Jean-Louis Borloo à l`écoute des Naboriens

Transcription

Jean-Louis Borloo à l`écoute des Naboriens
Saint-Avold
Jeudi 25 Août 2011
FAITS DIVERS
saint-avold
Orages : un arbre
tombe devant le bus
04
POLITIQUE
3
en visite hier à saint-avold
Jean-Louis Borloo
à l’écoute des Naboriens
« Ce territoire est
comme le mien »
« Ici, j’ai l’impression d’être à la maison » a affirmé Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, invité par
le député-maire André Wojciechowski à découvrir l’économie locale et les problèmes du secteur.
E
Tombé sur la route, l’arbre a manqué de peu un autocar
arrivant rue Victor-Demange à Saint-Avold. Photo RL
Mardi soir, un violent orage s’est abattu sur Saint-Avold,
occasionnant la chute d’un arbre d’une dizaine de mètres rue
Victor-Demange vers 18 h 15, à côté de l’IUT. L’autocar Kéolis 3
Frontières, conduit à ce moment par Jean-François Rinoldo, s’est
vu barrer la route assez violemment : «Limposant végétal a
manqué de peu de s’écraser sur mon véhicule ! » Heureusement,
les pompiers sont rapidement intervenus afin de dégager la voie
en débitant l‘arbre, qui est tombé sans faire de dégât.
NÉCROLOGIE
M. Gilbert Schmitt
CREUTZWALD. — M.Gilbert Schmitt est décédé le 24 août à
Saint-Avold, à l’âge de 68 ans. Née le 14 juin 1943 à Creutzwald, il
avait épousé Mme Nicole Zayer le 8 avril 1969. Il était domicilié au
89 rue de Nassau à Creutzwald. Son corps sera incinéré. Nos
condoléances à la famille.
Mme Marie Kihn
VAHL-EBERSING. — Mme Marie Kihn est décédée le 23 août à
Saint-Avold, à l’âge de 90 ans. Née Keip le 3 avril 1921 à
Vahl-Ebersing, elle avait épousé M. Henri Kihn le 21 juillet 1953
(décédé le 18 mars 2004). Elle avait trois enfants, Marie-Jeanne,
Christian et Laurent, trois petits-enfants, Catherine, Christophe et
Véronique et trois arrière-petits-enfants. Ses obsèques ont lieu ce
vendredi à 14 h 30 en l’église de Vahl-Ebersing suivies de l’inhumation au cimetière communal. Nos condoléances à la famille.
n l’espace de quelques heures, Jean-Louis Borloo a
découvert la réalité de la
région naborienne. Répondant à
l’invitation du député-maire
André Wojciechowski, le président du Parti radical a touché du
doigt hier les difficultés du secteur : l’avenir de la centrale Emile-Huchet, la défense du régime
minier qui concerne encore
180 000 personnes. Il a aussi
mieux appréhendé ses atouts :
des entreprises performantes à
l’image de Dodo, leader européen des couettes et oreillers, le
Composite Park à Porcelette,
pôle technologique dédié aux
composites et à la plasturgie.
En fin de matinée, entouré de
Laurent Hénart, secrétaire général du Parti radical et François
Loos, ancien ministre de l’Industrie qui préconise de raccorder la
plate-forme chimique de Carling
à Ludwigshafen en Allemagne
par un pipeline franco-allemand
d’oléfines, M. Borloo a rencontré
une dizaine de syndicalistes de la
centrale Huchet dans les salons
du Novotel.
En présence d’Otmar Ahr,
ancien directeur de la centrale,
Jean-Pierre Damm, syndicaliste
FO, a retracé l’historique de la
centrale : l’appartenance du site
à Charbonnages de France jusqu’en 2000, l’arrivée de l’actionnaire espagnol Endesa en 2002
p u i s d e l ’A l l e m a n d E O N.
« Depuis l’arrivée d’EON, aucune
décision n’est prise au plan local,
mais tout se décide à Munich,
H a n ov re o u D ü s s e l d o r f » .
M. Damm a rappelé que le
groupe veut fermer les deux tranches au charbon à l’échéance
2013. « Cela ne passera pas. Il
faut conserver un mix énergétique ». M. Damm a souligné : « Il
faut inciter EON à investir en
France. Si l’arrêt des tranches
charbon est inéluctable, l’actionnaire doit assurer le maintien
d’autres énergies ».
Une lampe de mineur
en souvenir.
Un porte-voix discret
ou pas
Gabriel Laczny (CFTC) et Bernard Schorp (CFE/CGC) sont
aussi intervenus. « Endesa prenait en compte le personnel. EON
voulait seulement entrer sur le
marché français de l’énergie et il
n’y a pas de discussions possibles, malgré les interventions des
parlementaires à l’Assemblée
nationale » a indiqué M. Lacny.
M. Schorp s’est interrogé sur
l’intérêt du photovoltaïque, énergie du futur « dont le coût de
production est exorbitant ».
Jean-Pierre Damm retrace l’histoire de la centrale Emile-Huchet. Dans ses méandres,
Jean-Louis Borloo se tient la tête pour ne pas perdre son latin.
Selon lui, il « faut préserver le
gaz, le charbon et mener une
politique qui laisse place à
l’investissement ».
Attentif, Jean-Louis Borloo a
posé plusieurs questions : Pourquoi EON a-t-il acheté la cen-
trale ? Pourquoi arrive-t-on en
France à une baisse de l’énergie
thermique alors que la stratégie
énergétique de notre voisin allemand est l’abandon du
nucléaire ? Y aurait-il un repreneur du site ?
Pour M. Borloo, « le site de la
centrale Huchet doit être sauvé
car on dispose là d’un outil de
mutation ». Il a lancé : « Ne
croyons pas à l’anticipation de la
fatalité. Je serai un porte-voix discret ou pas, selon votre choix ».
Au cœur de la fabrication douillette
JUSTICE
saint-avold
des
couettes
et
oreillers
Dodo
« Je veux mon argent
sinon je te tue »
Le prévenu de 19 ans n’est pas venu à l’audience, ni la partie civile.
Ce seront des paroles d’avocats, devant le tribunal correctionnel de
Sarreguemines. Le président résume les faits : le 3 février, la victime a
véhiculé deux jeunes hommes. Pris d’une envie de se soulager, il
descend du véhicule en forêt de Saint-Avold. Le prévenu en profite
pour démarrer. Quand plus tard il lui rend sa voiture, cette dernière
est dégradée. Il a « tapé un trottoir ». Le jeune propriétaire se rend
alors chez les parents du prévenu qui lui donnent 200 € en liquide, à
titre de dédommagement. Mais cela fâche leur fils, qui va trouver la
victime et récupère la somme. « Je veux mon argent, sinon je vais
faire de ta vie un enfer et je te tue ! », l’a-t-il menacé. Ce qu’il a
finalement reconnu, plus tard, devant les gendarmes.
Son casier comporte quatre condamnations, prononcées par le
juge des enfants. On lui reproche aussi d’avoir conduit la voiture
sans permis (en récidive) et de l’avoir volée. Un terme sur lequel les
avocats ne s’entendent pas, la défense évoquant un « emprunt pour
faire un tour ». « Il se sent au-dessus des lois, décrit la représentante
du ministère public. Il tente d’impressionner ses petits camarades. »
Elle requiert une peine de deux mois de prison ferme.
Réquisitions suivies par le tribunal. Le prévenu devra aussi payer à
la victime 500 € pour le préjudice moral lié aux menaces. Les frais de
réparation de la voiture seront estimés par ailleurs.
VIE RELIGIEUSE
Pèlerinage à Lisieux
L’association des Amis de la Grotte organise un pèlerinage à
Lisieux durant les fêtes thérèsiennes, du 23 au 25 septembre.
Ramassage le vendredi 23 septembre entre 4 h 05 et 4 h 45 au
carrefour du Kreutzhoff, devant l’église de Freybouse, devant
l’église de Frémestroff, devant la boulangerie de Lixing-les-SaintAvold, à l’abri-bus de Vahl-Ebersing, devant la boulangerie
d’Altviller, au rond-point du Wenheck et à la gare routière de
Saint-Avold. Inscriptions (275 €) chez Guy Diener, d5, rue de
Dieuze 57 670 Francaltroff, tél. 06 77 82 33 63 ou 03 87 01 62 76.
ESTIVALES
L’Harmonie
au parc municipal
Les musiciens de l’harmonie municipale.
Photo RL.
L’Harmonie municipale se produit ce dimanche 28 août à
16 h au parc municipal dans le cadre des Estivales du kiosque,
organisées par la MJC. Dirigée par Lionel Poulin, l’Harmonie
municipale qui compte une cinquantaine de musiciens, partagera sa passion de la musique avec le public. Un programme
très varié sera présenté, allant du jazz jusqu’au disco, ainsi
que des interprétations de Jacques Offenbach comme la belle
Hélène et le Galop infernal. L’harmonie sera accompagnée de
sa batterie fanfare pour des marches américaines et françaises.
Espérons que le soleil soit de la partie ! Entrée libre.
Jean-Louis Borloo apprécie le surconfort de matelas, nouveau produit de literie de Dodo
Accueilli par le directeur
général Didier Hannaux et les
responsables des services
financier et des ressources
humaines, Jean-Louis Borloo a
visité l’un des deux sites naboriens de l’entreprise Dodo, leader européen en matière de
couettes et oreillers.
M. Hannaux a retracé l’histoire de cette société fondée
en 1937 qui possède aussi des
unités au Mans (fabrication de
duvet), en Provence (produits
synthétiques) et dans le Nord
(linge de lit et protections). Il a
mis en avant la recherche
constante de nouveaux process (surmatelas, réduction
du volume des emballages...).
Dodo fabrique toute sa gamme
en France. M. Borloo a voulu
savoir qui sont ses concurrents ? que représente la part
des emplois féminins dans
l’entreprise ? quel est le pourcentage de produits exportés.
L’ a n c i e n m i n i s t r e a
demandé: « Quels sont les
outils de soutien raisonnables
que l’on peut faire secteur par
secteur ? ». L’encadrement a
regretté qu’en France « On aide
pas beaucoup les entreprises
qui fonctionnent et veulent se
développer. On se sent un peu
seuls ».
« Du charbon pour chauffer
les fesses de la France »
Jean Klein a été mineur pendant 37 ans. Il a gagné sa retraite
en 1985. « Seulement, tous ceux
qui ont arrêté de travailler avant
1987 ont vu leur retraite baisser
de 30 %. Et oui, ne faites pas les
gros yeux ! J’ai encore quelques
années à vivre et je ne veux pas
passer, pour ma santé, au régime
général. » Au moment où il rend
le micro, Jean est acclamé.
Dans la salle des congrès, des
syndicalistes de FO, de la CFDT,
du CFTC, de la CGC sont venus
défendre le régime minier. Au
bout de la table, Jean-Louis Borloo écoute, prend des notes, se
tient la tête. À l’origine de la
colère : un projet de décret imaginé par Xavier Bertrand, ministre du travail et de la santé, et qui
fait suite au rapport Bur. Celui-ci
prévoit la fusion des caisses
régionales minières (Carmi) et
de la caisse autonome nationale,
basée à Paris. Les structures
régionales seraient maintenues
mais n’auraient plus de pouvoir
décisionnel.
Autour de la table, une seule
et même inquiétude : la perte de
la gratuité des soins. « À l’époque, on entendait que les
mineurs étaient à l’origine du
redressement de la France.
Pause déjeuner au Cosec du
Wenheck. Avant de passer à
table, bref discours. « André
me dit : viens déjeuner et il me
met au travail » constate JeanLouis Borloo qui prend la
parole devant une centaine
d’invités triés par le cabinet du
maire. Dans l’assistance, des
élus, des chefs d’entreprise,
des responsables associatifs, le
clergé... « Je me sens local.
Rien ne ressemble plus à ce
territoire que celui qui m’a fait
confiance. J’ai l’impression
d’être à la maison. En Lorraine
et dans le Valenciennois, on
travaille en équipe, on a
l’amour du boulot, une culture
de l’initiative ».
« Chérie, quelle
est la taille
du matelas ? »
Chez Dodo, Jean-Louis Borloo
veut connaître la différence
entre le surmatelas et le surconfort de matelas. L’autre
jour, un mec lui a cassé les
pieds pour lui vendre ce type
de produit. Didier Hannaux lui
fournit des explications très
précises et se propose de lui
faire essayer sa création, un
duvet, naturel ou synthétique,
qui s’intercale entre le matelas
et le drap du dessous. Mais il
lui faut connaître les dimensions du lit de M. Borloo. Ni
une, ni deux, M. Borloo saisit
son portable: « Allô chérie, j’ai
besoin d’avoir la taille du lit
pour avoir un surmatelas. En
synthétique, cela coûte entre 35
et 70 euros ».
Lolo mitonne
un schwenk
Découverte d’une
spécialité locale.
Lothaire Gaudig, président de
l’Association Loisirs Vétérans
du Wenheck, est aux fourneaux. Il a préparé une spécialité locale: le schwenk, des
côtes de porc marinées cuites
au feu de bois. Au menu figurent aussi des saucisses
grillées, différentes salades
froides et crudités et une
salade de fruits.
A table, Jean-Louis Borloo
continue à poser des questions
sur la région: la restructuration
hospitalière , le régime minier...
Bon nombre de personnes lui
demandent de dédicacer leur
carton d’invitation.
Au Composite Park, découverte d’un appareil qui donne
une cartographie des pièces aéronautiques.
Pendant la réunion, 80 manifestants ont fait passer leur message
au mégaphone, avant d’interpeller Jean-Louis Borloo à sa sortie.
Aujourd’hui, on bafoue les droits
de ces personnes ! », rappelle un
syndicaliste. La disparition des
hôpitaux de proximité avait déjà
porté un coup aux privilèges.
« La mine a développé des maladies spécifiques. Nous avions la
chance d’avoir une médecine de
qualité à proximité. Bientôt, ces
personnes qui avancent en âge,
devront faire 30, 50, 100 km à
leurs frais pour se soigner. C’est
inadmissible ! », tempête un
autre.
Tous se rejoignent sur le fait
de décaler la parution du décret
de manière à en discuter les
points fondamentaux.
C’est seulement au bout d’une
heure que Jean-Louis Borloo
prend la parole. « Fondamentalement, nous avons changé de
modèle. Toutefois, nous devons
respecter les symboles. Cette
réforme du régime minier, il faut
lui donner un appui solide. Je
vais en discuter avec Xavier Bertrand avant la publication. Je
vous promets de me faire le relais
de ça. » Dans l’assemblée,
l’espoir de faire évoluer les choses semble bien maigre. »
M. Borloo a terminé sa journée
à Saint-Nabor Services.
Jean-Louis Borloo affirme: « André est un personnage. Il a sa
façon à lui de vous parler de façon banale de sujets complexes ».
Textes :
Marie-Claire FÖLL
et Claire PIERETTI
Photos :
Delphine DE LUCIA
et Sylvie GIRARDIN