les couvertures en chaume - Maisons Paysannes de France en
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les couvertures en chaume - Maisons Paysannes de France en
maisons paysannes de France délégation de la Creuse Tony Marchal Journée sortie-découverte : LES COUVERTURES EN CHAUME Samedi 26 mai 2007 – à Lussat - Creuse Eléments de connaissance DONNEES GENERALES Le « chaume », c’est la couverture du pauvre, connue depuis les gaulois jusqu’à la fin du XIXème siècle (80% en Picardie) - au début du XXème siècle, 75% des habitations et bâtiments d’exploitation dans le Massif Central Le feu est son principal ennemi ; en ville, Rouen a connu 9 incendies jusqu’au XII ème siècle, Chartres, Strasbourg, Toulouse, Bourges entre les XIIème et XVème siècles ; de très nombreux édits l’interdisent. Bon isolant thermique, phonique, léger (35 kg au m2), résiste aux intempéries. Durée : 15 à 40 ans selon le matériau. Toit à croupe pour offrir moins de résistance au vent (Vendée, Camargue, Massif Central…) Pente ni trop forte ni trop faible, variable selon les régions. MATERIAU Régions de paille et de marais (roselières) Graminéees : - paille de seigle (1,30 m), solide, résistant, souple, facile d’emploi, imputrescible, sans traitement chimique (ne pas utiliser d’engrais) - paille de blé, plus court que le seigle et inutilisable depuis l’apparition de la moissonneuse-batteuse qui le casse. Roseau, moins étanche que la paille mais plus durable ; coupé à la faucille à l’automne, peigné, mis en « ménoïlles » (Vendée) et à sécher une huitaine de jours, puis mis en gerbe, bottes, piles... Bruyère, genêt pour les bâtiments agricoles : faible durée: 12-15 ans, entretien annuel avec nouvelle couche de genêts de ( ans minimum. Genêt, genêt à balais ou genêt d’or (terrains siliceux). MPF23-TM-Fiche-Couverture en chaume 2.doc 1 25/09/08 MISE EN UVRE Support : léger, le chaume ne nécessite pas une forte charpente ;; les supports sont en châtaignier, noisetier, frêne, orme, espacés selon le matériau. NB : pour les populations pauvres, l’entrait était la pièce maîtresse la plus onéreuse à se procurer. Pour les couvertures en genêt du Haut-Languedoc, les perches horizontales en hêtre, clouées sur les chevrons, sont entrelacées verticalement de fines baguettes de hêtre. Les tiges sont regroupées en « manons », « manoïlles » (qu’on peut tenir dans la main), « cluis » dans le cantal puis en « javelles ». Le mode de fixation des javelles reste mal connu : ou enroulement après mouillage ou liens végétaux mouillés, en hélice, à la manière d’une trame de tisserand. Le pureau est du 1/5ème de la longueur des tiges soit de 20 à 30 cm Le chaume est étendu à la palette et au rasoir L’égout est traité avec les meilleures javelles et en surépaisseur, La taille des rives se fait à la serpe, perpendiculairement et parfois complété par un biais vertical (à l’horizontale, c’est la façon hollandaise) Les pignons à redents (Haut-Languedoc) Les rives latérales du pignon : boudins de paille appelés « moraines » Les arêtiers en chaume ou en mortier Le faîtage Les souches : très hautes pour dépasser les couches de neige (cas de faibles pentes en montagne) et pour éviter l’incendie en été ; larmiers Les lucarnes assez rares car le chaume ne permet que des noues très souples et ouvertes. Un lien très intéressant : Pose et photos : http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/itiinv/saigne/pocho.htm MPF23-TM-Fiche-Couverture en chaume 2.doc 2 25/09/08 VARIATIONS REGIONALES Vendée : les « bourrines », du latin burra ou bourre (laine grossière) Roselières ou rouchères : les roseaux sont différents selon qu’ils sont en eau douce ou non ; chaque espèce a sa destination particulière dans la construction ; on distingue : - pour la couverture, scirpe maritime et fragmite (le plus répandu), - pour des nattes, massette pour des pièces autres que l’habitation, scirpe d’eau douce et roseau en sous toiture des pièces d’habitation Ménoilles appliquées sur natte de roseau ; 20 à 30 ménoilles au m2, posées pied vers le bas Garlattes (« latte qui garnit ») par dessus, contre les vents. Faîtage très large recouvert de terre glaise et planté d’iris ou de joubarbe, ou mortier de chaux. Petites souches ; gros solin au mortier (en terre autrefois) Référence : Ecomusée du Daviaud Camargue Roseau ; chaque rang de chaume est coupé proprement à sa base, ce qui donne des rangs en escalier. Faîtage et rives latérales au mortier de chaux (tuile en axe du faîtage) Normandie Seigle mais aussi roseau ; liens en ronces débarrassées de leurs épines et fendues en deux ; Croupe normande ou « aile de geai » Grande Brière Région toujours habitée mais avec de nombreuses altérations Auvergne (Cantal…) Seigle et parfois genêt Limousin La maison et le village en Limousin – M. Robert P321 Paille de seigle, récoltée quelquefois à la faucille, plus tard à la faucheuse, un peu avant maturité complète. Battu au fléau par des batteurs avisés (atteindre l’épi sans casser la paille), servis par les femmes et les enfants chargés d’étaler les gerbes. Battu aussi à la main sur un « banc » constitué d’arbre creux ou évidés Des paquets, les gluis, lous clujaus, fixés sur un lattis, épois vers le haut, de l’égout au faîtage, par travées de 0,60 à 1m. Paille attachées à la charpente par des baguettes souples de chêne ou de bourdaine, lou pude, fixées aux lattes par liens de jeunes pousse de chêne, de saule ou de genêt préalablement tordu, ou par un long lien de paille cousu sur la charpente à travers les gluis. Le couvreur à chaume : lou clujaire Utilise une palette en bois à crans ou rainure dite arasoueiro pour égaliser le cul des gluis Une aiguille en bois pour passer le lien MPF23-TM-Fiche-Couverture en chaume 2.doc 3 25/09/08 Une bonne toiture en chaume était celle sur laquelle un chat ne pouvait se tenir Elle pouvait durer 50 ans Les paysans faisait les réparations. Mode général de couverture au XIX en Limousin(toutes les maisons paysannes ) hormis les ilots de tuiles canal. Se marie si bien avec son environnement qu’on l’aurait crue poussée là (Abbé Gorse) Tradition orale : les loups montaient parfois sur les bergeries, enlevaient le chaume pour saisir les moutons Pignons à redans sur la montagne limousine (protection contre l’incendie, façon de traiter les rives, esthétique locale) La maison rurale en Haute Marche – M.Boucher J.Furic P41 En 1850 70 % des maisons utilise ce mode de couverture Lou coumado : le toit de chaume désigne alors également le toit, la protection, l’abri Matériau économique, souple, solide imputrescible, facile à entretenir, imperméable, isolant, durable (50 ans) Paille de seigle, abondamment cultivé, de qualité supérieure à l’avoine ou au blé. C’est la base de l’alimentation : pain noir Pente 45 à 55 ° Au mois d’Août, juste avant les épis à maturité, tiges coupées à la faucilles, liées en gerbes et mises à l’abri. L’hiver, seigle battu à la main pour extraire le grain sans casser la paille. Il faut éviter une repousse des tiges et ne pas attirer les oiseaux et rongeurs. Les tiges sont peignées par petites poignées pour les rendre parallèles, les trier et les débarrasser des feuilles et mauvaise herbes. Les plus longues sont écourtées pour ne pas dépasser 1,20 m. La paille est assemblée en bottes d’un pied de diamètre correspondant à l’épaisseur de la couverture. Le chablataire (le chaumier) commence. Il procède par travée de 2 pieds de largeur (la levado) et allant de la base au faîtage. Bottes fixées au lattis par lien de paille , épis vers le haut. Seconde rangée recouvre la première d’un tiers. Le haut des tiges est moins épais, le chablat (couverture de chaume) garde une épaisseur constante. On rencontre souvent les mourrines en pignons, faites de gerbes attachées au chevrons et déterminant des redans caractéristiques. Le faîtage est composé de motte de gazon. Un spécialiste du Chaume : l’architecte de Puy de Dôme, Luc Breuillé. Je crois même qu’il a fait une thèse. En tout cas il a relancé des formations. Pyrénées, Haut-Languedoc Pignons à redents __________ NB : Les traditions de couverture en chaume sont mieux conservées en Grande-Bretagne MPF23-TM-Fiche-Couverture en chaume 2.doc 4 25/09/08 REALISATION DE TRAVAUX NB : - la fixation autrefois réalisée par liens végétaux, se fait actuellement avec du fil de fer - les roseaux viennent principalement de Camargue ; peu de Vendée et Grande Brière Eléments de descriptif Pas de dessin de détail mais photos Préciser : - origine des approvisionnements (prévoir surplus pour entretien et façon d’entreposage) - supports en liteaux ou perches refendues - liens végétaux ou fil de fer - « garlattes » ou non - façon d’égouts, de faîtages (mortier…) , de rives, de solins…. - protections contre les animaux (pas de graines, grillager en, sous face - traitement contre le feu Suivi du chantier - choisir un bon artisan expérimenté - contrôler les approvisionnements - vérifier que le chaume est bien serré - vérifier l’étanchéité du faîtage Réception des travaux Prendre son temps pour la réception des travaux et garder un an de garantie Entretien Entretien régulier nécessaire : démoussage : gratter au sécateur (rapide et peu coûteux) Coût Fournisseurs notamment : Corrèze : Art et Tradition du chaume MPF23-TM-Fiche-Couverture en chaume 2.doc 5 25/09/08 BIBLIOGRAPHIE - MPF – Recueil d’articles : « Toitures végétales » dont les extraits de la revue MPF : n° 3 / 1975 2 / 1981 96 2T 1990 106 4T 1992 112 2T 1994 140 2T 2001 141 3T 2001 147 1T 2003 - Traité de couverture traditionnelle – P. LEBOUTEUX - Editions H. VIAL - 2001 (p. 13 à 35) Encyclopédie des métiers du bâtiment par l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert Terminologie générale du bâtiment : DICOBAT- Jean de Vigan- Edit. ARCATURE 2005 - MPF23-TM-Fiche-Couverture en chaume 2.doc 6 25/09/08