un habitant du récif
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un habitant du récif
Le troca un habitant du récif Le troca vit sur les récifs et les platiers. En sa compagnie, pénétrons dans le monde féérique du lagon ! De l'île des Pins, dans le sud-est, aux îles Surprise, dans le nord-ouest, le littoral est bordé sur environ 1 600 km d'un chapelet presque ininterrompu de récifs, LAGONS d'îlots et de hauts-fonds qui consti- DELESCALÉDONIE tuent le deuxième ensemble corallien représentent une superficie totale de la planète, après la Grande d'environ 40 000 km . Les milieux de vie Barrière australienne (2 000 km pour favorables au troca, une superficie de 348 000 km2). que sont les récifs ssance du la nai réc e d if… e r Le récif-barrière s’est i o formé par épisodes pendant les périodes chaudes. Il y a 18 000 ans, lors de la dernière glaciation, la mer est descendue à 120 mètres au-dessous de son niveau actuel. Les limites de la terre correspondaient alors à celles de la barrière d’aujourd’hui. Puis le climat s’est réchauffé, les glaces ont fondu aux pôles, le niveau de l’eau est remonté. À la recherche de lumière, les coraux des récifs ont poussé à la verticale et ils ont lentement bâti l’actuelle barrière. Les passes sont situées à l’emplacement des embouchures des anciennes rivières, lorsque le niveau de la mer était plus bas. Au fond du lagon, les canyons actuels suivent le lit de ces anciens cours d’eau. Le royaume des mollusques marins La seiche, carnassier du lagon Les eaux calédoniennes abritent un grand nombre d’animaux à corps mou, appelés mollusques marins. Comme le troca, ils secrètent souvent une coquille dure. On trouve : et les platiers, représentent approximativement 5 % de cette surface. utile a n Le Hi st 2 rs ndeu l’ancêtr o f o r p e des Les coraux des bâtisseurs infatigables Les coraux, qui constituent le récif, offrent aux trocas un support idéal auquel ils peuvent s’accrocher. Contrairement à ce que l’on pense souvent, les coraux ne sont ni des végétaux, ni des roches, mais des invertébrés marins appartenant aux cnidaires. Ce mot compliqué désigne des animaux à corps mou, qui Des êtres possèdent des cellules urticantes. LES GASTÉROPODES : trocas, porcelaines, cônes. fragiles La seiche possède une LES BIVALVES: bénitiers, Il existe trois types de coraux : coquille interne, que l’on moules,huîtres. Ils possèdent LES CORAUX DURS, dont le squelette est appelle os et, sur la tête, une coquille constituée de deux dix tentacules munies de valves articulées et se nourrissent calcaire et ressemble à la structure des os humains. Ils sont fragiles et peuvent être ventouses. Son corps, ovale, de phytoplancton détruits par les cyclones, les ancres de bateau est entouré d’une lame mobile ou les palmes des plongeurs. (des micro-algues). qui ondule et lui permet de LES GORGONES, qui adoptent des formes LES CÉPHALOPODES: nager. La seiche est un carnasen éventail ou en rameaux. À leur mort, il seiches, poulpes, nautiles. sier qui se nourrit de proies reste un squelette rouge ou blanc. vivantes (crevettes, petits pois- Ils ont une tête très LES CORAUX MOUS, souples, qui développée, deux gros yeux ondulent dans les courants. Ils sons, crabes). sont souvent épais et charElle habite dans des eaux clai- et un bec entouré de longs nus. res à proximité du littoral, à tentacules pourvus de ventouses. quelques mètres de profon- Ils mangent des petits animaux deur. Après sa mort, l’os de (crabes, poissons, mollusques) la seiche, qui flotte, est et sont parfois munis de glandes rejeté sur la plage. à venin qui leur permettent de tuer leur proie et qui blessent parfois les humains. Grain de Sable atelier Le nautile existe depuis 360 millions d’années. Contrairement au troca, le nautile ne rampe pas. Il nage en se déplaçant « en arrière » en pulsant l’eau grâce à sa tuyère. Le nautile n’aime pas la lumière et les températures supérieures à 24 °C. Les coraux grandissent lentement, environ un centimètre par an. Une patate de corail d’un mètre de diamètre est ainsi âgée d’une centaine d’années. 1 Le mode de vie N DE TIT du troca É ie) toup : s hu troc CA tin a Le troca vit la nuit. Il fuit les fortes luminol u : us, d Nom s nilotic sités et se trouve donc parfaitement à l’aise ur rin. he : chu de odos po roc que ma o (Tro p p sur les platiers coralliens dont les trous o s ille ollu stér us, p : ga tre, po Fam idae, m e i é offrent de nombreuses cachettes. h ven écis larg troc d’Égypte s pr dans e é têr pour l u l l u i p s s n a s, Fam rec ga tre troc Les trocas sont abondants jusqu’à une prolien ve g oral ve des rise en les c (du . s Le nom scientiî p u f i o s m fondeur d’environ dix mètres. Les jeunes c r ) e o é t l r c n e et pied fique du troca, Trochus ile : tiers. O opicale Indien 927, d c préfèrent la partie côtière du platier, les i r niloticus, évoque le Nil. Il Domt les pla inter-t l’océan epuis 1 é réaliD vieux la dalle de récif proche des brisants. t n n . e é i e d t lo ue me intur est dû à une erreur commise man Pacifiq ions on très e a c Plus lourds, plus puissants, ils résistent d e n a l u A par Aldrovandrus qui, en at dr îles llis d nsplant d’éten rocas. a s e mieux aux vagues. à l W 1606, a confondu le troca tra es t mis i et 150 Fidj reuses nt per turel d dre gulier avec un autre gastéropode n i b a o e n t m r at e é at no se les En Nouvelle-Calédonie, les scientidu fleuve égyptien. eut s. Côn le s’éva . El l’habit s p e é e n l s t l i a l s i u fiques ont remarqué la présence de e l’ tre oqu coq vers la c s à qua e de sa : trocas sur les éboulis rocheux côtiers. oi as lle Tai g en tr es, la b Mais l’absence de corail mort à cet 200 les jeun t. ues. g l endroit fait que, faute de calcaire, la croisn z a che eillissa : des i v e sance de leur coquille est faible. r u en rrit Nou ’I E D RT Un no m a troc Une coquille nacrée La coquille du troca, colorée de taches rouges irrégulières à l’extérieur, est très épaisse. Quand l’animal se contracte, l’opercule bouche complètement l’ouverture. Le troca est ainsi protégé des prédateurs (les toutoutes et les tritons adorent les jeunes trocas). La coquille est souvent recouverte d’une couche de calcaire blanchâtre secrétée par des algues calcaires. À l’intérieur, la coquille est nacrée. La nacre est formée par une accumulation de très fins dépôts de cristaux de calcite et de matière organique. La présence de milliers de microbulles d’air provoque une décomposition de la lumière. Comme l’arc-en-ciel, créé par de très fines gouttes de pluie, les microbulles d’air donnent à la coquille son aspect irisé. À sur le récif d e pi Pour se déplacer, le troca rampe sur un pied très large qui lui permet d’adhérer au platier et de résister à l’assaut de la houle. Pour brouter le corail mort à la recherche des algues dont il se nourrit, le troca utilise sa radula, une sorte de râpe logée dans sa bouche et qui comporte 150 dents très dures. Sur son pied est fixé un opercule corné qui ferme la coquille. Bien grandir ! La croissance des trocas dépend de leur environnement, de la température de l’eau et de la qualité de la nourriture disponible. Rencontre au clair de lune Grain de Sable atelier Il existe des trocas mâles et femelles. Pour les distinguer, il faut casser la coquille et faire apparaître la gonade (glande sexuelle) qui, à maturité, est de couleur vert foncé chez la femelle et blanc laiteux chez le mâle. Deux à trois jours avant la ponte, l’activité nocturne des trocas augmente. La fécondation se fait dans l’eau, la nuit, à des périodes liées aux phases de la lune. En Micronésie et en Australie, elle a lieu toute l’année, quelques jours avant ou après la nouvelle ou la pleine lune. En Nouvelle-Calédonie, elle se déroule durant les mois chauds (octobre à avril). Les larves ne s’alimentent pas, elles se développent sur leurs propres réserves. À la fin de leur vie planctonique, elles se laissent tomber au fond de la mer et se métamorphosent. L’animal commence à se tordre et la coquille à se développer. À marée basse, les mollusques s’enfouissent dans le sable, se cachent dans les anfractuosités des rochers ou bien se referment pour ne pas se dessécher. À marée montante, ils sortent de leur cachette. Caractéristiques des gastéropodes Les gastéropodes et les bivalves puisent dans l’eau de mer le calcium nécessaire à la fabrication de leur coquille. Le corps des gastéropodes est enroulé en spirale dans une coquille externe unique. Leur couleur vient des pigments contenus dans leur nourriture. 2 La pêche aux trocas Hier et aujourd’hui Jadis, la pêche aux trocas était très répandue chez les Kanak, mais aussi les Européens et les Tahitiens. Les pêcheurs parcouraient le platier, à pied, à marée basse. Ils utilisaient également des petites embarcations à voile ou à rames. Pêche à la sagaie par mer calme En 1910… « La récolte des coquilles était des plus faciles. Elle n’était soumise à cette époque à aucune réglementation. Il suffisait, sur les récifs, de se baisser pour ramasser des coquillages ; en certains endroits, on pouvait opérer à la pelle, tellement l’abondance était grande (à Balabio par exemple). Les résultats d’une telle exploitation ne se sont pas faits attendre et, dès 1910, on constatait une réelle diminution du nombre des coquilles sur le récif. Dès lors, la pêche dû être réglementée et la taille minimale des coquilles portée à 8 cm de diamètre. La pêche au troca en dehors des périodes réglementaires était punie par une amende de 25 à 100 francs et un emprisonnement de 3 à 14 jours. » Jean Risbec, La troque, étude d’un mollusque nacrier, Faune des Colonies Françaises, Tome IV, 1930. Déjà à Palau au XIXe siècle des îles ins s Hormis les grandes unités d’Indonésie et des ou On ne trouve pas de c Trochus niloticus aux îles Philippines, il existe de multiples pêcheries artiLoyauté et à l’île des Pins, sanales dans le Pacifique. À Palau et Yap, l’exploitation commerciale a mais un de ses cousins, le Tectus puramis, ou troca blanc. débuté dès 1898 avec la colonisation allemande. Hélas, ce dernier n’a pas de valeur En Papouasie-Nouvelle-Guinée elle a commarchande. Son absence dans les mencé en 1948. îles s’explique par le fait que le À Vanuatu, la récolte remonte au début du XXe troca était jadis considéré, dans les siècle. tribus, comme un aliment de base. En Australie, elle a commencé en 1912. La surpêche a freiné Le troca est pêché en Polynésie depuis 1971. le renouvellement des générations et a raréfié la La Nouvelle-Calédonie exporte des coquilles ressource. depuis 1907. Le s « On pouvait autrefois faire de bonnes récoltes en marchant simplement sur le récif à marée basse, par temps calme. (…) Les Canaques, pour calmer l’agitation de la mer, se servent souvent des noix de coco. Ils mâchent la noix, puis crachent. Une matière huileuse s’étend en nappe extrêmement mince et calme les vagues. Ils se servent de la sagaie pour év iter de plonger, tout en récoltant des coquillages à une assez grande profondeur. Les trois ou quatre branches de la sagaie s’écar tent en formant ressort lorsque l’on appuie sur la coquille en encadrant son sommet. Il suffit alors de ramener à soi l’instrument. » La pêche du troca en Province Nord ajourd’hui La pêche aux trocas est pratiquée par de nombreuses tribus du littoral. Témoignages « Le troca n’intéresse plus les jeunes » « De nombreuses tribus vivent uniquement de la pêche sur le grand récif-barrière. Elles trouvent des holothuries dans le sable du lagon intérieur et des trocas sur les brisants, vers le tombant. Autrefois, on pêchait avec les goélettes. Les anciens en attrapaient beaucoup. Aujourd’hui la ressource est toujours là, mais les jeunes ne s’y intéressent plus. Il n’y a plus grand monde qui plonge. » Mario Houri, tribu de Pangai, Arama « Je pêche à la demande » Principales z ones de p êche « On peut facilement ramasser 150 kg de trocas en deux jours. Il n’y a pas de saison et lorsque l’eau est froide je mets une combinaison et je vais sur la barrière, à une demi-heure en bateau de chez moi. En fait, j’y vais lorsque j’ai des commandes. Au retour, ma femme fait bouillir les trocas. Au début de l’ébullition, elle retire la bête avec un crochet. Je vends la chair aux particuliers du village environ 750 francs le kg et je cède la coquille au colporteur pour 220 francs le kg. Pour 150 kg de coquilles, on retire en moyenne 15 kg de bête. Je fais attention à ne pas ramasser les petits, mais certains vont au récif ramasser les plus jeunes, car la chair est plus tendre. » Laurent Djamali, tribu de Bogen, Voh « Nos coûts sont trop élevés » « En mars 2002, j’ai arrêté l’usine. Il n’y avait pratiquement plus d’acheteurs et plus de commandes au prix que nous proposions. Les négociations pour faire remonter les prix n’ont pas abouti. Il faut dire qu’ici le coût de la main-d’œuvre est un vrai handicap face à des concurrents comme l’Inde, les Philippines, l’Amérique du Sud. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, des bateaux draguent les fonds à la recherche de trocas. Alors, que voulez-vous que l’on fasse avec nos petites embarcations et nos petites quantités ? » Pierre Osman Grain de Sable atelier « Hier dix sacs par jour, aujourd’hui à peine deux ou trois… » « Je plonge depuis que je suis tout petit. Avant l’arrivée d’Armand (Pala), la pêche aux trocas ne concernait pratiquement que les vieux. On ramassait les trocas pour les manger. Maintenant, tout le monde plonge pour se nourrir mais aussi quand on a besoin d’argent. Hélas, du côté de Poindimié, la ressource diminue. Au début, on faisait facilement dix sacs dans la journée, aujourd’hui à peine deux ou trois. On a la chance de voir encore des trocas, nos petits-enfants ne l’auront certainement pas. Pour dénicher les trocas, il faut plonger en apnée jusqu’à cinq mètres de profondeur. En une journée, on plonge des dizaines de fois et à force on a des maux de tête et des bourdonnements dans les oreilles. Il faut parfois aller loin dans le lagon pour trouver des trocas. Alors on part deux ou trois jours avec le bateau. Mais pas plus, car la bête ne se conserve pas longtemps. Au bout de trois jours, elle meurt. Il faut absolument la faire cuire. La bête est de plus en plus demandée, elle se vend très bien car maintenant tout le monde mange du troca, et pas seulement les Kanak. » Ipoune Cedare Aouta, tribu de Tibarama, Poindimié En Nouvelle-Calédonie, le commerce du troca a évolué en dents de scie : 1918-1940 Les exportations varient entre 200 et 1 000 tonnes par an. En 1920, une petite industrie de la nacre est implantée à Nouméa. 1946-1970 La pêche aux trocas repart après la Seconde Guerre mondiale mais, à la fin des années 1960, elle chute car les pêcheurs préfèrent s’employer à la mine ou en ville. 1975-1984 En raison des difficultés de l’industrie minière, la main-d’œuvre revient dans l’intérieur et la pêche repart, notamment celle des trocas, dont le stock, laissé au repos pendant une dizaine d’années, est à son plus haut niveau. Le record est atteint en 1978 avec 1 915 tonnes, soit environ le tiers de la production mondiale. 2001 La Nouvelle-Calédonie exporte 190 tonnes de coquilles de trocas, dont 116 tonnes vers l’Italie. Des pêcheries dans le Pacifique L’exploitation des trocas dans le Pacifique sud est étroitement liée aux fluctuations des besoins mondiaux en boutons de nacre. La nacre de la coquille du troca est particulièrement adaptée au façonnage des boutons. Le recours aux matières plastiques, à partir des années 1950, a ralenti la demande de trocas sans la supprimer. Ces dernières années, on assiste à un accroissement régulier du marché, car la nacre résiste mieux que les matières synthétiques aux détergents. De matière première banale, les coquilles de trocas sont devenues un produit de luxe recherché pour la chemiserie de haut de gamme. 3 À l'époque antique, sumérienne et babylonienne, la nacre servait de motif décoratif en incrustation. La nacre à travers les âges En Extrême-Orient, elle est incrustée dans des objets en laque et dans des meubles en bois. En Occident, la nacre apparaît dès le Moyen Âge. Elle entre dans la fabrication d'objets de luxe : coffrets, éventails, tabatières, manches de couteaux, bijoux. Au XVIII e siècle, la nacre est employée en Italie pour la marqueterie, la bijouterie et la mercerie. Son utilisation, en incrustation sur des plateaux, des boîtes et des meubles, est caractéristique du XIX e siècle. Au temps du bagne Les condamnés du bagne calédonien sont autorisés à réaliser des travaux personnels. L’administration inaugure, au pénitencier, un bazar où sont vendus les objets réalisés par les transportés. On y trouve des tabatières, des boîtes, des objets en bois de santal et en perle et des nacres gravées. En 1888, lors de l’exposition préparatoire à l’exposition internationale de 1889 organisée à Paris, les coquillages gravés par des bagnards furent salués comme « de véritables œuvres d’art ». Le bouton Médaillon gravé, œuvre d’un bagnard, XIX e siècle. au fil du temps Musée de la Ville de Nouméa. Au Moyen Âge, on utilisait une agrafe de métal « fermail » pour rassembler les deux parties d'un vêtement. Du troca 1. 2. couleurs s e dé lic at es La plus belle nacre est produite par les mollusques tels que l'ormeau, le nautile et l'huître perlière. Les couleurs délicates de la nacre, influencées par l'environnement géographique dans lequel baigne l’animal, vont du bleu et du gris au rose et au pourpre, en passant par le vert. au bouton Aujourd’hui, l’essentiel de la production de coquilles brutes de trocas est utilisé pour la fabrication de boutons de nacre. Les déchets sont recyclés dans la joaillerie et la marqueterie. Les coquilles sont d'abord triées à la main selon leur taille ou leur épaisseur. D Les nobles se faisaient tout simplement coudre les deux bords du vêtement. Il fallait alors faire et défaire ce travail chaque jour. Le bouton fait son apparition au XIVe siècle pour fermer les manches des « surcots » (les vestes de l’époque). Deux siècles plus tard, Louis XIV offrait aux princes et aux ambassadeurs des parures de vingt-quatre boutons enrichies de diamants. Sous Louis XV, les boutons deviennent obligatoires sur les costumes de l'armée et de la marine. Au XIXe siècle, les boutons de nacre ornent les gilets romantiques. Les pions sont découpés à l'aide d'un tube dont le diamètre correspond à la taille désirée et qui tourne à 8 000 tours/minute. C'est la vitesse de rotation qui use le coquillage et provoque la découpe du pion. 3. Les pions, première étape de la fabrication des boutons, sont décapés pour éliminer le calcaire, puis poncés pour arrondir les artères vives. Après séchage, ils sont triés selon leur épaisseur. 4. Le relief est obtenu soit par méchage, soit par meulage. Le méchage donne une forme de bourrelet ou de cuvette. Le meulage donne une forme bombée. Grain de Sable atelier 5. Les boutons de troca ont un coloris « naturel » beige couleur sable. Ils sont blanchis dans un bain d'eau oxygénée, puis polis afin d’avoir un aspect brillant. 4 Le troca une richesse à préserver Le troca est une ressource particulièrement bien adaptée aux économies insulaires et à une politique de développement durable. Évaluation des ressources par la méthode de comptage en plongée. Ses avantages Sa pêche n’exige pas de moyens sophistiqués. La coquille de nacre est une matière biologique et non périssable. La chair est un aliment complémentaire. Les coquilles sont exportables, elles sont donc une source de devises dans le cadre d’un marché international demandeur. Les ateliers artisanaux de façonnage de coquilles fournissent des emplois et procurent une importante plus-value. L’aire naturelle de répartition de l’espèce peut être augmentée par des transplantations sur les récifs. En contrepartie, le troca exige une gestion rigoureuse de l’exploitation car les stocks sont fragiles et leur reconstitution peut être lente. Une ressource sous surveillance ! ION T N ATTE e. anné e l’ ire 9 cm verte toutt être titula t ou cas. il fau o es l, ocas commercia pêche aux trnsport ux tr a che aquer à titre spéciale de temps, le tr plus grand ê p a L n prati tout satio ont le n la d its, e Pour autori ocas m. 5/1991) d’une rent interd on des tr ur à 9 cdu 29/0 ti u rie us Deme mercialisa est inféArrêté n°4265-T t à to ire. e 1982 m tr o intérê reprodu è c diam 16/12/ se notre et la st ps de i, c’e la Lo eu le tem le pas s seu qui n’ont a p s: st s s Ce n’e les troca nsable arine resposources mnir ! ger proté yons e s 0 du n n°51 ératio (Délib ment de So nos re ns à v ératio rvons prése ur les gén o p La réglementation a évolué La réglementation porte uniquement sur la taille. Jusqu’en 1983, le diamètre minimal était de 8 cm. La double limitation (entre 9 et 12 cm), introduite pour protéger les premières pontes et les individus âgés aux coquilles dépréciées, n’a plus cours et seule subsiste la taille minimale de capture de 9 cm. Le programme PROCFish (Programme Pacifique Régional des Pêches Côtières et Océaniques), financé par l'Union Européenne et mis en œuvre par la CPS (Commission du Pacifique Sud) sur 5 ans, étudie la situation des pêcheries de poissons et de mollusques dont le troca. En Nouvelle-Calédonie, cinq sites sont concernés : Oundjo (Koné), Ouassé (Canala), Moindou, Thio et Lifou. Dans certaines îles du Pacifique comme Vanuatu, Tonga, Salomon, Palau et Cook, des expérimentations sur l’aquaculture de trocas ont été entreprises dans le cadre du PROCFish. Elles se limitent uniquement à la production de juvéniles, qui sont ensuite relâchés dans le milieu naturel. Dans le contexte régional, la production de juvéniles est facile à mettre en œuvre et peu coûteuse. Il s’agit, comme pour les holothuries, d’aider à la reconstitution des stocks naturels là où ils ont disparu ou ont été trop affaiblis par une sur-exploitation. L’objectif est alors de bien gérer le stock naturel ainsi reconstitué, par exemple grâce à des réglementations efficaces, afin d’en pérenniser l’exploitation. Salade de tr ocas Ingrédients RECETTES locales pour 4 personnes : Curry e d ca tro Ingrédients pour 4 personnes : Témoignage « Il faut respecter la taille et prendre soin des coquilles » « Si on veut pérenniser la ressource, il faut respecter la taille autorisée (9 cm), il faut aussi réguler le système. Après 30 à 45 minutes de cuisson, les femmes récupèrent la bête. Les coquilles peuvent alors être stockées pendant des décennies, mais il faut faire attention à ne pas les brûler au feu. Les coquilles doivent être conservées à l’ombre et au sec, avec le moins de lumière possible. » Les pêcheurs de Tibarama Remerciements Grain de Sable atelier Pour gérer les pêches de manière à garantir la pérennité de la ressource, il est important de bien la connaître et de savoir comment elle est exploitée par les populations locales. Tous nos remerciements à Armand Pala, Pierre Osman, Ipoune Cedare-Aouta, Mario Houri, Laurent Djamali et tous les pêcheurs de la tribu de Tibarama pour leurs patientes explications et leurs précieux témoignages. Le troca, une ressource originale, est une publication de la Direction du Développement Économique et de l’Environnement de la Province Nord (DDE-E). BP 41, 98860 Koné, Nouvelle-Calédonie - Tél. (687) 47 72 39 Fax (687) 47 71 35, E-mail : [email protected] Conception et rédaction : Christian Quidet, service de l’Aquaculture et des Pêches, DDE-E Koné, tél. : (687) 47 72 39 Anne Pitoiset, Horizon Pacifique, tél. (687) 81 56 41, [email protected] Crédits photos : Anne Pitoiset, Christian Quidet, Musée de la Ville de Nouméa, Eric Dell’Erba, Centre de Documentation Pédagogique (CDP) de Nouméa, IRD Nouméa, CPS (www.spc.int). Création graphique et réalisation : Grain de Sable atelier E-mail : [email protected] - Tél./fax : (687) 27 30 57 Impression : Point Ged - Mai 2004 1 kg de trocas cuits et hachés 2 cuillères à café de poudre de curry 2 tomates concassées 1 cuillère à soupe d’ail écrasé 1 gros oignon coupé en lamelles 1 cuillère à café de concentré de tomates 1 petit piment, sel, poivre, 1 grand verre d’eau 1 Faire dorer l’oignon, ajouter le curry, l’ail, les tomates, le concentré de tomates. 2 Remuer bien le tout pendant 3 minutes. s 1 kg de trocas (sortis de leurs coquilles) 2 litres de court-bouillon 1 cuillère à café de persil haché 2 cuillères à café d’oignon vert 1 cuillère à café de sauce de soja 4 cuillères à soupe d’huile 2 cuillères à soupe de vinaigre 1 Faire bouillir les trocas sans les coquilles pendant 2 heures (ou 25 minutes à la cocotte-minute). 2 Retirer l’opercule, nettoyer les trocas (enlever le boyau). 3 Passer les trocas au hachoir et utilisant une grille fine. 4 Les mélanger avec le persil, l’oignon vert, la sauce de soja, l’huile et le vinaigre. 3 Ajouter l’eau et faire bouillir pendant 3 minutes. 4 Ajouter ensuite le troca haché. Laisser mijoter à petit feu pendant 15 minutes. 5 Servir avec des bananes vertes bouillies et du riz blanc. 5