Le projet de recyclage multiple de l`université technologique de
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Le projet de recyclage multiple de l`université technologique de
SYMPOSIUM DE L’IFRA Test d’abrasion à 1.0 g/m2 Encre 1 Encre 2 Encre 3 Papier no. Densités de maculage par essuyage sur papier témoin de trois encres différentes sur divers types de papier journal (10-17). papier. Incontestablement, le maculage par contact mesuré sur le papier de contre-pression est plus important sur la papier à base de fibres fraîches. Ceci pourrait indiquer que la proportion de fibres recyclées dans les papiers à base de vieux papiers entraîne une amélioration de l’absorption. Je ne peux pas indiquer clairement quels composants parmi les matières premières (peut-être les charges minérales) en sont responsables. Les mesures de la rugosité, de la porosité et du pouvoir absorbant (par exemple le test Cobb avec de l’huile) n’ont pas donné de résultats plausibles. Selon l’encre d’imprimerie, les différences au niveau de la résistance au frottement des papiers sont sensibles : ainsi, l’encre n° 2 résiste beaucoup mieux sur tous les papiers que l’encre n° 1. Les différences entre les diverses catégories de papiers sont considérablement estompées à l’utilisation de l’encre n° 2. Nous savons dans ce cas que la proportion de résine à faible viscosité a un effet positif sur la résistance au frottement. Une autre encre (n° 1) provoque sur tous les papiers à base de fibres fraîches des valeurs de maculage par essuyage beaucoup plus mauvaises que sur les papiers contenant des vieux papiers. On a affaire ici à un bon comportement normal. La plus faible proportion d’éléments solides dans cette encre entraîne sur les papiers à base de fibres fraîches une adhésion de la couche d’encre sur le papier beaucoup plus faible. Par contre cela n’a pas une aussi grande incidence sur les papiers à base de vieux papiers étant donné ayant une meilleure capacité d’absorption. Evaluation des résultats de mesure En résumé des résultats obtenus pendant les différents tests et observations, on peut faire les constations suivantes : 28 Pour un encrage identique, les densités d’aplat Dv varient selon le type de papier employé. Ceci vaut pour les papiers à base de fibres fraîches aussi bien que pour les papiers à base de fibres recyclées. Un réglage adéquat de l’encrage permet de réduire sensiblement ces différences. Les papiers à base de fibres fraîches ont tendance, par rapport aux papiers à base de vieux papiers, à un séchage par absorption plus lent. Les encres contenant peu de composants non volatils présentent une résistance au maculage par essuyage plus mauvaise. Les encres avec une plus forte proportion de composants volatils n’ont pas ce défaut, la résistance au maculage par essuyage sur les deux catégories de papier est identique. Jusqu’à présent on ne peut décrire qu’indirectement, par expérimentation au moyen de variables mesurées, l’interaction exacte des différentes caractéristiques de chaque matériau, c’est-à-dire l’interaction précise entre les données matérielles et physiques du papier d’une part et les caractéristiques physiques des différents composants d’encre d’autre part. Finalement, l’évaluation définitive des possibilités d’application de telle encre combinée avec tel papier ne peut se faire qu’en pratique. Par contre, nous savons par expérience qu’il est tout à fait possible d’employer avec succès des papiers à base de vieux papiers et qu’il est également possible d’imprimer des papiers à base de fibres fraîches avec les mêmes encres en obtenant de bons résultats. En tout cas, il est possible d’optimiser la combinaison encre/papier, même avec des papiers très divers. Mais quand on pense aux différences dans la composition des papiers signalées plus haut, il est probablement préférable à l’avenir de parvenir à une harmonisation, voire même à une standardisation, pour que le fabricant d’encres d’imprimerie puisse poursuivre ses recherches de manière plus ciblée. Le projet de recyclage multiple de l’université technologique de Darmstadt LOTHAR GÖTTSCHING Institut de fabrication du papier Université Technique de Darmstadt Je souhaiterais parler des plus importants résultats du projet intitulé « Projet de recyclage multiple » qui a été mené par le département des sciences et technologies du papier à Darmstadt et en particulier des aspects suivants : – composition des vieux papiers selon les différents types de papier pour la fabrication de la pâte désencrée et le papier journal ; – composition du papier journal fabriqué à partir de vieux papiers suivant la répartition de l’âge des fibres ; techniques de presse février 1997 SYMPOSIUM DE L’IFRA Fig.1 : Répartition de l’âge des fibres dans le papier journal fabriqué en Allemagne en 1994. – influence du recyclage multiple sur les qualités optiques, sur les valeurs de résistance mécanique et les qualités d’impression des papiers avec pâte mécanique ; – calcul des caractéristiques mécaniques du papier au cours des années. La figure 1 indique la répartition de l’âge des fibres dans le papier journal allemand produit en 1994, l’année de référence. Il est possible de reconnaître quatre générations de fibres recyclées ; les fibres vierges G0 et les plus jeunes générations de fibres recyclées G1 et G2 représentent 96 %. En d’autres termes : malgré une part de fibres recyclées de 91 % en 1994 – correspondant à un taux d’utilisation de vieux papiers de 108 % – les fibres utilisées avec les trois générations G0, G1 et G2 sont relativement jeunes en raison de l’importation de papier journal avec une faible part de fibres recyclées ainsi que des papiers pour maga- zines allemands et importés qui ne contiennent pas de fibres recyclées. Un autre paramètre qu’il convient de calculer est la répartition moyenne des générations pour du papier journal contenant des fibres recyclées. Dans notre exemple, le nombre moyen de générations est de G = 1,16. Observons maintenant la répartition de l’âge des fibres dans le papier journal en l’an 2005 (figure 2). En raison de l’utilisation croissante des fibres recyclées dans les papiers journal allemands et importés et les papiers pour magazines, la quantité moyenne de générations de fibres augmentera et passera à G = 1,45 ; de plus, une génération supplémentaire de vieilles fibres, G5, fera son apparition. Il faut cependant remarquer que le pourcentage total des trois plus jeunes générations (G0, G1, G2) sera encore supérieure à 90 %. Enfin, le dernier modèle que j’ai appelé « Utopian » et qui correspond à l’année 20XX est aussi très intéressant. Le papier journal d’importation, tout comme les papiers pour magazines allemands et d’importation, sera constitué d’une quantité de fibres recyclées beaucoup plus élevée qu’en l’an 2005. Néanmoins, la répartition moyenne des générations de fibres reste relativement modérée avec G = 1,79 et la plus vieille génération devient G6. Les deux plus jeunes générations G1 et G2 entrent pour 80 % dans la composition. Le papier journal étant basé sur une génération de pâte désencrée à 100 %, G0 n’existe plus. Essais de recyclage multiple Il nous faut maintenant examiner comment se comportent les caractéristiques mécaniques du papier suivant le nombre de générations de fibres présentes dans les pâtes recyclées ou le papier journal recyclé. Nous avons réalisé des tests de recyclage multiple dans notre fabrique de Fig.2 ( à gauche) : Répartition de l’âge des fibres dans le papier journal en l’an 2005. Fig.3 (à droite) : Modèle « Utopian » – dans ce modèle le papier journal d’importation est constitué d’une quantité de fibres recyclées beaucoup plus élevée. techniques de presse février 1997 29 SYMPOSIUM DE L’IFRA La figure 4 indique que le recyclage multiple n’a pas d’influence sur la taille des fibres : les différentes fractions de fibre mesurées avec l’appareil de fractionnement de la pâte McNett Classifier sont restées constantes pour toutes les générations de fibres de G0 à G5. La seconde courbe à partir du haut indique le pourcentage des fibres longues qui ne passent pas à travers le tamis n° 30. Cepourcentage est un paramètre important pour la résistance au déchirement et la résistance à la traction. Comme vous pouvez le constater, le recyclage multiple n’a aucune influence sur la taille des fibres. Nous n’avons pu constater aucune réduction de la taille lors du test de mesure de la longueur moyenne des fibres avec l’appareil de contrôle finlandais Kajaani. La figure 5 nous montre la longueur de rupture mesurée sur du papier calandré dans le sens machine. En plus de la courbe du papier calandré, cette figure nous indique aussi deux autres courbes : l’une représentant des éprouvettes fabriquées avec de la pâte mécanique à 100 % et l’autre représentant des éprouvettes fabriquées avec de la pâte chimique à 100 %. Les valeurs de longueur de rupture ne sont pas des valeurs absolues ; ce sont des valeurs standardisées pour lesquelles 100 % représente les longueurs de rupture de papier calandré et d’éprouvettes de génération 0 fabriqués à partir de fibres vierges. Vous remarquerez une différence dans les valeurs de longueur de rupture qui dépend du recyclage multiple. Plus l’âge des fibres est élevé (G0 à G5), plus la longueur de rupture de la pâte mécanique est élevée également. Ce phénomène a été confirmé par des enquêtes menées en Europe du Nord et aux Etats-Unis. D’un autre côté, la longueur de rupture des éprouvettes fabriquées à partir de pâte chimique diminue au cours des recyclages, même si le taux de diminution est relativement bas. La même chose est valable aussi pour le papier calandré fait à partir de 50 % de pâte mécanique et 50 % de pâte chimique avec 12 % de charges. Mais le papier journal comprenant 100% de fibres recyclées ne pourra jamais être composé d’un nombre moyen de générations G = 5. Le nombre moyen de générations sera dans le futur au plus de G = 2. Le degré de blancheur et la luminance sont les caractéristiques papier les plus importantes. La figure 6 indique les valeurs absolues mesurées sur papier calandré. Le degré de blancheur de la génération G0 fabriquée à partir de fibres vierges est de 68 % et diminue après le premier cycle de recyclage (G1) pour passer à 60 %. Par contre, les Fig.5 : Longueur de rupture mesurée sur du papier calandré dans le sens machine. Fig.6 : Le degré de blancheur et la luminance sont les caractéristiques papier les plus importantes. Fig. 4 : Pour toutes les générations de fibres, les différentes fractions mesurées avec McNett Classifier sont constantes. papier pilote à Darmstadt et avons effectué des tests d’impression offset noir et blanc à l’usine de fabrication de rotatives Goebel située à Darmstadt également. Résultats du recyclage multiple 30 techniques de presse février 1997 SYMPOSIUM DE L’IFRA générations de vieilles fibres ne présentent qu’une baisse mineure du degré de blancheur. Il ne faut pas oublier que nos tests de désencrage n’ont compris qu’une seule flottation en une phase et que le processus de désencrage moderne tel qu’il est effectué aujourd’hui est bien plus sophistiqué avec une flottation en deux phases et une dispersion entre les deux phases de désencrage. Cela implique que le degré de blancheur et la luminance peuvent être mieux contrôlés. Caractéristiques probables du papier fabriqué à partir de fibres recyclées En conclusion et en me référant à la figure 7, je voudrais vous décrire comment quelques-unes des caractéristiques se transforment au cours d’un recyclage intensif, c’està-dire avec un taux d’utilisation de vieux papiers élevé dans la pâte désencrée. L’année de référence est toujours 1994. Pour les résultats des années 2005 et 20XX, nous supposons que l’Allemagne continuera d’importer la même quantité de papiers avec des fibres de la première génération qu’à l’heure actuelle. Nous examinerons aussi d’autres modèles plus extrêmes sans aucune importation de papier pour les années 1994 et 2005. La deuxième colonne indique l’âge moyen des générations de fibres qui part de l’âge de référence G = 1,16 pour aller jusqu’à l’âge maximum G = 2,01. Dans la troisième colonne, nous trouvons la proportion entre la pâte chimique et la pâte mécanique utilisée pour les journaux allemands. Vous serez surpris de constater que le pourcentage de pâte chimique est très élevé dès 1994. Ce pourcentage augmente de plus en plus au fil des différents exemples sans qu’il y ait de changement dans la composition des vieux papiers récupérés qui entrent dans la composition de la pâte désencrée en ce qui concerne la proportion de vieux journaux, de vieux magazines et de produits imprimés à base de pâte chimique. Mais ce haut pourcentage inattendu de pâte chimique provient probablement du fait que la pâte désencrée ne remplace que la pâte mécanique dans le papier, mais ne remplace pas de façon équilibrée la pâte mécanique et la pâte chimique. C’est pourquoi dans le modèle « 20XX adapté » nous avons remplacé proportionnellement, aussi bien la pâte mécanique que la pâte chimique par de la pâte désencrée ; le pourcentage en pâte chimique est donc plus bas. Les autres caractéristiques importantes sont la longueur de rupture, le degré de blancheur et la surface équivalente des points noirs (tâches d’encres résiduelles visibles). Afin de mieux rendre compte de la situation, nous sommes partis d’une valeur standard de 100 pour les trois caractéristiques en 1994. Les valeurs des trois caractéristiques pour les différents modèles ont été calculées en fonction de cette année de référence. techniques de presse février 1997 Fig. 7 : Transformation de certaines caractéristiques au cours d’un recyclage intensif. En ce qui concerne la longueur de rupture, nous pouvons constater une amélioration de la valeur en raison de l’augmentation du taux de pâte chimique pour tous les exemples donnés et l’exemple de l’année 2005 est à considérer comme le cas le plus probable. Il est étonnant de constater que le résultat est identique pour le degré de blancheur. Presque tous les exemples présentent le même degré de blancheur que l’année de référence. La situation n’est cependant pas aussi satisfaisante pour le troisième paramètre qui augmente au fil des différents exemples de calcul. Il ne faut cependant pas oublier que l’année 20XX est un exemple irréaliste, sans parler des exemples sans aucun apport de papiers graphiques. Il sera en tout cas possible de contrôler par des mesures technologiques le haut pourcentage de particules d’encre résiduelle. Conclusions – L’imprimabilité et l’aptitude au roulage du papier et par conséquent du papier journal dépendent surtout de la longueur des fibres et des liaisons hydrogènes entre les fibres. Les impuretés, comme par exemple les particules d’encre résiduelle, et leur quantité sont également un facteur important. – Le recyclage multiple ne réduit ni la longueur ni le diamètre des fibres de la pâte chimique ou de la pâte mécanique. – La liaison inter-fibres de la pâte mécanique ne subit aucun dommage ; elle est même meilleure, ce qui n’est pas le cas de la liaison inter-fibres de la pâte chimique. – Des particules d’encre restent accrochées aux fibres provoquant une (petite) diminution du degré de blancheur et de la luminance et une augmentation des particules résiduelles visibles. – Malgré le recyclage multiple, les fibres recyclées conviennent comme matière première à la fabrication du papier ; le papier fabriqué à partir de ces fibres recyclées présente aujourd’hui les caractéristiques mécaniques requises et les présentera également demain. u 31