Apprendre à rouler à vélo en 5 étapes

Apprendre à rouler à vélo en 5 étapes
1) le CP ou la découverte de l'équilibre :
Principe : c'est la vitesse, et uniquement la vitesse, qui donne l'équilibre.
1.1) l'équilibre en position "assis" :
- sur le plat, assis sur une selle suffisamment basse, pousser avec les deux pieds pour avancer puis
les soulever de quelques centimètres. Même exercice dans une pente légère avec les mains sur les
freins. Quel que soit le terrain, c'est avec les mains que l'on s'arrête en serrant les poignets de frein.
- quand l'équilibre est trouvé, renouveler l'exercice soit en démarrant avec un pied sur la pédale, soit
en mettant simultanément les deux pieds sur les pédales après avoir pris suffisamment de vitesse.
- remonter progressivement la selle pour faciliter le pédalage.
- l'élève doit être assis sur l'arrière de la selle et non sur le « bec ».
1.2) l'équilibre en position "debout" :
- la trottinette est l'engin idéal pour découvrir l'équilibre debout. Ne donner qu'une impulsion avec
le pied au sol, raidir la jambe dont le pied repose sur la trottinette et rester dans cette position
jusqu'à l'arrêt complet. Au moment de l'arrêt, tomber sur le pied qui "pend" (le gauche quand on est
droitier).
- même exercice avec le vélo. En cas de difficulté, retirer provisoirement la selle. Le buste est
cambré et presque dans le guidon.
2) le CE 1 ou la maîtrise du démarrage, de l'arrêt et de la sortie de selle :
- Préalable, la position des pieds sur les pédales : l'articulation du gros orteil doit être sur l'axe de
la pédale. Autrement dit, approximativement, un tiers du pied sur l'avant de la pédale, deux tiers sur
l'arrière.
La pédale efficace - celle qui descend – doit être inclinée vers l'arrière. Pour ce faire, il faut fléchir
la cheville au maximum (talon "en bas").
- le démarrage : il s'effectue debout en 3 temps. D'abord un patinage le plus rapide possible, puis
on s'assoit sur la selle, enfin on pose le second pied sur la pédale. Penser à repousser le buste au
maximum en arrière dès qu'on est assis.
- pour un patinage efficace, il faut avoir un mouvement du corps de bas en haut. Le patinage est très
utile en de nombreuses circonstances, par exemple, pour traverser une rue rapidement. En cas de
difficulté, retirer la selle pour une première approche plus simple.
- l'arrêt : il s'effectue en 5 temps. 1) Arrêt du pédalage. 2) Pédale droite en bas (pour les droitiers),
on se lève en mettant tout le poids du corps sur la pédale qui est en position basse. On avance le
corps, bien cambré, le plus possible vers le guidon. 3) On lâche le pied qui était sur la pédale en
position haute. 4) On freine très progressivement. 5) Quand l'arrêt intervient, on se laisse tomber sur
le pied qui pend.
Au début, consacrer plusieurs secondes à chaque étape.
NB : quelques élèves ont très peur de se lever. Ne pas hésiter à travailler cet exercice à l'arrêt.
Le moniteur se met face à l'élève, la roue avant entre les jambes, et tient le vélo par les poignets du
guidon. L'élève, debout les deux pieds au sol, s'assoit lentement en posant préalablement le pied
droit (pour les droitiers) sur la pédale dont il se sert comme d'une marche. Il ne s'assoit qu'après
avoir soulevé son autre pied du sol. Une fois assis, il pose son second pied sur la pédale.
Pour les élèves particulièrement anxieux, rester un long moment dans cette position, en leur faisant
fermer les yeux, lâcher les mains, remuer les épaules … pour atteindre une décontraction aussi
totale que possible.
Puis inviter l'élève à mettre tout le poids de son corps sur la pédale basse, à se soulever très
légèrement et à s'avancer. Quand la position debout est stabilisée, lui faire lâcher le pied en position
haute.
Renouveler le mouvement de nombreuses fois
- rouler debout sur les pédales :
a) les deux pédales à la même hauteur
b) une pédale en bas (sauf exception, la droite pour les droitiers)
Dans les deux situations a) et b), l'élève déplace le poids de son corps de la selle vers les (ou la)
pédales en appuyant sur ce(s) dernière(s).
- facultatif à ce niveau : le lâcher de main :
Cet exercice est capital puisqu'il permet de regarder derrière beaucoup plus facilement mais il peut
être commencé plus tard.
a) mettre le buste le plus possible en arrière
b) ouvrir les mains puis les reculer pour tenir progressivement le guidon du bout des doigts en
mettant de moins en moins de pression.
c) soulever un bref instant de quelques centimètres les deux mains puis tapoter le guidon.
d) quand on a la sensation que le guidon reste en position droite sans avoir besoin d'être fermement
tenu, laisser tomber un bras le long du corps.
Pendant toute la durée de l'exercice, conserver suffisamment de vitesse pour que l'équilibre ne
devienne jamais précaire.
L'exercice sera renouvelé très régulièrement dans les trois autres niveaux jusqu'à ce que l'élève
dirige son vélo sans la moindre difficulté d'une seule main.
3) le CE2 ou la maîtrise de la trajectoire, l'apprentissage du démarrage en côte et du
lâcher de main :
- le vélo doit passer exactement là où le veut le cycliste. Maintenant qu'il sait parfaitement démarrer,
s'arrêter, sortir de sa selle, il doit progressivement maîtriser sa trajectoire.
Commencer par rouler dans des allées assez étroites sans obstacles.
Poursuivre avec des allées plus sinueuses, avec des virages de plus en plus serrés.
Longer des murs, des haies.
Rouler sur les trottoirs.
Ne jamais poser une main sur un mur, une voiture … En cas de difficulté, une seule décision :
s'arrêter.
Quand l'aisance progresse, passer dans une allée étroite et sinueuse matérialisée par plots.
- le démarrage en côte : en trois temps comme le démarrage sur le plat appris au CE1.
Mais cette fois, l'élève démarre avec la pédale en position 2/3 haute.
Commencer en ne faisant que le premier "temps" : l'élève se jette de tout son poids sur la pédale.
Le pied qui est au sol décolle et ne revient au sol qu'à l'arrêt complet.
Ce "temps" est difficile puisque l'élève sent qu'il va tomber du côté de la pédale sur laquelle il se
jette.
Il faut donc renouveler l'exercice jusqu'à ce que l'impulsion soit suffisante, la trajectoire rectiligne et
qu'il n'y ait aucun patinage.
Le second temps : l'élève s'assoit en laissant pendre son pied gauche.
Ensuite, on enchaîne les deux premiers "temps" : dès que l'élève se jette sur la pédale, il s'assoit sur
la selle en laissant pendre la jambe gauche.
Attention : tous les élèves ont tendance à mettre le deuxième pied sur la pédale avant de s'asseoir,
ils se trouvent alors dans une situation bloquée puisque tout le poids du corps est sur la pédale basse
et il est impossible de pédaler.
On peut même proposer à l'élève qui a du mal à s'asseoir parce qu'il n'enchaîne pas assez vite de
faire simultanément les deux "temps" : il se jette sur la pédale haute et profite de l'impulsion pour
s'asseoir.
Enfin, une fois assis, il pose le second pied sur la pédale.
- lâcher de main (suite) : quand l'exercice est maîtrisé, l'élève passe à côté du moniteur et attrape
un objet.
4) le CM1 ou la maîtrise du changement de vitesses, des montées et des descentes, du
lâcher de main, l'apprentissage des demi-tours :
- le changement de vitesses :
a) à pied, le moniteur fait avancer le vélo d'un tour de pédale sur le plus petit développement puis
sur le plus grand développement. Il marque au sol le chemin parcouru dans les deux cas.
b) sur le plat, l'élève roule sur le plus petit développement, puis sur le plus grand. Pour les premières
fois, le changement de vitesses se fait à l'arrêt : le moniteur soulève la roue arrière et tourne les
pédales tandis que l'élève actionne la manette ou la poignet et regarde le mouvement de la chaîne
sur les pignons.
c) Lors du changement de vitesses en roulant, il ne doit jamais regarder les manettes ou poignets
tournantes
d) au moment du changement de vitesses, l'élève continue de pédaler sans appuyer sur les pédales.
e) ne jamais se préoccuper les numéros (« est-ce que je dois est sur "la 3"? »), le principe est
simple : je pédale toujours à la même vitesse – approximativement un tour par seconde – quelle que
soit la vitesse du vélo. L'élève doit donc sentir s'il pédale trop vite ou trop lentement et agir en
conséquence.
f) les premiers exercices d'application se font sur terrain plat. En particulier, l'élève apprend à rouler
très lentement sur le plus petit développement.
- la montée : apprendre à monter une côte sur un très petit développement sans s'essouffler et donc
en roulant lentement.
- la descente : apprendre à descendre dans les 3 positions (assis sur la selle, debout avec tout le
poids du corps sur la pédale basse, debout avec les deux pédales à la même hauteur) à toute petite
vitesse.
- le demi-tour : dans un espace très large et plat,
prendre de la vitesse en ligne droite,
ralentir jusqu'à l'arrêt presque complet
tourner en accélérant et en regardant le centre du demi-cercle à accomplir.
Insister sur les 3 changements de rythme.
Pour faciliter le début de l'apprentissage, le moniteur pose deux objets, l'un à l'endroit où l'élève
commence à tourner, l'autre au centre de rotation qui se trouve à deux mètres du premier objet, sur
une droite perpendiculaire à la trajectoire initiale du cycliste
Ensuite, se placer dans une petite rue déserte, rouler en rasant le trottoir. Le cycliste regarde un
point au milieu de la rue, exactement à gauche du point où il entame son demi-tour.
Renouveler l'exercice en rasant le trottoir de gauche pour négocier un demi-tour par la droite.
- « le huit » : quand le demi-tour dans les deux sens est acquis, apprendre « le huit », d'abord sur un
vaste espace, puis dans la rue.
- lâcher de main (suite) :
a) deux élèves se donnent un objet en se croisant.
b) la main lâchée, l'élève pivote son buste pour regarder derrière lui.
- trajectoire :
Rouler en rang par deux, puis par trois, à vitesse de plus en plus réduite et en rangs de plus en plus
compacts.
5) le CME ou l'initiation à la - petite - randonnée, à la danseuse, et la découverte du
trafic :
En quittant le CM1, hormis la danseuse, l'élève sait à peu près tout faire. Il peut maintenant
apprendre à rouler sur des durées de plus en plus longues.
Il doit :
- se lever très souvent de sa selle. Obligatoirement dès qu'il y a une différence de niveau (trou,
passage du trottoir à la rue et l'inverse, sur une branche, …).
- changer systématiquement de vitesses dès que celle du vélo varie, même faiblement.
- laisser tomber un bras, puis l'autre.
- apprendre à tenir une respiration lente et profonde.
Que ce soit sur la rue ou en site protégé, le peloton doit rester compact.
- la danseuse :
La danseuse est une allure qui permet d'utiliser le poids du corps pour avancer alors qu'à l'allure
traditionnelle, assis sur la selle, seuls les muscles travaillent.
La danseuse est très efficace pour une forte accélération et pour monter une côte difficile.
En site protégé, avec une vitesse suffisante, se lever sur le pied droit (donc pédale droite en bas,
pour les droitiers bien sûr) et, tout en maintenant le vélo en ligne droite, incliner le vélo à gauche en
poussant fermement le guidon sur la gauche. Rouler le plus longtemps possible dans cette position.
Quand le vélo n'a plus de vitesse suffisante, donner un demi-tour de pédale pour le relancer et
refaire le même exercice sur le pied gauche cette fois-ci en inclinant le vélo à droite.
Quand la position est parfaitement acquise, à gauche comme à droite, les tenir le moins longtemps
possible pour passer à la suivante. Quand il n'y a plus de temps d'arrêt, on sait rouler en danseuse.
Vu de dos, le cycliste reste dans un plan vertical, c'est le vélo qui oscille.
Il y a deux difficultés :
a) balancer le vélo sur le côté (comme pour se lever de la selle, cet exercice peut être commencé à
l'arrêt avec le moniteur qui tient le vélo, face à l'élève)
b) faire passer le poids d'une pédale sur l'autre. Dès le commencement du changement de pied, le
cycliste doit passer le poids de son corps de la pédale basse à la pédale haute.
- découverte du trafic :
On n'apprend à rouler dans le trafic qu'avec un ou deux élèves au maximum par moniteur. Donc, à
ce niveau, il ne s'agit que d'une simple "sensibilisation-acclimatation" :
a) rouler au minimum à un mètre des voitures en stationnement (ouverture de portière)
b) en l'absence de visibilité (camionnette garée avant une intersection, avant une sortie de garage ou
parking … ), réduire brutalement la vitesse pour pouvoir s'arrêter sur un mètre maximum
c) en cas de confrontation avec le cycliste qui roule devant, c'est TOUJOURS celui qui est derrière
qui doit s'adapter au changement de rythme de celui qui le précède.
d) le peloton d'élèves reste toujours groupé avec un encadrant devant et un derrière.
e) la réglementation interdit les trottoirs aux cyclistes de plus de 8 ans. Mais le trottoir est un lieu
particulièrement adapté à l'apprentissage. En outre certains passages sur la chaussée sont trop
dangereux pour des apprentis-cyclistes. Donc nous continuerons à les emprunter. Mais à petite
vitesse, en donnant toujours la priorité aux piétons et en descendant de vélo dès que nécessaire.
Monter et descendre rapidement du vélo fait aussi partie de l'apprentissage.
Mais rouler seul dans le trafic est une autre aventure, un autre enseignement.
Bon vélo !