La polémique autour des régularisations de « sans

Transcription

La polémique autour des régularisations de « sans
Actualité | France
La polémique autour des régularisations de « sanspapiers » se poursuit
lefigaro.fr (avec AFP, AP).
Publié le 07 juillet 2006
Les familles se sont massées en nombre devant les préfectures pour obtenir un rendez-vous en vue d'une
régularisation.
(Photo AP).
Jeudi, le directeur de la police générale affirmait que « plusieurs milliers de familles »
seraient régularisées, avant d’être aussitôt démenti par Nicolas Sarkozy. Le PS affirme quant
à lui que le gouvernement va effectivement procéder à une « régularisation massive »
nécessaire.
La question des enfants sans-papiers scolarisés en France donne lieu depuis plusieurs semaines à une
série d’annonces, de démentis et surtout une véritable bataille de chiffres entre majorité et opposition.
L’annonce, la semaine dernière, d’une circulaire préfectorale permettant aux familles sans-papiers dont
les enfants sont scolarisés en France de déposer un dossier de régularisation, a déclenché un afflux
massif. Des milliers de personnes ont couru les préfectures toute la semaine. Les associations estiment à
plus de 4.000 le nombre de familles qui pourraient satisfaire aux critères retenus dans la circulaire : la
«scolarisation effective» des enfants depuis septembre 2005, leur naissance en France, leur arrivée
avant l'âge de 13 ans, ou la «réelle volonté d'intégration» des familles.
Jeudi, le directeur de la police générale Yannick Blanc affirmait dans un entretien au Monde : « nous
savons que nous allons régulariser plusieurs milliers» de familles de sans-papiers. Le fonctionnaire
souhaitait chasser les «peurs illégitimes» d'une éventuelle «reprise des expulsions pendant l'été» et
d'une «chasse aux enfants».
Sarkozy « rendra des comptes aux Français »
Cette déclaration a forcé le ministre de l’Intérieur à réagir. Jeudi soir, il consacré quelques instants de la
« réunion champêtre » qu’il tenait à Ballan-Mire (Indre-et-Loire), pour démentir son haut fonctionnaire. «
Ceux qui parlent de chiffres aujourd'hui parlent de sujets qu'ils ne connaissent pas », a assuré Nicolas
Sarkozy, promettant un examen « au cas par cas » de tous les dossiers, au terme duquel il rendra « des
comptes aux Français ».
Pour Nicolas Sarkozy, le dossier des sans-papiers requiert des trésors d’adresse. Il ne veut en effet ni se
déjuger de la fermeté qu’il affiche dans ce dossier, ni se voir stigmatisé comme un ministre « expulseur
d’enfants », alors que le mouvement de parrainage de familles sans-papiers, lancé par le Réseau
éducation sans frontières, ne cesse de prendre de l’ampleur. C’est donc à un difficile exercice d’équilibre
que se livre le président de l’UMP. «Je serai humain parce qu'il le faut, je serai ferme parce que je le
dois», expliquait-t-il jeudi.
Nicolas Sarkozy veut écarter l’idée d’une régularisation massive. « Il n'y a pas un pays qui considère
qu'on doive donner des papiers définitivement parce qu'un enfant est inscrit à l'école. La régularisation
massive et totale a conduit aux catastrophes que nous connaissons aujourd'hui. Les socialistes l'ont
pratiquée à quatre reprises dans les 20 dernières années, ça n'a rien résolu, ça a aggravé le problème».
Pour le PS, on est à la veille d’une « régularisation massive nécessaire »
Interrogé sur LCI vendredi, Julien Dray, le porte-parole du PS, affirme que le gouvernement va procéder,
« dans les semaines qui viennent, à une régularisation massive, et elle est nécessaire ». Selon le député
de l’Essonne, « Les chiffres qui circulent entre les différents préfets, c'est de l'ordre de 40.000
régularisations ». Un chiffre bien plus important que celui donné au mois de juin par le ministre de
l’Intérieur, qui parlait alors de « 2.000 personnes ».
Pour Julien Dray, les lois sur l’immigration adoptées depuis 2002 placent de nombreux étrangers dans
des situations où ils ne sont « ni régularisables ni expulsables ».
Interrogé, également sur LCI, l’ancien ministre de l’Education nationale, Luc Ferry, a donné le chiffre de
« 3.500 à 4.000 enfants » étrangers scolarisés pour la seule région parisienne. « La France est, à ma
connaissance, le seul pays au monde à scolariser tous les enfants qui sont sur son sol », a-t-il ajouté.
En visite en Charente-Maritime vendredi, le premier ministre a renvoyé tout le monde dans les cordes.
Pour lui, « rien ne sert de s'envoyer des chiffres ». Dominique de Villepin estime que « c’est un sujet
difficile qui ne justifie aucune forme de polémique ». «Pour parler d'objectifs chiffrés, il faut partir d'une
évaluation réelle et sérieuse. Cette évaluation, nous sommes en train de la faire. Evaluons la réalité de
chacune des situations à travers les départements de France et à partir de là, nous prendrons les
mesures nécessaires».

Documents pareils