La Fille sur la rive

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La Fille sur la rive
Prix des lycéens autrichiens 2012
DOSSIER PEDAGOGIQUE
La Fille sur la rive
Hélène Vignal
Editions le Rouergue, 2011
Dossier réalisé par Solenn Kerneis,
sous la direction de Yvan Jacquemin, attaché de coopération éducative,
Institut Français de Vienne
SOMMAIRE
Introduction .............................................................................................................................................. 4
I. Références culturelles et historiques ................................................................................................... 4
1) Un exemple de régime politique : la dictature ................................................................................ 4
a. Caractéristiques d’une dictature................................................................................................. 4
b. Quelques exemples de dictatures du XXème et XXIème siècles .............................................. 4
2) Un exemple de système économique : l’autarcie .......................................................................... 5
a. Caractéristiques d’une autarcie.................................................................................................. 5
b. Viabilité ....................................................................................................................................... 5
II. Au coeur du roman: la vie dans l'Enclave
1) Organisation de la société.............................................................................................................. 5
2) Vie quotidienne............................................................................................................................... 6
3) Dictature et propagande................................................................................................................. 6
a. « L’opium du peuple » ................................................................................................................ 6
b. Le culte de la personnalité ......................................................................................................... 6
c. Le maintien de la dictature ......................................................................................................... 7
4) Le collectif face à l’individuel.......................................................................................................... 7
III. Autres thèmes du roman .................................................................................................................... 7
1) Le Fleuve ....................................................................................................................................... 7
a. Symbolique du fleuve (dans la littérature et la mythologie) ....................................................... 7
b. Le monde extérieur : un danger pour la population ................................................................... 8
c. Le Fleuve : un chemin vers l’inconnu et la liberté ...................................................................... 8
2) Etre différent.................................................................................................................................. 9
IV. Structure narratologique................................................................................................................... 10
1) Structure du roman....................................................................................................................... 10
2) Procédés de narration .................................................................................................................. 10
V. Les personnages............................................................................................................................... 11
1) Nour.............................................................................................................................................. 11
2) Les parents de Nour..................................................................................................................... 11
3) Les Immatures............................................................................................................................. 11
4) Le Bourgmestre............................................................................................................................ 12
5) Les Satminiens............................................................................................................................. 12
VI. Pour élargir… ................................................................................................................................... 12
Bibliographie..................................................................................................................................... 12
VII. Au fil des chapitres.......................................................................................................................... 13
VIII. Pour finir… ..................................................................................................................................... 25
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Prix des lycéens autrichiens
2011 – 2012
DOSSIER PEDAGOGIQUE
Une Fille sur la rive
d’Hélène Vignal (Ed. le Rouergue)
Comment utiliser ce dossier ?
Ce dossier est destiné à faciliter votre lecture du roman. Il comprend trois grandes parties :
•
•
•
un travail préliminaire sur le titre et la couverture du livre,
une évocation des références culturelles et historiques, une présentation des personnages,
une analyse thématique, une analyse narratologique et une courte bibliographie,
un parcours du roman chapitre par chapitre, incluant des pistes de lecture sous forme de
questions, des renvois à des faits de civilisation, une analyse du lexique, et des propositions
d’approfondissement ou de recherche.
Ce dossier doit accompagner votre lecture et aider votre prise de notes dans votre carnet de bord, qui
reste votre principal instrument de travail. Ce carnet permet en effet de noter vos impressions de
lecture chapitre par chapitre, de dresser et d’affiner au fur et à mesure le portrait des personnages
principaux, de dessiner la topographie des lieux, de relever les indices dispersés dans le roman, de
faire le point sur les thèmes abordés, etc. C’est à partir de ce carnet que vous préparerez votre
présentation du roman en classe.
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Introduction
Analyse de la première et quatrième de couverture
•
Décrivez l’illustration de la première de couverture. Que vous évoque t-elle ?
Quelle est l’ambiance qui s’en dégage ?
•
Lisez la quatrième de couverture. Quels sont les thèmes abordés dans le roman ?
Qu’apprend-on sur le personnage principal ?
Après avoir analysé le titre du roman, l’illustration et la quatrième de couverture, émettez des
hypothèses sur l’histoire que vous allez lire ?
I. Références culturelles et historiques
1) Un exemple de régime politique : la dictature
a. Caractéristiques d’une dictature
Le terme « dictature » vient du latin « dictatura » et désigne une forme de régime politique. A l’origine,
dans la Rome Antique, ce type de gouvernement était appliqué en cas d’urgence. Un magistrat
prenait alors le pouvoir temporairement et légalement.
Aujourd’hui, une dictature est un système politique dans lequel une personne (ou un groupe de
personnes) dirige un pays. Il a en général tous les pouvoirs (législatif, judiciaire et exécutif) et exerce
un contrôle dans divers domaines de la vie publique et privée afin d’assurer sa position.
Une dictature impose la domination d’un parti unique et d’une idéologie spécifique. Alors que le culte
de la personnalité est pratiqué en faveur du chef politique, les individus sont écrasés par l’Etat et par
la cause du groupe. Sous un régime dictatorial, les libertés individuelles sont bafouées et les médias
1
contrôlés. Les opposants au régime sont écartés voire éliminés.
b. Quelques exemples de dictatures du XXème et XXIème siècles
Depuis la Rome Antique, diverses dictatures ont existé dans le monde. Au cours du dernier siècle,
quelques unes d’entre-elles ont marqué l’Histoire mondiale et européenne.
1
•
En Europe :
Benito Mussolini : homme politique italien, fondateur du fascisme, dictateur de 1925 à 1945
•
Adolf Hitler : dictateur nazi en Allemagne de 1933 à 1945
•
Francisco Franco : dictateur fasciste en Espagne de 1939 à 1975
•
En Russie :
Joseph Staline : dictateur communiste de 1926 à 1953 en Union des Républiques Socialistes
Soviétiques (URSS)
Informations puisées dans le manuel édité par le CRDP du Nord Pas de Calais sur les Sciences Politiques en 1ère ES
•
En Chine :
Mao Zedong : dictateur communiste de 1949 à 1976 en République populaire de Chine
Au XXIème siècle, des dictatures subsistent toujours dans le monde comme par exemple en Corée du
Sud ou en Birmanie. Le 14 janvier 2011, date du début de la révolution tunisienne, marque le départ
d’une période de tentative de libération, pacifique ou non, du joug de dictateurs par les populations
dans de nombreux pays arabes (Egypte, Lybie, Syrie, Yémen). Depuis, certains de ces pays sont en
phase de transition avant de créer un nouveau gouvernement.
2) Un exemple de système économique : l’autarcie
a. Caractéristiques d’une autarcie
Le terme autarcie vient du grec autos, soi-même et arkein, suffire. Il s’agit d’un système économique
basé sur une technique commerciale consistant à ne consommer que ce que l'Etat produit et à n'avoir
aucun échange avec un fournisseur ou un client extérieur. L’autarcie peut être organisée par un
gouvernement qui ne souhaite pas de contacts avec l'extérieur, celui-ci étant perçu et présenté
comme un danger pour les idées qu'il défend, et qui ne veut pas faire sortir les capitaux du pays pour
les employer à sa guise (c’était par exemple le cas de l'Allemagne nazie à partir de 1933).
Par extension, ce terme désigne une situation dans laquelle un Etat, une ville, une famille produit
l'essentiel de ce qui est consommé en n'ayant pas ou peu recours au commerce.
b. Viabilité
Jusqu’à présent, aucun Etat organisé sur ce schéma n’a pu réellement respecter les principes de
l’autarcie. Ils ont généralement été forcés de faire du commerce avec d’autres pays pour se procurer
entre autres des matières premières.
II. Au cœur du roman : la vie dans l’Enclave
Satmine est une enclave. Ce terme désigne un morceau de terre séparé du territoire duquel il dépend
par un ou plusieurs pays voire par la mer. Dans le roman, cette enclave est totalement indépendante
et dirigée uniquement par le Bourgmestre. Satmine est d’ailleurs coupée du monde extérieur pour se
protéger des dangers et de la convoitise des autres pays.
La vie à Satmine a de nombreuses similarités avec le fonctionnement d’une dictature : organisation et
contrôle de la société, propagande et culte de la personnalité du Bourgmestre.
1) Organisation de la société
Les Satminiens, habitants de l’enclave, vivent dans une société organisée de façon stricte. Le rôle de
chaque tranche de la population est bien défini.
« Les femmes ont pour fonction de faire pousser, de nettoyer, de faire croître ». Les « Brigades de
femmes » sont chargées du nettoyage de Satmine, du jardinage dans les « Potagers
communautaires » et de l’élevage des animaux dans les « Bergeries communautaires ». Elles
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tiennent également les commerces.
Les hommes sont destinés aux travaux physiques à la mine. Les Satminiens sont les seuls au monde
à pouvoir exploiter un minerai, source de convoitise : le Karka.
Certains habitants de l’enclave ont cependant d’autres professions dans les domaines de la défense,
de l’éducation et de la santé.
2
p.16 du roman
5
Les jeunes Satminiens, appelés les Immatures, vont à l’école puis peuvent se divertir dans les « parcs
ludiques ». Ils peuvent également être embauchés pour aider les femmes contre quelques bonbons.
L’âge du travail est en effet fixé à 15 ans mais bon nombre d’entre eux commence plus jeune.
Pour pouvoir respecter cette organisation, la population et son expansion doivent être gérées
minutieusement :
« Satmine est une petite ville contenue dans ses frontières. Comme c’est écrit dans le manuel qu’on
apprend par cœur : « une Enclave dont l’environnement est si hostile qu’on ne peut imaginer
l’étendre ». Alors il faut en limiter la population et gérer l’espace au mieux. C’est pour ça que chaque
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couple de Satminiens a un seul enfant. »
2) Vie quotidienne
Coupée du monde, Satmine vit de sa production interne et recycle autant que possible. Chaque vieil
objet retrouvé dans un grenier est réutilisé ou transformé puis vendu, les matières premières sont
récupérées.
Une partie des denrées telles que les fruits, les légumes ou la viande provient des « Potagers ou
Bergeries » dont les femmes s’occupent. Le reste des produits nécessaires est livré par les blindés
(sodas, huile, farine, vêtements, produits hygiéniques, papier).
3) Dictature et propagande
a. « L’opium du peuple »
Les mécanismes de la dictature apparaissent clairement dans le roman. Propagande par le biais des
médias (presse écrite, télévision), par le biais d’une campagne de séduction (organisation de fêtes,
distribution de comprimés). L’omniprésence de l’image positive de l’Enclave et de son Bourgmestre
séduit le peuple qui est « endormi » par des paroles, des apparences et la prise d’un mystérieux
médicament vitaminé : le Rexaltium qui leur donne de l’énergie et apparemment leur fait perdre
consciemment ou pas tout esprit critique. Ce médicament, outil de la propagande et métaphore de la
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dictature, semble être le nouvel « opium du peuple » . En assurant une vie paisible et agréable dans
l’Enclave avec pour seule condition de se plier aux règles, le peuple est conditionné et prêt à accepter
toute perte de liberté. Le Rexaltium semble les y aider physiologiquement, la propagande
psychologiquement.
b. Le culte de la personnalité
L’aura du Bourgmestre est telle qu’il peut être comparé à un guide ou à un dictateur. En apparence
soucieux du bonheur des habitants de Satmine, le Bourgmestre organise régulièrement des
événements divertissants. Ces attractions sont en fait un moyen pour lui de se mettre en valeur et de
continuer à faire vivre le mythe d’une société idéale dont il est le maître.
Une « fête des miroirs » a par exemple régulièrement lieu. Il s’agit d’une célébration lors de laquelle
les Satminiens peuvent danser et jouer avec leurs reflets dans les miroirs installés dans les rues ou la
salle de réception de l’Enclave. En se livrant à ses jeux, la population ne fait qu’admirer le reflet de
l’idéologie renvoyé par les miroirs. Ceci est l’occasion pour le Bourgmestre d’entretenir l’idée que les
Satminiens vivent dans une société parfaite. Il réaffirme également sa position en défilant tel un
souverain. Au-delà de l’apparence, le réel peut cependant être ressenti : mise en scène calculée,
festivité organisée dans un but précis, obligation d’y participer... Sous une apparence festive, la
cérémonie des miroirs revêt en effet en réalité un caractère obligatoire sauf pour la protagoniste Nour
qui, effrayée par le jeu des miroirs, obtient exceptionnellement une dérogation.
3
4
p.23 du roman
Terme de Karl Marx (philosophe allemand du XIXème siècle) : « la religion, c’est l’opium du peuple. »
6
c. Le maintien de la dictature
Epaulé par la force spéciale de protection de Satmine, le Bourgmestre contrôle la population de
Satmine par le biais de lois qu’il créée, de censure et d’interdictions qu’il impose.
Le Bourgmestre possède des moyens de contrôle sur les supports écrits publiés : les ouvrages et
articles de journaux doivent servir l’Enclave.
Concernant les livres, les thèmes ayant trait à Satmine, aux dangers du Fleuve ou à la vie quotidienne
des Satminiens sont privilégiés. Selon la loi, il est interdit de constituer une bibliothèque et chaque
ouvrage doit être soumis à une commission de décision tenue par la force spéciale de protection de
5
Satmine . Dans ces ouvrages, il n’est question que de Satmine, des mines de Karka, du Fleuve et de
l’organisation de la société. Les enseignements dispensés dans les écoles sont tirés d’un manuel
agréé que les élèves doivent apprendre par cœur.
Les médias doivent également transmettre la propagande dictée par le Bourgmestre. Dans le journal
de l’Enclave, « la Gerbe de Satmine », les articles traitent uniquement de sujets concernant ce
microcosme. Rédigés à la gloire de Satmine, du peuple et du Bourgmestre, les articles renvoient
l’image d’une société idyllique gérée par un chef bienfaisant. La télévision obéit aux mêmes règles.
Toute trace d’une vie extérieure à Satmine est tue.
Le pouvoir du Bourgmestre semble ne jamais être remis en question. Cependant, au fil du roman, des
hommes disparaissent mystérieusement, officiellement victimes de la mine ou d’accidents. Nour
s’interroge, notamment le soir où elle assiste à la mise en joue d’un vieil homme par des soldats sur le
bord du Fleuve. Cet incident est visiblement maquillé en accident dans le journal.
A la fin du roman, il apparait clairement que maintenir l’ordre et la propagande concernant la toxicité
du Fleuve, gage du maintien du système politique en place, est plus important que de sauver des vies
humaines. Ainsi, une jeune femme enceinte décède dans son appartement faute de secours.
4) Le collectif face à l’individuel
Comme dans toute dictature, la notion du collectif prime sur l’individuel et est caractérisée par une
perte du « moi ». La population représente un groupe soudé ayant les mêmes aspirations (imposées
par la propagande). L’institution principale où sont dictés les préceptes de Satmine est l’école.
L’organisation de la société ne laisse aucune place à l’individualité. Les tâches sont fixées et les
travaux réalisés en commun. Il se doit de faire partie du groupe et de répéter son enthousiasme pour
L’Enclave. L’unité d’un groupe endoctriné assure une bonne cohésion et le maintien du pouvoir. Toute
personne affirmant sa différence est pointée du doigt : Nour est victime de moqueries et se retrouve,
plus ou moins délibérément, exclue du groupe. Elle ne veut s’intégrer aux autres Immatures qui
paraissent être tous semblables : vêtements, musique, conception de l’amitié (accepter tout par
amitié, se conformer au groupe, etc.), ni se conformer à un système qu’elle refuse et est ainsi mise au
ban de la société.
III. Autres thèmes du roman
1) Le Fleuve
a. Symbolique du fleuve (dans la littérature et la mythologie)
Au cours des siècles, le fleuve a souvent été au cœur de la mythologie et de la littérature.
5
p 39 du roman
7
Dans l’Antiquité, un fleuve est un objet de culte chez les Grecs et les Romains, comme chez la plupart
des peuples antiques. Des sanctuaires leurs sont dédiés, ils apparaissent sur les pièces de monnaie.
A l’origine représentées sous forme de taureau, les divinités fluviales furent ensuite souvent
représentées sous forme humaine comme par exemple le Rhin, le Tibre ou le Nil.
Se baigner ou traverser les fleuves étaient une atteinte au caractère divin des eaux. Pour éviter la
colère des Dieux, des victimes humaines puis des pièces de monnaies, jetées depuis les lieux de
6
passage (ponts, barrages, etc.), étaient données en offrandes aux fleuves.
Dans la littérature, outre pour l’illustration des croyances, un fleuve peut être une métaphore du temps
qui passe et du mouvement face à l’immobilisme. Dans « une Fille sur la Rive », Nour confirme cette
idée : « Le Fleuve, dans Satmine, c’est la seule chose qui bouge et qui change chaque jour si on veut
7
bien se donner la peine de l’observer » .
Ce cours d’eau peut également symboliser le rêve et la volonté de transgression comme dans le
poème « le bateau ivre » d’Arthur Rimbaud. La navigation tranquille qui précède le naufrage laisse
penser que le poète s’ennuie : il vogue sur « les fleuves impassibles ». Cependant, le bateau s’est
libéré de ses chaînes aidé par les fleuves : « les fleuves m’ont laissé descendre où je voulais ». Le
fleuve symbolise alors l‘accès à la liberté.
Les fleuves peuvent être également érigés comme symboles de nationalisme. Au XIXème siècle par
exemple, le Rhin devient un important symbole national allemand face, entre autres, à l’arrivée des
troupes françaises sur le territoire germanique. Un fleuve peut donc aussi devenir un outil politique,
comme dans le roman d’Hélène Vignal.
b. Le fleuve et le monde extérieur : un danger pour la population
Instrument du pouvoir, le Fleuve de Satmine est l’élément principal de la campagne de mise en garde
de la force spéciale de protection de Satmine. Convaincre la population de sa toxicité permet
d’empêcher les habitants de Satmine de vouloir quitter l’Enclave.
Les Satminiens sont élevés dans la méfiance du Fleuve. Outre les manuels scolaires, de nombreuses
affiches mettent l’accent sur les brumes toxiques en émanant et l’eau infectée. Il est déconseillé de
fréquenter les bords du Fleuve et interdit de secourir quelqu’un s’y noyant. Des soldats sont d’ailleurs
chargés d’une part d’empêcher les Satminiens de s’en approcher et d’autre part de prévenir une
éventuelle invasion de l’extérieur.
Pourtant le Fleuve de Satmine n’est pas annoncé comme étant le fleuve le plus mortel. La mère et
l’institutrice de Nour insistent sur le fait que les autres fleuves et le monde extérieur sont bien plus
dangereux. Les frontières de Satmine sont fermées pour protéger l’Enclave d’éventuelles attaques
extérieures. Le Karka, minerai extrait de la mine de Satmine, suscite en effet beaucoup de
convoitises. Ainsi, la protection du Bourgmestre est nécessaire à la population. Les habitants de
Satmine en sont convaincus, comme par exemple la mère de Nour qui nourrit cependant l’espoir d’un
monde plus pacifique:
« L’extérieur est dangereux, les gens de l’extérieur sont dangereux. Ce n’est pas pour rien que les
Satminiens partent travailler en blindés. Le Bourgmestre veille sur nous. Nous sommes bien, ici. C’est
de ton âge de vouloir partir découvrir le monde. Moi aussi, j’étais comme toi. Et quand mes parents
sont venus dans l’Enclave pour commencer une nouvelle vie, ils étaient aussi certainement comme
toi. Malheureusement, aujourd’hui le monde est trop dangereux. Un jour, quand la paix sera revenue,
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nous pourrons sortir à nouveau de l’Enclave comme le faisaient les anciens avant nous. »
c. Le Fleuve : un chemin vers l’inconnu et la liberté
Nour est attirée par le Fleuve. Elle est d’ailleurs la seule Satminienne à aimer en longer la rive. De
moins en moins certaine des affirmations du Bourgmestre, de sa mère, de son institutrice, la jeune fille
6 source : http://www.cosmovisions.com/$Fleuve01.htm
7 P 38 du roman
8
p 42 du roman
8
passe des heures à observer le Fleuve et à le photographier, persuadée qu’un jour il se produira
quelque chose : « c’est peut-être à force de le prendre en photo que j’ai compris qu’il y avait quelque
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chose qui clochait avec le Fleuve » . Nour, par le biais de la photographie, analyse le monde qui
l’entoure. Observées par un œil critique, les photos vont au-delà de l’apparence pour révéler le réel.
La jeune Satminienne, grâce à son objectif, tente de déceler les mystères du Fleuve.
Pour Nour, le Fleuve est synonyme de mystère et d’inconnu. Elle rêve de pouvoir observer un coucher
de soleil sur un horizon dégagé et, de l’autre côté, elle s’imagine un autre monde :
« Mon imagination a pris des chemins différents des autres, je le sais bien. C’est peut-être un des
effets toxiques irréversibles de l’eau pourrie. Malgré moi, mon cerveau dessine ce qu’il y a derrière les
brouillards, dans les marécages interdits. Peut-être des plantes étranges, des dinosaures survivants,
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des chats géants ou d’autres choses encore plus effrayantes. »
Un soir, Nour observe un phénomène particulier : de l’autre côté du Fleuve, elle voit des lueurs
oranges, de la fumée se dégager. La maison tremble et pourtant elle seule semble être témoin de ce
phénomène. Au fil du roman, de nombreux indices attisent la curiosité de Nour : le Fleuve ne serait-il
pas si dangereux ? Lorsqu’elle aperçoit des soldats marchant dans l’eau du Fleuve, la jeune fille se
décide enfin à aller explorer le monde extérieur quelque soit le prix à payer pour sa liberté.
2) Etre différent
Le roman « La Fille sur la Rive » traite également du thème de la différence dans une société
formatée. Nour se sent différente des autres, de part son caractère, ses idées, son style vestimentaire
qui entraînent moqueries et exclusion.
Contrairement aux autres Immatures, la jeune fille se pose beaucoup de questions sur la société dans
laquelle elle vit mais surtout sur les interdictions qu’on leur impose. Elle doute de la toxicité du Fleuve,
des véritables dangers de l’extérieur, de la véracité de ce qu’elle apprend à l’école.
Son style vestimentaire est peu commun : fourrure orange, cape bleue, casque de motard en
permanence sur la tête à l’extérieur. Elle porte les cheveux courts, coiffure impensable pour une
femme de l’Enclave. Son amour pour les chats, animaux soupçonnés de porter des maladies et
rejetés sur les bords du Fleuve voire éradiqués de l’Enclave, est également l’une des causes de son
exclusion.
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« Faire un peu peur aux autres, ça me protège » , affirme Nour. Elle vit en marge de la société et
refuse de s’intégrer à un groupe d’autres Immatures. Elle a abandonné l’idée d’avoir des amis, « avoir
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des copains, c’est trop compliqué pour moi » . Elle entretient peu de relations avec d’autres
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Satminiens, à part avec ses parents, l’institutrice et Valérie, employée à la cantine de l’école .
Nour, jeune fille solitaire de 14 ans, se réfugie dans son cocon familial, ses promenades, ses photos,
ses heures passées avec les chats errants, avec ses boîtes dans le grenier ou surtout avec ses
nombreuses questions sans réponses.
« Il ne faut pas croire, parfois j’en ai marre de mes boîtes et de mes questions […]. Moi je m’en suis
accommodée, mais pour les autres ça semble encore difficile d’admettre qui je suis. La plupart ne
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cherchent pas plus loin que le bout de leur nez. »
Nour rêve qu’un jour elle rencontrera quelqu’un qui la comprendra. Elle a souvent l’impression
d’attendre un événement particulier, elle en ignore encore la teneur et les conséquences mais cette
pensée la rend heureuse, lui redonne espoir. Son vœu le plus cher est de quitter l’Enclave, lieu où elle
ne se sent pas à sa place.
9
p 22 du roman
10
11
12
13
14
P.12 du roman
P.25 du roman
p.11 du roman
Cf p. 2 de ce dossier
P.11-12 du roman
9
« Toutes ces questions mêlées au rejet des autres immatures, à l’amour de mes parents, aux lointains
regards des chats et des soldats, tout cela fait que je suis moi. Et personne d’autre. Je suis quelqu’un
de spécial comme dit ma maman, avec ses câlins qui me prennent comme je suis. Mais parfois
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j’aimerais tellement, tellement… être comme les autres. »
IV. Structure narratologique
1) Structure du roman
Le roman « la Fille sur la Rive » est le récit d’une jeune Satminienne, Nour, vivant dans une Enclave
sous un régime politique strict. L’histoire se déroule sur quelques mois, jusqu’au 31 décembre de l’An
87. Cette date laisse supposer que Satmine existe depuis 87 années.
Le roman est divisé en neuf chapitres au cours desquels le lecteur suit le cheminement de la pensée
du personnage principal. Il nous révèle les pensées de Nour, ses impressions, ce qu’elle ne dit à
personne, ses rêves, ses doutes. Des articles du journal de Satmine, des affiches et des articles de
lois sont insérés dans certains chapitres. Ils n’apparaissent pas chronologiquement mais sont tous
datés de l’an 87. Ils illustrent les pensées de Nour.
Le roman peut être divisé en trois parties :
Dans les quatre premiers chapitres, Nour se présente et décrit son environnement. Le cinquième
chapitre représente un tournant dans le déroulement de l’histoire : les doutes de Nour s’accentuent
après avoir assisté à une mystérieuse explosion et à une scène inquiétante de mise en joue sur les
bords du Fleuve. A mesure que les pensées de Nour commencent à bouillonner, le Fleuve s’agite.
Ces mouvements semblent soit vouloir appuyer les doutes de la jeune fille et la pousser à chercher
plus loin soit être le point de départ d’un réel questionnement. Au début du roman, Nour expose ses
points de vue sur la vie dans l’Enclave. L’observation de l’écoulement du Fleuve la stimule dans sa
réflexion. Que se passe t-il réellement ? Est-ce Nour qui y voit un signe ou le Fleuve qui lui en envoie
un ?
A partir du septième chapitre, elle fait la découverte de plusieurs choses : que l’eau du Fleuve n’est
pas mortelle et qu’un autre monde existe, elle comprend ainsi que son destin peut changer, qu’elle
n’est pas condamnée à rester à Satmine et à travailler dans les Brigades de femmes.
La fin du roman est ouverte. Le lecteur ne peut qu’imaginer ce qu’il est advenu de Nour. A-t-elle
franchi le Fleuve ? A-t-elle pu découvrir le monde extérieur ?
Un avis de recherche est placardé sur les murs de Satmine.
2) Procédés de narration
Dès les premières pages, le livre entrelace le récit de la jeune fille avec des affiches et des extraits de
journaux qui sont la voix du pouvoir en place. Le lecteur dispose de deux points de vue sur le régime
satminien.
Les neuf chapitres sont du roman composés d’une part des monologues intérieurs de la jeune fille et
de quelques dialogues au discours direct et d’autre part de textes administratifs et journalistiques. Le
registre de langue est courant ou familier dans le récit de Nour et soutenu dans les articles et textes
administratifs. L’alternance des deux sources met en lumière le clivage entre les apparences dictées
par le régime et le ressenti de Nour. L’utilisation de la première personne permet au lecteur de se
rapprocher de Nour ou de s’identifier à elle.
15
p.15 du roman
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V. Les personnages
1) Nour
Satminienne de 14 ans, Nour vit dans un appartement près du Pont avec ses parents. La jeune fille
semble ainsi prédestinée à un départ. En effet, le pont, lieu de passage, est une invitation à la
découverte et à l’aventure vers l’inconnu. Fascinée par le Fleuve, elle rêve de franchir ce pont qui la
relie à une autre vie.
Nour est solitaire par choix mais également à cause de sa différence. Son apparence, sa relation
particulière aux chats et son comportement en général sont source de moquerie de la part des autres
jeunes Satminiens. Elle aime observer les chats et décorer des boîtes mais, par dessus tout, se
promener au bord du Fleuve et le photographier : « J’ai besoin de faire ces images. Je ne l’ai jamais
confié à personne mais je crois dur comme fer qu’un jour quelque chose de nouveau apparaîtra sur
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mes clichés. Quelque chose que mes photos révèleront ».
La jeune fille se pose beaucoup de questions sur le Fleuve, sur le rôle réel des soldats, sur les mines
d’où certains ne reviennent jamais. Elle analyse des cartes de géographie et s’interroge sur la véracité
de ce qu’elle apprend à l’école. Elle en a assez de ces frontières infranchissables, de ces interdits, de
cette vie à Satmine: « mais moi j’ai toujours le réflexe de penser qu’on me ment peut-être. Mon
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imagination est plus forte que le réel ». Nour imagine souvent ce qui pourrait se trouver de l’autre
côté du fleuve et laisse vagabonder son esprit.
Alors que le Fleuve est en crue, il lui semble distinguer des lumières de l’autre côté de la rive et même
d’entendre des cris. Peu à peu, ses doutes se font plus forts : Nour veut savoir, doit savoir. Une nuit,
alors que tout Satmine dort, Nour regarde par la lucarne et aperçoit des soldats marchant dans l’eau
du Fleuve. Assise dans son grenier, elle déchiffre ensuite des livres parlant d’un monde inconnu, où il
n’est question ni de Satmine, ni de Fleuve toxique, ni de Karka. La jeune fille prend alors sa décision,
fait un radeau et part à l’inconnu, de l’autre côté du Fleuve.
2) Les parents de Nour
Nour est choyée par ses parents. Ceux-ci acceptent que leur fille soit différente des autres jeunes et
lui prouvent tout leur amour. La mère est chaleureuse avec sa fille et la réconforte lorsqu’elle est
victime de railleries. Son père l’encourage dans sa création de boîtes en lui aménageant un atelier au
grenier.
Les parents de Nour, comme apparemment tous les Satminiens, se satisfont de la vie dans l’Enclave.
Face aux doutes et aux questions de leur fille, ils ne cessent de répéter les préceptes appris sur
Satmine. La mère fait les louanges d’une telle société : « On ne manque de rien dans l’Enclave. Il y a
les fêtes du Bourgmestre, on est soigné facilement, on a tout le Rexaltium qu’on veut, les enfants vont
à l’école, les pères travaillent à la mine de Karka, les mères aux Brigades d’entretien. On n’est pas à
18
plaindre, tu sais ». Elle ne cesse de vanter les mérites de Satmine, même après le choc de la mort
de Consuela, jeune femme enceinte que les docteurs n’ont pas secourue lors de la crue du Fleuve.
3) Les Immatures
A part Nour, aucun Immature n’apparait individuellement dans le roman. Nour les décrit comme
moqueurs et compliqués. En effet, pour elle, avoir un ami immature consisterait à se soumettre à la
dictature de l’amitié : faire des plans, des pactes, subir la jalousie et la tyrannie… Ils n’acceptent pas
le fait que Nour soit différente et le lui font sentir. En effet, dans l’Enclave, l’unité (de comportement et
de pensée) semble être primordiale.
16
17
18
p.12 du roman
p.15 du roman
p.41 du roman
11
4) Le Bourgmestre
Le Bourgmestre règne sur Satmine. Il contrôle la société, d’une part en imposant des lois et d’autre
part en agissant pour le « bien-être » des habitants de l’Enclave : organisation de fêtes surprises,
facilité de soins médicaux, travail pour tous, comprimés vitaminés (le Rexaltium) à disposition… Ainsi,
les Satminiens n’éprouvent pas – ou ne semblent pas - éprouver le besoin de quitter l’Enclave. Le
Bourgmestre apparait aux yeux de Satminiens comme quelqu’un d’exceptionnel, qui œuvre pour le
19
bien de tous et leur facilite la vie dans cet environnement hostile.
5) Les Satminiens
Dans le roman, les habitants de Satmine sont décrits par les rédacteurs de « la Gerbe de Satmine »
comme un peuple travailleur et courageux mais surtout heureux de vivre dans l’Enclave, protégé par
le Bourgmestre. Les témoignages recueillis sont très positifs : « A chaque fête que nous offre le
Bourgmestre, (…), je ressens au plus profond de moi la force de cette communauté soudée que nous
20
formons tous ensemble. Personne ne peut rien contre nous, nous sommes unis et résistants.»
Cependant, afin de se protéger de l’extérieur, les habitants de l’Enclave doivent aller travailler en
blindés et prennent régulièrement des médicaments, des comprimés de Rexaltium, pour être plus en
forme. La mère de Nour confie à sa fille : « Les Satminiens sont obligés de vivre ensemble. Entre
adultes aussi, il y a parfois des conflits. Comme on ne peut pas sortir de l’enclave, il faut bien
21
s’accommoder les uns des autres ».
A part Nour et ses parents, peu de Satminiens apparaissent de manière individuelle dans le roman.
Afin d’éclaircir ses doutes sur l’existence d’autres fleuves toxiques dans le monde, Nour interroge son
institutrice. Celle-ci, répondant aux questions de la jeune Immature, applique les lois de l’Enclave et
récite le contenu de la propagande dans ses enseignements. Par ses paroles et sa propre conviction,
elle tente de persuader Nour des dangers extrêmes encourus en dehors de l’enclave. Nour, tentée de
la croire, reste cependant sceptique.
VI. Pour élargir…
Bibliographie
- « Le Monde attend derrière la porte » de Pascale Maret, Thierry Magnier 2009.
Sarah, 14 ans, fait partie de la Communauté des Rigoristes dont elle rejette les principes. Punie pour
avoir fugué, elle est envoyée en Ecosse où elle doit obéir à des règles très strictes. Un choix s’impose
à elle: vivre libre hors de la Communauté et rompre les liens avec sa famille, ou rester prisonnière de
la Communauté.
- « La Protestation » de Guy Jimenes et Sophie Dutertre, Pocket Jeunesse 2001.
Vision d’une dictature par un jeune dont le père a été enlevé par la milice au cours d’une
manifestation contre la dictature militaire.
19
20
21
Lire également II,1 - Vivre à Satmine
p.32 du roman
p.10 du roman
12
VII. Au fil des chapitres
1) Chapitre I (p. 7 à 13)
a) Ce qu’il faut avoir compris
-
Quel est l’environnement de Nour ?
Pourquoi est-il interdit de s’approcher du Fleuve ?
Qui sont les Immatures ? Quelle relation Nour entretient-elle avec eux ?
b) Lexique
p. 7
pourri
heruntergekommen
murer
mauern
mettre en garde
jdn warnen
la brume
der Nebel
infecté
verpestet
l’immature (m. / f.)
nom venant de l’adjectif immature : unreif
la méfiance
das Misstrauen
empêcher qn de faire qc
jdn daran hindern, etw zu tun
prévenir qc
einer S. vorbeugen
la puanteur
der Gestank
p. 8
le marécage
das Moor
le minerai
das Erz
cutané
Haut…
porter secours à qq
jdm Hilfe leisten
p. 9
le blindé
der Panzer
boueux
schmutzig, schlammig
suspect
Verdächtig
l’élimination (f.)
die Beseitigung
13
la moquerie
die Spötellei
chasser
Jagen
p. 10
la raillerie
cf : moquerie
poursuivre qq
verfolgen
faire partie de qc
zu etw gehören
blague
der Witz
prendre au sérieux
ernst nehmen
être obligé
gezwungen sein / müssen
s’accommoder
sich arrangieren
en entendre de toutes les couleurs
vieles erleben (en voir de toutes les couleurs)
câliner qq
zu jdm zärtlich sein
p. 11
à part
ausser
refuser
ablehnen
pire
schlimmer
jaloux, -se
neidig
orner
schmücken
la fourrure
der Pelz
p. 12
en avoir marre
die Nase voll haben
vide
leer
cogiter (fam.)
nachdenken
Admettre
annehmen
Chercher plus loin que le bout de son nez
Nicht über seine Nasenspitze hinaussehen
avoir beau faire qc
etw vergeblich tun
croire dur comme fer
fest glauben
14
révéler
etw ans Licht bringen
scruter
absuchen
à force de
durch viel/vieles
surveiller
beobachten / beaufsichtigen
p. 13
puer
stinken
l’éradication (f.) féline
die Katzenausrottung
la circulation
der Verkehr
2) Chapitre II (p. 14 à 19)
a) Ce qu’il faut avoir compris
-
Quelles questions se pose Nour ?
Comment se sent Nour intérieurement ?
Quels sont les passe-temps de Nour ?
b) Pour aller plus loin
-
Comment est organisée la société à Satmine ? Donnez votre avis !
c) Idées pour la classe
-
« Être jeune à Satmine » : Vous êtes journaliste et souhaitez réaliser un reportage sur les
jeunes Satminiens. Vous interviewez Nour et d’autres Immatures et leur posez des questions
sur leur vie dans l’Enclave.
d) Lexique
p. 14
à l’écart de
fern von
mentir
lügen
vraiment
tatsächlich
y laisser sa vie
sterben
p.15
15
le site
das Gelände
l’extraction (f.) du minerai
der Erzabbau
inquièt
besorgt
souffrir de qc
an etw leiden
supporter
aushalten
le rejet
Die Abstossung
le regard
der Blick
p. 16/17
nettoyer
sauber machen
le potager
der Gemüsegarten
faire pousser
etw begrünen
élever
grossziehen
la bergerie
der Schafstall
livrer
anliefern
embaucher
anstellen
contre
gegen
la cible
das Ziel
la cruauté
die Grausamkeit
Article p. 16/17
bâtir
bauen
coûteux, -se
teuer
le bruit
der Lärm
la poussière
der Staub
proposer ses services
Hilfe anbieten
la pierre
der Stein
contempler
bewundern anschauen
ménager sa peine
mit seinen Kräften Haus halten
constater
feststellen
16
p. 18
la voie
der Weg
c’est plus fort que moi
ich kann nicht anders
le grenier
der Dachboden
monotone
abwechslungslos
l’abri (m.)
der Schutz
survivre
überleben
3) Chapitre III (p. 20 à 22)
a)
-
Ce qu’il faut avoir compris
A quoi sert le grenier des parents de Nour ?
b)
Lexique
p.20
remiser
abstellen
le boulot (fam.)
der Job
récupérer
sammeln
retaper
renovieren
p. 21
tomber amoureux
sich verlieben
la rigolade
der Spass
la planche
das Brett
la caisse
die Kiste
l’outil (m.)
das Werkzeug
p. 22
composer
zusammensetzen
clocher (fam.)
nicht stimmen
17
4) Chapitre IV (p. 23 à 27)
a) Ce qu’il faut avoir compris
-
Qu’apprend-on de plus sur l’organisation de la vie à Satmine ?
Qu’imagine Nour ?
b) Pour aller plus loin
-
Comprenez-vous ce que la jeune fille ressent ? Que feriez-vous à sa place ?
A votre avis, quel est l’événement tant attendu dont elle parle ? Imaginez !
c) Lexique
p.23
la frontière
die Grenze
le manuel
das Lehrbuch
par cœur
auswendig
l’environnement
das Umfeld
hostile
lebensfeindlich
limiter
beschränken
gérer
mit etw umgehen
p.24
Faire face à l’épreuve
Die Probe verkraften
le cercueil
der Sarg
faire corps
eine Einheit bilden
s’effondrer
einstürzen
se regrouper autour de qq
sich um jdn zusammenschliessen
p. 25
comparer
vergleichen
jurer
versichern
douter
zweifeln
18
le périmètre de sécurité
die Schutzzone
contagieux, -se
ansteckend
protéger
schützen
p. 26
se préparer
sich bereitmachen
5) Chapitre V (p. 28 à 35)
a) Ce qu’il faut avoir compris
-
Que s’est il passé à Satmine ? De quoi Nour est-elle témoin ?
Comment réagissent les parents de Nour ?
Quelle surprise réserve le Bourgmestre aux Satminiens ?
b) Idées pour la classe
-
Sur le modèle de l’encart p.31, réalisez une affiche ou un carton d’invitation pour une fête !
c) Lexique
p. 29
ne pas pouvoir se passer de qc
etw nicht entbehren können
consolé
getröstet
trembler
beben
la lueur
der Lichtschein
la fumée
der Qualm
p. 30
stupéfait
verblüfft
prendre feu
in Brand geraten
p. 31
le miroir
der Spiegel
faire le coup
etw anstellen
ridicule
lächerlich
19
p. 32
le reflet
die Abspiegelung
p. 33
peinard (fam.)
ruhig
Article p 32/33
malgré
trotz
l’effervescence (f.)
die Hektik
être au rendez-vous
nicht auf sich warten lassen
uni
verbunden
prendre un bain de foule
ein Bad in der Menge nehmen
6) Chapitre VI (p. 36 à 44)
a) Ce qu’il faut avoir compris
-
A quelle scène assiste Nour?
Quels sont les arguments de la mère de Nour en faveur de Satmine ?
b) Lexique
p. 37
le plaisir
die Freude
emporter
mitnehmen
mouiller
benässen
p. 38
déconseiller à qq de faire qc
jdm davon abraten, etw zu tun
en vain
vergebens
bifurquer
abbiegen
mettre en joue
sein Gewehr anlegen
20
p. 39
distinguer
wahrnehmen
l’approbation (f.)
die Genehmigung
p. 40
révolté
empört
le feu d’artifice
das Feuerwerk
le fusil
das Gewehr
déborder
überlaufen
p. 41
le naufragé
der Schiffbrüchige
quitter son lit
cf : déborder
étouffer
ersticken
déménager
umziehen
être à plaindre
arm dran sein
périr
den Tod finden
perdre la tête
den Verstand verlieren
p. 42
la paix
der Frieden
manquer de qc
jdm mangelt es an etw
p. 43
l’émission (f.)
die Sendung
plus…moins…
je mehr…, desto weniger…
p. 44
inoffensif, -ve
ungefährlich
à côté de
ici: im Vergleich zu
21
7) Chapitre VII (p. 45 à 53)
a) Ce qu’il faut avoir compris
-
Quelles sont les lois et les mesures d’urgence en cas de crue du Fleuve?
b) Idées pour la classe
-
Sur le modèle de la circulaire, proposez un règlement pour une vie de classe idéale !
-
Choquée par la mort de Consuela, Nour décide d’écrire au Bourgmestre. Elle lui raconte ce
qu’elle pense de la situation à Satmine. Imaginez la lettre !
c) Lexique
p.45
sortir de son lit
cf: déborder
p. 46
bien fait pour eux!
das geschieht ihnen recht!
sécher
trocknen
le cauchemar
der Alptraum
avaler
schlucken
déranger
ici: irritieren
p. 47
le moteur
der Motor
le véhicule
das Fahrzeug
être enceinte
schwanger sein
accoucher
entbinden
p. 48
la mesure
die Maßnahme
jusqu’à nouvel ordre
bis auf widerruf
à compter de
von… an
22
p. 50
la loi
das Gesetz
soigner
pflegen
ne plus … que
nur noch
la civière
die Bahre
recouvert
bedeckt
p. 51
éviter
vermeiden
pire
schlimmer
p. 52
le cercueil
der Sarg
8) Chapitre VIII (p. 54 à 55)
a) Ce qu’il faut avoir compris
-
Pourquoi Nour est-elle stupéfaite ?
b) Pour aller plus loin
-
A la fin du chapitre, que peut-on imaginer des plans de Nour ?
c) Lexique
p. 55
patauger (fam.)
herumpatschen
le cri de douleur
der Schmerzensschrei
se dissoudre
sich auflösen
survivre à qc
etw überleben
l’énigme (f.)
das Rätsel
porter secours à qq
jdm Hilfe leisten
le soupçon
der Verdacht
en pleine forme
gesund und munter
23
vérifier
prüfen
9) Chapitre IX (p. 56 à 59)
a) Ce qu’il faut avoir compris
-
Quelles sont les découvertes de Nour ?
Quels sont ses projets ?
b) Pour aller plus loin
-
A votre avis, que va devenir Nour ? Comment vont réagir ses parents et les autres
Satminiens ?
c) Idées pour la classe
-
« Ce n’est pas plus bête »
• « … Je reste seule. Ce qui n’est pas plus bête que d’être en groupe » (p. 11)
• « J’attends. Je scrute. Je guette. C’est pas plus bête que d’adorer se contempler dans la
glace comme tous les Satminiens. » (p. 12)
• « Je ne sais pas depuis quand je me pose des questions. Se poser des questions, ce
n’est pas plus bête que de croire tout ce qu’on nous dit. » (p. 14)
• « (…) dans la vie je fais essentiellement des photos du Fleuve et des boîtes avec les
déchêts de Satmine. Ce sont les seuls passe-temps que j’ai trouvés et à mon avis ce
n’est pas plus bête que de collectionner des capsules de soda ou de faire des soirées
pyjama. » (p. 18)
• Nour à propos du découpage de ses photos : « je compose et je recompose des
morceaux de vraies choses pour inventer du nouveau. Je n’y arrive pas vraiment mais je
me dis que ce n’est pas plus bête que de prendre des photos de la Mairie ou des gens »
(p. 22)
• Nour à propos de ses cheveux : « Quand je les ai coupés moi-même, on m’a encore dit
que j’étais bizarre. Moi, je trouve que ce n’est pas plus bête que de s’attifer de barrettes
roses qu’il faut remettre en place sept cents fois par jour. »
• « J’ai pris des photos, ce qui n’est pas plus bête que de se regarder à l’infini dans des
miroirs » (p. 35)
• « Mourir noyé, c’est pas plus bête que de vivre en étouffant » (p. 41)
• « Fabriquer un radeau, c’est pas plus bête que de fabriquer des boîtes vides » (p. 59)
A partir de votre expérience personnelle, créez des phrases sur ce modèle. Ce n’est pas plus
bête…
-
Arrivée de l’autre côté de la rive, Nour rédige un article pour le journal de sa ville d’accueil et y
raconte la vie dans l’Enclave. Elle y compare aussi son ancienne et sa nouvelle vie. Rédigez
l’article !
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d) Lexique
p. 56
immobile
unbeweglich
p. 57
immergé
überflutet
la chair de poule
die Gänsehaut
p. 58
savourer
geniessen
p. 59
le radeau
das Floss
traverser
überfahren
en avoir le cœur net
ganz sicher sein
l’avis de recherche (m.)
die Vermisstenanzeige
VII. Pour finir…
-
Jeu de rôle : Une conférence de presse est organisée pour promouvoir le roman « la Fille sur
la Rive ». L’auteure du roman, des critiques littéraires et des journalistes sont présents. Jouez
la scène !
-
Quel est votre avis sur le roman ? Le conseilleriez-vous à un ami ? Expliquez pourquoi et
racontez votre passage préféré.
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