Les Musiciens du Louvre Grenoble - Médiathèque de la Cité de la

Transcription

Les Musiciens du Louvre Grenoble - Médiathèque de la Cité de la
Samedi 10 novembre 2012
Les Musiciens du Louvre Grenoble | Marc Minkowski
Dans le cadre du Domaine privé Marc Minkowski du 23 octobre au 1er décembre
à la Cité de la musique et à la Salle Pleyel
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 1
Les Musiciens du Louvre Grenoble | Marc Minkowski | Samedi 10 novembre 2012
Roch-Olivier Maistre,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
05/11/12 16:02
Domaine privé Marc Minkowski
Du 23 octobre au 1er décembre à la Cité de la musique et à la Salle Pleyel
MARDI 23 OCTOBRE – 20H
SALLE PLEYEL
Gala Mozart pour les 30 ans des
Musiciens du Louvre Grenoble
Extraits symphoniques et airs
d’opéras de Wolfang Amadeus
Mozart
Les Musiciens du Louvre Grenoble
Marc Minkowski, direction
Mireille Delunsch, soprano
Véronique Gens, soprano
Julia Lezhneva, soprano
Sonya Yoncheva, soprano
Maria Savastano, soprano
Anna Bonitatibus, mezzo-soprano
Marianne Crebassa, mezzo-soprano
Stanislas de Barbeyrac, ténor
Topi Lehtipuu, ténor
Florian Sempey, baryton
Christian Helmer, baryton
Mika Karès, basse
JEUDI 8 NOVEMBRE – 20H
Franz Schubert
Symphonie n° 3
Symphonie n° 9 « La Grande »
Les Musiciens du Louvre Grenoble
Marc Minkowski, direction
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 2
SAMEDI 10 NOVEMBRE – 20H
MARDI 13 NOVEMBRE – 20H
Georg Friedrich Handel
Concerto grosso op. 3 n° 6
Dixit Dominus
Wilhelm Friedemann Bach
Adagio et Fugue pour deux flûtes
et orchestre F65
Johann Sebastian Bach
Magnificat
Stanisław Moniuszko
Halka (extraits)
Karol Szymanowski
Concerto pour violon n° 2
Henryk Mikołaj Górecki
Symphonie n° 3
Les Musiciens du Louvre Grenoble
Marc Minkowski, direction
Sylvia Schwartz, soprano
Gaëlle Arquez, soprano
Delphine Galou, alto
Colin Balzer, ténor
Luca Tittoto, basse
DIMANCHE 11 NOVEMBRE – 16H30
Œuvres de Johann Sebastian
Bach, Georg Philipp Telemann,
Marin Marais, Giuseppe
Sammartini et Jacques
Hotteterre
Lous Landes Consort
Hugo Reyne, flûte à bec
Sébastien Marq, flûte à bec
Marc Minkowski, basson
Pierre Hantaï, clavecin
Sinfonia Varsovia
Marc Minkowski, direction
Jakub Jakowicz, violon
Marita Sølberg, soprano
JEUDI 22 NOVEMBRE – 20H
SAMEDI 1er DÉCEMBRE – 20H
SALLE PLEYEL
Les Contes d’Hoffmann
(version de concert)
Musique de Jacques Offenbach
Livret de Jules Barbier
Les Musiciens du Louvre Grenoble
Chœur Aedes
Marc Minkowski, direction
Mathieu Romano, chef de chœur
Sonya Yoncheva, les quatre
héroïnes
John Osborn, Hoffmann
Laurent Naouri, les quatre diables
Michèle Losier, Nicklausse, la muse
Jean-Paul Fouchécourt, les quatre
valets
Éric Huchet, Spalanzani
Laurent Alvaro, Crespel, maître
Luther
Sylvie Brunet, la voix de la tombe
Marc Mauillon, Peter Schlémil,
Hermann
Julien Behr, Nathanaël
05/11/12 16:02
Entretien avec Marc Minkowski à l’occasion de son Domaine privé
Cité Musiques En six concerts, votre Domaine privé nous emmène du Baroque
à Offenbach en passant par Mozart et Górecki. Comment l’avez-vous structuré ?
Marc Minkowski Je me vois un peu comme un caméléon. Le public a peut-être parfois eu
du mal à me suivre, mais je pense que maintenant la plupart des gens le savent : ce n’est
ni une posture ni un accident, je suis fait comme ça. Et depuis toujours. La première œuvre
que j’ai dirigée, sous l’œil de mon maître Charles Bruck, c’était le Carnaval romain de
Berlioz ; la première que j’ai enregistrée, un florilège de comédies-ballets de Lully et
Molière. Vous voyez que ce goût des voyages ne date pas d’aujourd’hui. Pour fêter leurs
vingt ans, Les Musiciens du Louvre Grenoble avaient donné en concert un Gala Rameau.
J’aime bien cette idée de placer un anniversaire sous les auspices d’un compositeur
tutélaire. Mozart m’a semblé aller de soi pour la fête des trente ans. Nous avons joué
L’Enlèvement au sérail et Idoménée à Aix, Mitridate, Così fan tutte et la Messe en ut à
Salzbourg, Les Noces de Figaro à Paris, des symphonies et des sérénades un peu partout :
avec Rameau, Handel et Haydn, Mozart est notre compagnon le plus fidèle, en tout cas
le plus régulier.
Lors de ce Gala Mozart, on retrouve une pléiade de chanteurs qui vous accompagnent
depuis longtemps : Véronique Gens, Mireille Delunsch…
L’avantage de Mozart, c’est qu’il exalte aussi bien la maturité, l’expérience humaine,
et la jeunesse, le sentiment furtif de la première fois. Ne vous étonnez donc pas de
découvrir auprès des amies de longue date que vous venez de citer de très jeunes talents
comme Sonya Yoncheva, Julia Lezhneva ou Florian Sempey.
Je saute un peu les étapes. Un autre opéra referme ce Domaine privé à la Salle Pleyel : Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Vous qui nous avez tant séduits dans l’Offenbach
léger, quel regard portez-vous sur cet « opéra fantastique » ?
Personne ne conteste, je pense, la place des Contes d’Hoffmann parmi les purs chefsd’œuvre du répertoire. Mais quels Contes d’Hoffmann ? Ceux que le compositeur n’a pas
eu le temps d’achever ? Ceux que le directeur de l’Opéra-Comique a fait amputer lors de la
création en 1881 ? Ceux que divers éditeurs et diverses traditions ont imposés depuis ?
Nous avons tenté, avec l’aide de l’offenbacchant suprême Jean-Christophe Keck, de
remonter aussi loin que possible jusqu’à la source, jusqu’à ce rêve en cinq actes, à la fois
cauchemardesque et brillant, spirituel, qu’Offenbach avait en tête. Pas pour le plaisir de
jouer avec les grimoires et les bouts de partitions envolés, mais parce que le compositeur
tenait à cet opéra comme à la prunelle de ses yeux. C’est son testament. Le chant
d’un cygne et non d’un farceur.
3
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 3
05/11/12 16:02
Dans cette production, les trois rôles féminins sont interprétés par une seule chanteuse…
C’est ainsi qu’Offenbach a conçu cette pièce : « Trois femmes dans la même femme !
Trois âmes dans une seule âme ! ». Où qu’il aille, à Venise, dans l’appartement d’une jeune
musicienne ou dans le laboratoire d’un savant fou, Hoffmann revit la même tragédie et voit
mourir celle qu’il adore. Qui est elle-même le reflet d’une quatrième femme, bien réelle,
mais silencieuse et qu’il ne pourra jamais avoir : Stella, l’interprète de Donna Anna lors
d’une représentation de Don Giovanni qui vient de finir quand le drame commence.
Par la magie conjuguée de la poésie et de l’alcool, Hoffmann se remémore – ou invente ?
– ces trois lieux où Stella apparaît sous trois visages et meurt trois fois. Mais quelle voix
aujourd’hui pour incarner ces trois idoles si différentes – poupée mécanique, cœur pur,
courtisane vénéneuse ? Nous avons parié sur la jeunesse. Soprano lyrique très agile et
capable de changer de masque en un clin d’œil, Sonya Yoncheva s’est imposée comme
une évidence. Parfaitement francophone, elle a remporté le Concours Operalia organisé
par Plácido Domingo en chantant une Manon époustouflante. Elle vient d’être Leila dans
Les Pêcheurs de perles à l’Opéra-Comique, maîtrise Monteverdi et Handel aussi bien que
Mozart et Massenet, cultive son riche médium sans renoncer à l’aigu acrobatique de ses
débuts – vous verrez dans les années qui viennent que je place une grande confiance en
ce jeune talent.
Revenons aux concerts de la Cité de la musique et au répertoire baroque. Vous prenez
le parti d’interpréter le Magnificat de Bach en réduisant l’effectif du chœur…
Je ne réduis rien du tout. Avec les années, j’ai acquis la conviction, théorique, historique
mais aussi simplement musicale, que les travaux initiés par Joshua Rifkin il y a trente ans
nous guidaient sur la bonne voie. Pas la seule évidemment. Les passions et les cantates
de Bach s’adressent à tout le monde, aux chorales de toute taille et de toute nature.
Mais, depuis que j’ai expérimenté le fameux « un par partie » dans la Messe en si mineur
il y a quelques années, je comprends comment tout cela fonctionne, à quoi correspond
cette pensée dans laquelle écriture vocale et contrepoint de clavier ne font qu’un.
La musique de Bach est toujours gigantesque, peu importent les moyens mis en œuvre.
Un violon seul, un clavecin, un orgue, un orchestre, un ensemble vocal : la taille n’y fait rien.
Dans le cas du Magnificat, la notation est on ne peut plus claire : tous les enchaînements
solo-tutti correspondent à un « ajout » de voix et non à l’alternance d’une voix seule et
d’une masse chorale. Notation tout aussi parlante dans le Dixit Dominus que Handel a
sans doute écrit pour une petite église de la banlieue romaine.
Autre joute baroque : le 11 novembre, vous apparaîtrez avec le Lous Landes Consort
en tant que bassoniste et cela nous renvoie à vos débuts…
Voilà. Pink Floyd le retour ! J’ai eu une première vie, comme bassoniste, d’abord dans
des orchestres modernes puis dans le « milieu » baroque. Là aussi j’aimais me balader
dans plusieurs univers. Vers 1984, déjà converti aux instruments anciens, je suis devenu,
je le dis sans prétention, le chouchou de William Christie, de Philippe Herreweghe, de
4
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 4
05/11/12 16:02
Jean-Claude Malgoire. À cette époque, je suivais depuis un moment le travail d’Harnoncourt
et de Gardiner. J’ai rencontré Pierre Hantaï, Sébastien Marq, Hugo Reyne et, un jour, un
restaurant spécialisé dans la cuisine landaise, Lous Landes, a appelé l’un de nous pour
organiser un concert. Nous avons eu un tel plaisir à préparer ce concert à quatre que
quelqu’un a lancé l’idée de participer au concours de musique ancienne de Bruges.
Le premier prix n’avait encore jamais été attribué dans la catégorie musique de chambre
et on l’a remporté. Mais nous étions tous chefs d’orchestre dans l’âme et le groupe a
vite explosé.
Vous précisiez que le répertoire des Musiciens du Louvre Grenoble s’est modifié
et amplifié avec le temps. Lors du premier concert à la Cité, vous dirigerez deux
symphonies de Schubert. Il y a peu, vous donniez l’intégrale de ces symphonies
au Konzerthaus de Vienne. Quel enseignement en avez-vous tiré ?
C’était très impressionnant d’être à Vienne toute une semaine avec Schubert. Cette
musique est d’une mélancolie infinie jusque dans la virtuosité la plus exubérante comme
celle de la Deuxième Symphonie. L’orchestre est encore plus sollicité, physiquement, que
dans une symphonie de Beethoven. Et il me semble que cet équilibre délicat entre vertige
technique (la plupart des symphonies sont d’un Schubert adolescent qui rêve l’orchestre
plus qu’il ne le pratique) et une certaine langueur, un doux abattement qui lui appartient
en propre, se prête très bien au son des instruments classiques qui peuvent traduire avec
naturel cette légèreté, cette mélancolie, par moments cette rugosité populaire, mais aussi
ce vertige des profondeurs qui ne doit encore rien à Mahler. La pièce la plus impressionnante
et la plus exigeante, la « grande » Symphonie en ut, est curieusement celle qui a été la plus
facile à monter, parce que nous savions où aller, parce qu’à cette époque Schubert maîtrise
complètement son orchestre, et aussi parce que nous avons, conformément à la tradition
viennoise, doublé les pupitres de vents. La confronter à la Troisième ouvre de larges
perspectives.
Nous avançons donc dans le XIXe siècle, et même le XXe avec le concert du Sinfonia
Varsovia du 13 novembre. N’a-t-on pas là, avec Moniuszko, Szymanowski et Górecki,
un résumé du répertoire polonais ?
Quand le Sinfonia Varsovia m’a proposé le poste de directeur musical, c’était pour moi
une sorte de retour au pays – au pays de ma famille, car je suis né en France. Ce programme
propose des œuvres très différentes, très contrastées, mais qui témoignent qu’il n’y pas
d’« école polonaise ». Ou alors, des écoles, aussi distinctes que possible. Moniuszko a étudié
à Paris, il a été le disciple d’Auber, il a aussi beaucoup voyagé en Allemagne. Ce serait un
peu le Chopin de l’opéra sous l’influence de Weber et peut-être même de Schubert. J’ai
dirigé son opéra Halka à Varsovie en décembre dernier ; il comporte une magnifique
ouverture d’esprit franco-slave, une mazurka bondissante, un très beau prélude à l’Acte III,
une danse des montagnards fièrement folklorique.
5
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 5
05/11/12 16:02
Le Deuxième Concerto pour violon est la première œuvre de Szymanowski que j’ai dirigée.
En l’étudiant, je lui ai d’abord trouvé un petit air stravinskien mais très vite j’y ai entendu
l’appel romantique, profond et chaleureux, auquel Szymanowski a toujours répondu. Jakub
Jakowicz est un des plus grands violonistes de la jeune école polonaise ; il a d’ailleurs gagné
le Concours Wieniawski il y a quelques années. Dès la première répétition, j’ai eu
l’impression d’accompagner un chanteur, c’était d’une souplesse absolument lyrique.
Les Polonais ne sont pas les seuls à sentir la musique ainsi, mais l’adéquation était
si parfaite que j’ai tenu à la partager avec le public parisien. La Troisième Symphonie de
Górecki, même si elle a des détracteurs, et d’autant plus que grâce au cinéma elle est
devenue une sorte de « tube », me touche très directement. Elle me parle de perte,
d’Histoire sans pitié, mais aussi de pureté, de grâce. Les textes sont quelquefois terribles,
ils proviennent d’inscriptions consignées dans les geôles de la Gestapo par une jeune mère
qui a perdu son fils soldat à la guerre, dans un dialecte un peu différent du polonais
traditionnel. Je n’ai besoin d’aucun écran pour ressentir cette musique.
Quels territoires musicaux souhaiteriez-vous explorer ?
Mais tous ! Demanderiez-vous à un acteur s’il préfère Shakespeare ou Tennessee Williams ?
À un metteur en scène s’il compte renoncer à Molière pour aborder Brecht ? La musique
est infinie, je n’aurai pas assez d’une vie pour faire le dixième de la moitié du chemin.
Prochainement, Les Musiciens du Louvre Grenoble vont me suivre dans un projet très
important sur Le Vaisseau fantôme – le premier Wagner que j’ai dirigé, mais sans eux à
l’époque – couplé avec celui de Pierre-Louis Dietsch, opéra écrit à la demande de l’Opéra de
Paris sur l’argument de Wagner, notre auguste maison ayant jugé le poète acceptable mais
le compositeur inintéressant ! Ensuite, après avoir dirigé trois de ses symphonies, je
voudrais m’approcher davantage de Bruckner. Cette musique me met en transe, et nous
avons de par le monde des orchestres somptueux pour la servir.
Propos recueillis par Pascal Huynh
6
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 6
05/11/12 16:02
SAMEDI 10 NOVEMBRE – 20H
Salle des concerts
Georg Friedrich Handel
Concerto grosso pour orgue et orchestre en ré majeur op. 3 n° 6 HWV 317
Dixit Dominus HWV 232 (psaume 109) – version originale pour cinq voix
entracte
Wilhelm Friedemann Bach
Adagio et Fugue pour deux flûtes et orchestre en ré mineur F65
Johann Sebastian Bach
Magnificat BWV 243 – version originale pour cinq voix
Les Musiciens du Louvre Grenoble
Marc Minkowski, direction
Sylvia Schwartz, soprano
Gaëlle Arquez, soprano
Delphine Galou, alto
Colin Balzer, ténor
Luca Tittoto, basse
Ripiénistes :
Maria Valdmaa, soprano
Kaia Urb, soprano
Yann Rolland, alto
Toomas Tohert, ténor
Uku Joller, basse
Fin du concert vers 22h.
7
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 7
05/11/12 16:02
Bach et Handel, qui ont sympathisé par correspondance sans jamais se rencontrer,
se rejoignent ici dans des œuvres sacrées très populaires, au format ramassé, au
contrepoint percutant, d’une écriture exigeante et « instrumentale » pour les voix. Bach,
quoique luthérien, compose exceptionnellement sur le texte latin du Magnificat pour une
occasion solennelle : l’œuvre correspond à son premier Noël dans son nouveau poste
de Cantor à Leipzig ; on ne tardera pas à reprocher au compositeur son extraversion
ou ses complexités. Quant au jeune Handel, protestant lui aussi, il s’offre un long séjour
en Italie (1706-1710), pays musicalement prédominant à l’époque, où il réussit à forcer
immédiatement l’admiration : on l’appelle « le cher Saxon », il caro Sassone, et il est reçu
comme un frère par Corelli et les Scarlatti père et fils. Mais malgré l’amabilité de ses
protecteurs dans le haut clergé, il ne se convertit pas au catholicisme.
Isabelle Werck
Georg Friedrich Handel (1685-1759)
Concerto grosso pour orgue et orchestre en ré majeur op. 3 n° 6 HWV 317
Vivace
Allegro
Durée : environ 13 minutes.
Les Concerti grossi de l’Opus 3 constituent un « pot-pourri » de morceaux composés par
Handel avant 1734. Le sixième tire ainsi son Vivace d’un interlude d’Ottone et son finale de
l’ouverture du Pastor fido de 1712, via son adaptation pour la troisième suite de pièces de
clavecin éditée en 1720. Cet op. 3 n° 6 est l’occasion pour l’organiste Handel de mettre à
l’honneur son instrument, un grand solo d’orgue constituant l’Allegro.
Dixit Dominus HWV 232 (Psaume 109) – version originale pour cinq voix
1. Dixit Dominus
2. Virgam virtutis tuae
3. Tecum principium
4. Juravit Dominus
5. Tu es sacerdos
6. Dominus a dextris tuis
7. Judicabit
8. De torrente
9. Gloria Patri et Filio
Création probable le 16 juillet 1707, à Rome. Effectif : cordes, basse continue (orgue ou clavecin), soprano I et II, alto, ténor,
basse, chœur à cinq voix (ici : ensemble vocal de cinq solistes). Durée : environ 30 minutes.
8
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 8
05/11/12 16:02
samedi 10 novembre
Dans son motet Dixit Dominus, Handel adopte un style énergique, que ne dépasseront pas
ses futurs oratorios les plus mouvementés ; il est vrai que le texte du psaume est violent, le
Seigneur y promet son absolue protection au prix d’une certaine fureur. Les chœurs y sont
prédominants et musclés, tandis que les deux soli et le seul duo introduisent des zones
d’apaisement : ainsi l’aria (n° 2) pour alto et basse continue, très simple, et le n° 3 pour
soprano et cordes, aux triolets pastoraux. Mais revenons au début…
Après un prélude imagé où s’abattent de belliqueux arpèges, les voix assènent le mot dixit
en une polyphonie de choc. La forte ligne donec ponam, en notes longues et levée par la
partie d’alto, traverse le discours selon la technique ancienne du cantus firmus : une phrase
longue et répétée, sur laquelle les autres voix plus vives rayonnent, brodent, s’interrompent
entre elles. Le tempo implacable ne manque pourtant pas de ce rebond guilleret si fréquent
chez Handel : le premier morceau nous prépare aux jubilations du dernier.
Le serment solennel du Seigneur (Juravit Dominus, n° 4) est un véritable mur d’accords,
hérissé de dissonances inouïes pour l’époque. Tu es sacerdos (n° 5) est construit sur un
cantus firmus majestueux, une phrase montante reflétant la consécration de l’homme en
tant que grand prêtre, qu’entoure tout un carrousel d’imitations vocales complexes. Dans
Dominus a dextris tuis (n° 6), les basses haletantes galopent, se précipitent en croches
infatigables, signature baroque de la colère très fréquente chez Handel, ce tempérament
sanguin prompt à s’échauffer ; les voix crissent en frottements de secondes exaspérés,
à peine supportables. Un peu de détente est apportée dans la section Judicabit (n° 7),
gracieux appel des voix contrefaisant des trompettes lointaines ; l’accumulation des ruines
(Implebit ruinas) est vécue dans l’euphorie d’un contrepoint plus ludique, radieux de sa
maîtrise, que féroce. Mais voici le Conquasabit, véritable pavé de martèlements syllabiques,
dont l’homophonie figurative s’inspire peut-être du Chœur du froid chez Purcell.
De torrente, le duo pour soprano et alto, est un véritable hommage à Vivaldi : style
dialogué, parcours modulant et très nuancé, batterie paisible de croches évoquant le
ruisseau régénérateur, dans la manière pittoresque et sensible des Quatre Saisons ; à
l’arrière-plan, le chœur d’hommes, très doux et brumeux, apporte sa note « orchestrale »
de couleur : car Handel a un sens du timbre plus affiné que la plupart de ses
contemporains.
Le Gloria démarre en vocalises d’une entraînante liberté, si infinies qu’elles font croire
au souffle inépuisable des interprètes ! Puis Et in saecula saeculorum s’élance en entrées
fuguées, symbolisant la marche parfaite du cosmos, où les voix, dansantes, doivent se faire
aussi légères et précises que des doigts sur un clavier, en particulier sur le petit contresujet en octaves Et spiritui sancto. Dans ce finale de plus de six minutes, chaque entrée
est un rebondissement, une profusion de dons : telle est l’image munificente, diffractée en
mille éclats géométriques et joyeux, que Handel se fait de Dieu.
Isabelle Werck
9
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 9
05/11/12 16:02
Wilhelm Friedemann Bach (1710-1784)
Adagio et Fugue pour deux flûtes et orchestre en ré mineur F65
Durée : environ 9 minutes.
Dans l’Adagio et Fugue pour deux flûtes et orchestre F65, Wilhelm Friedemann Bach témoigne d’une
haute maîtrise du contrepoint. Souvent surnommé le « Bach de Halle », où il occupa un poste de
directeur musical et d’organiste à l’Église Notre-Dame, il est considéré comme l’un des premiers
musiciens à avoir tenté de mener une carrière indépendante, en refusant l’attachement à un prince
comme il était d’usage à l’époque. Un moment soutenu par Frédéric II, il sombre ensuite dans le plus
grand dénuement. Son parcours préfigure celui de Mozart.
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Magnificat en ré majeur BWV 243 – version originale pour cinq voix
1. Magnificat
2. Et exultavit
3. Quia respexit
4. Omnes generationes
5. Quia fecit
6. Et misericordia
7. Fecit potentiam
8. Deposuit
9. Esurientes
10. Susceptit Israël
11. Sicut locutus
12. Gloria Patri
Création : Noël 1723, Leipzig.
Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 hautbois d’amour, 3 trompettes, timbales, cordes, basse continue (clavecin ou orgue),
soprano I et II, alto, ténor, basse, chœur à cinq voix (ici : ensemble vocal de cinq solistes).
Durée : environ 30 minutes.
Le texte du Magnificat est une action de grâces de Marie (Luc I, 39-56), souvent chantée
aux Vêpres. Chez Bach, une luxueuse réjouissance s’impose dès le premier numéro,
étayée par les vents en fanfare, dans le style jaillissant des Concertos brandebourgeois ;
la joie s’écoule à travers de nombreuses vocalises. Dans le même esprit symbolique, le
paisible menuet du solo de soprano (n° 2) n’utilise très sobrement la vocalise que sur des
paroles significatives : et exultavit ainsi que salutari meo (mon salut). La troisième pièce
ne met en jeu que trois éléments, la soprano II, le hautbois d’amour, que Bach apprécie,
un peu plus grave que le hautbois ordinaire, mais si expressif et bucolique, et la basse
10
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 10
05/11/12 16:02
samedi 10 novembre
continue1 ; ce numéro est interrompu par le bref et flambant Omnes generationes, deux
simples mots qui représentent, dans le texte, la fin de la phrase précédente : le procédé
ne manque pas de vigueur ! Le premier solo de basse (n° 5), d’allure tranquille, évolue
sur un fond d’écriture répétitive, une quasi-passacaille, qui représente les certitudes
religieuses. Le duo alto et ténor (n° 6), un peu mélancolique, passe par des tons mineurs
pleins d’humilité et presque de contrition. En contraste complet éclate le chœur Fecit
potentiam, théâtral, aux effets bien ménagés : les trompettes n’entrent pas tout de suite ;
un accord spectaculaire de septième diminuée stigmatise les « superbes ». Dans la même
veine, le solo de ténor Deposuit (n° 8) précipite les grands de ce monde en éboulements
dramatiques, alors que les humbles sont honorés d’une ligne montante frangée de
vocalises. L’innocence du solo d’alto, Esurientes, très détendu et plein de doux bonheur
pastoral, s’agrémente de deux flûtes à bec, dans un style italien évoquant Pergolèse.
Bach rejoint une vieille tradition dans le lumineux trio Suscepit Israël, car au-dessus des
voix il étale, en valeurs longues et aux hautbois, une citation du Magnificat grégorien,
selon une technique remontant aux polyphonies du Moyen Âge. À partir de Sicut locutus
est, l’ensemble se fait solennel et conclusif : la fugue, quoiqu’à cinq voix, comporte quatre
entrées, bien régulières. La doxologie (Gloria) privilégie les vocalises en triolets, déroulées
comme des étendards, comparables aussi, dans leurs appels pleins d’espace, à ces plafonds
peints baroques qui creusent des gouffres de paradis ; Sicut erat in principio reprend le
chœur enthousiaste initial, en abrégé.
Isabelle Werck
1. La basse continue, caractéristique exclusive du Baroque musical, est confiée à deux comparses : pour simplifier, disons, un clavier
(clavecin, orgue) que double un instrument mélodique grave (violoncelle, viole de gambe, basson). On l’appelle aussi continuo, parce
qu’elle est jouée tout au long du morceau, qu’elle sous-tend.
11
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 11
05/11/12 16:02
Georg Friedrich Handel
Dixit Dominus HWV 232
1. Chœur
Dixit Dominus Domino meo : Sede a dextris meis
donec ponam inimicos tuos scabellum pedum tuorum
Parole de l’Éternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite,
jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.
2. Aria
Virgam virtutis tuae emittet Dominus ex Sion
dominare in medio inimicorum tuorum
L’Éternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance :
Domine au milieu de tes ennemis !
3. Aria
Tecum principium in die virtutis tuae in splendoribus
sanctorum ex utero ante luciferum genui te
Ton peuple est plein d’ardeur, quand tu rassembles ton
armée ; avec des ornements sacrés, du sein de l’aurore ta
jeunesse vient à toi comme une rosée.
4. Chœur
Juravit Dominus et non poenitebit eum
L’Éternel l’a juré, et il ne s’en repentira point :
5. Chœur
Tu es sacerdos in aeternum secundum ordinem
Melchisedech
Tu es sacrificateur pour toujours, à la manière de
Melchisédek.
6. Solistes et chœur
Dominus a dextris tuis confregit in die irae suae
reges.
Le Seigneur, à ta droite, brise des rois au jour de sa colère.
7. Solistes et chœur
Judicabit in nationibus
Implebit ruinas
Conquassabit capita in terra multorum
Il exerce la justice parmi les nations :
tout est plein de cadavres ;
il brise des têtes sur toute l’étendue du pays.
8. Duo et chœur
De torrente in via bibet propterea exaltabit caput
Il boit au torrent pendant la marche : C’est pourquoi
il relève la tête.
9. Chœur
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto, sicut erat in
principio, et nunc, et semper et in saecula saeculorum
Amen
Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit. Comme il était
au commencement, maintenant et toujours, et pour les
siècles des siècles. Amen.
12
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 12
05/11/12 16:02
samedi 10 novembre
Johann Sebastian Bach
Magnificat BWV 243
1. Chœur
Magnificat anima mea Dominus
Mon âme exalte le Seigneur
2. Aria
Et exultavit spiritus meus in Deo salutari meo
Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,
3. Aria
Quia respexit humilitatem ancillae suae :
Ecce enim ex hoc beatam me dicent
Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante.
Car voici, désormais me diront bienheureuse
4. Chœur
Omnes generationes
Toutes les générations
5. Aria
Quia fecit mihi magna qui potens est : et sanctum
nomen eius.
Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes
choses. Son nom est saint.
6. Aria
Et misericordia ejus a progenie in progenies
timentibus eum.
Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le
craignent.
7. Chœur
Fecit potentiam in brachio suo :
dispersit superbos mente cordis sui.
Il a déployé la force de son bras ;
il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées
orgueilleuses.
8. Aria
Deposuit potentes de sede, et exaltavit Humiles.
Il a renversé les puissants de leurs trônes et il a élevé les
humbles.
9. Aria
Esurientes implevit bonis : et divites dimisit inanes.
Il a rassasié de biens les affamés, et il a renvoyé les riches
les mains vides.
10. Aria
Suscepit Israel puerum suum recordatus misericordiae Il a secouru Israël, son serviteur, et il s’est souvenu de sa
miséricorde.
suae.
11. Chœur
Sicut locutus est ad patres nostros, Abraham et semini Comme il l’avait dit à nos pères, envers Abraham et sa
postérité pour toujours.
eius in saecula.
12. Chœur
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio et nunc et semper in saecula
saeculorum.
Amen.
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit.
Comme il était au commencement, maintenant et toujours,
et dans les siècles des siècles.
Amen.
13
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 13
05/11/12 16:02
Sylvia Schwartz
La soprano espagnole Sylvia Schwartz
a chanté dans de nombreux opéras
et festivals à travers le monde,
notamment à la Scala de Milan, à la
Wiener Staatsoper, à la Bayerische
Staatsoper, au Bolchoï, au Maggio
Musicale Fiorentino, ainsi qu’aux
festivals d’Édimbourg, Baden-Baden,
Salzbourg et Verbier. Elle se produit
également régulièrement en concert
et en récital, aux côtés de pianistes
comme Wolfram Rieger, Charles Spencer
et Malcolm Martineau, et de chefs
d’orchestre comme Claudio Abbado,
Daniel Barenboim, Philippe Jordan,
René Jacobs, Fabio Luisi, Nikolaus
Harnoncourt, Sir Colin Davis, Gustavo
Dudamel, Patrick Fournillier, Marc
Minkowski, Ivor Bolton, Yves Abel,
Jean-Christophe Spinosi, Helmut Rilling
ou Christopher Hogwood. Ces dernières
saisons, elle a entre autres chanté
Le Barbier de Séville (Rosina) en version
de concert en tournée avec JeanChristophe Spinosi, le rôle de Maria dans
une nouvelle production de The Sound
of Music au Théâtre du Châtelet, un
concert aux côtés de Bryn Terfel, Anne
Sofie von Otter et Christoph Prégardien
au Festival de Verbier, des concerts
avec Bernarda Fink, Michael Schade
et Thomas Quasthoff en tournée aux
États-Unis et en Europe accompagnés
par Malcolm Martineau et Justus Zeyen,
ainsi que des récitals à la Schubertiade
de Schwarzenberg, au Wigmore Hall,
à St John’s Smith Square, à De Singel
d’Anvers et au Festival de Verbier. Parmi
les événements de la saison dernière,
mentionnons un récital de Noël en
Norvège retransmis sur différentes
chaînes de télévision à travers le monde,
ses débuts en récital au Concertgebouw
d’Amsterdam ainsi que des engagements
à Vienne (avec José Carreras), à
Düsseldorf, à Copenhague, à Oslo et au
Festival de Salzbourg avec Ivor Bolton
et Nikolaus Harnoncourt. Sur scène,
elle a chanté Il Trionfo del Tempo e del
Disinganno à la Deutsche Staatsoper de
Berlin avec Marc Minkowski, Adina dans
L’Élixir d’amour à la Wiener Staatsoper,
Sophie dans Le Chevalier à la rose avec
Zubin Mehta à Florence et Susanna
dans Les Noces de Figaro au Festival
de Verbier avec Paul McCreesh. Cette
saison, ses engagements comprennent
notamment Les Noces de Figaro
(Susanna), La Flûte enchantée (Pamina),
L’Élixir d’amour (Adina) à la Wiener
Staatsoper, Il Postino de Daniel Catan
(avec Plácido Domingo) au Teatro Real
de Madrid, ainsi que des concerts à
Prague, à Halle et à la Mozartwoche de
Salzbourg (avec Ivor Bolton). En plus
des rôles cités, le répertoire de Sylvia
Schwartz comprend ceux d’Amina (La
Somnambule de Bellini), Norina (Don
Pasquale de Donizetti), Morgana (Alcina
de Handel), Arianna (Arianna a Creta
de Handel), Valencienne (La Veuve
joyeuse de Lehar), Despina (Così fan
tutte de Mozart), Zerlina (Don Giovanni
de Mozart), Ilia (Idoménée de Mozart),
Servilia (La Clémence de Titus de
Mozart), le rôle-titre de La Cecchina de
Piccinni, Fiorilla (Le Turc en Italie de
Rossini), Oscar (Un bal masqué de Verdi),
Nanetta (Falstaff de Verdi), Ännchen
(Der Freischütz de Weber). Elle prépare
actuellement le rôle de Zdenka dans
Arabella de Richard Strauss. Son premier
disque en solo, consacré à des mélodies
espagnoles et enregistré avec Malcolm
Martineau, paraîtra en janvier 2013.
Gaëlle Arquez
Après une licence de musicologie, Gaëlle
Arquez obtient en 2009 un premier
prix de chant du Conservatoire de Paris
(CNSMDP). Elle a étudié avec Malcolm
Walker, Kenneth Weiss, Jeff Cohen et
Susan McCulloch. Lauréate de plusieurs
concours (Premier Prix du Wigmore
Hall/Independant Opera Fellowship
2009/2011, Concours Yamaha Music
Foundation of Europe en 2007, Bourses
Musicales des Zonta Clubs de France
en 2006), Gaëlle Arquez se produit en
récital sur la scène du Teatro Marcello
à Rome, à la Salle Pleyel dans la série
« Prélude au concert » puis au Louvre
dans le cadre du programme « L’Écoute
du Louvre ». Elle est invitée à participer
au Festival des Nouveaux Talents de
Villers-sur-Mer, aux Journées Ravel à
Monfort-l’Amaury et à l’Internationale
Messiaen-Woche de Neuestadt en
Allemagne. Elle a également interprété
des œuvres de Messiaen à Karlsruhe
et à la Musashimo Cultural Foundation
de Tokyo. Entre 2007 et 2008, elle
interprète le rôle de l’Enfant dans
L’Enfant et les Sortilèges de Ravel et
réalise sa première tournée en France.
En 2009, elle chante le rôle-titre de La
Petite Renarde rusée de Janáček pour
le Conservatoire de Paris (CNSMDP)
dans une production mise en scène
par Vincent Vittoz et dirigée par Yann
Molénat, rôle qu’elle reprend au Théâtre
Royal de Wallonie de Liège et au Grand
Théâtre de Reims. Pendant l’été 2010,
elle se produit le temps d’un récital
Messiaen/Wagner au Festival Messiaen
au Pays de la Meije, à la demande
de Pierre Boulez. Au printemps 2011,
elle chante Dorabella (Così fan tutte)
en concert sous la direction de Marc
Minkowski. Parmi ses projets récents
14
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 14
05/11/12 16:02
BIOGRAPHIES
ou à venir, mentionnons ses débuts à
l’Opéra de Lille (Cendrillon de Massenet),
sur la scène de l’Opéra National de
Paris (Zerlina dans Don Giovanni) sous
la direction de Philippe Jordan et au
Théâtre de La Monnaie à Bruxelles
(Médée de Cherubini). Gaëlle Arquez
est soutenue par le Wigmore Hall/
Independent Opera Voice Fellowship.
Delphine Galou
Delphine Galou est née à Paris. Elle mène
en parallèle des études de philosophie à
la Sorbonne et des études de piano et de
chant. Lauréate de plusieurs concours de
chant, elle est désignée en 2004 parmi
les « Révélation classique » de l’Adami.
En 2000/2001, elle intègre Les Jeunes
Voix du Rhin (Opéra National du Rhin),
où elle aborde des rôles tels que Hänsel
(Hänsel und Gretel), Lucretia (The Rape
of Lucretia), Mercedes (Carmen). Entre
2002 et 2008, elle chante La Pietra
del Paragone (rôle-titre) de Rossini
à Rennes et Fribourg, Dido & Aeneas
(Dido) de Purcell à Rennes, L’Enfant et
les Sortilèges de Ravel à Angers-Nantes
Opéra, Eugène Onéguine (Olga) à l’Opéra
de Dijon, La Périchole (rôle-titre) à
l’Opéra de Dijon, Il Mondo della luna
de Haydn à Rennes et Luxembourg,
Giulio Cesare (rôle-titre) à Caen,
A Midsummer Night’s Dream (Hermia)
à Nancy, Il Giustino (Eufemia) de
Giovanni Legrenzi et Niobe (Nerea)
d’Agostino Steffani au Festival de
Schwetzingen. Les deux dernières
saisons ont été marquées par deux
nouvelles productions : Radamisto
(Zenobia) au Festival Handel à Karlsruhe
et Orlando furioso de Vivaldi (rôle-titre)
à l’Opéra de Bâle. En 2010/2011, elle
fait ses débuts au Royal Opera House,
Covent Garden (Niobe) puis elle chante
The Rape of Lucretia de Britten (rôletitre) à Angers-Nantes Opéra et Alcina
de Handel (Bradamante) à l’Opéra
de Saint-Gall. Au cours de la saison
2011/2012, on peut l’entendre à l’opéra
dans Il Trionfo del tempo de Handel à la
Staatsoper de Berlin sous la direction
de Marc Minkowski et dans Alcina
(Bradamante) à l’Opéra de Lausanne
sous la direction d’Ottavio Dantone.
Elle se produit par la suite au Theater
an der Wien dans Il Ritorno d’Ulisse in
patria de Monteverdi (Penelope) sous
la direction de Christophe Rousset. En
concert, elle a notamment chanté avec
l’Ensemble Balthasar Neumann (Thomas
Hengelbrock), I Barocchisti (Diego
Fasolis), l’Accademia Bizantina (Ottavio
Dantone), le Collegium 1704 (Václav
Luks), Les Siècles (François-Xavier Roth),
Les Arts Florissants (Paul Agnew),
Le Concert des Nations (Jordi Savall)
et l’Ensemble Matheus (Jean-Christophe
Spinosi). Elle est l’invitée régulière du
Festival de Beaune où on a pu l’entendre
dans Rinaldo et Alessandro de Handel,
Semiramide de Porpora, Juditha
triumphans et Orlando furioso de
Vivaldi. Parmi ses engagements récents,
mentionnons Juditha triumphans de
Vivaldi avec l’Accademia Bizantina
et Alcina de Handel avec Les Talens
Lyriques. Delphine Galou a participé à
l’enregistrement de Teuzzone de Vivaldi
sous la direction musicale de Jordi
Savall, récemment paru chez Naïve.
Colin Balzer
La saison passée, le ténor canadien
Colin Balzer a fait ses débuts newyorkais en récital à la Frick Collection.
Il a également donné divers concerts
avec l’Oratorio Society of New York,
l’ensemble Musica Sacra (sous la
direction de Kent Tritle) et Les Violons
du Roy (Bernard Labadie). Il a chanté le
Requiem de Mozart avec la Camerata
Salzburg, Acis and Galatea de Handel
sous la direction de Marc Minkowski à
Grenoble, Niobe de Steffani au Festival
de Musique Ancienne de Boston et
Don Giovanni (rôle de Don Ottavio) au
Bolchoï de Moscou. En 2009/2010, il a
donné son premier récital américain
programmé par la Philadelphia Chamber
Music Society, chanté Le Messie
avec les orchestres symphoniques
d’Edmonton et de Toronto, fait ses
débuts avec l’Atlanta Symphony dans
la Messe du couronnement de Mozart
dirigée par Roberto Abbado, interprété
Idoménée et la Messe en ut mineur de
Mozart à Salzbourg sous la direction
de Marc Minkowski, la Passion selon
saint Matthieu et des cantates de
Bach avec Philippe Herreweghe et le
Collegium Vocale de Gand, et incarné
Don Ottavio dans Don Giovanni avec
Louis Langrée au Festival d’Aix-enProvence et au Bolchoï. Parmi les
temps forts des saisons précédentes,
mentionnons le rôle-titre de L’Orfeo de
Monteverdi à Edmonton, La Création de
Haydn avec Yoav Talmi et l’Orchestre
Symphonique de Québec, Le Messie de
Handel avec le Calgary Philharmonic,
le Requiem de Mozart avec le National
Philharmonic ainsi que les orchestres
symphoniques d’Indianapolis et du New
Jersey, Elias de Mendelssohn avec le
Toronto Mendelssohn Choir, The Fairy
Queen de Purcell avec Early Music
Vancouver, la Nelson Messe de Haydn
lors d’une tournée en Belgique avec
Philippe Herreweghe et le Collegium
Vocale de Gand, la Brockes Passion
de Handel en tournée européenne
avec Marcus Creed et l’Akademie für
15
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 15
05/11/12 16:02
Alte Musik, ainsi que le rôle du Grand
Prêtre dans Idoménée de Mozart avec
Marc Minkowski au Festival d’Aix-enProvence. En concert, Colin Balzer s’est
produit avec le Brabants Orkest, le
Scottish Chamber Orchestra, l’Orchestre
Symphonique du Luxembourg, le Chœur
Bach de Munich, l’Orchestre Baroque
de Leipzig, l’ensemble Tafelmusik de
Toronto et les orchestres symphoniques
de Victoria, d’Ann Arbor et de l’Oregon. Il a également chanté l’Italienisches
Liederbuch de Wolf au Festival de
Savonlinna en Finlande, Acis dans Acis
and Galatea au Festival de Vancouver,
ainsi que Boris Godounov de Mattheson
et Psyché de Lully au Festival de
Musique Ancienne de Boston. Il collabore
fréquemment avec des chefs de renom
tels que Leopold Hager, Bernard Labadie,
Helmuth Rilling, Simone Young, Simon
Preston, Gabriel Chmura, Christof Perick,
Mario Venzago et Kenneth Montgomery.
Particulièrement reconnu dans le
domaine du récital, il a été accueilli au
Wigmore Hall de Londres (accompagné
par Graham Johnson), au Festival
Britten d’Aldeburgh, au Festival de
Musique de Chambre de Vancouver, au
Festival Wratislavia Cantans en Pologne
et au Festival de Baden-Baden. Ses
enregistrements comptent à ce jour
l’Italienisches Liederbuch de Wolf ainsi
qu’une sélection de lieder d’Eisler
et Henze. Lauréat des concours du
Wigmore Hall (Londres), Hertogenbosch
(Pays-Bas), Hugo Wolf (Stuttgart) et du
55e Concours International de l’ARD
(Munich), Colin Balzer a également reçu
la médaille d’or du Concours Robert
Schumann de Zwickau. Né en ColombieBritannique, Colin Balzer a débuté son
éducation musicale à l’Université de
Vancouver avec David Meek avant de
poursuivre sa formation avec Edith
Wiens à la Hochschule für Musik de
Nuremberg-Augsbourg.
avec Les Musiciens du Louvre Grenoble.
Il s’est également produit dans les rôles
de Simone (Gianni Schicchi de Puccini)
à Crémone et de Neptune (Idoménée
Luca Tittoto
de Mozart) à Bruxelles, Paris et Cologne
Lors de la saison 2009, Luca Tittoto
avec René Jacobs. En 2007, il interprète
participe à une série de concerts dédiés Pluton dans L’Orfeo de Monteverdi
à sainte Cécile (Purcell, Haydn) avec
au Festival Monteverdi de Crémone
Les Musiciens du Louvre Grenoble et
sous la direction d’Andrea Marcon,
Marc Minkowski à Paris, Bruxelles et
puis au Festival d’Aix-en-Provence
Londres. Par la suite, il incarne Gottardo avec René Jacobs. Il a également
dans La Pie voleuse de Rossini à Bologne chanté Roucher (Andrea Chenier de
et Reggio Emilia, Idoménée de Mozart
Giordano) à Rovigo et Jupiter (Orphée
à Aix-en-Provence, à Saint-Jacquesaux enfers d’Offenbach) au Teatro
de-Compostelle, au Festival de Brême
Lirico de Cagliari. Luca Tittoto est né
et à Salzbourg. En août 2009, il fait
à Asolo, dans la province de Trévise.
ses débuts au Festival de Salzbourg
En 2006, il remporte le Concours d’opéra
en interprétant La Création de Haydn
Giuseppe Di Stefano à Trapani, pour son
et lors d’un concert dédié à Haydn et
interprétation de Don Alfonso (Così fan
Purcell avec Les Musiciens du Louvre
tutte). En 2005, il incarne Basilio
Grenoble. Il a chanté Le Messie de
(Le Barbier de Séville de Rossini) à
Handel avec Andrea Marcon au Festival
Udine, et chante également dans
de Bucarest et a fait ses débuts comme
Le Couronnement de Poppée de
Oroveso dans Norma de Bellini à Pise
Monteverdi à Crémone avec Ottavio
puis Pavie, Crémone, Côme, Brescia et
Dantone. En 2006, il est Bonzo (Madame
Trente. Il revient à Salzbourg l’année
Butterfly de Puccini) à Gênes et
suivante pour une représentation de la
Don Basilio (Le Barbier de Séville de
Messe en ut mineur de Mozart. En 2010, Paisiello) à Milan ; il chante également
il fait ses débuts aux États-Unis dans
la Graßmusik KV 42 de Mozart avec
le rôle de Leporello (Don Giovanni) à
l’Accademia Bizantina et Ottavio Dantone
l’Opéra de Palm Beach, interprète Giove au Festival Spontini à Jesi ; à Gênes,
dans La Calisto de Cavalli dirigée par
il interprète le Requiem für Mignon de
Andrea Marcon à Bâle et chante Créonte Robert Schumann. Au Teatro La Fenice
dans Médée de Cherubini à Crémone.
de Venise, il a chanté les Vespri di
En 2008, il chante Don Alfonso (Così
Natale de Galuppo ; à Udine et Trieste,
fan tutte) à Bilbao, Raimondo (Lucia di
Manfred de Robert Schumann. Il étudie
Lammermoor de Donizetti) au Teatro
actuellement avec le ténor Beniamino
Comunale de Bologne, Alidoro (La
Prior. Luca Tittoto a enregistré plusieurs
Cenerentola de Rossini) à Cosenza,
disques chez Harmonia Mundi et Naïve
Quince (A Midsummer Night’s Dream
Classics.
de Britten) à l’Opéra de Nice, Figaro
(Les Noces de Figaro) à Vicence et en
Maria Valdmaa
Espagne, et la Messe en si mineur de
Maria Valdmaa est appréciée pour
Bach à Saint-Jacques-de-Compostelle
son beau soprano lyrique léger et ses
16
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 16
05/11/12 16:02
BIOGRAPHIES
affinités avec la musique baroque,
Renaissance et médiévale. Diplômée
du Conservatoire Royal de La Haye
(Pays-Bas), elle y a étudié avec Jill
Feldman, Michael Chance et Peter
Kooij. En tant que soliste, elle a chanté
Le Messie de Handel, Shakespeare
Ode de Linley, ainsi que La Passion
selon saint Jean et diverses cantates
de Bach. À l’opéra, elle a incarné le
rôle-titre de Euridice de Jacopo Peri
sous la direction de Christina Pluhar,
Gasparina dans La Canterina de Haydn
sous la direction de Sigiswald Kuijken,
Zerlina dans Don Giovanni de Mozart et
Angelica dans Orlando de Handel. Elle
se produit également en ensemble,
notamment avec le Chœur de Chambre
Philharmonique Estonien, la Société
Bach des Pays-Bas, L’Arpeggiata,
l’Ensemble Vox Luminis et Egidius
Kwartet & College.
de Tallinn, l’ensemble estonien de
musique ancienne Hortus Musicus,
l’ensemble estonien de musique
contemporaine NYYD Ensemble, les
orchestres de chambre de Lituanie,
de Prague, d’Australie, etc. Son
répertoire va du baroque à la création
contemporaine : les oratorios de Bach,
de nombreuses cantates de Handel, Dido
and Aeneas de Purcell, mais aussi des
œuvres de Monteverdi, Respighi, Vivaldi,
Mozart, Mendelssohn, Fauré, Reich, Pärt,
Berio, et de compositeurs estoniens
comme Mägi, Sink, Tamberg, Tormis
et Tulev. Chambriste accomplie, elle a
donné des concerts avec la Camerata
Tallinn et le guitariste Heiki Mätlik.
Elle est l’invitée régulière de nombreux
festivals estoniens, dont le Festival
de Musique ancienne d’Haapsalu et
le Festival David Oïstrakh.
Kaia Urb
La soprano Kaia Urb est une interprète
d’oratorio reconnue tant en Estonie qu’à
l’étranger. Diplômée du Conservatoire
National de Tallinn, elle a poursuivi
sa formation avec Lilian Gentele à
Stockholm. Depuis 1982, elle est membre
du Chœur de Chambre Philharmonique
Estonien. Elle a interprété des parties
solistes dans de nombreux oratorios
et a pris part à nombre de concerts et
d’enregistrements. Kaia Urb a collaboré
avec des chefs d’orchestre comme
Tõnu Kaljuste, Neeme Järvi, Paul Mägi,
Paul Hillier, Olari Elts, Juha Kangas ou
Saulius Sondeckis, et des formations
instrumentales comme le Hilliard
Ensemble, l’Orchestre Symphonique
de Göteborg, l’Orchestre Symphonique
National Estonien, l’Orchestre de
Chambre de Tallinn, l’Orchestre Baroque
Yann Rolland
De 1992 à 1994, Yann Rolland étudie le
chant au sein de la Maîtrise de Radio
France, puis au CNR de Paris et à la
Maîtrise de Paris de 1994 à 1998.
Il fait ensuite des études de sociologie
et arrête la musique, jusqu’en fin de
master à la Sorbonne. En 2005,
il reprend la pratique du chant en voix
de baryton au conservatoire du XVIIIe
arrondissement de Paris dans la classe
de Michel Piquemal. En 2006, il intègre
la formation professionnelle de la
Maîtrise de Notre-Dame à Paris, cette
fois en voix de contre-ténor. Depuis,
il participe à de nombreux concerts et
enregistrements au sein de la Maîtrise
de Notre-Dame ainsi qu’à des masterclasses, avec notamment Howard Crook,
Noëlle Barker, Rinaldo Alessandrini,
François Le Roux, etc. Il participe à des
productions en tant que soliste, avec
notamment Les Musiciens du Louvre
Grenoble, ainsi qu’avec La Grande
Écurie, en 2011, en tant que doublure
du rôle-titre de Giulio Cesare de Handel
dirigé par Jean-Claude Malgoire.
En 2010 et 2011, il chante l’Oratorio de
Noël de Bach à Notre-Dame-de-Paris
et le Nisi Dominus de Vivaldi, des récitals
Handel et Vivaldi avec Les Musiciens
du Louvre Grenoble, ainsi qu’un
programme Bach-Purcell-Pergolesi.
Il se produit également en ensemble de
solistes et en chœur, notamment au sein
du Concert Spirituel et des Musiciens du
Louvre Grenoble, ou encore dans des
ensembles de musique Renaissance, tels
l’Ensemble Clément Janequin, La Main
Harmonique, Vox Cantoris, Trio Musica
Humana, ainsi que dans des productions
d’opéra telles Le Carnaval de Venise,
King Arthur (Hervé Niquet), Platée (Marc
Minkowski), ainsi qu’autour du répertoire
sacré, notamment de musique française
(Gilles, Campra, Charpentier, Bouteiller,
Brossard, Certon), allemande (Messe en
si, enregistrée en 2007 avec l’Ensemble
Orchestral de Paris sous la direction
de John Nelson, passions de Bach),
italienne (Messe de Striggio, Hervé
Niquet). Il participe à de nombreux
enregistrements discographiques,
notamment du Requiem de Bouteiller
avec Le Concert Spirituel sous la
direction de Hervé Niquet, de la messe
Ave Sanctissima Maria de Pierre Certon,
ainsi que d’œuvres de Attaignant avec
l’ensemble Vox Cantoris, ou encore
de motets et messes de musique
romantique allemande (Mendelssohn,
Brahms, Rheinberger) avec la Maîtrise
de Notre-Dame-de-Paris. Il poursuit
cette année sa formation au sein du
département de musique ancienne du
17
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 17
05/11/12 16:02
Conservatoire de Paris, avec notamment Macchabée et d’autres oratorios de
Howard Crook et Jean Tubéry.
Handel, le Requiem de Mozart, Passio
de Pärt, Ante finem saeculi de Tüür,
Toomas Tohert
des œuvres de jeunes compositeurs
Le ténor Toomas Tohert a étudié le
estoniens… En Estonie et à l’étranger,
chant à l’Académie de Musique d’Estonie il a été amené à collaborer avec de
de 1988 à 1995, auprès de Rostislav
nombreux chefs d’orchestre, formations
Gurjev. Il s’est perfectionné avec Virgilius musicales et ensembles vocaux – il
Noreika et a participé à différentes
travaille notamment depuis des années
master-classes au Danemark. Depuis
avec l’Orchestre Baroque de Tallinn.
2000, il est membre du Chœur de
Uku Joller a pris part à différentes
Chambre Philharmonique Estonien,
productions d’opéras, dont Les Noces
se produisant aussi bien en tant que
de Figaro de Mozart à l’Opéra National
choriste que dans des parties solistes
d’Estonie ou La Cenerentola de Rossini
d’oratorios. Il a notamment été soliste
au Festival de Savonlinna. Il a chanté le
dans la Missa Sancti Nicolai et la
rôle-titre de Dido and Aeneas de Purcell
Harmoniemesse de Haydn aux côtés
avec l’Orchestre Baroque de Tallinn
de l’Orchestre Symphonique National
en concert et en enregistrement. Il a
Estonien sous la direction de Tõnu
également participé à Curlew River de
Kaljuste, dans Estonian Ballads de Veljo
Britten sous la direction de Paul Hillier
Tormis, dans l’Oratorio de Noël de Bach
et L’Isola disabitata de Haydn dans une
sous la direction d’Andris Veismanis et
production du Nargen Opera sous la
dans La Passion selon saint Jean du
direction de Tõnu Kaljuste.
même compositeur sous la direction
de Daniel Reuss. Il a également incarné
Marc Minkowski
quelques rôles à l’opéra, notamment
D’abord bassoniste, Marc Minkowski
dans Il Mondo della luna et Armida de
aborde très jeune la direction
Haydn dans des productions du Nargen
d’orchestre, notamment sous le regard
Opera.
de Charles Bruck au sein de la Pierre
Monteux Memorial School aux ÉtatsUku Joller
Unis. À l’âge de 19 ans, il fonde Les
Le baryton-basse Uku Joller est
Musiciens du Louvre, ensemble qui
diplômé en chant de l’Académie de
participera activement au renouveau
Musique d’Estonie. Par la suite, il s’est
baroque et avec lequel il défriche aussi
perfectionné lors de master-classes de
bien le répertoire français (Lully,
Harry van der Kamp en Holland et du
Rameau, Campra, Marais, Mouret, Rebel,
Hilliard Ensemble au Royaume-Uni.
Mondonville…) que Handel (premiers
En tant que soliste du Chœur de
enregistrements du Trionfo del Tempo,
Chambre Philharmonique Estonien,
d’Amadigi et de Teseo, mais aussi
il s’est produit en Europe, aux ÉtatsAriodante, Giulio Cesare, Hercules,
Unis, en Australie et au Japon. Son
Semele, les motets et la musique
répertoire va du baroque à la musique
d’orchestre), avant d’aborder Mozart,
contemporaine – La Passion selon
Rossini, Offenbach, Bizet ou Wagner.
saint Jean de Bach, Le Messie, Judas
Il sillonne l’Europe, avec ou sans son
orchestre, de Salzbourg (L’Enlèvement
au sérail, La Chauve-souris, Mitridate,
Così fan tutte) à Bruxelles
(La Cenerentola, Don Quichotte de
Massenet, Les Huguenots de Meyerbeer,
Il Trovatore en 2012) et d’Aix-enProvence (Le Couronnement de Poppée,
Les Noces de Figaro, Idomeneo, un
nouveau Sérail) à Zurich (Il Trionfo del
Tempo, Giulio Cesare, Agrippina, Les
Boréades, Fidelio, La Favorite), en
passant par la Musikfest Bremen (avec
laquelle s’est instauré depuis 1995 un
partenariat régulier pour les productions
des Musiciens du Louvre Grenoble).
Régulièrement à l’affiche de l’Opéra de
Paris (Platée, Idomeneo, La Flûte
enchantée, Ariodante, Giulio Cesare,
Iphigénie en Tauride, Mireille) et au
Théâtre du Châtelet (La Belle Hélène,
La Grande-Duchesse de Gérolstein,
Carmen, Die Feen de Wagner en création
française), il se produit dans d’autres
théâtres parisiens, notamment l’OpéraComique, où il ressuscite
La Dame blanche de Boieldieu, dirige
Pelléas et Mélisande pour le centenaire
de l’ouvrage en 2002 et Cendrillon de
Massenet ; mais aussi à Venise
(Le Domino noir d’Auber), Moscou
(création scénique de Pelléas en Russie,
mise en scène d’Olivier Py), Berlin
(Robert le Diable, Il Trionfo del Tempo en
2012), Amsterdam (Roméo et Juliette,
Iphigénie en Aulide et Iphigénie en
Tauride), Vienne au Theater an der Wien
(Hamlet en 2012) ou à la Staatsoper où
Les Musiciens du Louvre Grenoble ont
été en 2010 le premier orchestre français
à se produire dans la fosse (Alcina de
Handel). Directeur musical du Sinfonia
Varsovia depuis 2008, Marc Minkowski
est également l’hôte régulier
d’orchestres symphoniques avec lesquels
18
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 18
05/11/12 16:02
BIOGRAPHIES
son répertoire évolue de plus en plus
vers le XXe siècle (Ravel, Stravinski, Lili
Boulanger, Albert Roussel, John Adams,
Henryk Górecki ou Olivier Greif).
Régulièrement invité en Allemagne
– par la Staatskapelle de Dresde,
l’Orchestre Philharmonique de Berlin,
<le Deutsches Symphonie-Orchester de
Berlin ou les différents orchestres de
Munich –, il dirige également le Los
Angeles Philharmonic, les Wiener
Symphoniker, l’Orchestre du Mozarteum
de Salzbourg, le Cleveland Orchestra, le
Mahler Chamber Orchestra, l’Orchestre
de la Radio Suédoise, l’Orchestre de la
Radio Finlandaise, l’Orchestre National
du Capitole de Toulouse, l’Orchestre du
Théâtre Mariinsky, jusqu’au tout jeune
Qatar Philharmonic Orchestra. Après le
succès remporté en 2009 par Les
Musiciens du Louvre Grenoble et leur
fondateur au Wiener Konzerthaus lors
d’une intégrale des symphonies
« londoniennes » de Haydn enregistrée
live par Naïve – leur éditeur exclusif
depuis 2007 –, la même salle les a
accueillis pour l’enregistrement de
l’intégrale des symphonies de Schubert
(sortie en septembre 2012). En mai 2012
s’est déroulée la 2e édition de Ré
Majeure, le festival que Marc Minkowski
a créé sur l’Île de Ré. Au cours de la
saison 2012/2013, Marc Minkowski dirige
Lucio Silla de Mozart mis en scène par
Marshall Pynkoski à la Mozartwoche de
Salzbourg, dont il a été nommé directeur
artistique. Coproduit avec le Musikfest
Bremen, Lucio Silla sera repris à Brême
en septembre 2013. Marc Minkowski fera
ses débuts avec les Wiener Philharmoniker
en mai 2013, et dirigera le London
Symphony Orchestra dans Don Giovanni
au Festival d’Aix-en-Provence en juillet 2013.
Les Musiciens du Louvre Grenoble
Fondés en 1982 par Marc Minkowski, Les
Musiciens du Louvre Grenoble font
revivre les périodes baroque, classique
et romantique sur instruments d’époque.
Depuis trente ans, l’orchestre s’est fait
remarquer pour sa relecture des œuvres
de Handel, Purcell et Rameau, mais aussi
de Haydn et Mozart ou, plus récemment,
de Bach et de Schubert. Il est également
reconnu pour son interprétation de la
musique française du XIXe siècle : Berlioz
(Les Nuits d’été, Harold en Italie), Bizet
(L’Arlésienne), Massenet (Cendrillon)…
Parmi ses récents succès lyriques, citons
Alcina de Handel à l’Opéra de Vienne,
Così fan tutte de Mozart au Festival de
Salzbourg et Idoménée de Mozart au
Festival d’Aix-en-Provence, à la
Mozartwoche et au Musikfest Bremen où
l’orchestre se produit régulièrement
depuis 1995. La saison 2012/2013
commence par la sortie du disque de
l’intégrale des symphonies de Schubert
chez Naïve. Puis l’Orchestre célèbre son
trentième anniversaire par de nombreux
concerts exceptionnels à Grenoble et à
Paris avant de partir en tournée en Asie.
En résidence à Grenoble depuis 1996,
l’Orchestre développe de nombreuses
actions d’éveil, de sensibilisation et de
promotion de la musique classique sur le
territoire rhônalpin via l’Atelier des
Musiciens du Louvre Grenoble.
Les Musiciens du Louvre Grenoble sont
subventionnés par la Ville de Grenoble,
le Conseil général de l’Isère, le Conseil
régional Rhône-Alpes et le ministère de la
Culture et de la Communication (DRAC
Rhône-Alpes).
Violons I
Thibault Noally
Rebecca Aeschbach
Maria Papuzinska-Uss
Mario Konaka
Geneviève Staley-Bois
Alexandrine Caravassilis
Violons II
Claire Sottovia
Laurent Lagresle
Caroline Lambelé
Heide Sibley
Alexandra Delcroix Vulcan
Maïté Louis
Altos
Nadine Davin
Deirdre Dowling
Joël Oechslin
Lika Laloum
Violoncelles
Frédéric Baldassare *
Elisa Joglar
Pascal Jessi
Vérène Westphal
Contrebasses
Christian Staude *
Clotilde Guyon
Flûtes
Florian Cousin
Jean Brégnac
Hautbois
Jasu Moisio
Gilberto Caserio
Basson
Nicolas André *
19
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 19
05/11/12 16:02
Trompettes
Guy Ferber
Jean-Baptiste Lapierre
Emmanuel Alemany
Timbales
Martin Piechotta
Orgue
Francesco Corti *
Luth
Toshinori Ozaki *
* Continuo
20
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 20
05/11/12 16:02
Et aussi…
> CONCERTS
> SALLE PLEYEL
> La sélection de la Médiathèque
MARDI 15 JANVIER, 20H
LUNDI 25 MARS, 20H
En écho à ce concert, nous vous proposons…
Ballet des fées des forêts de Saint-Germain
(création)
Johann Sebastian Bach
Passion selon saint Jean
> Sur le site Internet
http://mediatheque.cite-musique.fr
Les Pages et les Symphonistes du Centre
de Musique Baroque de Versailles
Olivier Schneebeli, direction
Jean-François Novelli, taille
Le Schlemil Théâtre
Julien Lubek, mise en scène
Cécile Roussat, mise en scène
Sylvie Skinazi, costumes
Elodie Monet, scénographe
Accentus
Concerto Köln
Laurence Equilbey, direction
Deborah York, soprano
Marijana Mijanovic, contralto
Markus Schäfer, ténor, L’Évangéliste
Emiliano Gonzalez Toro, ténor
Johannes Weisser, basse
Johannes Mannov, basse
François Couperin
Airs sérieux et à boire
Marc-Antoine Charpentier
Caecilia, virgo et martyr
Michel Lambert
Airs de cour
Elisabeth Jacquet de La Guerre
Cantate
Musiciens des Arts Florissants
Emmanuelle de Negri, soprano
Marc Mauillon, baryton
William Christie, direction, clavecin
SAMEDI 2 MARS, 20H
Johann Sebastian Bach
Concerto pour hautbois BWV 1057
Concerto pour violon BWV 1042
Concerto brandebourgeois n° 3 BWV 1048
Concerto pour violon BWV 1041
Concerto pour hautbois et violon BWV 1060
Philharmonische Camerata Berlin
Guy Braunstein, violon
Ramón Ortega Quero, hautbois
> CLASSIC LAB
LUNDI 3 DÉCEMBRE, 19H
Bach, l’incontournable
Atelier d’initiation à la musique classique
à La Rotonde (6-8 place de la Bataille de
Stalingrad, 75019 Paris)
> CITÉSCOPIE
SAMEDI 26 ET DIMANCHE 27 JANVIER
Le baroque : du berceau italien au modèle
français
Journée en compagnie de musicologues,
incluant conférences et concerts.
> SPECTACLE JEUNE PUBLIC
MERCREDI 30 JANVIER, 15H
Concerto luminoso (À partir de 6 ans)
Musique baroque et lanterne magique
(Les concerts sont accessibles dans leur intégralité
à la Médiathèque de la Cité de la musique.)
… de regarder dans les « Dossiers
pédagogiques » :
La famille Bach dans les « Concerts
éducatifs » • Baroque : Johan Sebastian
Bach dans les « Repères musicologiques »
> À la médiathèque
… d’écouter avec la partition :
Dixit Dominus de Georg Friedrich Handel
par le Monteverdi Choir & Orchestra, John
Eliot Gardiner (direction) • Magnificat de
Johann Sebastian Bach par The Sixteen
Choir & Orchestra, Harry Christophers
(direction)
… de lire :
Georg Friedrich Handel, Dixit Dominus de
Sabine Bérard • Handel et ses oratorios :
des mots pour les notes de Pierre Degott •
Magnificat : Jean-Sébastien Bach, le Cantor
de Paule du Bouchet
Musique de Claudio Monteverdi, Giovanni
Girolamo Kapsberger et Benedetto Ferrari
> MARATHON BACH
SAMEDI 6 ET DIMANCHE 7 AVRIL
À la Cité de la musique et à la Salle Pleyel
Proposé par Sir John Eliot Gardiner
Compagnie Praxinoscope
Ensemble La Rêveuse
Anne-Marie Beaudette, soprano
Florence Bolton, direction musicale, dessus
et basse de viole
Yoann Moulin, clavecin, orgue positif
Benjamin Perrot, direction musicale,
théorbe et guitare baroque
Vincent Vergone, images, mise en scène
Imprimeur : BAF | Licences no 757541-757542-757543
DIMANCHE 27 JANVIER, 16H30
… d’écouter un extrait dans les
« Concerts » :
Passion selon saint Jean de Johann
Sebastian Bach par Les Musiciens
du Louvre Grenoble, Marc Minkowski
(direction) enregistré à la Salle Pleyel en
2010 • Il Trionfo del tempo e del disinganno
de Georg Friedrich Handel par Les
Musiciens du Louvre Grenoble, Marc
Minkowski (direction) enregistré à la Salle
Pleyel en 2007
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Elza Gibus | Stagiaires : Emma Granier, Colin Bevot.
10_11_MINKO_BACH_HANDEL.indd 21
05/11/12 16:02

Documents pareils