Farinelli (1705-1782), première « star » de l`opéra ?

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Farinelli (1705-1782), première « star » de l`opéra ?
Farinelli (1705-1782), première « star » de
l’opéra ?
Domaine :
Période historique :
Artiste et éléments biographiques :
Gravure de Farinelli
en 1735, d’après
une peinture
d’Amigoni
Carlo Broschi naît à Andréa (royaume de Naples), en 1705. Il a un frère, Riccardo, de 8 ans son aîné, qui
composera plusieurs opéras pour lui. Contrairement à la plupart des castrats - d'origine pauvre -, il appartient à
une famille de petite noblesse.
Castré vers 7 ou 8 ans, il devient l'élève du fameux Porpora, considéré aujourd'hui encore comme l'un des plus
grands professeurs de chant de tous les temps.
Durant ses études musicales à Naples, il est le protégé des frères Farina. Pour leur marquer sa reconnaissance, il
adoptera, selon une pratique courante à l'époque, le surnom de « Farinelli ».
Sa première apparition sur scène a lieu en 1720, à 15 ans, au palais du prince de la Torella. Farinelli y tient un
rôle dans « Angelica e Medoro », œuvre de son maître Porpora.
D'une virtuosité exceptionnelle, le jeune Farinelli ne déteste pas les prouesses vocales, quitte à « en rajouter » si
besoin. L'Empereur Charles VI lui en fera d'ailleurs un jour reproche lors d'un séjour du castrat à la cour de
Vienne, l'invitant à plus de mesure et d'authenticité, conseil suivi par le chanteur qui va progressivement épurer
son style. Pour l'heure, à 17 ans, Farinelli entreprend lors d'un concert de se mesurer à un trompette - ce genre
de « duel » était monnaie courante. Lorsque l'instrumentiste, épuisé, abandonne la partie, Farinelli repart de
plus belle. Une même joute, mais avec le célèbre castrat Bernacchi, aura lieu quelques années plus tard (1727) à
Bologne. Elle tournera cette fois-ci à l'avantage du second, plus expérimenté. Farinelli ne s'offusque pas de
cette défaite; il devient, au contraire, l'ami fidèle et l'élève attentif de son contradicteur d'un soir.
Après une longue période de sa vie où il voyage de cours en cours (auprès des grands rois et empereurs
d’Europe), Farinelli met un terme à sa carrière en s’installant auprès des rois espagnols.
En effet, on pense que les voix de castrat guérissent !
Philippe V, en 1737 à Madrid, il décide de s'en attacher les services. Contre toute attente, et alors qu'il n'était
âgé que de 32 ans, celui-ci allait accepter de mettre un terme à sa carrière. Farinelli, qui a alors 32 ans, réside
plus de 20 ans à la cour d'Espagne, chantant - dit-on - les quatre mêmes airs tous les soirs, d'abord à Philippe V,
puis à son fils Ferdinand VI. Elevé au même rang qu'un ministre ou un grand d'Espagne, il occupa un rôle de
conseiller privé auprès du roi, conduisant les travaux du palais, recevant les hôtes étrangers, réorganisant
l'Opéra de Madrid et stimulant de mille manières la vie artistique madrilène. A l'avènement de Charles III,
Farinelli n'aurait pourtant plus d'autre choix que de quitter l'Espagne, le nouveau roi n’acceptant pas les
castrats.
Farinelli rentre en Italie et s'installe à Bologne. Il y mènera jusqu'à sa mort une vie vouée aux exercices
spirituels, aux rencontres, au chant et à la musique.
Recevant beaucoup - Mozart, l'empereur Joseph II furent parmi ses hôtes les plus illustres - Farinelli n'en
demeure pas moins très discret, menant une vie simple et effacée. Il meurt en 1782 et demande, après des
obsèques simples et discrètes, qu'on l'enterre sur une colline de Bologne.
LIRE
Qu’est-ce qu’un castrat ?
Lascia ch'io pianga
Air extrait de l'opéra Rinaldo (1711)
George Frideric HÄNDEL (1685-1759)
(Version tirée du film Farinelli, de G. CORBIAU, 1994)
Inspiré par La Jérusalem délivrée de TASSE qui
conte l'histoire du chevalier chrétien Renaud
(Rinaldo) au service de Godefroy de Bouillon
(Goffredo) engagé dans la première croisade face à
la magicienne Armide (Armida), reine de Damas et
amante d'Argante, le roi de Jérusalem.
Lascia ch'io pianga / Permets que je pleure
Mia cruda sorte, / Mon sort funeste,
E che sospiri / Et que je soupire
La libertà. / Pour la liberté.
Il duolo infranga / Que la mort brise
Queste ritorte, / Ces chaînes,
De' miei martiri / Par pitié seulement
Sol per pietà. / De mon martyre.
COMPRENDRE : le
« chanteur des rois »
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