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« L’aventure »
de la littérature africaine francophone
Suite au succès du livre d’Emmanuel Dongala : « Photo de groupe au
bord du fleuve », consacré ‘prix littéraire Villennois 2011’, la bibliothèque de Villennes sur Seine a décidé de dédier le mois de mai à littérature africaine subsaharienne francophone. Pour cela, elle a choisi de se
laisser guider par Alain Mabanckou et notamment par son article, paru
dans le Monde des livres, racontant « l’aventure » de cette littérature riche et éclectique.
Un article de Taina Ternoven publié sur Africulture viendra compléter
cette approche et clôturer ce document de présentation du fond de la bibliothèque de Villennes.
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Les pays d’Afrique noire francophone célèbrent cette année le cinquantenaire de
leur indépendance. La littérature a été le témoin immédiat de cette émancipation.
Une littérature si jeune qu’il n’est pas surprenant, pour un lecteur africain, de croiser certains auteurs classiques qu’il a lus au lycée ou au collège. Sait-on par exemple que l’Ivoirien Ahmadou Kourouma (photo) – à qui l’on attribua en 2000 le Renaudot pour Allah n’est pas obligé – était en réalité, depuis longtemps, un grand
classique dans l’espace francophone ? Bernard Dadié, un autre Ivoirien, jouit de ce
statut et déambule dans les rues, serrant les mains des femmes qui vendent de l’attiéké dans les marchés d’Abidjan. Cheikh Hamidou Kane, auteur du mythique L’aventure ambiguë donne des conseils aux jeunes auteurs du Sénégal. Beaucoup d’écoliers d’Afrique centrale ont eu pendant les épreuves de la dictée française les extraits des œuvres d’Henri Lopes, auteur congolais résidant actuellement en France.
Lorsque j’en parle à ce dernier, il en sourit, oubliant les coups de fouets que j’ai
écopés à cause des fautes commises pendant cette redoutable épreuve. Difficulté
ou plaisir de porter le statut de « classique vivant » ? Sans doute les deux alors
même qu’en France on hésiterait à reconnaître le privilège de classiques à J-M G
Le Clézio, Pierre Michon, Patrick Modiano ou Pascal Quignard.
La jeunesse de la littérature d’Afrique noire francophone ne doit pas occulter le fait
qu’il existe des textes anciens en langues africaines et une littérature orale qui remonte à des temps immémoriaux. Le Malien Ahmadou Hampaté Bâ avait raison de
clamer devant la tribune de l’Unesco en 1960 : « En Afrique lorsqu’un vieillard
meurt c’est une bibliothèque qui brûle ».
La littérature écrite est arrivée bien plus tard, avec la « rencontre » de l’homme
blanc. Pendant la période d’alphabétisation des Africains les textes sur l’Afrique
provenaient essentiellement des auteurs occidentaux. C’était alors le règne de la
littérature coloniale avec le péché de l’exotisme lié à une telle démarche. La
« littérature négro-africaine » n’a vu le jour qu’à partir du moment où les Africains
ont « détourné » la langue du colonisateur pour dire eux-mêmes le monde, confirmant au passage le proverbe souvent cité par Hampaté Bâ : « Quand une chèvre
est présente, on ne doit pas bêler à sa place ».
Les premières œuvres avaient pour « mission » d’afficher au visage de l’Occident
la richesse culturelle du continent africain et de fustiger le système colonial comme
allait l’illustrer, en 1921, un « frère noir », le Guyanais René Maran dans Batouala,
« véritable roman nègre », qui reçut le prix Goncourt. Ce roman a sans doute signé
l’acte de naissance de la « littérature négro-africaine », celle qui, à la fin des années
trente, influencée par la présence à Paris des intellectuels et écrivains Noirs américains, allait lancer le mouvement de la négritude sous l’impulsion de Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire et Léon Gontran Damas.
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Placée sous le signe de la revendication, cette littérature était fondamentalement
engagée et « missionnée ». C’est en 1948, avec l’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française publiée par Senghor et préfacée par
Jean-Paul Sartre que la littérature négro-africaine se consolide. Deux romanciers
marquent les années cinquante : Camara Laye (L’Enfant noir) et Mongo Béti
(Ville Cruelle). Le premier introduit l’auto-fiction, place l’individu au cœur de la
fiction pendant que le second perpétue la virulence des fondateurs de la négritude.
Deux conceptions antagoniques dont les conséquences sont encore manifestes dans
les productions contemporaines. Après les indépendances les œuvres les plus emblématiques sont celles du Malien Yambo Ouologuem (Le devoir de violence) et
d’Ahmadou Kourouma (Les Soleils des Indépendances). Ouologuem opte pour
l’insolence de l’esprit et pointe la responsabilité des Africains quant à leurs malheurs pendant que Kourouma scrute l’affrontement entre les sociétés traditionnelles africaines et le modèle de civilisation imposé par l’Occident.
A la fin des années soixante-dix, la critique contre la colonisation est « remplacée »
par le plaidoyer contre les dictatures désormais ancrées dans la plupart des pays du
continent. Sony Labou Tansi est un des auteurs phare de cette ère. Dans La Vie et
demie, en installant au cœur de la fiction africaine le personnage du dictateur – à
l’instar des auteurs latino-américains – Labou Tansi dessinait également la figure
du rebelle immortel, bête noire de la dictature. C’est aussi pendant cette époque
que les voix féminines, jusqu’alors inexistantes, se font entendre avec Mariama Ba
(Une si longue lettre), Aminata Sow Fall (La grève des battus) ou encore Ken Bugul (Le baobab fou).
Dans les années quatre-vingt-dix le vent de la démocratie souffle sur le continent
après le « discours de La Baule » prononcé le 20 juin 1990 par François Mitterrand. Mais l’Afrique devient le théâtre des guerres civiles. On découvre avec stupeur les « enfants-soldats », et les romanciers s’emparent de la thématique – notamment Ahmadou Kourouma (Allah n’est pas obligé). Le drame le plus retentissant survient en 1994 avec un génocide au Rwanda planifié et exécuté par les Hutus contre les Tutsis. Des œuvres de fiction en font écho dont L’Ainé des orphelins
de Tierno Monénembo, Murambi de Boubacar Boris Diop et Moisson de crânes
d’Abdourahman Waberi. Une abondante « littérature de témoignage » va suivre
avec les ouvrages publiés par les rescapés. Depuis la fin des années quatre-vingt
dix une nouvelle génération d’écrivains a vu le jour avec des noms qui s’imposent
de plus en plus : Léonora Miano, Fatou Diome, Sami Tchak, Gilbert Gatore etc.
Presque tous vivent en Europe ou aux Etats-Unis et publient leurs livres en France,
ce qui entraîne une « déterritorialisation » de « la pensée noire ». Ce fait n’est pas
nouveau : Senghor, Césaire, Mongo Beti etc., ont publié leurs œuvres depuis l’étranger tandis que les grands « mouvements noirs » sont nés à Paris ou aux EtatsUnis.
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Enfin, la littérature d’Afrique noire en français est largement vulgarisée dans les
universités américaines où elle constitue une discipline autonome et très prisée.
Chemin que beaucoup d’observateurs souhaiteraient que la France prenne car il
est indubitable que les œuvres de ces auteurs enrichissent avant tout le patrimoine
littéraire d’expression française.
Alain Mabanckou
Ce texte a été publié intégralement dans Le Monde (en ouverture, et à la page 4
du "Monde des Livres" du 15 avril 2010).
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Quelques classiques
Akoullel l’enfant Peul
AmadouHampate Ba
Voici un étonnant livre de Mémoires qui nous révèle la formation d'un
des esprits les plus brillants et les plus profonds de l'Afrique noire.
Amadou Hampâté Bâ raconte ici sa petite enfance et son adolescence,
du temps où il portait le surnom d'Amkoullel, et où - dans le Mali du
début de ce siècle - il s'initiait aux traditions ancestrales, fréquentait
l'école française en même temps que la coranique, courait la savane
alors que beaucoup partaient pour une guerre lointaine (la Première
Guerre mondiale), découvrait le colonialisme et s'apprêtait à devenir
l'un des derniers grands dépositaires d'une civilisation orale en pleine
mutation. A la fois roman d'aventures, tableau de moeurs et fresque
historique, ce livre restitue dans une langue savoureuse et limpide toutes les richesses, les couleurs et la vie du grand récit oral africain. C'est
aussi et surtout une belle leçon d'humour, de tolérance et d'humanité
qu'y trouveront les passionnés de littérature, les chercheurs, ou tout
simplement les amateurs d'aventures vécues.
L’aventure Ambiguë
Cheikh Hamidou Kane
Voilà un livre fondateur, où se résument les contradictions vibrantes
des héritages différents de l'Afrique contemporaine : héritages socioculturels liés à l'importance des clans et des familles, héritages spirituels catholiques ou musulmans, apports scientifiques, techniques, politiques, des traditions occidentales.
Adapté à la télévision , édité et réédité, le grand livre de Cheikh Hamidou Kane, L'Aventure ambiguë, est peut-être la conciliation la plus réussie de l'écriture romanesque classique et de la pensée philosophique
et mystique de l'Afrique occidentale, dans une prose française parfaitement équilibrée, juste et belle, qui ne s'interdit pas de prendre des accents poétiques.
L'éducation et la formation de Samba Diallo seront doubles : traditionnelles d'abord, sous la férule religieuse du Maître des Diallobé et l'autorité de la Grande Royale, véritable chef de famille ; occidentales ensuite, par la fréquentation de " l'école étrangère " et les études supérieures parisiennes. Comment conjuguer l'identité peule, toute cette mémoire de sagesse et de rigueur héritée de générations de Diallobé et
l'efficacité cartésienne de la civilisation des colons ? Est-ce seulement
possible ? Le déchirement intérieur de Samba Diallo, peut-il en faire
profiter son peuple ? Peut-il seulement en profiter lui-même ? L'écrivain est un peu dubitatif, irrésolu, et c'est pourquoi l'aventure reste "
ambiguë ".
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L’enfant noir
Camara Laye
" Je ne pensais qu'à moi-même et puis, à mesure que j'écrivais, je
me suis aperçu que je traçais un portrait de ma Haute Guinée natale. " Au-delà du récit autobiographique d'un jeune écrivain de
vingt-cinq ans, L'enfant noir nous restitue, dans toute sa vérité, la
vie quotidienne, les traditions et les coutumes de tout un peuple.
Un livre intemporel plein de finesse et de talent qui s'est imposé
comme l'un des classiques de notre temps
Le Lys et le Flamboyant
Henri Lopes
Connaissez-vous Kolélé ? Elle naquit au Congo - Brazzaville
dans la deuxième décennie de ce siècle et y mourut dans la
deuxième décennie des indépendances. Au cours de cette période, elle vécut aussi en France où elle connut un début de carrière de Diva avant de s'engager dans l'épopée lumumbiste et de
se trouver mêlée à la guérilla du Congo-Kinshasa. Un certain
Henri Lopes aurait déjà raconté son histoire. Mais, moi, VictorAugagneur Houang, narrateur du Lys et le Flamboyant, je récuse
son témoignage et vous restitue les événements dans leur authenticité. Le Congo et l'Oubangui que je vous invite à découvrir sont différents de ceux peints par les journalistes, différents
des affiches de tourisme, différents des reconstructions des historiens, des ethnologues et des sociologues. C'est mon Afrique
intérieure que je vous livre, celle du temps "où toutes les métisses des deux rives étaient mes tantes...". Musique et danse rythment mon récit. Entrez vous aussi dans la danse, donnez la main
à Kolélé et suivez-la dans la quête perpétuelle de son identité,
un héritage jamais acquis mais plutot, comme le suggère un personnage du roman. L'aboutissement d' "un métissage oublié".
Dans cet univers où le réel et l'imaginaire se côtoient et se mêlent délibérément, je vous invite à la célébration du mariage des
cultures. Pardonnez-moi d'avoir voulu, moi aussi, "mentir-vrai",
c'est seulement pour vous rappeler qu'au bout du compte le réel
demeure insaisissable et qu'il nous glisse entre les doigts alors
que nous croyons le tenir. Pardonnez-moi aussi d'avoir traité le
tout avec la légèreté et l'humour qui conviennent aux sujets sérieux et de l'avoir dit avec un accent marqué, celui d'une écriture
métisse. Victor-Augagneur Houang.
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Quelques prix littéraires
Allah n’est pas obligé
Ahmadou Kourouma
Prix Renaudot et Prix Goncourt des Lycéens 2000
Il s'appelle Birahima, il a dix ou douze ans et, comme beaucoup
d'enfants, il joue au petit soldat avec une mitraillette. "C'est facile.
On appuie et ça fait tralala." Sauf qu'ici l'arme est bien réelle et les
morts ne se comptent plus. Birahima fait partie de ces orphelins
qui ont tout perdu et n'ont d'autre recours, malgré leur jeune âge,
que de devenir des sortes de mercenaires dans les guerres tribales
qui déchirent des pays comme le Liberia ou la Sierra Leone, les
fameux enfants-soldats. Le tableau est atroce : c'est le règne du
grand banditisme sous couvert d'activités soi-disant révolutionnaires, des massacres de populations civiles, les pires horreurs. "Mais
Allah n'est pas obligé d'être juste avec toutes les choses qu'il a
créées ici-bas."
Le roi de Kahel
Tierno Monénembo
Prix Renaudot 2008
La prodigieuse épopée solitaire d’Olivier de Sanderval, qui voulut
se tailler un royaume dans l’actuelle Guinée, au nez et à la barbe
des autorités coloniales françaises… et des Anglais. Au début des
années 1880, Aimé Victor Olivier, qui deviendra le vicomte de
Sanderval, fonde le projet de conquérir à titre privé le Fouta Djalon et d’y faire passer une ligne de chemin de fer. De ce personnage hors du commun, Tierno Monénembo nous propose une foisonnante biographie romancée. On a presque tout oublié de lui aujourd’hui : il fut pourtant un précurseur de la colonisation de l’Afrique de l’Ouest, ses aventures faisaient le régal des gazettes parisiennes de l’époque. Au cours de ses cinq voyages successifs, Sanderval parvient à gagner la confiance de l’almâmi, le chef suprême
de ce royaume théocratique qu’était le Fouta Djalon, qui lui donne
le plateau de Kahel et l’autorise à battre monnaie à son effigie. En
France, Cloué, ministre de la marine, est plus que sceptique sur ses
projets. Gambetta se montre bienveillant. Mais Sanderval échouera ; il revient à Marseille, sombre dans le mysticisme et meurt dans
le dénuement.
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Mémoires de porc-épic
Alain Mabanckou
Prix Renaudot 2008
Alain Mabanckou revisite en profondeur un certain nombre
de lieux fondateurs de la littérature et de la culture africaines, avec amour, humour et dérision. Parodiant librement
une légende populaire selon laquelle chaque être humain
possède son double animal, il nous livre dans ce récit l'histoire d'un étonnant porc-épic, chargé par son alterego humain, un certain Kibandi, d'accomplir à l'aide de ses redoutables piquants toute une série de meurtres rocambolesques.
Malheur aux villageois qui se retrouvent sur la route de Kibandi, car son ami porc-épic est prêt à tout pour satisfaire la
folie sanguinaire de son " maître " ! En détournant avec brio
et malice les codes narratifs de la fable, Alain Mabanckou
renouvelle les formes traditionnelles du conte africain dans
un récit truculent et picaresque où se retrouvent l'art de l'ironie et la verve inventive qui font de lui une des voix majeures de la littérature francophone actuelle.
Contours du jour qui vient
Léonora Miano
Prix Goncourt des lycéens 2006
Après la guerre qui a ravagé le Mboasu, cet état imaginaire
et ô combien réel d'Afrique, le pays est exsangue. Les parents, incapables de prendre soin de leurs enfants, les chassent loin de chez eux, les accusant d'être la cause de leurs
malheurs. Décidée à retrouver sa mère, la jeune Musango
traverse un pays frappé de folie. Des rivages du fleuve Tubé
aux bas-fonds de Sombé, métropole d'Afrique en proie à
l'anarchie, Musango retrouvera-t-elle cette mère, symbole
d'une Afrique à la dérive ? Sa rencontre avec le petit Mbalè,
marquera-t-elle les prémices d'un jour nouveau pour tout un
continent ?
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Photo de groupe au bord du fleuve Emmanuel Dongala
Prix littéraire Villennois 2011
Ce matin, quand Méréana se réveille, elle sait que la journée qui l'attend
ne sera pas comme les autres. Elles sont une quinzaine à casser des
blocs de pierre dans une carrière au bord d'un fleuve africain. Elles
viennent d'apprendre que la construction d'un aéroport a fait considérablement augmenter le prix du gravier, et elles ont décidé ensemble que
le sac qu'elles cèdent aux intermédiaires coûterait désormais plus cher,
et que Méréana serait leur porte-parole dans cette négociation. L'enjeu
de ce qui devient rapidement une lutte n'est pas seulement l'argent et sa
faculté de transformer les rêves en projets - recommencer des études,
ouvrir un commerce, prendre soin de sa famille... Malgré des vies marquées par la pauvreté, la guerre, les violences sexuelles et domestiques,
Prix littéraire
l'oppression au travail et dans la famille, les "casseuses de cailloux" déVillennois 2011
couvrent la force collective et retrouvent l'espoir. Cette journée ne sera
pas comme les autres, c'est sûr, et les suivantes pourraient bien bouleverser leur existence à toutes, à défaut de changer le monde. Par sa description décapante des rapports de pouvoir dans une Afrique contemporaine dénuée de tout exotisme, Photo de groupe au bord du fleuve s'inscrit dans la plus belle tradition du roman social et humaniste, l'humour
en plus.
Mathématiques congolaises
In Koli Jean Bofane
Grand prix d’Afrique noire 2009
Dans un Kinshasa secoué de remous de toutes sortes, Célio aurait pu
traîner sa galère encore longtemps, n'eût été sa rencontre avec le directeur d'un bureau aux activités très confidentielles, attaché à la présidence de la République. La faim tenaille suffisamment les ventres pour
que le débat sur bien et mal puisse être sérieusement envisagé. La ville
ne fait pas de cadeau, le jeune homme le sait, et il tient là l'occasion de
rejoindre le cercle très fermé des sorciers modernes qui manipulent les
êtres et la vie quotidienne. Orphelin depuis l'une des guerres qui ravagent le pays, Célio conserve comme une bible un vieux manuel scolaire,
retrouvé dans le sac de son père tué au hasard d'une route de fuite. C'est
grâce à des théorèmes et à des définitions que Célio Mathématik espère
influer sur le destin dont il dit n'être que le jouet. Un moment emporté
dans la spirale sympathique de la vie facilitée, Célio Mathématik n'a cependant pas oublié la mort suspecte de Baestro, un vieux copain qui gagnait quelques sous en participant à des manifs arrangées par l'éminence
grise du pouvoir, mais qui un jour y a laissé sa vie. Avec humour et gravité, connaissant son monde et pour cause, In Koli Jean Bofane campe
d'une plume aussi acerbe qu'exotique ses personnages et dresse des tableaux d'un Congo que le lecteur s'approprie vite parce qu'il sent les
rues, palpite au rythme des musiques et des images livrées avec justesse
et énormément d'empathie
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Quelques voix féminines
Une si longue lettre
Mariana Ba
A travers une longue lettre à sa meilleure amie, Ramatoulaye,
institutrice et mère de famille nombreuse (12 enfants), dit toute
sa douleur au sujet de la polygamie, lorsque son mari prend
une seconde épouse bien plus jeune. On apprend beaucoup sur
la condition féminine en Afrique occidentale, les mariages forcés, les coutumes sur le veuvage, mais on trouve aussi sous
cette plume simple et agréable les soucis universels d'une
mère : adolescence des enfants, grossesse accidentelle de l'aînée, etc. Pour un premier pas vers les littératures africaines...
Celles qui attendent
Fatou Diome
Arame et Bougna, mères, respectivement, de Lamine et Issa,
deux émigrés clandestins. Elles ne comptaient plus leurs printemps, mais chacune était la sentinelle vouée et dévouée à la
sauvegarde des siens, le pilier qui devait tenir la demeure sur
les galeries creusées par l'absence. Mais comment
dépeindre la peine d'une mère qui attend son enfant, sans jamais être certaine de le revoir ? Coumba et Daba, quant à elles,
humaient leurs premières roses : jeunes, belles, elles rêvaient
d'un destin autre que celui de leurs aînées du village. Assoiffées d'amour, d'avenir et de modernité, elles
s'étaient lancées, sans réserve, sur une piste du bonheur devenue peu à peu leur chemin de croix.
Mariées, respectivement à Issa et Lamine, l'Europe est leur
plus grande rivale. Esseulées, elles peuvent rester fidèles à leur
chambre vide ou succomber à la tentation. Mais la vie n'attend
pas les absents, derrière les émigrés, les amours varient, les secrets de famille affleurent ; les petites et grandes trahisons vont
alimenter la chronique sociale du village et déterminer la nature des retrouvailles. Le visage qu'on retrouve n'est pas forcément celui qu'on attendait.
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Quelques nouveautés
Le Diable dévot
Libar M. Fofana
Dans l'incapacité pécuniaire d'effectuer un pèlerinage à La
Mecque, l'imam Galouwa craint d'être remplacé par un jeune
hadji qui convoite sa place et ses privilèges. Un octogénaire
lui propose le prix d'un billet d'avion en échange de sa fille
Hèra, âgée de 13 ans. Vendre la chair de sa chair au diable
pour conserver sa religieuse fonction ? Ce marché horrible ne
plonge pas du tout Galouwa dans les affres d'un choix impossible. Le Diable dévot est un roman d'une rare et cruelle lucidité, une tranche de vie vraie coupée dans la peau d'une jeune
fille pour la plus grande gloire de Dieu, diraient d'autres religieux dans une autre religion. Un déchirant sacrifice, une passion portée par une écriture cristalline à en émouvoir jusqu'à la
pierre carrée de La Mecque.
Le Silence des esprits
Wilfried N'Sondé
Terrorisé par un contrôle de police sur les quais de la gare de
Lyon, Clovis Nzila vient de sauter dans un train de banlieue.
Sans-papiers, clandestin, il s'assied au hasard d'un wagon surchauffé et tente de maîtriser sa peur. Face à lui, une femme l'observe, accepte en retour ses regards indiscrets, ne semble pas
effrayée par sa triste apparence. Attentive, elle engage la
conversation, perçoit le désespoir de ce jeune Africain... Ensemble, ils vont plonger sans retenue dans un mirage, convaincus de renaître des cendres du passé. Après Le Coeur des enfants léopards, un premier roman très remarqué, Wilfrield
N'Sondé nous livre ici le récit d'une rencontre sur le mode d'une
ballade sombre et lumineuse.
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Le piment des plus beaux jours Jérôme Nouhouaï
Nelson est un étudiant en deuxième année de droit. Il partage un
deux-pièces avec deux autres étudiants : Jojo, sapeur, obsédé par
les filles et l'argent, et Malcolm, intellectuel panafricain qui rumine de sombres pensées : les Libanais sont la gangrène du
pays, explique-t-il, ils sont avides, racistes, sans foi ni loi. Un
commerçant libanais est attaqué, battu. La boutique d'un autre
incendiée. Un troisième est enlevé, retrouvé mort. Nelson soupçonne Malcolm, tandis qu'un groupe clandestin, le Calice noir,
revendique les agressions contre des Libanais... Voici le cadre
posé de ce premier roman foisonnant, avec pour question centrale : Où commence la xénophobie ? Un texte drôle, cruel et
ironique. Une langue qui vaut le détour. Un portrait subtil et cru
du Bénin d'aujourd'hui.
Le cavalier et son ombre
Bobacar Boris Diop
Dans une petite ville, un voyageur solitaire attend une embarcation : quelque part au-delà du fleuve, Khadidja, celle qu'il a aimée autrefois, lutte sans doute contre la mort. Pendant trois journées d'attente, l'homme chemine dans sa propre mémoire: sa rencontre avec la jeune femme dans cette lointaine ville européenne,
leur vie commune en Afrique, la déchéance et les humiliations.
Où trouver, dans les décombres du passé, " quelque chose qui
ressemble à un commencement"? Peut-être dans cet étrange emploi accepté par Khadidja, à bout de misère : s'asseoir chaque
jour devant une porte ouverte sur l'obscur, et parler à un être invisible, imaginer sans relâche de nouvelles fables et l'identité de
leur destinataire, jusqu'à sombrer dans la folie et disparaître. Le
Cavalier et son ombre est tissé des récits de Khadidja et du narrateur, tantôt réalistes tantôt oniriques, toujours porteurs du malheur d'un continent étranglé par tant de désastres. Pourtant, la
quête du salut demeure, symbolisée par cet enfant mythique revenant de conte en conte et qui " n'a eu le temps ni de vivre ni de
mourir ". Roman lyrique et grave, Le Cavalier et son ombre dit
superbement la déchirure de l'écrivain africain, qui ne sait si ses
textes s'adressent à l'abîme ou à des êtres de chair et de sang.
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Mont-plaisant
Patrice Nganang
En 1931, Sara arrive au Mont Plaisant, quartier de Yaoundé, offerte
en cadeau au sultan Njoya chassé de ses terres du Bamoun par l’occupant français. Elle a neuf ans, a été arrachée à sa mère pour rendre
confortable l’exil du sultan. Elle doit rejoindre les 300 femmes de
Njoya, lorsque des circonstances imprévues poussent la matrone qui
l’y prépare à la travestir en garçon, et c’est désormais sous le nom
de Nebu que Sara va vivre au Mont Plaisant au cœur d’une cour déclinante, tandis que les nations se préparent à la Seconde Guerre
mondiale.
Soixante-dix ans plus tard, Bertha, une jeune Camerounaise étudiant
aux États-Unis, rentre au pays et rencontre Sara, maintenant âgée.
Le dialogue entre les deux femmes raconte l’histoire du Cameroun
dans l’entre-deux-guerres, en révélant d’incroyables personnages.
Tout d’abord Njoya lui-même, homme d’une grande curiosité scientifique, inventeur d’un alphabet, entouré d’une colonie d’artistes, qui
s’évertue à faire prospérer l’art raffiné de son peuple.
On croise aussi Joseph Ngono, professeur de langues africaines à
l’université de Berlin en 1913, qui, face à la difficulté de vivre dans
une Allemagne en guerre, décide de rentrer au Cameroun, où sa déception est cruelle. Joseph qui est aussi le père de Sara… Finalement est aussi narré le destin du vrai Nebu – celui que Sara a remplacé : un sculpteur qui aimait une femme inaccessible et transformait ses rêves en statues d’une beauté parfaite. Nebu, dont la fin tragique donne à sa mère le désir de le remplacer par Sara…
Alors que la narratrice Bertha reconstitue ces différentes vies, elle
nous emmène au cœur des conflits en Afrique entre Français, Anglais et Allemands durant la première moitié du XXe siècle –conflits
ayant eu des répercussions considérables sur les sociétés africaines.
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Des polars
Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de
le dire
Florent Couao-Zotti
Prix Ahmadou Kourouma 2010
Il y a d'abord une miss, belle et longiligne, qu'on retrouve mutilée sur la berge de Cotonou. Il y a ensuite une autre galante,
toute aussi irrésistible, qui vient proposer à un homme d'affaires
libanais d'échanger de l'argent contre une valise de cocaïne. Il y a
enfin un détective privé, contacté par une troisième chérie, qui
voudrait un acquéreur pour la même poussière d'ange... Mais les
nuits à Cotonou ont de multiples saveurs, qu'elles proviennent
des fantômes teigneux, des amazones ou des populations ellesmêmes. Des gens qui aiment se rendre justice et charcuter au
couteau tous ceux qui, dans leurs quartiers, sont surpris en flagrant délit de « pagaille nocturne ».
La malédiction du lamentin
Moussa Konaté
Au coeur de la saison sèche, sans prévenir, le fleuve Niger entre en furie, laissant sans vie le chef Kouata et son épouse. Ils
étaient tous deux des Bozos, une ethnie réputée pour sa
connaissance des mystères du monde aquatique. En dépit des
preuves apportées par le commissaire Habib, les villageois
croient à une mort surnaturelle: c'est le Lamantin, le génie du
fleuve, qui s'est vengé. Mais de quoi?
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Histoire de la littérature africaine francophone
De Taina Ternoven, publié en 2005 sur Africulture.com
résumé par Ghyslaine Viollaz
L’histoire de la littérature africaine francophone a été marquée par une multiplicité d’appellations : « francophone », « d’expression française », « négro-africaine », « d’outremer », « noire », « africaine » ….
Mais existe-t-il un champ littéraire africain, un espace autonome avec ses propres règles
et ses enjeux ?. A priori on est tenté de répondre « oui ». La littérature africaine francophone dispose d’institutions littéraires spécifiques telles que le grand prix littéraire d’Afrique noire, de festivals, d’éditeurs, de centres de recherche universitaires.
S’agit-il d’un sous-champ de la littérature française ou d’un champ indépendant ?
Dans « la république mondiale des lettres », Pascale Casanova propose une réponse intéressante, où Paris fonctionne comme une autorité qui accrédite et consacre les œuvres et les
auteurs, de même que Londres, Madrid et New York.
Pour les auteurs africains, la francophonie a d’abord un sens linguistique : écrire en
français plutôt que dans une autre langue. Mais écrire en français c’est aussi s’inscrire dans
un champ littéraire francophone, perçu pour certains auteurs comme un « label encombrant ». Si la notion de francophonie a d’abord été défendue par des Africains, « les anciens », tels que Léopold Sedar Senghor ou Habib Bourguiba, elle est aujourd’hui une
notion politique gérée de Paris par les institutions placées sous la tutelle du ministère des
affaires étrangères français, les centres culturels français et les Alliances françaises dont les
bibliothèques sont souvent les mieux fournies des capitales africaines.
Aux liens linguistiques (donc politiques) s’ajoutent des liens économiques non négligeables. Dans certains pays africains, il n’existe aucune maison d’édition ( ex : Centre Afrique, Burundi) ; s’y ajoute des difficultés de diffusion.
Comme l’écrit encore P. Casanova, « la puissance littéraire d’une nation centrale peut désormais se mesurer aux innovations, aux bouleversements littéraires produits dans sa
langue par des écrivains excentrés et reconnus universellement ». Du coté de la littérature
anglophone, des écrivains des ex-colonies comme Salman Rushdie, Hanif Kureishi ou Zadie Smith illustrent bien le phénomène. Pour la littérature francophone, la consécration
d’Ahmadou Kourouma est un exemple frappant. En 2000, le prix Renaudot récompensant
« Allah n’est pas obligé » (seuil 2000) a fait de A. Kourouma le grand nom de la littérature
africaine contemporaine. Il est célébré à Paris pour son « Français malinkisé » et l’inventivité linguistique de ses personnages. Aujourd’hui, c’est cela qu’on semble attendre des auteurs africains francophones : un français flamboyant dans un décor exotique, un
« français tropical ».
La littérature africaine a d'abord été publiée dans des collections confidentielles très spécialisées sur l'Afrique telles que "Présence africaine" chez L'Harmattan. De nombreux
grands auteurs de la nouvelle génération ont été découverts et lancés par un éditeur atypique, "Le serpent à plume", qui commence à imposer sa marque.
Depuis quelques années, les auteurs africains se retrouvent de plus en plus dans des maisons d’édition françaises allant de Fatou Diome chez Anne Carrère à Léonora Miano chez
Plon. Certains éditeurs fondent des collections particulières comme « Continents noirs » de
Gallimard ou « Afriques » des Actes Sud.
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Certains auteurs préfèrent développer des liens avec l’édition africaine ou être publiés en
co-édition entre éditeurs indépendants français et africains. Un contrat de diffusion avec
un diffuseur parisien permet de faire circuler certains livres en Occident même s’il ne résout pas la question de la circulation entre pays africains.
C’est là certainement le défi le plus difficile à relever pour la littérature africaine francophone. Même si elle est étudiée dans les lycées et les universités africaines, les textes demeurent peu lus en dehors d’un public averti, en Afrique comme en Occident. Si bien que
certains auteurs revendiquent d’être considérés comme des individus auteurs avant d’être
des Africains. Mais cela suppose malgré tout une reconnaissance parisienne pour être présent dans les sélections de prix littéraires, être chroniqué dans le monde des livres ou présenté dans les émissions littéraires en vue.
Le projet « Ecrire par devoir de mémoire » de Fest’africa consistant en une résidence
d’écriture au Rwanda d’une dizaine d’auteurs en 1998-1999, a eu des retentissements insoupçonnés dans le parcours des écrivains qui y ont participé. Dans un premier temps, le
projet a donné naissance à des textes forts, tel le magnifique « la Phalène des collines » de
Lamko (Kuljaama 2000). Mais bien au-delà de ces « romans de commande », l’expérience semble avoir nourri la réflexion des auteurs sur leur art, sur leur rapport à l’histoire
du continent.
Certains ont eu besoin d’écrire dans leur propre langue : Le Sénégalais Boubacar Boris
Diop a choisi d’écrire en Wolof, sa langue maternelle, pour prendre de la distance par rapport à la francophonie et redevenir lui-même. « Oui on peut écrire dans une langue africaine et avoir un public » affirme Diop, « mais ce ne sera pas le même public ». Ce choix
suppose aussi de renoncer à la reconnaissance parisienne et de s’inscrire d’emblée dans
une périphérie, quitte à vouloir en faire un autre champ littéraire, avec d’autres problématiques, d’autres enjeux.
Sans aller jusqu’à changer d’écriture après leur séjour au Rwanda, Tierno Monémembo et
Véronique Tadjo ont, eux aussi, questionné l’histoire, par le biais des mythes fondateurs.
Là où Monemembo se tourne vers l’épopée des Peuls pour la réécrire sous forme romancée, Tadjo s’empare d’une légende Akan et la décline en multiple versions.
Réécrire l’histoire du continent ? Serait-ce là la place de l’écrivain dans cette Afrique
qui cherche sa voie dans un monde qui tend à la marginaliser de plus en plus ?
C’est en tout cas la direction que semblent prendre certains auteurs, de Patrice Mganang
dans « Joie de vivre » (Le serpent à Plumes, 2003) à Tanelle Boni dans « Matin de couvre-feu (Le serpent à plumes, 2005).
Plusieurs « anciens » sont aujourd’hui décédés : Mongo Béti et L. S. Senghor en 2001, A.
Kourouma en 2003. Les plus jeunes naviguent entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques,
explorent des thématiques de plus en plus variées, ont une relation à la langue française
qui n’est plus la même. Ils la façonnent à leur guise, du français précieux de Nimrod au
français des sous-quartiers de Patrice Mganang. Ils sont soucieux de faire de la littérature
avant tout, qu’elle soit africaine ou francophone. Ils veulent être lus tout simplement.
N’est-ce pas là la nature profonde de la littérature : la rencontre entre un texte et un lecteur ?
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Bibliographie des romans disponibles à la bibliothèque de Villennes sur Seine
mai 2011
Bibliographie
Roman
Mariana BA
Une si longue lettre
R BA
Sénégal
Omar BA
Je suis venu, j'ai vu, je n'y crois plus
325 BA
Sénégal
Mongo BETI
Trop de soleil tue l'amour
Branle-bas en noir et Blanc
R BET
Cameroun
Calixthe BEYALA
Femme nue femme noire
C'est le soleil qui m'a brulé
Assèze l'Africaine
Les honneurs perdus
la plantation
R BEY
Cameroun
Jean Bofane In Koli
Mathématiques congolaises
R BOF
Congo Kinshasa
Fatou DIOME
Le ventre de l'atlantique
celles qui attendent
R DIO
R DIO
Sénégal
Boubacar Boris DIOP
Le cavalier et son Ombre
R DIO
Sénégal
Emmanuel DONGALA
Photo de groupe au bord du fleuve
Johnny chien méchant
R DON
R DON
Eugène EBODE
La transmission
R EBO
Cameroun
Libar M FOFANA
le diable dévot
R FOF
guinée
Hanmadou HAMPATHA BA
Amkoullel, l'enfant Peul
Oui mon commandant
R HAM
R HAM
Mali
Kama Kamanda
Les contes du griot
RE KAM
Cheikh Hamidou KANE
L'aventure ambiguë
R KAN
Sénégal
Ahmadou KOUROUMA
Allah n'est pas obligé
Les soleils des indépendances
Yacouba chasseur africain
R KOU
R KOU
RE KOU
Cote d'ivoire
Camara LAYE
L'enfant noir
R LAY
Haute Guinée
Henri LOPES
Le lys et le Flamboyant
Sur l'autre rive
Le chercheur d'afrique
R LOP
Congo Brazza
R BEY
R LOP
18
Alain MABANCKOU
R MAB
R MAB
R MAB
congo brazza
Mamadou MAHMOUD N'DONGO La géométrie des variables
R MAH
Sénégal
Leonora MIANO
Contours du jour qui vient
L'interieur de la nuit
R MIA
R MIA
Cameroun
Patrice NGANANG
Mont Plaisant
R NGA
Cameroun
Véronique TADJO
Loin de mon père
R TAD
Cote d'ivoire
Tierno MONEMEMBO
Le roi de Kahel
R MON
Guinée
NIMROD
Les Jambes d'ALICE
R NIM
Tchad
Jérome NOUHOUAÏ
Le piment des plus beaux jours
R NOU
Bénin
Abdourahman A Waberi
Transit
R WAB
Djibouti
sehers
Œuvre poétique
841 GUI
841 SEN
Sénégal
Poésie
Leopold SEDAR SENGHOR
Black bazard
Mémoires de porc-épic
Demain j'aurai 20 ans
BD
Marguerite ABOUET
polar
Florent COUAUO-ZOTTI
AYA de Yopoungo (5 tomes)
Cote d'ivoire
Si la cour du mouton est sale
ce n'est pas au porc de le dire
R COU
Bénin
Moussa KONATE
La malédiction du lamentin
RP KON
Mali
Achille F. NGOYE
Sorcellerie à bout portant
RP NGO
Congo Kinshasa
kamanda KAMA
les contes du griot
Conte K
Dialiba KONATE
le prince Maghan Diawara et le crocodile du lac faguibine
enfant
Dominique MWANKUMI
Véronique TADJO
Julienne ZANGA
les fruits du soleil
Album M
Kuli et le sorcier
la pêche à la marmite
les petits acrobates du fleuve
prince de la rue
la peur de l'eau
Ayanda la petite fille qui ne voulait pas
grandir
Album D
alima et le prince de l'océan
RE ZAN
cameroun
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Et tant d’autres à découvrir ailleurs : Sami Tchak, Sony Labou Tansi, Aminata
Sow Fall, Ken Bugul, etc
Si ce parcours vous a plu, n’hésitez pas à consulter quelques sites et blogs dédiés :
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Africultures.com
Jeuneafrique.com
Litteratureafricaine.unblog
L'Afrique écrite au féminin
La Plume francophone
La richesse de la littérature africaine, francophone ou non, est bien sûr récompensée par quelques prix dans le monde. Nous vous encourageons à en suivre l’actualité :
•
Le Grand Prix d’Afrique Noire est attribué chaque année par l'association
des écrivains de langue française, l'ADELF.
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Le Prix des Cinq Continents de la Francophonie qui met en valeur l’expression de la diversité culturelle et éditoriale de la langue française sur les
cinq continents.
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Le Prix Ahmadou-Kourouma est un prix littéraire décerné par le Salon international du livre et de la presse de Genève portant le nom de l’écrivain
ivoirien Ahmadou Kourouma. Il récompense un ouvrage de fiction ou un essai consacré à l’Afrique noire, sous la présidence du professeur Jacques
Chevrier.
Bibliothèque de Villennes sur Seine
Place de la Libération
78670 Villennes sur Seine
Téléphone : 01 39 08 00 96
Télécopie : 01 39 75 05 84
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Mai 2011
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