MBA, trois lettres très tendance

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MBA, trois lettres très tendance
universités
&grandes écoles
MBA, trois
lettres très
tendance
Ce diplômeinventé aux Etats-Unis connaîtun formidable
engouementdans le monde et se décline à l’infini
Le reportage photo qui
illustre ces pages a été
réalisé auprès des étudiants
du MBA d’Audencia Nantes,
les 16 et 17 mai, par
Jean-Sébastien Evrard.
JEAN-SÉBASTIEN EVRARD POUR « LE MONDE »
L
a maîtrise en administration des affaires
(MBA) ne connaît pas la crise et continue
son insolente conquête de la planète. Sortie d’Harvard dès 1908, l’invention américaineàlaquellesesontrapidementconvertiestoutes les grandes universités du pays a attendu les
années 1950 pour rayonner hors de son continent
de naissance. Aujourd’hui, elle prend ses aises en
Chine où elle fonctionne déjà comme un signe
d’appartenanceau business-clubmondial,et part,
sûre d’elle-même, à la conquête des continents
indien ou africain.
La France a un moment résisté, estimant suffisante la formation initiale délivrée dans ses
grandes écoles de management. Aujourd’hui,
elle succombe peu à peu à cette tendance anglosaxonne au retour en formation après une expérience. Et l’exception française se noie doucement dans le sillage d’un mouvement mondial
entraînant chaque année entre 300 000 et
500 000 nouveaux venus.
Drôle de diplôme que celui qui se cache derrière ces trois lettres ! Les étudiants y avalent en
accéléré des séries d’« études de cas » qu’ils discutent jusqu’au bout de la nuit dans la langue de
Bill Gates, avec d’autres « hauts potentiels »
venus de la planète entière. Avant de restituer le
résultat à une promotion aux parcours professionnels et aux ambitions très divers. Et là, on
ne se demande pas si le cours en anglais va tuer
la langue française !
Diabolique outil de la mondialisation ? A
l’échelle collective, on est bien sur un modèle
100% global. Ce qui n’empêche pas certaines formations – françaises notamment – de jouer à
Ce diplôme est
un accélérateur
de carrière. Il s’impose
comme une carte de visite,
la carte de membre
d’un club très fermé
fond la carte du management responsable et de
s’ouvrir largement à l’éthique. Si l’on se penche
sur le bénéfice individuel, c’est un accélérateur
de carrières, un outil de réorientation, ou le sésame pour intégrer des entreprises réputées très
fermées. Le MBA s’impose comme une carte de
visite, la carte de membre d’un club très fermé.
Mais pour que cet investissement soit réelle-
ment utile, encore faut-il choisir son programme avec discernement et ne pas se tromper sur
la formule. Le « full time » (formation à plein
temps) ne ressemble pas au MBA Executive, qui
lui-même diffère largement du « spécialisé ».
L’appellation MBA n’ayant pas été déposée, le
logo cache des réalités très différentes qu’il faut
interroger avant de s’aventurer. Tout comme
chaque postulant doit se demander s’il est bien
l’heure pour lui de se lancer. Faut-il y aller directement à la sortie de ses études, attendre quatre,
cinq ou dix ans ? Faut-il jouer la carte nationale
et profiter des fleurons de nos établissements
français, foncer vers l’ébouriffante Asie ou s’endetter jusqu’au cou pour un prestigieux MBA
chez l’Oncle Sam ?
Là encore, pas de place pour le hasard dans
une formation qui mobilise énergie, temps et
argent. C’est le projet de carrière, ce sont les
ambitionset les capacités du candidat qui lui dicteront son chemin. D’ailleurs, il n’est pas inutile
de se faire aider à ce stade du choix, tant cette étape conditionne la suite d’une vie professionnelle et tant le maquis est touffu. Mais ne fait pas
qui veut un bon MBA. On est choisi avant de choisir. C’est la loi du genre en affaires. p
Votre carrière
prend de la hauteur
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Cahier du « Monde » N˚ 21256 daté Jeudi 23 mai 2013 - Ne peut être vendu séparément
Maryline Baumard
Le goût des MBA
Selon le directeur délégué
du MBA de HEC, Bernard Garrette,
les entreprises françaises
et européennes aiment ce diplôme
lisible à l’international.
PAGE 2
Dans tous les domaines
Luxe, cuisine, musique, transport…
Les MBA spécialisés investissent
tous les secteurs. Ils complètent
un parcours ou renforcent
une compétence.
PAGE 6
Une compétition féroce
Si les MBA asiatiques
se développent de façon
exponentielle, surtout en Chine,
les cursus américains restent
une valeur sûre.
PAGES 10-11
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2
universités
& grandes écoles
LesMBA
0123
Jeudi 23 mai 2013
« Le retour sur
investissement peut aussi
être autre que salarial »
Pour Bernard Garrette, directeurdélégué du MBA d’HEC,
ce diplôme de managementest un standard mondial très attractif
pour les recruteurs des multinationales
e n t r e t i e n
L
es attentes des entreprises
changent et beaucoup d’écoles remanient leur programme MBA. A côté des impératifs de croissance et de leadership, place désormais à
l’éthique et à la responsabilité sociale,
estimeBernardGarrette,directeur délégué du MBA de HEC et fin connaisseur
de l’offre nationale et internationale.
de l’institution), et la durée du cursus. A
HEC, nous avons opté pour une durée de
seize mois, qui est à nos yeux un atoutclé du programme dans sa version « full
time » (« plein temps »). Cela permet de
vivre pleinement une expérience d’apprentissage au sein d’un groupe international et de bien préparer la suite de sa
carrière,sanspourautantexigerunecoupure trop longue – et donc coûteuse.
Le MBA permet traditionnellement
de faire un saut dans sa carrière. Estce encore le cas en période de crise ?
Le MBA reste le seul diplôme de
management vraiment lisible à l’international. C’est un standard mondial.
Et cela se vérifie de façon croissante.
Les multinationales ont tendance à
recruter de façon globale : elles sont
donc très sensibles à cette notion de
standard universel. C’est pourquoi un
MBA délivré par une institution réputée est un parchemin très attractif
pour les recruteurs – et donc en général efficace pour son titulaire. Mais
l’accélération de carrière peut être
plus ou moins forte.
Votre MBA figure généralement dans
le Top 20 des classements mondiaux.
Ces palmarès sont-ils un bon indicateur ?
Je ne crois pas. Les classements sont
entachés d’erreurs manifestes. De plus,
ils sont extrêmement volatils. Certains
d’entre eux reposent essentiellement
sur les salaires des diplômés. Réduire la
qualité d’un MBA à cette seule donnée
est déjà contestable. Mais quand on
regarde les chiffres, les niveaux de salaire publiés frisent l’invraisemblance et
leur progression d’une année sur l’autre
dépasse l’entendement. Au total, ces
classements sont fondés sur des critères
très disparates et peu fiables.
Mais ces programmes, au coût élevé,
sont-ils un bon investissement?
Il existe toujours une part de risque,
bien sûr, mais les entreprises sont toujours aussi friandes de diplômés MBA.
Pour ce qui nous concerne, 90 % de nos
diplômés sont en poste dans les trois
mois qui suivent le diplôme. Certains
connaissent des progressions de carrièrespectaculaires.Quantaux10%quirestent sans poste, c’est le plus souvent par
choix. Quelques-uns s’engagent dans
l’humanitaire, ou décident de voyager,
d’avoirunenfant…FaireunMBAestsouvent une démarche très personnelle.
J’ajouteque le « retour sur investissement» n’est pas toujours salarial : il y a
DR
aussi l’intérêt du poste, la qualité de vie
au travail, l’entreprise…
Dans quel cas et pour quel type de
profil un MBA sera-t-il plus particulièrement utile ?
Pour simplifier, on peut distinguer
trois types de candidats : ceux qui sentent qu’ils ont atteint une sorte de « plafond de verre » ; ceux qui voient que
leur entreprise décline et qu’il est
temps de changer ; et ceux qui réussissent bien, mais souhaitent changer de
fonction, de secteur ou d’entreprise. Ce
sont des personnes qui veulent se donner l’opportunité d’explorer de nouvelles voies. Par exemple, des militaires
qui deviennent banquiers d’affaires,
des enseignants qui se tournent vers le
marketing…
Dans la multitude de MBA proposés en
France et dans le monde, sur quels critères les candidats font-ils leur choix?
Lestroisprincipauxsontle placement
à la sortie du programme (et donc la progression de carrière qu’il permet), la
« marque» (autrement dit, la notoriété
On a souvent décrié les MBA pour
leur enseignement un peu stéréotypé, et parfois peu en phase avec la réalité des entreprises. Cette critique estelle toujours d’actualité ?
En général, les entreprises sont associées à la conceptiondes MBA et à l’enseignement. Et ce sont elles qui, in fine,
recrutent les diplômés. Or, on ne perçoit
pas de désintérêt de leur part à l’égard de
ce type de diplômes, au contraire.
Pour notre part, nous sommes très à
l’écoute de leurs attentes. Nous venons
d’ailleurs de remanier en profondeur
notre curriculum, sur la base d’une
enquête menée avec le cabinet Bain
auprès des entreprises. Le maître mot,
pour elles, c’est la croissance : elles veulent des managers capables de développer de nouveaux business, notamment à l’international. Notre réponse
consiste à apporter à nos participants
les compétences de base d’un manager
généraliste, et à les faire travailler en
outre sur la prise de décision, l’influence, le leadership…
Cesnotions sont regroupéesdans une
spécialisation appelée « Leadership in
global organisations » (« être un leader
dans des organisations mondiales »).
Une autre spécialisation est consacrée à
l’entrepreneuriat. Les entreprises nous
demandent aussi de former nos participants à l’éthique et à la responsabilité
sociale. Nous avons donc créé un cours
obligatoire sur ces questions. Autant de
façons pour nous de nous adapter aux
besoins du monde du travail.
L’accompagnement des participants,
le coaching et la réflexion sur la carrière occupent-ils toujours une place
importante dans les MBA ?
Un MBA sert aussi à se poser des questions sur sa carrière et son projet de vie.
Cette dimension de coaching et d’accompagnement individualisé est très
importante. Nous l’incluons dans un
ensemble appelé « Career Management Center » (« support carrière ») :
cela recouvre à la fois la connaissance
de soi, notamment grâce à un bilan de
compétences, celle du marché de l’emploi, et l’adéquation entre ce marché et
le profil de l’étudiant. Pour les participants, plus d’un quart de leur temps
est consacré à ces questions. Le marché
des MBA semble toujours porteur, malgré la crise.
Cet engouement bénéficie-t-il à l’ensemble des institutions?
Toutes les écoles ne sont pas logées à
la même enseigne. Celles qui possèdent une marque visible au plan mondial voient le nombre de leurs candidats augmenter. C’est le cas pour une
dizaine de business schools en Europe,
parmi lesquelles figure bien sûr HEC.
Ces écoles ne connaissent pas vraiment de difficultés.
L’écart tend à se creuser entre les têtes
de liste et les institutions plus « petites»,
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Les accréditations et les classements sont un indicateur de
qualité Première précaution, s’assurer que le cursus convoité est
reconnu par l’AMBA (Association
des MBA). Les accréditations des
institutions internationales,
comme l’AACSB (Association to
Advance Collegiate Schools of
Business) ou l’EFMD (Fondation
européenne pour le développement du management), aident à
jauger la qualité d’une formation. Les classements établis par
le Financial Times, The Economist
ou Forbes sont aussi de bons baromètres, tant on achète, en plus
d’un enseignement de haut
niveau, une marque et un réseau.
Enfin, un MBA se caractérise par
sa dimension internationale.
« Full-time », « part-time » ou
« executive » Pour les puristes,
seul compte le MBA « full-time ».
Comme son nom l’indique, il exige de ses étudiants un investissement à plein temps (un an, dixhuit mois, ou deux ans, pour les
Anglo-Saxons). Des MBA « part
time » n’empêchent pas de continuer à travailler. Il ne faut pas
les confondre avec l’« executive
MBA » (ou EMBA), lui aussi en
« part time », mais qui s’adresse
à une population qui a en général de cinq à dix ans d’expérience. Leurs programmes sont plus
courts que les autres et moins
généralistes. Leur but est de permettre aux cadres d’actualiser
leurs connaissances des outils de
management.
Faut-il opter pour un MBA « en
ligne » ? La formule, moins onéreuse, vient de Grande-Bretagne et
connaît un succès croissant. Les
étudiants s’organisent comme ils
le souhaitent, mais ces MBA ne permettent pas de se créer un réseau.
Et les MBA spécialisés ? La formule permet d’être à la pointe
dans son secteur. Certaines écoles
rebaptisent leurs mastères en
MBA pour redorer leur blason. Dispensées en alternance, voire en
« executive», ces formations
accueillent des promotions plus
restreintes et souvent plus âgées. p
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LesMBA
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Jeudi 23 mai 2013
3
universités
& grandes écoles
Un marché prestigieux
qui reste dynamique
La demande mondiale se maintientà un rythmesoutenu, notammentgrâce à l’Asie.
Mais ce sont surtout les programmes à tempspartiel quiprogressent
E
pour lesquelles le marché devient très
difficile. Les programmes MBA qui
accueillent des effectifs réduits ont du
mal à faire le plein. Les candidats
recherchent de plus en plus, à travers
le MBA, une carte de visite utilisable
dans le monde entier. p
Propos recueillis par
Jean-Claude Lewandowski
st-ce bien le moment, en pleine crise économique, de
débourser quelque dizaines
de milliers d’euros ? La réponse peut être positive, car en période
de basses eaux, un jeune cadre peut
être tenté de « muscler » son profil,
pour se présenter mieux armé
devant les recruteurs. « Beaucoup
cherchent à compléter leurs compétences et à les valider au moyen d’un
diplôme, observe Pierre-Yves
Lagroue, directeur des MBA de
Paris-I. Le MBA répond bien à ce
besoin. » Quant aux employeurs, il
est souvent judicieux pour eux d’envoyer un collaborateur se former
quand l’activité tourne au ralenti.
Loin de s’effondrer, le marché des
MBA fait donc de la résistance. Il se
maintient dans l’hémisphère Nord et
continue même de croître, à l’échelle
de la planète. D’après les experts, on
peut estimer entre 300 000 et
500 000 par an le nombre de diplômés MBA, toutes formules confondues. Il existe désormais des milliers
de programmes MBA, de tous types.
Et comme les candidats hésitent à
quitter leur emploi, les MBA à temps
partiel connaissent un vrai décollage.
Partout dans le monde, c’est la formule qui progresse le plus. En Europe, il s’agit le plus souvent de programmes« executive», destinésà des
cadres dotés d’une solide expérience
et qui visent un poste de direction.
Principale raison de ce succès : les
MBA « part time » permettent de
poursuivre son activité. Ils sont donc
moins pénalisants sur le plan financier,et moinsrisqués professionnellement. Aussi, ils intéressent les entreprises qui peuvent confier à leurs
cadres un projet à peaufiner au cours
du cursus. Autre phénomène notable, l’essor des MBA « à distance ».
« C’est une formule qui gagne du terrain aux Etats-Unis et même en Europe, affirme Tawfik Jelassi, doyen de
l’executive MBA de l’école des PontsParisTech.
Le choix est de plus en plus vaste et
ces programmes sont moins onéreux
que les programmes traditionnels en
« présentiel » – l’ENPC y réfléchit…
Audencia Nantes, qui offre depuis
longtemps un MBA de ce type monté
avec cinq institutions européennes, a
vu le nombre de participants nettement augmenter ces dernières
années. « Ce programme est en phase
avec les attentes de nombreux jeunes
cadrestrès connectés et de plus en plus
mobiles», estimeJean Charroin,directeur de cette école.
Terre d’origine du MBA, l’Amérique
du Nord est à la peine. « On y observe
un tassement, que ce soit pour les programmes“fulltime”oules “executive”,
indique Tawfik Jelassi. En cause, l’atoniedel’économie,lesdifficultésfinan-
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cières des diplômés et les réticences
des banques à leur accorder des prêts.
« Même dans les institutions les plus
prestigieuses, les cursus “full time”
voient chuter le nombre de leurs inscrits, confirme Pierre-Yves Lagroue. Il
est difficile, actuellement, de lâcher un
emploi pour aller se former, de financer sa formation, de retrouver un poste
ensuite…» Or, c’est sur ce segment que
laconcurrenceest féroce.Notamment
parce qu’il s’agit d’un vecteur d’image
pour les institutions.
A l’inverse, la croissance reste très
forte en Asie, et surtout en Chine, particulièrement pour les MBA à temps
partiel. Même tendance, de façon
générale, pour l’ensemble des BRICS
(Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique
du Sud). Même en Europe, la situation diffère suivant les pays. « Au
Royaume-Uni, les MBA accueillent
couramment une soixantaine de participants, constate Jean Charroin.
Alors qu’en France beaucoup de programmes se contentent de promotions réduites. » Nombre d’experts
tablent désormais sur une consolidation qui favoriserait les MBA les plus
cotés, au détriment des programmes
les moins « visibles».
Dans ce contexte, les institutions
peaufinent leurs arguments. « Nous
essayons de négocier des conditions
de prêt avantageuses auprès des banques ou d’offrir des bourses attracti-
LA DIFFÉRENCE
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ves », indique Frédéric Fréry, directeur scientifique du MBA « executive » de l’ESCP Europe. L’école peut
jouer de ses cinq campus européens,
en répartissant ses inscrits. Elle
vient de remanier son cursus, pour
permettre à des participants non
européens de suivre son programme, moyennant un nombre restreint de séjours sur le Vieux Continent. De quoi, espère-t-elle, lui attirer une nouvelle clientèle.
Nombre d’experts tablent
sur une consolidation,
qui favoriserait les MBA
les plus cotés
Audencia Nantes, de son côté, joue
la différence. « Il nous est difficile de
rivaliser avec les grands MBA sur le
management. En revanche, nous
avons une carte à jouer sur des sujets
commelaresponsabilitésocialedel’entreprise ou le développement durable,
qui sont un peu notre image de marque, explique Jean Charroin. C’est
pourquoi nous avons choisi de placer
notre un MBA sous le signe du “management responsable”. Et les candidats
apprécient : d’emblée, nous avons
rehaussé notre prévision d’effectifs.»
Preuve que la demande était là! p
J.-C. L.
4
universités
& grandes écoles
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Jeudi 23 mai 2013
HEC et Insead : deux succès, deux styles
Vus par des anciens élèves, les points forts et les limites des premiers de la classe français, quisont aussi des concurrents
C
e sont les deux poids
lourdsetlespluscotésdes
MBA à plein temps de
l’Hexagone. Les plus prisés des recruteurs, les
mieux classés par la
presse anglo-saxonne. Ceux qui
accueillent, aussi, les plus gros contingentsdeparticipants.Avecunbonmillier d’inscrits pour l’Insead (Institut
européen d’administration des affaires) – en comptant son campus de Singapour – et un peu plus de 200 pour
HEC, ces concurrents directs sont radicalement différents.
Mêmenéeà Fontainebleau,l’Insead
a gardé une culture fortement teintée
d’américanisme, jusque dans le
recours systématique aux études de
cas qu’affectionne Harvard, quand
HEC, fille de la chambre de commerce
etd’industriedeParis,affichesonidentité française – même si l’ouverture
internationale y est très fortement
marquée. Côté classements, enfin,
avantage à l’Insead (au 6e rang mondial, cette année, selon le Financial
Times, contre une 21e place pour le
MBA d’HEC). Points forts et faibles de
ces cursus prestigieux par deux jeunes alumni.
Alexandra Turculet (HEC MBA
2012) « Je cherchais un MBA très international, avec une grande diversité de
profils, mais je ne voulais pas pour
autant me retrouver dans une “usine”». Venue de Roumanie où elle était
chef de projet dans un groupe allemand, Alexandra Turculet hésite
entre des programmes de durée variable. Les seize mois du MBA d’HEC
emportent sa décision : « Deux ans
[pour le MBA de l’Insead], je trouvais
que c’était une coupure trop longue.»
En septembre 2010, à 27 ans, elle
entame sa formation. D’emblée, elle
est impressionnée par l’enseignement à Jouy-en-Josas (Yvelines).
«Nous avions des profs remarquables
– beaucoup comptent parmi les
meilleursdansleur discipline.En outre,
laplupartavaientuneexpériencedans
la “vraie vie”, en tant que consultants,
créateurs, ou dans des banques, ce qui
apportait beaucoup de valeur ajoutée. » Alexandra garde un souvenir
fortdesoncoursdefinanced’entreprise, donné par un professeur qui occupaitunposteimportantdansunebanque d’investissement.
Autreélémentappréciable,lesgroupes de travail, de 4ou 5 participants, et
qui changent tous les quatre mois.
«L’occasion de travailler avec des gens
venus d’Asie, d’Amérique latine… Tous
avaient des parcours et des points de
vue très divers, ce qui donnait lieu à des
échangesrichesetpassionnants.»L’apprentissage repose sur un mélange de
cours théoriques, d’interventions de
professeurs invités ou de praticiens,
de lectures, d’études de cas (souvent
surdesproblématiquesréellesd’entreprises)… « De quoi passer très vite à la
mise en pratique », note Alexandra.
Sans oublier les discussions entre étudiants : chacun apporte son vécu et
partagesonexpérience.« Pourmoiqui
venais d’un système très traditionnel,
c’était surprenant. Quant aux enseignants, la plupart sont jeunes, sympas
et accessibles.»
Tous les vendredis, les participants
bénéficient d’un accompagnement
personnalisé pour réfléchir à leur carrière et peaufiner leur projet. Au
menu: ateliers, notamment sur le CV,
rencontres avec des consultants, bilan
de compétences, coaching… Alexandravisaitun postedans un grand cabinet de conseil en stratégie. C’est ce
qu’elle a obtenu à la sortie. Le bilan ?
Beaucoup de travail, certes, peu de
temps libre, mais une expérience
intense… Alexandra a le sentiment
d’avoir énormément progressé, dans
sa carrière comme sur le plan personnel. « Ce MBA a été une grande période
d’ouverture à d’autres cultures. J’y ai
rencontré des gens de tous horizons,
qui avaient les mêmes ambitions et la
même envie que moi d’apprendre…J’ai
maintenantdes amissur tousles continents, que je peux appeler à n’importe
quel moment. Ce MBA a changé ma
vision du monde.» Un seul regret: que
le campus de Jouy-en-Josas ne soit pas
implanté au cœur de Paris.
André Terrail (Insead 2011) Titulaire d’un bachelor de Babson College,
aux Etats-Unis, André Terrail a toujours eu l’idée de compléter son bagage avec un MBA. Pourlui, pasd’hésitation: « C’était l’Insead ou rien », dit-il.
L’ouverture sur l’Asie avec le campus
de Singapour, la durée du cursus,
autant d’éléments qui le confortent
dans ce choix. En janvier 2011, à
29 ans, il rejoint donc le campus de
Fontainebleau.
Premier choc, la dimension internationale, omniprésente. D’entrée, il
se retrouve au sein d’un groupe de
cinq participants, avec un Brésilien,
un Indien, une Taïwanaise et un Turc.
Tous avec des parcours très réussis.
« On rencontre des gens de toutes
nationalités, qui parlent trois ou quatre langues… C’est un concentré du
monde entier. Et chacun a quelque
chosede passionnantà raconter.A l’Insead, on se fait des amis pour la vie. »
Le réseau, particulièrement étoffé et
réactif, est d’ailleurs un des points
forts du programme.
Côté enseignement, le niveau est
très élevé. « Cela nous bouscule vraiment. Les premiers jours, on ressent
comme un énorme coup de pied aux
fesses.» Certains cours sont « un vrai
bonheur », avec des professeurs
« éblouissants».
André a pu, en outre, avec l’aide des
enseignants, plancher pendant deux
mois sur un projet consacré à son
entreprise familiale, le restaurant La
Tour d’argent, à Paris. « Beaucoup de
profsde l’Inseadont unprofilentrepreneurial », souligne-t-il. Quant à la
pédagogie, elle repose sur les études
de cas, très nombreuses, notamment en finance. Il n’est pas rare
qu’un participantinterviennedans le
cours, et fasse bénéficier le groupe de
son expérience.
La première moitié du programme
est très dense, avec une majorité de
cours imposés dans les disciplines de
base. « Au début, on bosse vraiment
dur, même le week-end, on se couche à
2heures du matin…» Compte tenu de
la forte orientation « finance » du cursus, les participants venus de ce secteur peinent un peu moins. Au bout
de quelques mois, il est possible de
changer de campus. André en a profité pour partir pour Singapour. « L’occasion d’aller à Hongkong, en Malaisie, en Chine… » La chance aussi de
multiplier les rencontres et les sorties. « L’Insead a une capacité d’organisation extraordinaire : on peut
louer une île pour un week-end, aller
faire du motocross au Cambodge… »
Pas d’inquiétude concernant les
débouchés : le service carrières, qui
organise de nombreux séminaires et
des ateliers, invite régulièrement
des entreprises sur le campus
– notamment des banques, des cabinets d’audit ou de conseil… En règle
générale, les diplômés de l’Insead
« n’ont aucun mal à décrocher un bon
job». Aujourd’hui à la tête de La Tour
d’argent, André reste bien sûr en
contact étroit avec la business school
et son réseau. p
J.-C. L.
L’opportunité des MBA régionaux
LOIN DES CLASSEMENTS du Financial Times, MBWay (groupe Eduservices) a développé une offre spécifique: les MBA régionaux. Implantée
sur sept campus en France, l’école
propose des MBA en marketing, ressources humaines, banque et commerce international.
Le cursus est calqué sur une poursuite d’études en master1 et en master2, avec une possibilité de réaliser
la dernière année en alternance. Si
les élèves peuvent partir sur des campus partenaires en Chine, au Mexique ou aux Etats-Unis, ils peuvent
poursuivre leur formation dans leur
ville. Un argument séduisant pour
ceux qui n’ont pas les moyens de partir, ou qui ne souhaitent pas multiplier les déplacements à l’étranger.
«Avec mon entreprise et ma famille
à Annecy (Haute-Savoie), cela m’arrangeait de ne pas avoir à faire de
déplacements, raconte Ela Bojarun,
dirigeante du groupe SI 2A à Annecy.
Beaucoup d’intervenants étaient des
chefs d’entreprise étrangers, qui
apportent une vision internationale.
Je ne pense pas que le choix d’un MBA
d’une grande école, plus coûteux,
aurait fait la différence pour développer mes affaires dans la région.»
«C’était pour moi l’opportunité de
suivre un diplôme qualifiant à Montpellier où j’avais déjà un bon réseau
que je souhaitais maintenir», affirme de son côté Benjamin Vanlierde,
un chef d’entreprise de 23 ans, diplômé de MBWay Montpellier. Trois
nouveaux campus ouvrent à la rentrée, à Nantes, Nice et Paris. p
Coralie Donas
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universités
& grandes écoles
5
Luxe, aéronautique, musique… ils sont partout !
L’appellationMBA fait vendre. Des cursus spécialisés en des domainestrès divers se multiplient sous son nom
P
artir pour mieux revenir, une
formuleclassiquequ’aexpérimentée Adrien Pélissié, 27ans
aujourd’hui, qui, après son
école de commerce à Bordeaux, a
d’abord trouvé un emploi au sein du
site Web d’une chaîne de télé privée.
Lorsque, lassé de l’ambiance « grand
groupe», il décide de retourner sur les
terres familiales, comprenant120hectares de vignes dans le Bordelais, il
opte pour un MBA spécialisé dans le
domaine du vin pour opérer une véritablereconversion.«Nouscommercialisions déjà notre vin en France et je
pouvais apporter une valeur ajoutée
endeveloppantl’export.J’aitoutdesuite vu dans le MBA Wine and Spirits de
Kedge [école de commerce née de la
fusion d’Euromed management Marseille et de l’Ecole de management de
Bordeaux, BEM], un excellent moyen
de bâtir un réseau à l’international»,
explique le jeune homme.
Ce MBA consacré au vin appartient
à une famille de programmes ancrés
dans l’économie d’un territoire. Il y en
a d’autres sur ce créneau. D’Aerospace
MBA à l’ESC Toulouse (Ecole supérieure de commerce), au MBA maritime
d’Euromed-Kedge à Marseille, en passant par le MBA maritime transport et
logistique de l’EM Normandie (école
de management), ces cursus spécialisés se développent. « C’est l’effet terre
d’origine,le chocolatenSuisse,la voiture au Japon, le vin à Bordeaux», relève
avec amusement Hervé Remaud,
directeur académique du Wine and
Spirits MBA. Pourtant, son MBA
s’adresse à un public international, et
comporte des voyages d’étude durant
lesquels les participants rencontrent
des équipes de recherche spécialisées.
Au-delà du lien fort de certaines de ces
formations avec un territoire et de
leur ancrage géographique, se sont
développés aussi toute une série de
MBA spécialisés dans des secteurs en
développement.C’estvraidansl’hôtellerie, le luxe, le management du sport,
la santé, l’innovation…
«Le MBA spécialisé est une offre qui
s’adresse à un nouveau public et ne
remplace pas le MBA généraliste, estime Jeanine Picard, directrice des programmes MBA hôtellerie-tourisme et
luxe de l’Ecole supérieure des sciences
économiques et commerciales– l’Essec, à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise). Les
étudiants nous rejoignent pour faciliterleurinsertiondansla vieprofessionnelle. » « Avant 2008, 70 % des étudiants du cursus hôtellerie étaient placés avant leur diplôme, maintenant
c’est plutôt 30 ou 40 %, mais ils trouvent tous un poste », assure pour sa
part Cyril Lanrezac, directeur des relations entreprises et du service carrière
du MBA hôtellerie de l’Essec.
Le MBA spécialisé viendrait donc
compléter un parcours ou renforcer
une aptitude existante pour convaincre les employeurs. « Nous nous assignons deux missions : garantir un
niveau de compétence et assurer l’obtention d’un contrat de travail pour
nos étudiants. Nous limitons nos promotions à une dizaine de personnes
pour ne pas mettre trop de spécialistes
sur le marché», précise Yves Girouard,
directeur des études du MBA spécialisé International Human Resources
and Compensation& benefits management des Arts et métiers Paris Tech.
« Pour moi, le critère numéro un de
choix d’un MBA spécialisé doit porter
sur le support que lui apporte les entreprises», appuie Michel Gutsatz, directeur des MBA à Euromed-Kedge.
L’insertion professionnelle, c’est
bien ce que visait Sarah Petit en rejoignant le MBA management et marketing du luxe de l’ESG (Ecole supérieure
de gestion et management de Paris),
Repères
En Europe 55 % des inscrits
en MBA ont moins de quatre
ans d’expérience professionnelle, 40 % en ont entre cinq et
neuf ans et 14 % plus de dix ans.
En Amérique du Nord 53 %
des inscrits en MBA ont moins
de quatre ans d’expérience,
37 % en ont entre quatre et neuf
ans, 10 % en ont plus de dix ans.
En Asie 63 % des inscrits en
MBA ont moins de quatre ans
d’expérience, 26 % en ont entre
quatre et neuf ans, et 11 % en
ont plus de dix ans.
aprèsunmaster1enmarketingetcommunication et une licence de sciences
économiques. « Le diplôme MBA est
reconnu dans le secteur du luxe et mon
double parcours, généraliste puis très
spécialisé, a convaincu mes recruteurs.»Elleatrouvéelle-mêmesonstage chez Kenzo, et la maison l’a ensuite
embauchée en CDD puis en CDI, comme chef de produit licence.
L’ESGa fait du MBA sectorielsa spécialité, jusqu’à en proposer25. Parmi
les derniers, on trouve un MBA cuisine et entrepreneuriat, ou un MBA en
production musicale. Le catalogue
comprend aussi des MBA en production audiovisuelle, ebusiness, commerce international… « Le format
d’enseignementdiffère de l’offre habituelle : les cours ne sont pas systématiquement assurés en anglais, des voyages d’étude sont juste proposés.» « Les
déplacements font gonfler les coûts »,
plaide ainsi le directeur des MBA ESG
Alain Kruger. Or, nous voulons que
l’offre reste accessible. L’appellation
MBA nous permet d’éviter la confusion avec les masters, car ils ne délivrent pas le grade, et le diplôme est
plus parlant à l’international.»
L’école effectue des démarches
pour obtenir des titres de niveau 1
auprèsdu Répertoirenational des certifications professionnelles. Les cursus spécialisés, souvent suivis par de
jeunes candidats contrairement aux
MBA executive, peuvent se confondre avec l’offre de mastères spécialisés développée aussi par les écoles et
accréditéepar la Conférencedes gran-
des écoles, la CGE. Le grand atout du
MBA est sa reconnaissance, un avantage qui n’échappe pas aux candidats. « Le diplôme a une renommée
très large et donne une ouverture avec
des séminaires à Singapour et à New
York que je recherchais, car après un
premier poste chez Ernst and Young,
j’avais évolué dans un environnement franco-français», raconte Alaine Hourez, diplômée en 2012 du MBA
International human resources and
compensation & benefits management. Aujourd’hui manager Total
« Pour créer un MBA, il faut
un marché et de la matière»
Hervé Remaud
directeur académique du Wine and Spirits MBA
de Kedge (Bordeaux)
Rewards and Benefits chez Deloitte,
elle ne se refuse pas à imaginer une
mobilité internationale.
L’appellation MBA pour un grand
nombre de formations spécialisées se
généralise. «Pour créer un MBA, il faut
un marché et de la matière, le secteur
visé doit rassembler des spécificités qui
pourront être étudiées», estime Hervé
Remaud. Attention toutefois à ne pas
se tromper dans le choix de sa formation, prévient Yves Girouard : « Un
MBA spécialisé développe l’employabilité pour des postes de haut niveau,
mais pour des postes intermédiaires,
des recruteurs peuvent préférer une
bonne licence ou un master1. » p
C. Do.
Shriram, 27 ans.
Consultant senior en énergie, Bruxelles. Global MBA ESSEC.
* La réponse est en vous – © Getty Images –
Et si une formation
d’excellence à l’international
vous ouvrait les portes
de l’Europe?
Pour que sa formation de haut niveau tienne ses promesses d’employabilité,
Shriram, jeune ingénieur indien en pétro chimie a opté tactiquement pour
l’expatriation et choisi le Global MBA de l’ESSEC. Cette option lui a permis de
suivre son cursus dans trois continents et de valider ses acquis au cours de
périodes d’immersion dans les pays les plus dynamiques de la planète.
Résultat : la qualité de sa formation, alliée à son expérience internationale, lui
a ouvert en grand les portes de l’Europe. Aujourd’hui, Shriram est consultant
senior dans une entreprise de pointe d’offres énergétiques globales.
Nouvelles fonctions, nouvelles responsabilités, nouveau secteur professionnel,
nouvelles perspectives. Et vous, que ferez-vous de votre Global MBA ESSEC?
*
ESSEC.EDU/GLOBALMBA
6
universités
& grandes écoles
LesMBA
0123
Jeudi 23 mai 2013
L’embarras des choix
Six diplômésexpliquent comment ils ont réussi à choisir
parmi une offre certes riche, mais complexe à décrypter
L
e choix d’un MBA est
l’aboutissement d’un projet personnel. Et, pour s’assurer de ne pas être déçu,
rien de tel que de savoir ce
que l’on peut attendre de
cette formation.
Créer sa boîte Lorsqu’il envisage de
compléter son parcours, David Larchercontactel’AerospaceMBAdeToulouse Business School. Diplômé d’une
école en aéronautique, et ingénieur
chez Airbus depuis cinq ans, il entend
poursuivre sa route. En 2009, dans le
cadre d’un congé formation et avec
l’aide d’un financement de la région, il
s’engage « à 200% ». « En quatre mois,
ondoitassimilerl’équivalentd’uneécole de commerce! »
Son investissement s’avère payant,
puisqu’il décroche à son retour une
place dans la cellule innovation d’Airbus. « Je pense que le MBA a été une clé.
Parmi les dix personnes de l’équipe,
nous étions deux diplômés de ce programme.» Il estime avoir « gagné en
compétences autant qu’en confiance». Des atouts qu’il a pu mettre à profit en lançant, en 2013, sa propre entreprise,Coovia,qui«développedesapplications de covoiturage en temps réel ».
Acquérir une double compétence
Céline Teyssier considérait le MBA
comme un moyen de « rebooster» sa
carrière, après douze années dans l’industrie. La situation géographique, la
renommée de l’établissement et le
côté humain sont les trois critères qui
ont convaincu cette ingénieure d’opter pour le MBA Change& Innovation
de l’IAE d’Aix-en-Provence. Un cursus
qu’elle a suivi à temps plein, en 2011 et
en 2012, après avoir négocié un départ
desonentreprise,assortid’uneparticipation au financement de sa formation. « Les 17 personnes de la promo
venaient de professions différentes, et
du monde entier. La richesse du MBA
n’est pas seulement liée aux cours,
maisaussiauxéchangesentrelesparticipants, constate-t-elle. A la fin d’un
MBA, on sait bien mieux qui l’on est et
comment naviguer dans le milieu professionnel.»
Un mois après le diplôme, la jeune
femmedécroche,à 40ans, un postede
coordinatricede projetschez Neopost,
dans le secteur de la logistique. A l’interface entre l’univers technique et
celui du business, elle utilise aujourd’hui aussi bien ses compétences d’ingénieure que les acquis du MBA.
également le besoin d’être mieux
armé dans les ressources humaines
ou les systèmes d’information. Ayant
déjà étudié en école de commerce, il
s’intéresse «au regard totalement différent» porté par des universitairesde
l’Executive MBA de Dauphine.
De 2007 à 2009, il suit donc ce cursusde675heures,répartieslesvendredis, samedis et dimanches, et ne tarit
pas d’éloges : « La formation est exigeante, le travail personnalisé, et le
séjour au Canada passionnant. » A
37 ans, il a réintégré son poste « avec
Elargir son périmètre Dac Diep a
mené une vraie étude de marché. Du
rythmedescoursauprofildesintervenants, en passant par le coût de chaque cursus ou les temps de trajet, ce
diplômé de l’ISG Paris, devenu développeurbusinesscolisàLaPoste,apassé en revue une série de programmes
basés en région parisienne. «Je recherchaisunMBAquibousculemeshabitudes et me permette de prendre de la
hauteur.» En évoluant vers la gestion,
après une dizaine d’années dans des
fonctions commerciales, il ressentait
un périmètre plus large ». Par ailleurs,
en tant qu’autoentrepreneur,il consacre le temps qu’il passait à Dauphine à
du conseil en création d’activité.
Tout faire à la fois « Je ne pouvais
pas me permettre d’arrêter de travailler», explique Frédéric Dyrla, ingénieur dans une entreprise aéronautique. Pourtant, «au bout de dix années
dans des bureaux d’études», il voulait
« muscler » son CV et passer « côté
clients». En 2009,il partdonc en quête
d’un MBA assez flexiblepour concilier
© shutterstock
Affiner un projet Marion Duvergé a
toujours pensé MBA. « J’ai étudié aux
Etats-Unis, au Royaume-Uni, dans des
lycées internationaux en France… »
Après trois ans d’expérience sur le
marché du travail, elle concrétise son
projet. Puisqu’elle possède déjà un
Bachelorof Science in BusinessAdministration, décroché aux Etats-Unis,
elle se tourne vers un MBA français
pour « équilibrer» son CV et choisit le
Global MBA de l’Edhec.
A 28 ans, elle fait donc un break,
financé grâce à un prêt étudiant. Une
année«intense»,auseind’unepromotion réunissant 25 nationalités. « Cela
a changé ma vision des choses. J’ai
gagné en confiance et je suis capable
de repérer des opportunités qui
m’auraient échappé auparavant »,
estime-t-elle. Après six mois de stage
en « business intelligence» à San Francisco, son ex-employeur lui propose
unnouveauposte.Ellerejointainsi,en
tantquedirectricegénérale,unefiliale
de l’International Institute for Learning (IIL), un organisme de conseil et
deformation,àDubaï,oùelleretrouve
six anciens de l’Edhec, l’Ecole des hau-
tes études commerciales. Son conseil:
aller au bout de son projet.
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LesMBA
0123
Jeudi 23 mai 2013
en tout. Il y a aussi des devoirs collectifs
à rendre et, en fonction des fuseaux
horaires, on se donne rendez-vous sur
Skype pour les préparer », précise-t-il,
soulignant aussi que « les séminaires
sonttrèsinteractifs»etque«lesprofesseursrestentdisponiblespartéléphone
et sur Internet».
Diplômé début 2012, il bénéficie
d’une promotion dans son entreprise,
mais il estime qu’elle n’est pas forcément liée au MBA. Lorsque la formation n’a pas été de l’initiative de l’entreprise, il juge qu’elle est difficile à
valoriser rapidement : « On sort du
schéma de gestion de carrière établi. »
Mais, par ailleurs, depuis le MBA, il
note que l’envie d’entreprendre lui
trotte dans la tête, comme cela arrive
à beaucoup d’anciens.
études et emploi, sachant qu’il ne souhaitait pas non plus « tomber dans les
travers d’un MBA franco-français ».
C’est l’Euro*MBA porté par Audencia
(etcinqétablissementsàtraversl’Europe)queFrédérictrouve lemieuxadapté à ce cahier des charges exigeant.
Après un séminaire d’introduction
de trois jours, la plupart des cours se
déroulent en e-learning. Difficile en ce
cas de créer une cohésionentre les inscrits? Au contraire, estime-t-il. «On se
retrouve tous les quatre mois pour des
semaines de présence obligatoire, sept
Aider à sa reconversion « Je suis
entrée dans la banque par l’ingénierie
informatique. Puis j’ai évolué vers des
fonctions plus transverses et managériales », résume Karine Roubach.
Pour entériner cette reconversion, la
jeunediplôméede TélécomParis décide,auboutdesixans,deselancerdans
unMBAetoptealorspourl’InternationalMBAde l’IAEdeParis(Institutd’administration des entreprises), que des
anciens lui avaient recommandé. « Le
fait que ce soit une structure à taille
humaine, avec des classes de seize à
vingt personnes, m’a plu. Cela suppose
un suivi personnalisé et une certaine
réactivité», juge-t-elle.
Des points d’autant plus appréciables qu’elle entame cette formation
alorsqu’ellechangedeposteà laSociété générale. « C’est une période chargée, où l’on met sa vie personnelle au
ralenti», reconnaît Karine, qui estime
les bénéfices nets « en termes de motivation et d’assurance ». « C’est un peu
comme si l’on avait pu exercer dix missions différentes en un an et demi! » p
Aurélie Djavadi
universités
& grandes écoles
Au cœur de la fabrique des études de cas
IMAGINEZ QUE VOUS ÊTES à la tête
de Renova, une PME portugaise bien
installée sur le marché local du
papier toilette. Les perspectives ne
sont pas brillantes: vos concurrents
sont des multinationales, le marché
n’est pas spécialement en croissance
et la grande distribution vous maltraite. Après réflexion, cinq options
s’offrent à vous: poursuivre la guerre
des prix, produire en marque blanche, innover technologiquement, sortir un papier toilette noir en édition
limitée ou, au contraire, à destination du grand public. Des situations
comme celle-ci, un étudiant de MBA
va devoir en étudier près de 200 en
un an, à raison de deux à quatre chaque jour. C’est ce que l’on appelle
des « études de cas » : ces exercices
fondés sur des situations réelles de
management sont au cœur de la
pédagogie. En les multipliant, l’étudiant acquiert une culture pratique.
Comme un juriste se réfère à la jurisprudence, le manager pourra s’inspirer de ce que d’autres ont réalisé
dans le passé pour faire face à une
situation donnée. « C’est une méthode très efficace. Souvent, mes étudiants oublient au bout de quelque
temps l’aspect théorique. En revanche, ils se souviennent très bien des
situations concrètes abordées ensemble», estime Tawfik Jelassi, responsable des programmes MBA de l’ENPC
(Ecole des ponts ParisTech).
L’étudiant doit prendre connaissance du cas des semaines en amont, et
réfléchir en petit groupe à la solution qu’il apporterait au problème
posé. Chaque dossier fait en général
une dizaine de pages. « Il n’y a pas
une seule bonne solution», explique
Pierre Chandon, professeur de marketing à l’Insead. « Les étudiants doi-
vent jouer le jeu et ne pas chercher
sur Internet ce qui s’est réellement
passé.» Les groupes présentent
leurs propositions à leurs camarades, comme des dirigeants pourraient le faire devant un conseil
d’administration, des syndicats, un
fournisseur… Pour aller plus loin,
les professeurs peuvent produire
des documents complémentaires
ou encore des vidéos d’interviews
des dirigeants de l’entreprise
concernée. Parfois, une personne
de l’entreprise est même invitée
dans la salle de classe.
Implication des étudiants
L’intérêt de la méthode repose en
grande partie sur l’implication des
étudiants, qui ont souvent un bagage professionnel à mettre à profit.
Jérémie Gallien, professeur de
management à la London Business
School (LBS), se souvient avoir soumis un cas à une classe d’Executive
MBA – qui comprenait des médecins et des directeurs de clinique –
sur l’amélioration de l’efficacité
opérationnelle d’un hôpital du Massachusetts. « Nous avons eu des discussions passionnantes sur la
manière de gérer des infirmières et
des aides-soignantes. Il est difficile
par exemple pour un banquier d’affaires qui ne l’a jamais vécu d’imaginer leurs réactions à ses décisions. »
Les professeurs utilisent souvent
des cas écrits par d’autres, en les
achetant sur une plate-forme comme celle de l’ECCH, qui en propose
quelque 45 000 à 2,90 £ la copie
(environ 3,40euros). « Mais les écrire
soi-même est bien plus intéressant
pédagogiquement», assure Pierre
Chandon. En revanche, c’est un
investissement lourd. Pour prépa-
rer son cas sur l’opérateur télécom
kényan Safaricom, Tawfik Jelassi a
ainsi passé près de trois mois sur
place à recueillir les données, à rencontrer les dirigeants, mais aussi
les fournisseurs, les clients, les distributeurs…
Parfois, les entreprises refusent de
coopérer – surtout s’il s’agit de parler de leurs échecs, même si elles
sont souvent ravies de susciter l’attention de prestigieuses formations de business. « Renova était
fier », se souvient Pierre Chandon,
qui a écrit le cas sur l’entreprise portugaise, tout en relevant que, « dans
certaines situations, les données trop
récentes ou confidentielles sont parfois maquillées ou arrondies ».
Financièrement, l’intérêt d’écrire des
cas est limité. L’école reçoit 30% des
ventes en royalties. Un joli pactole
quand il s’agit du best-seller écrit par
un professeur de l’IMD (institut de
management situé à Lausanne) sur
le succès d’easyJet, vendu à plusieurs
centaines de milliers d’exemplaires.
Mais dans la plupart des cas, les
royalties couvrent à peine les frais
de production. L’intérêt réside surtout, outre l’apport pédagogique,
dans la reconnaissance que la diffusion de ses travaux assure à une école. Chaque année, l’ECCH remet un
prix aux cas vendus au plus grand
nombre d’établissements. « C’est
très prestigieux», se félicite Tawfik
Jelassi, de l’ENPC, qui a été primée
pour la première fois en 2012. « Cela
n’entre pas en compte dans les classements internationaux au même titre
que la publication d’articles de recherche, mais cela nous offre une visibilité
importante.» Une sorte d’Oscar de
l’étude de cas ! p
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8
LesMBA
universités
& grandes écoles
0123
Jeudi 23 mai 2013
Sélectionné au prix fort
La factureest élevée, mais le recours à un coachaidant à une meilleure qualité des dissertations en anglais,
passeportpour les oraux, est de plus en plus fréquent.Attention, candidats peu ambitieuxs’abstenir!
« Tous les Français que
je connais qui ont intégré
un MBA aux Etats-Unis sont
passés par un coach »
Edouard
Stanford, et qui a fait réussir tous ses
clients », explique la jeune femme.
Les bons conseils de cet as du dossier
d’admission ont toutefois un prix :
3 000 dollars par dossier (presque
2 340 euros). L’addition est salée,
même lorsque l’on s’apprête à
débourser près de 60 000 euros en
frais de scolarité…
Il n’y a pas de prix officiel pour les
coachs, qui sont en free-lance. En fait,
leurs factures oscillent entre 2 000 et
10 000 dollars (de 1 560 euros à
7 800 euros). Les services des nombreuses sociétés qui ont pignon sur
rue et livrent ce genre de prestation
sontoffertssousdesformesetdespackages différents.
Forster Thomas, par exemple, propose un suivi pour une dissertation à
1 000 dollars (780 euros), les suivantes passent à 700 dollars (545 euros).
Kaplan affiche pour sa part des tarifs
de 275 dollars (environ 215 euros) pour
deux heures de coaching, et de
3 000 dollars (2 340 euros) pour un
accompagnement complet de la candidature à une école, ou 5 000 dollars
(environ3 900euros) si plusieurs écoles sont présentées.
Malgré ces prix élevés, recourir à
un coach pour préparer son dossier
d’admission est une pratique qui est
loin d’être marginale. « Tous les Français que je connais qui ont intégré un
MBA aux Etats-Unis sont passés par
un coach », assure Edouard, qui a luimême eu recours à une entreprise
américaine pour fignoler son dossier
avant de pouvoir s’asseoir sur les
bancs de Columbia.
Concrètement, les entreprises de
coaching proposent une évaluation
gratuite de la candidature, qui leur
permet de vérifier que les ambitions
du candidat sont réalistes –et qu’il ne
vapasplomberleursstatistiques.Forster Thomas peut ainsi se vanter que
86% des personnes suivies aient intégré l’un de leurs trois premiers choix.
«Nous nous sommes appelés par téléphone. Le coach m’a fait parler de moi
pour vérifier que tous les ingrédients
étaientlà.Ilneprendlepariques’ilestime avoir toutes les chances de
gagner», se souvient Hélène.
Ensuite, le candidat envoie un premier jet de ses dissertations, en précisant les idées qu’il n’a pas utilisées, et
des allers-retours s’installent pour les
retravailler. « Nous avons passé une
trentaine d’heures ensemble sur le premierdossier, plus une vingtained’heures de mon côté. Entre la première version et la dernière, c’est le jour et la
nuit», s’amuse Edouard.
Tous conviennent que le coach ne
rédige jamais. « Les jurys de MBA ne
veulent pas voir des dissertations
génériques. Nous n’écrivons pas,
«Nous sommes
unepréparation
“premium”»
R
iadh Hamida est le fondateur
du Cours Colbert. Depuis
2010, il aide les candidats à
l’entrée en MBA.
Qui êtes-vous ?
Nous sommes une préparation
« premium» personnalisée pour
ceux qui souhaitent intégrer un
MBA. Chaque mois, nous sélectionnons 10 candidats sur les 50requêtes qui nous sont adressées. Nous
vérifions que leurs demandes sont
réalistes. Et orientons les candidats
vers les formations dans lesquelles
ils ont des chances d’être acceptés.
Puis nous les préparons.
Comment procédez-vous?
Nous sommes comme une prépa
qui offre des cours particuliers. Les
étudiants ont entre quatre et six
heures de cours par semaine auxquelles s’ajoutent une ou deux heures de préparation du dossier. Nos
professeurs ont tous un MBA qu’ils
ont intégré avec des scores faramineux. Suivre nos cours coûte entre
3 000 et 7 000 euros.
Votre méthode est-elle efficace ?
Notre taux de réussite est de 100 %
pour les MBA européens et de 97 %
pour les formations américaines.
nous aidons le candidat à bien formuler et à donner la meilleure image de
lui-même », martèle Lee Weiss, directeur des Graduate Programs chez
Kaplan. « C’est un travail en commun, renchérit Hélène. Le coach ne
va pas vous inventer une vie. C’est
davantage comme un psy qui ferait
accoucher des bonnes réponses. »
Autre avantage, ces consultants
sont familiers des codes en vigueur.
« Quand vous lisez les dissertations
des étudiants, ils sont tous Superman. Ce n’est pas dans notre culture
de se vendre de manière aussi agressive », explique Edouard.
Du côté des écoles, la plupart mettent en avant le fait, comme le dit
l’Insead, qu’« un mauvais candidat
sera détecté à un moment ou à un
autre du processus de sélection ». p
Existe-t-il un profil idéal pour
intégrer un MBA ?
Nos candidats ont en moyenne
entre 27et 35ans. Il y a des ingénieurs, des littéraires, des gens de la
finance, des ONG, des artistes… Nous
n’acceptons pas que des profils
idéals: c’est notre rôle de rendre la
candidature parfaite. p
S. Du.
Propos recueillis par
Maxence Kagni
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vantd’intégrersaformation, il faut préparer les
dossiers d’admission, et
notamment rédiger les
dissertations. Aussi de
nombreux candidats
ont-ils recours à une aide extérieure,
au prix fort. En effet, en plus d’un
excellent score à l’examen du GMAT,
le test obligatoire, les dossiers de MBA
doivent contenir de cinq à sept dissertations en anglais d’excellente tenue
pour retenir l’attention des recruteurs et pour permettre d’accéder à la
phase finale des entretiens oraux.
Hélène a tout juste 30 ans. L’an
prochain,cette jeune cadre supérieure intègre le MBA de l’Insead. La fin
d’un parcours du combattant. Comme la plupart de ses connaissances
qui ont un parcours similaire, elle a
fait appel à un coach pour mettre
toutes les chances de son côté. « Il
m’a été recommandé par un ami.
C’est un Russe, lui-même diplômé de
www.essec.edu
LesMBA
0123
Jeudi 23 mai 2013
universités
& grandes écoles
9
il ne devrait plus y avoir beaucoup de
différences entre les cours classiques
et online », prévoit Mme Naschberger.
Le MBA spécialisé en hôtellerie, proposé par le Glion Institute, en Suisse,
s’affranchit déjà totalement des
cours ou des séminaires.
C’est le programme qu’a choisi
Eddy Brosse, directeur adjoint d’un
grand hôtel à Londres. Le déroulement à distance du cursus ne l’a pas
empêché de nouer des amitiés au
sein de sa promotion ni d’acquérir
les connaissances enseignées. « C’est
«D’ici deux ans, il ne devrait
plus y avoir beaucoup
de différences entre les cours
classiques et online »
Christine Naschberger
professeure en management et en ressources
humaines à l’Euro*MBA
Uneoffreàdistanceprésente
Même si les sessionsclassiques tiennentbon dans les programmes,le «e-learning» se développe.
Les MBAs’adaptent et proposentdes formulespréservant leur atout maître: l’«effet réseau»
accrédité de l’université anglaise
Open University. Les étudiants ont
accèsàuneplate-formeenligne,reçoivent des livres et peuvent participer à
des sessions de deux jours ou à des
séminaires. Une bonne façon de
conserverl’« effetréseau». «Je me rendais à une rencontre par mois le weekend, à Paris, et aux séminaires qui se
tenaient trois fois dans l’année. Cela
m’a permis de rencontrer les participants venus de nombreux pays et les
tuteurs», témoigne Yannick Ircha, qui
a suivi le cursus entre2008 et 2011.
L’Euro*MBA est proposé par un
consortium de six écoles : Audencia
Nantes, l’Institut d’administration
des entreprises (IAE) d’Aix, Maastricht University, EADA (business
school) à Barcelone, l’université Kozminski à Varsovie et l’HHL à Leipzig
(Leipzig Graduate School of Management). « Il s’adresse à des personnes
dont la forte mobilité internationale
ne leur permet pas de suivre un MBA
executive classique », indique Ellen
Kouzoubachian, responsable du
recrutement et de la promotion du
cursus à Audencia.
Ce programme mélange lui aussi
les cours en ligne et six séminaires, à
raison d’un par école, tous les quatre
mois. Entre les rencontres, les participants se retrouvent sur Internet pour
travailler en équipe, et ont des
devoirs à rendre. « Comme il n’y a pas
autant de contacts en face à face que
dans un parcours classique, les échangesde mailsse multiplient; je suis sollicitée sept jours sur sept en période de
cours », précise Christine Naschberger, une professeure en management
et en ressources humaines à Audencia,qui donne un cours de sept semaines à l’Euro*MBA.
L’évolution des outils joue évidemment un rôle important dans le développement de ces formations. « Nous
nousdirigeonsversdavantagedecommunication orale, avec de nouveaux
outils, comme WebEx. D’ici deux ans,
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L
a réflexion sur les formations en ligne n’épargne
paslesMBA,avecune questiondefond:commentpréserver la qualité du réseau
professionnel qui se noue
entre les participants, durant un ou
deuxans de coursintensifset de séminaires en France et à l’étranger, si le
cursus se déroule sur Internet ?
De nombreux MBA aujourd’hui
fonctionnent déjà avec une partie des
cours en ligne. Certains ont franchi le
pas du tout-à-distance ou proposent
dublendedlearning,mêlantenseignement à distance et cours en présence.
C’est la formule du MBA triplement
tellement pratique et vivant que cela
ne m’a pas dérangé de ne pas rencontrer les participants et les enseignants. La plate-forme que nous utilisons est si complète que l’on n’a
jamais fait le tour des options de communication ! », témoigne-t-il.
Les technologies online offrent
l’atout d’abolir les distances, à condition toutefois de tenir compte des
décalages horaires. Grenoble école
de management (GEM) dispense un
cours portant sur le management
d’équipes internationales virtuelles,
réunissant des élèves de deuxième
année et des étudiants du MBA international business à l’université de
Tsukuba, au Japon. « Pour qu’un
cours de trois heures en visioconférence reste interactif, les professeurs doivent effectuer un important travail
de préparation. Il ne faut pas oublier
que les étudiants japonais suivent le
cours le soir, après leur journée de travail », rappelle Olivier Aba, professeur à GEM.
Si les programmesen ligne s’affranchissent des horaires, l’investissement en temps n’est pas inférieur à
celui d’un cursus classique: une quinzained’heuresdetravailhebdomadaire sont habituellement recommandées. La formule commence à séduire
en France, remarque Barbara Wilson,
représentante sur le territoire de
l’Open University Business School.
« Le programme devient de plus en
plus intéressant pour des personnes
qui ne peuvent pas se permettre de
prendre un an en dehors de leur travail
pour suivre un MBA.» p
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10
universités
& grandes écoles
LesMBA
0123
Jeudi 23 mai 2013
L’Asie, nouveau challenger
Aujourd’hui,la fièvre des MBA bat son plein sur le continent asiatique, surtout en Chine.
Certainsprogrammescommencent même à attirer des candidats occidentaux
I
l suffit pour s’en convaincre de
consulterles classements internationaux: les MBA asiatiques
sontenpleineascension.Quasiment absents de la scène mondialeily a une dizained’années,
ils y occupent désormais une place
enviable. Selon le Financial Times, huit
d’entreeuxfigurentparmilescinquantepremiersprogrammesà pleintemps
de la planète. Et cinq des douze
meilleurs Executive MBA sont en Asie.
EnChine,onassistemêmeàunevéritable explosion du marché. On peut
estimer à plus de 100 000 par an le
nombre de jeunes diplômés et de
cadres qui décrochent un MBA, tous
formats confondus. Beaucoup de
Chinoisy voientun outilde promotion
sociale. De leur côté, les universités
trouvent dans ces programmes une
manne financière bienvenue. Les frais
de scolarité, même élevés, ne sont pas
unobstaclepourlescandidats:engénéral, les familles se mobilisent pour les
aider. Les entreprises aussi sont mises
à contribution, notamment dans le cas
des MBA part time (à temps partiel).
De toute façon, les tarifs restent très
inférieurs à ceux des MBA américains.
« Les entreprises chinoises ont découvert le MBA dans les années 1980, à l’occasion d’un voyage aux Etats-Unis de
Deng Xiaoping, qui a signé une convention pour envoyer 200managers se former en Amérique du Nord, raconte Dai
Shen, directeur des campus internationaux de France Business School. Et la
première institution à lancer un MBA
danslepaysaétél’EcolecentraleduParti communiste de Pékin…»
Depuis, les MBA chinois ont avancé.
Aujourd’hui, quelque 230 universités
en offrent un accrédité par l’Etat – des
programmes de qualité inégale. Le
plus connu a longtemps été celui de la
Ceibs(ChinaEuropeInternationalBusiness School), une institution montée
avec le soutien de la Commission européenne,présenteà Shanghaïet à Pékin.
Puis, les universitésles plus prestigieuses, comme Tsinghua, à Pékin, JiaoTong ou Fudan, toutes deux situées à
Beaucoup de Chinois
voient dans ces
formations un outil
de promotion sociale
Shanghaï, s’y sont mises. Leurs MBA
commencent à soutenir la comparaison avec les meilleurs occidentaux.
S’ajoutent à cela les « programmes
conjoints » montés par les grandes
business schools américaines ou européennes avec un partenaire local. Kellogg School of Management à Evanston (dans l’Illinois) s’est alliée avec
Hongkong University of Science and
Technology (HKUST), l’Insead avec
Tsinghua,EMLyonavecEastChinaNormal University de Shanghaï… Récemment, France Business School a noué
des accords avec les universités de
Fudan et de Zhejiang. Ces programmes, souvent en anglais, plaisent. «Les
jeunes chinois apprécient la qualité de
ces formations et leur ouverture internationale », note Dai Shen. D’autant
qu’elles incluent souvent un séjour à
l’étranger. Résultat, une école comme
Euromed, associée à la business school
de JiaoTong, compte plus de participants MBA en Chine qu’en France.
Cen’est pas tout: à côté des universités qui jouent le jeu des classements et
des accréditations internationales,
quelques business schools privées
voientlejour.La CheungKongGraduate School of Business (CKGSB), créée en
2002 par la fondation du milliardaire
Li Ka Shing, attire dans son EMBA des
dirigeants de premier plan venus de
toute la Chine. Elle compte parmi ses
diplômés des personnalités comme
Jack Ma, PDG du groupe Alibaba, ou Jin
Zhiguo, patron du fabricant de bière
Tsingtao. L’école recrute des professeursderenomdanslesmeilleuresuniversités anglo-saxonnes. «Notre ambition est de former une nouvelle race de
dirigeants, capables de rayonner à
l’échelle de la planète, assure sans complexe Xiang Bing, le doyen et fondateurdecetteinstitution.Dansunedizaine d’années, nous voulons prendre place parmi les dix écoles business de référence mondiales.»
La Chine n’est pas le seul pays asiatique touché par cette fièvre. En Corée, à
Singapour, les MBA se multiplient. A
Singapour, l’Insead accueille quelque
600inscrits chaque année, et la National University (NUS) figure parmi les
institutionslesplusréputées.Enrevanche, l’Inde, à quelques exceptions près,
n’a pas réussi à percer sur ce marché.
Mais les universités fourbissent leurs
armes et comptent rattraper leur
retard.Quantau Japon,iloffredes MBA
de bon niveau, mais dont l’attractivité
souffre de coûts élevés et de l’atonie de
l’économie nationale.
Depuis quelques années, les MBA
asiatiques attirent même des candidats occidentaux désireux de se familiariseravec l’économied’un continent
en plein boom. Un signe: quatre institutions réputées– la Ceibs, Hongkong
UST,NanyangBusinessSchool,àSingapour, et l’Indian School of Business,
située à Gachibowli (Etat de l’Andhra
Pradesh) – ont récemment décidé
d’unir leurs forces pour recruter des
candidats du monde entier. p
J.-C. L.
Quel est le secret du succès espagnol ?
Dans le dernier classement du Financial Times, l’Esade (Ecole supérieure
d’administration et de direction d’entreprises), l’Instituto de Empresa (Institut de commerce, IE) et l’IESE (Institut d’études supérieures de commerce) sont en bonne place. Leur secret tiendrait dans les 50nationalités
accueillies. Autres atouts: l’IESE s’inspire d’Harvard avec son MBA sur
deux ans, adapté au conseil et à la finance; l’Esade propose un cursus à
durée variable; et le MBA en ligne de l’IE, roi de l’innovation, plaît.
n Sur lemonde.fr, un article de Caroline Franc sur les MBA espagnols.
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DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
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LesMBA
0123
Jeudi 23 mai 2013
teurs américains, le MBA, c’est la norme. Ils connaissent la valeur de ces
diplômes et les salaires qui vont avec :
cela entre dans leurs cases », constate-t-il. Aujourd’hui vice-président de
ShopKeep, une start-up new-yorkaise,
il est passé en cinq ans d’un salaire de
45000 euros, en France, à 170000 dollars (plus de 132 000 euros).
L’« effet MBA » a été similaire pour
Antoine Auvinet, 34 ans, diplômé
2010 de Columbia University. Il est
passé d’un poste de cadre au sein de
Richemont à un siège de vice-président d’Harry Winston, un joailler de
luxe, à New York. « A mon âge, c’est
une opportunité exceptionnelle. Et
c’est le label d’une université Ivy League [groupe de huit universités privées américaines prestigieuses] qui
m’a ouvert cette porte. Cela rassurait
les actionnaires», explique cet ancien
de l’EM Lyon, qui a multiplié son salaire par quatre.
Le diplôme américain,
magique ou… inutile
Ilestonéreuxetduredeuxans.SienFrancelesrecruteurssontfrileux,leMBA
madeinUSAestlesésamepourintégrercertainesentreprisesoutre-Atlantique
New York, correspondance
P
répa HEC, EM Lyon, puis un
poste de consultant en management dans un cabinet de
taille moyenne. A 30 ans,
Julien Gervaz affichait un CV sans faute de jeune cadre parisien. Il a pourtant tout quitté pour suivre le MBA
de Wharton, à l’université de Pennsylvanie. « Je voyais ma vie toute tracée,
une progression douce, un peu
ennuyeuse. Je voulais quelque chose
de différent, et j’avais envie de m’expatrier aux Etats-Unis. »
130 000 euros : c’est le prix d’un
appartement en province… ou d’un
bon MBA full time (plein temps) aux
Etats-Unis, que ce soit à Columbia, à
Harvard, à l’université de Chicago ou
de Pennsylvanie. Ce tarif, qui comprend la scolarité, le logement et les
frais de vie, est deux fois plus élevé
qu’en Europe. Une différence qui s’explique par les deux années complètes
de formation outre-Atlantique,
contre douze ou dix-huit mois pour la
majorité des MBA européens. Avec
leur durée, les MBA américains permettent, plus que les européens, d’effectuer de vrais changements de carrière.
Au-delà de cette question de format, les cursus américains sont surtout de bons tremplins pour s’expatrier. « Pour quelqu’un qui veut travailler aux Etats-Unis ou en Asie, c’est
une stratégie pertinente », confirme
Marlene Ribeiro, directrice chez
Michael Page International. Sans son
MBA de l’université de Chicago, Jonathan Bensamoun, diplômé de l’Epita
(Ecole pour l’informatique et les techniques avancées), qui travaillait en
Francecommeconsultanten informatiquechezAlten, n’auraitjamaisdécroché un poste chez PriceWaterHouseCoopers, à New York. « Pour les recru-
11
universités
& grandes écoles
Entraide entre anciens
Ces cursus, qui rassemblent des élèves du monde entier, sont également
intéressants pour se constituer un
puissant réseau international.
D’autantque les businessschoolsaméricaines sont très axées sur l’entraide
entre anciens. « La devise de Wharton,
c’est “take the call” (prenez l’appel),
raconte Julien Gervaz. Si je contacte un
diplômé,je suis sûr d’avoir un retour, et
nous irons peut-être prendre un café. Il
y a vraiment une culture de solidarité
entre anciens élèves, qui se cooptent
entre eux, s’avantagent s’ils doivent
monter des partenariats business.»
Ce réseau est parfois décisif pour
intégrer des entreprises. « Je n’aurais
jamais pu entrer chez American
Express si je n’avais pas été recommandée par quelqu’un de mon MBA à
Columbia», remarque Estelle Mangeney, qui y occupe un poste de manageur, à New York. Les MBA américains
les plus cotés restent la voie royale
pour intégrer le conseil en stratégie et
la finance, que cela soit aux Etats-Unis
ou en Europe. » Les gros cabinets comme BCG, Bain, McKinsey et les banques d’affaires de type Goldman
Sachs ou J.P. Morgan sont remplies de
diplômés de MBA. « Ils étaient en permanence sur le campus, et ont recruté
une très grande partie de ma promotion », témoigne Antoine Grimaud,
30 ans, diplômé du MBA d’Harvard.
Certains cabinets offrent même des
bonus pour attirer les meilleurs. C’est
ce qui est arrivé à Philippe Cassafieres,
embauché à sa sortie du MBA de la
New York University par le cabinet de
consulting américain Booz, à Paris.
« Ils m’ont offert un bonus qui m’a permis de rembourser une bonne partie
des frais de scolarité. Et comme mon
salaire a augmenté de 60 % par rapport à mon ancien poste chez Orange,
j’ai déjà presque remboursé mon
emprunt.»
Toutefois, pour poursuivre sa carrière dans un contexte français ou
européen, le pari du MBA américain
est plus risqué. « Les MBA de Harvard,
Wharton, Stanford ou Columbia ont de
la valeur en soi auprès des recruteurs.
Pour les autres, c’est discutable, commenteMarleneRibeiro. Resteque comme tout diplôme américain, ils
envoient a minimale signal d’une bonne maîtrise de l’anglais, de capacités
d’expatriation et d’une certaine ouverture d’esprit.»
XavièrePhisel, directriceassociée au
cabinet de recrutement Sirca, partage
son point de vue : « Mis à part les trois
ou quatre MBA américains connus,
nous n’avons pas d’idées sur la valeur
de ces diplômes. Il y a un côté “paillettes”, mais nous sommes davantagerassurésparunbondiplômedegrandeécole française.A cela,il fautajouterles traditionnelles réserves des recruteurs sur
le concept même de MBA.»
La France est en retard sur la reconnaissancedecesdiplômescommepuissants accélérateurs de carrière. « C’est
pourquoi, à leur retour, certains diplômés de MBA américains subissent un
effet douche froide, accentué par le fait
qu’ils se sont endettés», remarque Marlene Ribeiro. Paul Blanvillain, consultant au cabinet Taylor Made Recrutement, va plus loin : « Pour une société
franco-française, un MBA américain
peut faire peur. Personnellement, j’estimequ’unbonMBAeuropéenvautlargement un MBA américain, et donne un
réseau plus pertinent.»
Cettesituation,lesdiplômésdeMBA
américains en ont conscience. « En
France, mon MBA à Columbia, on me
dit que c’est bien, mais sans plus. C’est
une expérience avant tout valorisable
dans le système anglo-saxon», reconnaît Antoine Auvinet. Antoine Grimaud, qui monte une start-up à Paris,
admet aussi que son diplôme de Polytechnique «est bien plus valorisé» que
son MBA à Harvard. « J’aurais pu monter mon entreprise sans MBA, j’aurais
été moins endetté, relève-t-il. Mais c’est
ce diplôme qui m’a donné la confiance
pourle faire. C’estaussi comme cela que
j’ai rencontré mon associé.»
Réseau, confiance, opportunités: de
quoirentabiliser,àl’avenir,sonMBA. p
Jessica Gourdon
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universités
& grandes écoles
LesMBA
0123
Jeudi 23 mai 2013
Des formations qui s’exportent
Les accréditationsinternationaleset les bons classements dansles palmarèsde référence
permettent aux formationshexagonalesde partir à la conquêtedu monde
L
e MBA, produit d’exportation ? L’idée peut paraître
étrange, s’agissant d’un programme conçu à l’origine aux
Etats-Unis, et pour lequel la concurrence est particulièrement rude. Il
n’empêche: plusieurs institutions de
l’Hexagone, non contentes d’attirer
en France des participants venus du
monde entier, commercialisent leur
programme.
L’Ecole de management de Grenoble (GEM) s’est fait une spécialité de
cette stratégie : l’établissement offre
son Executive MBA (EMBA) en Géorgie, en Russie et en Arabie saoudite.
Son programme à temps complet est
même accessible à Londres. « Chaque
site accueille entre 20 et 40 inscrits,
indique Gaël Fouillard, directeur du
développement. L’objectif, au départ,
était d’accompagner les entreprises
françaises à l’international. Mais il
nous arrive aussi d’être sollicités par
les autorités locales. »
Parfois ce sont des sociétés, à l’instar de Schneider en Arabie saoudite,
qui en font la demande. En général,
l’école s’appuie sur un partenaire sur
place,qui fournitles locaux et se charge du marketing et de l’hébergement
des étudiants, la sélection étant assurée par les équipes de GEM.
L’EMBA de l’Ecole des ponts-Paris
Tech (ENPC) possède aussi une solide
expérience en matière d’exportation.
Présentdans différentspays (Argentine, Japon, Inde…) depuis une vingtai-
ne d’années, il compte aujourd’hui
90 participants à Shanghaï en Chine
et autant à Casablanca au Maroc.
« Nous sommes même considérés
comme le meilleur MBA du royaume », se réjouit Tawfik Jelassi, le
doyen. Euromed Management, de
son côté, a réalisé une percée spectaculaire à Shanghaï, avec son partenaire Antai,l’école de commerce de l’université Jiao-tong de Shanghai. Avec
85 à 100 inscrits par an (soit bien plus
qu’en France) et 700 diplômés en
Chine, son EMBA est reconnu et figure
aujourd’hui au deuxième ou au troisième rang dans le pays. « C’est une
opération qui nous aide à progresser à
l’international, assure Bernard Belletante, le directeur général. Ce MBA est
une excellente base pour proposer des
programmes pour dirigeants, puis des
cycles de formation initiale. » Dans la
foulée, Euromed a ouvert son MBA au
Maroc, en temps partiel ou à distance,
avec une trentaine de participants.
Au total, une demi-douzaine d’écolessontpartiestenterleurchance,surfant sur la notoriété croissante que
leur confèrent les classements internationaux. HEC, classée six années de
suite première école de commerce
européenne par le Financial Times, a
signé un partenariat en Chine avec la
Sasac, l’organisme qui gère les entreprisespubliques, pour y proposerson
EMBA. Le programme, qui compte
24 participants, devrait obtenir bientôt le précieux visa du ministère de
Une vie d’école pour décupler vos talents
•
Un programme d’excellence en droit des affaires
•
Un tremplin pour rejoindre les grands cabinets
et les entreprises internationales
une clientèle solvable. HEC pratique
le même tarif (55 000 euros, auxquels s’ajoutent 10 000 euros de
frais)à Dohaet en Chine. L’EMBAd’Euromed coûte 30 000 euros à
Shanghaï ; le MBA de l’ENPC est à
22 000 euros au Maroc et à
25 000 euros en Chine. Seul le MBA
International Paris se distingue, avec
des frais limités à 10 000 euros.
« Mais nous équilibrons nos comptes », assure Pierre-Yves Lagroue,
directeur des MBA à Paris-I.
Au demeurant, les institutions
exportatrices ne comptent pas s’en
tenirlà. Euromed,associéeàBordeaux
Certaines écoles s’adaptent
au coût de la vie du pays.
D’autres appliquent les
tarifs internationaux
l’éducation chinois. De quoi lui permettre d’atteindre rapidement une
cinquantaine d’inscrits. « Notre notoriété et l’aspect très international du
cursus sont des arguments forts
auprès des candidats », estime Marina Kundu, directrice des programmes diplômants à HEC. Une quarantaine d’étudiants suivent le même
cursus à Doha, au Qatar.
Les accréditations internationales
ont également contribué à la renom-
mée des écoles de l’Hexagone et facilité leur implantation en Asie. «Le MBA
est avant tout une belle vitrineinternationale», affirme Gaël Fouillard, avant
d’être une source de profits. Certaines
écoles s’adaptent au coût de la vie du
pays : GEM facture son MBA environ
18 000 euros à Moscou et
29000euros à Londres.
D’autres appliquent les tarifs internationaux. D’autant que, même dans
des paysà faible niveaude vie, il existe
école de management au sein de la
nouvelle école Kedge, va ouvrir une
spécialisation du MBA en vin de son
partenaire en Chine.
D’autres initiatives sont en vue,
notamment en Corée et au Japon.
L’ENPC prévoit pour sa part de lancer
l’an prochain un MBA aéronautique à
Pékin, avec l’Ecole nationale de l’aviation civile de Toulouse et l’université
Tsinghuade Pékin. GEMentend égalementprofiterde sa percée londonienne pour y étoffer son offre. p
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