Croisières fluviales à Bordeaux : deux nouvelles

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Croisières fluviales à Bordeaux : deux nouvelles
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Par Jean-Paul Vigneaud
Bordeaux
Croisières fluviales à Bordeaux : deux
nouvelles compagnies sur la Garonne
Uniworld River Cruises et Viking River Cruises confirment leur venue
à Bordeaux
(Croisieurope)
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Le futur "Cyrano de Bergerac"
Il y a un seul bateau de croisière fluviale, à ce jour, à
Bordeaux. Il y en aura quatre dans un an et demi.
Croisieurope, le leader des croisières en Europe déjà
présent dans le port de la Lune, va être rejoint par Uniworld River
Cruises et Viking River Cruises, deux sociétés américaines. Les
quatre navires seront basés à hauteur des Chartrons.
Bordeaux, ainsi que les villes étapes de la Garonne et de la
Dordogne que sont Cadillac, Blaye, Pauillac et Libourne,
bénéficieront donc directement de l'essor des croisières fluviales. Un
succès que peu imaginaient il y a dix ans. Surtout en Gironde. Or, ça
marche fort. La réussite de Croisieurope, la première société à avoir
misé sur Bordeaux, en témoigne.
5 000 clients en gros en 2011, autant cette année et, selon elle, la
société « aurait pu faire plus encore avec un second navire. » Aussi,
aura-t-elle un second bateau la saison prochaine. Un navire tout neuf
baptisé « Cyrano de Bergerac ». « Le navire est en cours de
construction. Il arrivera à Bordeaux en avril, mai au plus tard »,
confie Axel Araskewicz, chargé des relations extérieures à
Croisieurope. Le bateau fera 110 mètres de long, 11,40 mètres de
large, aura trois ponts et pourra accueillir 180 passagers. Et si ce
second bateau ne suffit pas, l'entreprise strasbourgeoise complétera
sa flotte avec un troisième, plus petit, à l'horizon 2016.
Une clientèle anglophone
À ces bateaux, s'ajouteront donc ceux d'Uniworld et de Viking, deux
autres géants de la croisière fluviale. Les sociétés se connaissent
bien pour fréquenter les mêmes fleuves mais, ne sont pas
précisément concurrentes.
Croisieurope remplit ses navires avec des Français et Européens.
Viking, pour sa part, s'intéresse à la clientèle nord-américaine (95 %
de ses passagers). Uniworld attire, lui, une clientèle anglophone,
Américains et Africains du Sud, notamment. Les prix, eux, passent
du simple au double, parfois au triple. Viking et Uniworld sont les
plus chers avec des semaines vendues à 3 000 euros en moyenne.
« Nous serons à Bordeaux en mars 2014 », révèle Pascal Taravella,
directeur nautique à Viking, « avec un navire de 135 mètres de long,
11,40 mètres de large, avec 170 passagers et 50 membres
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d'équipage. » Les bateaux de Viking sont baptisés « Drakkars ». Ce
sont des navires hybrides (diesel-électrique). À l'intérieur, c'est le
confort des paquebots, avec des suites et des cabines spacieuses,
avec balcons.
Viking proposera des croisières d'une semaine avec des étapes à
Cadillac, Pauillac, Blaye, Libourne. Avec excursion dans la foulée
jusqu'à Cognac, l'objectif étant de faire découvrir les plus beaux
paysages (dont les sites Unesco) et les vignobles mondialement
connus.
Uniworld proposera des croisières sur le même thème avec les
mêmes villes étapes. « Les croisières sur la Garonne et la Dordogne
figureront sur notre prochain catalogue. Nous serons à Bordeaux
début 2014 », annonce Louis Arnold, exploitant rattaché à la société.
Il a révélé le nom du bateau : « Ce sera le ''River Royale'', un navire
qui assure actuellement des croisières sur le Rhône, un bateau de
110 mètres de long, 11,40 mètres de large et qui peut accueillir 132
passagers. »
Des retombées incontestables
Ce ne sont pas seulement des bateaux, ce sont aussi des
entreprises qui font travailler le commerce.
L'arrivée de ces sociétés spécialisées dans la croisière fluviale est
beaucoup plus qu'intéressante qu'il ne paraît. Ce ne sont pas
uniquement des bateaux en plus dans le port de la Lune, en effet,
ce sont des entreprises qui s'installent avec tout ce qui en
découle.
Prenons pour exemple Croisieurope. Avec deux bateaux l'an
prochain, la société strasbourgeoise emploiera une soixantaine
de personnes. Lorsqu'il y en aura trois, ce sera encore plus
encore. Compte tenu de la croissance de ses activités, la société
compte même ouvrir un bureau en ville.
Les commerçants gagnants
Croisieurope fait travailler aussi le commerce local et régional.
Les repas servis à bord ont la saveur du Sud-Ouest. Beaucoup de
produits sont donc achetés dans le secteur. 5 000 clients par an,
cela représente des tonnes de marchandises et de victuailles. À
titre d'exemple, en 2011, sa première année activités,
Croisieurope a acheté un million de bouteilles de vins à une
société de Barsac.
La société fait aussi travailler l'aéroport (une partie de ses clients
étrangers viennent par avion), la SNCF, les hôtels (les touristes
arrivent parfois plus tôt ou prolongent leur séjour au niveau local)
et les commerces du centre-ville (il est rare que les touristes
repartent sans acheter un souvenir, ne serait-ce qu'une bouteille
de vin).
Ce qui est vrai avec Croisieurope sera tout autant avec Viking et
Uniworld. Les sociétés américaines font régulièrement aussi
travailler le commerce local et régional et arrivent avec de
nombreux salariés. Chaque bateau emploie une cinquantaine de
personnes. Et comme ils sont en grande majorité américains,
leurs clients, tous ou presque, arrivent par les airs. Ce qui fera
des passagers en plus à l'arrivée et au départ de l'aéroport de
Mérignac.
Les bateaux de croisières fluviales apportent plus, finalement, que
les navires de grandes croisières. Les premiers vivent totalement
sur place alors que les seconds ne font que passer. Jusqu'au jour
où les compagnies de croisières en mer comprendront à leur tour
que Bordeaux peut devenir aussi une ville de départ et non plus
seulement une ville escale. Ce serait une belle cerise sur le
gâteau.
J.-P. V.
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