Même
une souris ne passerait pas sans papiiiirs ! ( comme on le disait en 1944 à Paris ).
L’aubergiste nous reconnaît immédiatement, et se souvient surtout de la raclée qu’il a prise à
cause de moi. Donc, c’est pas la joie qui l’étouffe. Aussi, il ne nous sert pas dans ses bras, mais un
pichet de vin qu’il dépose violemment sur la table, éclaboussant cette dernière... Là dessus, arrivent
les nanas fraîchement mandés au bordel du coin, et effectivement, Claudius n’a pas lésiné sur le
nombre, à peine une vingtaine, juste pour prouver qu’il est homme de parole. Par contre, j’ignorais ses
talents d’humoriste car elles ont toutes au moins cinquante carats et des heures de vol au derche !
Mes cheveux se hérissent littéralement quand une rouquine me fait un superbe sourire d'où il ne
subsiste qu’une canine ! Paul, n’étant pas regardant sur la marchandise, prend ce qui vient et en
dépose une sur chaque genou. L’une pourrait être baisable, par correspondance, et l’autre est
certainement le chaînon manquant entre l’homme et le singe. Denis, en aristocrate averti, dénigre
poliment les invitations, et préfère dédier sa soirée au Tout Puissant, refourbir un peu son âme en vue
du poste d’ange heureux. Pour ma part, je me retiens de shooter dans le tas ! Mais si elles continuent
à me tripoter les roustons, je sens que je vais donner une avant première des jeux du cirque ici ! Deux
minutes plus tard, les légionnaires en faction accueille ma prestation avec des hurlements de rire car je
jette les antiquités directement dans la rue ! Sauf les deux poubelles qui s’accrochent désespérément
à Paul comme des morbacks à la chatte d’un top modèle.
L’air est devenu quasiment respirable dans l’auberge, et le patron s’empresse de nous servir une
soupe qu’il a volontairement laissé brûler, je le soupçonne même d’avoir cracher dedans ! Ce qui
n’arrête pas Paul et ses conquêtes pour autant, malgré mes inquiétudes ! Je me contente de vin et de
pain, un peu comme Jésus quoi...
Vient le moment fatidique et redouté, la chambre ! Pour la dernière nuit ! Tu parles que
l’aubergiste est au courant de notre sort ! Ca se voit à la manière qu’il me souhaite bonne nuit ! Quoi ?
Comment ? Tu dis que ça ne se voit pas, mais que ça s’entend ! Pauvre cloche ! Laisse-moi donc finir
mes phrases ! Je disais qu’il me fait bonne nuit, TOUT EN se passant un doigt sur la carotide ! Si ça,
tu l’entends, va vite t’inscrire chez les sourds, ils en cherchent des comme toi !
Evidemment, j’ai la piaule voisine à celle de Paul, et la séance à coté serait plutôt comique en
d’autres circonstances ! Les murs tremblent, consécutivement au plumard qui cogne dedans, les
mémés clament leur bonheur tellement fort que les légionnaires doivent crever de rire dans la rue, et
Paul, naturellement, qui en rajoute ! Comment peut il baiser en ce moment ? Quel est son plan ?
Mystère....
Je reste là, allongé sur mon lit, mes mains servant d’oreillers, à contempler le plafond quand,
malgré la séance de bonheur voisin, j’entends un grattement à ma porte ! Comme si un chien voulait
entrer, mais en plus discret. J’ouvre bien sur, n’étant pas chien moi-même ! Devine qui est là ? Ta
femme ! Quoique.... Après réflexion, après avoir allumer la bougie surtout, je la reconnais plus
justement, c’est la femme de l’aubergiste ! Je t’en avais touché un mot au début de mon récit,
approximativement page 16, ligne 50... Par contre, si j’ai omis de t’en dire davantage, c’est qu’elle était
impropre à la consommation, et quand c’est le cas, je t’évite les désagréments en gardant ces détails
pour moi. Or (dure), depuis ma première visite dans son estaminet, elle ne tient plus la chérie ! Elle fait
une crise à son mari, ne veut plus de ses avances, ne rêve plus qu’à ma jolie queue, mouille toute les
nuits, se branle avec tout ce qui lui tombe sous la main, du moins, dans un premier temps, sauf qu’elle
n’est pas satisfaite ! Elle ne trouve rien à mes proportions ! Alors, juge un peu de sa chance ! Le bel
Apollon est à nouveau dans ses murs, et pour la nuit encore ! Pour ça qu’il faut être silencieux, son
mari ne dort plus avec, ayant été décidé par la force qu’il ferait chambre à part, mais il n’est point sourd
le bougre ! Et ne tient pas à devenir cocu !
Moi, par contre, j’ai fait une belle boulette tout à l’heure en jetant les vieilles peaux à la rue, car si
Ave Jules !
je m’en étais contenté, elle n’aurait jamais osé venir ! Car elle, elle fait les vingt putes réunies ! Pas en
âge, en poids ! Pour driver mémère, il te faut un permis poids lourds, minimum, et je n’exagère pas ! A
vue de nez, car il y a AUSSI l’odeur, je dirais qu’elle fait ses deux quintaux la friponne ! Rien que sa
chemise de nuit armerait Eric Tabarly pour un nouveau tour du monde en solitaire ! Ses seins feraient
pleurer de rage l’autre grande sauterelle du Crazy Horse Saloon, comment qu’elle s’appelle déjà ?
Mais si ! La grande blonde avec une grande bouche, avec deux montgolfières en façade et qui donne
des représentations très porno dans des films « pour nous »... Tu vois pas ? Tant pis ! Pas grave...
Bref, la tenancière pourrait nourrir le tiers monde avec sa panoplie mammaire, quand au fessier !
Si tu tiens à gerber...
Et elle roucoule à ma porte ! Veut, prie, exige mes services ! Le pire, tu ne me croiras pas, mais
j’accepte ! Car elle a dit un truc vachement anodin, mais essentiel pour moi, elle a formulé le mot :
Evasion !
Elle connaît un moyen de se carapater du secteur cette douce, bonne et admirable créature du
Bon Dieu ! Sauf qu’elle demande le paiement d’avance, en espèce et en liquide, qui plus est ! Ne
voulant pas mourir idiote, elle veut même que je lui fasse la fameuse caresse interdite ! Une chance
que je n’ai pas mangé ce soir ! Sinon, je vais la « remplir » de tout autre chose ! Qu’est ce que tu crois,
je combats comme je peux le tremblement de mes membres, qu’elle prend pour de l’excitation,
j’évapore du mieux possible les sueurs froides, mais surtout, je tente de persuader coquette
d’entrer....heu.... là-dedans !
La porte se referme sans bruit, elle se déshabille rapidement, laissant apparaître des couches
gélatineuses patiemment accumulées avec le temps, déclenchant instantanément un renvoi de mon
estomac ! Puis elle se couche et ouvre ses monstrueux jambons ! La dernière fois que j’ai vu une
entrée de cette ampleur, c’était un lieu hautement touristique du nom de Lascaux ! J’ai l’impression
que miss gras double m’a un peu surestimé dans ses souvenirs, car elle s’est défoncée le pot avec, on
se demande quoi pour obtenir ce résultat ! On croirait un hall de gare !
Par contre, elle a une piscine intérieure avec eau chaude, que j’ai délicieusement apprécié avant
de me coucher, mais elle ne doit pas l’utiliser souvent, d’où l’odeur ! Non seulement, ce n’est pas
propre, mais il reste attaché par grappe, à ses poils pubiens, du sperme séché venant des précédents
utilisateurs ! Rien que de penser à fourrer ma langue là-dedans, mon estomac se rappelle
immédiatement à mon bon souvenir et parle même de démission ! O putain ! Comment je vais me
sortir de là ? Je crois que je préfère mourir, pas toi ?
Elle s’impatiente la chérie, commence à se labourer la motte d’une main inquisitrice, palpe ses
monstrueux tétons de l’autre, veut une rage de dents immédiatement 11 ! Dire qu’il y a encore des
nanas qui ne savent pas pourquoi il m’arrive d’être misogyne ?
Mon intelligence étant, elle, totalement fonctionnelle et pas du tout concernée par ce problème,
me susurre la solution dans le creux de l’oreille.
Attends, ma belle amie, la caresse interdite ne se pratique pas dans cette position, mais à quatre
pattes ! Chuchoté-je...
L’énorme chose se retourne donc, comme le ferait une vague déferlante, faisant grincer le lit de
douleur, et elle me présente son monumental fessier, ce qui me permet de constater l’absence de
papier toilette en cette époque reculée ! J’ignore avec quoi elle se torche, mais ce n’est pas efficace du
tout ! Avec un microscope, n’importe quel médecin légiste te fournit ses repas sur au moins six mois !
Mon estomac est dans mes joues et tente la belle ! Je serre les dents, mais à cheval donné, hein...
Je m’accroupis derrière le mammouth, me bouchant le nez avec une main, et grâce au linge
encore humide qui a essuyé mon athlétique body après mon plongeon de tout à l’heure, je
confectionne un semblant de langue ! Je badigeonne un maximum les deux grandes lèvres
Note de l’éditeur, Marc de Sinclair voulait écrire un mâle dedans, mais ces mots provoquant une grave crise d’urticaire, il a
pallié au problème en jouant des mots et de la langue, si je puis dire.
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Ave Jules !
visqueuses, format A4. Une chance, le truc prend ! Elle part au voyage du foot, brame sa joie d’être
enfin exaucée, les beuglantes d’à coté couvrant le barrissement d’ici, elle s’en donne à cœur joie ! J’ai
plutôt l’impression de nettoyer son ensemble marin, et en constatant l’état de la pauvre serviette, j’évite
de justesse la nausée à l’idée que le résultat devrait être normalement sur ma langue ! Faudra trouver
une lessive puissante pour lui rendre sa blancheur ! Mais comme les dégâts ne sont que minimes pour
l’instant, elle trouve opportun d’agrémenter la séance par quelques pets vachement gras et
terriblement odorants, faisant passer Paul pour le fabricant d’Airwick ! Une vague giclette marron
éclabousse mon torse puissant et velu, cette fois, c’en est trop ! Des hoquets terribles révulsent mon
estomac, que je parviens à contenir avec l’autre partie de la serviette ! C’est à ce moment précis que je
commets une terrible erreur ! Mes yeux découvrent le panorama environnent, et c’est avec effroi que je
contemple un anus encroûté et encore humide à moins de dix centimètres de mon visage ! L’inévitable
se produit ! Comme j’ai besoin d’une main pour agiter le torchon dans son berlingot à moustache et de
l’autre pour endiguer ma nausée, je me retrouve à nez découvert ! Je prends un vent de force 4 entre
les deux yeux ! C’est indescriptible ! La serviette ne sert plus à endiguer, mais à recevoir ! Elle, tout à
sa bramante, ne se rend compte de rien, heureusement, car j’appelle mon copain Hugues de tout mes
poumons de l’autre coté de son cul ! Décidément, c’est pas le jour de chance du chiffon ! Objets
inanimés, avez-vous donc une âme ? Car il me semble bien qu’il pleure ! A moins que ce ne soit la
grosse vache qui pisse de bonheur !
Je fais comprendre à ma... partenaire, restons poli, que je n’en peux plus, ce qui est vrai ! Je n’en
peux plus ! Plus vite j’aurai fini, plus vite on filera d’ici ! Malheureusement, Popaul ne l’entend pas de
cette oreille et refuse de m’obéir ! J’ai beau lui promettre monts et merveilles, les lendemains
chantants où des nymphes le papouilleront sans fin, et même tiens, Cindy Crawford personnellement
pour lui lécher l’entre couilles, il ne veut rien savoir ! Faut dire que je lui avais déjà fait le coup pour
escalader ta femme, alors, forcément, chat échaudé craint l’eau froide....
Qu’à cela ne tienne, ne bouge pas de position mon amour, j’arrive ! je me place donc derrière
elle, et avec mon poing fermé, plaoufffff ! Jusqu’au coude ! sans aucune difficulté ! Elle en redresse la
tête tant c’est puissant ! Me dit que je suis son Dieu, que son pied est total, qu’elle en rêvait tellement !
Me voici devenu vétérinaire, essayant de sauver un petit veau en danger, prisonnier des entrailles de
sa mère, plongeant jusqu’au épaules dedans, pour tenter l’impossible ! Remarque, je me sens
beaucoup mieux, n’ayant plus rien à gerber, j’ai fait la paix avec mon estomac ! Chaque fois que je la
« pénètre », ça fait Chfloooooop, et quand je retire mon bras, ça fait schmuiiiiiiiiiiir ! C’est ignoble hein ?
Elle en reprend sa pétomanie ! J’essaye d’en dissiper les miasmes avec ma toge, mais l’odeur devient
ambiante ! Je me demande si le cocu va reconnaître l’odeur de sa belle demain matin, en tout cas, je
plains celui qui viendra faire le lit, ou plutôt, le restaurer ! J’ai même une pensée pour la flamme de la
bougie, tu crois qu’il y a un risque d’explosion ?
Le cauchemar dure une bonne demi heure ! Si après ça, la SPA ne me décerne pas une
médaille, il n’y a pas de justice ! Elle arrive enfin aux termes de ses limites, en bouffant mon oreiller
pour étouffer ses vagissements ! (c’est un mot que je trouve drôlement bien approprié à la situation,
non ?). Moi, je baratte à mort sur la face arrière, kif si je faisais du beurre et je pousse un petit cri bref,
style gentleman qui pratique Mâdaaaame ! Ses sens en profitent pour craquer, le lit également, et elle
éclate en sanglots ! Déjà, elle se rend compte que c’était mémorable, mais c’est également fini !
Jamais plus, elle ne reprendra un pareil panard ! J’ai un mal fou pour consoler l’hippopotame, lui
expliquant qu’elle aussi, elle me laissera un souvenir impérissable, sans raconter de blague encore, tu
penses bien que je ne suis pas près d’oublier cette horreur ! Ca va même me poursuivre jusque dans
mes nuits où je verrais arriver son monstrueux fessier comme dans le prisonnier, le feuilleton je te
précise, et je gueulerai, non, je suis un homme libre, pas un numéro avant de disparaître à l’intérieur...
N’importe qui d’autre à ma place serait dégoûté à vie des femmes, et irait s’inscrire presto dans le
premier monastère, mais pas moi ! Oh que non, bien au contraire ! C’est ce genre d’expérience qui me
fait apprécier davantage la chance que j’ai de grimper une frangine surchoix, sinon, c’est comme tout,
ça lasse forcément ! Pourquoi tu crois que je baise aussi ta femme ? Juste pour retrouver le plaisir
d’une VRAIE femme après !
Ave Jules !
Elle se calme enfin, on va pouvoir en venir à la partie intéressante de la soirée, notre évasion ! Si
jamais, elle m’a raconté des conneries, je te jure que je l’égorge ! Pendant qu’elle se rhabille, je cours
prévenir Denis, Paul étant encore en consultation... Et comme lui le fait par plaisir, autant le laisser
finir...
Une fois Denis au courant, je décide que ma chambre sera le point stratégique de l’élaboration du
plan, mais arrivé sur le seuil de la piaule, Denis fronce le nez en demandant s’il y a un animal mort
dedans... Je lui décoche un bon coup de pied dans le tibia tout en faisant un large sourire à l’animal en
question. Pas le moment qu’elle prenne la mouche, sinon, on est cuit ! Déjà moi, je m’inquiète pour
mon bras, je suis pas sur de le récupérer ! Faudra peut-être amputer ! Va savoir quels microbes
s’ébattaient à l’intérieur de ce vagin !
On reste sagement assis sur le lit, attendant que le radada voisin se termine. Effectivement, on
reconnaît la modulation de fréquence du Paul au moment du grand départ, déjà, les murs se calment
et le silence retombe enfin sur l’honnête maison. Des pas dans le couloir nous informent du départ des
mémés, suivi d’un autre qui vient toquer à ma porte.
C’est Paul, tu t’en doutes, venant aux nouvelles. Il aperçoit bien évidemment le cachalot dans
mon lit, reconnaît l’odeur puissante d’une chatte malmenée et en conclu que je l’ai baisé ! Le tout étant
dans son regard ! Denis, lui, n’a rien vu, étant en connexion avec Dieu... Pas le moment de lui faire de
la friture sur la ligne...
Bon, Paul, ce coup-ci, tu dois nous dire ce que tu voulais faire demain, ça devient urgent là !
Attaqué-je...
C’est simple, je voulais convaincre le centurion de nous conduire près du lieu de notre
atterriss... heu... arrivée !
Comme je le craignais ! Autant se couper la gorge avant ! Aucune chance que le centurion
nous y emmène ! Ralé-je !
Parce que madame, ici présente, a un moyen de nous faire évader ! Complété-je... Tout en
faisant les yeux doux à l’éléphant... Elle va d’ailleurs se faire une joie présentement de nous conter la
marche à suivre...
Mon Dieu fougueux, tu n’es pas sans savoir que la maison possède un therme d’eau chaude,
or, cette eau vient de la montagne d’en face, par une caverne qu’elle a elle-même creusé. Il suffit de
descendre à la cave et de remonter le boyau pour se retrouver dehors. Aussi, j’ai pris la liberté de faire
disposer quatre chevaux à la sortie. Gazouille-t-elle...
C’est précisément ce que j’allais te proposer avec les chevaux en moins, les deux putes
viennent de me le dire ! En rajoute Paul...
Mon regard doit avoir un rien furieux, car la grosse vache rougit violemment en baissant les yeux,
mais elle parvient à baragouiner entre les deux salamis qui lui servent de lèvre qu’elle possède la clé
de la cave. C’est tout de même étonnant de voir un pareil monstre avec une voix aussi fluette ! Je me
demande d’ailleurs si..... Quoi ? ? Quatre chevaux, pourquoi quatre chevaux, nous ne sommes que
trois !
Après ce qui s’est passé entre nous deux, on ne va pas se quitter comme cela ! J’ai décidé de
plaquer mon mari pour rester près de toi ! Me terrorise-t-elle !
La chance me poursuit décidément !
Bon, je serais beau joueur, je me suis fait baiser sur ce coup, je ne serais pas rancunier, mais
chevaleresque, aussi, je consens12à sa venue. Comme de toute façon, son cheval ne pourra pas
suivre notre cadence, on devrait rapidement la perdre à l’horizon...
Ne perdant pas plus de temps, nous traversons sans bruit la maisonnée endormie. Le cocu ronfle
du sommeil du juste, mais les sentinelles dehors veillent ! Z’ont pas bougé d’un iota !
Nous descendons à la cave, bien sur qu’on ne va pas monter ! Denis découvre un paradis
12
Et crois-moi que pour sentir, il sent son « con » !
91
Ave Jules !
embouteillé qu’il ne soupçonnait pas, et nous devons le tirer par la manche pour qu’il suive le
mouvement. Tout au fond, sous des caisses et des toiles d’araignées, il existe une petite porte rouillée,
en fer je précise pour les mous du bulbe qui croiront encore que je parle d’une porte en bois... Nous
débarrassons rapidement le secteur pendant que l’ogresse, pardon, l’hôtesse attrape des torches.
Oui ! Allumées ! Sinon, à quoi serviraient-elles, à part s’astiquer le fion ? T’es con, tu le sais ?
La porte, bien sûr, grince abondamment, je souhaite seulement qu’un légionnaire ne jette pas un
coup d’œil par un soupirail ! Mais c’est mon jour de veine, car, j’ai pas fini ma phrase, devine qui je vois
à la basse fenêtre ? Claudius ! Tu parles s’il comprend vite ! Il beugle à la garde, on entend déjà la
brisure de la porte à l’étage ! On se précipite par l’ouverture ! Derrière, une échelle en métal nous
conduit beaucoup plus bas dans une sorte de puits. Pour compléter mon bonheur, je me retrouve juste
sous l’abondante cressonnière de la vache, et la peur aidant, elle me la fourre à tout bout de champs
sur le sommet du crâne, le tout puissamment agrémenté de pets ! dans un Laurel et Hardy, tout le
monde se bidonnerait devant mes malheurs, sauf qu’au cinéma, on n’est pas obligé de renifler les
odeurs ! Je commence à avoir une vague idée sur ces fameux sels que l’on passe sous le nez des
gens qui ont un malaise, je parie ma virginité anale que c’est ce genre de saloperie ! Crois-moi ou va te
faire sucer par un cannibale, mais tu réveillerais un moribond avec ces gaz là !
En bas, nous trouvons une sorte de lac souterrain, dans lequel plonge un tuyau de plomb pour
alimenter le bassin thermique de l’auberge. Au fond, il y a effectivement une sorte de boyau, aussi,
nous fonçons dessus, car les premiers légionnaires sont en train de descendre l’échelle...
La course n’est pas tellement aisée, il existe un vague rebords, et il n’est pas conseillé de piquer
une tête, l’eau atteint les quatre vingt degré ! Je suis tenté d’y jeter la matrone, mais là, j’aurai des
problèmes avec Brigitte Bardot ! Et puis, c’est pas très galant... Le boyau est encore moins praticable,
on doit progresser pliés en deux, les jambes écartées, toujours pour éviter l’eau, et le tout dans une
atmosphère irrespirable ! Pour une fois, ma « copine » n’y est pour rien, mais la chaleur ! On se croirait
dans les fesses à Lucifer ! Claudius, à cinquante mètres de là, nous clame d’arrêter ! Tiens fume ! On
court encore plus vite !
Notre course folle nous conduit jusqu'à une autre salle, toute aussi bouillonnante, où se déverse
une cascade d’eau fumante et où il existe une autre échelle, débouchant cette fois sur un ciel constellé
d’étoiles ! Je prends la première place ce coup-ci, laissant Paul s’expliquer avec le derche du
mammouth...
L’air frais me fait un bien fou ! A quelques mètres de là, un valet de ferme tient les chevaux tout
en fumant une pipe. Je me précipite dessus et je saute sur le premier dada venu ! Arrive Denis qui en
fait autant, puis le monstre et enfin Paul qui sort, en prenant un certain plaisir à renifler de l’air
authentique ! Comme quoi, je te racontais pas des conneries ! Si jamais on ne parvient pas à la semer,
je la décrotte avec un karcher et je lui fais prendre un bain de javel à cette jolie chérie ! A peine nous
cravachions nos montures, qu’apparaît la tête de Claudius ! Le valet de ferme en a foutu le camp à
toute jambe dans la campagne, oubliant sa pipe ! Le centurion, comprenant la situation, et surtout
qu’elle lui échappait, ordonne le repli à ses troupes afin de rejoindre la ville pour prendre leurs chevaux
et naturellement, nous donner la chasse !
Nous filons droit devant, ou plutôt, nous suivons Paul qui a l’air de savoir où aller ! Quand tu
connais son sens de l’orientation, tu peux déjà te considérer perdu corps et âme, mais comme ça n’a
aucune espèce d’importance, je m’en fiche, personne ne m’attend !
La cavalcade dure une bonne partie de la nuit, et contrairement à mes espoirs, la grosse nous
suit aisément ! Ou son bourrin est fortiche, ou nous sommes de mauvais cavaliers ! Non non, t’es pas
obligé de répondre ! Merci !
Par contre, je sais où nous nous retrouvons ! Dans les ruines de Crématorium ! Le premier patelin
que nous avons croisé dès notre arrivée ! Du carnage, il ne reste que des os blanchis, mais pas âme
qui vive, personne n’est revenu, semble-t-il, habité les lieux. Une volée de corbeaux nous accueille en
croassant leur mécontentement, ce dont je me moque ! Ma chance est avec moi, car au loin, devine
qui se pointe dans un nuage de poussières étincelantes bardés de métal ? Ca fonce le romain, c’est
Ave Jules !
véloce ces bestioles là ! Même à cinq cent cavaliers contre quatre, ils ont réussi à réduire l’écart qui
nous creusait ! Cette fois, on est foutu ! Claudius nous a vu, tu penses ! Il est con, mais pas aveugle !
Une clameur de joie monte des légionnaires, l’hallali vient de sonner !
Mais où diable Paul nous emmène-t-il ? La seule raison valable qui me vienne à l’esprit, c’est qu’il
nous conduit au vaisseau, du moins, là où il était ! Car, si tu ne t’en souviens plus, il n’est plus là ! Faut
croire que Paul a oublié !
Effectivement, nous empruntons le chemin champêtre, mais nous le rendrons, t’inquiète pas, et
près du peuplier, Paul stoppe et va se placer derrière les traces au sol encore visibles laissées par le
vaisseau. Sauf que je me rends bien compte qu’il n’est pas là, sinon, je suis en train de passer au
travers ! pas le temps de discuter, les légionnaires se pointent au galop ! Paul nous invite rapidement à
nous positionner derrière lui et il lève la main pour arrêter la horde furieuse ! Les romains se
déchevalisent et se placent rapidement devant nous ! Claudius est ravi ! Un légionnaire en profite
même pour voler nos chevaux ! On est cuit cette fois !
Enfin, je vous retrouve ! On pourra dire que vous m’avez donné du fil à retordre, mais mon
plaisir sera d’autant plus grand quand vous descendrez dans l’arène ! Mais comme César m’a donné
des consignes très précises à votre sujet, j’ai donc le droit de vous abattre séance tenante ! Archers ! A
vos flèches ! Tuez tout le monde, la grosse pintade y compris, mais ne touchez pas au beau gosse, je
me le réserve personnellement ! Claironne le centurion...
La grosse en question, folle de terreur, tente de se réfugier dans mes bras, entraînant mon
asphyxie consécutivement à une overdose de nichons ! Déjà que son odeur n’était pas joyce, la sueur
qui émane d’elle amplifie dangereusement l’ensemble ! Avec de la chance, je mourrais étouffé !
C’est avec horreur que je vois les archers bander... leurs arcs et nous viser ! Denis est déjà à
genoux, en train de réserver un aller simple pour le paradis, Paul, lui, ne bronche pas et reste campé
sur ses jambes, les mains sur les hanches, dans une attitude provocatrice ! Eh oh ! C’est moi le héros !
Il est en train de me piquer le rôle là ! Si seulement je comprenais ce qui se passe, je pourrais faire le
cake aussi !
Claudius fait un geste de la main, et je vois comme au ralenti une centaine de flèches voler en
notre direction ! Denis a fermé les yeux, la grosse s’évanouit, mais Paul ne bouge pas !
Et soudain, je comprends, sans comprendre en fait, à la seconde où les flèches se fracassent et
ricochent dans...rien ! Le vaisseau est là, comment, pourquoi, par quelle magie ? Je ne sais, mais il est
là ! La bouille des archers n’est rien en comparaison de celle de Claudius ! La surprise à l’état
sauvage ! L’hébétude à l’état brut ! La peur ensuite, à l’état liquide ! Seul Claudius refuse l’évidence ! Il
dégaine son glaive et se précipite sur nous ! Pas de bol ! Il percute le vaisseau tout en se fourrant son
épée dans la gorge ! Plus con, tu meurs ! La preuve !
Là, c’en est trop ! Les archers oublient leurs arcs, les cavaliers oublient leurs montures, d’ailleurs,
ils oublient tous leurs couilles et se sauvent à toutes jambes, dans la direction opposée à la notre !
La porte du vaisseau s’ouvre dans un chuintement discret et nous nous précipitons à l’intérieur
avec un soupir de soulagement ! Denis me fait remarquer que nous oublions notre bienfaitrice à
l’extérieur ! Je m’empresse d’ailleurs de refermer la porte, elle commençait à retrouver ses esprits ! Je
saute littéralement sur le tableau de commande pour un décollage d’urgence !
Enfin, nous retrouvons la civilisation ! La vraie ! Pendant que le vaisseau file dans l’espace, nous
soufflons enfin et nous finissons par attraper un putain de fou rire ! Les nerfs, que veux-tu ! Elle va en
tirer une gueule miss porcine quand elle se lèvera, étonnée d’être encore vivante et seule si on
excepte le cadavre du centurion ! Cette pensée m’arrache une véritable crise d’hystérie ! Je me roule
carrément par terre de rire ! Au bout d’un long moment, le calme revient, et je pose enfin à Paul LA
question :
Mais comment pouvais-tu savoir que le vaisseau serait là ?
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Ave Jules !
Attends, tu vas rire, mais je me suis souvenu l’autre jour que le vaisseau se mettait tout seul
en sécurité dans l’espace dès qu’on s’éloignait tous de lui à plus de cent mètres...
Dans ce cas, comment est il revenu ?
Oh ! C’est simple, il suffit que l’un de nous trois pense la commande « je veux monter à
l’intérieur », et il revient à sa place initiale !
Tu... Tu veux dire que nous avons vécu ce cauchemar pour rien, juste parce que depuis le
début, tu as oublié non seulement de nous parler de cette particularité, mais qu’en plus, tu ne l’as pas
retenu toi-même ?
Heu.... C’est humain d’oublier, quoi merde !
A l’heure où je te cause, Paul est quelque part dans le vaisseau, activement recherché par Denis
et moi-même. Inutile de te dire qu’on passe l’appareil au peigne fin, les cachettes diminuent
doucement, mais sûrement ! Tôt ou tard, on va finir par lui mettre la main au collet ! Paul survivra-t-il
aux mains étrangleuses des deux autres ? C’est ce que tu découvriras dans mon prochain roman,
tchaoooooo !
Comment ? il y a un truc que t’as pas pigé ? Profites en mon grand, je suis encore là.... Tu ne
comprends pas le truc de la moche et de la belle ensuite ? Ah boooon ! ! Je vais t’affranchir dans ton
langage à toi alors ! Si tu possèdes une fougueuse Ferrari, en la conduisant chaque jour, tu vas
t’habituer à elle, et aussi jolie soit elle, elle te donnera de moins en moins de satisfaction, tu me suis ?
Comme il n’existe pas grand chose au dessus pour te satisfaire d’avantage, tu ne peux que taper dans
les couches en dessous, comme la vaillante deudeuche ! Moche mais toujours partante ! Tu vois, c’est
comme les filles ! A se taper des beautés sans arrêt, on se lasse, tandis que quand tu te tapes une
mocheté de temps à autre, tu apprécies bien plus ton retour au milieu des reines de beauté, savourant
à chaque seconde ta chance ! Tu as tout compris ce coup-ci ? Le ciel soit loué ! Tant que j’y pense, je
vais bientôt avoir les faveurs d’une asiatique belle à faire bander les statues ! Au fait, tes horaires, c’est
bien toujours 8h/12h, 14h/18 heures ? Alors, change les draps, préviens ta femme, j’arrive !
Ave Jules !
Note de l’éditeur : L’éminent historien Alain Decaux a fait une curieuse découverte en examinant
une statue d’Apollon et une photo de Marc de Sinclair. La ressemblance serait, dit-il, troublante !
Devons-nous y voir un parallèle historique ? Y aurait-il une possibilité de réalité à cette connerie...
heu... à cette fiction ? A vous d’en juger !
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