L`EDUCATION A LA NUTRITION Quelles activités peut

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L`EDUCATION A LA NUTRITION Quelles activités peut
IUFM DE BOURGOGNE
Concours de recrutement de Professeur des Écoles
L'EDUCATION A LA NUTRITION
Quelles activités peut-on mettre en place
à l'école primaire?
Emilie PARIS
Directrice de mémoire: Mme Cécile Cornec
Année 2005 - 2006
N° de dossier : 05STA00884
1
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIERE
PARTIE:
p. 4
QUE
FAUT-IL
SAVOIR
D'EDUQUER A LA NUTRITION ?
AVANT
p. 5
I / CE QUE DISENT LES PROGRAMMES
p. 5
1) A l'école maternelle
p. 5
2) A l'école élémentaire
p. 6
II / LES CONNAISSANCES THEORIQUES SUR LE SUJET
p. 7
III / CE QU'IL NE FAUT PAS OUBLIER POUR ETRE UN BON EDUCATEUR A LA
SANTE
p. 9
IV / LES REALITES DU TERRAIN
p. 12
1) La législation
p. 12
2) Les affections des enfants
p. 13
3) Les partenaires
p. 14
DEUXIEME PARTIE: ACTIVITES MISES EN PLACE LORS DES
STAGES
p. 16
I / PREMIERES TENTATIVES D'EDUCATION A LA NUTRITION AU CYCLE 2
p. 16
II / LE PLAISIR DE MANGER ET LES SENS AU CYCLE 1
p. 18
III / LES REGLES DE L'EQUILIBRE ALIMENTAIRE AU CYCLE 3
p. 20
2
TROISIEME PARTIE: ANALYSE DE PRATIQUE & IDEES
D'ACTIVITES SUPPLEMENTAIRES
p. 24
I / POINTS FORTS ET POINTS FAIBLES DES SITUATIONS MISES EN PLACE
p. 24
1) Mes séances au cycle 2
p. 24
2) Mes séances au cycle 1
p. 26
3) Mes séances au cycle 3
p. 28
4) Précisions générales
p. 30
II / PROPOSITIONS SUPPLEMENTAIRES
p. 31
1) Activités sur les cinq sens
p. 31
2) Autres activités en sciences ou dans d'autres disciplines
p. 31
CONCLUSION
p. 33
BIBLIOGRAPHIE
p. 34
ANNEXES
p. 35 - 57
3
INTRODUCTION
Ne dit-on pas que le plus important c'est d'avoir la santé ? La santé concerne tous les
individus et les préoccupe tout au long de leur vie, de leur naissance à leur mort. L'école ayant
un rôle d'éducation auprès des enfants, il me paraît inévitable de les aider à prendre
conscience des comportements favorables à une bonne santé qui leur permettra de bien vivre.
Et les enfants ne sont-ils pas les meilleurs messagers auprès de leurs parents ?
Le sentiment que certains savoirs ne sont pas assimilés ou simplement connus a été
renforcé en ce début d'année scolaire alors que je regardais un jeu télévisé. Une candidate, à
qui l'on demandait les quatre saveurs de base du goût, a été incapable de compléter la liste des
trois saveurs déjà données. Mais ce n'est pas seulement ce jeu qui m'a fait prendre conscience
du besoin d'informer sur ce sujet, principalement en ce qui concerne l'alimentation : trop de
personnes pensent encore que pour mincir, il faut manger moins et se priver. Ce
comportement, qui commence parfois dès l'adolescence, peut entraîner de lourdes carences,
c'est pourquoi il est important de relayer le message des nutritionnistes qui consiste à dire
qu'il faut toujours respecter l'équilibre alimentaire.
D'une part mon rôle d'enseignante et d'autre part mon caractère gourmand m'ont
incitée à orienter mon mémoire plus précisément sur l'éducation à la nutrition. C'est aussi la
méconnaissance des consommateurs sur le sujet qui a motivé mon intérêt sur les activités à
mettre en place à tous les niveaux de l'école primaire.
Mais avant toute chose, il est nécessaire de se remémorer ce que tout enseignant à la
santé et plus précisément à la nutrition doit connaître. Ainsi, je rappellerai, dans la première
partie de ce mémoire, ce que demandent les programmes puis les savoirs notionnels sur le
sujet, mais aussi ce que ne doit pas oublier un bon éducateur à la santé et enfin les réalités du
terrain.
Ensuite, dans la deuxième partie, j'évoquerai les différentes sortes d'activités que j'ai
pu organiser lors de mes stages dans plusieurs niveaux de l'école primaire et en expliquerai la
mise en place.
Enfin, je ferai un bilan de ces activités en précisant leur réussite ou leur échec ainsi
que la démarche des élèves. De plus, je proposerai les modifications envisageables en vue
d'une amélioration. A la suite, d'autres idées seront énoncées.
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PREMIERE PARTIE
QUE FAUT-IL SAVOIR
AVANT D'EDUQUER A LA NUTRITION ?
I / CE QUE DISENT LES PROGRAMMES
Depuis quelques années, l'éducation à la santé a pris une place relativement importante
dans les programmes de l'Education Nationale. En parallèle d'un domaine à ne pas négliger
qu'est celui de l'éducation physique et sportive, la partie scientifique comprend divers sujets à
traiter : la nutrition, l'hygiène corporelle, le sommeil, le tabagisme, la sexualité, ... La façon
d'aborder chacun d'eux à l'école primaire est différente. Pour certains sujets tels que la
sexualité, il s'agit d'une première approche qui se poursuivra au collège avec d'autres sujets
comme le suicide. Pour d'autres, comme la nutrition, le sommeil ou l'hygiène corporelle, il
s'agit d'un travail assez complet à effectuer progressivement tout au long de l'école primaire
dès la petite section de maternelle et jusqu'au CM2. Il est important de noter aussi qu'une
information sur l'enfance maltraitée doit avoir lieu une fois par an à tous les niveaux de l'école
primaire afin d'éveiller les élèves à des problèmes dont ils pourraient être victimes.
1) A l'école maternelle
Au cycle 1, c'est dans le domaine « découvrir le monde » et plus précisément dans la
partie « découvrir le monde vivant » que sont évoquées la découverte du corps et la sensibilité
aux problèmes d'hygiène et de santé. En effet, les programmes de l'école maternelle
demandent aux enseignants de travailler quotidiennement et de façon très concrète les règles
élémentaires d'hygiène et ceci en respectant les habitudes culturelles de chacun des élèves de
la classe. Pour ce qui concerne le corps, on préconise dès le plus jeune âge l'apprentissage du
lavage des mains. Pour l'alimentation, le travail se porte sur la régularité des repas et la
composition des menus. De plus, il est nécessaire d'apprendre aux enfants à remettre en ordre
et à maintenir en état de propreté le matériel et les locaux mis à leur disposition. Les activités
mises en place par l'enseignant doivent aider l'élève à développer la notion de respect, respect
envers lui-même, respect envers les autres, respect envers son corps et celui de ses camarades
ainsi que respect de l'intimité de chacun. En fin de grande section de maternelle, les élèves
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doivent être capables de connaître et appliquer quelques règles d'hygiène du corps, des locaux
et de l'alimentation.
En parallèle à ce travail d'éducation à la santé et à la nutrition, les enseignants peuvent
travailler sur une autre partie du programme : le monde des objets. En effet, cette partie laisse
une place à l'éducation à la sécurité. On ne peut parler d'alimentation sans faire le lien avec
l'action de faire la cuisine. Les élèves aux coins jeux, jouent à la dînette. Il est donc important
de faire prendre conscience aux élèves des dangers relatifs à l'activité réelle de cuisine dus en
grande partie au matériel utilisé. En effet, prendre en compte les risques de l'environnement
familier proche est une compétence à acquérir à la fin de l'école maternelle.
En amont ou en aval du travail lié à l'éducation à l'alimentation, l'enseignant peut
aborder la découverte sensorielle et proposer plus particulièrement des activités sur
l'exploration des caractéristiques gustatives et olfactives: saveur, odeur, texture, ... Les
compétences à acquérir en ce domaine sont de décrire et comparer des perceptions
élémentaires mais aussi d'associer à des perceptions déterminées les organes des sens qui
correspondent.
2) A l'école élémentaire
Dans les programmes de l'école élémentaire du cycle 2, l'éducation à l'alimentation se
situe aussi dans la partie traitant du monde vivant du domaine « découvrir le monde ». Pour
l'enseignant, éduquer à la santé et à l'alimentation signifie introduire quelques règles
d'hygiène relatives à l'alimentation, au corps mais aussi au sommeil et à la propreté. De plus,
il est préconisé d'étudier le corps, sujet d'étude concernant au plus près les enfants qui
développent un intérêt pour ce travail. On s'attachera particulièrement à l'étude des dents, des
sens et des mouvements. De même qu'au cycle 1, l'élève peut développer une réflexion sur
certains objets, leur rôle et les conditions de sécurité qui s'y réfèrent.
Dans les programmes du cycle 3 de l'école primaire, on trouve des compétences à
acquérir quant au corps et à l'éducation à la santé dans le domaine « sciences expérimentales
et technologie ». En effet, du CE2 au CM2, l'enseignant doit lier l'éducation à la santé au
fonctionnement du corps et ainsi mettre en avant les conditions de maintien du corps en bon
état de fonctionnement. Les élèves doivent réellement être conscients des conséquences à plus
ou moins long terme de leur hygiène et connaître les actions favorables ou nocives à leur
santé. Il est nécessaire qu'ils sachent que leur comportement a une incidence sur leur corps et
son état. Ceci concerne encore une fois l'alimentation, le tabagisme mais aussi les soins
médicaux pour lesquels les élèves doivent développer une première réflexion.
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En plus des compétences notionnelles quant à l'éducation à la santé, tous les élèves de
l'école élémentaire doivent développer des compétences méthodologiques. Ils doivent, dans
cette partie des sciences comme dans les autres disciplines, savoir mettre en relation des
données, par exemple des observations faites en classe avec des écrits documentaires. De
plus, pour aider les élèves à développer leur esprit critique, un travail sur la publicité et son
impact sur la consommation peut être fait. Les sciences permettent aussi de faire des travaux
en groupe et donc d'encourager le respect mutuel et l'écoute.
De plus, l'alimentation touche aux goûts et aux habitudes culturelles ou familiales de
chacun. Il est donc indispensable de développer le respect des enfants envers leurs camarades
et les différentes cultures présentes dans la classe. Les programmes de l'école primaire
évoquent la notion de plaisir et de convivialité du repas, qui ne doivent pas être oubliées.
Ainsi, l'éducation à la santé est présente à tous les niveaux de l'école primaire.
L'éducation à l'alimentation comme de nombreux sujets, permet aux élèves de tous les cycles
d'acquérir de nombreuses compétences quant aux notions, mais aussi quant au savoir faire et
au savoir être.
II / LES CONNAISSANCES SUR LE SUJET
Tout enseignant qui se lance dans un projet concernant l'éducation à l'alimentation ne
peut ignorer certains savoirs élaborés par les spécialistes de l'alimentation.
Tout d'abord, il existe des familles d'aliments. Elles ont été mises au point par les
nutritionnistes, à partir de ce qui constitue principalement chaque aliment: lipides, protides,
glucides, de nutriments, de vitamines. Cependant, il existe deux classements. En effet, on a 6
familles avec
–
la famille des produits laitiers (lait, yaourts, fromages, ...),
–
la famille viande – oeuf – poisson,
–
la famille des fruits et légumes,
–
la famille des boissons (eau et jus de fruits),
–
la famille des matières grasses (beurre, huile, ...),
–
la famille des féculents – céréales – pâtes – riz.
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Mais on a 7 familles si on prend en compte la famille des produits sucrés (soda,
chocolat, bonbons, ...). Cette famille n'apparaît pas sur tous les classements car les aliments
qui la composent ne sont pas indispensables au bon fonctionnement mais sont une source non
négligeable d'énergie et de plaisir.
Il faut aussi être conscient que certains aliments pourraient avoir leur place dans
plusieurs familles mais qu'une seule convient en réalité. En effet, les sodas peuvent
correspondre aux boissons et aux produits sucrés mais n'appartiennent qu'à la dernière.
Les familles d'aliments permettent d'équilibrer ses repas avec la règle « au moins un
aliment de chaque famille par jour » tout en sachant que certaines familles, comme les fruits
et légumes, peuvent être présentes plusieurs fois dans la journée et que d'autres sont à utiliser
en moindre proportion comme les matières grasses. Pour la famille des boissons, seule l'eau
est indispensable au bon fonctionnement du corps. Il est aussi important de souligner que
l'équilibre alimentaire se fait difficilement sur un repas mais s'établit plutôt sur une journée. Il
s'agit donc de travailler sur les trois ou quatre repas de la journée : petit déjeuner, déjeuner,
goûter s'il y a, dîner.
Tous les aliments n'ont pas le même rôle. On compte trois grands groupes :
–
les aliments bâtisseurs aident à construire la matière vivante (familles viande-oeuf-poisson
et produits laitiers),
–
les aliments énergétiques fournissent l'énergie nécessaire et permettent de faire marcher le
corps (familles des matières grasses et des féculents-céréales),
–
les aliments fonctionnels contiennent des vitamines indispensables au bon fonctionnement
du corps, (famille des fruits et légumes).
Sachant cela, il faut prendre en compte qu'une quantité d'apports nutritionnels
minimum est nécessaire pour que l'on puisse vivre et faire des activités. Il faut savoir que le
simple fait de respirer demande de l'énergie et que pendant le sommeil, on consomme une
certaine quantité d'énergie. Il ne s'agit donc pas d'arrêter de manger quand on est sédentaire
mais toujours d'adapter son alimentation à ses besoins. De ce fait, il ne faut pas oublier que les
apports doivent varier en fonction de l'activité. Dormir ou faire une heure de sport ne
demande pas la même énergie. Les besoins sont différents aussi en fonction de l'âge et du
sexe de chaque personne. Une personne âgée consomme moins d'énergie qu'un adolescent, de
même qu'un homme en consomme plus qu'une femme.
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Quand certaines personnes pensent qu'il ne faut pas beaucoup manger pour faire un
régime, il faut les détromper car le danger, dans ce cas-là, est de supprimer des aliments
indispensables au fonctionnement de leur corps et donc d'être carencés, de développer une
fatigue inhabituelle d'où un manque de résistance aux agressions extérieures telles que le
stress et les maladies.
De plus, il faut savoir que la consommation régulière de certains aliments est néfaste à
la santé. En effet, les produits transformés sont trop énergétiques, souvent trop salés, trop
sucrés ou trop gras. Au contraire, par leur apport en nutriments et vitamines, les fruits et
légumes, s'ils sont consommés quotidiennement, protègent de certaines maladies comme
l'obésité, le diabète, les affections cardio-vasculaires et même les cancers.
Les modes de préparation et de cuisson des aliments ont aussi leur importance. La
cuisson vapeur préserve mieux les vitamines des légumes. Le fait de manger des produits frais
n'est pas négligeable non plus quant à la qualité des apports.
On peut aussi noter que la nécessité du respect des rythmes des repas.
Au final, l'équilibre alimentaire n'est pas facile à obtenir. En effet, en plus de la règle
« au moins un aliment de chaque famille par jour », il ne faut pas oublier de pendre en compte
l'âge, le sexe et les activités de l'individu sans oublier les possibles allergies. Il s'agit donc
d'allier la qualité et la quantité des apports nutritionnels aux contraintes propres à l'individu.
III / CE QU'IL NE FAUT PAS OUBLIER POUR ÊTRE UN BON EDUCATEUR A
LA SANTE
L'éducation à la nutrition ne déroge pas à certains principes valables pour les autres
notions étudiées en sciences ou plus généralement à l'école. Ainsi, la première chose que doit
prendre en compte un éducateur est l'apprenant. L'élève a ses habitudes, ses représentations, il
faut savoir améliorer ses conceptions sans pour autant remettre en cause son vécu. Les
habitudes familiales ou culturelles ont leur place dans les apprentissages et il faut faire preuve
de modération, de diplomatie. L'information donnée dépend de ce que l'éducateur est capable
de dire, d'assumer et de ce qu'il pense que son public est capable d'entendre. De multiples
facteurs influencent les comportements de chacun. Comme le souligne Brigitte SandrinBerthon, il faut se baser sur les préoccupations actuelles des enfants. L'éducateur doit faire
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attention à la différence entre les schémas conventionnels et le ressenti de chacun vis-à-vis de
son propre corps. Ne pas tenir compte de ce que pensent les élèves peut provoquer chez eux
de l'incompréhension, des difficultés voire des angoisses. C'est pourquoi en éducation à la
santé, peut-être plus qu'ailleurs, il faut commencer le travail en prenant en considération les
conceptions initiales des élèves.
Cependant, il ne faut pas prendre en compte toutes les conceptions des élèves mais
choisir celles qui sont significatives, c'est-à-dire rendant compte d'obstacles importants que
l'on sait dépasser. Ensuite, plutôt que de repérer les erreurs ponctuelles, les auteurs de
L'enseignement scientifique, comment faire pour que ça marche? conseillent de surtout
s'intéresser à la logique de raisonnement des élèves car celle-ci peut constituer un véritable
obstacle à la construction du savoir.
Ainsi, la prise en compte des conceptions initiales et des réflexions des élèves permet
de créer une contradiction entre celles-ci et les nouvelles connaissances et donc obtenir une
réelle situation d'apprentissage.
Avant de commencer tout travail, on peut se demander comment intéresser un élève au
sujet abordé si on ne s'intéresse pas déjà un minimum à lui, en tant que personne. C'est
pourquoi il paraît important de profiter des moments où l'enfant s'adresse à l'adulte pour créer
un lien avec lui que ce soit en classe ou en dehors, par exemple lors d'une récréation.
L'éducateur ne dispose pas de tous les pouvoirs concernant le bien-être de son public
pendant les moments qu'ils passent ensemble. Par conséquent, un éducateur doit prendre en
compte tout ce qui ne dépend pas de lui mais qui concerne tout de même les élèves. En effet,
les rythmes et les contraintes scolaires ne sont pas forcément optimales pour satisfaire toutes
les conditions de qualité de vie des élèves. On peut citer comme point noir de certaines écoles
les toilettes. Parfois et encore trop souvent, par manque de propreté ou par leur localisation en
dehors des bâtiments regroupant les classes, elles ne donnent pas envie d'y aller et incitent les
élèves à se retenir, ce qui peut provoquer chez eux des problèmes de rétention urinaire ou des
infections rénales. De même, on peut rajouter que rares sont les enseignants qui pensent à
ouvrir les fenêtres de leur classe au moment des récréations afin d'aérer le lieu de travail des
enfants. Si, en tant qu'éducateur et adulte en partie responsable d'eux, on ne prend pas soin
d'eux et si on ne met pas tout ce qui est en sa capacité pour le faire, on ne peut demander aux
enfants de faire attention à eux et donc de prendre part à leur bien-être. Il faut aider les enfants
à prendre conscience de l'importance de leur propre rôle. Cependant, il est nécessaire de
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déresponsabiliser les enfants et de leur avouer la difficulté de la mise en pratique des
connaissances acquises.
En effet, l'éducateur ne doit pas seulement travailler pour son public mais avec lui. Il
doit aussi et avec l'aide des partenaires concernés par le sujet rappeler la nécessité d'une
participation active de la population. Dans le cas de l'école, les parents des élèves doivent être
associés au travail effectué en classe. Cette information permet de leur montrer que leurs
enfants travaillent bien sur des objectifs clairement définis des programmes de l'école
primaire.
Pour comprendre l'étendue de son action, un éducateur à la santé se doit de connaître
la définition de la santé de l'Organisation Mondiale de la Santé. L'OMS, créée après la
seconde guerre mondiale en 1946, conçoit la santé comme un état de complet bien-être
physique, social et mental et non pas comme l'absence totale de maladie ou d'infirmité. En
effet, cette conception de la santé montre bien l'étendue de la notion et du travail possible à
l'école de la maternelle au lycée, de l'attention à porter aux élèves et des précautions à
prendre. On comprend aussi que le suicide soit au programme de l'éducation à la santé.
De plus, les conseils donnés en éducation à la santé reposent sur des connaissances
scientifiques qui évoluent au fur et à mesure des avancées de la recherche. Ils ne constituent
donc pas une vérité et ne correspondent pas forcément à tout individu. Ainsi, la certitude de
ce qui est dit doit être avérée au moment de la délivrance de l'information mais ne le sera plus
forcément à un moment ultérieur.
Quels que soient leurs domaines d'action, les éducateurs doivent préserver les élèves
de toute intrusion abusive dans leur univers, particulièrement au sein d'une école dite laïque.
Il faut donc se méfier du grand nombre de professionnels qui gravitent autour des enfants,
qu'il s'agisse de personnes, d'organismes ou d'entreprises qui verraient dans ce qu'elles
peuvent apporter aux enfants, un moyen de se faire de la publicité, dans un but lucratif.
L'éducateur à la santé est donc une personne qui doit aider les élèves à devenir
responsables de leur santé. Pour les aider aussi à développer leur confiance en l'adulte, il ne
doit pas cacher les autres niveaux de responsabilité tels que de mauvaises conditions de
travail qui influencent le moral et les modes de consommation.
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Éduquer à la santé, c'est aider les élèves à se construire une opinion à partir de
messages et de désirs contradictoires. Il s'agit aussi de leur faire découvrir ce qui influence
leurs comportements : habitudes personnelles, publicité, envie de faire comme les autres, goût
du risque, peur de la sanction. De plus, l'habitude prise à l'école du recours à la discussion lors
du débat hebdomadaire peut permettre aux enfants et futurs adolescents de privilégier la
parole aux drogues et autres dépendances médicamenteuses en période de doute ou de malêtre.
Ainsi, l'éducation à la santé peut se résumer à cinq verbes: savoir, vouloir, croire,
choisir, pouvoir. Ceux-ci montrent bien qu'elle ne consiste pas seulement en des
connaissances sur le corps et sur les attitudes nocives pour lui mais s'étend aussi à un état
d'esprit qu'il faut développer.
IV / LES REALITES DU TERRAIN
Même s'il tente de mettre en place des activités relatives à la nutrition en prenant en
compte un maximum des recommandations faites plus haut, l'éducateur à la santé ne peut
négliger les réalités du terrain, qu'elles soient valables pour toutes les situations ou plus
spécifiques. Certaines de ces réalités peuvent être considérées comme des contraintes
supplémentaires mais aussi comme des aides précieuses.
1) La législation
Une législation précise concernant la restauration scolaire existe et doit bien-sûr être
appliquée. A tous les moments de la chaîne de transformation des denrées alimentaires, des
contrôles sont effectués sur la traçabilité, l'étiquetage, les mesures des températures, le
nettoyage des locaux et du matériel, ... De plus, il y a obligation de formation pour les
personnels de restauration. La composition des repas fait l'objet de recommandations
officielles, indiquant les repères de consommation quotidienne pour chaque famille d'aliment.
Ces règles imposées aux communes ont souvent incité celles-ci à déléguer la restauration
scolaire à des Sociétés de Restauration Collective.
De plus, il est recommandé aux enseignants d'éviter toute consommation d'aliments
préparés par les élèves eux-même ou par leurs parents. A la place, il est préconisé de choisir
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des aliments préemballés du commerce afin d'éviter toute contamination. Cette façon de faire
restreint les activités de nutrition à l'école et constitue un véritable obstacle au développement
des plaisirs de création et de dégustation.
2) Les affections des enfants
L'enfant atteint de différentes affections nécessitant un régime particulier ne peut être
exclu des activités mises en place en classe. C'est pourquoi il faut que l'enseignant prenne en
compte les contraintes liées à ces enfants et expliquer aux autres enfants pourquoi leur
camarade ne peut pas manger comme eux. Ces affections peuvent être diverses: allergie,
diabète, insuffisance rénale, obésité ou maladie coeliaque.
Les allergies alimentaires concernent de plus en plus d'enfants. Les plus fréquentes
sont relatives aux oeufs, au lait, à la moutarde, aux crustacés. La seule solution pour préserver
la santé de l'allergique est d'enlever tout aliment contenant les allergènes ou des traces de
ceux-ci.
Le diabète concerne des enfants dont le pancréas ne secrète pas suffisamment
d'insuline, hormone chargée de réguler l'utilisation du sucre par l'organisme. Ces enfants
doivent donc éviter l'absorption de sucres rapides, tels que les sodas et les bonbons surtout en
dehors des repas, car la consommation de ce type d'aliments perturbe leur taux de sucre.
L'insuffisant rénal doit surveiller ses apports en eau et en sel.
En ce qui concerne les enfants obèses, on s'intéresse à l'organisation des repas. Leur
régime consiste donc à faire trois vrais repas et un goûter dans la journée et de boire beaucoup
d'eau. L'enseignant doit donc prévenir les parents en cas de goûter d'anniversaire afin que
ceux-ci ne les fassent pas goûter encore une fois au retour de l'école.
Le malade coeliaque présente une intolérance chronique au gluten et non une allergie.
Cette intolérance provoque perte de poids et diarrhées. Comme pour les allergies, la santé du
malade est préservée par l'éviction de tout aliment contenant en plus ou moins grande quantité
l'élément non toléré. C'est peut-être le régime lié à cette maladie qui est le plus difficile à
gérer car beaucoup d'aliments contiennent du gluten comme les pâtes alimentaires, le pain, les
biscottes, les pâtisseries, les aliments panés, ...
D'un point de vue pratique, il faut donc à l'occasion d'une collation à l'école demander
aux parents des éventuels enfants concernés par un régime de prévoir autre chose que ceux-ci
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puissent manger en même temps que les autres. S'il s'agit d'une activité de cuisine, il faut
prévoir au moins deux groupes pour préparer le plat prévu et un plat adapté au régime de
l'élève. De plus, le fait que tout un groupe d'enfants de la classe s'occupe de son menu donne
conscience, à l'enfant au régime, de son appartenance au groupe classe.
3) Les partenaires
En fonction des objectifs à atteindre, l'éducateur peut avoir recours à différents
partenaires. Ceux-ci peuvent apporter des connaissances et du matériel supplémentaires.
Exceptés les endroits où aucun système d'accueil des enfants au moment du déjeuner
n'est prévu, la mairie reste un partenaire obligé pour l'enseignant. En effet, c'est elle qui a la
responsabilité de la restauration scolaire. Cependant, cette responsabilité peut s'exercer de
deux façons différentes au vu des moyens financiers. En effet, soit la mairie gère elle-même la
fabrication des repas, soit elle fait appel à une Société de Restauration Collective. Dans le
premier cas, l'enseignant peut proposer à ses élèves, dans la continuité des activités menées en
classe sur le sujet, d'écrire des menus équilibrés pour une semaine de cantine. Ces menus
seront transmis suffisamment à l'avance pour que la mise en oeuvre soit possible. Dans un
autre cas, les élèves peuvent profiter d'un voyage de classe, dont le dispositif est assez souple
pour le permettre, pour réaliser ce travail. De plus, il ne s'agit pas d'oublier que certains
enfants rentrent manger chez eux ou chez leur assistante maternelle et donc qu'il faut ainsi
organiser des activités en dehors du temps de cantine.
La mairie est aussi l'interlocuteur qui pourra mettre à disposition des employés tels
que des policiers lors d'une sortie dans le village ou une salle polyvalente pour avoir l'espace
nécessaire afin d'organiser un repas de classe.
De plus, l'enseignant peut obtenir des informations auprès de son ministère ou d'un
autre, notamment le Ministère de la Santé et de la Solidarité qui a mis en place en 2001 le
Programme National Nutrition Santé. Prévu pour une durée de cinq ans, ce projet avait pour
but d'améliorer les comportements alimentaires des français, plus ou moins jeunes.
Au plus près de l'enseignant, on peut aussi compter sur les autres maîtres et maîtresses
de l'école. Ils peuvent intervenir lors de la mise en place d'un projet fédérant plusieurs classes
d'un même niveau, d'un même cycle ou l'école entière.
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Établissements d'enseignement aussi, les centres de formation et les lycées proposant
une filière hôtelière peuvent fournir une aide précieuse en mettant à disposition des locaux, du
matériel, des compétences. Il n'est pas rare d'assister à des rencontres entre ces établissements
et des écoles notamment au moment de la semaine du goût. Les activités peuvent être telles
que les plus jeunes prennent exemple auprès des plus âgés pour la conception de plats qui
répondent aux règles nutritionnelles. On aborde ainsi la technique de réalisation, la mise en
pratique de connaissances et les plaisirs de faire et de manger.
L'Institut National de Prévention et d'Education à la Santé met à la disposition des
enseignants des informations sur son site internet mais permet aussi par l'existence de sites
départementaux de récupérer des documentations et du matériel.
Des informations sont aussi disponibles auprès de l'Institut National de la
Consommation, de la Direction Générale de l'Alimentation mais aussi du Comité Français
d'Education pour la Santé.
Enfin, plusieurs partenaires peuvent collaborer pour un projet commun. Tel a été le cas
en 1992 lors de la mise en place du projet « Fleurbaix Laventie Ville Santé » auquel ont
participé des enseignants du primaire et du collège, des professeurs de biologie, des
nutritionnistes, des médecins, ainsi que l'ensemble de la population de Fleurbaix et Laventie,
les deux villes concernées. On peut aussi noter la participation de restaurants et de grandes
surfaces qui ont accepté la visite des élèves.
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DEUXIEME PARTIE
ACTIVITES MISES EN PLACE LORS DES STAGES
Les différents stages m'ont permis de mettre en place des activités sur la nutrition à
tous les cycles de l'école primaire.
I / PREMIERES TENTATIVES D'EDUCATION A LA NUTRITION AU CYCLE 2
En septembre-octobre, j'ai effectué mon stage de pratique accompagnée dans la classe
de CE1 de Francine Henriat à l'école élémentaire des Rosoirs avec deux autres stagiaires.
Ayant déjà une idée sur le sujet de mon mémoire à ce moment là, Madame Henriat m'a
proposé de mettre en place quelques situations. Ainsi, j'ai préparé une courte séquence sur la
notion d'équilibre alimentaire destinée aux 23 élèves de cette classe.
En raison de l'organisation mise en place par Madame Henriat pendant les trois
semaines de stage, je n'ai pu mener toutes les séances moi-même.
Pour cette séquence on considère qu'il y a six familles d'aliments.
Séance 1
Menée dès le lundi de la deuxième semaine de stage, la première séance consiste à
recueillir les conceptions initiales des élèves afin que ceux-ci puissent prendre conscience du
problème lié à la nutrition. Lors de cette séance il a été demandé aux élèves d'écrire un menu.
Individuellement, les élèves ont dû noter leur idée de menu sur une petite feuille A5. Deux
élèves, en difficulté en ce qui concerne la lecture et l'écriture, sont aidés au niveau de la
rédaction des menus, par la stagiaire animant la séance.
Une fois le travail de recherche et d'écriture terminé, quelques élèves proposent leur
menu au reste de la classe. S'ensuit une phase de discussion où les auditeurs font part de leurs
réactions par rapport à ce qu'ils ont entendu. On émet une idée de classement : les élèves
doivent essayer de regrouper les menus tout en justifiant leurs choix.
Pour clore cette séance, on demande aux élèves de récapituler ce qui a été fait, ce
qu'ils ont pu dire à propos des menus élaborés.
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Séance 2
Le lendemain, a lieu la deuxième séance de cette séquence. Les objectifs sont les
suivants : classer les aliments, énoncer les critères du classement.
Pour commencer, des vignettes représentant des aliments sont distribuées aux enfants.
Les aliments représentés sous forme de dessins, sont au nombre de 17, soit environ 3 par
famille d'aliments. Afin qu'aucune méprise ne soit faite sur la reconnaissance des dessins, des
vignettes agrandies à cet effet, sont affichées au tableau et désignées une à une en précisant
l'aliment qu'elles représentent.
Après les avoir découpées, les élèves doivent organiser les vignettes de façon à faire
apparaître un classement qui pourrait être : aliments d'origine animale / aliments d'origine
végétale. Aucune indication sur le nombre de catégories de classement n'est donnée au départ.
Les élève émettent des remarques sur les différentes possibilités proposées.
Par manque de temps, la trace écrite n'a pu être élaborée en cette fin de séance, de ce
fait, la séquence est redéfinie.
Séance 3
Ainsi la troisième séance a pour objectif de trouver le classement des nutritionnistes
grâce à des documents tels que des posters issus de différents numéros de « La
Documentation par l'Image » et de « L' Atelier des Images », des textes remaniés pour une
meilleure compréhension d'enfants de cycle 2, des schémas mais aussi un extrait de l'album
Le chant des baleines de Dylan Sheldon précédemment lu en classe. L'utilisation de ces
documents facilite les recoupements qui laisseront apparaître la façon dont sont classés les
aliments.
Par la suite, une feuille représentant une fleur avec cinq pétales et un coeur est
distribuée à chaque élève ; après validation collective, les élèves collent les vignettes de telle
manière que chaque pétale corresponde à une famille, le coeur étant réservé aux boissons. A
côté de chaque pétale et dans le coeur, sont notés les noms des familles d'aliments.
Séance 4
La quatrième et dernière séance a pour objectif d'écrire un petit texte sur la façon
d'équilibrer un menu. Ainsi, après un rappel de ce qui a été abordé lors des séances
précédentes, les élèves notent la trace écrite. Ensuite, un petit jeu collectif leur est proposé. Il
s'agit pour eux de compléter un menu dont on donne un seul aliment.
Pour finir et pour évaluer ce qui a été fait, les élèves doivent individuellement trouver
les intrus d'un groupe d'aliments.
17
II / LE PLAISIR DE MANGER ET LES SENS AU CYCLE 1
En novembre-décembre, j'ai effectué mon premier stage en responsabilité au sein
d'une classe unique de maternelle à Senan. Les élèves se répartissaient ainsi : 10 élèves en
petite section, 7 élèves en moyenne section et 6 élèves en grande section.
Dans cette commune, il n'y a pas de service de restauration scolaire donc le seul
moment relatif à la nutrition ayant lieu dans le cadre scolaire est la collation du matin.
Ainsi, après la visite de classe préalable au stage, j'ai décidé de préparer des séances
ayant trait à la collation.
Pendant ce stage, j'ai mis en place deux séances de dégustation afin de développer le
plaisir de manger. Mes séances ne relèvent donc pas uniquement de l'éducation à la nutrition
mais aussi d'un travail sur les sens et plus précisément sur le goût.
En effet, j'ai pris le parti de travailler sur le plaisir de manger avec ces élèves de
maternelle car je pense qu'il faut commencer par cela avant d'aborder des notions plus
théoriques . D'après moi, pour intéresser les petits élèves à l'alimentation, il faut commencer
par leur mettre « l'eau à la bouche ».
Les deux séances décrites ci-dessous ont lieu au coin regroupement. Pour aider à la
mise en place, l'ATSEM participe notamment à la distribution des aliments.
Séance 1
La première séance a pour objectifs notionnels de :
–
différencier le sel et le sucre,
–
de montrer qu'il n'y a que le goût qui peut nous permettre de discerner le sucre en poudre
et le sel fin,
–
de reconnaître la saveur sucrée et la saveur salée,
–
de savoir les nommer.
Pour commencer, il est proposé aux élèves deux sortes de biscuits très semblables.
Une première assiette contient des morceaux de biscuits salés et une deuxième des morceaux
de biscuits sucrés. Ces gâteaux ont été achetés dans un supermarché, ils se ressemblent mais
ne sont pas strictement identiques du point de vue visuel.
Avant la distribution sont élaborées des règles de dégustation. Ainsi les élèves
soulignent l'utilisation des différents sens. Avant de manger les gâteaux, on peut les regarder,
les sentir, les toucher.
Ensuite vient le moment de la dégustation.
18
Les élèves doivent déterminer quelle assiette correspond aux biscuits salés et quelle
assiette correspond aux biscuits sucrés.
A partir de ce moment, les élèves mangent de nouveau les gâteaux les uns après les
autres en essayant de se concentrer sur la saveur ; tous les élèves goûtent le même gâteau au
même moment. Le but est d'amener les élèves à savoir associer la saveur à son nom afin de
pouvoir réinvestir ce vocabulaire à bon escient.
En deuxième phase de cette séance, les élèves ont sous les yeux deux soucoupes
strictement identiques contenant chacune soit du sucre en poudre, soit du sel fin. L'enjeu est
de conclure qu'il est parfois indispensable de goûter pour connaître les aliments que nous
mangeons.
A partir de cette séance, tous les moments de collation sont propices à la dégustation
de ce qui est proposé. Les élèves essaient à chaque fois de déterminer si la saveur est plutôt
sucrée ou plutôt salée.
Séance 2
La deuxième séance consiste en la dégustation de pommes. Les notions « sucré » et
« salé » pourront donc être réinvesties, les notions « acide » et « amer » difficiles pour les
plus jeunes élèves, seront également abordées.
Différentes variétés de pommes sont présentées aux élèves. Le choix s'est porté sur des
Granny-Smith, des Reinettes du Canada, des Gala et des Golden afin que les saveurs et les
couleurs soient bien différentes.
Après une phase d'observation du fruit, une assiette contenant des morceaux de la
même variété de pomme leur est proposée. Les élèves ont ainsi sous les yeux le fruit sous
deux aspects (entier et en morceaux). Ce processus est répété pour chaque pomme.
S'ensuit la dégustation des pommes les unes après les autres par les élèves comme ils
l'ont appris à la séance précédente. Tous les élèves goûtent la même pomme en même temps.
Au fur et à mesure les enfants s'expriment sur ce qui leur est proposé. A partir de là, ils
doivent retrouver les sens utilisés et les organes correspondants. La dictée à l'adulte permet de
réaliser une affiche. Les informations sont notées dans un tableau à double entrée, travaillé
plus particulièrement avec les élèves de grande section.
19
En plus de cette séance orientée sur les sciences, j'ai repris le thème pour d'autres
travaux. En ce qui concerne le langage, j'ai lu à tous les élèves de la classe l'album « La
chenille qui fait des trous ». Une discussion a été engagée sur la manière de s'alimenter de la
chenille et la lecture a permis un enrichissement de vocabulaire par l'énumération des
aliments qui est faite au cours des pages. Plus particulièrement, les élèves de grande section
ont essayé d'écrire le mot « pomme » en lettres cursives et ont fait un exercice de
mathématiques sur la notion « autant que » avec des pommes.
III / LES REGLES DE L'EQUILIBRE ALIMENTAIRE AU CYCLE 3
Au mois de mars, c'est dans la classe de CM1-CM2 de l'école élémentaire de Malayle-Grand que j'ai effectué mon deuxième stage en responsabilité. Cette classe comptait 4
élèves de CM1 et 17 élèves de CM2. Il n'existe pas de service de restauration scolaire dans
cette commune.
Les objectifs principaux de la séquence « les secrets d'une bonne alimentation » sont
les suivants : saisir la justification de quelques comportements souhaitables en matière de
nutrition et connaître quelques règles d'hygiène sur l'alimentation.
Pour cette séquence, on considère les sept familles d'aliments.
Séance 1
Le début de la première séance a été l'occasion du recueil des conceptions initiales des
élèves. Ceux-ci doivent fournir leurs propres réponses aux questions suivantes : « qu'est-ce
qu'être en bonne santé ? » et après avoir obtenu les idées des élèves sur cette première
question, « qu'est-ce que bien manger ? ». Aucune réponse n'est privilégiée par rapport à une
autre ; la question reste donc en suspens.
Ensuite, les élèves doivent effectuer un classement d'aliments. Pour cela, il leur est
distribué une fiche sur laquelle sont représentées les photographies de vingt-huit aliments. Un
affichage des reproductions des photographies originales, grande taille, en couleur, permet
aux élèves de mieux reconnaître le sujet de chaque photographie. De plus, il facilite la mise
en commun.
Chaque élève établit son propre classement et les plus caractéristiques sont proposés et
représentés au tableau par regroupement des grandes photographies grâce à des aimants.
Après une discussion entre les élèves qui a montré qu'aucun classement idéal ne
20
pouvait être retenu, vient le moment de l'affichage du poster représentant les sept familles
d'aliments. Le fait que ce classement a été élaboré par des spécialistes de la nutrition est
précisé afin que les élèves se rendent compte qu'aucun d'eux ne pouvait le trouver. Toutes les
familles d'aliments sont énumérées.
Pour finir cette séance, les élèves rendent compte de ce qu'ils ont appris grâce au
poster, c'est à dire qu'ils notent sur une feuille de classeur le nom des sept familles et collent
les aliments y appartenant à l'endroit qui convient. Cette fiche constitue à partir de ce moment
un document auquel les élèves peuvent se référer en cas de non affichage du poster.
Séance 2
La deuxième séance consiste en une première approche de la notion de menu
équilibré. Pendant celle-ci, les élèves doivent classer des menus. Après la distribution de cinq
menus, les élèves doivent en prendre connaissance et réfléchir individuellement ou par
binôme à la façon de regrouper les menus et à l'explication qui justifie le classement obtenu.
Ensuite, pour mettre en évidence tous les classements, on note les numéros de menus
et les critères de classement au tableau. Les élèves échangent leurs impressions sur les idées
de leurs camarades.
C'est la réponse apportée par le poster qui permettra d'arrêter la discussion.
Pour conclure, il est dit qu'un menu équilibré est un menu qui comporte des aliments
de chaque famille et il en découle qu'il est plus facile d'équilibrer son alimentation sur tous les
repas d'une journée.
Séance 3
Située en fin de première semaine de stage, cette troisième séance permet de réinvestir
les notions abordées aux dernières séances. Le travail des élèves consiste en l'écriture de
menus équilibrés. Ayant mis à jour que l'équilibre était plus facile à établir sur les quatre repas
de la journée, les élèves doivent donc réfléchir à quatre menus : celui du petit déjeuner, celui
du déjeuner, celui du goûter et celui du dîner.
Les élèves, répartis en groupes de quatre, présentent leurs idées sur une grande feuille.
Pour permettre une meilleure lisibilité, ils écrivent avec un gros feutre marqueur.
La validation de chaque affiche se fait par les élèves, qui doivent justifier leurs
réponses.
Ce travail permet, en outre, d'avoir un aperçu des connaissances des élèves quant à la
diversité des aliments composant chacune des sept familles.
21
Séance 4
Cette séance, la plus difficile pour moi, a eu lieu en début de deuxième semaine. Il
s'agit à ce moment de la séquence de mettre en avant le fait que les aliments n'ont pas tous le
même rôle. Les élèves doivent trouver le rôle de différents aliments à partir des indications
fournies sur les emballages qu'ils ont amenés. Un complément d'information est apporté par la
photocopie d'une partie d'une boîte de céréales. Des explications de vocabulaire ont été
nécessaires pour faciliter la compréhension de tous.
Pour aider les élèves à la mémorisation des rôles des familles, un parallèle avec la
maison a été fait sans certitude de l'efficacité de l'aide apportée.
A la fin de la séance, la trace écrite consiste en la représentation de la fleur des
familles (sans les sucres) sur laquelle est indiquée le rôle de chacune d'elles.
Séance 5
Les objectifs relatifs à cette séance sont les suivants : prendre conscience qu'il faut
manger en quantité suffisante pour couvrir ses dépenses énergétiques et prendre conscience
que tous les aliments n'ont pas la même valeur énergétique. De plus, des compétences
méthodologiques sont indispensables pour réaliser le travail relatif au tableau.
Pour commencer, les élèves doivent prendre connaissances des données présentées
dans un premier tableau. Un court questionnement leur fera remarquer l'écart d'apports pour
les différents aliments proposés et le fait que celui-ci sera d'autant plus petit si on s'intéresse à
deux composants d'une même famille.
Pour faciliter l'activité suivante qui consiste à remplir un deuxième tableau, les élèves
reçoivent de plus petits tableaux reprenant quelques cases du plus grand. Chaque binôme,
après avoir cherché les données correspondant à son tableau, fait part de ses résultats afin que
ses camarades puissent prendre en note les nombres énoncés. A la suite de ce travail, des
remarques quant aux conséquences d'un manque ou d'une mauvaise habitude alimentaire sont
émises.
Pour finir, les élèves rédigent une trace écrite relatant la nécessité de respecter les
règles qualitatives et quantitatives de nutrition.
Séance 6
Cette ultime séance qui s'intitule « Varions notre alimentation en fonction de notre
activité! », commence par un questionnement sur la quantité d'énergie que requièrent les
activités pratiquées par les élèves.
La séance se poursuit par l'observation d'un premier document, intitulé « A chaque
22
activité, un coût énergétique », qui fournit le nombre de kilojoules dépensés pendant une
heure d'activité telle que le football, la danse, la natation mais aussi le sommeil et le travail
scolaire. Ce document permet d'obtenir une réponse définitive aux questions posées au début
de cette séance et de comparer celle-ci à celles données par les élèves. Une bonne lecture de
l'image permet de ranger les activités dans l'ordre croissant de l'énergie qu'elles demandent.
Toujours précédée d'un questionnement, l'observation d'un deuxième document
permet de déterminer les repas pendant lesquels il faut accumuler le plus d'énergie grâce aux
aliments que nous absorbons. C'est un paramètre supplémentaire qui peut être pris en compte
pour respecter l'équilibre alimentaire quotidien.
Les élèves récapitulent les principales contraintes auxquelles doivent obéir des menus
équilibrés, avant de chercher quatre menus répondant à certaines contraintes.
Par la mise en commun, les élèves prennent conscience qu'à chaque instant ils
dépensent de l'énergie. Le fait de se déplacer à pied, le fait de rester assis, le fait de courir, le
fait de manger, le fait de respirer, tout cela demande de l'énergie à plus ou moins grande
échelle.
Pour clore la séquence, une évaluation a été proposée pour rendre compte des
apprentissages faits pendant les six séances. Cependant, par le contenu de chacune des
séances, des rappels ont dû être faits régulièrement et ainsi les élèves ont pu montrer leur
compréhension ou leurs hésitations au fil du temps.
23
TROISIEME PARTIE
ANALYSE DE PRATIQUE
&
IDEES A METTRE EN PLACE
Cette année en tant que professeur des écoles stagiaire m'a permis de mettre en place
quelques activités ayant pour thème l'éducation à la nutrition. Bien consciente que mes
séquences ne sont pas des exemples mais plutôt des tentatives à corriger, à améliorer, je
propose, dans cette partie, des modifications susceptibles de les rendre plus efficaces.
I / POINTS FORTS ET POINTS FAIBLES DES SEANCES MISES EN PLACE
1) Mes séances au cycle 2
Séance 1
A partir des conceptions initiales, j'ai pu constater la méconnaissance des règles
d'hygiène alimentaire pour les enfants de cette classe. En effet, les menus proposés par les
enfants sont souvent trop riches. Le plat de résistance est la plupart du temps steak hachéfrites voire hamburger – frites. De plus, des élèves prévoient des repas trop copieux avec deux
plats de résistance ou plusieurs desserts. D'autres, au contraire, écrivent un menu trop pauvre.
Une seule élève écrit un menu que je qualifierais équilibré. Quasiment tous les élèves ont
pensé à ajouter une boisson mais souvent celle-ci est un soda.
En général, les menus sont cohérents dans le fait qu'ils laissent apparaître une entrée,
un plat de résistance, un fromage ou yaourt et un dessert. L'explication possible est que
certains élèves ont pris cet exercice comme une commande à un serveur de restaurant comme
le montrent leurs expressions « en dessert », « en boisson » et même « s'il vous plaît ».
Il est vrai que pour ce travail, il a été demandé d'écrire le menu d'un seul repas, donc
l'équilibre peut se faire grâce aux autres repas de la journée. Cependant, le fait que la première
idée des élèves aille vers ce type de repas m'a laissé penser que la séquence leur apprendrait la
règle fondamentale d'équilibre alimentaire: « au moins un aliment de chaque famille par
jour ». Pensant aussi que ces menus sont le reflet de leurs habitudes alimentaires, j'ai orienté
24
le travail sur la découverte de toutes les familles d'aliments et sur le fait que la seule boisson
indispensable à l'organisme est l'eau.
Ensuite, la disparité des menus écrits par les élèves ne m'ont pas permis de trouver un
critère de regroupement alors que je passais dans les rangées. Cela m'a été plus facile après
une lecture plus attentive des menus.
Dans le cas de cette classe, la mise en commun a été rendue difficile à cause du
manque de lisibilité des productions. Les élèves ont eu du mal à repérer les catégories
« entrée », « plat », « fromage », « dessert », « boisson ». Certaines présentations laissaient
croire à une grande quantité d'aliments alors qu'il n'en est rien, sachant que certains élèves ont
écrit « dessert », « boisson » et que d'autres ne l'ont pas fait. Pour les enfants de cet âge, je
pense qu'il est nécessaire de rappeler succinctement les règles de présentation des menus afin
de rendre la mise en commun plus efficace.
Séance 2
Cette séance consacrée au classement des aliments en familles a été difficile dans le
sens où c'était pour moi la première fois que je devais gérer une telle mise en commun. Ce
n'est en effet pas le classement attendu qui me posait problème car je le connaissais mais
plutôt comment utiliser au mieux les multiples réponses des élèves.
Après la présentation de l'activité et la mise au travail des élèves, un passage auprès
d'eux m'a permis de prendre connaissance de leurs réflexions. Certains ont regroupé les
aliments selon le repas auxquels ils les mangeaient, d'autres ont séparé les aliments qu'ils
aimaient de ceux qu'ils n'aimaient pas. Quelques uns mais peu ont eu une idée de classement
qui ressemblait à celui que j'attendais mais ne l'ont pas exprimé correctement. La mise en
commun, si elle n'a pas permis d'établir des recoupements parmi les menus proposés, a été un
temps intéressant dans la mesure où les élèves ont pu connaître les idées de leurs camarades.
Reste posée la question de savoir si à un moment de la recherche on précise le nombre
de catégories et si oui à quel moment. En effet, notifier ce renseignement pourrait peut-être
induire chez les élèves un autre type de raisonnement.
Séance 3
Cette séance a commencé pour mes collègues stagiaires et moi par un travail préalable
de recherche de documents accessibles à des enfants de CE1. Nous avons trouvé notre
bonheur en ce qui concerne les documents iconographiques dans des revues telles que « La
Documentation par l'Image » et « L'Atelier des Images » , pour ce qui est des textes ou des
schémas nous les avons créés nous-mêmes constatant un manque ou une inadaptation à
25
l'objectif dans les manuels réservés à ce niveau. Les élèves ont été intéressés par les différents
types de documents affichés au tableau. La lisibilité de ceux ci a permis une bonne
interprétation et une bonne démarche de recoupement par les élèves.
Cette séance a été très concluante et constitue une bonne idée de ce qui peut se faire en
classe avec des élèves de ce niveau qui n'ont appris à lire que durant l'année précédente.
Séance 4
Cette séance a commencé par un rappel des familles et des aliments qui peuvent
appartenir à chacune d'elles. Ceci a permis de constater la bonne assimilation des notions déjà
abordées précédemment.
La trace écrite est élaborée avec les élèves ils formulent avec leurs mots la principale
règle d'équilibre alimentaire. Dans cette classe, le mot « équilibré », présent dans la leçon, a
dû être expliqué. Un élève en difficulté y voyait un sens plus physique: « manger équilibré
c'est manger bien assis sur une chaise posée sur ses quatre pieds ».
Pour vérifier la bonne compréhension de la règle, un exercice qui consistait à
compléter un menu à partir d'un aliment a été proposé aux élèves. Cet exercice n'était
forcément bien adapté avec la règle énoncée qui considérait des apports sur une journée
complète et pas seulement sur un repas.
Quant à l'exercice sur les intrus, il a connu un bon taux de réussite. Les élèves ont
facilement trouvé l'élément qui ne convenait pas dans les listes.
Cette première ébauche de travail sur l'éducation à la nutrition a été positive grâce aux
conseils donnés par mon maître formateur et m'a permis de mieux cerner les objectifs des
prochaines séquences possibles dans ce cycle et plus particulièrement au cycle 3 pour le
deuxième stage en responsabilité.
2) Mes séances au cycle 1
La programmation de séances sur l'éducation à la nutrition auprès d'élèves de l'école
maternelle m'a paru plus difficile. C'est pour cette raison que j'ai orienté mon travail lors de
mon premier stage en responsabilité plutôt vers le plaisir de manger. Comme je l'ai expliqué
dans la deuxième partie, cela m'a paru une bonne orientation pour des élèves si jeunes.
Pour rendre les deux situations de dégustation mises en place plus dynamiques, il
aurait été sûrement intéressant de prévoir un travail en ateliers afin d'augmenter la possibilité
26
de tous les élèves d'émettre leurs réflexions. En effet, j'ai pu constater que les plus jeunes
élèves de la classe unique dans laquelle j'ai effectué mon stage, osaient moins parler que les
élèves de grande section notamment en raison de leur âge et pour certains de la peur de
s'exprimer devant la classe entière. Cette organisation aurait permis aussi de différencier le
travail sur les saveurs de base du goût. Les saveurs « sucré » et « salé » n'étant déjà pas aisées
pour les élèves de petite section, il ne serait pas judicieux d'ajouter deux autres saveurs plus
complexes encore. Je n'ai pas mis cette forme de travail en place en raison de la durée du
stage et de la programmation de séquences dans d'autres disciplines.
Séance 1
De plus, l'enjeu de la séance de dégustation des biscuits sucrés ou salés se base sur
l'importance de la ressemblance des deux sortes de gâteaux. Ainsi pour parvenir à cette
similitude, il faudrait cuisiner les gâteaux soit même. S'offriraient alors deux possibilités:
l'enseignant les cuisinerait lui-même afin de ne pas influencer les élèves sur la composition
des biscuits ou alors réaliserait la préparation avec les élèves en classe lors d'ateliers de
cuisine. Ensuite, une fois les pâtes prêtes, on pourrait couler la pâte de chaque gâteau dans des
moules similaires et les couper de manière identique afin de proposer les mêmes petits
morceaux aux élèves.
Pour compléter la séance sur le sucre et le sel, ceux-ci pourraient être présentés sous
différentes formes. Je citerais pour le sucre: le sucre en morceaux blanc, le sucre en morceaux
roux, la cassonade, le sucre semoule, le sucre cristallisé, le sucre glace mais aussi le sucre
avant son raffinage.
Le réinvestissement fait lors de la collation se limitait, lors de ce stage, à l'énonciation
de la saveur par un élève et à la validation ou non par ses pairs. La création d'une affiche
pourrait constituer un support visuel relatant le travail fait. Une première idée serait une
affiche présentant deux colonnes, l'une consacrée aux aliments sucrés et l'autre aux aliments
salés. Cependant, certains aliments seraient difficiles à classer comme le pamplemousse ou
les cornichons. C'est ainsi que dans une classe unique, on pourrait fédérer tous les élèves afin
de créer un affichage collectif. On laisserait prioritairement les élèves de grande section
essayer de nommer la saveur des produits acides ou amers.
Séance 2
En ce qui concerne le travail sur les pommes et l'affiche qui a été faite, les enfants
auraient pu participer davantage à son élaboration. La présence de petites cartes représentant
les profils de pommes coloriés ou la schématisation des organes liés aux sens aurait faciliter
27
cela. Les élèves de maternelle auraient ainsi juste à coller les cartes au bon emplacement.
La séance de dégustation des pommes aurait pu être prolongée par une présentation
des différents aspects de la pomme. En effet, la pomme peut être proposée crue ou cuite, car
elle peut se manger crue en mordant dedans ou en salade de fruit et cuite en accompagnement
de certains aliments, en compote ou encore sur une tarte ou dans un gâteau qui pourraient de
plus être confectionnés lors d'une activité de cuisine.
3) Mes séances au cycle 3
Séance 1
M'inspirant de ce qu'ont écrit Gérard De Vecchi et André Giordan, j'ai accordé une
place importante aux conceptions initiales. Le recueil de celles-ci dura volontairement plus
longtemps que prévu. Les connaissances préalables des élèves de cette classe de CM1 CM2
m'ont interpellée. Ceux-ci ont aussi su justifier leurs nombreuses idées, leurs points de vue et
donner des exemples. Doutant un instant de l'intérêt de ma séquence, je me suis rassurée en
me disant que même si les élèves avaient beaucoup d'idées, ils n'avaient pas forcément
conscience des enjeux d'une alimentation équilibrée.
Le classement des menus me l'a confirmé. En comparaison des résultats obtenus en
cycle 2 en début d'année, j'ai remarqué une plus grande proportion de classements se
rapprochant de la répartition en familles des nutritionnistes. Des confusions quant à la
composition de certains aliments, comme le beurre, ont entraîné des erreurs mais ont aussi
permis une discussion intéressante sur leurs préjugés à ce sujet.
Séance 2
Si je devais mettre de nouveau cette séance en place, je pense que je changerais les
menus afin que le classement menus équilibrés / menus non équilibrés soit plus évident mais
surtout je préparerais des menus pour les quatre repas de la journée pour être en adéquation
avec la règle énoncée par la suite.
Séance 3
L'activité ayant particulièrement bien fonctionné, je ne vois que des modifications
pratiques à apporter. Le format des affiches convenait bien, c'est plutôt l'utilisation, par
certains, de feutres de couleur qui a rendu la lecture des menus affichés difficile.
Les élèves ont émis des remarques sur le contenu des menus de certains groupes
soulignant le manque de précision concernant le nom des aliments. En effet, des élèves ont
28
juste noté « poisson », « viande », « fromage », « fruit » alors que d'autres ont fait preuve de
recherche sur les familles d'aliments. Un travail de vocabulaire aurait donc pu être fait en
amont ou en aval de la rédaction des menus.
Séance 4
Comme je l'ai précisé dans la partie précédente, c'est la séance que j'ai eu le plus de
mal à mener parmi toutes celles de la séquence. Le manque de documents à la portée d'élèves
de cycle 3 en ce domaine n'y est pas étranger. Les emballages ne sont pas éloquents quant à la
fonction des différents aliments. Certains ne mentionnent rien de plus que le tableau des
composants et leur quantité et sur d'autres les expressions employées sont trop complexes à
comprendre.
Pour mener cette séance au mieux, il aurait peut-être fallu chercher parmi encore plus
d'emballages notamment de céréales ou de biscuits car les bienfaits de ceux-ci sont souvent
vantés sur leur conditionnement ou alors modifier des écrits trop complexes relatifs à ces
notions.
Séance 5
pour enrichir cette activité, on pourrait proposer aux élèves de créer eux même un
tableau de données à partir des emballages qu'ils ont apportés. Chaque élève chercherait les
renseignements se rapportant à deux ou trois aliments. Ensuite, un grand tableau serait créé
par mutualisation des données. Un travail plus personnel serait possible : au lieu de
s'intéresser au régime alimentaire de deux enfants fictifs, chacun aurait pu relever ce qu'il a
mangé au cours des derniers repas et remplir son tableau. Cependant ce cas de figure poserait
des problèmes pratiques liés à la méconnaissance de la composition de tout ce qui est ingéré
et de plus ne permettrait pas à coup sûr de tirer des conclusions significatives comme cela a
pu être le cas lors de cette séance.
Séance 6
Ici encore, l'observation de documents a permis de mettre à jour la persistance de
préjugés quant à la quantité d'énergie dépensée par certaines activités. Les garçons sont en
effet convaincus que le football demande plus d'énergie que la danse car, d'après eux, en
dansant on fait moins de mouvements. Certaines comparaisons sont moins évidentes pour les
élèves notamment lorsque je demande quelle est l'activité qui demande le plus d'énergie entre
le vélo et la course.
L'élaboration de quatre menus avec contraintes a été fastidieuse malgré la
29
récapitulation des règles. Cette confrontation à la difficulté a été bénéfique car elle a permis
aux élèves d'appréhender la complexité de la notion d'équilibre alimentaire. Pour faciliter le
travail, on pourrait proposer un travail collectif tout au long duquel seraient précisés le
nombre de kilojoules dépensés. La remarque sur les dépenses inconscientes d'énergie pourrait
se situer au moment de la remémoration des règles d'équilibre alimentaire.
Une réussite de l'évaluation par la grande majorité des élèves m'a laissé espérer que les
élèves avaient retenu les notions principales de la séquence.
4) Précisions générales
Aux cycles 2 et 3, les activités de productions d'écrits (rédactions de menus) n'ont été
soumises à aucune exigence concernant l'orthographe. Pour éviter les erreurs sur les noms des
aliments ou des repas, on peut proposer des affichages de documents laissant apparaître ceuxci.
Je tiens aussi à préciser que pour réaliser au mieux mes séquences d'éducation à la
nutrition, j'ai lu certains ouvrages sur le sujet. Ayant pour sujet l'éducation à la santé, le livre
de Brigitte Sandrin-Berthon a été révélateur sur toutes les attentions à avoir lors de la mise en
place d'activités sur ce thème, comme par exemple le fait de prendre en compte les élèves et
leur sensibilité face à leur corps et la représentation qu'ils en ont.
L'auteure donne des idées de partenariats qui ne peuvent réellement se réaliser que
dans de grandes villes. En effet, les mairies de certains villages ne peuvent se permettre
certaines dépenses liées à ces pratiques.
Les diverses lectures faites m'ont aussi donné des idées à mettre en place lorsque
j'aurais une classe à l'année. En effet, le contexte du stage (durée, environnement, locaux) ne
permet pas forcément de laisser libre court à ses envies de séances. Plus tard, en tant que
titulaire d'une classe je pense programmer sur l'année des séquences mêlant différentes
disciplines, telles que la maîtrise de la langue, les mathématiques, la géographie, ... Ce sont
certaines de ces idées que je vais énumérer dans la partie suivante
30
II / IDEES SUPPLEMENTAIRES
1) Activités sur les cinq sens
Comme il l'est demandé dans les programmes de l'école primaire 2002, l'enseignant
peut travailler sur la convivialité des repas. En plus de privilégier la bonne entente lors de la
collation ou des goûters, cela peut comprendre une activité sur l'écoute lors des repas (silence,
bruits de la mâchoire selon les aliments, ...). Ainsi on peut procéder à un travail sur l'ouïe qui
est compléter aussi par le bruit de cuisson lors de la préparation.
Les sens sont sollicités lors de l'éducation à la nutrition. En maternelle ou au cycle 2,
par des jeux de KIM, les enfants peuvent comprendre l'importance et l'influence de ceux-ci
dans l'action de manger et de déguster.
La vue laisse parfois croire à des choses qui n'ont aucune véracité. Les élèves peuvent
réaliser des expériences révélant l'impact de la couleur et son indépendance par rapport à la
saveur (tout aliment vert n'a pas la saveur de la menthe, tout aliment rose n'a pas celle de la
fraise, ...). On peut déterminer que ce sens est un premier sens obstacle à la dégustation.
De plus, on peut réaliser des expériences sur les perturbations rencontrées par les sens
pour nous informer sur ce qu'on mange. En effet, la chaleur ou le froid modifie nos
perceptions.
Au cycle 3, les élèves peuvent essayer de trouver les zones de la langue sensibles à
chacune des quatre saveurs.
2) Autres activités en sciences ou liées à d'autres disciplines
Conjointement à ce travail de nutrition, l'enseignant peut aborder le thème des dents,
notamment l'hygiène dentaire et la relation entre la forme des dents et le régime alimentaire.
La maîtrise de la langue a bien entendu sa place dans les activités liées à cette notion.
Un travail de vocabulaire peut être fait avec des acrostiches, des rébus, des comptines ou
poésies. Le jeu du mot interdit est une excellente idée d'après moi : un enfant doit trouver une
façon de décrire un aliment afin de le faire découvrir à ses camarades, mais cela sans
prononcer une série de mots.
31
Les mathématiques sont peut-être la matière la plus facile à intégrer à ce projet
d'éducation à la nutrition. Bien évidemment, la proportionnalité a tout à fait sa place si l'on
travaille sur les recettes.
La géographie peut faire une incursion dans cette partie du programme si l'on choisit
d'étudier les habitudes des habitants de différentes régions du monde.
L'étude de l'évolution des emballages permet de mêler l'histoire aux sciences mais
aussi dans le domaine scientifique de relier deux chapitres : celui de l'éducation à la santé et
celui de l'éducation à l'environnement.
A tout niveau, des activités liées aux arts visuels peuvent être proposées. La plus
pratiquée en classe est la création d'un portrait à la manière d'Arcimboldo. Par découpage
d'aliments dans des prospectus ou par dessin et coloriage, les élèves créent un portrait. La
reproduction de l' « Ete » d'Arcimboldo peut intervenir au début pour leur montrer un modèle
ou en fin de séance pour montrer que le travail effectué a été déjà réalisé par un artiste.
Des recherches documentaires peuvent être proposées afin de mieux cerner le sujet
étudié. Un travail de groupe est possible. Par exemple, le sucre est un sujet qui s'y prête assez
bien. On peut demander un exposé sur les différentes formes de sucre, leur culture, l'industrie
sucrière, ... De plus, des faits d'actualités tels que la crise de la vache folle ou de la grippe
aviaire constituent une bonne occasion de faire des recherches.
Afin d'aider l'enfant à devenir un citoyen responsable et capable de décider pour lui,
l'enseignant peut entamer un travail sur la publicité, noter son importance et continuer sur
l'impact qu'elle peut avoir sur le consommateur.
32
CONCLUSION
Malgré l'avancée de la recherche sur le sujet, les chiffres et les informations sur
l'obésité infantile et les troubles du comportement alimentaire sont toujours alarmants. C'est
parce que je fais face à un jeune public que j'ai senti l'importance d'essayer d'induire chez ces
enfants de nouvelles attitudes, de nouvelles façons de penser. Racontant parfois ce qu'ils font
à l'école, ils deviennent d'excellents relais du message.
L'éducation à la nutrition est un sujet qui me tient d'autant plus à coeur qu'il me paraît
important à développer. J'ai donc profité de mon année en tant que stagiaire pour approfondir
mes connaissances théoriques et didactiques sur ce chapitre.
La lecture de certains ouvrages et d'articles de revues consacrés à l'éducation à la santé
et aux sciences m'ont apporté de nouvelles informations quant à la façon de mener des
séances sur un tel sujet. Même si l'éducation à la nutrition comporte des contraintes, le sujet
reste passionnant à travailler, de multiples projets peuvent être prévus.
Un premier essai de mise en pratique lors du stage tutelle m'a permis de connaître les
notions nécessaires et de cerner les objectifs à poursuivre dans d'autres niveaux de l'école
élémentaire.
Pendant mon stage en maternelle, ne cernant pas très bien la façon d'aborder l'équilibre
alimentaire, j'ai choisi un autre axe de travail de l'éducation à la nutrition : le plaisir de
manger par l'intermédiaire des cinq sens.
La séquence menée en cycle 3 sur l'équilibre alimentaire m'a paru d'autant plus
intéressante pour les élèves et pour moi que je me sentais plus à l'aise avec ce que je
demandais à mon jeune public.
Malgré la courte durée des stages, j'espère avoir réussi à sensibiliser les élèves à ce
sujet et je souhaite aussi pouvoir recommencer un travail sur ce thème avec une classe dont je
serais titulaire. En effet, l'expérience menée cette année m'a permis de tirer des conclusions
quant aux possibilités offertes dans le domaine de l'éducation à la nutrition.
33
BIBLIOGRAPHIE
Ministère de l'Education Nationale. Qu'apprend-on à l'école maternelle? Ed. CNDP, 2002
Ministère de l'Education Nationale. Qu'apprend-on à l'école élémentaire? Ed. CNDP, 2002
Ministère de l'Education Nationale. Découvrir le monde (cycle 2). Documents d'application
des programmes. Ed. CNDP, 2002
Ministère de l'Education Nationale. Fiches connaissances (cycles 2 et 3). Documents
d'application des programmes. Ed. CNDP, 2002
Ministère de l'Education Nationale. Sciences et technologie (cycle 3). Documents
d'accompagnement des programmes. Ed. CNDP, 2002
SANDRIN BERTHON Brigitte. Apprendre la santé à l'école, Edition ESF. Coll. Pratiques et
enjeux pédagogiques.
Éducation Enfantine. Cantine scolaire: une image à restaurer. N° 7, mars 2004
JDI. Bien manger pour mieux grandir. N° 4, décembre 2002
JDI. Les sciences par les sens. N° 10, juin 2004
TAVERNIER Raymond. Enseigner la biologie et la technologie à l'école élémentaire.
Edition Bordas, 1996
DE VECCHI Gérard. GIORDAN André. L'enseignement scientifique, comment faire pour
que ça marche?, Edition Delagrave. Coll. Pédagogie et Formation, 2002
WEBOGRAPHIE
Ministère de l'Education Nationale
http://www.education.gouv.fr/
Ministère de la Santé
http://www.sante.gouv.fr/
INPES
http://www.cfes.sante.fr
La semaine du goût
www.legout.com/home.php
NOE
http://noe-education.org/D1146.php3#alim
Doctissimo
http://www.doctissimo.fr/html/sante/sante.htm
34
ANNEXES
L'annexe 1 concerne le stage en classe de CE1.
Les annexes 2 et 3 concernent le stage en classe unique de maternelle.
Les annexes 4 à 16 concernent le stage en classe de CM1 CM2.
35
ANNEXE 1
Conceptions initiales: Composition d'un menu pour un repas
Séance 1
Quelques exemples caractéristiques:
Hamburger – frites – soda
Avec des carences
36
Trop copieux
Equilibré
37
ANNEXE 2
Fiche de préparation de la première séance
Séance 1
Sucré – salé
Domaine: DECOUVRIR LE MONDE
Durée: 30 min
Niveau: PS / MS / GS
Objectifs :
 décrire les perceptions « sucré » & « salé », les reconnaître
 apprendre à déguster
 exprimer des sensations
 utiliser un vocabulaire précis
 écouter et prendre en considération l'avis d'autrui
Matériel :
une assiette contenant des biscuits sucrés en morceaux
une assiette contenant des biscuits salés en morceaux
une soucoupe contenant du sucre en poudre
une soucoupe contenant du sel fin
Phase 1 : Dégustation des biscuits
Utilisation des sens de la vue, du toucher, de l'odorat
→ aucune différence visuelle ou tactile ou odorante significative
Principe de dégustation : on laisse le morceau de gâteau dans la bouche un petit moment
avant de l'avaler et on essaye de reconnaître la saveur
Jeu de devinette : choix d'un morceau dans une des deux assiettes sans savoir de quelle saveur
il s'agit.
Phase 2: Dégustation du sucre et du sel
Présentation des 2 soucoupes.
Réinvestissement du travail précédent (même méthode)
Phase 3: Conclusion
Parfois, on a besoin de goûter pour savoir ce qu'on mange.
En atelier:
élaboration de la trace écrite : fiche divisée en deux colonnes avec entête « sucré » et « salé »
sur laquelle les élèves doivent coller individuellement des aliments correspondant
38
ANNEXE 3
Fiche de préparation de la deuxième séance
Séance 2
Goûter aux pommes
Domaine: DECOUVRIR LE MONDE
Durée: 30 min
Niveau: PS / MS / GS
Objectifs :
 décrire, comparer et classer des perceptions
 réinvestir le principe de dégustation
 exprimer des sensations
 utiliser un vocabulaire précis
 écouter et prendre en considération l'avis d'autrui
Matériel:
des pommes de différentes variétés
des assiettes en carton
des serviettes
un tableau (support avec fiches vierges)
des feutres noir et de couleur
Phase 1: Présentation des différentes variétés de pommes
Sur l'affiche,
– écrire le nom de chaque variété
– dessiner le profil d'une pomme
Faire remarquer
– les différentes couleurs de peau → colorier chaque profil de pomme de la couleur
correspondant à sa variété
– les différentes sensations tactiles → écrire ce que disent les élèves
Déterminer les sens ou les organes correspondants utilisés pour émettre ces remarques &
ajouter ceux qui serviront lors de la dégustation → dessiner un symbole pour chacun des sens
désignés (oeil, oreille, bouche, nez, main)
Phase 2: Dégustation
Faire remarquer
– les différences de « structure » des chairs (fondante, farineuse, croquante, juteuse)
– les différences de couleurs de chair
– les différentes saveurs
– les différentes odeurs
→ écrire à chaque fois les remarques des élèves sur le tableau à l'endroit correspondant
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ANNEXE 4
Fiches de séquence pour le cycle 3
Séquence
Éducation à la nutrition
les secrets
d'une bonne alimentation
Objectifs de la séquence
•
•
Séance 1
Saisir la justification de quelques comportements
souhaitables en matière de nutrition
Connaître quelques règles d'hygiène sur l'alimentation
Recueil des conceptions initiales
Classement des aliments en familles
Séance 2
Classement de menus
Séance 3
Composition d'un menu respectant la règle « au moins un aliment de chaque
famille dans la journée »
Séance 4
Rôle des aliments
Séance 5
Manger suffisamment
Séance 6
Variation des dépenses énergétiques en fonction de l'activité
Séance 7
Évaluation
40
ANNEXE 5
Fiche de préparation de la première séance
Séance 1
Classons les aliments en famille
Objectifs
 prendre conscience que l'on a une idée sur un sujet tel que la nutrition (phase 1)
 écouter et prendre en considération l'avis d'autrui (phases 1 & 2)
 trouver un ou plusieurs critère(s) de classement (phase 2)
 justifier son point de vue (phases 1 & 2)
Durée : 1h 15
Phase 1 : recueil des conceptions initiales pour la séquence
Organisation de la classe : COLLECTIF / ORAL
15 min
Qu'est-ce qu'être en bonne santé?
Qu'est-ce que bien manger?
Explications
Phase 2 : classement des aliments en familles
Organisation de la classe : EN GROUPE DE 2 OU 3 PUIS COLLECTIF
Matériel :
images d'aliments pour chacun des groupes
poster des 7 familles
images des aliments « grande taille » pour affichage au tableau
2 min
« Je vais vous distribuer des images d'aliments. Vous allez essayer de vous mettre
d'accord, dans chaque groupe, pour les classer. »
Distribution des images
Reformulation de la consigne par un élève
25 min
Travail des groupes
20 min
Mise en commun
5 min
Affichage du poster des 7 familles d'aliments
« Qu'en pensez-vous? »
Énumération des familles et des aliments qui les composent
« Ce classement a été élaboré par des nutritionnistes, des spécialistes de la
nutrition. »
15 min
Trace écrite
Écriture de la liste des 7 familles & collage des vignettes correspondantes
41
ANNEXE 6
Fiche de préparation de la deuxième séance
Séance 2
Classons des menus
Objectifs
 réinvestir les notions abordées à la séance précédente
 écouter et prendre en considération l'avis d'autrui
 trouver un ou plusieurs critère(s) de classement
 justifier son point de vue
 connaître la notion de menu « équilibré », favorable à la santé
Durée : 45 min
Organisation de la classe : PAR BINÔME puis COLLECTIF
Matériel :
poster des 7 familles d'aliments
5 menus numérotés (3 équilibrés / 2 non équilibrés) pour chaque élève
2 min
« Aujourd'hui, je vais vous distribuer des menus. Vous allez essayer de les classer,
de les regrouper. »
Distribution des menus
15 min
Travail des groupes
20 min
Mise en commun : discussion su chaque classement (justification des « bons »
menus)
Affichage du poster
10 min
Conclusion écrite
Un menu favorable à la santé est un menu qui comporte des aliments de chaque
famille. Il faut que les repas d'une journée fournissent au moins un aliment de
chaque famille. L'alimentation est équilibrée sur la journée.
42
ANNEXE 7
Fiche de préparation de la troisième séance
Séance 3
Composons des menus
Objectifs
 réinvestir les notions abordées aux séances précédentes
 écouter et prendre en compte l'avis d'autrui
 justifier son point de vue
 connaître la notion de menu « équilibré », favorable à la santé
Durée : 45 min
Organisation de la classe : EN GROUPE DE 3 OU 4 puis COLLECTIF
Matériel :
poster des 7 familles
grande feuille blanche vierge pour chaque groupe
marqueur pour chaque groupe
5 min
Rappel sur les dernières séances c'est-à-dire sur la nécessité que les repas d'une
journée apporte des aliments de chaque famille
« Aujourd'hui, vous allez composer les menus des 3 repas de la journée: un menu
pour le petit déjeuner, un menu pour le déjeuner et un menu pour le dîner. »
« Je vais vous distribuer une grande feuille sur laquelle vous écrirez vos menus. »
Reformulation des consignes
Distribution des feuilles et des marqueurs & affichage du poster des 7 familles
20 min
Travail des groupes
20 min
Mise en commun : chaque groupe affiche sa feuille et les autres groupes valident
ou non en justifiant leurs réponses.
43
ANNEXE 8
Fiche de préparation de la quatrième séance
Séance 4
Quel est le rôle des aliments?
Objectifs
 Classer les aliments en fonction de leur composition
 Savoir qu'un menu équilibré comporte des aliments de chaque type
 Trouver des informations sur des écrits informatifs (emballages)
Durée : 1 h
Organisation de la classe : INDIVIDUEL ou BINÔME & COLLECTIF
Matériel :
emballages alimentaires apportés par les élèves
photocopie d'un emballage de céréales précis sur la composition des aliments
photocopie de la fleur des familles d'aliments avec le regroupement bâtisseurs /
énergétiques / fonctionnels (pour chaque élève)
Phase 1 : Lecture des emballages apportés par les élèves
2 min
Observation des divers emballages distribués
Explication de vocabulaire si besoin
10 min
Jeu de questions-réponses
« Que voit-on sur un emballage? »
« Qu'y a-t-il toujours sur un emballage? »
20 min
Pour chaque famille d'aliments, repérage de ce qui le compose en majorité
Phase 2 : Lecture de l'emballage de céréales
3 min
Lecture silencieuse de l'emballage
5 min
Explication du vocabulaire (nutriments, « capital osseux », minéraux, ...)
10 min
Reformulation du rôle des aliments à partir de ce qui a été lu
Phase 3 : Conclusion
5 min
Les nutritionnistes ont classé les aliments en fonction de leur composant principal.
44
ANNEXE 9
Fiche de préparation de la cinquième séance
Séance 5
Mangeons suffisamment!
Objectifs
 prendre conscience qu'il faut manger en quantité suffisante pour couvrir ses
dépenses énergétiques
 prendre conscience que tous les aliments n'ont pas la même valeur alimentaire
 savoir utiliser les renseignements d'un tableau
 trouver le calcul correspondant à la question
 comprendre la signification des données d'un tableau
Durée : 1h
Phase 1 : observation du tableau de données
Organisation de la classe : COLLECTIF / ORAL
Matériel
tableau de données pour chaque élève
10 min
Distribution des tableaux
discussion autour du tableau
✗
tous les aliments apportent-ils la même chose? (chocolat/beurre)
✗
tous les légumes apportent-ils la même énergie? (part de pomme de
terre/part de carottes)
✗
pour grandir, qu'est-ce qui est le plus nécessaire: le boeuf ou les pâtes ?
Conclusion: tous les aliments n'ont pas la même valeur.
Phase 2 : remplissage des tableaux
Organisation de la classe : PAR BINÔME – COLLECTIF – INDIVIDUEL
Matériel:
tableau de données
partie du tableau à remplir pour chacun des groupes
feuille de brouillon ou calculatrice
tableau complet à remplir individuellement
10 min
« Je vais maintenant vous distribuer, à chacun des groupes, une partie d'un
tableau. Vous devez le remplir en vous aidant du premier tableau que je vous ai
donné. »
Distribution de la partie du tableau pour chacun des groupes
Travail des groupes
20 min
Observation du tableau entier
45
Mise en commun : chaque groupe donne le résultat trouvé pour chacune des cases
qu'il devait remplir afin que les autres élèves notent la réponse.
Calcul des totaux
10 min
Comparaison entre les deux enfants
« Un enfant de votre âge, comme Pauline ou Marion, a besoin chaque jour
d'environ 10000kJ et de 70g de protides. Que remarquez-vous? Comment pouvezvous l'expliquer? »
Phase 3 : rédaction de la trace écrite
10 min
Une bonne alimentation doit respecter des règles de qualités et de quantité. Elle
doit s'adapter aux besoins de l'organisme. Les aliments fournissent des protides qui
sont des matériaux de construction du corps et de l'énergie.
46
ANNEXE 10
Fiche de préparation de la sixième séance
Séance 6
Varions notre alimentation
en fonction de notre activité!
Objectifs
 réinvestir les notions abordées aux séances précédentes
 élaborer un menu en prenant compte de toutes les règles alimentaires
 écouter et prendre en considération l'avis d'autrui
 justifier son point de vue
Durée : 1h
Phase 1 : questions préalables
Organisation de la classe : COLLECTIF / ORAL
5 min
« A votre avis
✗
Quelle activité demande le plus d'énergie entre la marche et le vélo?
✗
Quelle activité demande le plus d'énergie entre la danse et la natation?
✗
A quel moment de la journée a-t-on le plus besoin d'énergie? Pourquoi? »
Phase 2 : observation des documents
Organisation de la classe : COLLECTIF / ORAL
Matériel
les 2 documents pour chaque élève
5 min
Observation du document « A chaque activité, un coût énergétique »
« La consommation d'énergie est-elle la même pour chaque activité?
Quelle activité demande le plus d'énergie?
Quelle activité demande le moins d'énergie?
Est-ce en accord avec ce que vous pensiez?
Rangez les activités de celle qui demande le moins d'énergie à celle qui en
demande le plus. »
47
5 min
Observation du document « Répartition des apports énergétiques en fonction des
repas »
« A quel moment a-t-on le plus besoin d'énergie?
A quel moment a-t-on le moins besoin d'énergie?
Est-ce en accord avec ce que vous pensiez?
Rangez les repas de la journée de celui qui demande le plus d'énergie à celui qui
en demande le moins. »
Phase 3 : écriture d'un menu qui respecte la plupart des règles d'hygiène
alimentaire
Organisation de la classe : COLLECTIF – GROUPE DE 3 OU 4
Matériel
poster des 7 familles d'aliments
tableau de données
grande feuille blanche vierge
gros marqueur
5 min
Rappels sur les séances précédentes
rappel d'aliments pour chaque famille
rappel des règles d'hygiène
✗
il faut consommer au moins un aliment de chaque famille par jour
✗
il faut que l'apport d'énergie réponde aux besoins
✗
il faut essayer de répartir les apports sur les quatre repas de la journée
selon les pourcentages donnés par les nutritionnistes
✗
un enfant de 10 ans a besoin d'environ 10000 kJ par jour
20 min
Écriture d'un menu
« A partir du tableau de données que je vais vous distribuer, vous allez écrire un
menu pour tous les repas de la journée pour un enfant de 10 ans qui va en classe
pendant 3 heures le matin et qui joue au football pendant une heure en début
d'après-midi. »
20 min
Mise en commun: chaque groupe affiche sa feuille et les autres groupes valident
ou non en justifiant leurs réponses.
Il faut aussi penser à toutes les petites activités « inconscientes » nécessitant de
l'énergie.
48
ANNEXE 11
Conceptions initiales des élèves
Séance 1
A la question « Qu'est-ce qu'être en bonne santé? », les élèves ont répondu
– bien se laver
– bien manger
– ne pas être malade
– ne pas fumer
– ne pas boire d'alcool
– bien dormir
– ne pas se droguer
– faire du sport
– boire beaucoup d'eau
– ne pas manger trop de sucre
– ne pas manger trop de sel
– ne pas manger trop de bonbons
– se laver les dents
A la question « qu'est-ce que bien manger? », les élèves ont répondu
– manger des légumes
– manger de la viande
– manger du poisson
– manger des fruits
– manger des produits laitiers
– manger des féculents
– manger équilibré, c'est-à-dire manger de tout, assez mais pas trop
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ANNEXE 12
Fiche des aliments à découper et à classer en familles
Séance 1
50
ANNEXE 13
Menus à classer
Séance 2
Menu 1
M enu 2
Carottes râpées
Saucisson
Filet de merlan
Fromage
Riz
Noix
Yaourt
M ousse au chocolat
Banane
Orangina
Eau
Menu 3
M en u 4
Salade verte
G r atin d e p o m m es d e ter r e
Steak haché – frites
S alad e
F r o m ag e
Camembert
G lac e à la v an ille
Gâteau chocolatnoisettes
E au
Jus d'orange
Menu 5
Salade composée (salade verte, maïs, poivron, oeuf,
tomate, noix, blancs de poulet, emmental)
Tarte aux pommes
Jus d'orange
Pain
51
ANNEXE 14
Composition d'un menu
Séance 3
52
ANNEXE 15
Composition d'un menu avec contraintes
Séance 6
Quatre exemples :
53
ANNEXE 16
Evaluation de la séquence
1) a) Remplis le tableau en citant les 7 familles d'aliments.
b) Choisis une couleur différente pour chaque famille et complète la légende.
c) Indique les aliments bâtisseurs (B), les aliments fonctionnels (F) et les aliments
énergétiques (E) en mettant une croix dans la bonne colonne (B, F ou E).
Familles
Couleur
B
F
E
2) Dans le tableau ci-dessous, colorie les aliments selon la couleur de la famille auquel il
appartient.
Pomme
Pain
Orange
Jus d'orange
Coca-cola
Boeuf
Pomme de terre
Carottes
Yaourt
Oeuf
Merlan
Camembert
Beurre
Pâtes
Eau
Chou-fleur
Lait
Bonbon
Chocolat
Huile
Haricots verts
3) Quelles sont les règles à respecter si l'on veut un menu équilibré?
4) Voici 3 menus. Sont-ils équilibrés? Pour les menus où tu réponds NON, réécris les en
les corrigeant afin qu'ils deviennent équilibrés. Explique tes réponses.
Menu 1
Menu 2
Menu 3
Chocolat chaud
Tartines beurrées
Céréales – Jus de fruits
Céréales – Lait – Jus d'orange
Poisson pané
Pâtes
Banane
Salade verte
Steak haché – Frites
Camembert
Soda
Bonbons - Coca cola
Yaourt – Tartines – Eau
Champignons en salade
Escalope de poulet – Riz
Emmental
Banane
Pain – Eau
Pizza
Salade
Yaourt
Pomme
Gratin de pommes de terre à l'emmental
Endives
Yaourt
Poire
Eau
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Pain beurré – Jus de fruit
Soupe de légumes
Jambon – Purée
Yaourt
Pain - Eau
L'EDUCATION A LA NUTRITION
Quelles activités peut-on mettre en place à l'école primaire?
RESUME :
L'éducation à la nutrition, sujet complexe à traiter en raison de ses contraintes et de la
variété des possibilités de travail, a pour objectif de faire prendre conscience aux élèves
l'impact de leur comportement alimentaire sur leur santé. Si, au cycle 1, un travail sur le
goût et le plaisir de manger est intéressant, on peut, au cycle 3, étudier l'équilibre
alimentaire de façon approfondie.
MOTS CLES :
- nutrition
- éducation
- équilibre
- santé
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