Le carlin (pug) - Centre vétérinaire DMV
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Le carlin (pug) - Centre vétérinaire DMV
Dre Dominique Paquette DMV, Dipl. ACVIM (Neurologie) Le carlin (pug) et ses multiples problèmes neurologiques au niveau spinal (partie 1) Hernie discale Le pug est une race bien commune dans notre société probablement à cause de leur personnalité plutôt enjouée et de leur tempérament tout de même calme. Ils sont définitivement de bons compagnons à la maison, mais pour le vétérinaire neurologue ils sont aussi synonymes de multiples problèmes neurologiques ! La colonne vertébrale peut être la source de problèmes neurologiques qui peuvent se présenter avec de l’ataxie, de la parésie, des déficits proprioceptifs et/ou de la douleur spinale. Chez le pug, on peut voir autant des myélopathies d’origine cervicale que thoraco-lombaire. La cause la plus commune de myélopathie chez le pug est sans doute la hernie discale. Les pugs peuvent présenter autant des hernies de type 1 (aigue, avec une extrusion du noyau pulpeux) ou de type 2 (plus chronique, avec une protrusion de l’anneau fibreux). Les pugs peuvent parfois avoir plus qu’une hernie à la fois (plusieurs sites). Les signes neurologiques sont ceux d’une myélopathie classique (ataxie proprioceptive, parésie et DOULEUR). Dépendamment du statut neurologique lors de la présentation, le pronostic est généralement bon avec un traitement médical ou chirurgical selon le cas. Fig. 1 CT-scan en coupe sagittale d’une hernie discale thoraco-lombaire FOCUS | Édition du 4 novembre 2015 Myélopathie dégénérative Le pug est aussi une race reconnue pouvant être affecté par la myélopathie dégénérative tout comme le berger allemand, le boxer, le corgi et plusieurs autres races. Habituellement, la myélopathie dégénérative cause des signes de myélopathie thoraco-lombaire lentement progressive et non douloureuse, ce qui la distingue des autres causes de myélopathie. La myélopathie n’affecte que très rarement et tardivement les membres thoraciques. Il s’agit d’un diagnostic d’exclusion. Un test génétique est disponible afin de savoir si l’animal est porteur ou non du gène muté. Malheureusement, aucun traitement n’est possible et le pronostic à long terme est donc sombre. Voilà pourquoi dans certains cas, il est très important d’éliminer cette condition avant d’entreprendre un traitement chirurgical pour une autre condition. Fig. 5 Myelo-scan d’un pug avec un kyste sous arachnoidien au niveau thoraco-lombaire Kyste sous arachnoïdien Le pug est aussi bien connu pour développer des kystes (diverticules) sous arachnoïdiens. Par définition, le terme kyste n’est pas tout à fait approprié car il ne s’agit pas d’un vrai kyste mais plutôt d’un diverticule qui facilite l’accumulation de liquide céphalo-rachidien. Les signes cliniques associés découlent de la compression de la moelle épinière par le kyste lui-même (ex. ataxie, parésie). Dépendamment du degré de compression, les signes cliniques peuvent être plus ou moins sévères. La plupart du temps, le kyste n’est PAS une condition douloureuse. La progression est habituellement lente et insidieuse. La plupart du temps, le kyste est situé dorsalement et engendre donc des signes cliniques particuliers dont de l’incontinence urinaire et/ou fécale sur un animal encore ambulatoire (ce qui est inhabituel). De plus, si le kyste est situé au niveau cervical, il est possible d’observer de l’hypermétrie au niveau des membres thoraciques. Les kystes peuvent être primaires en origine ou secondaires (secondaires à une hernie, myélite,…) chez 1/3 des pugs affectés. Le pug présente une prédisposition pour les kystes au niveau thoraco-lombaire. Le traitement idéal est chirurgical. Le pronostic est relativement bon. Par contre, les récidives sont possibles. Myélopathie constrictive Fig. 1 Récemment, il a été rapporté une myélopathie constrictive secondaire à hypoplasie ou aplasie des processus articulaires thoraco-lombaires chez la race pug. Une bande fibreuse causerait une compression sur la moelle épinière et une légère instabilité serait aussi présente de façon concomitante. Les signes cliniques pouvant être observés sont une ataxie, une paraparésie et des déficits proprioceptifs sans présence de douleur à la palpation thoraco-lombaire. Les signes cliniques sont plutôt chroniques, insidieux et lentement progressifs. Bien qu’il s’agisse d’une malformation, la plupart des patients sont d’âge adulte lors du diagnostic (7.7 ans). Certains cas peuvent aussi être asymptomatiques avec cette anomalie. Bref, lors de troubles locomoteurs chez un pug, plusieurs possibilités sont à considérer dans le diagnostic différentiel. Toutes ces conditions ne sont pas uniques au pug et peuvent aussi se retrouver chez d’autres races. L’idéal est d’établir un diagnostic définitif le plus rapidement possible à l’aide d’un Fig. 4 CT-scan ou d’une IRM de la colonne. Par la suite, le traitement approprié pourra être discuté et mis en place. N’hésitez pas à me contacter pour discuter de vos cas neurologiques! Contactez-moi ! Dre Dominique Paquette, DMV, Dipl ACVIM (Neurologie) [email protected] 514 633-8888 poste 222 FOCUS | Édition du 4 novembre 2015