antigone - Le Trident - Scène nationale de Cherbourg

Transcription

antigone - Le Trident - Scène nationale de Cherbourg
© Nabil Boutros
ANTIGONE
De Sophocle
Théâtre de la Butte
Les 26 et 27 avril I Théâtre
Jeu 26 avril I 19h30 · Ven 27 I 20h30
Ouverture de billetterie 1er mars
Tarif B I Passeport jeune
EN BREF
La jeune Antigone doit choisir entre l’amour qu’elle porte à son frère Polynice et la raison d’Etat
que veut lui imposer Thèbes. Théâtre fondateur, la tragédie de Sophocle embrasse l’universel. Elle
est ici portée par les comédiens du Théâtre National Palestinien sous la direction d’Adel Hakim,
dramaturge, metteur en scène, et co-directeur du Théâtre des Quartiers d’Ivry.
Saison 2011.2012
ANTIGONE
De Sophocle
SPECTACLE EN ARABE - SURTITRE EN FRANÇAIS
Théâtre des Quartiers d’Ivry, Centre Dramatique National du Val-de-Marne.
Avec les acteurs du Théâtre National Palestinien (Jérusalem)
Mise en scène Adel Hakim. Scénographie et lumière Yves Collet. Musiques Trio Joubran. Texte arabe
Abd El Rahmane Badawi. Texte français Adel Hakim. Poème «Sur cette terre», texte et voix de
Mahmoud Darwich. Assistant à la mise en scène Raymond Hosni. Costumes Shaden Salim. Vidéo
Matthieu Mullot et Pietro Belloni. Régie générale Eric Gaulupeau. Régie lumière Léo Garnier. Régie
son et vidéo Nicolas Faviere. Régie plateau Antoine Raulin. Habilleuse Dominique Rocher.
Avec :
Hussam Abu Eisheh Créon
Alaa Abu Garbieh Hémon, Chœur
Kamel Al Basha Messager, Chœur
Mahmoud Awad Tirésias, Chœur
Yasmin Hamaar Eurydice, Ismène
Shaden Salim Antigone
Daoud Toutah Le Garde, Chœur
Coproduction Théâtre National Palestinien, Théâtre des Quartiers d’Ivry.
Avec l'aide du Consulat Général de France à Jérusalem, du Centre Culturel Français Chateaubriand,
du service de coopération italien du Ministère des Affaires Extérieures, du TAM et du Groupe des 20
théâtres en Ile-de-France.
Durée 1h50
1 Trident
La terre et le mur
Pourquoi une Antigone palestinienne ?
Parce que la pièce parle
de la relation entre l’être humain et la terre,
de l’amour que tout individu porte à sa terre natale,
de l’attachement à la terre.
Parce que Créon, aveuglé par ses peurs et son obstination, interdit qu’un mort soit enterré dans le
sol qui l’a vu naître. Et parce qu’il condamne Antigone à être emmurée.
Et parce que, après les prophéties de Tirésias et la mort de son propre fils, Créon comprend enfin
son erreur et se résout à réparer l’injustice commise.
Cette tragédie universelle aura une force particulière, interprétée par des acteurs palestiniens
parmi lesquels certains ont déjà été présents au Théâtre des Quartiers d’Ivry en 2009 à l’occasion
des représentations du spectacle Le Collier d’Hélène de Carole Fréchette mis en scène par Nabil El
Azan. Antigone permet de poursuivre la collaboration avec le Théâtre National Palestinien.
Ce spectacle se veut aussi un hommage au poète Mahmoud Darwich qui a dit :
« J’ai choisi d’être un poète troyen. Je suis résolument du camp des perdants. Les perdants qui ont
été privés du droit de laisser quelque trace que ce soit de leur défaite, privés du droit de la
proclamer. J’incline à dire cette défaite ; mais il n’est pas question de reddition ».
Adel Hakim
2 Trident
Mais rien au monde ne peut plus le sauver
et sa manière d’agir vous fait penser à un cadavre de noyé qui,
poussé à la surface par un courant quelconque,
heurte un nageur fatigué et met les mains sur lui pour le retenir.
Le cadavre ne reviendra pas à la surface, il ne sera même pas sauvé,
mais il peut entraîner l’homme au fond.
Franz Kafka --- Journal
La spirale d’Hadès
Il y a dans la pièce de Sophocle la mise en place d’un processus inexorable constitutif, dans sa
simplicité, du principe même de tragédie. Racine disait que ce n’était qu’avec Bérénice qu’il avait
atteint ce niveau d’évidence qui est le propre des grands chefs-d’œuvre de la Tragédie Grecque.
Le cœur de la pièce est l’amour que Hémon, fils de Créon, porte à Antigone. Hémon aime Antigone,
mais Antigone aime Polynice. Or Polynice est mort. A partir de là, la machine est lancée, le conflit
est déclaré entre morts et vivants.
Le cadavre sans sépulture de Polynice, livré comme nourriture aux chiens et aux oiseaux de proie,
devient à son tour anthropophage. Sous les apparences du rationnel, la dispute politique et
religieuse entre Antigone et Créon ouvre inexorablement la porte des Enfers par laquelle vont
s’engouffrer les vivants. Et le cauchemar commence. Hadès devient le personnage invisible mais
principal avec, à ses côtés, le fantôme d’Œdipe et toute la généalogie des Labdacides. Créon fait
resurgir Hadès dès lors qu’il prononce cette phrase : « Les plus courageux cherchent à s’enfuir
quand ils voient Hadès en face ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit : d’un face à face qu’on redoute
--- comme Ismène --- ou qu’on souhaite --- comme Antigone.
Au milieu d’une mer d’une infinie tristesse --- celle du néant, du ciel sans limite ou du monde
souterrain, chacun mesure l’immensité de sa solitude devant l’Incontournable, et l’intensité de son
amour pour la vie et pour les vivants.
Malgré une fuite effrénée des âmes vers la folie et l’anéantissement, la pièce de Sophocle est un
chant d’amour et d’espoir, une symphonie des sentiments, un météore précieux et brillant incrusté
dans le noir du ciel qui semble vouloir reculer l’ombre même de la mort, en attisant notre goût
pour la lutte et pour la vie.
A. H.
3 Trident
Retour à la tragédie
Après un long détour par la comédie --- Les Jumeaux vénitiens, Mesure pour mesure, La Cagnotte --il me semble important, ici, en France, et maintenant, en ce jeune XXI° siècle annonciateur de
bouleversements, de revenir à la tragédie, comme j’avais pu le faire avec Alexandre le Grand,
Prométhée Enchaîné ou La Trilogie de Sénèque.
La comédie entretient un lien très puissant avec la critique sociale. Elle porte un regard sur le
matérialisme et la façon dont les individus sont submergés par les préoccupations du quotidien.
En plus du rire salutaire qu’elle provoque (puisque la vie est tragique, autant en rire), elle aiguise
notre regard, à nous spectateurs et acteurs, sur le grotesque et la petitesse de certains de nos
comportements. Dans ce sens, la comédie est essentielle.
La tragédie, par sa dimension nécessairement rituelle, donne une perspective plus large, pour ne
pas dire métaphysique, à notre présence sur terre. Comme la comédie, elle dévoile les processus
et les conséquences des actions humaines, mais cette fois en les mettant en rapport avec l’ordre
de l’univers et non seulement avec l’ordre social. Dans ce sens, la tragédie est, elle aussi
essentielle.
D’où la nécessité de ces aller-retour.
A. H.
La fonction de l’art n’est pas, comme le croient certains artistes,
d’imposer des idées ou de servir d’exemple.
Elle est de préparer l’homme à sa mort, de labourer et d’irriguer son âme,
et de la rendre capable de se retourner vers le bien
Andréi Tarkovski - Le Temps scellé
4 Trident
Nuit de pleine lune
Pris entre un ciel sans limites vers lequel ils voudraient voir s’envoler leur âme et un sol lunaire
fissuré qui --- ils le savent --- est toujours prêt à engloutir leur chair, les personnages de Sophocle,
perdus au milieu d’un univers trop grand pour eux, se débattent désespérément pour découvrir la
vérité du monde et le sens de la vie.
Le seul recours pouvant guider leur recherche aveugle, c’est leur volonté associée à des
convictions intimes, charnelles, inexplicables, éloignées de toute rationalité.
Et c’est peut-être cela qu’on appelle le destin.
Chacun à sa manière, Antigone, Créon, Hémon ou Ismène, court vers le sien, justifiant ses choix
par des raisons qui ne sont pas la raison. D’ailleurs qui pourrait prétendre qu’il n’y en a qu’une,
seule et définitive ?
C’est du choc de ces volontés --- fières, tournées vers l’action, déchaînées comme peuvent l’être les
pulsions profondes par une nuit de pleine lune --- que naît la tragédie.
En face : le chœur.
Il vit, compatit, vibre, se révolte, commente, juge, pousse au crime. Le Chœur, c’est l’opinion
publique. Masse inerte, œil du cyclone, son rôle est central. Si les protagonistes choisissent de
mourir ou de céder à la folie, c’est précisément afin de ne pas se laisser aspirer et dissoudre par la
mollesse du chœur.
Le Chœur n’agit pas réellement. Pour lui, le temps de la tragédie c’est la nuit des fous, la nuit où
le malheur arrive. Comment pourrait-il penser autrement, puisque c’est toujours lui qui paye ? Au
héros la mort tragique et glorieuse, au peuple les tracasseries de la faim, de la guerre, de la peste
et de la misère. A côté du drame, il n’en reste pas moins l’enjeu. C’est lui qu’il faut maîtriser,
séduire, convaincre, dominer. C’est une force sourde, latente, immuable … comme le temps et la
mort. Les protagonistes passent, agissent, perdent la raison, s’y accrochent, meurent, … Le Chœur
demeure à jamais.
A. H.
5 Trident
Péché originel
Dans Antigone, la faute tragique porte sur un point précis : Antigone a enterré son frère malgré
l’interdiction du roi. Si l’on voit dans cet épisode un fait isolé, un conflit entre l’amour et la piété
d’une sœur et une arbitraire interdiction humaine, Antigone cesse d’être une tragédie grecque ;
c’est un sujet tout moderne. Pour les Grecs, l’intérêt tragique vient de ce que, dans la mort
infortunée du frère, dans le conflit de la sœur avec une simple interdiction humaine, on trouve
l’écho du triste destin d’Œdipe dont les suites se répercutent sur chaque rejeton de la famille.
Cette fatalité totale donne à la tristesse du spectateur une infinie profondeur. Ce n’est pas un
individu qui succombe mais tout un petit monde : la tristesse objective déchaînée se fraye sa voie
avec son terrible enchaînement logique, semblable à une force de la nature ; le triste destin
d’Antigone paraît refléter celui de son père ; c’est une tristesse élevée en puissance.
Quand donc, malgré l’interdiction du roi, Antigone décide d’enterrer son frère, nous voyons dans sa
résolution moins un acte libre que l’œuvre fatale de la nécessité qui punit l’iniquité des pères sur
les enfants. Cet acte comporte tant de liberté que nous pouvons aimer Antigone pour son amour
fraternel ; mais la nécessité du fatum domine cette liberté et, tel un refrain, elle englobe non
seulement la vie d’Œdipe, mais encore sa famille.
Sören Kiergegaard
L’Alternative
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L’expérience mystique
Marcel Proust suggère que les deux expériences qui déterminent le plus spécifiquement l’individu
sont l’art et l’amour. En eux, l’individu découvre les « moments d’éternité ». Derrière ces deux
facultés de reproduction --- l’une intellectuelle, l’autre physique --- se cache un moteur puissant :
l’attitude face à la mort.
La mort : voilà le sujet qui --- par la force des choses --- concerne tout être humain.
Antigone est une variation sur ce thème : peur de la mort, amour de la mort, suicide, mort à la
guerre, belle mort et mort honteuse, le chagrin qui tue, le corps qui pourrit … Seule la mort dite
naturelle n’est pas envisagée par Sophocle. Sans doute parce que, à ses yeux, elle n’est pas
tragique.
La tragédie, en effet, c’est la position délibérée, choisie, de l’individu face à la mort. Comment
réagit tel ou tel personnage confronté au phénomène de la mort en général et donc, à la
possibilité de sa propre disparition : voilà un des intérêts majeurs de la pièce de Sophocle.
Ismène fuit la question, Créon se réfugie dans le concret de la loi et de la politique, Hémon et
Eurydice plongent dans le gouffre par désespoir, et Antigone décide de transcender la mort. Son
choix à elle, c’est d’affirmer que l’au-delà existe, c’est-à-dire qu’elle nie la mort comme terme
définitif. En aimant les morts plus que les vivants, Antigone renouvelle l’expérience mystique.
La mort glorieuse, voilà un moyen de conjurer la peur de disparaître. Choisir sa mort, sacrifier sa
vie à une cause sublime, c’est se rendre immortel. L’Histoire est pleine de ces âmes blessées qui
préfèrent vivre avec leurs morts que de se sentir un mort parmi les vivants : les kamikazes, les
fous de Dieu, les saints martyrs … La mort n’est plus alors anéantissement mais résurrection. En
mourant, Antigone donne un sens à sa vie ; elle la crée, la sculpte, l’esthétise. Elle en fait une
œuvre d’art.
La mort glorieuse réunit en elle les trois sommets d’une trinité essentielle de la culture : l’art, la
religion et la mort.
Et Proust ne disait-il pas que seul l’art est « la vraie vie » ?
A. H.
7 Trident
Un lieu qui pleure
Il existe dans la banlieue ouest de Ramallah une petite colline du nom d’Al-Rabweh, au bout de la
rue de Tokyo. Le poète Mahmoud Darwich est enterré près du sommet de la colline. Ce n’est pas
un cimetière. C’est dans ce centre que Darwich a lu certains de ses poèmes pour la dernière fois --bien qu’alors personne ne supposât que ce fût la dernière fois. Que signifie le mot dernier dans des
moments de désolation ?
Nous sommes allés visiter la tombe. Il y a une pierre tombale. La terre creusée est encore nue, et
des gens endeuillés y ont déposé de petites gerbes de blé vert --- comme il le suggère dans un de
ses poèmes. Il y a aussi des anémones rouges, des morceaux de papier, des photos.
Il voulait être enterré en Galilée, où il était né et où vit encore sa mère, mais les Israéliens l’ont
interdit.
Lors de l’enterrement, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées ici, à Ramallah.
Sa mère, âgée de 96 ans, s’est adressée à la foule : « Il est votre fils à tous », a-t-elle dit.
John Berger,
Extrait d’un article paru dans Le Monde Diplomatique
L’espace n’est que parfum.
Si je me souviens d’une terre,
Je hume le sang de ce parfum
Et mon âme déplacée me manque.
Mahmoud Darwich
Etat de siège
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Le Théâtre National Palestinien : un théâtre unique en son genre
Quand on dit Théâtre National Palestinien, cela suppose qu’il s’agit d’un théâtre financièrement
soutenu par son propre gouvernement, mais en réalité l’Autorité Palestinienne aussi bien que le
théâtre vivent sous occupation.
Suivant des accords bilatéraux entre l’Autorité Palestinienne et l’Etat Israélien, il est interdit à
l’Autorité de subventionner des institutions à Jérusalem. Ceci dit, même si l’Autorité Palestinienne
avait la possibilité de soutenir des projets artistiques et des activités à Jérusalem, la culture n’est
pas pour elle une priorité et le théâtre est une forme d’art coûteuse.
Par ailleurs, le Théâtre National Palestinien est légalement enregistré à Jérusalem. Il pourrait faire
des demandes de subventions auprès du gouvernement israélien. Mais, en tant qu’organisation
palestinienne, la direction du Théâtre écarte cette possibilité afin de préserver sa liberté de
programmation.
Il en résulte que le Théâtre National Palestinien ne dépend que des aides internationales et des
partenariats avec l’étranger pour la poursuite de son activité en tant qu’unique théâtre palestinien
de la cité de Jérusalem, le seul existant à ce jour dans la ville.
Histoire et réalisations du Théâtre National Palestinien
Mais revenons à l’historique du théâtre : le Théâtre Al Hakawati connu comme Théâtre National
Palestinien, est le principal lieu culturel et le seul théâtre de Jérusalem-Est. ‘‘Al Hakawati’’ signifie
le conteur. A l’origine c’était la Compagnie Internationale Hakawati devenue une célèbre
compagnie arabe à travers le monde, ayant fortement attiré l’attention sur son travail artistique.
A Jérusalem, le site de Al Hakawati devient le premier théâtre sous l’occupation à accueillir de
nombreuses compagnies.
Aujourd’hui, le Théâtre connaît une histoire tourmentée. Il représente la Cité grâce à sa localisation
centrale et le rôle effectif et important qu’il joue dans la vie culturelle de Jérusalem.
Le Théâtre National Palestinien soutient la production artistique et la diffusion de spectacles. Il
fournit un appui technique et logistique à différents groupes d’art palestiniens. De plus, il produit
et organise des ateliers de formation pour les artistes, les enseignants, les animateurs pour la
jeunesse ainsi que pour d’autres publics ciblés. Il organise également des festivals internationaux
visant à instruire la communauté, à éveiller l’intérêt sur différents sujets et à soutenir des activités
autour des droits de l’homme tels que les droits de l’enfance et des handicapés.
Le Théâtre National Palestinien et le contexte
Pour surmonter l’enfermement permanent de Jérusalem en tant que ville sous occupation et afin
de maintenir des liens solides avec la communauté palestinienne, le Théâtre National Palestinien
organise des tournées et des programmes avec des théâtres de Cisjordanie.
Ces programmes ‘‘hors les murs’’ sont un moyen d’amener le théâtre à des publics qui n’ont pas la
possibilité de se déplacer vers le théâtre et de rapprocher la communauté palestinienne de
différentes formes d’art. Au cours des 26 dernières années, le Théâtre National Palestinien a réussi
à développer un nombre important de projets pour les enfants et les jeunes aussi bien à Jérusalem
qu’en Cisjordanie et dans le monde, en particulier dans des régions très défavorisées.
Depuis sa fondation en 1984, le Théâtre National Palestinien agit comme un forum pour les
activités culturelles et artistiques et s’est fixé pour objectif de créer des stratégies pour promouvoir
la culture et les arts palestiniens.
Au quotidien, le Théâtre National Palestinien accueille des ateliers de recherche pour de nouvelles
créations, des activités culturelles, des représentations, des rencontres et débats avec le public,
des projections de films, et des ateliers d’initiation et d’entraînement pour les enfants. Des
activités telles que le Festival International de Marionnettes ont été priorisées pour répondre aux
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besoins et aux droits des enfants palestiniens qui ont été privés de leurs droits élémentaires à
l’éducation, à la récréation et à la liberté d’expression.
Equipements et personnel du Théâtre National Palestinien
Le siège du Théâtre National Palestinien se trouve à Jérusalem-Est. C’est là que se concentrent
aujourd’hui nos projets et nos activités. Avant les restrictions de la circulation et des frontières, nos
activités se déroulaient aussi en Cisjordanie et à Gaza. Ceci n’est plus possible aujourd’hui.
Par exemple les répétitions, la construction de décors et les premières de toute nouvelle
production doivent avoir lieu à Jérusalem, même si la création a lieu dans les villes et les camps
de réfugiés de Cisjordanie. Par ailleurs, le Théâtre National Palestinien a pour mission de
représenter la Palestine à l’Etranger au cours de ses tournées.
Les activités du Théâtre National Palestinien sont soumises à l’avis d’un conseil d’administration
composé de 40 membres (pour la plupart des artistes, acteurs, écrivains, professionnels dans
différents domaines artistiques) qui consacrent une part de leur temps à l’élaboration des objectifs
du théâtre.
Le conseil d’administration est divisé en comités chargés de fournir des avis techniques et de
gestion au niveau de la programmation, des relations publiques, de la recherche de fonds, etc...
Les représentants des sous-comités se rassemblent en un comité exécutif composé de 7
responsables chargés de répondre aux besoins du Théâtre et de deux évaluateurs et inspecteurs
des comités. Le directeur général, le directeur artistique, le responsable du service jeune public, un
comptable et une équipe artistique et administrative sont chargés des activités courantes du
Théâtre.
L’équipement principal comporte : une grande salle de 300 places et une petite salle modulable
de 150 places. Une modeste librairie d’art et un entrepôt sont installés dans l’entrée. On dispose
également de nombreux services tels que des bureaux, une cuisine, une cafétéria, et un atelier
technique équipé du matériel nécessaire à la construction d’accessoires et de décors.
L’équipement théâtral comprend deux systèmes de sonorisation et environ 130 projecteurs. On
dispose aussi d’un projecteur de cinéma, d’accessoires, de costumes destinés aux productions, et
un département jeune-public consacré à des activités au Théâtre ou dans les établissements
scolaires et les institutions pour l’enfance.
Participations du Théâtre National Palestinien à des festivals et des
coopérations dans la région et ailleurs
Notre théâtre jeune public a participé à de nombreux festivals en France, aux Etats-Unis, en
Jordanie, Italie, Allemagne, Grèce.
Les productions pour adultes ont participé à de nombreux festivals au Danemark, Egypte, Jordanie,
France, Syrie, Suisse, Royaume-Uni…
Les festivals du Théâtre National Palestinien
Le ‘‘Festival International de Marionnettes’’ organisé par le Théâtre National Palestinien
annuellement depuis 17 ans. Il s’agit du premier festival organisé sous l’occupation.
Le Festival International de Théâtre Professionnel (3 éditions).
Le Festival du Monologue (5 éditions).
Une édition d’un festival de cinéma pour les enfants a été programmée.
Coopérations du Théâtre National Palestinien avec des pays arabes et étrangers
Le Théâtre National Palestinien a signé de nombreux accords culturels avec 22 pays arabes tels
que l’Egypte, la Syrie, la Jordanie, la Tunisie, le Maroc, le Koweit, … L’équipe du Théâtre National
Palestinien a également participé à de nombreuses rencontres et conférences dans des festivals
arabes. Il a été récompensé par des prix et diplômes, et obtenu le prix national en 1999 en tant
que représentant de la Palestine.
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Le Théâtre National Palestinien a développé de bonnes relations avec de nombreux groupes
régionaux et internationaux. Le collège de direction considère que le théâtre est un outil de
communication et qu’il ne peut se développer en situation d’isolement professionnel. Apprendre en
multipliant les expériences contribue au développement du Théâtre National Palestinien et au fait
de garder le contact avec les tendances et les esthétiques de pointe. Au cours de nombreuses
années d’expériences et malgré les épreuves qu’il a dû affronter en des temps difficiles, le Théâtre
National Palestinien a pu collaborer avec de nombreux partenaires venant entre autres de France
(en particulier (Le Théâtre des Bouffes du Nord, le Théâtre des Quartiers d’Ivry, la Compagnie La
Barraca de Nabil El Hazan, Festival de Marionnettes de Charleville, …), de Norvège, d’Angleterre,
des Etats-Unis, du Danemark, de Hollande, … Ces collaborations ont été menées sous forme
d’ateliers de recherche, de spectacles, de soutien moral et d’appui financier.
Principales productions :
Muraille de Mahmoud Darwich (Palestine) a été représenté en France au Théâtre des Bouffes du
Nord
Tous mes fils d’Arthur Miller (Etats-Unis)
Les Revenants d’Henrik Ibsen (Norvège)
Une Femme Heureuse et Madame Pofo de Dario Fo (Italie)
L’Epée de Damoclès de Nizam Hikmet (Turquie)
Vole le pigeon de Azzam Abou Soud (Palestine)
Le collier d’Hélène de Carole Fréchette (Canada) a été montré en France au Théâtre des Quartiers
d’Ivry
Hamlet de Shakespeare
Les Mains sales de Jean-Paul Sartre (France)
et de nombreux auteurs dramatiques arabes et palestiniens.
Le TNP produit aussi de nombreux spectacles pour le jeune public.
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Adel Hakim
auteur, metteur en scène, acteur, est né en 1953 au Caire. Jusqu'à onze ans, il vit en Egypte, puis
émigre avec ses parents à Beyrouth. En 1972, il vient poursuivre ses études en France et depuis, il
vit à Paris. Il obtient un doctorat de philosophie à la Sorbonne, et des diplômes d’économie et de
mathématiques.
Il pratique le théâtre universitaire, se forme avec Ariane Mnouchkine et John Strasberg. En 1984, il
fonde avec Elisabeth Chailloux le Théâtre de la Balance. En 1992, il est nommé, avec Elisabeth
Chailloux, à la direction du Théâtre des Quartiers d'Ivry. En 2003, le Théâtre des Quartiers d'Ivry
devient Centre Dramatique National du Val-de-Marne.
Comédien, il joue dans des pièces de Marivaux, Tennessee Williams, Racine, Nathalie Sarraute,
Bernard-Marie Koltès, Calderon de la Barca, Shakespeare, Sénèque, Oscar Castro…
En France depuis 1987, il met en scène de nombreux spectacles, dont :
Alexandre le Grand Racine (Théâtre de la Tempête)
Prométhée Enchaîné Eschyle (Maison des Arts de Créteil, Théâtre de la Tempête)
Le Parc Botho Strauss (Maison des Arts de Créteil)
Exécuteur 14 Adel Hakim (TGP Saint-Denis, Vidy-Lausanne, Théâtre des Quartiers d'Ivry). La pièce
est traduite et jouée dans plus de vingt pays.
François d'Assise Joseph Delteil (Vidy-Lausanne, Théâtre Saint-Gervais Genève, Théâtre de la
Veillée-Montréal, Théâtre des Quartiers d'Ivry, Petit-Montparnasse),
Caporal Tonnelier Louis Barthas (La Comédie de Picardie, Théâtre des Quartiers d'Ivry),
Corps Adel Hakim (Théâtre des Quartiers d'Ivry). La pièce est traduite et jouée dans plusieurs pays.
Baudelaire (Théâtre Paris-Villette),
Thyeste, Les Troyennes et Agamemnon Une trilogie de Sénèque (Théâtre des Quartiers d'Ivry)
Les Deux gentilshommes de Vérone Shakespeare (Théâtre National de Strasbourg, Théâtre de
l'Aquarium, Théâtre des Quartiers d'Ivry),
Ce soir on improvise Pirandello (Théâtre de la Cité Internationale)
Le Dépeupleur Samuel Becket (CDN de Béthune)
Mattis et les Oiseaux Tarjei Vesaas (Théâtre de la Tempête)
Quoi l'amour Roland Fichet (Théâtre des Quartiers d'Ivry)
La Toison d'or Adel Hakim (Bichkek / Kirghizstan; Théâtre des Quartiers d'Ivry), spectacle créé avec
des acteurs français et des acteurs kirghizes et joué dans les deux langues.
Les Jumeaux Vénitiens Goldoni (Théâtre des Quartiers d'Ivry).
Le 11 septembre de Salvador Allende Oscar Castro (Théâtre Aleph)
Iq et Ox Jean-Claude Grumberg (Théâtre du Rond-Point, Théâtre des Quartiers d'Ivry).
Ce soir on improvise Luigi Pirandello (2ème version, Théâtre des Quartiers d'Ivry)
Les Principes de la foi Benjamin Galemiri (Théâtre des Quartiers d'Ivry)
Après Pasolini : politique-visions Adel Hakim (Théâtre des Quartiers d’Ivry)
Mesure pour mesure Shakespeare (Château de Grignan, Théâtre des Quartiers d’Ivry)
La Cagnotte Eugène Labiche (Château de Grignan, Théâtre des Quartiers d’Ivry)
La Rosa Blanca B. Traven-Maryse Aubert (Artistic-Athévains/Paris, Théâtre des Quartiers d’Ivry)
La Nébuleuse vie de José Miranda Oscar Castro (Théâtre Aleph / Ivry)
A L’étranger
En Amérique Latine, il met en scène :
Phèdre Sénèque, Iphigénie Euripide, Suzanne Roland Fichet, Agnès Catherine Anne (Universidad
Catolica, Santiago, Chili)
La Controversia de Valladolid Jean-Claude Carrière (Teatro Camino, Santiago, Chili)
Los Gemelos Venecianos Goldoni, Las Reinas Normand Chaurette (Universidad Catolica, Santiago,
Chili, Théâtre des Quartiers d'Ivry)
Los Principios de la fe Benjamin Galemiri (Teatro Nacional Chileno, Santiago, Chili)
Iq y Ox Jean-Claude Grumberg (Teatro de la Universidad Catolica, Chili)
Esta noche se improvisa Luigi Pirandello (Teatro de la Universidad Catolica, Chili)
Dejala sangrar Benjamin Galemiri (Teatro Nacional Chileno)
Calderon Pier Paolo Pasolini (Sala Agustin Siré, Santiago, Universidad de Chile)
12 Trident
Las Traquinias Sophocle (Teatro Solis, Comedia Nacional, Montevideo, Uruguay)
Tierno y cruel Martin Crimp (Sala Verdi, Comedia Nacional, Montevideo, Uruguay)
La Rosa Blanca B. Traven (Teatro Solis, Montevideo, Uruguay / Teatro Camino, Santiago, Chili)
El sueno de una noche de verano Shakespeare
El Parque Botho Strauss
Yakich y Pupche Hanokh Levin (Teatro de la Universidad Catolica, Santiago, Chili)
au Kirghistan, La Toison d’or (avec des acteurs kirghizes et des acteurs français, en kirghiz et en
français, au Théâtre Drama de Bichkek, puis au Théâtre des Quartiers d’Ivry) et au Yémen, Le
Malade imaginaire Molière (en arabe avec des acteurs yéménites au Centre Culturel Yéménite de
Sanaa, avec le Centre Culturel Français de Sanaa).
Sa pièce Oum est mise en scène par Lotfi Achour à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, au
Théâtre des Quartiers d'Ivry, au Liban (Festival International de Byblos). Exécuteur 14 (version 5
voix) est mise en scène par Bruno Meyssat à Lima, Pérou.
Il enseigne l’art dramatique à l'Ecole du Théâtre National de Strasbourg, à l'ENSATT, au CDN de
Bordeaux, à l'Ecole de la Comédie de St-Etienne, au Théâtre National de Bretagne, à Théâtre en
Actes, à l'Institut Supérieur d'Art Dramatique de Tunis, à l'Université Catholique au Chili, à
l'Université du Chili et dans de nombreuses autres universités chiliennes, à l'Alliance Française de
Buenos aires, à la Casa del Teatro et à l'UNAM à Mexico.
Informations détaillées sur www.theatre-quartiers-ivry.com et wikipedia
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Les extraits de presse
L’Humanité, le jeudi 9 juin 2011, J.-P.H.
Evénement théâtral à Jérusalem
Le 28 mai dernier, l’événement mérite d’être souligné, Antigone, de Sophocle, mis en scène par
Adel Hakim, le codirecteur, avec Elisabeth Chailloux, du Théâtre des Quartiers d’Ivry, a été créé à
Jérusalem avec le Théâtre national palestinien. Un double événement, en fait, tant ce type
d’opération sort de l’ordinaire tout en étant d’une nécessité vitale pour le TNP qui ne peut
bénéficier de subventions de la part de l’Autorité palestinienne : celle-ci n’a pas le droit de
subventionner des institutions à Jérusalem, le pourrait-elle qu’elle n’en aurait d’ailleurs pas les
moyens. Et comme le TNP refuse à juste titre de faire une demande de subvention auprès du
gouvernement israélien pour des raisons que l’on comprendra aisément, il ne lui reste plus qu’à
tenter de mettre sur pied des partenariats avec des institutions étrangères. Voilà qui est donc fait,
pour la deuxième fois, avec des Français. Evénement tant le spectacle présenté en arabe donc
relève d’une haute qualité artistique sur laquelle nous reviendrons lorsqu’il tournera à Ivry et dans
différents lieux théâtraux en France dès mars prochain. Un dernier mot pour dire que le choix de la
pièce de Sophocle, Antigone, est d’une extrême justesse par rapport à la situation palestinienne
sans qu’il ait été besoin de la « contraindre » de quelque manière que ce soit, de lui faire dire
autre chose que ce qu’elle dit… Ne serait-ce qu’avec la problématique de l’enterrement d’un des
deux frères, Polynice, dans sa terre natale, point de départ de la tragédie.
Les Inrockuptibles, le 15 juin 2011, Patrick Sourd
Antigone made in Palestine
Mise en scène au Théâtre national palestinien par Adel Hakim, la pièce de Sophocle table sur le
dialogue pour dispenser son message de paix.
Quelques instants après notre arrivée en Israël… Il suffit que se referme la porte du bus venu nous
attendre sur le parking de l’aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv pour qu’un de nos accompagnateurs
palestiniens s’empare d’un micro et nous gratifie d’un généreux « Bienvenue en Palestine ». Le ton
est donné d’un voyage qui, à la croisée de la politique, du religieux et de la culture, va nous
permettre d’assister à Jérusalem-Est à la première d’Antigone de Sophocle par les acteurs de la
troupe du Théâtre national palestinien, sous la direction du metteur en scène français Adel Hakim.
Programmée avant le spectacle et guidée par un militant de l’organisation Stop the Wall, notre
visite de Jérusalem-Est, quartier majoritairement palestinien, se transforme vite en un véritable
cours d’urbanisme pour nous expliquer par le menu les volontés à peine cachées d’un plan de
développement de la Ville sainte visant, à l’horizon 2025, à inverser le rapport de démographie
entre les Palestiniens et les Israéliens.
Chaque parcelle de la ville prend les allures d’un sinistre Monopoly, des façades couvertes de
drapeaux israéliens signalant les demeures palestiniennes nouvellement investies par des colons
aux espaces occupés par des complexes hôteliers vides comme autant de pions sur l’échiquier,
jusqu’aux cimetières d’où sont désormais exclus les morts palestiniens… Ici règne plus que jamais
l’arbitraire de la loi du plus fort. Sans parler de ce mur de douze mètres de haut qui commence là
et doit à terme séparer Israël des territoires palestiniens sur plus de 700 km, rendant la vie
impossible à ceux qui ont des attaches des deux côtés de cette nouvelle frontière.
Quatre cent quarante années avant la naissance du Christ, Sophocle pose avec Antigone l’éternelle
question d’un droit autorisant tout un chacun à se révolter contre les lois de la cité si elles
bafouent des traditions se perpétuant depuis la naissance de l’humanité.
Ainsi, pour quelques poignées de terre symboliquement jetées sur la dépouille de son frère que le
despote Créon a interdit d’enterrer, Antigone est condamnée à mourir emmurée vive. On l’aura
compris, la problématique soulevée par l’Antigone de Sophocle apparaît dans toute sa clarté
quand on est un Palestinien vivant dans Jérusalem-Est et que l’on constate chaque jour le déni de
son droit d’exister, d’habiter et de se faire enterrer sur le sol où ses ancêtres sont nés.
Servie par une troupe d’acteurs remarquables, l’Antigone d’Adel Hakim se joue en habits de ville
devant le palais de Créon qui, dans la belle scénographie d’Yves Collet, ressemble à s’y méprendre
à la skyline d’une ville contemporaine. Apparaissant en hoodie et les cheveux au vent, la jeune
Shaden Salim incarne une Antigone aussi libérée des carcans de la religion qu’en révolte contre la
loi du tyran. Une magnifique porte-parole pour Sophocle, dont la pensée brille ici plus qu’ailleurs
dans sa limpide modernité.
14 Trident
Car si l’action se déroulant sous nos yeux se conclut par la plus noire des tragédies, Sophocle
ouvre le débat à chaque étape du drame et propose des solutions pour éviter le prie. Un propos qui
rappelle à chacun qu’aucune situation n’est désespérée et qu’à toutes les phases d’un conflit la
négociation est toujours possible. L’infime lueur d’espoir qu’une telle bouteille lancée à la mer
puisse contrecarrer le désir d’en découdre des extrémistes des deux bords.
© Nabil Boutros
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Autour d’Antigone
Riches heures
[Rencontre] le jeudi 26 avril à l’issue de la représentation
[le cinéma]
LES CITRONNIERS De Eran Riklis I 2008 I 1h46 (Israël)
Avec Hiam Abbass, Ali Suliman, Rona Lipaz Michael
Les lundi 23 et mardi 24 avril I Cinéma Odéon rue Maréchal Foch à Cherbourg-Octeville I Tarif
Odéon I En partenariat avec le cinéma Odéon.
Salma vit dans un petit village palestinien de Cisjordanie situé sur la Ligne verte qui sépare Israël
des territoires occupés. Sa plantation de citronniers est considérée comme une menace pour la
sécurité de son nouveau voisin, le ministre israélien de la Défense. Il ordonne à Salma de raser les
arbres sous prétexte que des terroristes pourraient s’y cacher. Salma est bien décidée à sauver
coûte que coûte ses magnifiques citronniers. Quitte à aller devant la Cour Suprême afin d’y
affronter les redoutables avocats de l’armée soutenus par le gouvernement.
16 Trident
Le Trident, Scène nationale de Cherbourg-Octeville
Place du Général de Gaulle, BP 807
50108 Cherbourg-Octeville cedex
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