Coopératives jeunesse en Bretagne : un job d`été taille patron

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Coopératives jeunesse en Bretagne : un job d’été taille patron
Économie sociale, estivale et solidaire
Coopératives jeunesse en Bretagne : un job
d’été taille patron
Mots clés : Finistère | Rennes | Quimper | Ille-et-Vilaine | emploi | Côtes d'Armor | ESS | Quintin | étudiants |
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Ils ont entre 16 et 18 ans. Cet été, plutôt que de
pointer à l’usine, ils ont décidé de créer leur
propre job. Une quinzaine de Rennais a en effet
répondu à l’appel des acteurs locaux de
l’économie sociale et solidaire (ESS). Objectif :
lancer une coopérative jeunesse de services.
Une partie de l'équipe de coopérants.
La mine enjouée, Badr s’affaire devant le centre
socioculturel. Du haut de ses 16 ans, il endosse,
un brin désinvolte, le costume de maître de
cérémonie : "Vous voulez quelque chose à boire ?"
Derrière lui, Marine, Maëva, Kévin et une dizaine
d’autres jeunes de son âge. Devant lui, les invités :
élus locaux, associatifs, chefs d’entreprise, acteurs
de l’économie sociale et solidaire (ESS). En cette
fin d’après-midi estivale, l’apéritif est sobre : soda,
avec ou sans sucre, et jus multivitaminé. Pourtant,
l’été s’annonce grisant.
Actualités :
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Une idée venue du Québec
Les jeunes arborent un air enthousiaste, les adultes laissent transparaître une certaine émotion. La petite fête sonne comme le
début d’une aventure. Ne manquent que les gros sacs à dos et le bus prêt à vrombir. Et pour cause. L’expérience ne dépassera
pas la rocade rennaise. Le terrain d’aventure de ces jeunes-là, c’est leur quartier, Maurepas. Pendant deux mois, ils vont frapper
à toutes les portes, contacter toutes les entreprises pour proposer leurs services : une haie à tailler, des vitres à laver, un chat à
nourrir, des courses à porter. Ils vont démarcher, établir des devis, facturer. Ils vont faire l’expérience de la décision
démocratique, apprendre les rudiments de la gestion comptable.
Encore mineurs, ils viennent de lancer leur première entreprise, la coopérative jeunesse rennaise (CJR), devant un parterre
bienveillant de partenaires. Le concept, inédit en France, s’inspire d’une expérience québécoise découverte en 2011 par les
acteurs bretons de l’économie sociale et solidaire au cours d’un voyage d’étude. "On a vu plein de choses, et on a ramené les
coopératives jeunesse", explique Emmanuelle Rousset, directrice de Réso Solidaire, le pôle de développement de l’ESS du
pays de Rennes. Et l’idée a plutôt bien voyagé. Deux ans après avoir débarqué sur le sol breton, elle prend corps à travers trois
coopératives jeunesse de services, créées simultanément à Rennes, Quintin (22) et Quimper (29).
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Des heures volontaires et bénévoles
Tout s’est accéléré avec le recrutement des animateurs. À Rennes,
Elsa Vivier et Thomas Coëffet sont arrivés en juin. Leur première
mission a été de motiver des jeunes. Ils ont contacté les associations,
les intervenants jeunesse, parlé du projet à la radio, appelé
directement des adolescents du quartier. Le bouche-à-oreille a fait le
reste. Le 4 juillet, pour l’ouverture officielle, la coopérative recensait 15
membres. Ils s’étaient déjà réparti les tâches : un comité gérera les
finances, un autre les ressources humaines et un troisième le
marketing. Ils s’étaient également choisi un bureau et une présidente,
Maëva (4e en partant de la gauche, sur la photo de Une). Et on
comprend vite pourquoi elle a été choisie.
http://www.terristoires.info/economie/cooperatives-jeunesse-en-bretagne-un-job-dete-taille-patron-1374.html[22/08/2013 10:31:22]
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À 17 ans, la jeune fille affiche déjà un caractère bien trempé : "Il n’y a
pas assez de travail pour les jeunes", assène-t-elle. "J’ai postulé
partout, tous les employeurs connaissent ma tête. Mais je n’ai eu
aucune réponse." Tous sont là pour ça : se faire une première
Marine et Ilyas, aidés d’Elsa Vivier, répondent aux
expérience et économiser un peu pour financer des vacances ou un
permis. Au-delà des considérations financières, le facteur humain les a demandes par mail.
séduits. "On est entre jeunes, la relation n’est pas la même qu’avec
les adultes", explique Kévin. "C’est une ambiance particulière, on se lève le matin avec l’envie d’aller à la coopérative."
Place aux artistes,
créateurs et tout le
bastringue !
Quelques jours plus tard, la CJR fait ses premiers pas. Ce matin, c’est le comité finance qui se retrouve. Il s’agit là d’heures
volontaires et bénévoles, dédiées au bon fonctionnement de la structure et à la recherche de clients. Chaque jeune s’est
engagé à trois demi-journées par semaine au service de la coopérative.
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Saumur régale !
La petite entreprise est encore en rodage. Les coopérants revoient la
procédure à respecter dans la relation au client, ils préparent les classeurs et
les documents administratifs (devis, factures). Puis vient le temps de
répondre aux premières demandes : rédiger les mails, rappeler les futurs
clients. "C’est un peu dur", confie Badr. "On met tout ça en place, il faut que
ça avance. La démarche de contacter les entreprises est assez difficile." Une
timidité que ces entrepreneurs en herbe vont devoir combattre pour trouver
des missions. "Les contrats ne vont pas venir comme ça", leur explique
l'animatrice, Elsa Vivier. "Il peut arriver que les gens viennent vous voir, mais
il faut aussi que vous soyez force de proposition."
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Malgré une légitime appréhension au moment de démarcher, ils sont en
négociation avec trois clients : le directeur d’un hypermarché, qui leur
propose de livrer des courses à domicile et de laver des voitures, une structure qui veut faire de l’archivage, et un particulier qui
souhaite repeindre un muret. Il leur faut maintenant étudier la faisabilité des propositions, établir les conditions et faire une
proposition commerciale.
Ces débuts encourageants, trois jours après le lancement officiel de la CJR, sont le résultat du travail du comité local. Constitué
de divers acteurs locaux (associatifs, économiques, publics), il va suivre et accompagner la coopérative pendant toute la durée
de l’aventure. "Le comité active son réseau depuis six mois", souligne Elsa Vivier. Quand certains ont proposé des prestations,
d’autres ont fait des dons de matériel.
Petit à petit, ce réseau est appelé à s’élargir. "Une personne nous a
contactés. C’est un jardinier retraité qui a aimé notre coopérative et il
nous propose son aide pour nous former", se réjouit Badr. Un autre
leur a proposé une formation ménage. Peut-être les prémices d’un
engouement local autour de cette entreprise pas comme les autres.
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Apprentissage de la démocratie
L’entreprise est aussi atypique dans son organisation. Il s’agit
effectivement d’une coopérative, avec tout ce que cela implique en
termes de gestion. Toutes les décisions sont ainsi prises
collectivement, au cours d’un conseil d‘administration qui se réunit
tous les vendredis matin. "On est à peu près d’accord sur les mêmes
choses", constate Marine ; avant d’ajouter, lucide : "Peut-être aussi
que certains n’osent pas donner leur avis ; il faut creuser."
Les médias nantais coopèrent
Faute de réseau dans le local, les coups de fil se passent à
l’extérieur.
Cette expérimentation de la démocratie et de la décision collective dans le cadre professionnel est encouragée par les
animateurs. "Il faut qu’ils testent", souligne Elsa Vivier. "S’ils se rendent compte que ce n’est pas possible, ils changeront. Tant
qu’ils ne font pas d'erreurs majeures, on les laisse faire." Déjà, l’organisation des heures volontaires a causé quelques
difficultés : "Là, on a fait une expérience sur le planning, c’était le bordel ! On va changer...", indique Marine.
L’aventure n’en est qu’à ses débuts. Des erreurs, il y en aura d’autres. Il y aura aussi certainement des coups de gueules, des
coups de blues, des grands débats, des petits tracas. Mais s’ils mènent le projet à son terme, ils ne retiendront que la fierté
d’avoir mené à bien leur entreprise. Et sur le CV, une ligne qui aura du sens.
Contact : 06.47.91.39.20 - [email protected] – https://www.facebook.com/jeunesse.cooperative
À partir de 2014, les
acteurs nantais de
l'économie sociale et
solidaire (ESS) pourront
s'appuyer sur le Pôle de
coopération, projet unique en France qui sera
implanté…
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les initiatives associatives
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l'écologie, de la solidarité
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"Un projet d’éducation à la coopération"
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Les coopératives jeunesse de services sont nées au Québec en 1988. Aujourd’hui, quelque 150 structures de ce type
permettent à des adolescents de 12 à 17 ans de faire leurs premiers pas dans l’entreprise en créant une coopérative
éphémère. Séduits par le concept, les acteurs bretons de l’économie sociale et solidaire ont voulu le reproduire ; "au plus
proche de ce que l’on peut faire", précise Emmanuelle Rousset, directrice de Réso Solidaire, le pôle développement de
l’ESS du pays de Rennes.
873 personnes aiment Terri(s)toires.
Le cadre légal n’est pas le même. En France, impossible d’impliquer des moins de 16 ans dans le projet. De même, la
législation locale ne permet pas aux mineurs de créer une entreprise. La structure doit donc être adossée à une coopérative
d’activité et d’emploi. Mais le principe reste le même : organisation coopérative et prestations de petits services à la
communauté. "C’est un projet d’éducation à la coopération", explique Emmanuelle Rousset. "Il sensibilise à l’économie
sociale et solidaire, mais aussi à l’économie tout court." En France, c’est une première, du moins sous cette forme1 .
L’expérience a été lancée simultanément à Rennes, Quintin (22) et Quimper (29). Les trois coopératives sont
accompagnées par les pôles locaux de l’ESS ainsi qu’un comité local, et portées juridiquement par des coopératives
Module social Facebook
d’activités et d’emploi2 . Les coopérants ont donc le statut d’entrepreneur salarié.
Comment vont les fourmis
?
Maintenant que le projet est lancé, ses initiateurs espèrent connaître le même succès que leurs inspirateurs québécois.
Premier bilan en octobre.
Écoutez l'émission de Jet FM sur l'économie
sociale et solidaire (21 juin 2013) :
1 Une première expérience a été mise en place à Châtellerault (86) fin 2011. Elle s’adressait à des jeunes adultes sans formation sur une durée
plus courte.
-
2 Les CAE partenaires sont Élan créateur à Rennes, Avant-premières à Quintin et Chrysalide à Quimper.
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par VINET Remy
Il n'y a qu'à Saint-Nazaire qu'on connaît bien
Tintin (et Milou) !
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Oui, mais je parie qu'il n'y a pas de prise
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électronique sur cette plage !-(
par CruelSummer
Je croyais qu'on disait "Maison" pour la Cité
radieuse rezéenne...
par CruelSummer
@Mikael Bodlore : Merci pour votre
commentaire. Terri(s)toires est un média local
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