Dossier Enseignants

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Ce dossier a pour objectif d’apporter une documentation pédagogique sur le Musée de Paléontologie humaine de Terra Amata, ainsi que sur les
hommes préhistoriques, leur mode de vie, leurs cultures et leur évolution. Nous espérons qu’il aidera les enseignants et les élèves à préciser leurs
connaissances sur l’évolution de l’Homme et la place du site de Terra Amata dans la Préhistoire.
I/ Présentation générale du Musée.
2/ La préhistoire dans les programmes.
3/ Documentation sur la préhistoire.
Quelques rappels
sur la place de l’Homme dans la Nature
Généralités sur la Préhistoire
Quelques dates repères
4/ Les offres culturelles
du musée de paléontologie humaine de Terra Amata
I/ Présentation générale du site et du Musée de Terra Amata.
Situation :
Le site de Terra Amata se trouve à Nice, sur les pentes occidentales du Mont Boron, à 300 mètres du port, à l’angle du boulevard Carnot et
de l’impasse Terra Amata. Il y a 400 000 ans, c’était une plage. Le climat était plus chaud qu’à l’heure actuelle et le niveau de la mer 26 mètres audessus de son niveau actuel.
Les fouilles :
Dès 1958, des coupes de terrains quaternaires visibles dans un ancien chantier abandonné ont intéressé des géologues. Ils ont signalé
quelques outils isolés et en 1961, un premier biface. En 1965, d’importants travaux de terrassement entrepris pour la construction d’un immeuble
permirent de localiser un important site préhistorique. La Direction des Antiquités préhistoriques décidait alors de faire interrompre les travaux, et
des fouilles de sauvetage commençaient le 28 janvier 1966. Elles durèrent jusqu’au 5 juillet. Un travail considérable fut réalisé : 210 m3 de terre
remuée sur une surface de 120 m2, une vingtaine d’habitats dégagés, près de 40 000 objets coordonnés, etc.
Les fouilles mirent au jour des emplacements de huttes et apportèrent de nouvelles connaissances sur le mode de vie des Homo erectus d’il y a 400
000 ans. C’était des chasseurs de cerfs et d’éléphants qui faisaient de courtes haltes dans une petite crique abritée, au pied du Mont Boron. Ils
construisaient une cabane et y faisaient du feu. Ces foyers aménagés sont parmi les plus anciens actuellement connus, avec ceux de Menez-Drégan
en Bretagne, de Vertesszölos en Hongrie et de Zhoukoutian (Choukoutien) en Chine.
Le musée :
Le musée a été inauguré le 16 septembre 1976, au rez-de-chaussée de l’immeuble. C’est un musée de site puisqu’il a été installé à
l’emplacement même de la découverte. Comme tous les musées de site, il est organisé en trois parties. Un tableau général permet au visiteur de se
remettre en mémoire les grandes étapes de l’évolution de l’Homme et replacer l’époque de Terra Amata dans l’ensemble de la Préhistoire. La
collection permanente présente l’ensemble des trouvailles effectuées lors des fouilles, les analyses et les déductions que l’on peut en tirer. La vie
quotidienne des Homo erectus d’il y a 400 000 ans est ainsi retracée, avec une reconstitution de leur habitat. Enfin la troisième partie est destinée aux
expositions temporaires.
Dans la grande salle du rez-de-chaussée, un moulage de 45 m2 permet d’observer, tel qu’il a été découvert, l’un de ces sols d’ habitat, le
sol « DM ». Etabli sur une petite dune de sable, caractérisé par la présence d’un foyer protégé des vents dominants par une petite structure de sables
et de galets, ce sol est jonché d’outils sur galets, d’éclats de taille et de nombreux restes osseux. La cabane se devine grâce aux empreintes des trous
de piquets et aux grosses pierres qui la consolidaient. Il est évident que les branchages qui la constituaient ont totalement disparu. C’est sur ce sol
qu’a été découverte la seule trace humaine certaine trouvée à Terra Amata : l’empreinte d’un pied droit…
A l’étage cinq salles présentent les découvertes faites à Terra Amata, ainsi que les analyses qui permettent de retracer le mode de vie de ces
Homo erectus.
La première salle est consacrée aux problèmes d’ordre géologique (variations du niveau des mers, stratigraphie des niveaux
archéologiques, sédimentologie, etc.) et à la palynologie (étude des spores et des pollens). Cela permet une reconstitution fidèle de l’environnement,
avec trois grandes associations végétales : des essences méditerranéennes (comme le pin d’Alep, le chêne vert, le chêne blanc, l’oléastre, les cistes, le
genêt d’Espagne,…), une végétation plus montagnarde (pin sylvestre, bouleau,…) dont les pollens sont apportés sur le bord de mer par les courants
d’air de secteur nord des vallées du Var et surtout du Paillon et enfin une végétation de bord de rivière ou de marais (saule, épinard, graminées,
anthémis,...).
La seconde salle permet de mieux cerner l’habitat de ces hommes préhistoriques. L’étude de la répartition des outils et des restes osseux,
ainsi que les trous de poteaux et les pierres de calage, permet bien souvent de délimiter leur cabane. Elles sont généralement ovales, d’environ 9m x
6m. Sur les sols d’habitats de petits ateliers de taille témoignent du lieu précis où se fabriquaient les outils. Au centre de l’atelier une zone libre
d’objets correspond à l’endroit ou l’Homme se tenait. Tout autour, le sol est jonché de déchets de taille dont les éclats se raccordent souvent entre
eux. Au centre de l’habitat, plutôt du côté de l’ouverture était le foyer. C’est la grande richesse de Terra Amata car il témoigne de la maîtrise du feu
par l’homme depuis au moins 500 000 ans… Cendres, charbons de bois, os brûlés dont on a consommé la viande, pierres rougies, voire éclatées ;
tout cela montre les trois des quatre principaux apports du feu : le feu qui cuit, le feu qui réchauffe et le feu qui éclaire. Enfin la disposition du foyer
dans la cabane montre cette « socialisation » de l’espace due au feu ; feu qui « devient l’associé indispensable de l’Homme dans tous ses actes
quotidiens » (C.Perles). Le mot « foyer » ne désigne-t-il pas à la fois l’endroit où l’on fait du feu et l’endroit où l’on vit ?
La troisième salle montre les restes osseux jonchant les sols. Ainsi éléphants antiques, rhinocéros de prairie, aurochs, cerfs, thars de Bonal,
sangliers étaient-ils principalement au menu de ces Homo erectus… Mais il ne dédaignaient pas non plus daims, lapins, tortues, oiseaux (mouettes,
perdrix, aigles), poissons (anguilles, sars) coquillages (escargots, moules, patelles, huîtres)... Mais les os pouvaient également servir d’outils. C’est
par exemple le cas de dents retouchées ou de bois de cerf usés. Ces bois de cerfs sont une précieuse indication de la saison à laquelle ces hommes
fréquentaient le rivage. En effet quand ils sont complets, ils sont toujours attachés aux os du crâne. Ce sont donc des « bois de massacre » et non des
« bois de chute ». Cela montre qu’ils ont été chassés à la fin du printemps, en été ou en automne…
Au milieu de cette troisième salle, deux dioramas montrent la vie à cette époque reculée : une chasse à l’éléphant dans les marais du Paillon et une
scène de vie quotidienne au pied de la falaise, sur la plage de Terra Amata.
L’ avant-dernière salle est entièrement consacrée aux outils. A l’époque de Terra Amata, l’outillage est relativement simple. Trois matières servent
à leur fabrication : le bois, l’os et la pierre. Seuls les os et la pierre se sont conservés. Le matériau le plus utilisé reste néanmoins la pierre, et en
particulier les galets que l’Homme ramassait sur la plage.
Les techniques de taille sont particulièrement simples. Il s’agit en fait d’obtenir un tranchant sur un galet par l’enlèvement d’un certain nombre
d’éclats. Ce tranchant est obtenu par fracture directe ou indirecte sur un bloc faisant office d’enclume, ou par une succession d’enlèvements contigus,
à l’aide d’un percuteur. Les outils les plus nombreux sont les choppers, outil aménagé par un petit nombre d’enlèvements sur une seule face. On en a
trouvé 479. Les autres types d’outils sont moins nombreux. Les choppings-tools, outil présentant une arête tranchante par enlèvements sur deux
faces, sont au nombre de 65 ; les pics, outil pointu taillé sur une seule face, sont au nombre de 28 ; les bifaces, outils pointus taillés sur les deux
faces, sont au nombre de 16. Quant aux hachereaux, outil massif présentant un tranchant transversal, ils sont également au nombre de 16. Le petit
outillage est façonné sur éclat ou sur petit galet. Il présente une grande variété de formes selon les techniques de débitage utilisées. C’est ainsi que
l’on distingue encoche, pointe, protolimace, grattoir, burin, racloir, bec, denticulé… Enfin de nombreux nucleus (181) ont été retrouvés. Ils résultent
du débitage intensif de gros galets afin d’obtenir une série d’éclats destinés à fabriquer le petit outillage. Ils sont tous en calcaire dur, plus ou moins
silicifié.
La dernière salle est consacrée aux problèmes de datation et de chronologie, ainsi qu’à la présentation détaillée des Homo erectus. Les différentes
datations relatives sont obtenus en analysant les données de terrain : stratigraphie, faune, flore, outils… Les datations absolues permettent d’obtenir
des dates assez précises en étudiant des réactions, chimiques ou physiques, se déroulant dans un intervalle de temps très long. Chacune d’entre elles
ayant un domaine d’application différent, elles peuvent couvrir un champ chronologique très important. A Terra Amata, plusieurs de ces méthodes
ont été utilisées. Les résultats obtenus varient entre 350 000 ans et 450 000 ans avec une moyenne de 380 000 ans.
Afin de se familiariser avec les Homo erectus, quatre vitrines en font un petit inventaire. Ils apparaissent en Afrique de l’Est il y a presque deux
millions d’années, sous une forme archaïque nommée Homo ergaster. Les Homo erectus classiques se caractérisent par un front bas, un crâne
allongé, variant entre 850 et 1 000 cm3, des orbites surmontées d’un torus et une mandibule sans menton. Ils colonisent rapidement l’ensemble du
continent africain, puis, à partir d’un million cinq cent mille ans, l’Europe et l’Asie, où ils se développent indépendamment. Dans la région de Nice,
on a retrouvé des restes d’ Homo erectus dans la grotte du Prince, à Grimaldi, en Italie, non loin de la frontière (fragment d’os iliaque droit, daté de
150 000ans) ainsi que dans la grotte du Lazaret (quelques dents et un fragment de pariétal d’un enfant de huit ans portant la marque du méningiome
qui a probablement provoqué sa mort, datés de 220 000 ans).
Aucun os humain n’a été retrouvé sur la plage de Terra Amata. Seule une empreinte de pied a été dégagée sur le sol d’habitat DM. C’est un pied
droit de 24cm de long, d’une personne mesurant environ 1,55m. Des excréments fossilisés (coprolithes) ont également été mis au jour. Il semblerait
qu’ils puissent être d’origine humaine car ils sont regroupés en limite des aires d’habitation.
La dernière partie du musée est consacrée à la restitution de cet habitat d’ Homo erectus d’il y a environ 400 000 ans : la cabane, reconstruite presque
grandeur nature, avec son foyer, ses restes osseux et ses outils éparpillés un peu partout… Cette reconstitution s’accompagne de petites maquettes
montrant l’évolution de l’habitat des hommes, depuis les premières aires simplement entourées de broussailles des Australopithèques d’Olduvaï en
Tanzanie, jusqu’aux premiers villages des hommes de l’Âge du bronze de Cambous dans l’Hérault, en passant par les cabanes de Terra Amata ou de
Meziritch en Ukraine, ou les tentes des Hommes de Cro-Magnon de Pincevent en Seine & Marne…
Le musée de Terra Amata étant un musée de site il a, comme tout musée de site, une salle d’exposition temporaire. Les dernières furent consacrées à
la navigation durant la fin de la Préhistoire (D’une rive à l’autre en Préhistoire), aux représentations féminines du Paléolithique jusqu’à l’Age du
bronze (Eves & Rêves,… le retour) et, en ce moment, à la Grotte du Lazaret…
2/ La préhistoire dans les programmes.
Selon les programmes officiels du cycle 3 : « Les temps préhistoriques s'
étendent sur plusieurs millions d'
années. Faute de documents écrits, nous
savons peu de choses de nos ancêtres, même si la connaissance que nous en avons, a fait récemment de grands progrès. En s'
appuyant notamment
sur les ressources locales, on approchera donc la préhistoire par les traces qu'
elle a laissées, par la façon dont elles ont été découvertes et
exploitées, les lieux où elles sont conservées (sols d'
habitats, restes humains et animaux fossiles, outils, représentations pariétales et sculptées...).
Points forts
- les premières traces de vie humaine, la maîtrise du fer et les débuts de l'
agriculture en Afrique et en Europe méditerranéenne ;
- l'
élaboration d'
un univers symbolique : l'
apparition de l'
art autour de la représentation de l'
homme et de l'
animal. »
Mais la préhistoire peut aussi être abordée pendant le cycle 2 : « La diversité des réalités humaines dans l'
espace et plus encore dans le temps peut
déjà être perçue,(…) »
MATIERES
CYCLE II
HISTOIRE
- Repérage dans le temps.
- Distinction entre le passé récent et le
passé lointain.
- Etude de la civilisation : mode de vie,
habitat…
- Repérage dans le temps.
- Informations sur frise chronologique : les grandes
périodes.
- Perception des transformations au cours d’une
période.
- Utilisation d’un vocabulaire limité mais précis sur
l’histoire.
- Etude de quelques éléments de civilisation.
- Découverte de nos ancêtres.
- Particularité du genre humain :
bipédie, parole, développement du
cerveau.
- Découverte de nos ancêtres.
- Particularité du genre humain : bipédie, parole,
développement du cerveau
- Caractère évolutif des espèces et de l’homme.
- Observation des techniques de nos
ancêtres : le feu, la fabrication d’outils.
- Observation des techniques de nos ancêtres : le feu, la
fabrication d’outils.
- Thèmes : le feu, l’habitat, la chasse,
l’art, la cueillette, les migrations…
- Thèmes : le feu, l’habitat, la chasse, la cueillette, l’art,
les migrations…
SCIENCES
TECHNOLOGIE
CULTURE
GENERALE
CYCLE III
4/ Documentation sur la préhistoire.
Quelques rappels sur la place de l’Homme dans la Nature
Pendant longtemps les hommes ont cru faire partie d'
un monde immuable, figé dans le temps : les formes connues des êtres vivants et la nature qui les
entoure semblaient avoir toujours existé. Les interrogations sur l'
origine du monde et de la vie trouvaient leurs réponses dans les textes religieux.
Ainsi, le monde chrétien expliquait la création dans la Genèse de la Bible.
A partir du XIXe siècle les découvertes vont transformer les représentations et les connaissances sur nos origines. Avec des savants comme Darwin ou
Lammark, les hommes entrent alors dans un monde transformiste en perpétuelle évolution. Les astrophysiciens, les paléontologues et les
anthropologues écrivent respectivement une évolution de l'
univers, de la vie sur la Terre et de l’espèce humaine.
La Préhistoire est ce qui se passe dans l’espèce humaine avant l’apparition de l’écriture. Les plus lointains ancêtres primates apparaissent à la fin du
Crétacé (la dernière époque de Secondaire), il y a environ 70 millions d'
années. Ils vont rapidement se diversifier et c’est environ vers 20 millions
d'
années qu’ apparaissent les primates supérieurs, ancêtres des gorilles, des orangs-outangs, des chimpanzés et des humains. Vers 8 millions d'
années,
les hominoïdes commencent à se séparer des primates supérieurs. À partir de 4-5 millions d'
années les ancêtres de l’Homme se répandent ; ces
premiers pré-humains deviennent alors vraiment bipèdes. Vers 3 millions d'
années, l'
aventure humaine commence avec le genre Homo.
La limite entre l'
Histoire et la Préhistoire se situe à l'
apparition de l'
écriture aux environs de -3 500 ans. En l’absence de texte la Préhistoire ne peut se
fonder que sur la recherche et l'
interprétation des restes : vestiges d'
habitat, armes, outils, œuvres d'
art, restes humains,... mais aussi restes des animaux
et des plantes qui vivaient alors. Il est évident que plus on remonte dans le temps, plus l'
information devient rare. Et l’on obtient alors bien souvent
une image floue et incomplète de la réalité.
On distingue, entre l'
apparition de l'
homme et l'
invention de l'
écriture, trois grandes périodes:
- le Paléolithique ou âge de la pierre ancienne (taillée) qui se termine vers - 10 000 ans ;
- le Néolithique ou âge de la pierre nouvelle (polie) de -10 000 à - 3 000 ans environ ;
- les Âges des métaux, au nombres de trois : le cuivre, le bronze puis le fer, de – 3 000 ans à l’apparition de l’écriture.
Généralités sur la Préhistoire
INTRODUCTION
Pendant des décennies, les préhistoriens ont pensé que l’Homme était le produit d’une longue évolution linéaire qui partait du singe et se déroulait sur
des millions d’années. Depuis, grâce aux découvertes faites par les paléontologues en Afrique de l’Est, il apparaît que l’évolution de l’Homme n’est
pas linéaire mais buissonnante. Certaines branches seront des impasses, d’autres évolueront en parallèle.
Nous ne descendons pas du singe qui est en fait notre plus proche cousin. Nous ne connaissons pas notre ancêtre commun mais les spécialistes
estiment que la séparation entre nos deux lignées s’est faite il y a environ 7 millions d’années.
On a trouvé des fossiles d’hominidés datant de cette époque qui qui présentent des caractères communs à l’Homme et aux grands singes. Ce sont :
•
Orrorin tugenensis : 6 millions d’années
•
Sahelanthropus tchandensis (Toumaï) : 6-7 millions d’années ; le plus ancien hominidé connu.
En un peu plus de 6 millions d’années les hominidés se sont diversifiés en plusieurs espèces qui ont développé des caractéristiques génétiques et
culturelles particulières.
Ce qu’il faut retenir : l’Homme ne descend pas du singe. Il est son proche cousin. L’ancêtre commun n’a pas été encore découvert : on l’appelle le
chaînon manquant. Le plus ancien hominidé connu à ce jour est daté de – 7 millions d’années.
LES AUSTRALOPITHEQUES
Il y a environ 4 millions d’années apparaissent les premiers homininés connus : les australopithèques. Ils vont se développer pendant prés d’un
million d’années. On en dénombre aujourd’hui au moins cinq espèces différentes :
•
•
•
•
•
Australopithecus anamensis (4,2 à 3,9 millions d’années)
Australopithecus afarensis (4,1 à 2,9 millions d’années)
Australopithecus africanus (3,5 à 2,5 millions d’années)
Australopithecus bahrelghazali (3,5 à 3 millions d’années)
Australopithecus garhi (2,5 millions d’années)
L’un d’entre eux est l’ancêtre de l’Homme mais nous ignorons lequel. En revanche, nous savons que Lucy ( une A. afarensis ) n’est pas notre grandmère. Son mode de locomotion est plus archaïque que chez certains autres australopithèques.
Ce qu’il faut retenir : Les australopithèques sont des hominiens qui vont donner naissance à l’espèce Homo. Ils vivaient il y a 4 millions d’années
en Afrique de l’Est. Ils étaient encore partiellement arboricoles. La forme de leur crâne et de leurs mâchoires sont très archaïques.
LES PREMIERS HOMMES
Entre deux et trois millions d’années un changement climatique intervient avec l’ extension de la calotte glaciaire et une grande sécheresse en Afrique.
Les premiers Hommes vont apparaître (Homo habilis et Homo rudolfensis) ainsi que les paranthropes (presque Homme, Paranthropus boisei ou P.
robustus). Avec l’apparition des premiers Hommes débute le paléolithique qui prendra fin au néolithique (environ - 10 000 ans).
Les paranthropes : ( 2,7 à 1 millions d’années ). Ils ont des formes robustes d’australopithèques. Leurs mâchoires sont puissantes et ils
possèdent de gros cerveaux.
Homo habilis : ( 2,4 à 1,6 millions d’années ). Ils prospèrent en Afrique de l’est et en Afrique du sud. On les considère comme les premiers hommes
véritables en raison de la forme de leur crâne mais leur bipédie reste archaïque.
Homo rudolfensis : ( 2,4 à 1,7 millions d’années ). Ils ont vécu en Afrique orientale. Ils sont plus robustes et corpulents que les Homo habilis. Ils
possèdent de fortes mâchoires et une face solide.
C’est vers cette période ( 2,6 et 2,3 millions d’années ) qu’apparaissent les premiers outils, mais on ne connaît pas leurs artisans : Paranthropus, Homo
habilis ou Homo rudolfensis. Ces premiers outils sont grossièrement taillés : ce sont des choppers ou des chopping-tools. Ceux trouvés sur le site
d’Olduvai ont donné son nom à la culture oldowayenne. Homo habilis et Homo rudolfensis disparaîtront vers 1,5 millions d’années et les paranthropes
vers 1 million d’années.
Ce qu’il faut retenir : les premiers hommes apparaissent en Afrique entre 3 et 2 millions d’années. Ils vont prospérer pendant 1 million d’années
puis disparaître. Ils inaugurent l’Âge de Pierre ou Âge de la pierre taillée ou Paléolithique ( paleo : ancien ; lithos : pierre ).
UN NOUVEAU VENU : Homo ergaster
Il y a 1,9 millions d’années un nouveau refroidissement s’abat sur la planète. Ce changement climatique coïncide avec l’avènement d’un nouvel
Homme qui apparaît en Afrique de l’Est. Il est grand, capable de marcher avec endurance, de courir le corps parfaitement redressé. Il a perdu ses
capacités arboricoles. C’est Homo ergaster : forme archaïque d’ Homo erectus.
L’expansion : Ce nouveau venu, aussi grand que l’Homme actuel, va rapidement investir l’ensemble du continent africain. Il sera le premier à en
sortir pour explorer de nouveaux horizons : l’Asie et l’Europe, créant ainsi des niches écologiques où il évoluera de façon plus ou moins indépendante.
En Asie on a retrouvé ses restes à Loggupo dans le sud de la Chine ( - 1,8 millions d’années ), à Java (- 1,7 millions d’années) et à Dmanisi en Géorgie
( - 1,6 millions d’années ). En Asie, Homo ergaster donnera naissance à Homo erectus. Sa migration en Europe reste une énigme. Des outils ont été
retrouvés dans la grotte du Vallonet près de Menton. Ils sont datés de - 1 million d’années environ. D’autres traces incontestables sont retrouvés à
Gran Dolina dans les monts Atapuerca au nord de l'
Espagne. Elles sont datés de - 800 000 ans. Faute de matériels de fouilles suffisants, les fossiles
humains retrouvés en Europe entre - 800 000 et - 100 000 ans portent des noms différents selon les auteurs : Homo antecessor, Homo erectus
européens, Homo heidelbergensis ou encore pré-néandertaliens.
Les outils : Homo ergaster va inventer de nombreux outils, taillés sur les deux faces, notamment le biface datant de - 1,6 million d’années, qui va
donner le nom à la culture acheuléenne qui prendra fin vers - 80 000 ans. Cet outillage varié va lui permettre de conquérir le monde et d’étendre sa
domination sur les autres espèces.
Les premiers campements en plein air : Les plus anciennes structures d’habitats sont connues grâce à des vestiges bien conservés : cercles de
pierres, concentrations d’outils, os d’animaux consommés retrouvés en place. L’habitat le plus ancien connu a été découvert à Olduvai en Tanzanie. Il
date de - 1,8 millions d’années. Les « Homo erectus européens » vont fabriquer de vastes huttes avec des branchages. On en trouve des traces sur la
plage de Terra Amata à Nice, datée de - 400 000 ans. Dans les périodes plus froides ils vont privilégier les grottes ; vers - 160 000 ans, en période
glaciaire, ils se réfugient dans une grotte à Nice : la grotte du Lazaret.
La domestication du feu : Il y a 500 000 ans environ l’Homme domestique le feu. On en trouve des traces incontestables à Nice, sur la plage fossile
de Terra Amata. Ce sont des foyers aménagés au centre d’une cabane.
L’HOMME DE NEANDERTHAL
Il semblerait que les H. erectus européens soient les ancêtres de l’Homme de Neanderthal, qui constituerait alors une autre espèce (Homo
neandertalensis) ou à tout le moins une sous-espèce. Arrivés en Europe il y a plus d’un million d’années, les Homo erectus vont s’y retrouvés piégés
par la dernière grande période glacière à partir de – 80 000 ans. Ils vont donc évoluer vers des formes particulières. Exemple d’adaptation de l’homme
à son environnement, les Hommes de Neandertal sont robustes, mesurant en moyenne 1,70 m, trapus, avec des membres relativement courts.
Ils sont les auteurs des premiers rites funéraires datés, des premiers instruments de musique et des premières parures. Leurs plus anciennes sépultures
sont datées de - 95 000 ans.
Certaines populations vont migrer le long des rives nord de la Méditerranée pour se retrouver au Moyen-Orient et en Asie. C’est au Moyen-Orient vers
- 75 000 ans que ces Hommes de Néandertal rencontreront les Hommes « proto-Cro-Magnon », prédécesseurs des Hommes modernes, Hommes de
Cro-Magnon, Homo sapiens, nos ancêtres directs.
Ce qu’il faut retenir : L’ Homo erectus qui apparaît il y a 1,9 millions d’années en Afrique, va conquérir le monde, domestiquer le feu et construire
des cabanes pendant les périodes du paléolithique inférieur et moyen. Pendant la dernière période glaciaire qui sévit en Europe à partir de – 80
000 ans, il va évoluer pour prendre la forme du célèbre Homme de Néandertal. Celui-ci est à l’origine d’avancées culturelles importantes : les rites
funéraires, les parures, les instruments de musique... Il s’éteindra il y a 35 000 ans.
L’HOMME MODERNE : Homo Sapiens
Les Néandertaliens et les proto-Cro-Magnon vont coexister, voire cohabiter en Europe, en Afrique et en Asie.
Vers - 40 000 ans, les Hommes de Cro-Magnon ( Homo sapiens ) vont s’installer en Europe et sur l’aire géographique des Néandertaliens. Ils
fabriquent des outils sur lame et travaillent l’os : c’est le début du paléolithique supérieur.
Vers - 30 000 ans, les Hommes de Neandertal disparaissent alors que les Homo sapiens vont s’étendre et affirmer leur présence. Cette époque marque
la fin de l’humanité plurielle. Les Homo sapiens vont rester seuls sur terre. Mais l’origine de l’Homme moderne reste encore controversée.
A partir de - 40 000 ans l’habitat se diversifie, les usages du feu se multiplient, les armes et les outils se diversifient et l’art est omniprésent avec des
peintures, gravures, sculptures…
L’Homme va se sédentariser vers - 10 000 ans ; c’est la fin du paléolithique et le début du néolithique : l’âge de la pierre polie. C’est l’époque des
premiers pasteurs, des agriculteurs, et plus tard des métallurgistes …Le commerce va entraîner l’écriture qui marquera la fin de la préhistoire.
Ce qu’il faut retenir : Notre ancêtre direct, l’ Homo sapiens dit homme de Cro-Magnon arrive en Europe il y a 40 000 ans. Son apport sur le plan
culturel ( peinture, gravure, sculpture ) et industriel ( armes, outils, ustensiles ) est considérable ; ses avancées vont le conduire à se sédentariser
après 3 millions d’années de nomadisme. Il est la seule espèce humaine vivant encore sur la planète.
Quelques dates repères
A Nice, trois musées pour 5 milliards d’années
Il y a 5 milliards d’années : formation de la Terre
Il y a 4 milliards d’années : naissance de la vie
Au Musée BARLA : L’histoire de la vie sur la Terre
C’est le début de l’immense aventure qui verra apparaître, étape par étape, au cours d’un temps très très long, tous les végétaux et tous les animaux qui
ont peuplé notre terre jusqu’à maintenant.
La vie se développe d’abord dans l’eau. La couche d’ozone qui nous protège des rayons ultraviolets du soleil n’était pas encore constitué. Les
Invertébrés sont les premiers animaux vivants sur la planète. Puis apparaîtront les premiers vertébrés, les poissons.
La couche d’ozone une fois constituée, la vie devient possible sur les continents. Les Amphibiens seront les premiers vertébrés à vivre sur les
continents. Puis apparaîtront les Dinosaures, puis les Mammifères. L’un des derniers Mammifères à être apparus est l’Homme.
Au musée de Terra Amata : la Préhistoire de l’homme
Il y a 7 millions d’années environ : apparition des Australopithèques.
Uniquement africains, ils n’ont pas encore tout à fait droit au nom d’Homme. La plus célèbre est Lucy. Il y en a plusieurs espèces.
Il y a 3 millions d’années environ : les premiers outils
Les premiers outils certains sont fabriqués par Homo habilis.
Il y a 500 000 ans environ : « domestication » du feu
Les Homo erectus vont « maitriser » le feu. Ce sont ces hommes qui sont venus il y a 400 000 ans camper sur la plage de Terra Amata. Le climat était
alors plus chaud qu’actuellement et des éléphants pouvaient se rencontrer dans la région.
Il y a quelque 30 000 ans : les Homo sapiens
Ces Homo sapiens (dont nous faisons tous partie) vont petit à petit coloniser toute la planète. Ils inventeront les préoccupation religieuse ( en enterrant
leurs morts) et l’art (peinture, gravure, sculpture…). Puis ils vont abandonner leur mode de vie nomade de chaseur-cueilleur pour devenir sédentaire,
avec l’invention de l’élevage, de l’agriculture, des poteries et des outils en pierre polie.
Un nouveau matériau va apparaître pour fabriques des outils : le métal. Ce sera bientôt la fin de la préhistoire car les hommes vont inventer l’écriture
et donc entrer dans l’Histoire… Ce que l’on peut voir au Musée Archéologique de Nice Cimiez.
Les offres culturelles
du musée de paléontologie humaine de Terra Amata
1°) Les visites commentées :
Appelées indifféremment « visites commentées », « visites conférences » ou « visites guidées », c’est l’une des activités pédagogiques du musée les plus
importantes.
Les visites scolaires :
Ce sont des visites linéaires qui se font généralement en deux temps : Résumé et discussion sur la Préhistoire devant le tableau de l’évolution (cela peut
prendre quelquefois plus de la moitié du temps imparti, certains enseignants venant véritablement chercher un « cours de Préhistoire »), puis visite du
musée. Si le temps le permet, on rajoute une activité ludique ( jeu-questionnaire ou parcours-découverte ) ou la visite de l’exposition en cours. La visite
se termine par la remise à l’enseignant d’une "Fiche de contrôle après visite" pour prolonger la visite du musée en classe.
Les visites de groupes d’adultes :
Elles ressemblent aux visites scolaires, le coté ludique en moins. Ce sont également des visites linéaires. Elles peuvent durer très longtemps, la plupart
du temps plus de deux heures…
Les visites pour des journées exceptionnelles :
Ces journées ont généralement un thème (par exemple « Patrimoine et spiritualité » pour les Journées du Patrimoine 2003) en inadéquation complète
avec la Préhistoire montrée au Musée de Terra Amata. La foule est cependant toujours au rendez-vous. La visite est une visite linéaire complète (avec
insistance sur la Préhistoire Régionale). Elle peut durer très longtemps, certains visiteurs ne venant que pour « remettre à jour » leurs connaissances…
On raconte encore l’histoire de cette visite, un jour pluvieux d’une « Journées du Patrimoine », qui dura plus de quatre heures…
Les visites spécialisées :
A la demande de groupe, scolaires ou autres, des visites spécialisées (habitat, faune, outils, etc.) peuvent être organisées. Elles s’apparentent
souvent à de véritables visites de spécialistes.
De même des visites pour des groupes présentant certaines contraintes sont régulièrement envisagées : mal ou non voyants, handicapés
moteurs, etc.
2°) Les parcours-découvertes :
Ce sont des jeux-questionnaires dont les réponses sont à découvrir dans les vitrines du musée. Ils permettent aux enfants, accompagnés d’un adulte, de
visiter le musée par eux-mêmes. C’est alors une réelle méthode heuristique qui concourre à la découverte de la préhistoire par une véritable
« appropriation déambulatoire du site ». Une correction est effectuée, en général par le personnel d’accueil et de surveillance. Deux niveaux de jeux
existent : un niveau 1 pour ceux qui ne savent pas encore tout à fait lire et écrire et un niveau 2 pour les plus grands (jusqu’au niveau 6ème). Ces
parcours-découvertes une fois remplis donnent un véritable résumé du musée. L’expérience montre qu’il faut de temps en temps les « refondre », dès
que l’on voit arriver un enfant avec le jeu d’un plus grand…
3°) Les aides à la visites :
Pour les visiteurs adultes individuels le musée propose un dépliant d’aide à la visite. C’est un dépliant « trois volets » avec un plan du musée et des
indications permettant au visiteur de se repérer. Un texte plus complet de deux pages peut être fourni.
Dans le musée des cartons en Italien, Anglais et Allemand proposent un résumé des différents départements du musée.
4°) Les activités de vacances :
Pendant les vacances scolaires de la zone de Nice, des jeux sont organisés dans le musée. Ils ont été créés pour occuper les enfants (des centres aérés
ou non) qui viennent dans le musée pendant les vacances, alors qu’ils y sont déjà bien souvent venu pendant le temps scolaire. Il ne s’agit alors plus de
visiter le musée de façon didactique, mais de s’amuser. Plusieurs formules existent, adaptable au type et au nombre de visiteurs : des jeux-découvertes
du musée (sous forme de pochette-surprise) à partir de photos et de petites manipulations, un jeu sur le grand moulage, un jeu sur l’exposition en cours,
etc.
5°) Les mallettes pédagogiques :
Ce sont des valises qui contiennent un véritable résumé du musée, avec des objets (moulages de cranes humains, d’os d’animaux et d’outils), des
tableaux, des résumés, des photographies, etc. Elles peuvent être empruntées par les enseignants pour préparer la visite du musée. Dans ce cas la
première partie de la visite est souvent écourtée au profit de la seconde.

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