L`Alternative de Tits pour Aut[C^2]
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L`Alternative de Tits pour Aut[C^2]
Journal of Algebra 239, 413᎐437 Ž2001. doi:10.1006rjabr.2000.8701, available online at http:rrwww.idealibrary.com on L’alternative de Tits pour Autw⺓ 2 x Stephane Lamy ´ Ecole Normale Superieure de Lyon, UMPA UMR 5669 46, Allee ´ ´ d’Italie, F-69364 Lyon Cedex 07, France Communicated by J. Tits Received January 20, 1999 Via une action de Autw⺓ 2 x sur un arbre, nous classifions les sous-groupes de Autw⺓ 2 x. En particulier nous montrons que l’alternative de Tits est verifiee. ´ ´ D’autre part nous obtenons une reformulation de la notion de fonction de Green pour un automorphisme de type Henon. 䊚 2001 Academic Press ´ Letting Autw⺓ 2 x act on a tree, we classify the subgroups of Autw⺓ 2 x and show that the Tits alternative is true. Further we get another formulation for the notion of a Green function of an Henon type automorphism. 䊚 2001 Academic Press ´ 1. INTRODUCTION Cet article constitue l’expose annonces ´ detaille ´ ´ des resultats ´ ´ dans la note w7x. Il est bien connu que le groupe Autw⺓ 2 x des automorphismes polynomiaux du plan complexe peut s’ecrire comme un produit amalgame. ´ ´ Plus precisement suivant w5x nous noterons: ´ ´ E s Ž x, y . ª Ž ␣ x q P Ž y . ,  y q ␥ . ; ␣ ,  , ␥ g ⺓, ␣ / 0, P g ⺓ w X x 4 ; A s Ž x, y . ª Ž a1 x q b1 y q c1 , a2 x q b 2 y q c 2 . ; a i , bi , c i g ⺓, a1 b 2 y a2 b1 / 0 4 ; S s A l E. Nous appellerons E le groupe des automorphismes ´ elementaires; bien sur ´ ˆ A est le groupe des automorphismes affines. On a alors Autw⺓ 2 x s A)S E. Par la suite nous commettrons systematiquement l’abus d’ecriture consis´ ´ w⺓ 2 x tant ` a noter f s Ž f 1Ž x, y ., f 2 Ž x, y .. pour designer un element f g Aut ´ ´´ Žau lieu de f : Ž x, y . ª Ž f 1Ž x, y ., f 2 Ž x, y .... 413 0021-8693r01 $35.00 Copyright 䊚 2001 by Academic Press All rights of reproduction in any form reserved. 414 STEPHANE LAMY ´ Suivant une demarche utilisee ´ ´ par Wright w12x Ždans le cadre des ., nous nous proposons d’etudier sous-groupes abeliens les sous-groupes de ´ ´ Autw⺓ 2 x en utilisant la theorie de Bass-Serre w9x, qui permet de faire agir ´ Autw⺓ 2 x sur un certain arbre. L’idee ´ est que des questions du type ‘‘ f et g commutent-ils?’’ ou ‘‘ f et g engendrent-ils un groupe libre?’’ seront plus faciles ` a traiter en considerant les actions de f et g sur l’arbre. ´ Friedland et Milnor w5x ont classifie de Autw⺓ 2 x ` a conjugai´ les ´elements ´ 2 ´ son pres. donne ` Etant ´ f g Autw⺓ x on a l’alternative: 1. f est conjugue de E; ´ `a un ´element ´ 2. f est conjugue a une composee ´ ` ´ d’applications de Henon ´ generalisees, i.e., ´ ´ ´ f y1 s g m ( ⭈⭈⭈ ( g 1 , ou ` g Autw⺓ 2 x, g i s Ž y, Pi Ž y . y ␦ i x . avec ␦i g ⺓*, et Pi g ⺓w X x de degre ou ´ G 2. Nous dirons respectivement que f est de type ´elementaire ´ de type Henon. ´ Cette alternative peut ˆ etre reformulee ´ de la maniere ` suivante: pour g g Autw⺓ 2 x on definit le degre ´ ´ dynamique dŽ g . s lim nªq⬁Ž d⬚g n .1r n ou ` d⬚g n est le degre ´ ordinaire de g n. L’avantage du degre´ dynamique est qu’il est invariant par conjugaison, et on a: d Ž g . s 1 m g est conjugue de E. ´ `a un ´element ´ d Ž g . G 2 m g est de type Henon. ´ L’article est organise ´ de la maniere ` suivante. D’apres de Bass-Serre w9x, ` a tout produit amalgame ` la theorie ´ ´ on peut associer canoniquement un arbre. Dans la section 2 nous rappelons cette construction, et de nouveau nous reformulons l’alternative ci-dessus, cette fois en termes de sous-arbre fixe. ´ Nous introduisons ´egalement certaines ´ecritures normales, qui seront utiles lors des calculs. Enfin, nous ´enonçons notre theoreme immediatement l’alternative de ´ ` principal, et en deduisons ´ ´ Tits. Dans la section 3 nous nous interessons aux automorphismes de degre ´ ´ 1. Nous montrons d’abord que, sauf pour certaines rotations exceptionnelles, l’arbre qui est laisse ´ fixe par l’action d’un automorphisme f de degre´ 1 est borne; ´ cela interdit en particulier une relation f ( g s g ( f avec dŽ g . G 2. De meme sont de degre ˆ si on regarde les groupes dont tous les ´elements ´ ´ 1, nous montrons que sauf ‘‘cas exceptionnels’’ Žde meme nature que ciˆ dessus., ce sont ` a conjugaison pres ` des sous-groupes de E ou A. Nous passons ensuite dans la section 4 au cas des groupes contenant des de type Henon. Nous caracterisons les couples f, g de tels ´elements ´ ´ ´ L’ALTERNATIVE DE TITS POUR Autw⺓ 2x 415 automorphismes qui engendrent un groupe libre, puis nous montrons que le centralisateur d’un automorphisme de degre ´ G 2 est un produit semidirect ⺪ i ⺪rp⺪. La preuve du theoreme ´ ` principal est ensuite achevee. ´ Enfin dans la section 5 nous faisons le lien avec le point de vue developpe ´ ´ par exemple par Bedford, Smillie et Sibony w1, 2, 10x: nous caracterisons les automorphismes qui ont meme ´ ˆ fonction de Green, ainsi que les automorphismes qui laissent un bassin d’attraction invariant. C’est la resolution de ces questions de nature dynamique qui ´ etait la motivation ´ premiere ` de ce travail. ´ ´ ´ DU THEOREME ´ ` 2. PRELIMINAIRES ET ENONCE PRINCIPAL Le debut ´ de cette section est essentiellement une retranscription d’une construction de w9x adaptee ´ `a notre cas particulier. On construit un arbre simplicial T de la maniere ` suivante: on pose l’ensemble des sommets ´ egal ` a l’union disjointe de Autw⺓ 2 xrA et de Autw⺓ 2 xrE, et l’ensemble des aretes ˆ ´egal `a Autw⺓ 2 xrS. Tous ces quotients doivent ˆ etre compris comme des classes ` a gauche; les classes de g g Autw⺓ 2 x se notent respectivement gA, gE et gS. Par definition, l’arete ´ ˆ hS relie les sommets fA et gE si hS ; fA et hS ; gE Žet donc fA s hA et gE s hE .. Nous avons ainsi construit un graphe T ŽFig. 1.; et dire que A et E sont amalgames ´ le long de S revient `a dire que T est un arbre Žvoir w9x.. Cet arbre est le seul Ž` a isomorphisme pres la propriete ` . `a verifier ´ ´´ suivante: il existe une action de Autw⺓ 2 x sur T , tel que le domaine fondamental de cette action soit un segment, i.e., une arete ˆ avec ses deux sommets, avec E et A les stabilisateurs des sommets de ce segment Žet donc S est le stabilisateur de ce segment.. Cette action est en fait simplement la translation ` a gauche: g Ž hS . s Ž g ( h. S. FIG. 1. Quelques sommets de l’arbre T Ž a, a⬘ g A _ E; e, e⬘ g E _ A.. 416 STEPHANE LAMY ´ Il existe une metrique naturelle sur l’ensemble des sommets de T : si ´ p, q sont deux sommets, distŽ p, q . g ⺞ est le nombre d’aretes ˆ du chemin sans aller-retour reliant p ` a q. Nous verrons des la section 3 que la ` 2x w translation ` a gauche induit une representation fidele ´ ` de Aut ⺓ dans les isometries de T , ce qui nous conduira par la suite ` a confondre un ´ element ´ ´ f de Autw⺓ 2 x avec l’isometrie qu’il induit sur T. ´ D’autre part on voit que si l’action de f laisse deux sommets fixes, le chemin qui les relie est fixe ´ ´egalement; on peut ainsi parler du sous-arbre fixe ´ par f, que l’on note FixŽ f . Žne pas confondre avec les points fixes de f en tant qu’automorphisme de ⺓ 2 . . . .. On a vu que, par construction, E que pour tout ´etait le stabilisateur de IdE. Cela implique immediatement ´ g g Autw⺓ 2 x, gEgy1 est le stabilisateur de gE Ž idem avec A et S .. Considerons maintenant f avec FixŽ f . s ⭋. Il existe un ensemble de ´ sommets qui realisent la borne inferieure inf p distŽ p, fp .; ces sommets ´ ´ definissent une geodesique infinie sur laquelle f agit par translation Žvoir ´ ´ ´ w9, p. 88x.. On note Geo et lgŽ f . Ž‘‘longueur de f ’’. la ´ Ž f . cette geodesique, ´ ´ borne inf p distŽ p, fp .. A noter que l’action de f induit naturellement une orientation sur Geo orientee ´ Ž f .; cependant cette notion de geodesique ´ ´ ´ ne nous servira pas avant la section 5. Terminologie. Pour un ´ element f dans Autw⺓ 2 x il est ainsi ´ equivalent ´ Ži.e., est conjugue de dire que f est de type ´ elementaire ´ ´ `a un automor., que d Ž f . s 1 et que FixŽ f . est non vide. De meme phisme ´ elementaire ´ ˆ sont ´ equivalents: f est de type Henon, d Ž f . G 2 et FixŽ f . est vide ŽFigs. 2, ´ 3.. Dans le texte nous emploierons les trois terminologies. Žc’est Remarquons qu’un automorphisme affine est de type ´ elementaire ´ la triangulation des matrices.. Enfin, nous dirons qu’un sous-groupe de Autw⺓ 2 x est de degre ´ 1 si tous ses ´ elements sont de type ´ elementaire. ´ ´ FIG. 2. Action d’un ´ element f avec FixŽ f . s IdS 4. ´ L’ALTERNATIVE DE TITS POUR Autw⺓ 2x 417 FIG. 3. Action d’un ´ element f avec FixŽ f . s ⭋ et lgŽ f . s 2. ´ La proposition suivante regroupe quelques proprietes ´ ´ immediates: ´ lg Ž g . est toujours pair, car PROPOSITION 2.1. Ž1. Pour g de type Henon ´ un sommet de type E Ž resp. A. est toujours en¨ oye´ par g sur un sommet de type E Ž resp. A.. Ž2. Si d Ž g . G 2, et n g ⺪, alors Geo ´ Ž g n . s Geo ´ Ž g . et lg Ž g n . s < n <.lg Ž g .. Ž3. Si d Ž f . s 1 et g Autw⺓ 2 x, alors Fix Ž f y1 . s .Fix Ž f .. Ž4. De meme, si d Ž g . G 2, Geo ˆ ´ Ž g y1 . s .Geo ´ Ž g .. Nous revenons maintenant sur la notion de produit amalgame. ´ Dire que Autw⺓ 2 x s A)S E c’est dire que chaque f dans Autw⺓ 2 x admet une decom´ position de la forme f s a n ( e n ( ⭈⭈⭈ ( a1 ( e1 ou ` ai g A _ S, e i g E _ S Ž´ eventuellement f commence par un e i ou finit par un a i ., et cette ´ecriture est unique `a ceci pres ` qu’on peut faire des changements du type Ž a i ( sy1 .(Ž s( e i . au lieu de a i ( e i Žou ` s g S .. En particulier la ‘‘taille’’ de f, i.e., le nombre de e i et de a i necessaires pour ´ ecrire f, est bien definie ´ ´ Žici par exemple c’est 2 n.. On dit que f est cycliquement reduit si f est de ´ taille minimale dans sa classe de conjugaison. On voit qu’un inconvenient ´ de la notion de produit amalgame une ´ est que l’on n’a pas immediatement ´ de Autw⺓ 2 x Žcomme dans le cas d’un ´ecriture unique pour chaque ´element ´ produit libre.. Cependant si on se donne Ž a i . i g I et Ž e j . j g J des systemes de ` representants des classes ` a gauche ArS et ErS, on recupere ´ ´ ` une ´ecriture unique pour chaque ´ element de Autw⺓ 2 x, ainsi que pour chaque sommet et ´ arete ˆ de T. Étant donnes considerons l’ensemble M des mots ´ de tels systemes, ` ´ obtenus en juxtaposant alternativement un nombre fini de a i et de e j : Ms ½ a i oe j1 , . . . , e j na i n ; ou ` les ai k , e jk sont non triviaux sauf ´ eventuellement a i 0 et a i n . 5 On a alors une bijection w9, p. 9x: M = S ª Aut w ⺓ 2 x Ž ai oe j1 ⭈⭈⭈ ai n , s . ª ai o( e j1 ( ⭈⭈⭈ ( ai n( s. STEPHANE LAMY ´ 418 D’ou ` les bijections: M ª aretes ˆ de T ; e M ª sommets de type A de T ; M a ª sommets de type E de T , ou l’ensemble des mots dans M dont le dernier ` M e Žresp. M a . designe ´ Žnon trivial. est un e j Žresp. un a i .. ´element ´ Tout ceci est utile en pratique car, suivant Wright w12x, on peut expliciter Ž a i . et Ž e j . tres des systemes de representants ` ´ ` simples. Pour tout g ⺓, et pour tout P g Y 2 ⺓w Y x _ 04 Ži.e., P est un polynome ˆ non nul avec P Ž0. s P⬘Ž0. s 0., on definit: ´ a Ž . s Ž x q y, x . ; eŽ P . s Ž x q P Ž y . , y . . Alors les Ž aŽ ..g ⺓ Žresp. les Ž eŽ P ..P g Y 2 ⺓w Y x_04 . forment un systeme ` de representants des classes ` a gauche non triviales ArS Žresp. ErS .. Ainsi ´ un automorphisme g Autw⺓ 2 x s’ecrit de maniere ´ ` unique comme une composition de aŽ . et de eŽ P . Žcorrigee ´ par un automorphisme s g S compose normale de . De meme ´ `a droite.: on dira que c’est l’ecriture ´ ˆ on parlera d’ecriture normale pour les sommets et aretes ´ ˆ de T. EXEMPLE 2.2. Considerons l’application de Henon g s Ž y, y 2 q ␦ x .. ´ ´ On a g s a Ž 0 . ( e Ž y 2 . ( Ž ␦ x, y . . L’automorphisme g correspond ` a une arete ˆ gS et `a deux sommets gE, gA qui admettent respectivement comme ´ ecriture normale aŽ0. eŽ y 2 . S, aŽ0. E, aŽ0. eŽ y 2 . A. ´ Remarque 2.3. Ž1. Etant donne il est ´ equivalent de ´ g de type Henon, ´ dire que g est cycliquement reduit et que Geo ´ ´ Ž g . contient l’arete ˆ IdS. En effet il est clair que distŽ IdE, gE . s distŽ IdA, gA. si et seulement si IdS ; Geo ´ Ž g ., et dans ce cas cette distance est ´egale `a la taille de g. Ž2. Tous les aŽ . et eŽ P . fixent l’origine dans ⺓ 2 , on en deduit que ´ f g Autw⺓ 2 x fixe 0 si et seulement s’il s’ecrit f s a i 0 ( e j1 ( ⭈⭈⭈ ( a i n( s avec ´ sŽ0. s 0, i.e. s s Ž a1 x q b1 y, b 2 y .. Nous ´ enonçons maintenant notre theoreme principal, dont la preuve ´ ` fera l’objet des deux sections suivantes: L’ALTERNATIVE DE TITS POUR Autw⺓ 2x 419 THEOREME ´ ` 2.4. Soit G un sous-groupe de Autw⺓ 2 x. L’une des possibilites ´ sui¨ antes, qui s’excluent mutuellement, est realisee: ´ ´ Ž1. G est un groupe de degre´ 1 conjugue´ a ` un sous-groupe de E ou de A. Ž2. G est un groupe de degre´ 1 mais n’est pas conjugue´ a ` un sous-groupe de E ou de A. Alors G est abelien. ´ Ž3. G contient des ´´ elements de type Henon, et ceux-ci ont tous meme ´ ˆ geodesique. Alors G est resoluble. ´ ´ ´ Ž4. G contient deux ´´ elements de type Henon a¨ ec des geodesiques ´ ´ ´ differentes. Alors G contient un sous-groupe libre a ´ ` deux generateurs. ´´ On en deduit immediatement le ´ ´ COROLLAIRE 2.5. Le groupe Autw⺓ 2 x ¨ ´ erifie l’alternati¨ e de Tits: si G est un sous-groupe de Autw⺓ 2 x alors l’une des deux possibilites ´ sui¨ antes est realisee. ´ ´ Ž1. G contient un groupe resoluble d’indice fini; ´ Ž2. G contient un groupe libre non abelien. ´ Preu¨ e. Dans les cas Ž2., Ž3. et Ž4. du theoreme est clair. ´ ` le resultat ´ Reste le cas 1 ou ` l’on se ramene ` `a un sous-groupe de E ou de A. Les groupes derives ´ ´ de E se calculent facilement: E Ž1. s w E, E x s Ž x q P Ž y . , y q ␥ . ; P g ⺓ w X x , ␥ g ⺓ 4 ; E Ž2. s Ž x q P Ž y . , y . ; P g ⺓ w X x 4 ; E Ž3. s Id 4 . Ainsi E est resoluble; d’autre part A peut ´ evidemment ˆ etre vu comme un ´ sous-groupe de GL 3 Ž⺓. grace ˆ au morphisme de groupe injectif suivant: A ª GL 3 Ž ⺓ . a1 Ž a1 x q b1 y q c1 , a2 x q b 2 y q c2 . ª a2 0 b1 b2 0 c1 c2 . 1 0 On conclut ` a l’aide de l’alternative de Tits dans le cadre des groupes lineaires, voir par exemple w6x pour une presentation de ce theoreme ´ ´ ´ ` difficile. A noter qu’il existe des groupes operant fidelement sur un arbre mais ne ´ ` verifiant pas l’alternative de Tits. On trouvera dans w11x l’exemple d’un tel ´ groupe: il s’agit d’un groupe infini, de type fini, dont tous les ´ elements sont ´ d’ordre fini Žje remercie E. Ghys pour cet exemple.. STEPHANE LAMY ´ 420 ´ 3. ETUDE DES AUTOMORPHISMES DE TYPE ´ ´ ELEMENTAIRE Nous allons dans un premier temps ´ etudier les automorphismes de degre les automorphismes f admettant un ´ 1, et en particulier caracteriser ´ arbre FixŽ f . non borne. ´ De tels automorphismes vont apparaıtre ˆ ou bien lorsque nous prendrons le commutateur de deux automorphismes de type Žcas Ž3. du theoreme Henon qui ont meme ´ ˆ geodesique ´ ´ ´ ` ., ou bien quand nous considererons des automorphismes qui fixent un bout de l’arbre Žce ` sera la situation dans le cas Ž2... Dans un deuxieme ` temps nous ´etudierons les sous-groupes de degre ´ 1, ce qui correspond aux cas Ž1. et Ž2. du theoreme ´ ` 2.4. Notons qu’il n’est pas tout ` a fait ´ evident a priori qu’il existe bien des automorphismes Žautres que l’identite ´. qui fixent un sous-arbre non borne´ de T. Le lemme suivant va nous permettre de produire des exemples de tels automorphismes. LEMME 3.1. Soient f, g g Autw⺓ 2 x, a¨ ec d Ž f . s 1 et d Ž g . G 2. Supposons que f ( g s g ( f. Alors Geo ´ Ž g . ; Fix Ž f .. Preu¨ e. Soit p un sommet dans FixŽ f ., alors pour tout n g ⺪ f Ž g n Ž p. . s g n Ž f Ž p. . s g n Ž p. i.e., g n Ž p . g FixŽ f .. Ainsi pour tout n l’arbre FixŽ f . contient le chemin reliant g ny 1 Ž p . ` a g n Ž p ., et chacun de ces chemins contient lgŽ g . aretes ˆ de Ž . Geo est alors clair ŽFig. 4.. ´ g . Le resultat ´ Remarquons maintenant que pour certains automorphismes tres ` simples le lemme ci-dessus est efficace: EXEMPLE 3.2. Si f s Ž ␣ x,  y . avec ␣ ,  racines de l’unite ´ de meme ˆ ordre, alors il est facile de construire des exemples de g avec d Ž g . G 2 tels que f ( g s g ( f. Le lemme 3.1 s’applique donc: FixŽ f . est un sous-arbre de T de diametre ` infini, car il contient Geo ´ Ž g .. 䢇 Si ␣ s  et ␣ n s 1, il suffit de prendre g s Ž y, y nq1 q x .. FIG. 4. FixŽ f . contient les g n Ž p . « FixŽ f . contient Geo ´ Ž g .. L’ALTERNATIVE DE TITS POUR Autw⺓ 2x 421 Si ␣ /  alors il existe p, q G 2 tels que ␣ p s  ,  q s ␣ . Posons Ž g 1 s y, y p q x ., g 2 s Ž y, y q q x ., alors g s g 1 ( g 2 convient. 䢇 Le sens de la proposition suivante est de montrer que les exemples 3.2 sont les seuls Ž` a conjugaison pres crucial pour la ` .. C’est la` un resultat ´ preuve du theoreme ne decoule pas ´ ` 2.4, et il est `a noter que ce resultat ´ ´ directement de la theorie de Bass-Serre mais est au contraire tres ´ ` particulier au groupe Autw⺓ 2 x. En fait on s’aperçoit que si FixŽ f . est borné alors FixŽ f . est petit Žde diametre ` au plus 6., ce qui autorise une preuve calculatoire: PROPOSITION 3.3. Soit f dans Autw⺓ 2 x de degre´ 1. Alors Fix Ž f . est de diametre ` infini si et seulement si f est conjugue´ a` une rotation Ž ␣ x,  y . a¨ ec ␣ ,  racines de l’unite´ de meme ˆ ordre. Preu¨ e. Puisque d Ž f . s 1, en conjuguant on se ramene ` `a f g E. A conjugaison dans E pres ` f est alors d’un des quatre types suivant Žcf. w5x.: Ž1. Ž ␣ x,  y . avec ␣ ,  g ⺓*; Ž2. Ž x q 1,  y . ou Ž  x, y q 1. avec  g ⺓*; Ž3. Ž  d x q  d y d ,  y . avec d G 1,  g ⺓*; Ž4. Ž  d x q  d y d q Ž y r .,  y . avec d G 1, q non constant de plus haut coefficient q1,  racine r i em e de l’unite. ´ Nous ´ etudions maintenant chacun des cas, en suivant plus ou moins un ordre croissant de complexite ´ pour FixŽ f .. Dans le cas Ž4., et dans le cas Ž3. avec d G 2, meme ˆ en conjuguant dans Autw⺓ 2 x on ne peut pas baisser le degre ´ de f Žlemme 6-7 de w5x.. En particulier f n’est pas conjugue de S, donc FixŽ f . est reduit ´ `a un ´element ´ ´ `a un seul sommet Žde type E .. Dans tous les cas restant on a f g S, donc FixŽ f . contient l’arete ˆ IdS. Rappelons que FixŽ f . est un arbre, donc si f fixe une autre arete ˆ il fixe ´egalement tout le chemin reliant cette arete ˆ `a IdS ŽFig. 5.. L’idee ´ est maintenant, en utilisant les ´ ecritures normales, de donner les ´ equations que doit verifier f pour fixer une arete ´ ˆ voisine de IdS. Par exemple on a: f fixe l’arete ˆ aŽ . S m f g aŽ . Sa Ž . y1 m aŽ . y1 fa Ž . g S. FIG. 5. Ecritures normales des aretes ˆ voisines de IdS. STEPHANE LAMY ´ 422 Plaçons-nous dans le cas Ž3. avec d s 1, i.e., f s Ž  x q  y,  y .. On calcule: aŽ . y1 fa Ž . s Ž y, x y y . ( Ž  x q  y,  y . ( Ž x q y, x . s Ž  x,  y q  x . ; eŽ P . y1 fe Ž P . s Ž x y P Ž y . , y . ( Ž  x q  y,  y . ( Ž x q P Ž y . , y . s Ž  x q  y q PŽ y. y PŽ  y. ,  y. . On voit que f ne fixe aucune arete ˆ de la forme aŽ . S, car Ž  x,  y q  x . f S. D’autre part f ne peut fixer une arete ˆ eŽ P . S que si P Ž  y . s  P Ž y .. Dans ce cas  est une racine de l’unite, ´ et on remarque que eŽ P .y1 feŽ P . s f. Ainsi par le calcul precedent aŽ .y1 eŽ P .y1 feŽ P . aŽ . f S, ce qui ´´ revient ` a dire que f ne fixe pas d’arete ˆ de la forme eŽ P . aŽ . S. Finalement FixŽ f . ne contient que l’arete ˆ IdS si  n’est pas une racine de l’unite, ´ et contient IdS plus des aretes ˆ de la forme eŽ P . S si  est racine. Ainsi FixŽ f . est de diametre ou ` inferieur ´ ` ´egal `a 2. Passons au cas Ž2., i.e., f s Ž x q 1,  y . Žle cas f s Ž  x, y q 1. se deduit par conjugaison par Ž y, x ... On a: ´ aŽ . y1 fa Ž . s Ž  x, Ž 1 y  . x q y q 1 . . Donc f fixe aŽ . S si s 0 ou si  s 1 et dans les deux cas on a aŽ .y1 faŽ . s Ž  x, y q 1.. En conjuguant par eŽ Q .y1 on obtient: eŽ Q. y1 ( Ž  x, y q 1 . ( e Ž Q . s Ž  x q  Q Ž y . y Q Ž y q 1 . , y q 1 . . Cet automorphisme ne peut ˆ etre dans S que si  s 1 et QŽ y . s ay 2 , et on y1 a alors eŽ Q . (Ž x, y q 1.( eŽ Q . s Ž x y 2 ay y a, y q 1.. Une troisieme ` conjugaison donne: aŽ . y1 ( Ž x y 2 ay y a, y q 1 . ( a Ž . s Ž x q 1, y y 2 ax y a y . et cet automorphisme ne peut ˆ etre dans S, pour tout choix de . Ainsi f ne fixe aucune arete ˆ de la forme aŽ . eŽ Q . aŽ . S. Regardons maintenant les aretes ˆ eŽ P . S: eŽ P . y1 fe Ž P . s Ž x q 1 q P Ž y . y P Ž  y . ,  y . . On voit que f fixe eŽ P . S des ` que P Ž y . s P Ž  y . et on a alors eŽ P .y1 feŽ P . s f ; on est ainsi ramene On conclut ´ aux calculs precedents. ´´ la-encore que FixŽ f . est de diametre ` ` fini. C’est dans le cas  s 1 que ce diametre ` est maximal; les calculs ci-dessus montrent que dans ce cas FixŽ f . contient des aretes de la forme aŽ . eŽ Q . S, aŽ . S, IdS, eŽ P . S, ˆ L’ALTERNATIVE DE TITS POUR Autw⺓ 2x 423 eŽ P . aŽ . S et eŽ P . aŽ . eŽ Q . S: on voit que FixŽ f . est de diametre ` 6. ´ Etudions enfin le cas Ž1., i.e., f s Ž ␣ x,  y .. Comme precedemment on ´´ calcule: y1 fa Ž . s Ž  x, Ž ␣ y  . x q ␣ y . ; y1 fe Ž P . s Ž ␣ x q ␣ P Ž y . y P Ž  y . ,  y . . aŽ . eŽ P . Donc f fixe aŽ . S si ␣ s  ou si s 0, dans les deux cas on a aŽ .y1 faŽ . s Ž  x, ␣ y .. D’autre part f fixe eŽ P . S si P Ž  y . s ␣ P Ž y ., ce qui implique ␣ s  n, ou ` n est le degre´ de P. De plus on remarque qu’alors eŽ P .y1 feŽ P . s f. Donc eŽ Q .y1 aŽ .y1 faŽ . eŽ Q . g S implique  s ␣ m ou ` m s degre´ de Q. Il est clair enfin que l’existence de n, m G 2 tels que ␣ m s  et ␣ s  n implique que ␣ et  sont des racines de l’unite ´ de meme ˆ ordre. On est ainsi dans le cadre des exemples 3.2, et nous avons vu que ceux-ci possedent un arbre fixe ` ´ non borne. ´ Remarque 3.4. Les calculs de la preuve ci-dessus Ždans le cas 1. permettent de preciser quelles aretes ´ ˆ appartiennent `a FixŽ f . quand ce Ž ␣ x,  y . avec ␣ ,  racines de l’unite dernier est non borne. Soit f s ´ ´ de Ž . Ž . Ž . Ž . meme ordre, et soit S s a e P ⭈⭈⭈ a e P S une arete. On disˆ ˆ 1 1 n n tingue deux cas: Ž1. ␣ s  : S g FixŽ f . si et seulement si les Pj verifient Pj Ž ␣ x . s ´ ␣ Pj Ž x . Žles i peuvent ˆ etre choisis arbitrairement .. Cela revient ` a dire que f commute avec chaque aŽ i . et eŽ Pj .. Ž2. ␣ /  : S g FixŽ f . si et seulement si les i sont tous nuls et les Pj verifient P2 kq1Ž ␣ y . s  P2 kq1Ž y . et P2 k Ž  y . s ␣ P2 k Ž y ., ce qui revient ´ `a dire que eŽ P2 kq1 . Žresp. eŽ P2 k .. commute avec Ž  x, ␣ y . Žresp. Ž ␣ x,  y ... On a des resultats analogues quand l’ecriture de commence par un eŽ P . ´ ´ Ž . ou finit par un a . Remarque 3.5. Il est maintenant clair que l’action de Autw⺓ 2 x sur l’arbre T est fidele. ` En effet soit f g Autw⺓ 2 x qui agit sur l’arbre comme l’identite. ´ D’apres ` la proposition 3.3 f est conjugue´ `a une rotation Ž ␣ x,  y . avec ␣ ,  racines de l’unite ´ de meme ˆ ordre, et par la remarque prece´´ dente une telle rotation ne fixe tout l’arbre que si elle est ´ egale ` a l’identite. ´ A noter que pour certain produit amalgame ´ l’action induite n’est pas fidele, ` par exemple dans SLŽ2, ⺪. , ⺪r4⺪)⺪r2⺪ ⺪r6⺪ la matrice yId agit comme l’identite ´ sur l’arbre associe. ´ STEPHANE LAMY ´ 424 COROLLAIRE 3.6. Soit f s Ž ␣ x,  y . a¨ ec ␣ ,  racines de l’unite´ de meme ˆ ordre, et soit g de degre´ G 2. On suppose Geo ´ Ž g . ; Fix Ž f .. Alors il existe g Autw⺓ 2 x tel que 䢇 䢇 g y1 soit cycliquement reduit; ´ f y1 s Ž ␣ x,  y . ou Ž  x, ␣ y .. Preu¨ e. Il suffit de prendre tel que y1 S g Geo ´ Ž g .. En effet .Geo ´ Ž g y1 . s Geo ´ Ž g ., d’ou ` IdS g Geo ´ Ž g y1 . et on applique la remarque 2.3. De plus f y1 est encore diagonal par la remarque 3.4. y1 Nous aurons besoin du lemme ´ elementaire suivant: ´ LEMME 3.7. Soient f 1 , f 2 g Autw⺓ 2 x, a¨ ec Fix Ž f 1 . l Fix Ž f 2 . non borne. ´ Alors f 1 et f 2 commutent; de plus ils admettent chacun un unique point fixe qui leur est commun. Preu¨ e. En conjuguant on peut supposer que f 1 et f 2 sont dans E Žpuisqu’ils fixent tous deux un sommet de type E, et meme, en fait, une ˆ y1 infinite est de la ´ de tels sommets.. Alors le commutateur h [ f 1 f 2 fy1 1 f2 forme Ž x q P Ž y ., y q ␥ .; de plus FixŽ h. est non borne ´ donc h est d’ordre fini par la proposition 3.3. On en deduit que h s Id. ´ Les automorphismes f 1 et f 2 ayant par hypothese ` des arbres fixes ´ associes ´ non bornes, ´ ils sont chacun conjugues ´ `a une rotation Ž ␣ x,  y . avec ␣ ,  racines de l’unite ordre. En particulier ils ont un ´ de meme ˆ unique point fixe dans ⺓ 2 , et comme ils commutent leurs points fixes coıncident. ¨ Nous allons maintenant ´ etudier les sous-groupes de degre ´ 1 de Autw⺓ 2 x. On pourrait avoir envie de dire qu’un tel groupe doit ˆ etre conjugue ´ `a un sous-groupe de A ou E. Nous allons voir que c’est faux en general ´ ´ Žexemple de Wright., mais vrai en rajoutant certaines hypotheses. Nous ` utiliserons les trois lemmes suivants: LEMME 3.8. Soit G un sous-groupe de degre´ 1, et soient f, g g G. Alors Fix Ž g . l Fix Ž f . / ⭋. Preu¨ e. L’idee p g FixŽ g ( f ., et q le milieu du ´ est de considerer ´ chemin reliant p ` a f Ž p .. Alors q g FixŽ f . l FixŽ g . Žvoir w9, Proposition 26, p. 89x.. LEMME 3.9. Soient X un arbre, et X 1 , . . . , X n des sous-arbres deux a ` deux non disjoints. Alors F i X i / ⭋. Preu¨ e. Voir w9, Lemme 10, p. 91x. L’ALTERNATIVE DE TITS POUR Autw⺓ LEMME 3.10. X, tel que: 2x 425 Soient X un arbre, et Ž X i . i g I une famille de sous-arbres de Ž1. X i l X j / ⭋ ᭙ i, j g I; Ž2. Il existe Y un sous-arbre borne´ de X, tel que ᭙ i g I, X i ; Y. Alors F i X i / ⭋. Preu¨ e. On raisonne par recurrence sur le diametre ´ ` n de Y. Si n s 0 Ži.e., si Y est reduit ´ `a un seul sommet., alors pour tout i on a X i s Y et donc F i X i s Y. Si n G 1, alors ou bien il existe un sommet terminal de Y Ži.e., un sommet qui n’appartient qu’a ` une seule arete ˆ . contenu dans tous les X i , ce qui termine la demonstration, ou bien il n’en existe pas et on ´ continue le raisonnement avec Y ⬘ [ Y _ sommets et aretes ˆ terminaux de Y4 , X iX [ X i l Y⬘. Nous pouvons maintenant ´ enoncer la PROPOSITION 3.11. Soit G un sous-groupe de degre´ 1 de Autw⺓ 2 x. On suppose que l’une des deux hypotheses ` sui¨ antes est satisfaite: Ž1. G est de type fini; Ž2. G contient un ´´ element f a¨ ec Fix Ž f . borne. ´ Alors G est conjugue´ a ` un sous-groupe de A ou de E. Preu¨ e. Supposons d’abord G de type fini, i.e. G s ² g 1 , . . . , g n :, g i g Autw⺓ 2 x. On note X i s FixŽ g i .. Le lemme 3.8 dit alors que les X i sont deux ` a deux non disjoints, et donc par le lemme 3.9 leur intersection globale contient au moins un sommet P. Ce sommet P s’ecrit A ou E ´ Žavec g Autw⺓ 2 x., et G est inclu dans le stabilisateur de P, i.e., G ; A y1 ou Ey1 . Plaçons-nous maintenant dans le cas Ž2.: il existe f g G avec FixŽ f . borne. ´ Pour chaque g g G on note maintenant X g s FixŽ g . l FixŽ f .. Si g 1 , g 2 g G, le lemme 3.8 applique ´ trois fois Žaux couples Ž g 1 , f ., Ž g 2 , f . et Ž g 1 , g 2 .. implique que X g l X g / ⭋. On est alors exactement dans les 1 2 conditions du lemme 3.10 puisque chaque ´ element de la famille Ž X g . g g G ´ Ž . est contenu dans l’arbre borne Fix f . Ainsi G est encore inclu dans le ´ . stabilisateur d’un sommet P Žou P g F X . ` ggG g Pour ce qui concerne l’existence de sous-groupes de degre ´ 1 qui ne soient pas conjugues ´ `a un sous-groupe de E ou de A, nous renvoyons `a w12x ou ` un exemple explicite est construit. Nous nous contentons d’enoncer ´ la proposition suivante qui caracterise de tels sous-groupes: ´ 426 STEPHANE LAMY ´ PROPOSITION 3.12. Soit G un sous-groupe de degre´ 1 qui n’est pas conjugue´ a ` un sous-groupe de A ou de E. Alors: Ž1. G est abelien; ´ Ž2. G est ´ egal a ` l’union d’une famille croissante de groupes Hi , i g ⺞, ou ` chaque Hi est conjugue´ a` un groupe cyclique fini engendre´ par une rotation Ž ␣ x,  y . a¨ ec ␣ ,  racines de l’unite´ de meme ˆ ordre; Ž3. chaque ´´ element de G admet un seul point fixe Ž en tant qu’automorphisme de ⺓ 2 . et ce point fixe est le meme elements de G; ˆ pour tous les ´´ Ž4. l’action de G fixe un bout de l’arbre T. Preu¨ e. Comme G n’est pas conjugue ´ `a un sous-groupe de A ou de E, il ne fixe aucun sommet. Par la proposition 3.11 on en deduit que chaque ´ element de G admet un arbre fixe non borne, i.e., est conjugue ´´ ´ ´ `a une rotation Ž ␣ x,  y . avec ␣ ,  racines de l’unite de meme ordre. De plus, si ´ ˆ f, g g G alors FixŽ f . l FixŽ g . est non borne, en effet sinon on pourrait ´ appliquer le lemme 3.10 avec Y s FixŽ f . l FixŽ g ., X g i s FixŽ g i . l Y, ce qui contredirait le fait que G n’est inclus dans le stabilisateur d’aucun sommet. Par le lemme 3.7, on obtient Ž1. et Ž3.. Montrons maintenant l’assertion Ž2.. Toujours d’apres ` la proposition 3.11 le groupe G n’est pas de type fini. De plus remarquons que si f, g g G sont de meme ˆ ordre alors il existe n g ⺪ tel que f n s g. En effet sinon on peut supposer Žen conjuguant. f, g g E et on pourrait trouver m g ⺞ tel que f m ( g s Ž ␣ x q P Ž y . ,  y q ␥ . / Id avec ␣ s 1 ou  s 1. Mais ceci est impossible car ␣ et  doivent ˆ etre des racines du meme ˆ ordre Ždonc ␣ s  s 1. et f m ( g doit ˆetre d’ordre fini. Il existe donc une suite strictement croissante d’entiers Ž n i . i g ⺞ tel que n i soit l’ordre d’un ´ element de G. Definissons Hi comme le sous-groupe de ´ ´ G engendre d’ordre inferieur ou ´ egal ` a n i . Ce groupe Hi ´ par les ´elements ´ ´ est fini et contient un ´ element f i Žnon necessairement unique. d’ordre ´ ´ maximal. Reste ` a voir que f i engendre Hi . Soit g g Hi ; il existe n g ⺞ tel que f in et g soient de meme ˆ ordre. Par le raisonnement ci-dessus on a donc f in⬘ s g pour un certain n⬘ g ⺞. Il est clair enfin que FixŽ f iq1 . ; FixŽ f i ., de plus F i FixŽ f i . est vide, ce qui donne Ž4. Žvoir w9, pp. 92᎐93x.. ´ 4. LES AUTOMORPHISMES DE TYPE HENON ´ Etant donne ´ g g Autw⺓ 2 x de degre´ G 2 nous cherchons maintenant `a caracteriser les f qui commutent avec g, ou au contraire les f tels que f ´ L’ALTERNATIVE DE TITS POUR Autw⺓ 2x 427 et g ne soient lies la position relative ´ par aucune relation. Pour preciser ´ Žassociees de deux geodesiques ´ ´ ´ `a des automorphismes. nous utiliserons la PROPOSITION 4.1. Soient f, g g Autw⺓ 2 x a¨ ec d Ž g . G 2 et d Ž f . s 1. On suppose Geo ´ Ž g . l Fix Ž f . non borne. ´ Par la proposition 3.3 on peut ´ecrire f y1 s Ž ␣ x,  y . a¨ ec ␣ ,  racines de l’unite´ de meme ˆ ordre, et alors: Ž1. Si ␣ /  , ␣ n s  ,  n s ␣ et lg Ž g . s 2 mod 4, alors gfgy1 s  x, ␣ y . s f n Ž et donc f et g 2 commutent .; Ž2. Dans tous les autres cas f et g commutent. y1 Ž En particulier Geo ´ Ž g . ; Fix Ž f .. Preu¨ e. En conjuguant par nous pouvons supposer f s Ž ␣ x,  y ., et donc f Ž0. s 0. Rappelons que FixŽ gfgy1 . s g.FixŽ f ., ainsi: Geo ´ Ž g . l Fix Ž f . non borne´ « Fix Ž gfgy1 . l Fix Ž f . non borne. ´ On en deduit par le lemme 3.7 que gfgy1 fixe 0, et donc g fixe 0 ´ ´egalement. On peut ainsi ´ ecrire g s m( s, ou ` m s aŽ m .( eŽ Pn .( ⭈⭈⭈ ( aŽ 1 .( eŽ p1 . et s s Ž a1 x q b1 y, b 2 y . Žplus precisement on peut supposer m de cette ´ ´ forme quitte ` a conjuguer.. Quitte ` a conjuguer ` a nouveau, les aretes ˆ mS et msaŽ n . S sont dans FixŽ f ., et on a msaŽ n . S s maŽ n . S ou ` n est tel que aŽ n .y1 saŽ n . g S. Si ␣ s  alors f commute avec s Žimmediat ´ . et avec m Žrem. 3.4., donc avec g. Si ␣ /  alors dans l’ecriture ci-dessus on a n s n s 0 Žrem. 3.4., ´ d’ou ` s s Ž a1 x, b 2 y .. Ainsi f commute encore avec s. De plus, encore par la remarque 3.4, on a g (Ž ␣ x,  y .( gy1 s Ž ␣ x,  y . Žresp. Ž  x, ␣ y .. quand lgŽ g . s 0 mod 4 Žresp. 2 mod 4.. Enfin, dans le deuxieme cas, on verifie ` ´ qu’il existe n tel que ␣ n s  et  n s ␣ . COROLLAIRE 4.2. Soient f et g deux automorphismes de type Henon. ´ Alors ou bien Geo ´ Ž f . s Geo ´ Ž g ., ou bien Geo ´ Ž f . l Geo ´ Ž g . est borne´ Ž´ e¨ entuellement ¨ ide .. Preu¨ e. Supposons que Geo ´ Ž f . l Geo ´ Ž g . soit non borne. ´ Alors quitte ., `a prendre des puissances de f et g Žce qui ne change pas les geodesiques ´ ´ on peut supposer que lgŽ f . s lgŽ g ., lgŽ f . s 0 mod 4 et que f et g induisent la meme ˆ orientation sur Geo ´ Ž f . l Geo ´ Ž g .. L’automorphisme fgy1 fixe alors un nombre infini de sommets de Geo ´ Ž g ., donc la proposition 4.1 affirme que g et fgy1 commutent, et on a alors g Ž fgy1 . fy1 s Ž fgy1 . gfy1 s Id 428 STEPHANE LAMY ´ FIG. 6. Geo ´ Ž f . / Geo ´ Ž g . et Geo ´ Ž f . l Geo ´ Ž g . non borne´ « f ( g / g ( f. i.e., f et g commutent et en regardant l’action sur l’arbre on voit facilement que Geo ´ Ž f . s Geo ´ Ž g . ŽFig. 6.. Si on se donne f, g g Autw⺓ 2 x de type Henon avec Geo ´ ´ Ž f . s Geo ´ Ž g ., on deduit de la proposition 3.3 qu’il existe une relation entre f et g. En ´ y1 y1 . n Ž . Ž effet fgfy1 gy1 fixe Geo g , donc il existe n tel que fgf g s Id. Nous ´ Ž . Ž . etudions maintenant le cas Geo f / Geo g : ´ ´ ´ PROPOSITION 4.3. Soient f, g g Autw⺓ 2 x de degre´ G 2, a¨ ec Geo ´ Žf./ Geo ´ Ž g .. On suppose lg Ž f . ) N et lg Ž g . ) N ou` N est le diametre ` de Geo ´ Ž f . l Geo ´ Ž g .. Alors f et g engendrent un groupe libre, de plus les ´´ elements Ž sauf l’identite´. de ² f, g : sont de degre´ G 2. Preu¨ e. Il faut verifier que pour tout h defini ´ ´ par h s f n p ( g m p ( ⭈⭈⭈ f n1 ( g m 1 avec les n i et les m i dans ⺪ _ 04 , on a d Ž h. G 2 Žet donc en particulier h / Id .. Pour cela, il suffit de verifier que h ne fixe aucun sommet de T. ´ Soit donc Q un sommet de T. On introduit les notations suivantes: on pose dist f Ž Q . la distance de Q ` a Geo ´ Ž f . Žmeme ˆ chose pour g ., et Tf Žresp. Tg . le sous-arbre de T constitue des sommets P verifiant dist f Ž P . F ´ ´ dist g Ž P . Žresp. dist f Ž P . G dist g Ž P ... Le resultat s’obtient alors par recur´ ´ rence sur p, ` a l’aide des deux assertions suivantes. On prend n, m g ⺪ _ 04 et on pose Q⬘ s Ž f n ( g m . Q. Ž1. Si Q g Tf , alors Q⬘ g Tf et dist f Ž Q⬘. ) dist f Ž Q .. En effet l’hypothese ` lgŽ g . ) N implique g m Ž Q . g Tg avec en plus une inegalite ´ ´ stricte: dist g Ž g m Ž Q . . - dist f Ž g m Ž Q . . . L’hypothese ` lgŽ f . ) N assure alors Q⬘ s f n ( g m Ž Q . g Tf . De plus on a dist g Ž g m Ž Q . . s dist g Ž Q . G dist f Ž Q . L’ALTERNATIVE DE TITS POUR Autw⺓ 2x 429 Žl’egalite ´ ´ est claire, l’inegalite ´ ´ vient de Q g Tf .. Donc dist f Ž g m Ž Q . . ) dist f Ž Q . « dist f Ž f n ( g m Ž Q . . ) dist f Ž f n Ž Q . . s dist f Ž Q . . g mŽ Ž2. Si Q g Tg et Q⬘ g Tg , alors dist g Ž Q⬘. - dist g Ž Q .. Il est clair que Q . f Tg Žcar sinon f n ( g m Ž Q . g Tf .; autrement dit dist g Ž g m Ž Q . . ) dist f Ž g m Ž Q . . et le resultat se deduit grace ´ ´ ˆ aux relations dist g Ž Q . s dist g Ž g m Ž Q . . ; dist f Ž g m Ž Q . . s dist f Ž f n ( g m Ž Q . . G dist g Ž f n ⭈ g m Ž Q . . . Remarque 4.4. La preuve ci-dessus est essentiellement un ‘‘ping-pong’’, Žvoir w6x.. Cependant il technique classique dans ce genre de probleme ` nous a semble interessant de payer le prix de quelques calculs ´ ´ supplementaires pour obtenir que tous les ´ elements de G sont de type ´ ´ Henon. En particulier dans la section 5 nous utiliserons le fait que ´ d Ž fgfy1 gy1 . G 2. On obtient immediatement les deux corollaires: ´ COROLLAIRE 4.5. Soient f, g de type Henon. Si Geo ´ ´ Ž f . / Geo ´ Ž g ., alors ² g, f : contient un groupe libre non abelien. ´ Preu¨ e. En notant N le diametre ` de Geo ´ Ž f . l Geo ´ Ž g ., il suffit de n. n. Ž Ž prendre n tel que lg f ) N et lg g ) N. On a alors ² f n, g n : s ⺪)⺪. COROLLAIRE 4.6. Geo ´ Ž f . s Geo ´ Ž g .. Soient f, g de type Henon. Si g ( f s f ( g, alors ´ Nous allons maintenant calculer le centralisateur d’un automorphisme g de type Henon, que nous noterons ´ Cent Ž g . s f g Aut w ⺓ 2 x ; f ( g s g ( f 4 . LEMME 4.7. Soit g g Autw⺓ 2 x de degre´ G 2. On note H s f g Cent Ž g . ; d Ž f . s 1 4 . Alors H est conjugue´ a ` un groupe engendre´ par une rotation Ž ␣ x,  y . a¨ ec ␣ ,  racines de l’unite´ de meme ˆ ordre. 430 STEPHANE LAMY ´ Preu¨ e. Remarquons que pour chaque f g H l’arbre FixŽ f . est non borne ´ car il contient Geo ´ Ž g . Žlemme 3.1.; donc f est d’ordre fini par la proposition 3.3. De plus l’ordre de f est borne ´ par le degre´ Ždynamique. de g. En effet f induit une permutation sur l’ensemble des points fixes Ždans ⺓ 2 . de g, qui est de cardinal ´ egal au degre ´ de g en comptant les multiplicites de ´ Žvoir w5x.. Soit f 0 g H d’ordre maximal parmi les ´elements ´ H. Nous reprenons maintenant les arguments de la preuve de la proposition 3.12. Si h g H alors l’ordre de f 0 est un multiple de l’ordre de h, de plus si h1 et h 2 sont deux ´ elements de H de meme ´ ˆ ordre, alors il existe n et m g ⺞* tel que h1n s h 2 et h 2m s h1. Finalement H s ² f 0 : ce qui est le resultat attendu. ´ PROPOSITION 4.8. Soit g g Autw⺓ 2 x de degre´ G 2. Alors Cent Ž g . est engendre´ par deux ´´ elements h et f satisfaisant: Ž1. d Ž h. G 2 et Geo ´ Ž g . s Geo ´ Ž h.; Ž2. f est conjugue´ a ` une rotation Ž ␣ x,  y . a¨ ec ␣ ,  racines de l’unite´ de meme ˆ ordre; Ž3. Il existe n tel que f ( h s h( f n. En particulier Cent Ž g . est isomorphe a ` ⺪ i ⺪rp⺪, ou` p est l’ordre de f. Preu¨ e. L’automorphisme f est donne ´ par le lemme 4.7, et parmi les automorphismes de degre ´ G 2 de CentŽ g . Žqui ont tous meme ˆ geodesique, ´ ´ cor. 4.6. on choisit h qui minimise lgŽ h.. Soit g CentŽ g . de degre ´ G 2, alors lgŽ h. divise lgŽ . Žfaire une division euclidienne., donc il existe q g ⺪ tel que ( h q soit de degre ´ 1, i.e., ( h q g ² f : et donc on a bien ² : g h, f . L’entier n est donne ´ par la proposition 4.1, et est donc ´egal `a 1 ou `a Ž p q 1.r2. Remarque 4.9. Ž1. Cette situation contraste avec le cas des automorphismes de degre ´ 1 qui ont tous un centralisateur non denombrable. ´ Ž2. L’entier n de la proposition est la plupart du temps ´ egal ` a 1, i.e., le groupe CentŽ g . est souvent isomorphe ` a ⺪ = ⺪rp⺪ Žou meme ˆ `a ⺪.. Ž3. Attention, la reciproque du corollaire 4.6 est fausse. Par exemple, ´ si on note g s Ž y, y 2 q x . et f s Ž jx, j 2 y . ou ` j est une racine cubique de l’unite, qui ont ´ alors g et g ( f sont deux automorphismes de type Henon ´ meme mais qui ne commutent pas. ˆ geodesique ´ ´ Pour finir la preuve du theoreme 2.4 il reste ` a traiter le cas des ´ ` sous-groupes dont tous les ´ elements de type Henon ont meme ´ ´ ˆ geodesique. ´ ´ Ces sous-groupes sont toujours resolubles comme le montre la ´ PROPOSITION 4.10. On se donne ⌫ une geodesique infinie, telle que ´ ´ ⌫ s Geo ´ Ž g . pour un certain g g Autw⺓ 2 x. Alors il existe un unique sous- L’ALTERNATIVE DE TITS POUR Autw⺓ 2x 431 groupe G de Autw⺓ 2 x, maximal pour la propriete: elements de type ´ ´ ‘‘tous les ´´ Henon de G admettent ⌫ comme geodesique’’. De plus G est resoluble, et ´ ´ ´ ´ contient un sous groupe isomorphe a ` ⺪ d’indice fini. Preu¨ e. Si G existe il contient deja ´ ` toutes les puissances de g. Montrons d’abord que tout candidat ` aˆ etre dans G doit laisser ⌫ globalement invariante. En effet supposons Ž ⌫ . / ⌫, alors on aurait d Ž ( g ( y1 . G 2 avec Geo ´ Ž ( g ( y1 . s ⌫ / ⌫, ce qui est contraire `a la propriete ´ ´ exigee ´ de G. On est ainsi conduit ` a poser G ´ egal au groupe des automorphismes qui laissent ⌫ globalement invariante; nous allons montrer que G est resolu´ ble. Pour cela, cherchons des generateurs pour G. On distingue dans G ´ ´ trois sous-ensembles qui forment une partition: Ž1. L’ensemble T ⌫ des automorphismes qui agissent sur ⌫ par translation Žnon triviale.; Ž2. le groupe F⌫ des automorphismes qui fixent ⌫; Ž3. l’ensemble S ⌫ des automorphismes qui agissent sur ⌫ par symetrie ´ autour d’un sommet. On remarque que F⌫ est isomorphe ` a ⺪rp⺪, en effet F⌫ ; CentŽ g 2 . Žprop. 4.1. et on applique le lemme 4.7. Choisissons h g T ⌫ qui minimise lgŽ h., f g F⌫ qui engendre F⌫ et g S ⌫ quelconque Ž s Id si S ⌫ s ⭋.. On a G s ² h, f, :. En effet si g T ⌫ , on a lgŽ h. qui divise lgŽ ., d’où s h n ( f q. D’autre part si g S ⌫ , ou bien et ont meme ˆ centre, et ( g ² f :, ou bien et n’ont pas meme centre, et ( g T ⌫ . Dans ˆ les deux cas g ² h, f, :. Montrons maintenant que G est resoluble. On a: ´ w T ⌫ , F⌫ x ; F⌫ , w T⌫ , S⌫ x ; T⌫ , w F⌫ , S ⌫ x ; F⌫ , y1 ou l’ensemble des commutateurs de la forme h 0 f 0 hy1 ` w T⌫ , F⌫ x designe ´ 0 f0 avec h 0 g T ⌫ et f 0 g F⌫ . Donc G Ž1. s w G, G x ; ²T ⌫ , F⌫ :, et G Ž2. ; F⌫ est abelien. ´ Enfin G quotiente ´ par le groupe fini ² f, : est isomorphe `a ⺪ Žle generateur ´ ´ ´etant la classe de h dans Gr² f, :.. Remarque 4.11. Si G est un groupe dont tous les ´ elements de degre ´ ´G2 ont meme ⌫, et s’il existe g G qui agit par symetrie sur ⌫, ˆ geodesique ´ ´ ´ montrons alors que tous les ´ elements de G ont un determinant jacobien ´ ´ de module 1. 432 STEPHANE LAMY ´ Suivant la preuve de la proposition ci-dessus G s ² h, f, : avec Geo ´ Ž h. s ⌫, ⌫ ; FixŽ f .. On remarque que <det D < s 1, en effet 2 g ² f : et <det Df < s 1. Mais on peut aussi ´ ecrire G s ² f, , ( h:, et ( h agit par symetrie sur ⌫. Ainsi les trois generateurs ont un determinant jacobien de ´ ´ ´ ´ module 1. Synthese ` de la preu¨ e du theoreme ´ ` 2.4. Les cas Ž1. et Ž2. ont ´ete´ traites ´ dans la section 3. Plus precisement, le cas Ž2. correspond aux ‘‘groupes de ´ ´ Wright’’ qui sont caracterises ´ ´ par la proposition 3.12. Le cas Ž3. est donne ´ par la proposition 4.10, on voit que ces sous-groupes sont non seulement resolubles, mais en fait d’une forme tres ´ ` particuliere. ` Enfin le cas Ž4. correspond au corollaire 4.5; ` a noter que ce resultat ´ decoule de la theorie de Bass-Serre, par contre les ´ enonces ´ ´ ´ plus precis ´ 4.2 et 4.3 sont particuliers ` a Autw⺓ 2 x. Au passage nous avons ´ egalement montre annexes inte´ deux resultats ´ ´ ressants: Ž1. description des f g Autw⺓ 2 x avec FixŽ f . non borne ´ Žprop. 3.3.; Ž2. description du centralisateur d’un automorphisme de type Henon ´ Žprop. 4.8.. 5. FONCTIONS DE GREEN ET DOMAINES DE FATOU᎐BIEBERBACH Nous rappelons tout d’abord quelques definitions et resultats concer´ ´ nant la dynamique des automorphismes de degre ´ G 2, pour plus de details ´ on pourra consulter w1, 2, 10x. Considerons f g Autw⺓ 2 x de type Henon; nous avons vu que f s’ecrit ´ ´ ´ y1 f s g ou ` g Autw⺓ 2 x et g est une composition d’applications de Henon generalisees. ´ ´ ´ ´ Nous noterons: 2 n Kq ´ 4; g s Ž x, y . g ⺓ tel que la suite g Ž x, y . 4 ng ⺞ soit bornee q Jq le bord topologique. . ´ g s ⭸ K g Ž ⭸ denote 2 L’ensemble Jq est l’ensemble de Julia Žpositif. associe ´ `a g. On g ;⺓ introduit ´ egalement la fonction de Green associee a g: ´ ` Ggq s lim nªq⬁ 1 dŽ g . n logq 5 g n 5 . L’ALTERNATIVE DE TITS POUR Autw⺓ 2x 433 L’application Ggq est continue positive plurisousharmonique et satisfait les proprietes: ´´ 䢇 䢇 䢇 q 4 Kq g s Gg s 0 ; q Gg ( g s d Ž g ..Ggq ; Ggq est pluriharmonique sur ⺓ 2 _ Kq g . Le courant de Green associe ´ `a g est le Ž1, 1.-courant positif ferme´ de potentiel Ggq : q g s i ⭸⭸ Ggq s ⭸ 2 Ggq i Ý ⭸z i ⭸z j dz i n dz j . Son support est exactement l’ensemble de Julia Jq g . Remarquons que q Ž . g*q s d g . . g g On obtient des notions symetriques en considerant les iterations nega´ ´ ´ ´ y y y. tives Žon definit ainsi Ky , J , G , . Il est interessant de regarder le ´ ´ g g g g prolongement de g ` a ⺓⺠ 2 ; on voit alors qu’il existe deux points particuliers sur la droite ` a l’infini. On a d’une part le point pys w1 : 0 : 0x qui est un point d’indetermination, d’autre part le point pqs w0 : 1 : 0x qui est ´ fixe superattractant de bassin Ggq ) 04 dans ⺓ 2 . On definit la masse d’un ´ courant T sur ⺓⺠ 2 ` a l’aide de la forme de Kahler standard : ¨ 5T 5 s H⺓⺠ T n . 2 Žou plus exactement son prolongement trivial ` Le courant q a ⺓⺠ 2 . est g de masse 1. On peut ´ etendre les definitions et proprietes ´ ´ ´ ci-dessus `a f en posant q y1 Gq s k. y1 *Ggq ; f s k.Gg ( y1 q *q f s k. g s k. i ⭸⭸ Ž y1*Ggq . , ou ` k ) 0 est choisi de maniere ` `a avoir 5 qf 5 s 1. On a le resultat remarquable suivant Žvoir w10x.: ´ THEOREME ´ ` 5.1 ŽSibony.. Soit T un courant positif ferme´ de type Ž1,1. q dans ⺓⺠ 2 de masse 1 et de support contenu dans Kq g . Alors T s g . Nous allons en deduire le resultat suivant: ´ ´ PROPOSITION 5.2. Soit f de type Henon, et h g Autw⺓ 2 x. On suppose que ´ q s Gf . Alors d Ž h. s 1. Gq f (h STEPHANE LAMY ´ 434 Preu¨ e. Supposons d Ž h. G 2. On sait Žvoir w1x. que h admet un point Žresp. Jy . periodique selle p et que Jq de la variete ´ ´ ´ ´ stable h h est l’adherence Žresp. instable . associee donc de la relation Gq ( h s Gq ´ `a p. On deduit ´ f f q q y que Jh et Jh sont inclus dans un meme ˆ niveau Gf s c4. q Si c s 0 alors le theoreme ´ ` de Sibony implique q ` h*qf s h s f , d’ou q q q q q d Ž h.. f . Or l’hypothese ` Gf ( h s Gf implique h* f s f , d’ou ` une contradiction. Si c ) 0 on va encore aboutir ` a une contradiction. Tout d’abord l’ensemble P des points periodiques selle de h ne contient pas de point isole, ´ ´ y en effet l’adherence de P est le support de la mesure d’equilibre q n ´ ´ h h Žvoir w3x., et le support de cette mesure n’est localement polaire en aucun point w1x. Maintenant Gq est pluriharmonique au voisinage de p, donc f localement Gq est la partie reelle d’une fonction holomorphe . Quitte ` a ´ f bouger un peu p on peut supposer que est une submersion ou la puissance n i em e d’une submersion au voisinage de p. Ainsi localement Gq 4 ´ ou sur n hyperplans reels ´ f s c est redressable sur un hyperplan reel concourants, qui ne contiennent en chaque point qu’une seule direction complexe. En particulier les deux varietes ´ ´ stable et instable associees ´ `a p 4 ne peuvent ˆ etre contenues dans le niveau Gq s c . f Remarque 5.3. Il est peut-etre bien connu que les niveaux de la ˆ fonction de Green sont lisses Žsauf ´ evidemment le niveau 0., ce qui rendrait immediate la fin de la preuve ci-dessus. Cependant je ne connais ´ pas de demonstration simple de ce fait. ´ Nous pouvons maintenant ´ enoncer le principal theoreme ´ ` de cette section: il s’agit d’etablir une ´ equivalence entre les notions de geodesique ´ ´ ´ Žorientee ´ . et de fonction de Green associees ´ `a un automorphisme de type Henon. ´ THEOREME 5.4. Soient f, g g Autw⺓ 2 x de type Henon. Les assertions ´ ` ´ sui¨ antes sont ´ equi¨ alentes: Ž1. Geo orientations; ´ Ž f . s Geo ´ Ž g . a¨ ec les memes ˆ Ž2. il existe n, m g ⺞* tels que f n s g m ; Ž3. Ggq s Gq f . Preu¨ e. Supposons Geo ´ Ž g . s Geo ´ Ž f . s ⌫. En reprenant la preuve de la proposition 4.10 on voit qu’il existe deux automorphismes h et e tels que: 䢇 h est de type Henon et Geo ´ ´ Ž h. s ⌫; 䢇 e est d’ordre r et fixe ⌫; 䢇 f s h n1 e p 1 , g s h n 2 e p 2 , avec n1 , n 2 , p1 , p 2 g ⺞. L’ALTERNATIVE DE TITS POUR Autw⺓ 2x 435 Quitte ` a prendre les carres ´ de f et g on peut supposer n1 et n 2 pairs, ainsi par la proposition 4.1 e commute avec h n1 et h n 2 . En posant n s rn 2 et m s rn1 on obtient: f n s g m s h r n1 n 2 . On a ainsi Ž1. « Ž2.; d’autre part Ž2. « Ž3. est immediat. Montrons ´ Ž3. « Ž1.. Supposons Gq[ Ggq s Gq Ž . Ž . . Si Geo f / Geo g alors quitte ` a ´ ´ f prendre des puissances de f et g Žce qui ne change pas Gq. , on peut supposer que f et g engendrent un groupe libre dont tous les ´ elements ´ Žsauf Id . sont de degre ´ G 2 Žprop. 4.3.. En particulier fgfy1 gy1 est de degre ´ G 2. Les deux relations Gq( f s d Ž f . .Gq Gq( g s d Ž g . .Gq impliquent Gq( fgfy1 gy1 s Gq. Mais la proposition 5.2 implique alors d Ž fgfy1 gy1 . s 1, ce qui est contradictoire. Remarque 5.5. Dans le meme ˆ ordre d’idee ´ il est possible de montrer que deux automorphismes de type Henon ont meme geodesique si et ´ ˆ ´ ´ seulement s’ils ont meme ˆ ensemble de Julia, ou encore si et seulement s’ils admettent la meme ˆ mesure invariante; cependant la preuve requiert une ´etude plus poussee ´ des notions de fonction et courant de Green, en particulier dans le cas ou de g et gy1 sont ` les points d’indetermination ´ confondus Žvoir w8, th. 2.24x.. Considerons maintenant g g Autw⺓ 2 x de degre ´ ´ G 2; supposons que g possede un point periodique contractant p. Quitte ` ´ `a prendre une puissance et ` a conjuguer par une translation on se ramene ` `a p s 0 point fixe contractant. Notons ⌺ le bassin d’attraction de 0: c’est un domaine de Fatou᎐Bieberbach, i.e., un domaine biholomorphe ` a ⺓ 2 strictement inclu 2 dans ⺓ . Nous nous proposons de calculer le groupe Autw ⌺ x des f g Autw⺓ 2 x qui laisse ⌺ invariant Ži.e., f Ž ⌺ . s ⌺ .. La proposition suivante precise un resultat de w4x: ´ ´ PROPOSITION 5.6. A¨ ec les notations ci-dessus, Autw ⌺ x est constitue´ des automorphismes qui fixent 0 Ž dans ⺓ 2 . et qui laissent Geo ´ Ž g . globalement w x in¨ ariante. De plus Aut ⌺ ne contient pas d’automorphisme qui agisse par symetrie ´ sur Geo ´ Ž g .. Finalement Autw ⌺ x est isomorphe a` un produit semi-direct ⺪ i ⺪rn⺪ pour un certain n g ⺞*. Preu¨ e. Pour montrer que tout ´ element dans Autw ⌺ x laisse invariante ´ Geo on a ´ Ž g . il suffit de montrer que pour tout f g Autw ⌺ x de type Henon ´ Geo ´ Ž f . s Geo ´ Ž g . Žvoir preuve de la prop. 4.10.. Pour cela, quitte `a prendre des puissances de f et g il suffit de montrer que d Ž fgfy1 gy1 . s 1. STEPHANE LAMY ´ 436 On remarque que fgfy1 admet un point fixe contractant p s f Ž0. de q Ž w x. bassin ⌺, d’ou de ` Jq ´ ` g s J f g fy1 s ⭸ ⌺ voir 2 . Alors par le theoreme q q q y 1 Žen effet ⭸⭸ Ž G Sibony g s k. f g fy1 Žavec k ) 0., d’ou ` Ggq s k.Gq fgf g q y k.Gf g fy1 . s 0, on a ainsi une application pluriharmonique nulle sur ⌺, donc nulle partout.. Finalement on obtient la relation Ggq ( fgfy1 gy1 s Ggq , d’ou ` dŽ fgfy1 gy1 . s 1 par la proposition 5.2. Remarquons que f ne peut pas agir par symetrie sur Geo ´ ´ Ž g .; sinon, d’apres jacobien de module 1 ce ` la remarque 4.11 g aurait un determinant ´ qui interdirait l’existence d’un point fixe contractant. Montrons maintenant que tout f g Autw ⌺ x fixe 0. On vient de voir que f laisse invariante Geo ´ Ž g ., ce qui implique que f commute avec g m pour un certain m Žsi dŽ f . s 1 alors m s 2 convient par la proposition 4.1; et si dŽ f . G 2 on a vu que f n s g m pour certain n et m.. Considerons w g ⌺, ´ on a donc f Ž w . g ⌺. On a lim g k Ž f Ž w . . s 0 « lim g k m Ž f Ž w . . s 0 kªq⬁ kªq⬁ « lim f Ž g k m Ž w . . s 0 kªq⬁ « f Ž 0 . s 0. Reciproquement supposons que f Ž0. s 0, et que f laisse Geo ´ ´ Ž g . globalement invariante. Il existe m g ⺞ tel que f commute avec g m , donc f laisse invariant Kq g , en particulier f agit sur les composantes connexes de Ž . l’interieur de Kq que la composante ´ ´ g . Comme f 0 s 0, on en deduit q connexe de K g contenant 0 est fixee ´ par f, autrement dit ⌺ est fixe´ par f. Le groupe des automorphismes qui fixent globalement Geo ´ Ž g . et qui Ž . preservent l’orientation de Geo ´ ´ g est isomorphe `a ⺪ i ⺪rp⺪ pour un certain p g ⺞* Žvoir preuve de la prop. 4.10.. Le groupe Autw ⌺ x ´ etant un sous-groupe de ce groupe est donc bien un produit semi-direct ⺪ i ⺪rn⺪ Žen fait il est facile de voir que n s 1 ou p .. REMERCIEMENTS Au cours de la redaction de cet article de nombreuses discussions m’ont ´ ete ´ ´ profitables. Je remercie en particulier M. Nicolau, W. Dicks, N. Sibony et surtout D. Cerveau qui m’a propose de ´ les problemes ` ´etudies ´ dans la section 5. Quant `a l’idee ´ d’utiliser la theorie ´ Bass-Serre pour ´ etudier les sous-groupes de Autw⺓ 2 x, elle a ´ ete ´ suggeree ´ ´ par E. Ghys. ´ ´ REFERENCES 1. E. Bedford et J. Smillie, Polynomial diffeomorphisms of ⺓ 2 : Currents, equilibrium measure and hyperbolicity, In¨ ent. Math. 103 Ž1991., 69᎐99. L’ALTERNATIVE DE TITS POUR Autw⺓ 2x 437 2. E. Bedford et J. Smillie, Polynomial diffeomorphisms of ⺓ 2 . II. Stable manifolds and recurrence, J. Amer. Math. Soc. 4 Ž1991., 657᎐679. 3. E. Bedford, J. Smillie, et M. Lyubish, Polynomial diffeomorphisms of ⺓ 2 . IV. The measure of maximal entropy and laminar currents, In¨ ent. Math. 112 Ž1993., 77᎐125. 4. D. Cerveau, Sur la linearisation de certains sous-groupes de diffeomorphismes polyno´ ´ miaux du plan et les domaines de Fatou᎐Bieberbach, prepublication IRMAR, 1997. ´ 5. S. Friedland et J. Milnor, Dynamical properties of plane polynomial automorphisms, Ergodic Theory Dynam. Systems 9 Ž1989., 67᎐99. 6. P. de la Harpe, Free groups in linear groups, Enseign. Math. 29 Ž1983., 129᎐144. 7. S. Lamy, L’alternative de Tits pour Autw⺓ 2 x, CRAS 327 Ž1998., 537᎐540. ´ 8. S. Lamy, Automorphismes polynomiaux du plan complexe: Etude algebrique et dy´ namique, These ` de Ph.D., Toulouse, 2000. 9. J.-P. Serre, Arbres, Amalgames, SL 2 , Asterisque 46 Ž1977.. ´ 10. N. Sibony, Dynamique des applications rationnelles de ⺠ k , in ‘‘Dynamique et geometrie ´ ´ complexe,’’ Panor. Synth., Vol. 8, pp. 97᎐195, 1999. 11. S. Sidki, On a 2-generated infinite 3-group: The presentation problem, J. Algebra 110 Ž1987., 13᎐23. 12. D. Wright, Abelian subgroups of Aut k Ž k w x, y x. and applications to actions on the affine plane, Illinois J. Math. 23 Ž1979., 579᎐635.