La Nomination de la Honte
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La Nomination de la Honte
La Nomination de la Honte Emmanuel Ethis, Président de l'Université d'Avignon vient d'accepter sa nomination dans le Conseil de Création Artistique présidé directement par Nicolas Sarkozy, Conseil dont l'objectif est clair : « mettre un grand coup de pied dans la fourmilière et dans 50 ans de mauvaises habitudes prises par les acteurs culturels de ce pays ». Accepter cette nomination est politiquement indéfendable. Une démission. Un acte vile s'apparentant à la collaboration. Il est impensable d' imaginer sérieusement défendre la Culture sous les ordres de M. Sarkozy. Que connait M. Sarkozy de la Culture ? Comme l'a justement remarqué Ariane Mnouchkine : « M. Sarkozy veut être Président de tout. Bientôt il s'auto-proclamera Président des plombiers et des bouchers charcutiers. » M. Sarkozy, c'est Ubu Roi. Depuis quand les Présidents de la République d' une démocratie digne de ce nom s'essuient-ils les pieds sur leurs propres ministres (en l'occurrence Madame Christine Albanel, pour laquelle nous n'avons par ailleurs aucune affection) ? Ce simple fait suffirait à n'importe quelle personne ayant un minimum de courage politique, un minimum de lucidité, voir une étincelle de conscience « de gauche » pour refuser une telle nomination. Emmanuel Ethis, comme beaucoup de gens « de gauche » avant lui, pense probablement que sa nomination dans ce Conseil va limiter la casse. Qu'il réussira probablement par sa fonction, à sauver l'Université d'Avignon ? Et quand bien même cela serait vrai ?... Si ce sauvetage se fait au prix de tout les renoncements idéologiques, des pires capitulations politiques, est-ce acceptable ? Et si pour sauver l'Université d'Avignon, M. Ethis doit dénoncer les pratiques syndicales de ses collègues, nettoyer des petites compagnies de théâtre au Karcher, le fera-t-il ? Jusqu'où le palotin Ethis est-il prêt à aller ? Nous vivons une drôle période de notre histoire. Une période ou le successeur du Ministre de l'Identité Nationale Hortefeux, un certain Besson, ancien socialiste (?), propose de donner des titres de séjour aux sans papiers qui dénonceront leur passeur. N'est-ce pas admirable ? L'heure est à la délation officialisée. Aux manières politiques les plus basses et les plus déshonorantes pour une démocratie.. Participer en conscience à un tel gouvernement, est un déshonneur, pour quelques fausses bonnes raisons que ce soit. Sud-Culture 84