Dossier pédagogique - Mendelssohn

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Dossier pédagogique - Mendelssohn
Dossier pédagogique
Félix Mendelssohn
Symphonie “ Italienne”
Orchestre Dijon Bourgogne
SOMMAIRE
Félix Mendelssohn
La symphonie
La Symphonie n°4 de Mendelssohn
Ecoutes et pistes de lecture
Orchestre Dijon Bourgogne
La Chapelle - 2 rue de l’Hôpital
BP 71092 - 21010 DIJON
Mathilde Bosson : 03 80 44 95 95 / 06 81 55 42 45
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Félix Mendelssohn
(1809-1847)
Félix Mendelssohn grandi dans une
famille riche et cultivée avec ses trois
frère et sœurs. Comme dans les familles
aisées de l’époque, Félix va apprendre
toutes les matières importantes
(notamment les sciences et les arts) à
la maison, où des professeurs viennent
faire les leçons. C’est sa mère, Léa, qui
est pianiste et lui donne ses premières
leçons de musique. Avec sa sœur
Fanny, il va continuer à prendre des
cours avec d’autres professeurs et
donner ses premiers concerts à l’âge
de 9 ans. Félix Mendelssohn apprend le
violon et commence à composer très tôt,
en 1820, alors qu’il n’a que 11 ans !
Félix Mendelssohn, 1829, Aquarelle de James Warren
Félix Mendelssohn est né en 1809 à
Hambourg, en Allemagne, dans une
famille d’origine juive.
Son grand-père, Moses Mendelssohn,
était un grand philosophe très connu.
Jusqu’au XVIIIème siècle, la population
juive est rejetée, chassée d’Allemagne.
A l’époque, la religion est très importante
et l’on n’accepte pas que quelqu’un
puisse avoir une autre religion que la
religion catholique. On interdit aux juifs
de pratiquer leur religion en public,
certains métiers leurs sont interdits, ils
n’ont pas les mêmes droits que le reste
de la population allemande. Dans les
années 1780, le grand-père de Félix, qui
est quelqu’un d’important et de respecté,
défend son peuple et obtient des droits,
normalement interdits aux juifs, pour lui
et sa famille.
Le jeune musicien, soutenu par son
professeur et sa famille, s’exerce à l’écriture de différentes formes musicales :
- des symphonies pour l’orchestre ;
- des lieder pour voix et piano ;
- des motets pour une ou plusieurs
voix avec ou sans accompagnement
instrumental ;
- des pièces pour piano seul.
En 1821, le jeune homme donne pour
la première fois dans sa maison, avec
les musiciens de la Chapelle Royale, un
Singspiel, pièce entre théâtre et musique
proche de l’opéra-comique ou de la
comédie musicale.
Il compose rapidement de nombreuses
œuvres qui sont tout de suite jouées
lors des concerts que ses parents
organisent les dimanches chez eux. Ces
concerts attirent du monde, les familles
bourgeoises de la ville mais aussi les
artistes de Hambourg et ceux de
passage, et permettent à Félix et à sa
sœur Fanny de mettre en valeur leurs
talents et de se faire connaitre.
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d’autres pays. Il part en 1829 pour
un premier voyage en Angleterre, en
Irlande et en Ecosse, un pays qu’il aime
beaucoup et qui lui inspire la Symphonie
Ecossaise n°3 et l’Ouverture des Hébrides.
Félix a déjà un bagage musical important
et les rencontres qu’il a faites lors des
concerts donnés chez ses parents ou des
voyages familiaux, lui facilitent l’entrée
dans les différents pays où il est très
bien accueilli. Les anglais l’apprécient
beaucoup et le considèrent comme un
musicien de génie.
Lorsque la famille déménage à Berlin,
en 1826, la maison devient un lieu de
rencontre important pour les acteurs de
la vie culturelle. On y croise des poètes,
journalistes, philosophes, musiciens...
Grâce aux voyages qu’il fait avec sa
famille, Félix Mendelssohn rencontre
des personnes importantes : le poète
Goethe, à qui il rend visite en Suisse,
puis le célèbre compositeur italien et
directeur du conservatoire de Paris,
Luigi Cherubini.
Il entre à l’Université de Berlin en 1827
où il étudie la littérature, la poésie, les
langues, matières pour lesquelles il est
très doué. Il aime aussi beaucoup le
sport (gymnastique, équitation, natation),
est un très bon danseur et rencontre de
nombreux amis durant cette période. A
la fin de ses études, aidé par sa famille
qui le soutient depuis le début dans son
choix de vie, le jeune homme se lance
dans une carrière de compositeur.
Félix va alors partir en voyage pendant
trois ans à travers l’Europe pour élargir
sa culture et se faire connaitre dans
En 1830, il part pour l’Italie où il rencontre
Hector Berlioz qui vient de remporter
le prestigieux Prix de Rome et vit à la
Villa Médicis. Mendelssohn admire la
peinture et la musique de ce pays. Il
visite Venise, Bologne, Florence, Rome,
Naples, et de nombreuses autres villes
italiennes ! Le compositeur fait de
nouveau un séjour à Paris en 1831 où il
rencontre Chopin, Meyerbeer et Liszt
avec lesquels il se lie d’amitié.
Mais le refus par la Société des Concerts
du Conservatoire de jouer sa symphonie
Réformation et une épidémie de choléra poussent Mendelssohn à quitter la
France. De retour en Allemagne, il devient
directeur du Festival de musique des
pays du Bas-Rhin, puis est employé
pendant trois ans par la ville de
Düsseldorf pour diriger les concerts.
Par la suite, il prend la direction de
l’orchestre symphonique de la ville de
Leipzig, le Gewandhaus. Chef d’orchestre
de talent et très apprécié des musiciens
à qui il sait communiquer son amour
des œuvres, Mendelssohn a permis à
l’Allemagne de redécouvrir Jean-Sébastien
Bach. Sa curiosité et son ouverture d’esprit
l’ont souvent amené à jouer et à défendre
les œuvres de ses contemporains.
Homme exceptionnellement doué, Félix
Mendelssohn est un des plus grands
compositeurs romantiques qui, de son
temps, a été partout adulé et respecté.
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La symphonie
© Gérard Cunin
Le terme de symphonie désigne le plus
important genre orchestral, avec le
concerto, de la musique occidentale à
partir du XVIIIème siècle.
La symphonie est caractérisée par :
· allegro de forme sonate, précédé ou
non d’une courte introduction lente ;
· mouvement lent, adagio ou andante ;
· menuet ou scherzo dansant à trois
temps ;
· finale rapide de forme sonate ou
rondo-sonate. Pour cette raison, on a
parfois appelé la symphonie une
«sonate pour orchestre».
- l’emploi de l’orchestre comme un
ensemble :
Il n’y a pas d’opposition permanente entre un soliste et la masse orchestrale. - des proportions qui, après Haydn,
«fondateur» de la symphonie au sens Les solos, dans les symphonies, sont
moderne, et à partir de Beethoven, davantage des «prises de parole» tendent (à quelques exceptions près) isolées, au nom et au bénéfice de
à être de plus en plus importantes : l’ensemble dont ils se détachent.
une heure et demie chez Mahler, voire deux heures chez Messiaen.
- un plan en quatre mouvements,
disposés selon le moule de la sonate classique :
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La Symphonie n°4 de Mendelssohn
C’est au cours de son voyage à travers
l’Europe que Félix Mendelssohn
compose la Symphonie Italienne n°4 en
La Majeur, op. 90. Il entame, cette année-là
son périple en Italie et veut écrire une
œuvre qui, comme la Symphonie n°3
dédiée à l’Ecosse, s’inspire des paysages
italiens et des émotions ressenties par
le voyageur lors de son aventure dans ce
pays. Cette Symphonie Italienne
rencontre un grand succès. Elle est
jouée pour la première fois à Londres, le
13 mai 1833 et est longtemps considérée
comme la meilleure symphonie du
compositeur.
La musique de cette œuvre est très enjouée
et brillante. Pleine de légèreté et de gaieté,
elle nous invite à découvrir les « paysages
» musicaux que Mendelssohn a ramené de
son voyage en Italie. C’est une musique
très descriptive qui permet d’imaginer des
scènes ou des histoires.
2 flûtes traversières
2 hautbois
2 clarinettes
2 bassons
Lors de la répétition, voici les instruments
que l’on pourra voir :
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2 cors
14 violons (8 premiers et 6 seconds)
5 altos
4 violoncelles
3 contrebasses
Les timbales
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Ecoutes et pistes de lecture
Le premier mouvement
Le troisième mouvement
Le premier mouvement est plein d’énergie.
On peut imaginer une course éperdue
à travers la campagne. Dès le début,
l’accompagnement en notes courtes et
répétées par les vents, donne une impulsion au thème des violons et semble les
pousser vers l’avant, comme pour qu’ils
aillent encore plus vite. Ceux-ci sont
entrainés dans une course rapide qui
semble ne jamais vouloir s’arrêter ! Par
moment, l’orchestre parait vouloir se
reposer, mais, très vite, la course reprend
de plus belle.
Le troisième mouvement est à trois
temps. C’est un intermezzo (intermède)
lyrique et doux, au caractère noble qui
contraste avec le mouvement vif et
dansant qui suit.
Pistes de lecture :
Identifier l’accompagnement :
succession très rapide de notes courtes
et piquées.
Identifier le thème des violons :
mélodie ascendante.
Imaginer et échanger sur ce que la
musique évoque pour chacun (une
course rapide, mais peut-être autre
chose également).
Le deuxième mouvement
Le deuxième mouvement est beaucoup
plus calme et paisible. Le tempo est
moins rapide, et la tonalité mineure
(alors que le premier mouvement était
en Majeur).
Pistes de lecture :
Comparer les deux premiers mouvements
de la symphonie :
en quoi sont-ils différents ? (tempo plus ou
moins rapide, tonalité/couleur, caractère/
images qu’ils évoquent).
Le quatrième mouvement
Le quatrième mouvement, le finale, est
une Saltarelle.
La Saltarelle (Saltarello en italien) est
une danse populaire, joyeuse et très
enlevée, qui s’est développée en Italie
au XIIIème siècle. Par la suite, on a donné
ce nom à un pas de danse particulier et
à une mesure de musique.
En Allemagne, le saltarello a donné
naissance au « quadernaria » (pas à
quatre temps) avant de devenir le
« saltarello tedesco » (c’est-à-dire le
saltarello allemand) en Italie.
Pistes de lecture :
A l’écoute, essayer de trouver les
éléments qui nous font penser à la
danse dont s’inspire Mendelssohn :
rapidité, dynamisme, l’aspect «sautillant»
du rythme.
S’intéresser aux contrastes et à l’alternance des nuances :
notions du forte (fort) et du piano
(doux).
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