RAPPORT DE STAGE
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RAPPORT DE STAGE
RAPPORT DE STAGE Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Du 5 avril au 11 juin 2004 Tuteurs de stage : BART Florence, LETURCQ Gilles Elodie LEONCE, élève 2ème année DUT DEN/VRH/DTCD/SECM/ST/2004-01 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Remerciements Je souhaite tout d’abord remercier Madame Catherine FILLET, chef de service, ainsi que Madame Florence BART, responsable du laboratoire, de m’avoir accueillie au sein du LM2C et d’avoir contribué au bon déroulement de mon stage. J’adresse mes plus vifs remerciements à Florence BART pour le temps qu’elle m’a consacrée, ses conseils avisés et la qualité de son encadrement. J’exprime également ma reconnaissance à Gilles LETURCQ pour avoir suivi le bon déroulement de ce travail et pour sa gentillesse. Je tiens aussi à remercier Danielle RIGAUD qui m’a aidée pendant ces dix semaines avec une bonne humeur et un encadrement permanent. Je voudrais également remercier Cédric DAVID pour sa sympathie, son aide, son savoirfaire et le temps précieux qu’il m’a accordée. J’adresse mes amitiés à l’ensemble du personnel du laboratoire pour son accueil, sa gentillesse qui ont rendu le stage d’autant plus agréable. DTCD/SECM/LM2C 2 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Sommaire Liste des figures............................................................................... 5 Liste des tableaux ............................................................................ 6 Liste des annexes ............................................................................. 7 1. Introduction............................................................................... 8 2. Présentation du CEA-Valrhô et de son environnement ... 9 2.1. Le Commissariat à l’Energie Atomique en quelques mots ................ 9 2.2. Le centre de la vallée du Rhône (Valrhô) ........................................... 10 2.3. Le site de Marcoule en quelques dates ................................................ 10 2.4. L’organisation générale du CEA ......................................................... 12 2.4.1. La direction générale....................................................................................................... 12 2.4.2. Les directions ...................................................................................................................... 13 2.4.3. Les départements ............................................................................................................... 14 2.5. Le Département d’étude du Traitement et du Conditionnement des Déchets................................................................................................................ 14 2.5.1. La mission générale du département ..................................................................... 14 2.5.2. L’organisation synthétique du département ...................................................... 15 2.5.3. La mission générale du Service d’Etude et Comportement des Matériaux de conditionnement .................................................................................................. 15 2.5.4. Le Laboratoire d’étude de Matériaux Céramiques pour le Conditionnement ................................................................................................................................ 16 DTCD/SECM/LM2C 3 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 3. Le conditionnement du césium dans la céramique hollandite : rappels..........................................................................17 3.1. La Radioactivité..................................................................................... 17 3.2. Les Déchets Radioactifs ........................................................................ 19 3.3. Le Césium : élément radioactif à période longue............................... 20 3.4. La Hollandite : phase minérale dont la structure est adaptée au Césium ................................................................................................................ 22 4. 4.1. Etude expérimentale .............................................................25 Compositions étudiées........................................................................... 25 4.2. Description du procédé d’élaboration des échantillons par voie oxyde ................................................................................................................... 27 4.2.1. Synthèse des poudres des précurseurs ................................................................. 27 4.2.2. Calcination ............................................................................................................................ 28 4.2.3. Broyage .................................................................................................................................. 29 4.2.4. Pressage ................................................................................................................................. 29 4.2.5. Frittage ................................................................................................................................... 30 4.3. Caractérisation des pastilles................................................................. 32 4.3.1. Préparation des échantillons pour l’analyse ...................................................... 32 4.3.2. Présentation et interprétation des résultats de MEB et DRX................... 33 4.3.2.1. 4.3.2.2. 4.3.2.3. 4.3.2.4. 4.3.2.5. 4.3.2.6. 5. Composition de référence……………………………………………………………..33 Composition tout fer……………………………………………………………….…..34 Composition tout fer, 7,5% de césium « non corrigé »………………………….…35 Composition tout fer, 4,5% de césium « non corrigé »………………………….…36 Composition tout fer, 5,5% de césium « non corrigé »………………………….…37 Composition tout fer, 10% de césium « non corrigé »……………………………..38 Conclusions ...............................................................................60 Glossaire ...........................................................................................63 Bibliographie ....................................................................................64 Annexes.............................................................................................65 DTCD/SECM/LM2C 4 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Liste des figures Figure 1 : Schéma récapitulatif de la fission d’un atome. Figure 2 : Pouvoir de pénétration des rayonnements ionisants. Figure 3 : Projection sur le plan (a,b) de la structure hollandite A2B8O16 . Figure 4 : Pastille frittée de la hollandite de référence. Figure 5 : Diffractogramme de la hollandite de référence. Figure 6 : Image de la matrice en secondaire de la hollandite de référence. Figure 7 : Spectre EDS de la hollandite de référence. Figure 8 : Cartographie d’un amas divers dans la matrice de la hollandite de référence. Figure 9 : Pastille frittée de la hollandite tout fer. Figure 10 : Diffractogramme de la hollandite tout fer. Figure 11 : Image de la matrice en secondaire de la hollandite tout fer. Figure 12 : Spectre EDS de la hollandite tout fer. Figure 13 : Pastille frittée de la hollandite tout fer 7,5 % de césium. Figure 14 : Diffractogramme de la hollandite tout fer 7,5 % de césium. Figure 15 : Image de la matrice en secondaire de la hollandite tout fer, 7,5% de césium. Figure 16 : Spectre EDS de la hollandite tout fer, 7,5% de césium. Figure 17 : Cartographie d’un amas divers dans la matrice de la hollandite tout fer, 7,5% de césium. Figure 18 : Pastille frittée de la hollandite tout fer 4,5 % de césium. Figure 19 : Diffractogramme de la hollandite tout fer 4,5 % de césium. Figure 20 : Image de la matrice en secondaire de la hollandite tout fer, 4,5% de césium. Figure 21 : Spectre EDS de la hollandite tout fer, 4,5% de césium. Figure 22 : Cartographie d’un amas noir dans la matrice de la hollandite tout fer, 4,5% de césium. Figure 23 : Pastille frittée de la hollandite tout fer 5,5 % de césium. Figure 24 : Diffractogramme de la hollandite tout fer 5,5 % de césium. Figure 25 : Image de la matrice en secondaire de la hollandite tout fer, 5,5% de césium. Figure 26 : Spectre EDS de la hollandite tout fer, 5,5% de césium. Figure 27 : Pastille frittée de la hollandite tout fer 10 % de césium. Figure 28 : Diffractogramme de la hollandite tout fer 10 % de césium. Figure 29 : Image de la matrice en secondaire de la hollandite tout fer, 10% de césium. Figure 30 : Spectre EDS de la hollandite tout fer, 10% de césium. DTCD/SECM/LM2C 17 18 23 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 5 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Liste des tableaux Tableau 1 : Récapitulatif des compositions étudiées. Tableau 2 : Récapitulatif des produits chimiques utilisés. Tableau 3 : Conditions de frittage naturel des hollandites synthétisées. Tableau 4: Calculs du taux de densification et de l’accroissement de densification des échantillons. DTCD/SECM/LM2C 26 28 30 31 6 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Liste des annexes Annexe 1 : Plan du site de Marcoule. Annexe 2 : L’organigramme. Annexe 3 : Le cycle du combustible. Annexe 4 : Les déchets du cycle électronucléaire. Annexe 5 : Tableau récapitulatif des hollandites élaborées. Annexe 6 : Dimensions et densités des pastilles crues. Annexe 7 : Dimensions et densités des pastilles après frittage. Annexe 8 : Pastilles après frittage. Annexe 9 : Principe de la microscopie électronique à balayage. Annexe 10 : Principe de la diffraction par rayons X. Annexe 11 : Photographie du matériel utilisé : MEB. Annexe 12 : Photographie du matériel utilisé : DRX. DTCD/SECM/LM2C I II III IV V VI VII VIII IX XI XII XIII 7 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 1. Introduction Ce stage intégré dans le cursus de deuxième année de DUT Mesures Physiques a été réalisé au CEA dans le Service d’Etude et Comportement des Matériaux de conditionnement au sein du Laboratoire d’étude de Matériaux Céramiques pour le Conditionnement. Le sujet de ce stage s’inscrit plus particulièrement dans un programme de recherche sur les céramiques hollandite, « matrices de conditionnement spécifique du césium, produit de fission à vie longue ». L’objectif de ce stage est double : il s’agit d’une part d’étudier un nouveau procédé d’élaboration (voie oxyde) de cette céramique beaucoup plus simple que celui utilisé actuellement (voie alcoxyde) ; l’autre objectif du stage concerne l’étude de l’impact d’une variation de césium sur les propriétés de la céramique. Après avoir présenté le C.E.A. et son organisation de façon générale, il semble important de revenir sur les connaissances indispensables pour comprendre l’activité globale du laboratoire et pouvoir, ensuite, s’intéresser plus directement à la partie pratique de ce stage. Cette dernière a consisté dans un premier temps, à élaborer des céramiques hollandite, puis à les traiter à des températures allant de 1000°C à 1250°C. Tous les échantillons ont ensuite été préparés pour être caractérisés par microscopie électronique à balayage et par diffraction des rayons X. Les résultats ainsi obtenus ont été interprétés. Enfin, une conclusion a été tirée sur ce nouveau procédé d’élaboration et sur l’influence d’une variation de césium sur les propriétés de la céramique. DTCD/SECM/LM2C 8 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 2. Présentation du CEA-Valrhô et de son environnement 2.1. Le Commissariat à l’Energie Atomique en quelques mots Créé en 1945, sous l’impulsion du Général de Gaulle, le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) est un établissement public de recherche et de développement à vocation scientifique, technologique et industrielle. Ses deux missions principales sont la recherche nucléaire ainsi que le développement et la fabrication de moyens de dissuasion nucléaire pour la défense. Il se situe actuellement parmi les premiers groupes industriels français du secteur public. Ses effectifs sont de l’ordre de 15000 personnes. Les activités du CEA, organisées autour de pôles d’intérêt tels que l’énergie atomique, la défense, les sciences de la vie, les sciences de la matière, les technologies avancées, la gestion des déchets, l’environnement, sont réparties sur 13 sites dont 7 militaires et 6 civils (Fontenay-aux-Roses, Saclay, Grenoble, Cadarache, Marcoule, Pierrelatte). DTCD/SECM/LM2C 9 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 2.2. Le centre de la vallée du Rhône (Valrhô) Créés respectivement dans les années cinquante et soixante, les sites de Marcoule (Gard) et de Pierrelatte (Drôme) constituent le CEA-Valrhô. Le centre emploie 1300 collaborateurs permanents (950 sur Marcoule, 350 sur Pierrelatte). Les programmes du CEA-Valrhô sont majoritairement consacrés à la recherche et au développement dans le cycle du combustible : Enrichissement de l’uranium à Pierrelatte (en particulier ultracentrifugation) ; Retraitement du combustible et conditionnement des déchets, gestion des déchets à vie longue et de haute activité et démantèlement des installations nucléaires à Marcoule. Le CEA-Valrhô est un acteur économique majeur dans son environnement régional. Sur les sites de Marcoule comme de Pierrelatte (Tricastin), le centre de la vallée du Rhône côtoie les plus grands acteurs de l’industrie nucléaire française (COGEMA, EDF, EURODIF, MELOX…) ce qui entraîne un dispositif de sécurité (vis-à-vis des risques chimiques et nucléaires) impressionnant dû à la cohabitation de ces grands groupes de l’industrie nucléaire sur le même site (cf. Annexe1). 2.3. Le site de Marcoule en quelques dates Le plan quinquennal de développement de l’énergie atomique, voté en 1952, prévoyait la construction sur le site de Marcoule des deux premiers réacteurs U.N.G.G (réacteurs à Uranium Naturel Graphite Gaz) . DTCD/SECM/LM2C 10 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium La première pile G1 diverge le 7 janvier 1956, elle fournit en France ses premiers kilowattheures électronucléaires le 25 septembre suivant. En 1958 et 1959, entrent en service deux nouveaux réacteurs jumeaux G2 et G3. L’exploitation des trois piles de Marcoule a pris fin en : • 1968 pour G1 • 1980 pour G2 • 1984 pour G3 En 1967 et 1968, le site a vu diverger deux autres réacteurs d’irradiation industrielle, Célestin 1 et 2, producteurs de tritium, pour les besoins de la défense nationale, mais aussi de radioéléments à usage industriel, médical et pharmaceutique. Une première mondiale intervient à Marcoule en 1969 : la vitrification de produits de fission*. Le procédé est réalisé à l’échelle industrielle en 1978, avec la mise en actif de l’Atelier de Vitrification* de Marcoule (AVM). Comme toutes les exploitations industrielles du site, il est exploité par COGEMA. En 1973, Marcoule enregistre une nouvelle première avec l’apparition du premier réacteur à neutrons rapides de taille industrielle en Europe, PHENIX. Il est couplé sur le réseau EDF en décembre suivant. * Voir glossaire DTCD/SECM/LM2C 11 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Depuis, avec la mise en exploitation des laboratoires de Chimie Nucléaire de Haute Activité d’ATALANTE, en novembre 1992, Marcoule s’est doté des moyens les plus modernes d’études et de développement en milieu radioactif pour : Le retraitement des combustibles irradiés ; La séparation des actinides et produits de fission ; Le conditionnement des déchets. 2.4. L’organisation générale du CEA Cet établissement public de recherche et de développement à caractère scientifique, technique et industriel est organisé à trois niveaux : direction générale, directions, départements. 2.4.1. La direction générale Elle est assurée par l’Administrateur général, secondé et suppléé par l’Administrateur général adjoint. L’Inspection générale, l’Inspecteur pour la sûreté nucléaire, le Secrétaire général et le Directeur délégué à la propulsion nucléaire lui sont directement rattachés. Le Haut-Commissaire à l’énergie atomique, qui préside le Conseil scientifique du CEA, assume la charge de conseiller scientifique et technique. Il exerce également pour le compte des pouvoirs publics des responsabilités particulières dans le domaine de la sécurité nucléaire des installations en rapport avec la défense nationale. DTCD/SECM/LM2C 12 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium A partir des grandes orientations fixées par les pouvoirs publics, en matière de recherche et de gestion, la direction générale définit les objectifs stratégiques du C.E.A. et les soumet à l’approbation de son conseil d’administration et de ses tutelles. 2.4.2. Les directions Les directions fonctionnelles (telles que la Direction financière, la Direction centrale de sécurité, la Direction des relations internationales pour n’en citer que quelques-unes) sont chargées de fixer les règles de gestion interne, de veiller à la cohérence de leur application, d’assurer des fonctions de synthèse au profit de la direction générale et de mettre leurs compétences au service des directions opérationnelles. Ces dernières se déclinent sous quatre grands domaines : • Pôle Défense ; • Pôle Nucléaire ; • Pôle Recherche Technologique ; • Pôle Recherche. Les recherches effectuées au CEA-Valrhô s’inscrivent dans les programmes de recherche consacrés au nucléaire et se trouvent par conséquent sous la direction de la DEN (Direction de l’Energie Nucléaire). Le centre de Valrhô (Marcoule et Pierrelatte) est un centre de la DEN. C’est à la direction de Valrhô que sont rattachés tous les départements (cf. Annexe2). DTCD/SECM/LM2C 13 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 2.4.3. Les départements Ils sont les échelons opérationnels de base du CEA. Ils sont constitués d’unités telles que services, laboratoires… . Le chef de département est responsable devant son directeur de la réalisation des objectifs scientifiques et techniques définis avec lui ainsi que de la gestion des personnels, des budgets et des installations placés sous son autorité. En ce qui concerne la sûreté nucléaire des installations, l’Inspecteur général pour la sûreté nucléaire est responsable de la définition de la politique du CEA dans ce domaine. L’organisation en matière de sécurité repose sur une ligne de responsabilité unique de manière à ce qu’à tous les niveaux hiérarchiques, les responsables de la conduite des opérations soient aussi en charge de leur sécurité. 2.5. Le Département d’étude du Traitement et du Conditionnement des Déchets L’activité de ce département se situe dans l’aval du cycle du combustible (cf. Annexe3). 2.5.1. La mission générale du département La mission générale du DTCD est l’étude, le développement et l’expérimentation concernant : les techniques de traitement des déchets radioactifs solides et liquides (décontamination, incinération…), les matériaux et procédés de conditionnement des déchets (verres, céramiques, enrobages), le comportement à long terme des matrices. DTCD/SECM/LM2C 14 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 2.5.2. L’organisation synthétique du département Le chef de département, secondé par deux adjoints et des assistants, est en charge de trois services : • Service des Procédés de Décontamination et d’Enrobage (SPDE) composé de trois laboratoires ; • Service d’Etude et Comportement des Matériaux de conditionnement (SECM) composé de trois laboratoires également ; • Service de Conditionnement des Déchets et Vitrification (SCDV) composé de quatre laboratoires. 2.5.3. La mission générale du Service d’Etude et Comportement des Matériaux de conditionnement La mission générale du SECM est la recherche appliquée au conditionnement des déchets produits par le cycle du combustible. Le SECM, qui m’a accueillie, se compose de trois laboratoires : • Le Laboratoire d’étude de Matériaux Céramiques pour le Conditionnement (LM2C) • Le Laboratoire d’étude du Comportement à Long Terme des matériaux de conditionnement (LCLT) • Le Laboratoire des Matériaux et Procédés Actifs (LMPA) DTCD/SECM/LM2C 15 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 2.5.4. Le Laboratoire d’étude de Matériaux Céramiques pour le Conditionnement Le Laboratoire d’étude de Matériaux Céramiques pour le Conditionnement (LM2C) est un laboratoire de recherche et de développement ayant pour mission la formulation et la caractérisation des matrices céramiques de conditionnement des déchets. Ce stage concerne la céramique « Hollandite », le matériau développé dans ce laboratoire pour conditionner le césium (radioélément à vie longue, de période supérieure au million d’année). DTCD/SECM/LM2C 16 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 3. Le conditionnement du césium dans la céramique hollandite : rappels 3.1. La Radioactivité La matière est faite d'atomes, la plupart du temps assemblés en molécules. Au cœur de ces atomes, se trouve un noyau, 10 000 à 100 000 fois plus petit. La radioactivité est un phénomène qui se produit au plus profond des atomes, dans ce noyau. Le phénomène est difficile à observer : il a fallu attendre 1896 pour que soient décelés des rayonnements d'origine inconnue, émis par des sels d'uranium. (PF : Produit de Fission*) Figure 1 : Schéma récapitulatif de la fission d’un atome. Source d’énergie impressionnante, l’énergie nucléaire est due à la fission*, un mode de désintégration propre à certains atomes lourds comme l’uranium. * Voir glossaire DTCD/SECM/LM2C 17 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Certains noyaux atomiques instables sont la source de rayonnements, désignés par les trois premières lettres de l'alphabet grec : alpha*, bêta* et gamma*. Ces rayonnements sont des particules émises par des noyaux avec une grande énergie. Figure 2 : Pouvoir de pénétration des rayonnements ionisants. N.B. : Tous ces rayonnements sont dangereux pour la peau ! Une feuille de papier, par exemple, arrête les particules alpha. * Voir glossaire DTCD/SECM/LM2C 18 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 3.2. Les Déchets Radioactifs L’énergie nucléaire, dont les ressources sur le long terme peuvent aller jusqu’à plusieurs milliers d’années en optimisant l’utilisation du combustible, produit un faible volume de déchets, qui doivent être gérés de manière sûre. Le CEA, en partenariat avec de nombreux autres organismes, étudie et développe des solutions techniques efficaces et sûres pour la gestion des déchets radioactifs. Mais, qu’est-ce qu’un déchet radioactif ? On appelle déchet radioactif toute matière radioactive qui ne peut plus être ni recyclée ni réutilisée et qui doit donc être stockée. Les déchets nucléaires sont d’une grande diversité d’origine et de nature. Il s’agit par exemple d’éléments contenus dans le combustible usé des centrales, d’éléments radioactifs à usage médical ou industriel, ou de matériaux mis au contact d’éléments radioactifs. Deux paramètres permettent d’appréhender le risque qu’ils présentent : La radioactivité, qui traduit la toxicité du déchet, c’est-à-dire son impact potentiel sur l’homme et l’environnement. Cette activité se mesure en becquerels (1Bq=1désintégration/s) ; La période de l’élément considéré, temps au bout duquel 50% de la radioactivité a disparu. DTCD/SECM/LM2C 19 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Il existe essentiellement quatre familles de déchets radioactifs, classés selon leur niveau de radioactivité et leur période : 1. Les déchets de très faible radioactivité. La radioactivité de ces déchets est extrêmement faible et de courte durée de vie. 2. Les déchets faiblement radioactifs à période courte = déchet A. Ils représentent près de 90% de l’ensemble des déchets radioactifs. 3. Les déchets faiblement ou moyennement radioactifs à période longue = déchet B. Ils représentent 10% du volume total des déchets radioactifs. 4. Les déchets hautement radioactifs et à période longue = déchets C. Ils ne constituent que 1% du volume des déchets radioactifs. 3.3. Le Césium : élément radioactif à période longue Les déchets radioactifs à haute activité et à vie longue ne représentent qu'une faible part de la masse du combustible (environ 4 % pour un combustible à base d'oxyde d'uranium enrichi tel qu'il est utilisé dans la majorité des 58 Réacteurs à Eau Préssurisée (REP) d'EDF). Ils sont composés de produits issus de la fission nucléaire, appelés produits de fission* (PF) et d'actinides mineurs* (neptunium, américium et curium) ainsi qualifiés de par leur faible quantité (moins de 0,1 % de la masse du combustible usé). * Voir glossaire DTCD/SECM/LM2C 20 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Ces produits de fission sont des déchets C comme nous l’avons vu précédemment. Ils sont hautement radioactifs et thermogènes pendant les premières décennies de leur existence car ils renferment aussi de fortes concentrations de produits de fission à vie courte comme le strontium 90 (cf. Annexe 4). Ils sont actuellement considérés comme les déchets ultimes du cycle du combustible électronucléaire car dépourvus d'intérêt énergétique. Actuellement, en France comme aux USA ou en Russie, les produits de fission issus du retraitement des combustibles nucléaires usés sont vitrifiés, c’est-à-dire insérés de façon homogène à l’échelle atomique dans une matrice vitreuse boro-silicatée. Cette opération industrielle est effectuée par COGEMA (à Marcoule entre 1974 et 2001, puis à la Hague depuis 1989). Parallèlement, le CEA effectue des travaux de recherche sur différents scénarios de gestion des déchets à vie longue, dans le cadre d’une Loi adoptée par le gouvernement français le 30 décembre 1991. Les trois voies de recherche de cette Loi sont : 1. La séparation poussée des éléments à vie longue en vue de leur transmutation ; 2. Le stockage en profondeur de déchets à vie longue ; 3. Le conditionnement spécifique et l’entreposage à longue durée des déchets. Le césium possède plusieurs isotopes dont le césium 137 à durée de vie courte (environ 30 ans) et le césium 135 dont la durée de vie atteint 2,6 millions d'années, et c’est pourquoi des travaux de Recherche et Développement sont actuellement en cours au CEA pour séparer le césium de l’ensemble des autres produits de fission, sur le principe de l'utilisation d'un extractant chimique spécifique. C’est à l’issue de cette étape que l’immobilisation du césium dans une céramique est susceptible d’intervenir. DTCD/SECM/LM2C 21 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 3.4. La Hollandite : phase minérale dont la structure est adaptée au Césium La matrice retenue au CEA pour le conditionnement du césium est la hollandite. La hollandite est l’une des 4 phases majeures du Synroc, céramique polyphasée développée par l’ANSTO1 initialement dédiée au conditionnement des solutions de produits de fission issues du procédé PUREX. Cette phase, de formule générale BaAl2Ti6O16 est destinée à accueillir le baryum, ainsi que le césium, alcalin dont le rayon ionique se rapproche de celui du baryum. La structure cristallographique de la hollandite est dérivée de la structure quadratique du rutile (TiO2). Elle est composée d’un enchaînement d’octaèdres formant un réseau de canaux parallèles à c. La hollandite a pour formule générale A1/4BO2 (ou A2B8O16), où A est monoou divalent, B a une valence comprise entre 2 et 5. Au sein d’un composé de ce type, les sites A et B peuvent être occupés par des cations différents ; c’est le cas pour les hollandites qui nous intéressent, puisque A est occupé par Ba2+ et Cs+, et B par Ti4+, Al3+ et Ti3+ ou Fe3+. Lorsque les cations présents sur le site A sont strictement monovalents, le taux de remplissage du site peut aller jusqu'à 2. Dans les autres cas, le site A n’est que partiellement occupé. Cette structure (cf. Figure 3) est quadratique : a et b sont identiques et généralement de l’ordre de 10 Å, c est différent (3 à 4 Å), et tous les angles sont droits. 1 Australian Nuclear Science & Technology Organisation. DTCD/SECM/LM2C 22 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium La structure consiste en un enchaînement de paires d’octaèdres liées par un côté. Ces paires partagent un sommet et se disposent parallèlement à l’axe c ; elles forment ainsi des tunnels dans lesquels les atomes de type A sont localisés au centre d’un cube déformé d’atomes d’oxygène. La mobilité des atomes positionnés sur les sites A dans la direction c est limitée par le fait qu’un mouvement dans cette direction les amènerait à devoir franchir une forte barrière de potentiel associée à l’arrangement plan carré des oxygènes situés en +½ et –½. La présence de lacunes sur les sites A est la plupart du temps observée, en particulier dans le domaine de composition qui nous concerne (Ba,Cs)x(Al,Ti)8O16, avec x < 2. Ce remplissage incomplet des sites cationiques n’est pas nécessairement aléatoire. En effet, on observe que les atomes présents sur les sites A sont organisés à plus large échelle que la maille unitaire, créant ainsi une « supermaille ». Y X Z = 1/2 Z=0 A cations (Cs, Ba) oxygène B cations (Al, Ti ou Fe) Figure 3 : Projection sur le plan (a,b) de la structure hollandite A2B8O16 . DTCD/SECM/LM2C 23 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium La hollandite présente dans le Synroc pour confiner le césium est du type BaxCsy(Al,Ti)3+2x+yTi4+8-2x-yO16. Au laboratoire, une nouvelle formulation a été mise au point, où le cation Ti3+ a été remplacé par le cation Fe3+, qui est stable à l’air. Les essais effectués au CEA ont permis de déterminer une composition monophasée dite de référence: Ba1Cs0,28Fe0,82Al1,46Ti5,72O16. Les paramètres fixés sont les suivants : Stœchiométrie du baryum= 1 : Céramique monophasée de hollandite Stœchiométrie du césium= 0.28 : 5% de Cs2O Ces recherches ont alors donné lieu au dépôt d’un brevet en 2001 portant sur les céramiques de type hollandite obtenues par frittage naturel, à 5% massique d’oxyde de césium, céramiques de composition Ba1Cs0,28Fe0,82Al1,46Ti5,72O16. Le protocole de synthèse de cette hollandite a été ensuite optimisé. DTCD/SECM/LM2C 24 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 4. Etude expérimentale 4.1. Compositions étudiées Au vu du travail déjà réalisé au CEA jusqu’à aujourd’hui sur le procédé d’élaboration par voie alcoxyde de la céramique hollandite, l’étude de la voie oxyde s’effectuera par rapport au modèle de la voie alcoxyde. Tout d’abord, ce nouveau procédé sera mis en place avec un système d’élaboration peu différent de celui de la voie alcoxyde. Ensuite, l’étude portera sur l’impact de la variation de césium sur les propriétés de la hollandite (la teneur en césium est de 5% Cs2O pour la composition de référence). La voie alcoxyde dite voie humide (chimie douce) est la suivante : les alcoxydes sont pesés et dilués dans l’éthanol absolu et les nitrates sont pesés et dilués dans l’eau. Les deux solutions sont mélangées sous vive agitation et les solvants sont évaporés dans un rotavapor. La poudre humide est séchée à l’étuve à 120°C pendant 24 heures. Le travail a été effectué à partir de la composition de référence, à savoir : Ba1Cs0.28Fe0.82Al1.46Ti5.72O16. DTCD/SECM/LM2C 25 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Six compositions ont été étudiées : Référence Nom Stœchiométrie H04 048 Hollandite de Ba1Cs0,28Al1,46Fe0,82Ti5,72O16 référence H04 049 Ba1Cs0,28Fe2,28Ti5,72O16 Hollandite tout fer H04 051 Hollandite tout Ba1Cs0,456Fe2,28Ti5,72O16 fer 7,5% de Cs2O nc H04 052 Hollandite tout Ba1Cs0,265Fe2,28Ti5,72O16 fer 4,5% de Cs2O nc H04 057 Hollandite tout Ba1Cs0,30Fe2,28Ti5,72O16 fer 5,5% de Cs2O nc H04 058 Hollandite tout Ba Cs 1 0,625Fe2,625Ti5,375O16 fer 10% de Cs2O Masse pour 15g BaO 3,00 TiO2 8,68 Fe2O3 1,24 CsNO3 1,04 BaO 2,85 Fe2O3 21,89 Cs2O 4,74 BaO 17,90 TiO2 53,34 Fe2O3 21,25 Cs2O 7,5 BaO 18,48 BaO 18,37 TiO2 54,75 Fe2O3 21,81 Cs2O 5,07 TiO2 7,32 Fe2O3 3,57 CsNO3 2,08 TiO2 55,07 Fe2O3 21,94 Cs2O 4,5 TiO2 8,21 Fe2O3 3,27 CsNO3 1,05 BaO 2,69 BaO 18,43 TiO2 54,93 TiO2 8,26 Fe2O3 3,29 CsNO3 0,93 BaO 2,84 BaO 19,42 TiO2 57,87 Al2O3 9,43 Fe2O3 8,29 Cs2O 5,00 TiO2 8,00 Fe2O3 3,19 CsNO3 1,56 BaO 2,86 Al2O3 1,41 TiO2 8,24 Fe2O3 3,28 CsNO3 0,98 BaO 2,77 % Massique BaO 17,42 TiO2 48,77 Fe2O3 23,81 Cs2O 10,00 Tableau 1 : Récapitulatif des compositions étudiées. N.B. : “nc” signifie non corrigé, c’est-à-dire que le césium est en excès (ou en défaut) par rapport à la composition stœchiométrique. Cette composition permet d’examiner l’impact d’un excès (ou défaut) « accidentel » de césium lors de la fabrication de la céramique. DTCD/SECM/LM2C 26 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 4.2. Description du procédé d’élaboration des échantillons par voie oxyde L’élaboration des échantillons (cf. Annexe 5) se fait en cinq étapes fondamentales : la synthèse des poudres des précurseurs, la calcination de ces poudres, le broyage, le pressage et le frittage de la pastille. 4.2.1. Synthèse des poudres des précurseurs La voie qui a été testée est la voie oxyde c’est-à-dire la voie sèche. Les précurseurs utilisés (cf. Tableau 2) sont cobroyés afin de mélanger et de diminuer la taille des différents grains. Ce cobroyage s’effectue à l’aide d’un vibrobroyeur à boulets en milieu sec dans les conditions suivantes : − pot en zircone yttriée pour vibrobroyeur à boulets ; − billes de diamètre 3 mm en zircone yttriée : 200g ; − masse de poudre : 15g ; − temps de broyage : 30 minutes ; − fréquence de vibration : 2,5 Hz. DTCD/SECM/LM2C 27 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Produits chimiques Oxyde de titane Formule Masse molaire (en g/mol) Pureté TiO2 79,9 98% BaO 153,3 97% Oxyde ferrique Fe2O3 159,6 99% min. Oxyde d’aluminium Al2O3 102 100% CsNO3 194,9 >99% Oxyde de baryum Nitrate de césium Tableau 2 : Récapitulatif des produits chimiques utilisés. 4.2.2. Calcination La calcination a pour but de transformer le mélange des différents produits chimiques en phase hollandite. La température de calcination utilisée est de 1000°C à l’air pendant 2 heures, dans des creusets d’alumine. Ces paramètres sont ceux mis au point pour la voie alcoxyde. DTCD/SECM/LM2C 28 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 4.2.3. Broyage Le broyage du matériau calciné est réalisé comme précédemment à l’aide d’un vibrobroyeur à boulets en milieu sec dans les conditions suivantes : − pot en zircone yttriée pour vibrobroyeur à boulets ; − billes de diamètre 3 mm en zircone yttriée : 200g ; − masse de poudre : 15g ; − temps de broyage : 1 heure; − fréquence de vibration : 2,5Hz. 4.2.4. Pressage Le but du pressage est de rapprocher les grains le plus près possible, de manière à ce que l’étape suivante de frittage puisse se produire. Les pastilles ont été obtenues par pressage uniaxial à froid (CUP : Cold Unilateral Pressage) de 100MPa. Elles ont un diamètre avant frittage d’environ 28,7 mm et une épaisseur de 3,93 à 4,98 mm (cf. Annexe 6). Lorsque la poudre est compressée, le système est maintenu manuellement à cette pression pendant quelques minutes de façon à compenser les pertes de charge. Il faut utiliser le compresseur lentement afin de ne pas entraîner la naissance de fissures lors du frittage. DTCD/SECM/LM2C 29 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 4.2.5. Frittage Les échantillons élaborés par frittage naturel sont nommés H 04 XXX : H pour hollandite, 04 pour l’année 2004 et X se réfère à la numérotation des échantillons par ordre chronologique. Echantillon Hollandite Support pour la pastille Lèche fritte Atmosphère Vitesse de montée en température Air 2 °C.min-1 Température du palier 1250 °C Durée du palier 96 heures Vitesse de refroidissement 2 °C.min-1 Tableau 3 : Conditions de frittage naturel des hollandites synthétisées. Nous avons là encore réutilisé les conditions de frittage (cf. Tableau 3) mises au point pour la voie alcoxyde, c’est-à-dire une température à 1250°C. Le temps de frittage a été porté à 96 heures au lieu des 15 heures dans le protocole de référence. DTCD/SECM/LM2C 30 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Nous avons obtenu des pastilles dont les photographies sont présentées (cf. Annexe 8). Pour caractériser leur densification, c’est-à-dire la qualité du frittage, nous les avons mesurées, puis connaissant la densité théorique (cf. Annexe 7), nous avons calculé le Taux de Densification (TD) de la pastille crue et le TD de la pastille frittée (cf. Tableau 4). Référence TD cru (en %) TD cuit (en %) Accroissement densification Accroissement Densification (en %) 60 61 0,02 2 58 61 0,05 5 55 76 0,28 28 56 74 0,24 24 59 64 0,08 8 58 63 0,08 8 55 78 0,29 29 54 75 0,28 28 53 78 0,32 32 47 80 0,41 41 55 67 0,18 18 57 68 0,16 16 56 70 0,20 20 H04 065 H04 066 H04 067 H04 068 H04 069 H04 070 Moyenne Tableau 4 : Calculs du taux de densification et de l’accroissement de densification des échantillons. L’accroissement de densification a pour formule : TD cuit - TD cru TD cuit Le taux de densification pour les pastilles crues est d’une moyenne de 56% ce qui signifie qu’elles sont denses (meilleur TD est de 64%). Ceci s’explique par le fait que les échantillons n’ont pas encore subi les étapes de frittage et de pressage. DTCD/SECM/LM2C 31 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Le taux de densification pour les pastilles frittées est d’une moyenne de 70% ce qui est une valeur insuffisante. En effet, une céramique est considérée comme dense lorsque son TD est ≥ 92%, valeur à partir de laquelle on peut considérer que la porosité ouverte a disparu. L’ étape de frittage n’est par conséquent, pas satisfaisante ; l’accroissement de densification le confirme (20%). 4.3. Caractérisation des pastilles Pour caractériser les propriétés d’une céramique destinée au conditionnement de déchets, plusieurs outils sont nécessaires, et chacun permet de donner un renseignement précis sur la qualité de celle-ci. J’ai pour ma part utilisé les appareils suivants : MEB (Microscope Electronique à Balayage) (cf. Annexes 9 et 11) couplé à l’analyse EDS (Energy Dispersive Spectroscopy) et la DRX (Diffraction des Rayons X) (cf. Annexes 10 et 12). Le MEB permet d’obtenir des informations sur la microstructure (taille des grains, porosité), tandis que la DRX renseigne sur la nature cristalline de la ou des phases présentes. 4.3.1. Préparation des échantillons pour l’analyse Pour être analysées au MEB, les céramiques sont préparées sous forme de sections polies (diamètre = 25 mm et hauteur = 11 mm). Le morceau de céramique choisi pour l’examen est tronçonné, puis enrobé dans de la résine époxy. Cet assemblage est ensuite poli au micron sous alcool. Le polissage sous eau est prohibé ici, car les phases secondaires gênantes que l’on veut éviter sont solubles dans l’eau. Les échantillons polis sont ensuite métallisés avec du carbone. Pour être analysées aux rayons X, les céramiques peuvent être soit sous forme de poudre (avant pressage et frittage) soit sous forme de pastille (après pressage et frittage). DTCD/SECM/LM2C 32 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 4.3.2. Présentation et interprétation des résultats de MEB et DRX 4.3.2.1. Composition de référence Echantillon H04 065 Figure 4 : Pastille frittée de la hollandite de référence. Composition stœchiométrique : Ba1Cs0,28Al1,46Fe0,82Ti5,72O16 Densité de la pastille : 2,6 Densité théorique : 4,41 Taux de densification : 61% Accroissement de densification : entre 2 et 5% DTCD/SECM/LM2C 33 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium DRX Le résultat de diffraction des rayons X montre que le matériau synthétisé est une céramique monophasée de hollandite. Tous les pics du diffractogramme sont attribués par la carte de la hollandite (33-0133). H04065 Hollandite de référence frittée 700 Coups/s 600 500 400 300 200 100 0 16 20 30 40 700 Coups/s 600 500 • 400 Hollandite (33-0133) 300 200 100 0 46 50 60 70 2-Theta - Scale H04 065 Exported by X'Pert SW Generated byExported by X'Pert SW Generated by Bart in project hollandite - File: X04-051C.RAW - Type: 2Th/Th locked - Start 33-0133 (*) - Barium Aluminum Titanium Oxide - Ba1.23Al2.46Ti5.54O16 - Y: 50.00 % - d x by: 1.0088 - WL: 1.54056 - 0 - Figure 5 : Diffractogramme de la hollandite de référence. DTCD/SECM/LM2C 34 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium MEB Le résultat obtenu en diffraction des rayons X a pu être confirmé au MEB. La céramique observée est homogène et monophasée. Les tâches noires représentent la porosité. Figure 6 : Image de la matrice en secondaire de la hollandite de référence. Matrice Porosité L’observation de ces photos confirme la porosité importante de la matrice. DTCD/SECM/LM2C 35 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium L'analyse EDS permet de confirmer que la matrice est constituée de la phase majeure hollandite Ba, Cs, Fe, Ti, Al, O. Mais, quelques pollutions en Si, Al, O et (Sr) sont observables ; celle-ci n'est pas détectée en DRX. Pic d’échappement du césium Figure 7 : Spectre EDS de la hollandite de référence. DTCD/SECM/LM2C 36 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium La cartographie de rayons X est un moyen qui nous permet de déterminer la quantité des différents éléments présents dans notre hollandite. Les images présentées (cf. Figure 8) sont réalisées à partir des rayons X propre à chaque élément particulier (Cs, Ba, Ti, Fe et Al). L’amas ainsi photographié est constitué d’Al essentiellement, ainsi que de Si non représenté et de O. Figure 8 : Cartographie d’un amas divers dans la matrice de la hollandite de référence. DTCD/SECM/LM2C 37 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 4.3.2.2. Composition tout fer Echantillon H04 066 Figure 9 : Pastille frittée de la hollandite tout fer. Composition stœchiométrique : Ba1Cs0,28Fe2,28Ti5,72O16 Densité de la pastille : entre 3,1 et 3,2 Densité théorique : 4,53 Taux de densification : 74 et 76% Accroissement de densification : entre 24 et 28% DTCD/SECM/LM2C 38 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium DRX Le résultat de diffraction des rayons X montre que le matériau synthétisé est une céramique monophasée de hollandite. Tous les pics du diffractogramme sont attribués par la carte de la hollandite (33-0133). H04066 Hollandite tout fer frittée 600 Coups/s 500 400 300 200 100 0 22 30 40 50 600 Coups/s 500 • 400 Hollandite (33-0133) 300 200 100 0 54 60 70 80 2-Theta - Scale H04 066 Exported by X'Pert SW Generated byExported by X'Pert SW Generated by Bart in project hollandite - File: X04-052.RAW - Type: 2Th/Th locked - Start: 33-0133 (*) - Barium Aluminum Titanium Oxide - Ba1.23Al2.46Ti5.54O16 - Y: 50.00 % - d x by: 1.0138 - WL: 1.54056 - 0 - Figure 10 : Diffractogramme de la hollandite tout fer. DTCD/SECM/LM2C 39 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium MEB Le résultat obtenu en diffraction des rayons X a pu être confirmé au MEB. La céramique observée est homogène et monophasée. Les tâches noires représentent la porosité. Figure 11 : Image de la matrice en secondaire de la hollandite tout fer. Matrice Porosité L’observation de ces photos confirme la porosité importante de la matrice. DTCD/SECM/LM2C 40 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium L'analyse EDS permet de confirmer que la matrice est constituée de la phase hollandite Ba, Cs, Fe, Ti, O. Les pollutions sont identiques à celles étudiées précédemment. Figure 12 : Spectre EDS de la hollandite tout fer. DTCD/SECM/LM2C 41 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 4.3.2.3. Composition tout fer, 7,5% de césium « non corrigé » Echantillon H04 067 Figure 13 : Pastille frittée de la hollandite tout fer, 7,5% de césium. Composition stœchiométrique : Ba1Cs0,456Fe2,28Ti5,72O16 Densité de la pastille : 2,7 Densité théorique : 4,53 Taux de densification : entre 63 et 64% Accroissement de densification : 8% DTCD/SECM/LM2C 42 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium DRX Le résultat de diffraction des rayons X montre que le matériau synthétisé est une céramique monophasée de hollandite. Tous les pics du diffractogramme sont attribués par la carte de la hollandite (33-0133). H04067 Hollandite tout fer, excès césium frittée Coups/s 1000 0 17 20 30 40 1000 Coups/s • Hollandite (33-0133) 0 45 50 60 70 2-Theta - Scale H04 067 Exported by X'Pert SW Generated byExported by X'Pert SW Generated by Bart in project hollandite - File: X04-053.RAW - Type: 2Th/Th locked - Start: 33-0133 (*) - Barium Aluminum Titanium Oxide - Ba1.23Al2.46Ti5.54O16 - Y: 68.75 % - d x by: 1.0167 - WL: 1.54056 - Tetragonal - Figure 14 : Diffractogramme de la hollandite tout fer, 7,5% de césium. DTCD/SECM/LM2C 43 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium MEB Le résultat obtenu en diffraction des rayons X a pu être confirmé au MEB. La céramique observée est homogène et monophasée. Les tâches noires représentent la porosité. Figure 15 : Image de la matrice en secondaire de la hollandite tout fer, 7,5% de césium.. Matrice Porosité L’observation de ces photos confirme la porosité importante de la matrice. DTCD/SECM/LM2C 44 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium L'analyse EDS permet de confirmer que la matrice est constituée de la phase hollandite Ba, Cs, Fe, Ti, O. Les pollutions sont identiques à celles étudiées précédemment. Figure 16 : Spectre EDS de la hollandite tout fer, 7,5% de césium. DTCD/SECM/LM2C 45 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium La cartographie est un moyen qui nous permet de déterminer la quantité des différents éléments présents dans notre hollandite. L’amas ainsi photographié est constitué de Fe essentiellement, de Ti, Ba et O. Figure 17 : Cartographie d’un amas divers dans la matrice de la hollandite tout fer, 7,5% de césium. DTCD/SECM/LM2C 46 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 4.3.2.4. Composition tout fer, 4,5% de césium « non corrigé » Echantillon H04 068 Figure 18 : Pastille frittée de la hollandite tout fer, 4,5% de césium. Composition stœchiométrique : Ba1Cs0,265Fe2,28Ti5,72O16 Densité de la pastille : entre 3,1 et 3,3 Densité théorique : 4,53 Taux de densification : entre 75 et 78% Accroissement de densification : entre 28 et 29% DTCD/SECM/LM2C 47 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium DRX Le résultat de diffraction des rayons X montre que le matériau synthétisé est une céramique monophasée de hollandite. Tous les pics du diffractogramme sont attribués par la carte de la hollandite (33-0133). H04068 Hollandite tout fer, 4,5% césium frittée Coups/s 1000 0 17 20 30 40 1000 Coups/s • Hollandite (33-0133) 0 47 50 60 70 2-Theta - Scale H04 068 Exported by X'Pert SW Generated byExported by X'Pert SW Generated by Bart in project hollandite - File: X04-054.RAW - Type: 2Th/Th locked - Start: 33-0133 (*) - Barium Aluminum Titanium Oxide - Ba1.23Al2.46Ti5.54O16 - Y: 85.59 % - d x by: 1.0156 - WL: 1.54056 - 0 - Figure 19 : Diffractogramme de la hollandite tout fer, 4,5% de césium. DTCD/SECM/LM2C 48 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium MEB Le résultat obtenu en diffraction des rayons X a pu être confirmé au MEB. La céramique observée est homogène et monophasée. Les tâches noires représentent la porosité. Figure 20 : Image de la matrice en secondaire de la hollandite tout fer, 4,5% de césium. Matrice Porosité L’observation de ces photos confirme la porosité importante de la matrice. DTCD/SECM/LM2C 49 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium L'analyse EDS permet de confirmer que la matrice est constituée de la phase hollandite Ba, Cs, Fe, Ti, O. Les pollutions sont identiques à celles étudiées précédemment. Figure 21 : Spectre EDS de la hollandite tout fer, 4,5% de césium. DTCD/SECM/LM2C 50 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium La cartographie est un moyen qui nous permet de déterminer la quantité des différents éléments présents dans notre hollandite. L’amas ainsi photographié est essentiellement constitué d’oxyde de fer. Figure 22 : Cartographie d’un amas noir dans la matrice de la hollandite tout fer, 4,5% de césium. DTCD/SECM/LM2C 51 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 4.3.2.5. Composition tout fer, 5,5% de césium « non corrigé » Echantillon H04 069 Figure 23 : Pastille frittée de la hollandite tout fer, 5,5% de césium. Composition stœchiométrique : Ba1Cs0,30Fe2,28Ti5,72O16 Densité de la pastille : entre 3,3 et 3,4 Densité théorique :4,53 Taux de densification : entre 78 et 80% Accroissement de densification : entre 32 et 41% DTCD/SECM/LM2C 52 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium DRX Le résultat de diffraction des rayons X montre que le matériau synthétisé est une céramique monophasée de hollandite. Tous les pics du diffractogramme sont attribués par la carte de la hollandite (33-0133). H04069 Hollandite tout fer, 5,5% césium frittée Coups/s 300 200 100 0 21 30 40 Coups/s 300 • Hollandite (33-0133) 200 100 0 48 50 60 70 2-Theta - Scale H04 069 Exported by X'Pert SW Generated byExported by X'Pert SW Generated by Bart in project hollandite - File: X04-055.RAW - Type: 2Th/Th locked - Start: 33-0133 (*) - Barium Aluminum Titanium Oxide - Ba1.23Al2.46Ti5.54O16 - Y: 98.96 % - d x by: 1.016 - WL: 1.54056 - 0 - Figure 24 : Diffractogramme de la hollandite tout fer, 5,5% de césium. DTCD/SECM/LM2C 53 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium MEB Le résultat obtenu en diffraction des rayons X a pu être confirmé au MEB. La céramique observée est homogène et monophasée. Les tâches noires représentent la porosité. Figure 25 : Image de la matrice en secondaire de la hollandite tout fer, 5,5% de césium. Matrice Porosité L’observation de ces photos confirme la porosité importante de la matrice. DTCD/SECM/LM2C 54 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium L'analyse EDS permet de confirmer que la matrice est constituée de la phase hollandite Ba, Cs, Fe, Ti, O. Les pollutions sont identiques à celles étudiées précédemment. Figure 26 : Spectre EDS de la hollandite tout fer, 5,5% de césium. DTCD/SECM/LM2C 55 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 4.3.2.6. Composition tout fer, 10% de césium « non corrigé » Echantillon H04 070 Figure 27 : Pastille frittée de la hollandite tout fer, 10% de césium. Composition stœchiométrique : Ba1Cs0,625Fe2,625Ti5,375O16 Densité de la pastille : 2,8 Densité théorique : 4,53 Taux de densification : entre 67 et 68% Accroissement de densification : entre 16 et 18% DTCD/SECM/LM2C 56 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium DRX Le résultat de diffraction des rayons X montre que le matériau synthétisé est une céramique monophasée de hollandite. Tous les pics du diffractogramme sont attribués par la carte de la hollandite (33-0133). H04070 Hollandite tout fer, 10% césium frittée Coups/s 300 200 100 0 21 30 40 300 Coups/s • Hollandite (33-0133) 200 100 0 48 50 60 70 2-Theta - Scale H04 070 Exported by X'Pert SW Generated byExported by X'Pert SW Generated by Bart in project hollandite - File: X04-056.RAW - Type: 2Th/Th locked - Start: 33-0133 (*) - Barium Aluminum Titanium Oxide - Ba1.23Al2.46Ti5.54O16 - Y: 78.69 % - d x by: 1.0189 - WL: 1.54056 - 0 - Figure 28 : Diffractogramme de la hollandite tout fer, 10% de césium. DTCD/SECM/LM2C 57 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium MEB Le résultat obtenu en diffraction des rayons X a pu être confirmé au MEB. La céramique observée est homogène et monophasée. Les tâches noires représentent la porosité. Figure 29 : Image de la matrice en secondaire de la hollandite tout fer, 10% de césium. Matrice Porosité L’observation de ces photos confirme la porosité importante de la matrice. DTCD/SECM/LM2C 58 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium L'analyse EDS permet de confirmer que la matrice est constituée de la phase hollandite Ba, Cs, Fe, Ti, O. Mais, une légère pollution habituellement rencontrée en Si, Al, Cs et O (+Ti ou Ba) est observable. Cette pollution provient sans doute d’un des réactifs utilisés. Figure 30 : Spectre EDS de la hollandite tout fer, 10% de césium. DTCD/SECM/LM2C 59 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium 5. Conclusions Conclusions sur l’étude expérimentale L’objectif de ce travail était de tester un nouveau procédé d’élaboration (voie sèche à partir des « oxydes ») des hollandites, céramiques permettant le conditionnement du césium. Après avoir élaboré 6 compositions différentes, l’analyse de celles-ci a abouti aux résultats suivants : L’observation des pastilles à l’œil nu et la mesure de leur taux de densification témoignent de la densification trop faible des pastilles ; celle qui est la plus dense (cf. Annexe 7) est la hollandite tout fer à 5,5% de césium ( TD entre 78 et 80%). L’analyse aux rayons X montre que toute les céramiques sont monophasées en hollandite (33-0133) à l’exception de la légère pollution en Si. Les pastilles sont constituées de grains jointifs, ce qui démontre que le frittage est incomplet. DTCD/SECM/LM2C 60 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium C’est pourquoi il sera nécessaire, dans un futur proche, d’optimiser ce procédé d’élaboration des hollandites en agissant sur : Vitesse et durée du cobroyage des précurseurs ; Durée et température de calcination ; Durée, vitesse du broyage et quantité de précurseurs ; Pression de pressage ; Durée et température de frittage. Pour conclure, cette étude a permis de montrer que, réalisées par une voie oxyde non optimisée, des céramiques hollandite de différentes compositions (référence, tout fer, excès ou déficit de césium) présentent un caractère monophasé, à l’exception de la pollution en silice et d’une phase mineure à base de Fe2O3 observée uniquement sur l’échantillon à 4,5% de Cs2O. DTCD/SECM/LM2C 61 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Conclusions générales Durant dix semaines, ce stage m’a donné l’opportunité de découvrir le monde du travail et plus particulièrement celui de la recherche et du développement dans le monde de l’industrie et du nucléaire. Travaillant dans une atmosphère agréable et dans des laboratoires de haute technologie, je me suis très vite adaptée à cet environnement scientifique et technologique. Grâce aux conseils avisés de toute l’équipe, j’ai appris à maîtriser le fonctionnement de certains appareils qui m’étaient jusqu’alors inconnu. De plus, j’ai eu au cours de ce stage des responsabilités (matériel DRX) qui m’ont permis d’avoir confiance en moi, de m’investir et de m’insérer au sein d’une entreprise. Pour conclure, j’ai été très agréablement accueillie dans une équipe enthousiaste et sympathique ce qui a contribué à un bon déroulement du stage. Je ne peux que regretter cependant sa durée, trop courte selon moi, afin d’aboutir à l’optimisation du protocole testé. DTCD/SECM/LM2C 62 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Glossaire DTCD/SECM/LM2C 63 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Glossaire Actinides mineurs : Noyaux lourds formés en relativement faibles quantités dans un réacteur par captures successives de neutrons à partir des noyaux du combustibles. Ces isotopes à vie longue sont principalement le neptunium (237), l'américium (241, 243) et le curium (243, 244, 245). Céramique : Composé minéral élaboré à haute température par frittage. Certaines céramiques sont à l’étude pour le conditionnement des déchets radioactifs à vie longue car elles permettent d’incorporer des radionucléides dans leur structure. Fission d’un atome : Elle correspond à la séparation en deux morceaux du noyau de cet atome. Matrice : Matériau utilisé dans le conditionnement de déchets nucléaires pour confiner les radionucléides limitant le phénomène d’altération par l’eau. Produit de fission : Nom générique de résidus de la réaction nucléaire. Radionucléides : Isotope radioactif, appelé aussi parfois radio-isotope, d'un élément. DTCD/SECM/LM2C I Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Rayon alpha : Il s’agit des particules lourdes (noyau d’hélium4) qui éjectent un atome et dont le pouvoir de pénétration est très faible. En effet, une simple feuille de papier, voire même les couches superficielles de la peau suffisent à les arrêter. Parmi les émetteurs des rayons alpha, on peut citer le plutonium. Rayon béta : Il s’agit de flux d’électrons au pouvoir de pénétration « moyen » : ils sont arrêtés par une feuille d’aluminium. Rayon gamma : Très différent des rayons alpha et béta parce que constitués de photons, ils possèdent un fort pouvoir de pénétration et nécessitent pour s’en protéger d’épais écrans de plomb ou de béton. Vitrification : Opération visant à solidifier , par mélange à haute température avec une pâte vitreuse, des solutions concentrées de produits de fission et d’actinides mineurs extraits par le retraitement du combustible usé. DTCD/SECM/LM2C II Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Bibliographie DTCD/SECM/LM2C 64 Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Bibliographie [1]. F.BART, G.LETURCQ, H.RABILLER Conditionnement du césium : synthèse des études de faisabilité scientifique des céramiques de type hollandite. Note technique : SCDV/02.06 [2]. CEA Questions-Réponses : « Les recherches sur les déchets radioactifs : résultats et perspectives ». Revue scientifique de novembre 2001. [3]. L.LACROIX-ORIO Conditionnement du césium : étude de la substitution (Fe, Al, Cr) sur le site trivalent M3+ de la hollandite Ba1Cs0.28M2.28Ti5.72O16. Rapport de stage : Février - Juillet 2003. DTCD/SECM/LM2C I Evaluation de la voie oxyde avec variation de la teneur en césium des céramiques hollandite destinées au conditionnement du césium Annexes DTCD/SECM/LM2C 65 Annexe 1 : Plan du site de Marcoule. SECM/LM2C I Annexe 2 : L’organigramme. II Annexe 3 : Le cycle du combustible. Fabrication du combustible Uranium enrichi en 235 U 235 Production d’électricité U Plutonium Combustible usé Enrichissement de l’uranium Uranium recyclé Traitement du combustible Extraction de l’uranium naturel Déchets III Annexe 4 : Les déchets du cycle électronucléaire. IV Annexe 5 : Tableau récapitulatif des hollandites élaborées. STOECHIOMETRIE REFERENCE SECTIONS POLIES CALCINATION Ba1Cs0,28Al1,46Fe0,82Ti5,72O16 H 04 065 04HL01 1000°C 2h Ba1Cs0,28Fe2,28Ti5,72O16 H 04 066 04HL02 1000°C 2h Ba1Cs0,456Fe2,28Ti5,72O16 H 04 067 04HL03 1000°C 2h Ba1Cs0,265Fe2,28Ti5,72O16 H 04 068 04HL04 1000°C 2h Ba1Cs0,30Fe2,28Ti5,72O16 H 04 069 04HL05 1000°C 2h Ba1Cs0,625Fe2,625Ti5,375O16 H 04 070 04HL06 1000°C 2h % MASSIQUE BaO 19,42 Fe2O3 8,29 BaO 18,43 Fe2O3 21,89 BaO 17,90 Fe2O3 21,25 BaO 18,48 Fe2O3 21,94 BaO 18,37 Fe2O3 21,81 BaO 17,42 Fe2O3 23,81 TiO2 57,87 Cs2O 5,00 TiO2 54,93 Cs2O 4,74 TiO2 53,34 Cs2O 7,5 TiO2 55,07 Cs2O 4,5 TiO2 54,75 Cs2O 5,07 TiO2 48,77 Cs2O 10,00 PRECURSEUR Al2O3 9,43 H 04 048 PRESSAGE FRITTAGE °C heures gaz °C/min 100 MPa 1250 96 Air 2 H 04 049 100 MPa 1250 96 Air 2 H 04 051 100 MPa 1250 96 Air 2 H 04 052 100 MPa 1250 96 Air 2 H 04 057 100 MPa 1250 96 Air 2 H 04 058 100 MPa 1250 96 Air 2 V Annexe 6 : Dimensions et densités des pastilles crues. D = (Pi*d2*e)/4 Stœchiométrie Référence Ba1Cs0,28Al1,46Fe0,82Ti5,72O16 H04 048 Ba1Cs0,28Fe2,28Ti5,72O16 H04 049 Ba1Cs0,456Fe2,28Ti5,72O16 H04 051 Ba1Cs0,265Fe2,28Ti5,72O16 H04 052 Ba1Cs0,30Fe2,28Ti5,72O16 H04 057 Ba1Cs0,625Fe2,625Ti5,375O16 H04 058 Masse (en g) 7,04 6,73 6,9 7,13 6,96 6,76 6,89 7,02 6,98 7,01 7,01 7,07 Diamètre (en mm) Epaisseur (en mm) Volume (en mm3) 28,74 28,75 28,99 28,82 28,73 28,73 28,74 28,7 28,72 29,15 28,72 28,76 4,09 3,93 4,23 4,32 4,02 3,98 4,3 4,42 4,52 4,98 4,34 4,25 2652,0 2550,0 2790,7 2816,7 2604,8 2578,8 2788,1 2858,0 2926,7 3321,8 2810,1 2759,5 TD=(D/Dthéo)*100 Densité TD (en %) 2,7 2,6 2,5 2,5 2,7 2,6 2,5 2,5 2,4 2,1 2,5 2,6 60 58 55 56 59 58 55 54 53 47 55 57 N.B. : Densités théoriques Densité de H04 048 : 4,41 Résultats stage L.LACROIX-ORIO Densité des autres échantillons : 4,53 Formes des pastilles Formes peu symétriques des pastilles Delta épaisseur important sur ce résultat VI Annexe 7 : Dimensions et densités des pastilles après frittage. Stœchiométrie Référence Ba1Cs0,28Al1,46Fe0,82Ti5,72O16 H04 065 Ba1Cs0,28Fe2,28Ti5,72O16 H04 066 Ba1Cs0,456Fe2,28Ti5,72O16 H04 067 Ba1Cs0,265Fe2,28Ti5,72O16 H04 068 Ba1Cs0,30Fe2,28Ti5,72O16 H04 069 Ba1Cs0,625Fe2,625Ti5,375O16 H04 070 Masse (en g) Diamètre (en mm) 6,88 6,58 6,8 7,03 6,72 6,52 6,82 6,96 6,89 6,92 6,56 6,57 28,56 28,57 25,57 25,92 28,19 28,2 25,2 25,51 25,26 25,3 27,1 27,1 Epaisseur (en mm) Volume (en mm3) 4,16 4,02 4,15 4,3 4,03 3,93 4,16 4,33 4,18 4,09 4,07 4 2663,7 2575,8 2130,0 2267,8 2514,0 2453,4 2073,8 2212,0 2093,7 2055,1 2346,4 2306,0 Densité TD (en %) 2,6 2,6 3,2 3,1 2,7 2,7 3,3 3,1 3,3 3,4 2,8 2,8 61 61 76 74 64 63 78 75 78 80 67 68 N.B. : Densités théoriques Densité de H04 065 : 4,41 Résultats stage L.LACROIX-ORIO Densité des autres échantillons : 4,53 Formes des pastilles Formes peu symétriques des pastilles Delta épaisseur important sur ce résultat VII Annexe 8 : Pastilles après frittage. Ba1Cs0,28Al1,46Fe0,82Ti5,72O16 H04 065 Ba1Cs0,28Fe2,28Ti5,72O16 H04 066 Ba1Cs0,456Fe2,28Ti5,72O16 H04 067 Ba1Cs0,265Fe2,28Ti5,72O16 H04 068 Ba1Cs0,30Fe2,28Ti5,72O16 H04 069 Ba1Cs0,625Fe2,625Ti5,375O16 H04 070 VIII Annexe 9 : Principe de la microscopie électronique à balayage. Intérêt de la microscopie électronique à balayage Le microscope électronique à balayage (M.E.B.) est une technique de caractérisation des solides. Le principe repose sur l’interaction entre un faisceau d’électrons primaires issus d’un canon thermoionique (canon à filament de tungstène), et la matière. Trois signaux de nature différente issus des interactions électroniques avec la surface de l’échantillon sont émis. A chacune de ces émissions est associé un détecteur approprié. Les électrons secondaires et rétrodiffusés sont utilisés pour former l’image. Le rayonnement X est exploité pour effectuer de la microanalyse et de la cartographie X. • Les électrons rétrodiffusés, BSE (Back Scattered Electrons), proviennent d’environ 1 µm de profondeur, et renferment des informations dites "chimiques" ; les images électroniques formées par la détection de ces électrons montrent principalement le contraste éventuel en composition chimique des échantillons. • Les électrons secondaires, SE (Secondary Electrons), provenant de quelques nanomètres de profondeur, renferment des informations dites "topologiques" ; les images électroniques formées par la détection de ces électrons montrent principalement le relief des surfaces observées. • La profondeur d’échappement des rayons X peut atteindre quelques microns. Ce rayonnement détecté par un spectromètre sélectif en énergie, EDS (Energy Dispersive Spectrometer), permet l’acquisition de spectres et d’images X. L’ensemble des interactions concerne un volume de l’échantillon appelé « poire d’interaction » dont la dimension dépend de la tension d’accélération des électrons incidents. Pour notre étude, nous avons travaillé dans ces trois modes de détection, sur des échantillons parfaitement polis et métallisés afin d’évaluer la microstructure des céramiques hollandites à l’échelle microscopique. IX Conditions d’acquisition Les conditions opératoires sont réunies dans le tableau suivant. L’équipement utilisé est un MEB Philips XL30 muni d’une diode EDS PGT Si/Li. Le canon à électrons est équipé d’un filament tungstène. Mode d’acquisition Tension d’accélération (kV) Courant de faisceau (µA) Grandissements utilisés Image en électrons Image secondaires (SE) 15 en électrons Images X et spectres EDS rétrodiffusés (BSE) 15 qualitatifs 15 13-50 13-50 50 à 70 × 200 à × 20 000 × 50 à × 20 000 × 1 000 à × 5 000 Conditions d’acquisition pour les examens au MEB. X Annexe 10 : Principe de la diffraction par rayons X. Intérêt de la diffraction X La diffraction des rayons X (DRX) est un dispositif qui permet d’obtenir des informations sur la structure cristalline des matériaux. Le principe de cette technique repose sur l’interaction entre les rayons X issus d’un tube à rayons X et le matériau. Si l’échantillon présente un caractère cristallin, les rayons X qui le pénètrent sont diffractés ; l’analyse de la direction et de l’intensité des rayons X diffractés par le solide permet de déterminer la structure cristalline de celui-ci. Conditions d’acquisition Les conditions opératoires sont réunies dans le tableau : Angle de départ (théta) 10 Angle d’arrivée (théta) 90 Nombre de passages 1 Période d’acquisition Entre 5 et 100 s/point Conditions d’acquisition des spectres de DRX. Type d’échantillon Poudre ou pastille XI Annexe 11 : Photographie du matériel utilisé (MEB). XII Annexe 12 : Photographie du matériel utilisé (DRX). XIII Optimisation du protocole de synthèse de céramiques hollandites destinées au conditionnement du césium Fin SCDV/SECM/LM2C 66