La mer dans la Bible

Transcription

La mer dans la Bible
Des lieux symboliques
La mer dans la Bible
Tout au long de cette année scolaire, je vous invite à poursuivre un itinéraire
biblique par un fil rouge (celui de lieux bibliques) qui vous conduira dans les textes
pour en découvrir toute la richesse.
E
t si nous repartions à la mer. Vous revenez
de vacances… la tête pleine de souvenirs,
le corps encore imbibé de la saveur iodée
du bord des plages. « La mer, toujours la mer a
quelque chose à dire, musique et poésie, amour et
liberté… »
Chansons, poèmes, nous reviennent à la mémoire
lorsque nous évoquons ce lieu plein de mystères.
Oui, lieu de mystères, c’est bien l’un des
aspects que revêt la mer dans la Bible… Mais
allons voir de plus près.
Tout au long des textes bibliques, la mer est présente comme une réalité dont on ne
peut se passer et pourtant Israël n’est pas un peuple marin. Le peuple de la Bible est même
un peuple qui a peur de la mer, espace de danger et de mort. Et la mer dans les pages de la
Bible est le cadre symbolique de la lutte contre le mal : la traversée de la mer et la sortie
d’Egypte, l’épreuve du prophète Jonas, la force destructrice de la mer que seul Dieu domine
(les prophètes et les psaumes reprennent ce thème).. C’est tout cela qui est en arrière-plan
du Nouveau Testament et les récits évangéliques sur le bord de la mer ou sur la mer sont
marqués par cette expérience.
Effectuons notre petit voyage en mer…(pour en profiter pleinement, vous ne pouvez
faire l’économie de la lecture des chapitres bibliques proposés. Allez donc vous asseoir
tranquillement au bord de la mer !!)
La Création (Genèse 1)
Au commencement, il y avait les eaux de l’abîme, inorganisées et ténébreuses d’où
aucune vie ne surgissait. Mais le souffle de Dieu planait sur les eaux et au troisième jour de
la Création, Dieu sépare les eaux du continent. La mer reflue laissant la vie naître sur la
terre.
L’acte créateur ne supprime pas l’eau mais sépare, fixe les limites à la force
destructrice de l’eau. La mer n’est que créature appelée à louer Dieu : « Louez-le, cieux,
terre, mers… » (Psaume 69, 35)
Pour bien comprendre ce poème de la Création, il est nécessaire de le resituer dans
la conception du monde telle que l’imaginait les Orientaux en général à cette époque.
Et si Dieu suspend cet acte créateur ? Alors, c’est à nouveau la force destructrice de l’eau :
le déluge en Genèse 6-8.
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La traversée de la mer (Exode 13)
C’est la nuit du passage, de la libération : Moïse conduit le peuple au désert, Dieu
marchant en avant. Et quand la menace des soldats égyptiens fait craindre la mort, Dieu
agit. La mer s’ouvre (encore un acte de séparation !) et les ennemis sont engloutis. Le mal
est vaincu… le peuple sauvé : il sort vivant et libre de la mer où se noient les Egyptiens.
Mer : symbole de liberté et de mort tout à la fois
(Vous trouverez dans le « Sklerijenn » n° 38, de janvier 2006, un développement sur ce texte
relatant le passage de la mer Rouge)
Le prophète Jonas (lire l’ensemble du court livre de Jonas)
Parler du prophète Jonas, c’est évoquer la mer, profonde comme la mort, peuplée de
monstres. Ce n’est pas que dans la Bible que la mer fait naître des légendes sur les
monstres qui y règnent. Israël a baigné dans ces traditions, mais son Dieu a vaincu
Léviathan, le serpent, le dragon qui maîtrise la mer (Isaïe 27, 1).
L’histoire de Jonas est de cette verve : Jonas, envoyé par Dieu à Ninive, veut
échapper à l’appel de Dieu en s’enfuyant. Mais il est rattrapé sur la mer, en plein cœur de la
tempête qui menace la vie de tous les marins qui l’accompagnent. Précipité au fond des
eaux, il est sauvé par un grand poisson. Englouti pendant trois jours, il surgit de la mer pour
annoncer à Ninive le chemin de la conversion.
L’eau vive du prophète (Ezéchiel 47)
Le peuple est en exil à Babylone, loin de son pays. C’est là qu’Ezéchiel raconte sa
vision d’une Jérusalem nouvelle. Il a vu de l’eau sortir du Temple, une eau vive capable de
tout irriguer, où les poissons pullulent, aux rives plantées de toutes espèces d’arbres
fruitiers.
Eau, source de vie…
Et dans le Nouveau Testament ?
Beaucoup de récits des évangiles se déroulent au bord ou sur la mer. Jésus y
appelle des pêcheurs comme disciples. Il y enseigne, parlant à la foule depuis une barque.
Mais des épisodes « maritimes » méritent encore plus notre attention (ils se situent sur la
mer de Galilée ou lac de Tibériade)
La tempête apaisée (Marc 4)
On y assiste à une opposition très vive entre Jésus et la mer. Lorsque, le soir venu,
les disciples et Jésus « passent sur l’autre rive », les voilà pris dans un grand tourbillon de
vent. La mer se transforme en puissante et redoutable ennemie. Tous risquent de périr dans
cette nuit qui ressemble à la mort. Et Jésus dort. Réveillé, il ordonne à la mer le retour au
calme et le vent tombe.
Maîtrisant la mer, Jésus montre ainsi à ses disciples qu’il maîtrise également la mort
La pêche miraculeuse (Luc, 5)
Ce sont des pêcheurs qui s’affairent autour de leurs barques. Une journée commence
avec ses occupations habituelles. Et il y a au bord du lac un homme qui parle et qui,
s’adressant à Simon, l’invite à avance,r car l’annonce de la Bonne Nouvelle ne peut attendre.
Et tout à coup, il l’invite même à avancer en eau profonde pour pêcher. Ce n’est pourtant pas
le moment surtout après une nuit sans rien prendre. Mais sur cette Parole, il jette les filets.
Les apôtres ont quitté leurs habitudes, ils ont écouté et « suivi » la Parole et les voilà
désormais partis pour une vie en abondance.
Yvon Garel
Sklerijenn n° 40
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