MapServer, solution de SIG libre en ligne
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MapServer, solution de SIG libre en ligne
Société ORTECH Mastère SILAT MapServer, solution de SIG libre en ligne U N ÉTAT DES LIEUX DE SON UTILISATION EN F RANCE Cheikh DIOP Nawel BOUARD Simeon STANCIOFF François VAN DER BIEST Commanditaire Ortech : Françoise de BLOMAC Responsable Mastère : Eric BARBE PARIS, MAI 2006 Table des matières Avant-propos 4 Méthodologie 6 1 2 3 Qu’est-ce que MapServer ? 1.1 Présentation de MapServer . . . . . . . . . . . . . . 1.2 Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.3 Principes de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . 1.4 Fonctionnalités de MapServer . . . . . . . . . . . . 1.5 Les différents frameworks (ou cadres d’applications) 1.6 Les solutions propriétaires "concurrentes" . . . . . . Typologie des utilisateurs de MapServer 2.1 Profils élémentaires . . . . . . . . . 2.1.1 L’utilisateur final . . . . . . 2.1.2 Le maître d’ouvrage . . . . 2.1.3 L’administrateur de données 2.1.4 L’administrateur système . . 2.1.5 Les développeurs . . . . . . 2.1.6 Les prestataires de services . 2.1.7 Les concepteurs . . . . . . . 2.2 Classification des usages . . . . . . 2.2.1 L’usage public . . . . . . . 2.2.2 L’utilisation professionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 8 8 9 10 12 15 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 16 16 16 17 17 17 17 18 18 18 19 Résultats de l’enquête 3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2 Qui utilise MapServer ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.3 Quelles sont les motivations du choix de MapServer ? . . . 3.3.1 Pour les utilisateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.3.2 Prestataires de services . . . . . . . . . . . . . . . 3.4 Que doit-on attendre d’une solution basée sur MapServer ? 3.5 Comment les utilisateurs travaillent avec MapServer ? . . . 3.5.1 Pour les utilisateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.5.2 Du côté des prestataires . . . . . . . . . . . . . . 3.6 Comment les utilisateurs jugent-ils MapServer ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 20 20 22 22 25 26 29 29 33 35 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . TABLE DES MATIÈRES 3.6.1 3.6.2 4 Les avantages de MapServer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les points faibles de MapServer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vie et évolution du projet MapServer 4.1 La Fondation MapServer . . . . . . 4.2 Présentation de la fondation OSGeo 4.3 Divers avis sur la Fondation . . . . 4.4 Perspectives d’évolution du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 36 38 38 40 43 45 Conclusion 47 Remerciements 48 Bibliographie 50 A Annexe 1 : Page d’accueil de l’enquête 51 B Annexe 2 : Questionnaire utilisateur de MapServer B.1 Rubrique "utilisateur final" (capture d’écran) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B.2 Rubrique "maître d’ouvrage" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B.3 Rubrique "administrateur système" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B.4 Rubrique "administrateur de données" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B.5 Rubrique "développeurs" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B.6 Rubrique "société de services" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B.7 Autres questions liées à la "Open Source Geospatial Foundation" (OSGeo ou OSGF) B.8 Facultatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B.9 Page finale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 53 53 54 54 54 55 55 55 55 C Annexe 3 : Questionnaire pour les autres utilisateurs C.1 Vous utilisez un autre serveur carto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C.2 Facultatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C.3 Page finale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 56 56 56 D Annexe 4 : Courriels liés à l’enquête D.1 Premier appel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . D.2 Deuxième appel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . D.3 Relance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 57 58 58 E Lexique 59 A propos de ce document 61 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Avant-propos Nul ne le conteste, l’époque présente est celle d’une diffusion croissante des SIG et de la cartographie en ligne. En témoignent par exemple les forts succès de Google Earth / Google Maps et consorts (Yahoo maps et Windows Live Local)1 . Des services de calculs d’itinéraires et d’édition de plans en ligne tels que Mappy et ViaMichelin ont également vu le jour et contribuent à favoriser l’adoption de la cartographie en ligne non seulement par le grand public, mais également par des professionnels. Dernier exemple de cet engouement pour la publication cartographique en ligne, citons la récente annonce de l’IGN [1] de mettre en ligne cet été un "Géoportail de l’information géographique en France". Dans un même temps, on constate une forme de popularité croissante des Logiciels Libres auprès du grand public. En témoigne par exemple le succès d’initiatives telles que Framasoft.net2 , mais également la forte popularité d’applications orientées "desktop" telles que OpenOffice.org et Mozilla Firefox. Enfin, on notera un effort croissant de la part de distributions Linux pour simplifier les processus d’installation et d’administration, ce qui permet à certaines d’entre elles3 d’atteindre un niveau d’usabilité digne de systèmes d’exploitation "grand public". Pour conclure sur ce point, nous citerons un extrait du blog de Francis Pisani [2], journaliste indépendant à San Francisco, spécialisé en nouvelles technologies : "Pour ceux qui l’ignorent encore, il est fascinant de voir comment l’adoption des programmes Open Source/Logiciels libres sont l’objet de discussions stratégiques aussi bien dans les entreprises que dans les écoles et universités, les ONGs et les gouvernements nationaux ou locaux. Il y a maintenant deux voies possibles et un nombre considérable de solutions plus ou moins hybrides." Dans ce contexte, les SIG libres ont naturellement pris de l’ampleur, et des solutions dignes de logiciels propriétaires ont vu le jour4 , la plus connue d’entre elles étant MapServer. MapServer est en fait le cœur de nombreuses solutions de cartographie libre en ligne (que nous détaillerons dans la section 1.5), dont les fonctionnalités et l’ergonomie sont modulables et extensibles ad libidum. 1 Notons également la diffusion des API respectives à ces services qui permettent de développer facilement de petites applications web, et qui contribuent également à populariser le webmapping auprès des développeurs de CMS. 2 TM dont la devise est "Partir de Windows pour découvrir le Libre" 3 Mandriva est probablement la plus connue d’entre elles. Ubuntu, dont certaines rumeurs prétendent que Google se servirait de base pour développer un système d’exploitation concurrent de celui de Microsoft, a également fait une entrée très remarquée dans cette classe d’OS. 4 Une liste de ces solutions est en cours d’élaboration dans les références [3] et [4] 4 MapServer a une forte actualité, puisqu’il est depuis quelques mois l’objet de discussions passionnées [5] dans le contexte de la création d’une fondation [6] dont l’objet serait de "construire et promouvoir la plus haute qualité dans les logiciels SIG à code source ouvert". Nous approfondirons ce point dans le chapitre 4, mais il faut d’ores et déjà savoir que cette fondation a été TM créée à l’initiative conjointe de l’Université du Minnesota (qui héberge le projet MapServer) et AutoDesk TM (puissant éditeur de logiciels orientés CAO et DAO, tel que AutoCAD ) dans le but de confier le code source de MapGuide5 aux mains de la communauté mondiale des développeurs. MapServer doit faire face à de nombreux compétiteurs, que ce soit au même niveau (serveurs cartographiques, libres ou propriétaires) ou sur un autre plan technologique (notamment des solutions basées sur le format ouvert SVG). Une rapide revue de ces technologies concurrentes sera présentée dans la section 1.6 de ce rapport6 . Dans ce contexte général, qui, nous avons pu le constater, est en rapide évolution, nous nous sommes fixés pour objectif de réaliser un état des lieux de l’utilisation de MapServer en France. Notre travail s’est divisé en deux temps : 1. Nous avons premièrement identifié les principaux utilisateurs7 de MapServer en France, dans l’objectif d’établir une première typologie des usages de cette application. 2. Dans un deuxième temps, nous avons réalisé une enquête par le biais d’un questionnaire en ligne (cf. annexe A) que nous avons diffusé aux contacts précédemment établis, ainsi que sur différentes listes de diffusions spécialisées et forums internet. L’exploitation des réponses au questionnaire nous a permis d’établir un panorama des utilisations de la solution de cartographie en ligne MapServer, que nous vous présenterons au sein de ce rapport, après avoir exposé la méthodologie de notre enquête, ainsi que quelques rappels sur l’application MapServer et ses différents environnements. 5 TM Solution de webmapping "maison" de AutoDesk 6 Lire à ce sujet le rapport d’étude des différentes solutions de webmapping, réalisé par la promotion SILAT 2005 [10] 7 Nous adoptons une notation en italique pour ce terme, jusqu’à ce que celui-ci soit mieux défini (cf. le chapitre 2) 5 Méthodologie Nous avons tout d’abord entamé un long processus de recensement des utilisateurs de MapServer en France. S’est très vite posé le problème de la définition du mot utilisateur. Ce terme recouvre en effet de nombreuses réalités, et il nous a fallu le clarifier et s’entendre sur une définition commune (voir à ce sujet le chapitre 2). Nous avons ensuite pris conscience de la diversité des rôles et de la difficulté de réaliser une enquête qui soit accessible au plus grand nombre (de l’utilisateur final au prestataire de services MapServer). Cela nous a conduit à établir une première typologie des utilisateurs, que nous présentons au chapitre 2. Pour l’enquête, nous avions la possibilité de réaliser des entretiens de vive voix, ou bien de soumettre un questionnaire pré-établi à nos contacts. Nous avons fait le choix d’un questionnaire écrit en raison du formalisme plus grand qu’il introduit, ce qui assure la parfaite similitude de l’enquête entre chaque personne sondée. Le revers de la médaille est que ce format d’enquête n’est pas très souple. Nous nous sommes par la suite posés la question du format du questionnaire. La liste des possibilités était longue... La forme du questionnaire finalement retenue a été celle du courriel avec une URL permettant d’accéder à l’enquête sur un site web. La réalisation du questionnaire a été menée en utilisant des technologies standard de scripting et de présentation des données sur le web (XHTML, PHP, base de données MySQL). Le site web hébergeant l’enquête est celui de l’association des anciens du Mastère SILAT, à l’adresse : http://silatitudes.free.fr/enquete.mapserver Les critères de facilité d’accès, de propagation, d’exploitation et d’envie de répondre nous semblaient parfaitement remplis par cette solution. Nous avons fait le choix de poser des questions ouvertes, ceci dans l’objectif de ne pas contraindre la pensée des personnes sondées. Nous n’étions d’ailleurs pas toujours en mesure de proposer des choix aussi divers que ceux que nous avons enregistrés par la suite. L’inconvénient étant alors qu’en cas d’affluence de réponses, l’exploitation des questionnaires eût été une belle gageure. Nous avons fait le pari que le nombre de réponses n’excèderait pas la centaine, ce qui a été vérifié. Un autre inconvénient des questions ouvertes est que leur exploitation fait intervenir la subjectivité de la personne qui relit les réponses, dans une plus grande mesure que pour des questions fermées. Comme nous le mentionnions plus haut, nous n’avions pas vraiment la possibilité de "fermer" certaines questions. Nous présentons la page d’accueil du questionnaire en annexe A, celle-ci expliquant la démarche générale de l’enquête, et conduisant la personne sondée à deux questionnaires. 6 Ces deux questionnaires sont destinés respectivement aux personnes en relation (annexe B) ou non (annexe C) avec une solution cartographique basée sur MapServer. Les pages du questionnaire sont parfois complétées par des explications initiales, qui permettent d’informer (à propos de la fondation par exemple - annexe B.7) ou de clarifier les questions posées (rubrique maître d’ouvrage par exemple - annexe B.2). Nous avons tout d’abord posté sur une liste de diffusion française et un forum spécialisés en géomatique8 notre intention de réaliser une enquête sur l’utilisation de MapServer en France (annexe D.1). Nous avons ainsi recueilli une liste de contacts qui s’est ajoutée à ceux précédemment identifiés. Une fois cette liste établie, nous avons adressé un courriel d’appel à participation (annexe D.2) à l’ensemble des contacts recensés. Une relance a également été prévue quelques jours après le premier pic d’affluence constaté (le lundi 20 février). L’enquête a été arrêtée au 15 mai 2006, 59 personnes (dont onze sociétés prestataires de services) y ayant alors participé. 8 Il s’agit de la liste [géomatique] du célèbre GeoRezo, ainsi que le ForumSIG. 7 1 Qu’est-ce que MapServer ? 1.1 Présentation de MapServer MapServer est un programme CGI qui s’exécute donc sur un serveur web. En quelques mots, son rôle consiste à piocher dans des bases de données et autres ressources afin de générer des images de type matriciel1 , qui seront transmises à un client par l’intermédiaire d’un serveur web. La naissance de cet outil intervient dans un contexte caractérisé par une forte demande de mutualisation et d’accès à l’information. TM TM Il est disponible sur de nombreux OS : Unix, Linux, MacOS X , Windows et s’appuie sur de nombreuses librairies libres, telles que la Shapelib pour lire des shapefile, FreeType pour gérer du texte dans les cartes, et Proj4 pour gérer les systèmes de coordonnées et projections. Il existe enfin des API pour plusieurs langages (PHP, Python, Java, Perl, C#). L’usage "simple" de MapServer consiste à régler quelques paramètres dans un fichier de configuration (le mapfile), et cela suffit pour mettre en place un serveur WMS conforme aux normes OGC. Dix ans après sa création, MapServer est aujourd’hui devenu une des alternatives les plus sérieuses aux logiciels propriétaires spécialisés dans le webmapping. Son statut de Logiciel Libre aidant, MapServer est en passe de devenir une solution de webmapping de référence grâce à ses performances remarquables et des fonctionnalités de plus en plus nombreuses. 1.2 Historique La première version de MapServer a été créée par Steve Lime, alors doctorant à l’Université du Minnesota (USA). Le but initial était de créer un système de planification et gestion du support pour des voyages en canoë dans le nord du Minnesota. Il a choisi de réaliser ce système en utilisant ArcInfo et son langage de script AML. Système qui a par la suite été diffusé sur internet. 1 matriciel = bitmap 8 1.3. P RINCIPES DE FONCTIONNEMENT Peu de temps après (en 1995), M. Lime a été approché par la NASA pour créer un système de diffusion d’informations aux gestionnaires des forêts sur le terrain. Le projet s’appelait ForNet et il s’agissait de combiner des données SIG avec des images satellites. Avec le coût des licences ArcInfo et un petit budget, M. Lime a décidé de prendre un autre chemin. Il a alors créé un "serveur TM d’images", sous la forme d’un programme CGI pour afficher des données en provenance de Erdas Imagine . En 1996, Frank Warmerdam (MapTools) a créé une librairie d’algorithmes qui permettait de manipuler et d’afficher les données vecteur. En combinant cette librairie avec son programme CGI, Steve Lime a créé la première version de MapServer qu’il nomma "mapserv". En 1997 est sortie la première version publique, MapServer 1.0 La diffusion de ce logiciel a été très limitée. Un an plus tard est arrivée la première version accessible au grand public. En 1998, MapServer 2.0 fut mis à disposition sur le site internet de ForNet. Le support pour les formats raster et les polices TrueType ont été ajoutés en 1999 dans la version 3.0. En parallèle, le site de l’UMN MapServer fut créé. En l’an 2000, le "MapScript" a été introduit et permettait de rendre les fonctions et classes de MapServer disponibles dans un environnement PHP, ce qui a permis de construire l’interface utilisateur de manière modulaire. Par la suite, de nombreuses améliorations du code de base ont été réalisées, tandis que la communauté MapServer s’est enrichie d’un nombre croissant d’utilisateurs. La demande des utilisateurs de SIG pour une solution libre et gratuite de webmapping était alors évidente. De plus en plus de fonctionnalités ont été ajoutées par la communauté des utilisateurs dont certains sont devenus développeurs entre temps. Des sociétés prestataires de services en informatique (SS2I ou SS2L) sont apparues sur le marché du webmapping et ont mis en place des solutions basées sur MapServer. En France, nous avons été en mesure d’en recenser plus d’une dizaine à l’heure actuelle. C’est dans ce contexte que la création de la Fondation MapServer fut annoncée le 28 novembre 2005, avec TM un investissement financier d’Autodesk . Celle-ci avorta rapidement sous la pression de la communauté des développeurs. Le 4 février 2006, la fondation OSGeo (Open Source Geospatial Foundation) fut officialisée sous de nouvelles conditions. Nous en reparlerons plus en détail dans le chapitre 4. 1.3 Principes de fonctionnement Nous détaillons ici de manière schématique le mécanisme d’une requête à un serveur cartographique de type MapServer (figure 1.3.1) Le détail des opérations est le suivant : 9 1.4. F ONCTIONNALITÉS DE M AP S ERVER F IG . 1.3.1 – Fonctionnement d’une requête MapServer (schéma issu de la référence [10]). 1. Requête au serveur Web par le biais d’une URL contenant l’adresse du programme MapServer avec des paramètres adéquats, 2. Le serveur transmet à MapServer les paramètres de la requête, 3. MapServer décode les paramètres et va rechercher les informations situées dans le fichier projet "mapfile". Celles-ci sont éventuellement modifiées en fonction des paramètres passés lors de la requête, 4. MapServer va rechercher les éléments cartographiques à afficher, 5. MapServer recherche les éléments non-géographiques associés (ex. : récupérer les données correspondant aux requêtes), 6. MapServer lit le modèle de page HTML à générer (TEMPLATE) et valorise les paramètres banalisés, 7. MapServer compose les images bitmap à partir des différentes sources de données et des paramètres. Les images annexes (échelles, références, couches visibles) sont aussi composées, 8. MapServer compose la page HTML de sortie, 9. MapServer envoie la page au serveur Web, 10. Le serveur web renvoie enfin la page au client. 1.4 Fonctionnalités de MapServer L’arrivée de MapServer dans le monde des serveurs cartographiques a joué un rôle important dans la diffusion de la cartographie dynamique en ligne, non seulement du fait de ses performances et de sa fiabilité reconnues, mais également par la diversité de ses fonctionnalités. Son statut de logiciel libre (qui se traduit entre autres par un code source ouvert) lui confère une certaine richesse de ce point de vue grâce à une communauté active d’utilisateurs/développeurs. En outre, MapServer s’appuie sur des librairies qui s’enrichissent également en fonctionnalités avec le temps. Nous recensons ici quelques caractéristiques importantes de MapServer : 10 1.4. F ONCTIONNALITÉS DE M AP S ERVER 1. Une application multi plateforme Développé à la base sur des systèmes d’exploitation libres, MapServer est aujourd’hui utilisable sur un grand nombre de systèmes d’exploitation : Windows (95 à XP), Linux, Mac OS X, BSD, Solaris. 2. Une compatibilité avec plusieurs serveurs web Une caractéristique fondamentale de MapServer est sa compatibilité avec les différents types de serveurs web existant actuellement. Il fonctionne aussi bien sur les serveurs libres que propriétaires : Apache, Microsoft IIS/PWS, Netscape Enterprise, NCSA Httpd. 3. Projection à la volée L’utilisation de la librairie PROJ.4 permet à MapServer de projeter des couches à la volée depuis et vers toute projection et système de coordonnées supportés par la librairie (en raster et en vecteur). Un millier de projections sont ainsi prédéfinies. 4. Une diversité de formats raster en entrée MapServer supporte directement une grande diversité de formats aussi bien en raster qu’en vecteur. Il lit nativement les images au format TIFF, EPPL, PNG, JPEG, GIF ainsi qu’une trentaine d’autres formats à travers la librairie GDAL. 5. Une diversité de formats vectoriels en entrée MapServer peut lire de nombreux formats de données vectorielles : shapefiles, DGN, UK .NTF, SDTS, U.S. Census TIGER/Line, IHO S-57 (ENC), MIF, TAB, OGDI Vectors etc. Cette caractéristique lui fournit une interopérabilité avec la presque totalité des solutions de SIG actuellement sur le marché. 6. Formats d’images en sortie MapServer peut produire des images sous un grand nombre de formats. On utilise principalement les sorties PNG, JPEG, PDF, GIF, BMP, GeoTIFF, etc. 7. Compatibilité WMS, WFS, WCS et SFS, GML Grâce à sa compatibilité à de nombreuses spécifications OGC (Open Geospatial Consortium), MapServer bénéficie d’une grande opérabilité. Ainsi il prend en charge le WMS et le WFS non transactionnel (à la fois en tant que client et serveur), le WCS en tant que serveur, ainsi que d’autres services comme le WMC, le SLD, le GML et Filter Encoding. 8. Connexion à des bases de données spatiales MapServer offre la possibilité de se connecter à différents types de bases de données spatiales (libres comme propriétaires) : PostgreSQL/PostGIS, ArcSDE, Oracle Spatial/Locator etc. 9. Une compatibilité avec divers langages de développement Même si MapServer est à la base écrit en C, celui-ci est compatible avec la plupart des langages et environnement de script actuellement utilisés : PHP, Python, Perl, Rubis, Java et C# 11 1.5. L ES DIFFÉRENTS FRAMEWORKS ( OU CADRES D ’ APPLICATIONS ) 10. Une forte modularité En plus de ces fonctionnalités de base, MapServer offre une multitude de fonctionnalités annexes permettant entre autres : (a) l’affichage des légendes de la carte, (b) l’affichage d’une carte de référence, (c) l’affichage d’une barre d’échelle, (d) la mise à disposition d’outils de contrôle et de navigation (déplacement et zoom sur la carte), (e) la possibilité de faire des requêtes ... Cette diversité de fonctions fait aujourd’hui de MapServer un des logiciels de cartographie en ligne les plus complets et les plus extensibles. Ceci est un des piliers de son succès grandissant. 1.5 Les différents frameworks (ou cadres d’applications) Les logiciels qui tournent autour de MapServer ou qui peuvent se connecter à MapServer sont multiples à tel point qu’on ne saurait tous les énumérer. Ainsi, dans cette étude, nous nous contenterons simplement de lister les plus connus d’entre eux. Il est possible de classer les frameworks en deux catégories selon leur position. Il existe en effet des frameworks qui s’installent côté serveur et d’autres côté client. Ces derniers peuvent être des SIG bureautique en mesure de se connecter à un serveur muni du "moteur" MapServer. Les logiciels côté serveur Les applications côté serveur sont des surcouches logicielles installées directement sur ce dernier. Elles permettent de définir les informations géographiques à afficher et de configurer l’interface de consultation. Nous recensons les principales dans le tableau 1.5.1. Framework CartoWeb Système d’exploitation Linux, Windows Chameleon Linux, Windows Caractéristiques principales Développé par la SA CamptoCamp, Cartoweb fournit une structure de base pour le développement d’applications basées sur Mapserver et PHP/Mapscript. Il dote MapServer d’une interface de consultation et d’interrogation ainsi que d’une panoplie d’outils d’annotation, de mesure etc. Il est conçu pour s’intégrer facilement dans un grand nombre de sites web dynamiques. Chameleon est une application destinée à la publication de cartes vectorielles, matricielles et à leur consultation à l’aide d’un navigateur web. Développé par la société DM Solutions, il a pour but de produire un environnement fortement adaptable de webmapping. 12 1.5. L ES DIFFÉRENTS FRAMEWORKS ( OU CADRES D ’ APPLICATIONS ) Itasca ka-Map Kvwmap Map Builder MapLab MapLink MapStorer Musmap p.mapper Simple MapServer Windows, Linux C’est en fait une simple démo qui permet de travailler avec les "mapfiles" de MapServer. Linux, Windows Développé également par DM Solutions, il permet de doter MapServer d’une API javascript permettant ainsi de créer des interfaces interactives et conviviales. Linux, Windows C’est une aplication de webmapping permettant d’éditer des "mapfiles". Il peut être installé à la fois côté client et côté serveur. Linux, Windows C’est une interface web utilisant le DHTML pour la consultation de données en provenance de serveurs WMS/WFS distants. Compatible avec le WFS transactionnel, il permet aux clients de modifier et de mettre jour les bases de données géographiques distantes. Linux, Windows Composé de 3 applications (MapEdit, Mapbrowser et GMapFactory), Maplab est une interface d’administration et de mise en ligne de données cartographiques. Linux, Windows, Mac OS MapLink est une application côté serveur qui permet d’interroger des serveurs distants, en respectant les protocoles WFS et WMS. Linux, Windows Basé sur le couple PHP/MySQL, Mapstorer est un outil de gestion de projets MapServer. Il permet de modifier en ligne des projets et de créer des fichiers de configuration ("mapfile") à la volée. Linux, Windows C’est une interface web pour MapServer qui permet d’utiliser des fonctions spéciales (notamment requêtes et sélections avancées). Linux, Windows C’est un framework pour MapServer qui permet de développer des applications PHP/Mapscript. Linux, Windows, Mac OS Développé en Java, c’est une application côté serveur qui peut faire office de serveur mais aussi de client en se connectant à un serveur MapServer. TAB . 1.5.1: Tableau des solutions côté serveur. 13 1.5. L ES DIFFÉRENTS FRAMEWORKS ( OU CADRES D ’ APPLICATIONS ) Les solutions côté client Ces applications sont installées sur le poste client qui se connecte à un serveur distant en vue d’y récupérer des données et de les traiter. Elles peuvent ainsi être de simples "viewers" qui permettent de visualiser les informations en provenance de serveurs distants ou encore des SIG "bureautique" à part entière disposant des fonctionnalités leur permettant de se connecter à des serveurs MapServer. Nous recensons quelques unes de ces solutions libres dans le tableau 1.5.2. Logiciel AlovMap GRASS JUMP MapServer Console QGis Rosa Simple MapClient Thuban UDIG Plateforme Linux, Windows Caractéristiques C’est une application Java qui offre des possibilités de navigation et de sélection d’objets, de construction de cartes thématiques, d’interrogation des données attributaires sur des serveurs distants. Linux, Windows, Mac OS Grass est un logiciel SIG à part entière qui traite aussi bien le raster que le vecteur. Grass est lui-même un serveur cartographique local qui a la possibilité de se connecter et d’utiliser les ressources de serveurs distants tels que MapServer. Linux, Windows Installé côté client, Jump est un logiciel SIG qui permet la visualisation et la manipulation de données spatiales disponibles sur un serveur WMS distant. Linux, Windows C’est une application java permettant de générer des "mapfiles" à partir des fichiers axl (ESRI) en vue de leur intégration dans MapServer. Linux, Windows, Mac OS C’est un logiciel de SIG léger qui permet la visualisation et la manipulation de données spatiales disponibles sur un serveur WMS distant tel MapServer et dans diverses bases de données (dont PostGIS). Linux, Windows, Mac OS Rosa est une applet Java qui met à disposition de l’utilisateur des outils de navigation et de requête simple côté client. Windows/Linux C’est une application client qui permet d’importer et de consulter des données spatiales à partir de serveurs WMS distants (simple Browser). Il peut être utilisé en tant que servlet (Simple MapServer). Linux, Windows C’est un logiciel qui permet de visualiser et de manipuler des données géographiques se trouvant sur un serveur distant. Linux, Windows, Mac OS Développé en Java, UDig est à la fois un SIG bureautique et une plateforme de développement d’applications SIG. Il permet de se connecter à des serveurs distants de type WMS ou WFS. TAB . 1.5.2: Tableau des solutions côté client. 14 1.6. L ES SOLUTIONS PROPRIÉTAIRES " CONCURRENTES " 1.6 Les solutions propriétaires "concurrentes" Parmi les "concurrents" d’une solution de serveur cartographique basée sur MapServer, nous avons recensé, entre autres : TM – ApicWeb de l’éditeur Star-Apic, TM – ArcIMS de l’éditeur ESRI, TM – GeoConcept Web de l’éditeur GeoConcept, TM TM – Geomedia Web Map et Web Enterprise de l’éditeur Intergraph, TM – GeoWeb de l’éditeur NMS, TM – JMap de l’éditeur Kheops-Technologies, TM – MapGIC de l’éditeur Adhoc Solutions, TM – MapXtreme de l’éditeur MapInfo, TM – Push’N See de l’éditeur Korem, TM – Red Spider de l’éditeur Ionic, TM – STAR NeXt de l’éditeur Star Informatic, TM – Toponet de l’éditeur SIRAP. 15 2 Typologie des utilisateurs de MapServer Les scénarios types d’utilisation de MapServer sont très divers. Ceux-ci varient de la simple utilisation locale à visée privée jusqu’à l’usage professionnel à destination d’experts ou du grand public. Pour prendre en compte cette diversité d’utilisations et d’utilisateurs, nous avons identifié des profils élémentaires types de l’utilisateur de MapServer. Une même personne peut ainsi répondre à un seul de ces profils ou à plusieurs. Cette classification nous a en outre servi à analyser les réponses au questionnaire. Dans ce qui suit, nous passons en revue les différents profils élémentaires identifiés. 2.1 2.1.1 Profils élémentaires L’utilisateur final Nous entendons par utilisateur final toute personne qui se connecte à un serveur cartographique en vue de consulter ou de modifier des données. Un utilisateur final peut ainsi être aussi bien un expert en SIG, un thématicien, un informaticien voire une personne complètement extérieure au monde de la géomatique et de la cartographie en général. Bien que celui-ci ne soit pas la cible privilégiée de notre enquête, il nous a paru important de recueillir son avis au sujet de son utilisation et ses attentes par rapport aux sites cartographiques (aussi bien en terme d’ergonomie que de fonctionnalités). Ainsi nous avons réservé une rubrique de notre questionnaire à ce profil pour lui permettre de donner un avis général sur les sites utilisant MapServer. 2.1.2 Le maître d’ouvrage Il s’agit de la personne qui exprime le besoin de mettre en place un serveur cartographique à travers un cahier des charges. Le maître d’ouvrage, en tant que commanditaire, a la tâche de traduire et/ou de formuler une demande concernant notamment la mise en place d’un serveur cartographique. Le point de vue du maître d’ouvrage nous paraît important car il joue un rôle fondamental dans le choix du serveur cartographique et des fonctionnalités à déployer. 16 2.1. P ROFILS ÉLÉMENTAIRES Cette demande sera par la suite concrétisée par la maîtrise d’œuvre, qui est représentée par un administrateur système en collaboration avec un administrateur des données, éventuellement assistés d’un développeur. Ces profils peuvent se retrouver en interne d’une organisation chez une seule personne (comme souvent) ou plusieurs. Ces profils peuvent également être présents au sein d’une société prestataire de services. 2.1.3 L’administrateur de données L’administrateur de données est la personne qui installe, configure et administre les bases de données du serveur cartographique. Le rôle de l’administrateur de données ne se limite pas toujours à la gestion de la base de données : il peut aussi participer à la définition des fonctionnalités du serveur cartographique en relation avec le format des données. 2.1.4 L’administrateur système Nous désignons par administrateur système la personne qui s’occupe de la mise en place du serveur cartographique sur une machine. Cette personne est à même de donner un jugement sur les aspects techniques et fonctionnels du serveur. L’administrateur système est une personne importante dans le cadre de cette enquête car il peut également orienter fortement le choix d’une solution cartographique. 2.1.5 Les développeurs Dans le cadre d’une installation d’un serveur basé sur MapServer, on a souvent besoin de faire des développements supplémentaires en vue d’ajouter et/ou de personnaliser les fonctionnalités disponibles. Cette tâche est dans la plupart des cas assurée par celui que nous appelons développeur, c’est-à-dire la personne qui a la charge d’adapter l’application basée sur MapServer aux besoins exprimés en vue de l’utilisation locale. Notons que les développements sont parfois assurés par l’administrateur système dans le cadre d’une installation en interne ou avec un prestataire de service. L’importance des développements que nécessite MapServer nous a conduit à distinguer cette catégorie dans l’objectif d’obtenir un point de vue plus précis sur son travail. 2.1.6 Les prestataires de services Par prestataires de services, nous entendons l’ensemble des sociétés ou personnes physiques qui développent une activité autour de la solution libre MapServer. Leurs prestations varient en fonction des compétences présentes en interne chez l’organisme qui souhaite mettre en place le serveur cartographique, ainsi que l’utilisation qu’il souhaite en faire. 17 2.2. C LASSIFICATION DES USAGES Ces prestations s’étendent du consulting jusqu’à la mise en place d’une application spécifique basée sur MapServer, en passant par le support technique, l’installation ou encore la formation des utilisateurs. 2.1.7 Les concepteurs Cette catégorie regroupe les acteurs qui sont à la base de MapServer. Il s’agit là de l’ensemble des développeurs du cœur même de MapServer, qu’ils soient affiliés à l’université du Minnesota ou non. Notre questionnaire ne s’adressait pas à cette catégorie d’utilisateurs, mais il nous a tout de même semblé pertinent d’obtenir leur point de vue sur plusieurs sujets. L’un d’entre nous a donc posté quelques questions dans leur liste de discussion. Les réponses nous ont aidé à mieux saisir ce qui se déroulait au moment de la création de la Fondation OSGeo. 2.2 Classification des usages Pour faciliter l’analyse des questionnaires, nous avons scindé les réponses en deux grandes classes en fonction de l’usage qui est fait de MapServer. Ainsi nous distinguons usage public et usage professionnel. Ce dernier point sous entend l’existence d’une activité économique derrière l’utilisation de MapServer. 2.2.1 L’usage public Il s’agit de la grande majorité des usages de MapServer. Cette utilisation est encouragée par le statut de logiciel libre de l’application (et le point important est ici la gratuité). Ces utilisateurs sont très divers et varient des ministères aux différentes collectivités en passant par les universités, les associations et autres ONG. Dans ce cas, MapServer est souvent utilisé pour mettre à disposition du public des informations en vue de les valoriser et de les partager1 . On peut citer entre autres l’Inventaire Forestier National, ou encore les Directions de l’Environnement (DIREN). Ces mêmes structures utilisent aussi MapServer pour développer des applications en interne. Celles-ci sont alors destinées à servir d’outil de travail pour un public plus ciblé. Dans le cadre de tels déploiements, on peut citer le ministère de l’agriculture qui a développé une application pour ses représentations décentralisées (notamment les DRAF et les DDAF). D’autres structures n’ont pas hésité à mettre en place des serveurs cartographiques en vue d’optimiser leurs méthodes de travail. Citons par exemple la Chambre d’Agriculture de Midi-Pyrénées qui a développé CartoMip pour suivre les déclarations des agriculteurs dans le cadre de la PAC. 1 Cela pourrait bientôt devenir une obligation légale de mettre à disposition l’information produite au sein de ces organismes. 18 2.2. C LASSIFICATION DES USAGES 2.2.2 L’utilisation professionnelle Comme nous venons de le voir plus haut, la vulgarisation des SIG et les développements récents de la cartographie en ligne ont fait naître un besoin qui est à l’origine de la multiplication des prestataires de services autour de MapServer. Ainsi nous avons été en mesure de recenser en France plusieurs sociétés de services dont une proportion non négligeable de l’activité repose sur une solution cartographique de type MapServer. Ces sociétés de service offrent plusieurs types de services : – le conseil technique à la mise en oeuvre, – le développement d’applications métier, des fonctionnalités spécifiques, ou d’interfaces de consultation et de visualisation, – l’administration, l’assistance technique ou encore la formation des utilisateurs et l’aide en ligne. – des prestations plus techniques comme l’administration du système, l’hébergement... En France, les plus connues d’entre elles sont : CamptoCamp, Eikonex, la Générale d’Infographie ou encore Veremes... Cette classification des utilisateurs bien que sommaire nous permettra d’analyser avec précision l’utilisation de MapServer en France. 19 3 Résultats de l’enquête 3.1 Introduction Pour faciliter l’analyse des questionnaires et rendre notre propos plus clair, nous avons dû simplifier la typologie des utilisateurs que nous avons précédemment développée. La segmentation des rôles que nous avons retenue pour établir le questionnaire est en effet loin de la segmentation réelle des rôles que l’on constate "sur le terrain". Bien souvent en effet, une seule et unique personne s’occupe de la mise en place du serveur cartographique, et parfois également de sa maintenance et de son évolution (cf. paragraphe 3.4). Nous avons donc adopté une analyse "horizontale" basée sur 2 classes d’utilisateurs de MapServer : 1. la première catégorie regroupe des maîtres d’ouvrage, administrateurs système, administrateurs de données et développeurs qui téléchargent MapServer, l’installent et éventuellement l’adaptent à des besoins exprimés. Leur point commun est la proximité thématique (et souvent institutionnelle) avec l’utilisation finale du produit1 . Nous réservons désormais le terme "utilisateur" (ainsi écrit) pour désigner cette catégorie de personnes. 2. la deuxième catégorie d’utilisateurs est basée sur les personnes ou sociétés qui fondent leur activité sur une solution cartographique réalisée avec MapServer. Nous les désignons désormais sous l’appellation "société de services" ou encore "prestataire de services". Le deuxième découpage que nous avons retenu (analyse "verticale") répond largement aux grandes thématiques que nous avons dégagées dans le sujet. Il s’agit de cinq grandes questions, que notre plan met en exergue au sein de cette partie. Chacune de ces grandes questions recoupe souvent plusieurs sous-questions, auxquelles nous avons essayé de répondre en tenant compte du découpage "horizontal". 3.2 Qui utilise MapServer ? La communauté des utilisateurs au sens large est caractérisée par une hétérogénéité importante, comme on peut le constater sur la figure 3.2.1. Nous avons identifié sept grandes catégories d’utilisateurs de MapServer en France : 1 au sens : mise en place des programmes et librairies associées sur le serveur 20 3.2. Q UI UTILISE M AP S ERVER ? F IG . 3.2.1 – Cadre d’utilisation de MapServer. 1. Les organismes publics On remarque tout d’abord que les organismes publics arrivent en tête des utilisateurs de MapServer ayant répondu à l’enquête (27 % des réponses). Cette catégorie est ici représentée par plusieurs ministères dont celui de l’Ecologie, et celui de l’Agriculture. Au Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, Michel Wurtz (Département de l’Information Géographique) nous apprend que 119 instances de Mapserver ont été installées dans les différentes délégations régionales et départementales (DRAF et DDAF)... ce qui place ce ministère au rang de premier utilisateur de MapServer en France à notre connaissance. 2. Les collectivités territoriales Les collectivités territoriales arrivent en seconde position avec 17 % des réponses à notre enquête. Il est possible de mettre en relation ces deux premiers scénarios d’utilisation avec les objectifs qui sont assignés à l’utilisation de MapServer : mettre l’information à la disposition du public et des professionnels. L’utilisation de MapServer permet à ces structures de faire des économies sur les coûts des licences, mais leur offre également la possibilité d’adapter l’application en fonction de leurs besoins. Chose qui n’est pas toujours possible avec les solutions d’éditeurs. 3. Les prestataires de services Les prestataires de services arrivent en troisième position avec 15 % des réponses. L’objectif de l’utilisation de MapServer par les prestataires est différent de ceux des structures que nous venons de voir. Dans ce cas MapServer est au centre d’une activité et d’une panoplie de prestations que nous détaillerons dans la suite de ce chapitre. 4. La Recherche et l’Enseignement La recherche et l’enseignement font également grand usage de MapServer. Cette position est justifiée 21 3.3. Q UELLES SONT LES MOTIVATIONS DU CHOIX DE M AP S ERVER ? non seulement par son utilisation en tant qu’outil pédagogique mais aussi par le besoin de partager à peu de frais de l’information produite au sein des organismes de recherche. 5. Les associations Les associations arrivent au même rang que la recherche et l’éducation dans notre palmarès des utilisateurs de la solution cartographique en ligne MapServer . Ces associations, essentiellement à visée environnementale, ont d’importants besoins en spatialisation de l’information et mise à disposition de leurs adhérents. Elles représentent 10 % des utilisateurs de MapServer qui ont répondu à notre enquête. 6. Citons enfin les organismes consulaires et les bureaux d’études. 3.3 3.3.1 Quelles sont les motivations du choix de MapServer ? Pour les utilisateurs Pour traiter ce sujet, qui touche à la rubrique "Maître d’ouvrage" du questionnaire (cf. Annexe B.2), nous avons tout d’abord recensé le nombre de fois que certains termes clés ont été cités dans les réponses aux questions 4 et 6 de ladite rubrique. La question : "Quels arguments clés ont poussé l’adoption de la solution MapServer ?" nous fournit les motivations a priori du choix "MapServer", tandis que les réponses à la question "Quels sont ses avantages ?" nous ont renseigné sur les motivations a posteriori. Cela nous a permis d’analyser le glissement de point de vue. Nous présentons sur la figure 3.3.1 une liste des réponses arrêtée au 15 mai (le questionnaire ayant alors été rempli par 59 personnes – pour 420 connections à la page d’accueil après 3 mois d’exposition publique). Cette liste contenait initialement un grand nombre de "motivations élémentaires". Un effort de synthétisation des réponses (par proximité thématique) a été nécessaire pour aboutir à un résultat exploitable. Passons maintenant à l’analyse de ces réponses. Le coût d’une solution cartographique basée sur MapServer apparaît clairement en tête des arguments clés qui ont poussé à son adoption a priori (un tiers des réponses). Souvent sans précision supplémentaire, parfois suivie d’un qualificatif ("coût nul" ou "coût faible"), cette réponse mérite que l’on s’y attarde quelque peu. Les réponses que nous avons obtenues ne nous permettent pas de présenter des statistiques pertinentes sur le coût réel d’une telle solution. Il y a de plus une ambiguité fondamentale dans ce terme, qu’il eût été bon de lever préalablement à la rédaction du questionnaire. Le terme "coût" peut en effet recouvrir le coût d’acquisition du logiciel (alors comparable dans le monde du logiciel propriétaire au coût d’une license d’utilisation), mais également le coût total de possession, que les anglophones dénomment TCO (Total Cost of Ownership). Le TCO englobe les coûts d’acquisition de license, les dépenses de mise en route (installation, formation), les dépenses liées à la maintenance, les dépenses liées à la sécurité, ainsi que celles liées à d’éventuels arrêts de fonctionnement. Ce coût total est très largement méconnu, et suscite de nombreux débats (souvent passionnés) entre les adeptes2 de solutions d’éditeurs et adeptes des logiciels libres3 . 2 3 ou prisonniers, au choix ... Lire à ce sujet les études contradictoires présentées dans les références [8] et [9]. 22 3.3. Q UELLES SONT LES MOTIVATIONS DU CHOIX DE M AP S ERVER ? F IG . 3.3.1 – Motivations ayant présidé au choix d’une solution de serveur cartographique basée sur MapServer. Les utilisateurs de MapServer qui clament un "coût nul" entendent bien évidemment "coût de license nul". En aucun cas, et indépendamment de toute considération idéologique, le TCO n’est nul : nous verrons plus loin que le temps moyen constaté pour une première installation d’une solution cartographique basée sur MapServer est loin d’être négligeable. Il faut également ajouter l’investissement lié à l’administration et les mises à jour pour assurer l’évolutivité de l’application. Les motivations suivantes sont, par ordre décroissant d’importance : l’attrait d’une solution "open source", la performance de l’application, la simplicité générale de mise en œuvre, la souplesse d’adaptation aux besoins exprimés, la fiabilité de la solution, l’évolutivité de la solution, la maturité du projet MapServer, qui est jugée comme un gage de perennité de l’application développée, la conformité aux normes et enfin l’indépendance de tout éditeur. Notons le mauvais score de la conformité aux normes, qui nous semble relativement injustifié, en dépit du fait que d’autres serveurs soient jugés plus "conformes"4 . Après installation d’une solution de serveur cartographique basée sur MapServer, les motivations du choix évoluent de manière intéressante : on remarque en premier lieu que le coût n’est plus le premier argument cité. Il est détrôné par la facilité de personnalisation de l’application ainsi que l’aspect "libre" de la solution développée. Le caractère "opensource" de l’application implique également une indépendance vis-à-vis des grands éditeurs 4 au sens où ils implémentent plus de services définis par l’OGC 23 3.3. Q UELLES SONT LES MOTIVATIONS DU CHOIX DE M AP S ERVER ? de logiciels. Si cet aspect des choses semble relativement négligé dans le processus de décision qui amène à choisir une solution MapServer, il apparaît clairement avec un regain d’intérêt après mise en place du serveur cartographique (10 % des réponses contre 1 % a priori). Pour conclure sur les motivations qui président au choix "MapServer", on peut affirmer que les maîtres d’ouvrage s’orientent vers cette solution principalement pour des raisons de coût. Le caractère "ouvert" de l’application développée, ainsi que les performances de l’ensemble arrivent respectivement en deuxième et troisième position. Dans un deuxième temps, les motivations évoluent au fur et à mesure qu’apparaissent des avantages qui n’avaient pas forcément été pris en compte initialement. La flexibilité d’une application développée autour de MapServer est en effet unanimement reconnue, de même que l’indépendance relativement à des éditeurs de logiciels. Nous analysons maintenant les motivations du choix d’une solution cartographique basée sur MapServer, relativement à d’autres solutions (éditeur ou libre). c Parmi les 59 réponses à l’enquête, neuf personnes ont expérimenté conjointement MapServer et ArcIMS , le c serveur cartographique de ESRI . Près de la moitié d’entre elles (44 %) ont une opinion plutôt positive sur cette solution packagée. Ces mêmes personnes ont en revanche tempéré leur avis par le prix de revient jugé "trop cher". Le restant des avis converge pour le qualifier de "trop complexe", "lourd" et "difficile à faire évoluer" relativement au couple MapServer/PHP-MapScript. Trois personnes ont expérimenté conjointement MapServer et GeoServer. L’une déclare préférer GeoServer pour sa conformité aux normes (notamment WFS-T). L’autre personne considère GeoServer "beaucoup plus contraignant du point de vue de la configuration logicielle du serveur (java/tomcat) et dans sa gestion des sources de données". La dernière reproche au projet une certaine jeunesse, qui implique un manque de fonctionnalités relativement à MapServer. Deux d’entre elles s’accordent pour le juger "très prometteur", notamment pour ses possibilités de saisie des données. En vertu du faible nombre d’avis exprimés sur la comparaison entre MapServer et toute autre solution de serveur cartographique, il est difficile de tirer une conclusion honnête sur ce point. Il est cependant possible d’esquisser des tendances générales : Le principal "concurrent" de MapServer dans c le domaine du logiciel propriétaire est ArcIMS . Pour résumer les avis émis à propos de cette solution, nous citerons une personne interrogée : "Il s’agit d’un bon produit sur étagère. L’adaptation de développements spécifiques sur cet outil implique d’autres coûts. Ce ne sont pas forcément de mauvais choix, mais il faut avoir les reins solides financièrement." Dans le domaine des serveurs cartographiques libres, nous n’avons recueilli d’avis significatif qu’au sujet de GeoServer. Celui-ci pêche par sa jeunesse, mais il semble promis à un bel avenir. C’est un logiciel à surveiller. 24 3.3. Q UELLES SONT LES MOTIVATIONS DU CHOIX DE M AP S ERVER ? Pour quelles raisons utilise t’on un autre serveur cartographique que MapServer ? Notre enquête s’adressait également aux personnes ayant fait le choix de tout autre serveur cartographique. Nous souhaitions savoir si l’alternative MapServer avait été considérée lors du choix du serveur, et pour quelles raisons cette solution avait finalement été écartée. Nous avons recueilli cinq avis de ce genre. Pour deux d’entre eux, MapServer a été considéré lors du choix, mais finalement écarté pour l’une des raisons qui suit : – MapServer n’implémente pas la norme WFS-T, ce qui a conduit l’un à utiliser GeoServer, qu’il dit ne pas vouloir abandonner au profit de MapServer. – L’autre personne a choisi Deegree, mais a désormais franchi le pas pour MapServer en raison de l’indisponibilité de certains formats en sortie, et de performances jugées trop faibles. Nous avons recueilli trois avis pour lesquels la solution MapServer n’est pas rentrée en ligne de compte au moment du choix : c c – Deux personnes nous ont dit que "étant client ESRI , la solution ArcIMS s’est imposée naturellement". c Un organisme ayant fait ce choix se déclare maintenant "non satisfaite de ArcIMS ", et étudie la possibilité de migrer vers une solution basée sur MapServer. – Dans l’autre cas, on ne parlait pas encore de MapServer au moment du choix de la solution technique (1997). Dans ce cas précis, MapGuide a été mis en oeuvre, mais la personne considérée dit "étudier de près ce que va être le produit de Autodesk basé sur MapServer5 ". On le voit là, les choix techniques antérieurs ont souvent un grand poids dans le processus de décision qui préside à l’évolution d’un système d’information. Que ce soit dans le monde du logiciel propriétaire ou libre, on constate une tendance forte à privilégier l’interopérabilité des nouveaux systèmes avec l’existant. 3.3.2 Prestataires de services Parmi les onze sociétés prestataires de services ayant répondu à notre enquête, six travaillent de manière courante avec MapServer. Il s’agit de Business Geografic, CamptoCamp, Eikonex, Geo2i, GeoSignal et Veremes. Leurs motivations sont assez proches de celles des utilisateurs plus "classiques"... Arrivent en tête : l’aspect "libre" de la solution développée, suivi de l’absence de coût de license. Viennent ensuite les critères de performance, stabilité et souplesse de mise en œuvre. Ont également été citées : la pérennité et l’évolutivité des applications développées sur la base de ce moteur. Les quatre autres sociétés de services qui ont répondu à notre enquête sont spécialisées dans un moteur cartographique particulier, développé en interne ou non. 5 Il y a là confusion chez la personne sondée, dans la mesure où le produit de AutoDesk n’est pas basé sur MapServer. 25 3.4. Q UE DOIT- ON ATTENDRE D ’ UNE SOLUTION BASÉE SUR M AP S ERVER ? c – Galigeo travaille avec ArcIMS car c’est la "solution standard du marché" et c’est "une réponse à la demande des clients". – NetAgis travaille avec une solution maison, ActiGIS, dont elle estime le rendu de meilleure qualité et plus rapide que MapServer. Elle dit en revanche étudier une solution de client léger à partir du moteur MapServer. – Orodia travaille essentiellement avec GeoConcept Internet Server, ce qui est le prolongement logique du choix de GeoConcept comme SIG principal. – Star Apic développe et exploite Star NeXt, mais elle étudie aussi GeoServer, "plus proche des composants développés en interne". 3.4 Que doit-on attendre d’une solution basée sur MapServer ? Nous aborderons dans cette section plusieurs points, à savoir, successivement : 1. quels sont les avis émis par les utilisateurs finaux d’une solution cartographique basée sur MapServer, 2. quelles sont les fonctionnalités dont les gens ont l’usage, et quelles sont les améliorations qu’ils souhaiteraient y voir, 3. et enfin à quel investissement (humain et temporel) il faut s’attendre quand on se lance dans ce genre de solution. La maîtrise d’ouvrage doit d’abord prendre en compte les besoins des utilisateurs finaux de la solution cartographique à mettre en œuvre, puis collecter les avis (a posteriori) de ces mêmes utilisateurs finaux. De fait, nous avons cherché à recueillir des avis portant sur la convivialité et l’ergonomie globales des interfaces de serveurs cartographiques basées sur MapServer. Il s’agissait de la première question que nous posions dans notre enquête (cf. annexe B.1). Nous rapportons dans le tableau 3.4.1 les différentes réponses élémentaires que nous avons obtenues, ainsi que leurs poids respectifs. Nous y avons également ajouté un indicateur de pertinence basé sur l’adéquation de la réponse à la question posée (selon nous). Une discussion des réponses suit la présentation de ces chiffres. Une majorité de personnes ont stigmatisé notre première question, arguant que l’ergonomie d’une solution cartographique basée sur MapServer est très variable. Leur argument principal est le suivant : MapServer étant un serveur, l’ergonomie de l’interface client dépend essentiellement de l’effort réalisé dans la phase d’intégration. Certes nous leur donnons raison sur le point que l’ergonomie de l’interface de consultation dépend peu du CGI MapServer, mais la question trouve tout de même sa justification (du moins à nos yeux) du moment où l’on considère la globalité des sites cartographiques : cela donne justement la mesure de ce que l’on est en droit d’attendre à l’heure actuelle d’une solution basée sur MapServer. Le deuxième avis est en effet qu’une grande majorité des interfaces cartographiques basées sur MapServer manque de dynamisme. On notera ici peut être un effet "Google Maps", qui nous a habitués à une fluidité de déplacement exemplaire, notamment grâce à la technologie AJAX. 26 3.4. Q UE DOIT- ON ATTENDRE D ’ UNE SOLUTION BASÉE SUR M AP S ERVER ? pertinence * *** poids 21 % 15 % *** 15 % *** *** *** ** *** *** *** 15 % 9% 9% 6% 3% 3% 3% réponse élémentaire difficile de donner une appréciation générale manque de fluidité et de dynamisme (notamment pour les légendes, gestion de l’ordre des couches et rafraîchissement de la page) peut avoir une convivialité, une ergonomie et une réactivité assez poussées (dans la mesure où des développements ont été réalisés) convivialité et ergonomie plutôt bonnes facilement compréhensible, simple à utiliser interfaces toutes très semblables, peu de personnalisation offre l’ensemble des services de consultation attendus très peu convivial outils intéressants et en développement rapide pas encore assez d’outils disponibles TAB . 3.4.1 – Avis émis par les utilisateurs finaux d’une solution cartographique basée sur MapServer. Les troisième et quatrième avis arrivent au même niveau que le précédent, et tempèrent ce dernier, puisqu’ils reconnaissent qu’il est possible d’arriver à une convivialité et une ergonomie correctes pour peu que des développements supplémentaires autour de MapServer aient été réalisés. La facilité d’usage est enfin citée tandis qu’une petite part d’utilisateurs finaux déclarent constater une trop forte similitude entre les différentes interfaces proposées. Pour conclure sur ce point, nous citerons un avis qui nous semble résumer l’opinion générale sur l’ergonomie des interfaces cartographiques basées sur MapServer : "MapServer est un outil très pratique et très performant qui permet de mettre en ligne de gros volumes de données. Cependant, en navigant sur Internet, on pourra remarquer un manque sérieux d’interactivité avec l’utilisateur. Les interfaces sont souvent limitées à l’affichage d’images par rechargement de pages. Il est pourtant très facile de mettre en oeuvre de vraies applications carto avec une interactivité poussée, des pages fluides, en réalisant des clients web évolués, se servant de MapServer et d’autres outils pour afficher des données." Passons maintenant à l’étude des fonctionnalités et des améliorations des solutions cartographiques basées sur MapServer dont les maîtres d’ouvrages sont demandeurs ... Les principales "doléances" des utilisateurs sont les suivantes, par ordre décroissant d’importance : 1. Amélioration de la simplicité de développement (10 avis) : il est souvent jugé nécessaire de "mettre les mains dans le code", voire de recompiler l’application. Cela nécessite des compétences en interne, et un temps dédié au développement, que beaucoup de structures ne sont pas en mesure de fournir. 2. Amélioration de la facilité de paramétrage (5 avis) : l’édition du fichier de configuration (ou "mapfile") est jugée peu pratique. 27 3.4. Q UE DOIT- ON ATTENDRE D ’ UNE SOLUTION BASÉE SUR M AP S ERVER ? 3. Il manque des bibliothèques de symboles bien fournies par défaut (2 avis). 4. Le support des rasters ECW avec un serveur sous Linux est complexe (2 avis). A quel investissement (humain et temporel) faut-il s’attendre quand on se lance dans ce genre de solution ? Nous représentons sur le graphe 3.4.1 l’investissement en temps pour une première installation de MapServer. F IG . 3.4.1 – Durée d’une première d’installation de MapServer en jours-homme. La moyenne constatée sur le panel de personnes ayant répondu est comprise entre un jour et une semaine à temps plein pour une première installation. Dans le cadre d’une installation avec expérience, quatre personnes nous ont confirmé un investissement inférieur à la journée. Quant à l’investissement humain pour l’installation, il est essentiellement lié à une seule et unique personne (80 % des réponses). 12 % des personnes sondées ont travaillé à deux, et 8 % se sont fait aider d’une main experte (société de services). La personne qui réalise l’installation se dit répondre à un profil de géomaticien ou informaticien en grande majorité (85 %). Le reste des personnes sondées se partage entre sigiste, cartographe, webdesigner et ingénieur agronome. Notons pour conclure que l’investissement humain et temporel pour la maintenance de l’application nous semble assez souvent sous-évalué, voire pas du tout abordé dans les réponses6 . 6 en dépit d’une question portant sur ce point, peut-être pas assez clairement 28 3.5. C OMMENT LES UTILISATEURS TRAVAILLENT AVEC M AP S ERVER ? 3.5 Comment les utilisateurs travaillent avec MapServer ? Cette question recouvre en fait plusieurs réalités, qui vont du type d’utilisation au public ciblé, en passant par d’autres facteurs tels que la disponibilité des moyens et des compétences techniques. Nous analyserons donc les réponses à ce questionnaire en suivant ces pistes de recherche, et en exploitant le découpage horizontal identifié précédemment (ie en séparant les utilisateurs des prestataires de services). 3.5.1 Pour les utilisateurs Nous nous intéressons ici au type de réseau auquel le serveur cartographique est relié, ainsi qu’aux systèmes d’exploitation, SGBD et frameworks qui lui sont associés. Types d’utilisation Dans le panel des utilisateurs ayant répondu à l’enquête, un tiers des serveurs sont destinés à un usage sur internet exclusivement. F IG . 3.5.1 – Différents types d’utilisation de Mapserver. L’intranet au sens large constitue 44 % des serveurs cartographiques. Cela traduit une utilisation professionnelle avec des fonctionnalités plus avancées que celles de sites orientés "grand public". Une portion relativement importante des personnes ayant répondu (22 %) dit utiliser MapServer à la fois pour une application intranet et internet. Le public visé Le public visé oriente très souvent le choix des fonctionnalités à mettre en place sur un serveur cartographique. Il est intéressant de signaler que la majorité des sites mis en place sont à destination du grand public (figure 3.5.2). 29 3.5. C OMMENT LES UTILISATEURS TRAVAILLENT AVEC M AP S ERVER ? F IG . 3.5.2 – Public visé par les sites utilisant MapServer. On constate que l’autre moitié de ces sites est destinée à un public plus spécialisé : thématiciens pour 36 % (environnementalistes, agronomes, géographes) et experts en SIG à raison de 16 %. Les sites à destination du grand public sont souvent légers et les fonctionnalités implémentées basiques. La plupart du temps, il s’agit de la simple consultation de données, avec parfois la possibilité de faire quelques requêtes. Dans le cas d’une utilisation en interne, donc destinée à un public plus averti avec une demande spécifique, les applications développées fournissent des fonctionnalités plus avancées qui dépassent souvent la simple consultation de données. Ainsi, les deux facteurs "type d’utilisation projetée" et "public ciblé" ont une forte influence dans la mise en œuvre du serveur et dans les choix techniques qui sont opérés. Type d’installation Même si MapServer a la réputation d’être difficile à installer, l’enquête est loin de confirmer cette réputation. Parmi l’ensemble des personnes ayant répondu au questionnaire, moins de 20 % ont eu recours à un prestataire de services pour la mise en place de leur serveur cartographique. Pour moitié, cela concerne le développement d’un appplicatif métier spécifique. L’autre moitié consiste en une aide au développement. La majorité des personnes enquêtées (82 %) ont installé Mapserver en interne (figure 3.5.3). Dans ce dernier cas, l’installation a souvent suscité une mobilisation non négligeable en temps. Mais ces chiffres sont aussi à remettre dans leur contexte. On peut en effet imaginer que les individus ayant réalisé l’installation de MapServer en personne ont une plus grande propension à répondre à l’enquête que d’autres ayant externalisé cette tâche. De ce fait, il est peut-être nécessaire de modérer le rapport internalisation/externalisation de l’installation que nous avons constaté. 30 3.5. C OMMENT LES UTILISATEURS TRAVAILLENT AVEC M AP S ERVER ? F IG . 3.5.3 – Type d’installation de MapServer : en interne, avec accompagnement d’un prestataire de service, ou externalisée. Les systèmes d’exploitation associés à Mapserver La capacité de MapServer à s’intégrer dans un grand nombre d’environnements existants, fait que celui-ci n’influence pas significativement sur les systèmes d’exploitations qui lui sont associés (figure 3.5.4). Nous avons en revanche constaté une grande propension à utiliser du "100 % libre" (serveur Apache sous Linux, PostGres+PostGIS), surtout pour les serveurs de production. Les Systèmes de Gestion de Bases de Données associés à Mapserver Comme pour les systèmes d’exploitation, l’interopérabilité de MapServer avec la presque totalité des SGBD existants se traduit par une grande variété de ceux qui lui sont associés. Ainsi il utilise souvent des bases de données existantes si celles-ci sont compatibles avec l’utilisation qui en est projetée. La figure 3.5.5 l’illustre clairement. La grande majorité des installations de MapServer se font de concert avec le duo spécialisé PostgreSQL/Postgis (50 %). Souvent aussi, il n’y a pas du tout de base de données : ce sont alors des shapefiles qui servent de sources de données (22 % des usages). MapServer est alors réputé très véloce dans ce genre de traitements. Quoiqu’il en soit, le logiciel libre est ici utilisé en grande proportion face aux alternatives propriétaires (Oracle et MSSQL) qui ne totalisent que 6 % des usages. 31 3.5. C OMMENT LES UTILISATEURS TRAVAILLENT AVEC M AP S ERVER ? F IG . 3.5.4 – Système d’exploitation associé à MapServer F IG . 3.5.5 – Bases de données associées à MapServer. 32 3.5. C OMMENT LES UTILISATEURS TRAVAILLENT AVEC M AP S ERVER ? Les frameworks associés à MapServer En ce qui concerne les frameworks, on remarque une assez forte utilisation de packages "clé en main", disponibles en téléchargement sur les différents sites consacrés aux SIG libres. Les plus couramment utilisés sont Cartoweb (27 %), et P.Mapper ou encore un framework "maison" ... (voir fig. 3.5.6) Ainsi, 21 % des personnes interrogées ont développé des frameworks hybrides en vue de les adapter à leur propre besoin, mais aussi pour mieux les intégrer dans leur contexte d’utilisation. F IG . 3.5.6 – Frameworks utilisés par les personnes ayant participé à l’enquête. On note également une tendance à la non-utilisation de frameworks (16 %). 3.5.2 Du côté des prestataires L’avènement de MapServer comme l’une des principales solutions libres de cartographie en ligne s’est traduit par un accroissement de la demande en prestations autour de celui-ci. Ainsi, différentes sociétés (spécialisées en géomatique ou non) se sont orientées vers la prestation de services autour de MapServer. Cette demande est d’autant plus importante que les économies réalisées sur le coût des licences permettent justement de financer ce genre de prestations. Type de clientèle Nous venons de le voir : seulement 11 % des personnes interrogées ont confié la mise en oeuvre de leur serveur cartographique à un prestataire. 33 3.5. C OMMENT LES UTILISATEURS TRAVAILLENT AVEC M AP S ERVER ? La clientèle est souvent constituée de grandes structures (universités, ministères ...). La société CamptoCamp7 le justifie ainsi : "le manque de solutions métier packagées n’incite pas les petites structures à choisir MapServer. Le meilleur terrain pour "vendre" se situe dans les structures possédant des compétences certaines en géomatique et en informatique." Les prestations proposées Les prestations autour de MapServer sont très variables en cela qu’elles doivent répondre aux besoins spécifiques à chaque client. Nous avons été en mesure d’analyser les proportions relatives des offres de prestation, et nous en présentons le résultat sur la figure 3.5.7. F IG . 3.5.7 – Prestations proposées par les sociétés de services. Il n’est pas étonnant de constater que le développement à la demande constitue la principale prestation proposée (100 % des prestataires interrogés). La difficulté d’approche de MapServer par des non-spécialistes se traduit également par une forte demande en formation. C’est pour répondre à cette demande que 75 % des prestataires offrent une formation à l’utilisation de MapServer ainsi que l’assistance et la mise en oeuvre de solutions de cartographie en ligne. D’autres prestations peuvent également être fournies, telles que l’intégration aux systèmes d’informations existants ou encore l’hébergement sur des serveurs spécialisés (proposé par un quart de ces prestataires). Les fonctionnalités les plus demandées Nous présentons sur la figure 3.5.8 le résultat de notre enquête sur ce point. 7 CamptoCamp est un des éditeurs de solutions basées sur MapServer avec le produit cartoweb 34 3.6. C OMMENT LES UTILISATEURS JUGENT- ILS M AP S ERVER ? F IG . 3.5.8 – Les fonctionnalités les plus demandées aux prestataires. Ce n’est pas réellement une fonctionnalité, mais c’est la réponse principale que nous avons obtenu à cette question : l’intégration au système d’information existant est la caractéristique principale demandée à l’application cartographique. Les autres demandes concernent une interface conviale et surtout la possibilité de mise à jour des données en ligne (cité par la moitié des prestataires), ainsi que le développement d’outils d’administration. 3.6 Comment les utilisateurs jugent-ils MapServer ? MapServer est une application dédiée utilisée dans le but de répondre à une demande spécifique. Ses utilisateurs sont souvent des personnes averties qui, en fonction de leurs attentes, sont en mesure de donner un point de vue sur celui-ci. Nous analyserons dans un premier temps ce qu’ils considèrent comme les "points forts de MapServer" et de l’autre ce qui leur paraît être des contraintes ou difficultés liées à son utilisation. 3.6.1 Les avantages de MapServer Ce que les personnes interrogées citent comme "avantages" de MapServer est souvent fortement lié aux motivations du choix (qui ont été évoquées un peu plus haut). Ici, nous n’évaluerons les avantages de MapServer qu’en termes techniques, c’est-à-dire tout ce qui est lié à l’utilisation, l’installation et aux fonctionnalités (et non à certains critères plus ou moins subjectifs). Cinq avantages majeurs ont été cités par les personnes interrogées (cf. figure 3.6.1). L’analyse est la suivante : 35 3.6. C OMMENT LES UTILISATEURS JUGENT- ILS M AP S ERVER ? F IG . 3.6.1 – Les avantages de MapServer. – Le statut de MapServer comme solution libre arrive en tête avec 29 % des réponses. Ce statut offre en effet une grande liberté de modifications et un fort potentiel d’adaptation (ce qui n’est pas toujours possible avec les solutions éditeurs), – Ce statut lui confère une relative faiblesse des coûts (du fait de l’absence de licence), et cela est un atout pour une personne sur cinq. – Les performances de MapServer et sa stabilité remarquable ont été citées par 20 % des interviewés comme étant l’un de ses points forts. – L’adaptabilité et la flexibilité de MapServer arrivent en quatrième position avec 17 % des réponses. – Deux derniers critères : la disponibilité de nombreuses fonctionnalités ainsi que sa compatibilité avec les langages de développement les plus courants ont été évoqués à hauteur de 5 % des réponses. 3.6.2 Les points faibles de MapServer La contrainte majeure liée à l’utilisation de MapServer est la forte nécessité en développements (cf. figure 3.6.2). On notera que ces personnes trouvent souvent une certaine légitimité à ces développements dans la mesure où ils leur permettent d’atteindre des résultats à la hauteur de leurs attentes. Les besoins en développements sont donc loin de décourager les utilisateurs de MapServer . L’un d’eux nous a très justement fait remarquer que : "On n’a rien sans rien !". Le caractère "libre" de MapServer a pu également dérouter quelques personnes, qui se sont trouvées confrontées au problème d’incompatibilité entre différentes librairies. Dans le même ordre d’idée, un projet libre avec une importante communauté d’utilisateurs évolue souvent très rapidement. Il est des personnes que cette rapidité d’évolution dérange ! D’autres points ont également été soulevés, et concernent les difficultés techniques liées à l’ajout de fonction36 3.6. C OMMENT LES UTILISATEURS JUGENT- ILS M AP S ERVER ? F IG . 3.6.2 – Points faibles de MapServer. nalités encore un peu exotiques (comme le support ECW), les mises à jour ou encore la "faible qualité du rendu graphique". Dans une moindre mesure, on nous a fait état de la difficile intégration avec certains gestionnaires de contenu (CMS) ou encore la nécessité de posséder un serveur dédié. 37 4 Vie et évolution du projet MapServer 4.1 La Fondation MapServer Conçu par un comité de onze acteurs influents dans la conception et l’évolution de MapServer, cet organisme aura eu une histoire assez courte et très curieuse. En date du 28 Novembre 2005, les membres du comité fondateur 1 ont officialisé cette fondation, avec l’intention d’en faire un endroit où les utilisateurs, les développeurs, et les concepteurs de MapServer pourraient se retrouver pour résoudre des problèmes de code, partager des soucis rencontrés pendant son installation, imaginer des nouvelles fonctionnalités dans le logiciel, et de manière plus générale, pour avancer dans le domaine du logiciel libre en SIG. Voici quelques extraits de la "lettre ouverte" écrite par Steve Lime [11], le créateur d’UMN MapServer, et ses 10 collègues fondateurs : "Nous sommes ravis d’annoncer la création de la Fondation MapServer. La Fondation est une organisation à but non lucratif ayant pour mission la mise en place des structures de soutien pour le développement collaboratif et ouvert des Systèmes d’Information Géographique. Plusieurs groupes et individus participent au lancement et au parrainage de la nouvelle fondation [...]." "Nous nous sommes inspirés d’autres mouvements initiés autour de logiciels à code source ouvert, comme Apache, afin de déterminer la manière dont notre communauté pourrait bénéficier de la création d’une fondation indépendante. Il ne fait aucun doute que le moment est venu de mettre en place une structure formelle afin de soutenir et promouvoir les environnements et les groupes de développement de webmapping open source. Tout en mettant initialement l’accent sur les projets de webmapping, nous espérons que la fondation adoptera d’autres projets orphelins dans le domaine géospatial." D’après Steve Lime, la fondation "était la prochaine étape logique pour MapServer, afin que la communauté continue à s’agrandir". Les fondateurs couvaient l’espoir de construire un organisme qui lierait les gens de la communauté. Cela leur aurait permis de déclencher un support technique (fourni par les utilisateurs et développeurs) qui fonctionnerait sans bourse délier. Les utilisateurs s’appuieraient alors les uns sur les autres et 1 Il s’agit de six personnes du MapServer Technical Steering Committee, ainsi que Tom Burk de l’université du Minnesota, David McIlhagga de DM Solutions, Claude Philipona de Camptocamp, Gary Lang de Autodesk, et Tyler Mitchell 38 4.1. L A F ONDATION M AP S ERVER résoudraient des problèmes techniques rapidement et gratuitement, en gardant l’esprit du logiciel libre. En dépit de ces intentions, la fondation n’existait que sur le papier. Voici les responsabilités de la fondation, comme proposées par ses fondateurs : – Dépôt central du code et toute autre infrastructure de projet, – Processus formalisé pour la prise de décision (par ex. où organiser la prochaine conférence), – Protection légale du code source et des développeurs du logiciel, – Contribution financière au développement d’améliorations de la plate-forme, – Prise en charge centralisée des activités de marketing, de marque et de développement de l’image professionnelle du produit, – Mise en place de protocoles pour régler les litiges, – Soutien financier pour les activités promotionnelles, le sponsoring, les événements et les conférences de la communauté. Ces idées étaient bonnes et les causes étaient nobles, mais il fallait financer la nouvelle fondation. C’est pour cette raison que les fondateurs ont décidé de collaborer avec l’un des plus grands éditeurs de logiciel de TM CAD/DAO en l’occurrence AutoDesk, le créateur de AutoCAD . "Le soutien financier d’Autodesk va nous permettre de mettre la Fondation sur de bons rails" ... annonçait Lime dans cette même correspondance. Dès le début, le sujet de ce partenariat a été très problématique dans la communauté. Les implications liées à l’association avec une grande entreprise du logiciel dont "le but est de faire du profit", inquiétaient en effet certains développeurs et utilisateurs de MapServer. Il faut savoir que les développeurs de logiciels libres sont, en général, très fiers de leur travail et se sentent très impliqués dans l’avenir de "leur" logiciel. C’est la raison pour laquelle, dès que ce partenariat fut annoncé, les gens se sont scindés en deux écoles de pensée : les optimistes et les sceptiques. Les optimistes étaient ravis du fait que la communauté s’unifiait. Ils voyaient d’ailleurs l’arrivée de MapGuide dans le monde du libre comme la preuve que le logiciel libre était devenu trop important pour être ignoré. Cet avis est résumé dans la réaction de CamptoCamp, une société de services française qui fonde son activité sur MapServer : "Le travail de longue haleine fourni par une large communauté de développeurs et d’utilisateurs de MapServer se trouve maintenant soutenu par un important éditeur de logiciels, confirmant ainsi la pertinence du modèle économique gravitant autour des logiciels libres." En revanche, les sceptiques commençaient à se poser des questions sur le devenir du logiciel : allait-il devenir payant et propriétaire ? Le code serait-il influencé par les ambitions commerciales des directeurs d’Autodesk ? Ils n’étaient pas rassurés par les documents fournis par les fondateurs en ce qui concerne le modèle de gouvernance de la Fondation et le rôle d’Autodesk, son principal bailleur de fonds. 39 4.2. P RÉSENTATION DE LA FONDATION OSG EO Les paroles de Dave McIligga, membre fondateur de la Fondation MapServer et également président de DM Solutions, auraient pu être mal interprétées par les sceptiques : "Il y a une entité déclarée, mais c’est une "coquille d’organisation". Elle est en place pour assurer qu’Autodesk aura un endroit où déposer son code. Aucun détail au sujet de la fondation n’a encore été déterminé ; nous sommes en train d’établir une manière ouverte et transparente d’avancer, qui sera bientôt présentée à la communauté" D’après la Fondation, les craintes quant à son effet sur le logiciel existant n’avaient pas de raison d’être. Le CGI MapServer qui portait alors plusieurs noms ("MapServer", "UMN MapServer", ou "MapServer Cheetah") continuerait à être développé, en parallèle avec le nouveau logiciel d’Autodesk, "Mapguide Open Source" (initialement nommé "MapServer Enterprise"). Voici ce que le comité proposait : "MapServer Enterprise et MapServer Cheetah feront l’objet de deux projets distincts gérés parallèlement. Il n’y a aucune intention de les fusionner mais nous envisageons toutefois de partager les technologies respectives chaque fois que cela est possible. Nous envisageons également de fournir des utilitaires permettant à la communauté de se servir de l’une ou l’autre des plate-formes." La base, créée par une "entité légale" existant sur papier et une communauté d’utilisateurs/développeurs unie autour du site web et une liste de discussions, permettrait de concevoir la nouvelle Fondation. Son mode de gouvernance est décrit ci-dessous par Steve Lime : "La fondation adoptera un modèle possédant un conseil d’administration représentatif de la communauté d’utilisateurs. Les modalités finales de fonctionnement de la fondation seront du ressort de la communauté. La fondation possèdera aussi un règlement mettant en place une structure pouvant être modifiée après un vote." 4.2 Présentation de la fondation OSGeo "La création de la fondation n’en est qu’à ses débuts et nous demandons désormais à la communauté de s’engager à ses côtés." C’est ainsi que Steve Lime et les membres du comité annonçaient la création de la Fondation MapServer dans leur lettre du 28 novembre adressée à la communauté d’utilisateurs de MapServer. Cette fondation correspondait effectivement à une attente générale, mais il restait différents points à clarifier, dont celui du nommage des projets. De nombreux débats eurent lieu par liste de diffusion interposée, mais c’est réellement à la réunion du 4 février 2006 à Chicago que ces discussions aboutirent. La Fondation MapServer changea alors de nom (et d’apparence), au profit de la Fondation OSGeo, ou "Open Source Geospatial Foundation" en anglais. Il faut bien noter que cette dernière est une entité qui représente beaucoup plus d’idées, d’acteurs, et de logiciels que la fondation précédente. 40 4.2. P RÉSENTATION DE LA FONDATION OSG EO Examinons en détail les faits qui se sont déroulés autour de ce début février 2006 : Samedi 4 Février : Tenue d’une importante réunion sur la création de l’OSGeo à Chicago. Etaient présents : les principaux acteurs de la Fondation MapServer initiale ainsi qu’une importante représentation de la communauté géospatiale. Mardi 7 Février : Mise en place d’une liste de discussion pour les futurs membres qui souhaitaient rejoindre l’OSGeo (suggestion de Gary Lang, membre de la Fondation MapServer et membre fondateur de l’OSGeo). Mercredi 8 Février : – Annonce de la liste officielle de l’Open Source Geospatial Fondation qui remplace celle de la Fondation Mapserver. Cette liste est hébergée sur le site de la Fondation nouvellement créée, OSGeo.org. Voici l’annonce de Frank Warmerdam, membre fondateur de la fondation OSGeo : "Le site web de la Fondation a été mis à jour ce matin pour se servir du nouveau domaine de la Fondation, osgeo.org, et par conséquent, l’adresse mail de notre liste a également changé." – Annonce également ce même jour du remplacement complet du site de la Fondation MapServer par celui de la Fondation OSGeo. lundi 28 Février : Entretien entre Gary Lang et Richard Steele, conseiller judiciaire et secrétaire de la Fondation : décision d’officialiser le changement de nom officiel de Mapserver Foundation au profit de Open Source Geospatial Foundation. En outre il est important de noter qu’au sein de la communauté des utilisateurs/développeurs de MapServer subsistaient toujours quelques doutes notamment en ce qui concerne la question des droits d’auteur. Pour beaucoup de développeurs et/ou entreprises de développement du logiciel, les grandes orientations de la Fondation OSGeo seront le facteur décisif pour rejoindre la fondation ou non... Voici quelques possibilités esquissées par Rich Steele, avocat d’Autodesk : " a. Premièrement, X peut simplement redistribuer le code sous une licence Open Source (sans implication de la Fondation). X détient le copyright mais accorde une licence à tout le monde. C’est essentiellement ce qui s’est passé avec MapServer jusqu’à présent. b. Deuxièmement, X peut allouer une licence à une Fondation qui gère le projet. En retour, la Fondation publie le code sous une licence Open Source consistante avec la licence du propriétaire des droits d’auteur. Ceci est la manière dont fonctionnent la plupart des Fondations telles que Apache, Eclipse, Python [12] ... c. Troisièmement, X peut céder son droit d’auteur à la Fondation. Dans ce scénario, X ne possède plus les droits d’auteur. X a donc délaissé ses droits d’exclusivité en prévision que la Fondation publie le code sous une licence Open Source. C’est ainsi que fonctionne la Free Software Foundation." 41 4.2. P RÉSENTATION DE LA FONDATION OSG EO En dépit du fait que Steve Lime ainsi que d’autres contributeurs au projet MapServer faisaient partie de la nouvelle Fondation OSGeo à la fin de la réunion du 4 février, le projet MapServer n’avait pas encore rejoint les autres projets dans cette nouvelle fondation. La communauté a donc participé à un sondage sur le site de l’UMN MapServer, quant à l’opportunité de se joindre à la Fondation OSGeo. Une très grande majorité des participants (74 personnes sur 75) a été en faveur de l’adhésion du projet MapServer à l’OSGeo. A compter de cette date, le projet MapServer a officiellement intégré l’OSGeo. En date de rédaction de ce rapport, les projets suivants sont membres de l’OSGeo : OGR/GDAL, GRASS, GeoTools, MapBender, MapGuide Open Source, Open Source GIS Data, OSSIM, MapBuilder et MapServer. Ultérieurement, d’autres projets du domaine géospatial pourront participer à la Fondation OSGeo par le biais d’un système de vote et une "période d’incubation" qui conditionnerait l’admission finale. Du point de vue d’Autodesk, l’investissement dans cette fondation est une étape nécessaire pour être présent sur un marché qui grandit et dans lequel les logiciels libres occupent une place croissante. En investissant dans la communauté Open Source, ils ont décidé de prendre un chemin moins conservateur pour s’assurer une place dans le marché global du webmapping. Offrir un produit gratuitement est une bonne stratégie pour convaincre plus d’utilisateurs à l’utiliser. Une fois ceux-ci engagés, Autodesk pourra leur offrir des outils, des plug-ins, et même du service client. Une fois fidélisés, ces utilisateurs seront aussi plus enclins à regarder dans la direction d’Autodesk pour d’autres logiciels dont ils auront peut être besoin. Gwenaël Bachelot, ingénieur chez Autodesk, expliquait les raisons de cette décision en ces termes dans le journal Le Monde Informatique [13] du 24 janvier 2006 : "Il s’agissait de répondre à la demande de nos clients, notamment dans le secteur public. Il y a la volonté de donner à nos clients la possibilité d’adapter nos outils bureautiques grâce à l’Open Source. Le code de FDO (Feature Data Object), notre API d’accès aux données, sera aussi ouvert. Aujourd’hui, il y a peu de couches d’abstraction de données, nous avons donc un pilote pour ça. FDO a l’ambition d’être l’ODBC pour l’accès aux données géographiques (alphanumériques, vecteur ou raster)." En publiant le code source de FDO, Autodesk chérit donc l’espoir que celui-ci devienne de facto un standard de couche d’abstraction des données. De notre avis, ceci est un point positif non seulement pour la communauté des utilisateurs (qui verra les choses se simplifier dans ce domaine), mais également pour Autodesk qui s’assure là une position dominante sur le marché2 . Quant à la question "Pourquoi Autodesk a décidé d’offrir ce produit en version Open Source et pas un autre produit ?", il répondait : "Sans doute parce que les moteurs géographiques se démocratisent ; ils deviennent quelque-chose de tellement présent qu’il paraît difficile de faire autrement." 2 TM De même que Adobe avec les standards de documents PS, puis PDF et maintenant avec les "négatifs numériques" DNG. 42 4.3. D IVERS AVIS SUR LA F ONDATION 4.3 Divers avis sur la Fondation Dans le questionnaire que nous avions adressé à la communauté d’utilisateurs et aux prestataires de services, il y avait une partie dédiée à la Fondation OSGeo. La première question concernait l’adhésion de MapServer à la fondation OSGeo : Exprimez-vous un avis en ce qui concerne le fait que MapServer rejoigne la fondation OSGeo ? Nous présentons les réponses que nous avons enregistrées à cette question sur la figure 4.3.1. F IG . 4.3.1 – Avis sur le fait que MapServer rejoigne la fondation OSGeo. Si ce sujet est très sensible dans la communauté internationale de MapServer, il ne l’est pas autant en France. D’après notre enquete, seulement un tiers des utilisateurs ont un avis tranché. 85 % des personnes ayant un avis sur cette question se déclarent en faveur de l’adhésion. Onze sociétés de services ont participé à l’enquête : nous les avons également interrogées sur cette même question. Les résultats sont présentés sur la figure 4.3.2. Là encore, la proportion de non-réponses, cumulée aux réponses "sans avis" est importante (supérieure à 50 %). 36 % de ces sociétés ont émis un avis favorable à l’entrée de MapServer dans la fondation. 9 % se sont prononcées contre. Si l’on ne considère que les prestataires ayant exprimé leur avis, la grande majorité est en faveur de cette adhésion à la fondation OSGeo. La deuxième partie de cette question incitait à fournir plus de précisions sur l’avis déposé. Ceci a été largement ignoré par les participants à l’enquête : deux tiers d’entre eux n’ont pas précisé leur réponse initiale. 43 4.3. D IVERS AVIS SUR LA F ONDATION F IG . 4.3.2 – Avis des prestataires sur l’entrée de MapServer dans l’OSGeo. Dans le sens de ce que la Fondation peut apporter à MapServer, nous avons enregistré ce genre de réponses : – "[Il est] toujours intéressant a priori de pouvoir bénéficier d’une organisation plus structurée et régulée". – "C’est bien de formaliser la chose et que des acteurs divers puissent rejoindre la Fondation". D’autres craignent que la Fondation tourne au fiasco "comme ce fut le cas pour Mambo et Joomla où la fondation a entravé le développement [de ces produits]. Résultat après scission : les deux produits sont au point mort". Une personne a également dit "ne pas voir l’intérêt". Une seule société de services (CamptoCamp) a précisé sa réponse (très positive) en suggérant que la Fondation allait "améliorer la visibilité mondiale des solutions libres", et qu’elle "se fixait également des objectifs pour les données géographiques libres". La troisième question concernait l’apport de la Fondation à MapServer . Elle était formulée ainsi : "Que pensez vous que la fondation puisse apporter au logiciel MapServer ?" Nous ne nous intéressons ici qu’aux avis constructifs et argumentés, c’est à dire principalement les arguments en faveur de la participation du projet MapServer à la fondation. En majorité, les gens y voient une représentation améliorée, qui servira à la légitimité et à la notoriété du logiciel. Ensuite, cette fondation devrait assurer "une meilleure cohérence" entre les divers logiciels libres en géomatique, notamment en améliorant le "packaging" de chacun. Au même niveau de représentativité dans les réponses, nous trouvons "une meilleure structuration des développements", ainsi qu’une "stabilité juridique accrue". Moins cité, mais tout de même présent : "plus d’argent". Ponctuellement, certaines personnes ont ajouté ces arguments : "la force d’une communauté", "un meilleur 44 4.4. P ERSPECTIVES D ’ ÉVOLUTION DU PROJET partage de l’information", la "pérennité des développements", une "force marketting". La quatrième et dernière question était relative à la cohabitation au sein de la fondation des deux serveurs cartographiques : MapServer et MapGuide Open Source. Comment voyez vous le fait que deux logiciels de webmapping autrefois concurrents (MapGuide, la solution cartographique d’Autodesk dont le code source a été ouvert, et MapServer) se trouvent désormais réunis au sein de la fondation ? Nous avons recueilli pour cette question 22 avis exprimés, ce qui correspond à 37 % des personnes sondées. Parmi l’ensemble des avis exprimés, nous voyons six classes de réponses : – La principale classe est celle des gens sceptiques, qui doutent et qui se disent rester vigilants quant à l’évolution ultérieure du projet (52 % des avis). Cette attitude montre que les premiers pas de la Fondation OSGeo sont attendus avec impatience. – La seconde catégorie regroupe les gens pour lesquels cette "jointure" ne peut que bénéficier aux deux logiciels (et probablement aux autres participants de la Fondation également). C’est le point de vue "gagnant-gagnant" (19 % des avis). – Pour 7 % des gens, cette concurrence ne peut que nuire à MapGuide OpenSource, qui "ne fait pas le poids" face à MapServer. – Une même proportion de la population (7 %) se dit inquiète pour MapServer, dans la mesure où cette nouvelle donne ne fait qu’accroître la confusion autour de l’offre logicielle, ce qui risque de désorienter les décideurs. – Une autre partie des gens (7 %) pense que c’est une mauvaise chose dans l’absolu. On peut imaginer qu’ils ont voulu dire que c’était une mauvaise décision pour les deux logiciels. – Il y a enfin les "darwiniens" pour lesquels "le meilleur vaincra" : ils représentent encore 7 % des avis. 4.4 Perspectives d’évolution du projet Le futur de MapServer reste entre les mains de sa communauté d’utilisateurs/développeurs. La facilité d’installation et d’utilisation est le principal point sur lesquels celle-ci va devoir se concentrer. Ceci se décline tout d’abord en une diminution du niveau d’expertise requise pour personnaliser son application, d’autant plus nécessaire que le webmapping deviendra populaire. Il va falloir également offrir à la communauté des utilisateurs des interfaces conviviales pour gérer et administrer les données. L’enquête nous a permis de confirmer l’idée que beaucoup de développements annexes allant dans ce sens ont été réalisés à ce jour (dans des ministères et les services déconcentrés de l’état notamment). Il ne reste plus que la volonté de les publier sous une license compatible pour en faire profiter tout le monde. Gageons que la fondation offrira cet espace de travail et forgera un esprit de communauté suffisant pour inciter les décideurs à offrir leur code. Tout ce qui suit est également à portée de main si la Fondation remplit les objectifs qu’elle s’est fixés .... Il reste à clarifier l’offre logicielle, en simplifiant les problèmes de dépendances classiquement rencontrés par les personnes qui ne sont pas habituées au logiciel libre. 45 4.4. P ERSPECTIVES D ’ ÉVOLUTION DU PROJET Le "package MapServer de base" doit être enrichi, notamment en bibliothèques de symboles. Il devrait être possible de télécharger des "solutions métier packagées" prêtes à l’emploi, moyennant quelques modifications dans des fichiers de configuration. La capacité de la communauté et de la Fondation à fournir du support est également en jeu. Enfin, il semble nécessaire que ce logiciel conserve sa forte modularité/adaptabilité en dépit d’une facilité d’usage croissante (ces deux aspects étant souvent contradictoires). Cette spécialisation3 lui permettra de conserver une place bien définie face aux produits existants sur le marché du webmapping, qu’ils soient libres ou propriétaires. 3 que l’on constate déjà à l’heure actuelle face à d’autres solutions d’éditeurs par exemple 46 Conclusion Cette enquête a permis de dresser un état des lieux de l’utilisation de MapServer en France au moment où ce logiciel aborde une phase historique de son développement, avec la naissance de l’Open Source Geospatial Foundation. Nous soulignerons tout d’abord les limites de l’enquête que nous avons menée : avec 57 réponses exploitées, le panel d’utilisateurs reste modeste, mais ne nous semble pas négligeable une fois ramené à l’ensemble de la France. Globalement, le nombre de réponses que nous avons reçues nous a satisfait, et nous a conforté dans notre choix de laisser les questions ouvertes : une cinquantaine de réponses restent exploitables "à la main". Cela nous a également assuré d’une certaine richesse de points de vue. Nous noterons également un biais intrinsèque à tout questionnaire : ce sont beaucoup de personnes motivées (et donc probablement partisanes) qui y ont répondu. La preuve est que deux tiers des personnes sondées ont accepté d’être recontactées dans le cadre de cette étude, et ont laissé leur courriel. Enfin, le fait d’appeler à participation sur des listes de diffusion en utilisant un mail dont le sujet est "Enquête MapServer" n’a probablement pas encouragé les utilisateurs d’autres solutions de serveurs cartographiques à le lire, et donc à répondre à notre enquête. Une partie de notre questionnaire leur était pourtant destinée. A la lumière des événements récents dans la "communauté MapServer" –l’investissement d’Autodesk, la création de la nouvelle fondation géospatiale, la croissance du nombre des utilisateurs et développeurs– il est à parier que le produit MapServer ainsi que d’autres basés sur des licences "Open Source" auront un avenir remarquable. A l’heure actuelle, MapServer est parvenu à un stade de fiabilité et de performance qui lui permet de convaincre les maîtrises d’ouvrages pour leurs projets de webmapping. Avec l’augmentation des potentialités d’utilisation du logiciel MapServer, on constate parallèlement un accroissement des demandes pour plus de fonctionnalités, des interfaces plus réactives, une installation plus simple ainsi qu’une documentation claire et complète sur le logiciel. La naissance de la Fondation laisse une moitié des gens perplexes, l’autre étant beaucoup plus enthousiaste. Nous gageons que celle-ci permettra de répondre aux enjeux auxquels MapServer est confronté à l’heure actuelle. 47 Remerciements Nous remercions sincèrement toutes les personnes et les sociétés qui, par leur participation active, ont contribué au succès de notre enquête. Eric Barbe, en premier lieu, pour ses conseils et sa relecture attentive. Nous ont apporté un concours précieux dans l’élaboration du questionnaire : Alain Clopes, Pascal Degenne, Jean-Christophe Desconnets, Sylvain Labbe et Didier Leibovici de la Maison de la Télédétection. Les prestataires de services ayant participé à l’enquête sont : Camptocamp, Business Geografic, Eikonex, Galigeo, Geosignal, Geo2i, HALBOUT Consultants, Netagis, Orodia, Star-Apic, Veremes. Dans l’ordre de réponse, nous remercions : Renaud LAIRE Resp. Système d’Information, PNR Livradois-Forez Bruno DEFRANCE SIG, Mairie de Gière (38) Fabrice THEVENON Ingénieur Informatique-SIG, Conseil Général des Pyrénées Atlantiques Marianne DUPREZ Resp. de l’Information Géographique, Inventaire Forestier National Christophe B Chargé de Mission SIG, Chambre Consulaire G. BOURBON Resp. du Système d’Information, Parc Naturel Régional du Pilat Thomas PORTIER Ingénieur SIG, APEM Catherine PERILLAT Chef de la Mission Système d’Information, D.R.A.F. Rhône-Alpes Frédéric BRAY Vacataire, CEMAGREF Grenoble François BADET Wayna Software Laurent JEGOU IGE Cartographe UTM J. LANGLOIS BRGM 48 Marie SILVESTRE Resp. des productions cartographiques, Bretagne Environnement Michel WURTZ Ministère de l’Agriculture Rafael MORENO Chef de projet pour la CCI du Gers Lionel B. CNERTA, département de l’ENESAD Thierry CHARLOT Chargé de l’observatoire départemental de sécurité routière, DDE Laurent BLUM Resp. SIG, Communauté de Communes Rhony-Vistre-Vidourle Jérémy GLOAGUEN Ingénieur SIG, IFREMER Service SIG Conseil Général du Gers Jérémie LEBOUVIER Technicien Territorial, Mairie de Clermont-Ferrand Nicolas ROCHARD Cartographe SIG, Infographiste, Administrateur du Forum SIG Sylvain PERRINEL Département d’Information Géographique, Ministère de l’Agriculture Romain DAVID, Raphaël MARTIN Observatoire régional de l’environnement Maurice NADAL Resp. SIG, DRAF L-R Laurent MORAGUES Chargé d’affaires, Agence de l’Eau Montpellier David DELHORBE Webmapping / SIG opensource, CG 93 Yves BONIN Chef de projet, CETE Méditerranée (Ministère de l’équipement) Michel HENIN Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Ile-de-France Hélène DURAND Alisé géomatique Nicolas BOUTET Dir. Informatique, GEOSYS Charlotte DIAGORAS Chargée de communication, GEOSYS Ainsi que les nombreux anonymes ... 49 Bibliographie [1] Annonce officielle sur le site de l’IGN de la naissance d’un "GeoPortail" (fr) - http://www.ign.fr/telechargement/P.I/ActusAgenda/Presse/2006/DP_ geoportail.pdf [2] Billet du 20 février 2006 sur le blog de F. Pisani (fr) - http://pisani.blog.lemonde.fr/pisani/2006/02/la_deuxime_conf.html [3] Liste de logiciels SIG sur l’encyclopédie coopérative Wikipédia (fr) - http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_logiciels_SIG [4] Liste de logiciels SIG libres (en) - http://www.freegis.org/ et http://maptools.org/ [5] Should MapServer join OSGeo ? Sondage réalisé sur site de MapServer (en) - http://mapserver.gis.umn.edu/community/polls/join_osgeo [6] Site de la fondation OSGeo (en) - https://www.osgeo.org/ [7] Article de Wikipédia sur la distinction entre logiciel à code source ouvert (OpenSource software) et Logiciel Libre (free software) (en) - http://en.wikipedia.org/wiki/Open_source_vs._free_software [8] Site de Microsoft dédié à l’étude du TCO (en) - http://www.microsoft.com/windowsserversystem/facts/default.mspx [9] Rapport de l’enquête FLOSS (en) - http://flossproject.org/report/ [10] Stéphane AVRIL, Frédéric BRAY, Frédéric DENIS, Leyti NDIAYE, Laurent RABBE, SIG en ligne : panorama des fonctionnalités et modalités de mise en oeuvre, Rapport du projet de Mastère SILAT, Mars 2005, 38 p., disponible à l’adresse : (fr) http://www.silatitudes.com/documents/Rapport_SIG_en_ligne_-_ SILAT2005.pdf [11] Lettre ouverte à la communauté MapServer (28 novembre 2005) (en) - http://permalink.gmane.org/gmane.comp.gis.mapserver.user/15262 [12] Python Software Foundation relicensing agreement (en) - http://www.python.org/psf/contrib.html [13] Interview de Gwenaël Bachelot, Autodesk (fr) - http://blog1.lemondeinformatique.fr/ingenierie_logicielle/2006/01/ open_source_et__3.html 50 A Annexe 1 : Page d’accueil de l’enquête La page d’accueil du site que nous avons mis en place présente le plus rapidement possible les concepts et protocoles de l’enquête. Elle a été conçue pour être sobre et pour faciliter l’accès aux deux questionnaires possibles : l’un est destiné aux gens qui n’utilisent pas MapServer, l’autre aux utilisateurs de MapServer. Il a été jugé important de mettre en évidence et présenter le plus haut possible dans la page le lien pour accéder au questionnaire destiné aux gens qui n’utilisent pas MapServer. Enfin, un bandeau a été spécialement réalisé à l’occasion, qui nous a permis de rendre la présentation du site d’enquête plus attrayante. Présentation de l’enquête Par le biais du questionnaire qui suit, nous souhaiterions réaliser un état des lieux de l’utilisation des solutions de webmapping basées sur MapServer en France. Les conclusions de l’enquête seront présentées au cours d’une table ronde au Salon GéoEvénement 2006, et feront également l’objet d’une rediffusion à l’ensemble de la communauté géomatique (document PDF en libre accès sur notre site). Si vous n’utilisez pas MapServer, mais un autre serveur cartographique, nous serions ravis de recueillir votre avis également. Pour cela, merci de suivre ce lien. Encore quelques mots avant de débuter ... Nous avons identifié plusieurs profils de personnes qui gravitent dans la "communauté des utilisateurs" de MapServer. Mais souvent, une personne assume plusieurs rôles ! Nous distinguons donc : 51 1. les utilisateurs finaux, qui consultent un site web mettant en oeuvre un serveur cartographique 2. les maîtres d’ouvrage, qui expriment le besoin de mettre en place un serveur cartographique à travers un cahier des charges 3. les administrateurs système, qui se chargent de la réalisation technique (installation de MapServer, administration) 4. les administrateurs de données, qui installent, configurent et administrent les bases de données en liaison avec le serveur cartographique 5. les développeurs, qui ajoutent des fonctionnalités spécifiques à l’application Mapserver (qu’ils soient prestataires de services ou non) 6. les sociétés de services, qui basent leur activité sur des prestations de services autour de MapServer 7. les concepteurs enfin, qui développent le logiciel MapServer (à l’UMN notamment...) Notre questionnaire s’adresse essentiellement aux profils 2 à 6. Une rubrique spécifique est dédiée à chaque catégorie d’utilisateurs. Vous êtes donc libres de répondre à ces différentes rubriques, en fonction de votre position vis-à-vis de Mapserver. Maintenant, c’est à vous ! (votre navigateur doit accepter les cookies) Cette étude a été réalisée par quatre étudiants du Mastère SILAT : Nawel Bouard, Cheikh Diop, Simeon Stancioff et François Van Der Biest. CONTACT 52 B Annexe 2 : Questionnaire utilisateur de MapServer B.1 Rubrique "utilisateur final" (capture d’écran) B.2 Rubrique "maître d’ouvrage" Maintenant, nous souhaiterions recueillir votre avis si vous avez assumé le statut de maître d’ouvrage d’une solution de webmapping basée sur MapServer (statut explicite ou non). Si ce n’est pas le cas, vous pouvez passer à la page suivante. 53 B.3. RUBRIQUE " ADMINISTRATEUR SYSTÈME " – – – – Quel est le type d’utilisation visée : intranet ou internet ? Quel est le profil des utilisateurs qui se connectent au serveur ? (experts SIG, grand public ...) Cela a-t’il joué sur la définition du cahier des charges ? Dans quelle mesure ? Quels arguments clés ont poussé l’adoption de la solution MapServer ? (coût, performances, attrait du "libre" ...) – Que pensez vous de la solution implémentée ? Est-elle conforme à vos attentes, et à celles des utilisateurs ? – Quels sont ses avantages, ses inconvénients ? B.3 Rubrique "administrateur système" – Avez vous installé MapServer seul, ou avez vous eu recours à une société de services ? – Si vous l’avez installé en interne : quel temps avez vous investi ? Votre équipe : combien de personnes ont été mobilisées pour l’installation et la maintenance ? – Sinon, à quels services avez vous eu recours auprès d’un prestataire ? (assistance au choix d’une solution technologique, mise en oeuvre, hébergement externalisé, assistance technique ...) – Quelle solution technologique a été retenue ? [quel framework (genre cartoweb, chameleon ...), quel OS, quelle base de données, sur quels critères ?] – Avez vous une estimation du nombre de connections chaque jour sur le serveur ? – Comment est organisée la mise à jour des applicatifs ? B.4 Rubrique "administrateur de données" – Quelle est la base de données associée à MapServer ? (Oracle Spatial, Arc SDE, PostGres/PostGIS, etc.) – Avez vous une estimation du volume de la base de données ? – Y a t’il une possibilité de mise à jour en temps réel des couches sur MapServer ? Est-ce réalisable par les utilisateurs, ou seulement par un administrateur ? B.5 Rubrique "développeurs" – – – – – – Depuis combien de temps développez vous avec MapServer ? Quels types de développements faites-vous autour de Mapserver ? Quel est le type d’environnement utilisé pour les applicatifs développés ? (Linux, Windows, Mac...) Quel est l’intérêt de baser votre solution sur Mapserver ? Publiez-vous les codes des développements qui sont faits autour de Mapserver ? Avez vous expérimenté d’autres serveurs cartographiques ? Lesquels ? Avez vous un avis sur leur intérêt relativement à MapServer ? – Etes vous actif dans le développement de Mapserver "core" ? – Travaillez-vous seul ou en équipe ? – Quel est votre profil (informaticien, géomaticien, thématicien etc.) ? 54 B.6. RUBRIQUE " SOCIÉTÉ DE SERVICES " B.6 Rubrique "société de services" – Quels types de prestations offrez-vous ? – Parmi vos clients, quel est le pourcentage qui demandent des développements supplémentaires (applications métier) ? – Est-ce que dans le cadre de ces développements, la publication des codes pose problème ? – Quelles sont les fonctionnalités les plus demandées dans le cadre de ces développements ? – Quel type de support fournissez-vous à vos clients ? B.7 Autres questions liées à la "Open Source Geospatial Foundation" (OSGeo ou OSGF) Par décision récente de la communauté, MapServer devrait à terme rejoindre la fondation OSGeo, nouvellement créée dans le but de "construire et promouvoir la plus haute qualité dans les logiciels SIG à code source ouvert". A l’heure actuelle, des questions de licenses sur le code de MapServer semblent empêcher une adhésion immédiate à la fondation. – Exprimez vous un avis en ce qui concerne le fait que MapServer rejoigne la fondation OSGeo ? (choix possibles : -, pas d’avis, pour, contre) – Si vous souhaitez nous en dire plus à ce propos ... – Que pensez vous que la fondation puisse apporter au logiciel MapServer ? – Comment voyez vous le fait que deux logiciels de webmapping autrefois concurrents (MapGuide, la solution carto de Autodesk dont le code source a été ouvert, et MapServer) se trouvent désormais réunis au sein de la fondation ? B.8 – – – – – Facultatif Qui êtes vous ? (nom, société, poste) Votre e-mail ? Accepteriez-vous que nous vous recontactions dans le cadre de cette étude ? Connaissez vous des personnes susceptibles de participer à notre enquête ? Quelles (autres) questions auriez vous souhaité voir figurer dans ce questionnaire ? (et quelles réponses y apporteriez vous ?) B.9 Page finale Vos réponses ont été enregistrées avec succès. Nous vous remercions sincèrement de votre participation. Un compte-rendu de l’étude sera disponible courant mai 2006 sur le site de SILATITUDES, et vous sera envoyé si vous avez fourni votre e-mail. 55 C Annexe 3 : Questionnaire pour les autres utilisateurs La page d’accueil mène directement aux questions suivantes : C.1 – – – – Lequel ? Avez vous songé utiliser MapServer au moment du choix ? Quels sont les arguments clés qui ont fait basculer le choix ? Envisagez-vous de passer sous MapServer à l’avenir ? Si c’est le cas, qu’est ce qui pourrait vous y inciter ? (une fonctionnalité nouvelle, un support technique ...) C.2 – – – – – Vous utilisez un autre serveur carto Facultatif Qui êtes vous ? (nom, société, poste) Votre e-mail ? Accepteriez-vous que nous vous recontactions dans le cadre de cette étude ? Connaissez vous des personnes susceptibles de participer à notre enquête ? Quelles (autres) questions auriez vous souhaité voir figurer dans ce questionnaire ? (et quelles réponses y apporteriez vous ?) C.3 Page finale Vos réponses ont été enregistrées avec succès. Nous vous remercions sincèrement de votre participation. Un compte-rendu de l’étude sera disponible courant mai 2006 sur le site de SILATITUDES, et vous sera envoyé si vous avez fourni votre e-mail. 56 D Annexe 4 : Courriels liés à l’enquête Nous avons créé un compte e-mail spécialement dédié aux contacts réalisés au cours de cette enquête ([email protected]). Tous les courriels ont été envoyés depuis une même interface web, ce qui a permis de centraliser les contacts réalisés. Pour les personnes sondées, l’identification des courriels liés à l’enquête en était également facilitée. D.1 Premier appel [geomatique] MapServer : appel à témoignage To : [email protected] Date : févr. 3 2006 - 3 :55pm Bonjour, Nous sommes un groupe de 4 étudiants du Mastère SILAT (Systèmes d’Informations Localisées pour l’Aménagement des Territoires) à la recherche de témoignages sur l’utilisation de MapServer en France. Que vous soyez utilisateur de MapServer (via l’un ou l’autre des environnements mis à disposition par la communauté), ou que vous développiez votre activité autour de ce logiciel libre, votre témoignage nous intéresse, et nous servira de base de travail. Si vous utilisez une solution de webmapping alternative, nous serions également intéressés par votre avis sur MapServer. L’enquête sera réalisée par le biais d’un questionnaire rapide à remplir (de l’ordre d’une dizaine de minutes). Vos réponses seront traitées de manière anonyme (par défaut), et devraient nous permettre de présenter un état des lieux de l’utilisation de MapServer au GéoEvènement 2006. Les personnes qui participeront à notre étude se verront remettre un compte-rendu de notre travail en avant première. Le rapport final sera mis à disposition de la communauté géomatique ultérieurement. Si vous souhaitez participer à notre enquête, merci de répondre par mail ([email protected]) avant mercredi prochain en nous précisant si vous êtes plutôt utilisateur ou développeur d’une solution basée sur MapServer, ou encore, si vous avez choisi une solution alternative (et laquelle). Bien cordialement, 57 D.2. D EUXIÈME APPEL S. STANCIOFF, C. DIOP, N. BOUARD, F. VAN DER BIEST D.2 Deuxième appel Enquete Mapserver From : enquete mapserver <[email protected]> To : [email protected] Date : févr. 17 2006 - 7 :48pm Bonjour, Nous avons enregistré votre souhait de participer à l’enquête sur l’utilisation de Mapserver en France. Nous sommes désormais en mesure de vous proposer un questionnaire adapté à la grande variété des profils d’utilisateurs de MapServer. Cliquez sur cette adresse ou collez-la dans votre barre de navigation pour y accéder : http://silatitudes.free.fr/enquete.mapserver/ Nous vous remercions encore pour votre collaboration. L’équipe du SILAT D.3 Relance Enquête MapServer [Relance] De : enquete mapserver <[email protected]> À : [email protected] Date : 23 févr. 2006 17 :47 Nous vous rappelons que vous pouvez accéder à notre enquête sur l’utilisation de MapServer en France à l’adresse suivante : http://silatitudes.free.fr/enquete.mapserver/ Nous vous remercions encore de votre participation, L’équipe SILAT PS : si vous avez déjà reçu ce message, ou répondu au questionnaire, merci de ne pas tenir compte de cet e-mail 58 E Lexique Voici les abréviations et termes techniques les plus couramment utilisés dans le cadre de notre rapport : AJAX : Asynchronous And XML API : Application Interface CGI : FLOSS : Javascript : Méthode de développement d’applications Web utilisant des technologies existantes (Javascript, XML, XHTML et CSS) pour fluidifier les transferts d’informations client-serveur. Programming : Une interface de programmation définit la manière dont un composant informatique peut communiquer avec un autre. Common Gateway Interface : Technologie des serveurs HTTP qui, au lieu de renvoyer le contenu d’un fichier (image ou HTML), exécute un programme puis retourne le contenu généré. Free (Libre) Software : Acronyme regroupant les Logiciels Libres et les logiciels Open Source. Lire à ce sujet la référence [7]. OpenSource Framework : Cadriciel : Ensemble de bibliothèques permettant le développement rapide d’applications. Logiciel Libre : définition : Logiciel que tout un chacun a la liberté d’exécuter, de copier, distribuer, étudier, modifier et améliorer. OGC : Open Geospatial Consortium : L’OGC est une organisation internationale à but non lucratif qui a pris la tête dans l’élaboration de standards dans le domaine géospatial. OS : Operating System : Système d’exploitation : ensemble de programmes responsables de la liaison entre les ressources matérielles d’un ordinateur et les applications de l’utilisateur. 59 SVG : Scalable Vector Graphics : Format de fichier image vectoriel, basé sur XML, et standardisé par le W3C (World Wide Web Consortium). TCO : Total Cost of Ownership : Le Coût Total de Possession intègre tous les coûts conséquents à l’utilisation d’un produit. URL : Uniform Resource Locator : Chaîne de caractères utilisée pour identifier les ressources dans le World Wide Web. WFS : Web Feature Service : Interface web autorisant des manipulations sur des objets géographiques. Les données sont transmises au format GML (standard XML). WMS : Web Map Service : Un Web Map Service (WMS) est une interface web qui produit dynamiquement des cartes à partir de diverses sources de données. 60 A propos de ce document Ce document a été réalisé à l’aide d’un logiciel libre (LATEX), et présenté dans un format respectueux des standards, avec l’objectif de rendre sa lecture agréable et fluide. A cet effet, beaucoup de liens ont été créés au sein de ce document, qu’ils soient internes ou externes1 . En imprimant ce rapport, vous vous privez de cette interactivité. S’il vous plaît, n’imprimez ce document que si vous en éprouvez réellement la nécessité. La dernière version de ce document est disponible à l’adresse : http://www.silatitudes.com/documents/Enquete_MapServer_SILAT_2006.pdf Ce document est librement mis à disposition de la communauté géomatique, et placé sous une license Creative Commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale 1 TM pour revenir à la page initiale, pensez à utiliser la combinaison de touches ALT - Flèche gauche avec Acrobat Reader 61